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Violences policières, proposition de loi pour une sécurité globale, accueil des exilés : le député de La France insoumise Eric Coquerel, est l'invité de la Midinale.
Sur le moment politique que l’on vit actuellement
« On a glissé d’un cran vers un régime autoritaire et liberticide. »
« Cela fait deux ans que l’on vit une des gestions des mobilisations sociales la plus répressive en termes de proportionnalité de toute la Cinquième République ; on a eu des lois de prolongation et d’intégration de l’état d’urgence dans les lois communes qui ignorent totalement la question de répartition des pouvoirs et de l’Etat de droit ; et maintenant, on a le Covid… Pour ce dernier, on aurait pu penser que la question de privation des libertés publiques était peut-être nécessaire pour des raisons sanitaires mais ce qui est dramatique, c’est que le gouvernement (et on l’a vu encore hier soir avec l’allocution du Président de la République) n’envisage pas d’autres alternatives au confinement que de continuer les privations de liberté et surtout qu’il utilise le moment pour faire passer des lois qui nous font être pointés doigts par toutes les associations et instances internationales attachées aux droits de l’homme, y compris l’ONU. »
Sur la cote de popularité d’Emmanuel Macron
« Je me méfie de ce genre de sondage : François Hollande avait aussi des sondages qui lui donnait une cote de popularité importante au moment des affaires de terrorisme, ce qui ne l’a pas empêché de ne même pas pouvoir se représenter tellement les gens étaient déçus par sa politique. »
« Dans une situation comme celle que nous vivons actuellement, d’angoisse et de stress, de repli sur son propre sort (ce qui est normal quand on a affaire à une épidémie de ce type), les ressors font que l’on essaie de se raccrocher à ce qui peut représenter l’autorité. »
« Les professions, les unes après les autres - et cela commence à faire beaucoup de monde -, sont de plus en plus colère, des gens qui versent dans la pauvreté sont en colère, les salariés qui sont obligés d’aller travailler dans des conditions sanitaires anormales sont en colère, les enseignants en colère… Additionnés, je trouve cela bizarre qu’à la fin, cela fasse des sondages de popularité de la sorte. »
Sur la proposition de loi « pour une sécurité globale »
« Avec Emmanuel Macron, de manière caricaturale, les droits du Parlement sont contournés et ignorés avec une majorité qui semble plus encline à applaudir à tout rompre qu’à réfléchir. »
« La majorité a fait une mistoufle : ils ont profité d’une proposition de loi de la majorité pour y mettre tout ce qu’ils voulaient y ajouter, ce qui leur a évité une étude d’impact, l’avis en amont du Conseil d’Etat, et le débat parlementaire normal pour une loi de cette importance. »
« Politiquement, on assiste à une alliance de l’extrême droite à En Marche en passant par Les Républicains. La majorité, en réalité, récite la leçon de l’extrême droite, jusque dans le vocabulaire et la façon de réagir. »
« M. Darmanin en 2017, lorsqu’il était dans l’équipe de campagne de M. Fillon, avait dit que M. Macron allait ouvrir à Mme Le Pen s’il était élu. J’espère que cela ne sera pas le cas en 2022 mais on peut d’ores et déjà dire qu’il a ouvert la voie au programme du Rassemblement national. »
« On a aujourd’hui le programme de l’extrême droite au pouvoir dans notre pays. »
Sur ce qui se passera si la proposition de loi « pour une sécurité globale » est votée
« Il va y avoir deux saisines du Conseil Constitutionnel : celle du Premier Ministre sur l’article 24 et celle que nous allons déposer avec le Parti socialiste et le Parti communiste sur l’ensemble du texte. »
« La majorité est gênée aux entournures : l’article 24 a été réécrit de façon totalement superficielle, simplement en rajoutant « manifestement » et « le respect de la liberté de la presse », mais ils annoncent qu’ils vont continuer à le réécrire. »
« Dans cette loi, il y a des choses extrêmement inquiétantes qui commencent à ressembler à big brother is watching you : 1984 de George Orwell est un bouquin de fiction parce qu’on n’avait pas, à l’époque, les moyens techniques de regarder tout le monde mais aujourd’hui, on les a. »
« Si jamais les deux saisines ne marchent pas, la loi va continuer sa navette parlementaire et je compte sur la mobilisation pour faire plier la majorité. On a déjà vu des mobilisations faire reculer un gouvernement. Je pense que la mobilisation de samedi par exemple, à 14h sur la place de la République, va être extrêmement importante. »
« La jeunesse est en train de se mobiliser sur la question des libertés. »
Sur la fracture entre la police et la population
« Cette fracture est de plus en plus profonde parce que les messages envoyés par Gérald Darmanin sont terribles. »
« Je dis Gérald Darmanin mais je n’oublie pas qu’il y a Emmanuel Macron derrière. »
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