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Le ton monte entre Washington et Téhéran. Un an après la décision de Donald Trump de retirer les États-Unis de l’accord signé à Vienne en 2015, et de rétablir progressivement les sanctions économiques américaines visant l’Iran, Téhéran a décidé de cesser d’appliquer « certains » de « ses engagements » pris dans le cadre de l’accord international sur son programme nucléaire, notamment sur la quantité de ses stocks d’uranium enrichi et d’eau lourde. L’Iran donne également « 60 jours » aux pays encore signataires de ce pacte (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie) pour qu’ils respectent « leurs engagements », en particulier en levant les sanctions dans le domaine bancaire et pétrolier. Cette décision iranienne intervient dans un contexte de grande tension avec les États-Unis. Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a fait mardi une visite surprise à Bagdad, affirmant disposer d’informations sur « une escalade des activités de l’Iran » qu’il a accusé de préparer des « attaques imminentes » contre les forces américaines dans la région. Et depuis 48 heures, le Pentagone envoie des renforts militaires dans le secteur : un porte-avions a été dérouté, plusieurs bombardiers B-52 et des systèmes de défense anti-missile vont ainsi être déployés. Mais les États-Unis craignent-ils vraiment une attaque de l'Iran ? Que vont décider les Européens, la Russie et la Chine ? La deuxième puissance mondiale, engagée dans une guerre commerciale avec les États-Unis, pourrait-elle ne pas se soumettre aux décisions américaines ? Quels sont les calculs de Trump ? Après avoir décrété un embargo total sur le pétrole iranien à partir du 2 mai, le président des États-Unis a accusé la Chine de revenir sur de précédents engagements et de faire traîner les négociations commerciales en cours. Il a également menacé d'appliquer des droits de douanes supplémentaires sur 200 milliards de dollars de produits chinois d'ici ce vendredi. Coup de bluff ou pas ? Fort d’un contexte économique intérieur florissant, et d’une popularité record, le président des États-Unis semble avoir décidé de renfiler sa tunique de « Monsieur droits de douanes ». Une stratégie qui illustre néanmoins l’impasse dans laquelle se trouve les négociations commerciales entre les deux superpuissances et qui a suscité un vent de panique sur les marchés boursier mondiaux.
Invités :
François Clemenceau - Rédacteur en chef international au Journal du Dimanche
Philippe Dessertine - Directeur de l’Institut de Haute Finance
Thomas Snegaroff - Historien, spécialiste des États-Unis
Valérie Niquet - Responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique
Catégorie Divertissement