Durée de lecture : 14 minutes - Énergie Europe
Pendant plus d’une décennie, les lobbies fossiles ont usé de leur influence pour ralentir le développement des renouvelables, largement portés par des mouvements citoyens. [1/4]
Vous lisez la première partie de l’enquête « En Allemagne, une transition à tout prix ». La suite sera publiée demain.
Berlin, correspondance
La neutralité carbone est-elle une utopie ? Pas du tout, répondent les habitants de Rhein-Hunsrück, à l’ouest de Francfort. Eux l’ont réalisée. Les émissions de CO2 de leur canton, qui s’élevaient autrefois à 690 000 tonnes par an, sont nulles depuis 2018. Un succès fait de sobriété énergétique et d’abandon des énergies fossiles : éoliennes, panneaux solaires et déchets végétaux alimentent en électricité et en chauffage les quelque 100 000 habitants du canton. Le surplus est revendu sur le marché, les millions d’euros de bénéfices en sont redistribués entre les communes et les coopératives citoyennes. « Chacun tire profit de la transition, ça génère une très forte acceptation », explique Frank-Michael Uhle, en charge des questions climatiques au sein du canton.
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l’unique canton neutre en carbone outre-Rhin
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Le pouvoir des lobbies
« Les coopératives ne suffisent plus, il faut organiser les choses de manière professionnelle », assurait en 2018 Bernd Westphal, porte-parole du SPD, le parti social-démocrate qui cogouverna avec le parti conservateur durant trois des quatre mandats d’Angela Merkel. Sur ce sujet comme sur le reste, le gouvernement reprenait l’argumentaire des énergéticiens : le coût des renouvelables, le risque de manquer d’électricité, ou encore le coût social de la disparition des emplois liés au charbon — ils n’étaient qu’à peine plus de 26 000 à l’époque.
Tous les moyens semblaient bons pour influencer les choix politiques. Commandes d’études orientées [1], invitations de dirigeants à des voyages, offres d’emploi grassement rémunéré… et même des pratiques illégales, comme l’a révélé « l’affaire RWE » de 2004 : deux dirigeants de la CDU d’Angela Merkel furent contraints à la démission après que la presse ait révélé qu’ils avaient indûment perçu des dizaines de milliers d’euros de la part de l’énergéticien. En Rhénanie, où RWE exploite des mines, près de 200 élus locaux étaient alors des salariés de la société.
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Notes
[1] Comme cette étude qui, avec des calculs nébuleux, affirmait que 1 emploi sur 3 dans l’énergie dépend du charbon. https://www.iwkoeln.de/studien/roman-bertenrath-cornelius-baehr-thilo-schaefer-strukturwandel-in-den-braunkohleregionen.html
Environnement
Le Japon continue de repenser sa stratégie nucléaire pour faire face à la crise énergétique mondiale causée en grande partie par le prix du gaz. Le pays, qui avait déjà annoncé en août son intérêt à développer de nouveaux réacteurs et à réactiver certains de ceux qui étaient inactifs, envisage maintenant prolonger la durée de vie utile du nucléaire au-delà de la limite actuelle de 60 ans.
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Ce n’est pas un cas isolé. la Belgique -a prolongé la durée de vie de son parc nucléaire de 10 ans- et même le Allemagne, qui se positionne traditionnellement contre l’énergie atomique, ont également ouvert la porte à des mesures similaires. L’Espagne, pour sa part, reste ferme sur sa feuille de route : fermeture totale entre 2027 et 2035. C’est ainsi que le PNIEC l’envisage et, comme l’explique le secteur, il n’y a pas eu d’approches qui suggèrent qu’il y aura un changement de plans.
Connu / TG du 05/12/22 à 10:23
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Le gouvernement en fait trop pour réduire la fiscalité des très grosses entreprises et pas assez pour les TPE et PME.
✅Il faudrait un impôt progressif sur les sociétés, conditionné au respect de critères sociaux et écologiques.
👉Je rappelle ma mission d’information à venir en ce sens.
Le plan allemand est intéressant par son ampleur.
✅En France, nous pouvons trouver les recettes pour développer une politique économique ambitieuse en faveur du climat : un ISF progressif ; supprimer la flat tax ; taxer les superprofits et augmenter les salaires.
📈Malgré les urgences climatiques, l’OPEP prévoit une hausse de la consommation de pétrole les 10 prochaines années.
🌍La France doit donner l’exemple en matière de bifurcation écologique. C’est en ce sens qu’a été voté 12 MDS pour la rénovation thermique, 3 MDS pour le ferroviaire
Dans le contexte de crise climatique d’une part, mais également dans celui de la guerre en Ukraine, Greenpeace souhaite-t-elle la réouverture des centrales à charbon ?
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vraies avancées vers une transition énergétique durable et juste socialement : mettre en avant la sobriété en régulant les écrans publicitaires lumineux ainsi que l’éclairage par exemple, ou bien l'efficacité en accélérant la rénovation thermique des bâtiments et le développement massif des renouvelables.
A contrario, certaines solutions représentent des régressions dans la lutte contre le réchauffement climatique, comme le recours au charbon ou aux terminaux méthaniers, et dans la transition énergétique, comme le nucléaire, une industrie trop lente et trop dangereuse.
En France, face aux conséquences de la guerre en Ukraine et à la défaillance du parc nucléaire, les premières mesures prises par le gouvernement vont malheureusement dans le sens d’une aggravation de la crise climatique avec la réouverture d’une centrale à charbon à Saint-Avold et le soutien à la construction d’un terminal méthanier au Havre.
En Allemagne, Greenpeace est extrêmement mobilisée pour le développement des énergies renouvelables qui ont remplacé progressivement l’énergie nucléaire et réduit l'utilisation des fossiles, ainsi que pour une sortie totale du charbon d’ici 2030. Comme tous les bureaux de Greenpeace, partout dans le monde, Greenpeace Allemagne milite pour une sortie du charbon la plus rapide possible.
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En augmenter la production est un retour en arrière tragique dans la lutte contre le réchauffement climatique.
- https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1364032118303897
- https://ieeexplore.ieee.org/document/9837910
- https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0016328722000076
Dernière mise à jour le 05/09/22
Clés : #Charbon #Climat #Energies fossiles #énergies renouvelables #gaz fossile #Rénovation énergétique #Sobriété énergétique #Transition énergétique
*Connu / tg 30/8/22 à 19:03
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ce message suite à une attaque en règle qu'a subi Greenpeace ces dernières 24h.
Vous avez peut-être vu circuler sur Twitter l'information selon laquelle Greenpeace était pour le charbon. Il s'agit d'une énième tentative pour nous discréditer, en sortant de son contexte une déclaration de Greenpeace Allemagne, de la part des comptes qui n'en sont pas à leur 1ere tentative.
Nous avons donc décidé de répondre à ces attaques par le biais de cet article qui précise notre position sur le charbon et plus globalement sur les énergies fossiles.
Seb
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#Nucléaire #Energie #ARTE
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Tandis que l’Allemagne s'efforce de sortir du nucléaire et que la France s’y réengage, un panorama des chantiers en cours des deux côtés du Rhin : démantèlement, traitement des combustibles usés et projets de réacteurs.
À l’heure où l’Allemagne souhaiterait fermer ses dernières centrales en activité, la France, dont 67 % de l’électricité provient du nucléaire, vient d’annoncer la construction de nouveaux EPR (réacteur pressurisé européen). Ces réacteurs de troisième génération, présentés comme plus sûrs et plus rentables que leurs prédécesseurs, seront, nous assure-t-on, plus simples à déployer que le premier EPR français, à Flamanville, dont le chantier accumule les surcoûts et les retards. Outre-Rhin, malgré une sortie du nucléaire annoncée en 2011, la page de l’atome est loin d’être tournée : en témoigne l’exemple de la centrale de Greifswald, dont le chantier de démantèlement et de décontamination, entamé il y a déjà trente ans, ne devrait s’achever qu’en 2065… Des deux côtés du Rhin, la question du traitement des déchets irradiés et des combustibles usés – impliquant de pharaoniques projets d’enfouissement – est tout aussi brûlante. Dans l’Hexagone, où est produit le combustible mox, partiellement issu du retraitement du plutonium, la recherche planche sur la fermeture du cycle du combustible, un "recyclage" qui devrait permettre d’économiser 20 % des ressources en uranium. À l’étude également, les petits réacteurs SMR ainsi que la technologie (encore hypothétique) des "surgénérateurs" de quatrième génération.
Points d’interrogation
L’atome : investissement pour l’avenir ou fuite en avant technologique ? Alors que l’Europe vient de classer le nucléaire comme "énergie verte", la France et l’Allemagne adoptent des positionnements radicalement différents sur le sujet. Ce documentaire, nourri des avis et des nuances de nombreux experts pro et antinucléaire, prend à bras-le-corps ce débat épineux et hautement technique, et présente les enjeux – technologiques, écologiques, financiers –, les espoirs et les nombreux points d’interrogations des prochaines décennies, du fait de l’instabilité actuelle des approvisionnements énergétiques.
Documentaire de Lucas Gries et Oliver Schmid (Allemagne, 2022, 52mn)
disponible jusqu'au 18/11/2022
#Nucléaire #Energie #ARTE
Ce matin, 3 mai 2022, des militants ont occupé 2 poteaux électriques qui alimentent l'usine d'enrichissement ...
Connu / tg le 4/5/22 à 0h38
Selon le New York Times, à peine Macron arrivé à Kiev, le Kremlin a démenti les avancées vers la désescalade avec l’Ukraine que le président français Macron disait avoir obtenu de Poutine. L’article dit aussi : «des déclarations de responsables de la diplomatie russe viennent saper l’autorité, si ce n’est pas la crédibilité, de la diplomatie française». Le titre : « la Russie sort Macron de l’équation». Ces lignes éditées aux États-Unis montrent dans quel traquenard le président français s’est laissé enfermer.
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Biden finira par mesurer la stupidité d’une politique anti-russe qui pousse ceux-ci à un rapprochement accéléré avec son autre problème qu’est la Chine puisqu’il a choisi là encore la politique du rapport de force. On sait que sa menace sur la coupure du gazoduc Northstream II n’est pas tenable. Qui pourrait livrer la même quantité de gaz à l’Europe ? Mais le danger reste avec les gens qui s’excitent au milieu d’un champ de bataille. Les dérapages du passé devraient servir de leçon.
En tous cas les Français ne peuvent retrouver d’autorité et d’efficacité qu’en étant non-alignés ...
Arno Demarle, [12/01/2022 12:28]
Comment le gouvernement Allemand va capter les subventions Européennes pour financer la transition énergétique.
Connue / https://wegreen.fr/post/194208
Prisca Thevenot, porte-parole d'En Marche, l'assure sur Twitter. Selon elle, "prôner la fin du nucléaire permettra simplement de rallumer des centrales à charbon comme cela a été fait en Allemagne".
les chiffres ne disent pas ça. L’abandon du nucléaire en Allemagne a été décidé en 2002, et le calendrier a été accéléré après l'accident de Fukushima, pour fermer toutes les centrales en 2022. La part du nucléaire dans l'électricité produite par l’Allemagne est donc passée de 27% en 2005 à 11% en 2020. Mais ce sont les énergies renouvelables qui ont compensé, et même plus que compensé cette baisse. Leur part dans la production d'électricité est passée de 11% en 2005 à 44% en 2020.
Le charbon, lui, a vraiment baissé à partir de 2014. Il pesait pour 45% de l'électricité produite en 2005, contre 24% aujourd'hui. Si une nouvelle centrale à charbon a été mise en service en 2020, leur nombre global a bien baissé, passant de 84 en 2010 à 63 aujourd'hui. Certes, la part de l'électricité produite par les centrales à gaz a un peu augmenté, passant de 12% à 16%, mais au final ce sont bien les énergies renouvelables qui ont le plus progressé.
Les pro-nucléaire objectent que l'Allemagne doit désormais importer plus d'électricité. Et que que le maintien en service des réacteurs allemands, accompagné de l'essor des énergies renouvelables, aurait permis de faire baisser davantage le recours au charbon. Mais dire que l'Allemagne a dû rallumer des centrales à charbon comme l'affirme la porte-parole d'en Marche, est faux.
Arte diffuse, ce mardi soir, une enquête révélant le vrai visage d’une entreprise longtemps considérée comme un fleuron du secteur numérique allemand.
Wirecard : le scandale financier qui secoue l’Allemagne
Arte
2 novembre, 20 h 50
C’est le plus gros scandale financier de l’après-guerre en Allemagne, et il ne semble pas près de trouver sa conclusion. L’affaire Wirecard, du nom de cette société de paiement en ligne, principale concurrente de l’américain PayPal, éclate au grand jour en juin 2020, lorsqu’un trou de 1,9 milliard d’euros est découvert sur les comptes.
Intimidations et révélations
Depuis des années déjà, les alertes se multipliaient au sein des milieux financiers d’outre-Rhin. En 2010 notamment, un analyste, Tobias Bosler, avait saisi le parquet de Munich après avoir relevé des incohérences dans les bilans de l’entreprise. Non seulement les autorités se sont alors abstenues de réagir, mais c’est lui-même qui s’est retrouvé
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La suite est réservée aux adhérents
Durée de lecture : 12 minutes Clés : Biens communs
Dans son dernier livre, l’« économiste atterré » Benjamin Coriat expose deux visions de la crise écologique, et de sa résolution : celle du marché néolibéral et celle des théoriciens des communs, qui défendent une citoyenneté active.
Benjamin Coriat est professeur de sciences économiques à l’université Sorbonne Paris Nord, et cofondateur des Économistes atterrés, un collectif créé en 2010 pour dénoncer l’impasse des choix économiques européens, notamment la « cure d’austérité » imposée à la Grèce. Il est l’auteur, notamment, de : Le Retour des communs — La crise de l’idéologie propriétaire (2015) et de Le bien commun, le climat et le marché — Réponse à Jean Tirole (2021).
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je confronte dans mon livre la vision de Jean Tirole, économiste français néolibéral, avec celle d’Elinor Ostrom, économiste américaine spécialisée dans la question des communs — c’est-à-dire des ressources, naturelles ou non, placées en usage partagé.
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Tirole défend l’idée que le réchauffement climatique serait une « défaillance de marché », qu’il faudrait corriger par... davantage de marché ... il suffirait donc de développer un marché carbone ... stratégie ... Protocole de Kyoto (1997), appliquée en Europe depuis 2005, malgré ses maigres résultats et sa nocivité. Le funeste marché des « droits à polluer » auquel elle a donné lieu est bien connu aujourd’hui, notamment en Afrique. ... Une des propositions du Green Deal ... « étendre le marché carbone » à de nouveaux secteurs économiques
https://reporterre.net/Le-marche-du-carbone-renait-de-ses-cendres
https://reporterre.net/Les-six-projets-les-plus-climaticides-de-Total-4-5
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l’approche d’Elinor Ostrom permet une vraie préservation des écosystèmes.
... faire de l’eau, des forêts, du climat, etc., des « communs de grande dimension » ... avec la propriété partagée qu’instituent les communs, les biens, les écosystèmes sont protégés par des devoirs et obligations conçus pour assurer leur pérennité.
https://reporterre.net/Avec-les-biens-communs-les-citoyens-reprennent-la-main
... que les gens gèrent avec bon sens les écosystèmes grâce auxquels ils vivent parce qu’ils exercent un contrôle les uns sur les autres pour assurer leur intégrité ... les pratiques vertueuses de communs ancestraux les prud’homies de pêche https://fr.wikipedia.org/wiki/Prud%27homies_de_p%C3%AAcheurs
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la crise climatique n’est pas une « défaillance de marché », mais un phénomène systémique ... ne peut être traité qu’à ce même niveau systémique ... un dépassement de la culture centralisée et hiérarchique des États au profit de « coalitions » entre des « communautés de base » ... pas de se substituer à une gouvernance nationale ou mondiale, mais de chercher un rééquilibrage territorial pour mobiliser toute la société dans la transformation écologique. Et le meilleur moyen, selon elle, d’affronter les problèmes complexes que cette transformation pose à de multiples niveaux, c’est de démultiplier les échanges entre citoyens. Elle appelle ce nouveau régime démocratique la « gouvernance polycentrique ».
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confiance dans l’énergie citoyenne qui a impulsé l’associationnisme après la Révolution française https://reporterre.net/Les-associations-sont-un-rempart-contre-l-autoritarisme
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créativité nécessaire pour repenser nos pratiques pour vivre plus en accord avec la nature, et nos valeurs de justice et d’équité. ... Convention climat a vraiment été un événement d’une grande portée. Ses 149 propositions impulsaient une action multiniveaux et multidimensions ... consensus par puissance de l’échange et de la délibération, pour parvenir à des solutions partagées ... remise en avant de types de forme délibératives qui ont existé pendant la Commune https://reporterre.net/La-Commune-de-Paris-fut-la-matrice-d-une-ecologie-revolutionnaire
... des petits. En Allemagne, six jeunes ... en grève de la faim juste avant les élections à la chancellerie, en septembre dernier ... une Convention climat ... dont les conclusions seraient impératives
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Avant, le néolibéralisme pouvait s’avancer en terrain découvert, se targuer d’être la « seule alternative » ... Désormais, ... Nous allons protéger les écosystèmes en en faisant des communs, pour en user équitablement et respectueusement. Et nous allons entamer une révolution citoyenne pour nous réconcilier avec la nature et établir entre nous des principes d’équité et de respect mutuel. Le contraire de ce que vous faites. »
Notes
[1] Il faut ici rappeler le célèbre article 544 du Code civil, qui définit la propriété comme « le droit de jouir et de disposer des choses de la manière la plus absolue, pourvu qu’on n’en fasse pas un usage prohibé par les lois ou par les règlements ». Jusqu’au XXe siècle, ce droit de propriété a exclu tous les autres, dans les limites des règlements existants. Au-delà des seuls bien « naturels », pour protéger les écosystèmes que constituent la santé ou l’éducation par exemple, à la fois du marché (de ses intérêts et aveuglements), mais aussi de l’État (trop souvent dominé par les lobbies), on peut à la suite d’Ostrom proposer de les traiter comme des « communs sociaux » – une manière aussi d’en permettre un accès universel, et de veiller à ce que les plus démunis n’en soient pas écartés. Un exemple : l’eau déclarée bien commun, gratuit jusqu’à une certaine quantité, par la municipalité de Naples, suite aux travaux de la Commission Rodota, installée en 2007 en Italie par le gouvernement Prodi.
Ndlr : comment réussir cette mobilisation de tous sans médiation ? ACT
102 876 signatures
L’Allemagne satisfait ses besoins en matières premières aux dépens d’autres populations. En se portant garant d’un prêt de 293 millions de dollars pour l’expansion d’une mine de bauxite en Guinée, le gouvernement allemand exacerbe l’accaparement des terres, la destruction de l’environnement et les violations des droits de l’homme.
Appel
À M. Peter Altmaier, Ministre fédéral de l'Économie et de l’Énergie
“L’Allemagne ne doit pas cautionner les projets qui violent les droits de l’homme et les normes environnementales.”
93 940 signatures
L’Allemagne persiste et signe à vouloir transformer en granulés de bois des millions d’arbres et de buissons de Namibie, afin de pouvoir les exporter et s’en servir de combustible dans ses centrales thermiques. Combattre l’embroussaillement est pourtant un argument très discutable dans la lutte contre le changement climatique…
Appel
Au Ministre fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement ; au Sénat et à l'Autorité environnementale de Hambourg
“Les savanes de Namibie doivent être préservées : buissons et arbres ne peuvent pas servir de combustible aux centrales électriques d’Allemagne et d’Europe.”
énergie
Fin du nucléaire en 2022 et du charbon d’ici à 2038 : la transition énergétique allemande tient ses promesses. L’électricité est depuis 2020 majoritairement d’origine renouvelable.
C’est une idée reçue largement répandue sur l’Allemagne. En choisissant de fermer ses centrales nucléaires, une décision définitivement prise après la catastrophe de Fukushima, le pays a relancé ses vieilles centrales à charbon et aggravé le changement climatique. Cette affirmation est tout simplement fausse. En dix ans, la production nucléaire a été divisée par un peu plus de deux, celle de charbon d’autant, et dans le même temps la production d’électricité d’origine renouvelable a été multipliée par près de 2,5.
Une bascule importante a eu lieu en 2018, où la production d’électricité renouvelable a dépassé, pour la première fois, celle issue du charbon. Lors de l’année 2020, avec une baisse de la consommation du fait des confinements, l’électricité a même été majoritairement renouvelable, à 50,9 %.
Energiewende toute !
Cette transition énergétique (Energiewende, en allemand) est le fruit d’une politique mise en place il y a plus de vingt ans. La coalition entre les sociaux-démocrates et les Verts a débouché sur la loi EEG en 2000. « Cette loi a créé un cadre réglementaire très stable pour les énergies renouvelables, qui n’a pas été modifié par les gouvernements successifs, offrant une bonne visibilité sur les revenus pendant de longues années et permettant ainsi de convaincre les banques et financeurs », explique Sven Rösner, directeur de l’Office franco-allemand pour la transition énergétique (Ofate).
Une des principales mesures de soutien est le prix garanti d’achat, un mécanisme par lequel un producteur d’énergie renouvelable est certain de vendre son électricité à un prix fixé à l’avance et stable, peu importe les fluctuations du marché. Cette politique est financée via les factures d’électricité, mais elle est acceptée assez largement, entre autres parce que les populations y sont associées. « La moitié des capacités installées de production d’électricité renouvelable sont la propriété de particuliers, indique Sven Rösner. Que ce soit une famille avec un panneau photovoltaïque sur le toit de la maison ou des coopératives citoyennes qui possèdent un parc éolien sur le territoire de la commune. » Une partie de la population perçoit donc directement les bénéfices financiers de cette transition.
La raison du succès des renouvelables est aussi leur compétitivité. Le marché de l’électricité fonctionne sur la base des coûts marginaux. Quand la demande de courant augmente, on fait appel au moyen de production qui présente le coût marginal, c’est-à-dire le coût de production d’un MWh supplémentaire, le plus faible. « Or, pour un panneau solaire ou une éolienne, celui-ci est quasiment nul, contrairement au charbon ou au gaz où il faut entre autres du combustible », ajoute Sven Rösner.
Dessin : Terreur graphique
Au cours de la dernière décennie, le mix électrique allemand a donc subi une profonde transformation. Le charbon et le nucléaire étant passés respectivement de 43 % et 25 % à 24 % et 12 % entre 2010 et 2020. Ceci est la conséquence d’un double objectif : sortir du nucléaire en 2022 et du charbon en 2038 et si possible dès 2035. Le tout devant être remplacé dans une large mesure par les renouvelables.
Il est donc faux de dire que le charbon a remplacé le nucléaire, étant donné que l’éolien et le solaire sont venus en remplacement des deux. La décision de tourner le dos à l’atome est un choix collectif qui fait largement consensus en Allemagne. Ce n’est pas seulement une réaction à la catastrophe de Fukushima. Ce drame a renouvelé un engagement déjà pris en 2000 et qui n’a fait que se renforcer depuis.
Quelques ratés
Derrière la réussite allemande, se cachent cependant quelques échecs. Si le charbon a fortement reculé, l’effort a surtout reposé sur les centrales fonctionnant à base de houille. Celles au lignite ont moins décliné et fournissent aujourd’hui les deux tiers de la production à base de charbon (et 16 % du mix électrique total). Or, le lignite est davantage émetteur de gaz à effet de serre que la houille.
Un basculement du mix électrique Evolution du mix électrique allemand, en %
Source : Fraunhofer
Un basculement du mix électrique
« Le pays dispose de grandes mines de lignite à ciel ouvert, contrairement à la houille qui est importée. C’est un atout économique pour l’Allemagne mais aussi un piège environnemental », explique Robin Girard, professeur à Mines ParisTech. Le lignite étant disponible à une faible profondeur sous la terre, il est donc moins coûteux à extraire. Surtout, l’exploitation de cette ressource est pourvoyeuse d’emplois, notamment dans les Länder de l’Est, les régions les plus pauvres du pays.
L’autre grand défi à relever pour l’Allemagne est celui de son réseau électrique. « La poursuite de la transition suppose un déploiement massif de lignes haute tension du nord vers le sud : le Nord venteux et marin accueille la plupart des éoliennes du pays, mais la consommation se situe principalement dans le Sud, et notamment avec la Bavière très peuplée et industrielle », ajoute Patrick Criqui, économiste au CNRS. « C’est l’un des ratés de la transition allemande, toute nouvelle installation de capacité de production d’électricité d’origine renouvelable est soumise à cette difficulté », poursuit Robin Girard.
Malgré cela, la transition allemande a démontré la possibilité d’un mix électrique où les renouvelables sont de plus en plus dominants. Et surtout en investissant tôt et massivement sur ces technologies, cette politique a permis à des filières de se monter et de faire diminuer les coûts. Facilitant ainsi la transition pour les autres pays, grâce à un savoir-faire et un retour d’expérience.
La Pologne mise sur les renouvelables et le nucléaire
Après l’Allemagne, la Pologne est le pays européen qui compte le plus de centrales à charbon. Elle dépend de cette ressource pour 73 % de son mix électrique. Pour se rapprocher des objectifs européens, ses dirigeants ambitionnent de réduire la part du charbon à moins de 30 % d’ici à 2040. Pour remplacer ses vieilles centrales tout en diminuant ses émissions de gaz à effet de serre, Varsovie a donc prévu un large plan d’investissement dans les renouvelables et dans le nucléaire. Six réacteurs pourraient sortir de terre d’ici à 2040 dans ce pays qui n’était jusqu’alors pas engagé dans l’atome.
Cet article est publié en partenariat avec la Fondation Heinrich-Böll Stiftung.
Fin février, la startup allemande SkySails Power a annoncé l’expédition depuis le port de Hambourg de son premier système d’aile volante PN-14 vers l’Asie. prototype cerf-volant de 100 kW pouvant exploiter des vents entre 200 et 400 mètres d’altitude pour produire de l'électricité. Après des tests concluants l’été dernier, l’entreprise passe à l’étape suivante avec une série d'unités dont la première est destinée à l’Asie. L'aile volante PN-14 affiche une puissance de 80 à 200 kW, selon configurations, avec une surface de 90 à 180 m2. Les prochaines iront alimenter des projets en Allemagne et à l’Île-Maurice. L’avantage principal pouvoir exploiter des vents constants en haute altitude permettant leur utilisation dans des régions reculées, actuellement alimentées en électricité par des générateurs diesel. Le faible impact visuel et la facilité d’installation dans des zones difficiles d’accès permettent de surmonter les problèmes rencontrés par des éoliennes classiques. L’entreprise prévoit également un déploiement en mer sur des plateformes flottantes. Située dans la région de Hambourg, SkySails Power emploie actuellement 90 personnes, et a pour projet de recruter dans les prochaines années, notamment des travailleurs qualifiés en électronique et en mécanique.
Thierry Salomon a retweeté
Vincent Boulanger @TransitionAllem · 1h
En Allemagne, les émissions de CO2 du secteur de la production d'électricité baissent depuis 2011 et la décision de sortir du nucléaire. La baisse est plus rapide que celle anticipée par la loi Climat, dont les objectifs sont ici en pointillés.
0 - 6 - 5
Ndlr : semble effectif sur la courbe montrée, mais, pour être juste, en 2020 il y a eu ralentissement de la demande, ce qui a facilité ce repli. Quelle sont les sources ?
Données / https://twitter.com/TransitionAllem/status/1346726340507160582
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Tweet épinglé Vincent Boulanger @TransitionAllem
Les émissions de CO2 de l'Allemagne s'établissent à 722 MioT en 2020, selon Agora Energiewende @AgoraEW. Elles baissent ainsi de 42,3% par rapport à 1990, dépassant l'objectif 2020 de -40%. Toutefois, sans la crise du Corona les émissions n'auraient baissé que de 37,8% calcule le Think Tank.
8:52 AM · 6 janv. 2021·- 9 Retweets 22 J'aime
Vincent Boulanger @TransitionAllem · 6 janv. En réponse à @TransitionAllem
Pour atteindre les objectifs du Green Deal Européen, l'Allemagne doit baisser ses émissions d'ici 2030 de 65% et non plus de 55% comme le prévoyait le gouvernement allemand jusqu'ici.
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Pour limiter l’étalement urbain, le maire d’une ville proche de Hambourg a interdit la construction de maisons individuelles. Adoptée dans plusieurs autres villes, cette mesure suscite un vif débat en Allemagne.
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Il y a en tout cas urgence. Depuis les années 1960, la surface habitable est passée de 18 à 47 m2 par habitant, selon la chercheuse Michaela Christ de l’Université de Flensburg. Les conséquences de l’étalement urbain sont connues : accentuation du dérèglement climatique, détérioration des sols, chute de la biodiversité. Plus de vingt mille hectares de terres sont bétonnés chaque année en Allemagne. C’est certes moins qu’en France, mais très loin des dix mille hectares promis par le gouvernement d’Angela Merkel. Initialement promis pour 2020, l’objectif a été repoussé de dix ans.