L'énergéticien poursuit sa fuite en avant en prévoyant de maintenir ses réacteurs anciens et de construire de nouveaux EPR.
La facture EDF n’en finit pas de monter pour le contribuable. Après avoir injecté 3 milliards d’euros dans l’entreprise publique en 2017 lors de sa recapitalisation, l’Etat pourrait remettre au pot cette année. Il faut dire qu’à regarder de près la situation du premier producteur d’électricité du continent, l’entreprise semble dans un état critique.
L’évolution du titre en Bourse en dit long : lors de son introduction en 2005, l’action EDF s’échangeait à 32 euros ; aujourd’hui et malgré une récente remontée, elle ne dépasse pas 15 euros. Le reflet des inquiétudes des financiers et des agences de notation à propos du poids de sa dette.
Une dette plombante
Avec un endettement s’élevant à 33 milliards d’euros, EDF se veut pourtant rassurante, puisque cela représente 2,4 fois son excédent brut d’exploitation1. Un ratio important mais surmontable, selon les critères des financiers. Le problème, c’est que ce calcul ne prend pas en compte la dette hybride2, une forme de dette qui a la particularité d’être considérée comme des fonds propres. Chez EDF, celle-ci atteint 10 milliards, ce qui porte le montant réel de l’endettement d’EDF à 43 milliards d’euros.
"La situation est donc tendue, car l’endettement est en réalité proche de trois fois l’excédent brut d’exploitation", explique Edouard Enault, analyste financier chez AlphaValue. Si l’entreprise a pu légèrement diminuer le poids de sa dette ces dernières années, c’est principalement grâce à un plan de cessions d’actifs de 10 milliards. Mais ce dernier s’est quasiment achevé à la fin de l’année dernière et les filiales jugées non essentielles ont déjà été vendues.
ndlr :
- une critique à affronter : https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?8PmAfw