Créée en février 2019 à l’initiative de l’« écoentrepreneur » Maxime de Rostolan, la Bascule se présente comme un « lobby citoyen » souhaitant « accélérer la transition démocratique, écologique et sociale ». Reporterre est allé à la rencontre des animateurs de cette initiative à la culture de « start-up » assumée.
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Mi-juillet, un nouveau site d’accueil du festival a été choisi : l’aérodrome de Guéret, dans la Creuse, toujours.
Les opposants suspectent toutefois une manœuvre accompagnant le verdissement de « l’Acte II » du quinquennat Macron, avec en ligne de mire les municipales où LREM fait « appel à l’engagement citoyen » pour « renouer le lien avec la France des ronds-points ». « Il y a fort à parier que les listes que la Bascule suscitera ne trouveront pas de listes macroniennes en face d’elles », dit Serge Quadruppani. Maxime de Rostolan et tous les volontaires interrogés par Reporterre réfutent ce soupçon. « On veut former des citoyens pour que des gens normaux, qui nous ressemblent, s’emparent de la politique, quelles que soient leurs idées ! » Les lignes rouges de la Bascule précisent son caractère « politique mais apartisan, sans consigne de vote ».
Cassandre, 22 ans, étudiante à Sciences Po Rennes. « On veut que de nombreux QB [quartiers de Bascule] se créent sur les territoires ! »
Un fait permet toutefois de s’interroger : Martin Bohmert, membre du bureau exécutif d’En marche !, ancien délégué général des Jeunes avec Macron, est venu passer une semaine entière à Pontivy, début juin. On ne trouve aucune trace de son passage sur le site internet ni dans le registre des personnalités passées à la Bascule et consulté par Reporterre — en ce qui concerne les politiques, seuls Joël Labbé, sénateur écologiste du Morbihan, Noël Mamère et Nicolas Hulot sont mentionnés. M. Bohmert a confirmé sa venue à Reporterre : « J’y suis allé en tant que citoyen, pas pour essayer de phagocyter. Je ne suis pas d’accord avec tout mais je voulais écouter et comprendre. J’ai retrouvé dans leur croissance et leur développement les mêmes problèmes que LREM il y a deux ans — de leadership, de gouvernance, d’objectifs. Les mêmes d’ailleurs que n’importe quelle structure citoyenne. Nous sommes très attentifs à tous ces mouvements, quelle que soit leur taille. C’est très important d’avoir un écosystème citoyen plus radical qui cherche à accélérer sur la transition. J’ai l’intention d’aller à l’An zéro pour continuer de rencontrer ces acteurs. » ...