L’écologie serait liberticide, selon ses détracteurs. L’auteur de cette tribune, rappelant ce qu’est l’écologie politique, montre que cette critique est un faux débat, qui permet d’éviter de poser la question de la confrontation des modèles de société.
Ce texte est issu du travail de l’Atelier toulousain d’écologie politique, qui réunit des chercheur.es de toutes disciplines réfléchissant à la situation écologique actuelle. Il a été écrit par Guillaume Carbou, avec les contributions de Frédéric Boone, Julian Carrey, Andreas Eriksson, Florian Simatos et Marie-Anne Verdier.
...
La voiture a réussi le double exploit de désertifier les centres-villes et de rendre obsolètes les transports collectifs
...
Personne n’est libre d’acheter une voiture low-tech, sans électronique, sans clim et sans peinture : il ne s’en produit tout simplement pas
... Cette « liberté » inculquée à nos imaginaires à coup de budgets publicitaire et marketing pharaoniques participe surtout à la création de désirs, et donc de frustrations, au cœur du système marchand. Ce système marchand qui vante d’ailleurs tant la liberté du consommateur est en fait bien trompeur : le consommateur n’est jamais libre que d’acheter les produits que notre organisation capitaliste souhaite produire, à savoir des biens à forte rentabilité et industrialisables.
...
l’écologie politique se présente comme un programme qui souhaite renforcer les économies locales et leur résilience, favoriser le lien social et la gestion sage des biens communs, et construire une relation non destructrice à la planète et à ses habitants. Elle s’oppose en cela à un système économique, politique et philosophique qui, certes, promet d’envoyer certaines de ses « élites » sur Mars, mais qui, pour ce faire, entretient des guerres, exploite les terres et les hommes, et nous contraint à produire, consommer, et gaspiller toujours plus.
Lire aussi : Sortons du conformisme : réinventons l’écologie politique https://reporterre.net/Sortons-du-conformisme-reinventons-l-ecologie-politique