La cinquième génération de réseaux mobiles, censée répondre à la croissance du trafic, devrait l’augmenter et conduire à des innovations ainsi qu’au renouvellement des équipements. Pas vraiment synonyme de sobriété.
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« C’est un phénomène qui s’auto-alimente, la 5G provoquera une accélération de l’augmentation du trafic », résume Hugues Ferreboeuf, du Shift Project. Selon ce think tank, qui milite pour une économie bas carbone, la 5G devrait multiplier la consommation énergétique des opérateurs par 2,5 ou 3.
Autre point noir, le déploiement de la 5G va déclencher un tsunami de renouvellement des équipements, et d’abord des smartphones. En effet, nos outils numériques ne sont pas équipés pour la capter, puisque ce standard technologique n’était pas défini au moment de leur conception. « La 5G risque donc d’accélérer l’obsolescence des smartphones 4G, avec le renouvellement de plusieurs millions de ces outils rien qu’en France », prévoit Frédéric Bordage, fondateur de la communauté Green IT.
De quoi faire bondir un peu plus la production de leurs composants, les métaux rares, dont l’extraction nécessite quantité de substances chimiques et d’énergies fossiles. Au total, leur fabrication est responsable des deux tiers de l’empreinte carbone du numérique des Français, qui représente elle-même 2 % des émissions du pays 2.
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Nouveaux usages, explosion du trafic : la 5G apparaît difficilement synonyme de sobriété. Elle illustre parfaitement l’impensé environnemental du numérique : à l’heure de son déploiement, aucune étude analysant son empreinte écologique n’a encore été réalisée. Mener le débat sur l’encadrement des nouvelles technologies apparaît pourtant urgent, avec ou sans la 5G.
- Voir « La controverse de la 5G. Comprendre, réfléchir, décider ensemble », avril 2020 http://gauthierroussilhe.com/fr/projects/controverse-de-la-5g
- Selon une étude réalisée par le cabinet Citizing, commandée par le Sénat. http://www.senat.fr/notice-rapport/2019/r19-555-notice.html