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Une éolienne en Allemagne / INA FASSBENDER / AFP
En Allemagne mais aussi partout ailleurs, l’enthousiasme écolo béat des dix années passées cède la place à un examen plus rationnel du rapport coût-avantage de chaque énergie et du bien-fondé de la "transition". Celui-ci est bien plus douteux qu’on pensait…
"Travail bâclé in Germany". Voilà à peu près ce que signifie le titre de couverture du tout dernier numéro du Spiegel, le plus puissant hebdomadaire allemand. En arrière-plan, on voit une forêt d'éoliennes cassées et de pylônes électriques déconnectés. Une image évidemment exagérée, mais qui en dit long sur la conscience qu'a aujourd'hui l'opinion allemande de l'échec de l'"Energiewende", ce basculement énergétique décidé par notre voisin au début du millénaire et radicalement accéléré en 2011 après l'accident de Fukushima, qui avait amené la chancelière allemande, Angela Merkel, à décider la sortie de son pays du nucléaire. Dès 2018, l'Allemagne avait dû admettre que ses objectifs de réduction d'émission de gaz à effet de serre ne seraient pas tenus dans les délais annoncés –elle avait même ouvert de nouvelles mines de charbon... Aujourd'hui, les experts sont en mesure de dresser un bilan des huit premières années de la transition accélérée voulue par Berlin, et il est à peu près désastreux. "Tout le projet est en train de dérailler", écrit le Spiegel.
malgré les centaines de milliards déjà mis sur la table, les émissions de gaz à effet de serre de l’Allemagne sont au même niveau… qu’en 2009. L’Allemagne s’est certes hérissée d’éoliennes et elle accueille des milliers de km2 de panneaux solaires. Mais beaucoup ne sont pas reliés au système de distribution, ou pas convenablement, faute que le réseau ait suivi. En outre, là où elles sont connectées, ces installations ne couvrent les besoins que de manière intermittente (pas de solaire la nuit, pas de vent quand il ne souffle pas…) ce qui requiert, en complément et faute que le stockage soit rentable ou même possible, des capacités complémentaires souvent fossiles (affreux charbon et horrible lignite en tête). Une bérézina.
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Qu’il faille décarboner le mix énergétique de la planète est peu contestable, mais cela sera très, très pénible. Il s’agit en fait d'un choix masochiste, fût-il nécessaire. Quant à l’incroyable concomitance du rejet des énergies carbonées et du quasi-renoncement de l’Occident au nucléaire, pourtant la source d’énergie non-carbonée la plus puissante, elle restera sans doute un mystère aux yeux des historiens de demain.
Connu / https://twitter.com/JMJancovici/status/1127497699195084800
"Jean-Marc Jancovici @JMJancovici 12 mai "
ndlr : ce fiasco est-il effectif ? Si oui, est-il dû à un manque de planification ? d'investissements publics dans les infrastructures ? La dernière phrase ne laisse-t-elle pas à penser que le journaliste est "productiviste et pro-nucléaire", notamment en convoquant l'occident ? ACT