À l'heure où les alternatives agricoles et alimentaires gagnent en crédibilité devant les dégâts du modèle agro-industriel, faut-il « changer d’échelle » en s’alliant avec l'agro-industrie et la grande distribution pour réussir la « révolution agricole »? Décryptage de l'aporie de cette conception de la transition.
Clés : Agriculture agro-industrie RSE transition
Temps de lecture : 16 minutes
À propos de On a 20 ans pour changer le monde de Maxime de Rostolan (Larousse, 2018) et de l’idée selon laquelle pour changer d’échelle nous aurions tort de nous passer de l’agro-industrie comme partenaire de la “transition écologique”.
Plusieurs articles ont déjà dénoncé « l’écologie people » de Maxime de Rostolan, son caractère d’accompagnement, d’accommodement à une forme de capitalisme vert sans ennemi, surfant sur la vague positive d’une jeunesse parfois dépolitisée voulant relever, souvent avec sincérité, le défi de la transition écologique et sociale1. L’opposition de collectifs locaux à l’organisation, par celui-ci et son « lobby citoyen » La Bascule, d’un « gros » festival sur le plateau de Millevaches ce mois d’août a remis l’ancien coordinateur de Fermes d’Avenir sous les feux de l’actualité2.
Nous voudrions ici nous en tenir à l’analyse du livre de Maxime de Rostolan, On a 20 ans pour changer le monde (Larousse, 2018). Dans cet ouvrage, celui-ci met en avant deux arguments qui forment la matrice justificatrice de ses actions : la nécessité d’un changement d’échelle et la vertueuse responsabilité sociale des entreprises3
Terrestres. Revue des livres, des idées et des écologies, vient de sortir son n°6. Laboratoire de nouvelles pensées complices du mouvement écologiste, cette revue en ligne décortique des livres clé, publie des analyses, fictions, chroniques et traductions. Son programme : Enquêter, Réfléchir, S’organiser, Éprouver et Imaginer !
Dans ce n°6 :
. Traversée des forêts et Grand cerf, Yuval Harari et crosse de hockey, cyanobactéries et écologie de Monsieur propre...
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À noter aussi le passage au peigne fin https://www.terrestres.org/2019/07/19/ils-ont-20-ans-pour-sauver-le-capitalisme/ du livre On a 20 ans pour changer le monde, de Maxime de Rostolan : à l’heure où les alternatives agricoles et alimentaires gagnent en crédibilité devant les impasses du productivisme, faut-il vraiment « changer d’échelle » en s’alliant avec l’agro-industrie et la grande distribution pour réussir la « révolution agricole » ?
Cette livraison accueille également un texte stratégique d’une trentaine d’organisations et collectifs https://www.terrestres.org/2019/07/25/l-an-zero-de-lecologie-macroniste/, allant de Terre de Liens aux Naturalistes en lutte, d’Extinction Rebellion PACA aux Gilets jaunes Place des Fêtes, de Désobéissance Ecolo Paris à Greenpeace Rennes. Ce texte souhaite, après le mouvement des Gilets jaunes, que l’écologie ne sépare plus son combat de celui de la justice, et demande : « Comment éviter que tout transitionne en rond, sans que rien ne change vraiment ? » À une écologie co-optée par le pouvoir politique et par les intérêts économiques, il oppose une stratégie de non-coopération avec toute entité détruisant les conditions de la vie sur terre. La bonne nouvelle : certes moins médiatique, cette autre écologie indisciplinée et créatrice existe déjà sur le terrain !
Ndlr : Valide la stratégie insoumise de LFI. Valoriser ACT
Créée en février 2019 à l’initiative de l’« écoentrepreneur » Maxime de Rostolan, la Bascule se présente comme un « lobby citoyen » souhaitant « accélérer la transition démocratique, écologique et sociale ». Reporterre est allé à la rencontre des animateurs de cette initiative à la culture de « start-up » assumée.
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Mi-juillet, un nouveau site d’accueil du festival a été choisi : l’aérodrome de Guéret, dans la Creuse, toujours.
Les opposants suspectent toutefois une manœuvre accompagnant le verdissement de « l’Acte II » du quinquennat Macron, avec en ligne de mire les municipales où LREM fait « appel à l’engagement citoyen » pour « renouer le lien avec la France des ronds-points ». « Il y a fort à parier que les listes que la Bascule suscitera ne trouveront pas de listes macroniennes en face d’elles », dit Serge Quadruppani. Maxime de Rostolan et tous les volontaires interrogés par Reporterre réfutent ce soupçon. « On veut former des citoyens pour que des gens normaux, qui nous ressemblent, s’emparent de la politique, quelles que soient leurs idées ! » Les lignes rouges de la Bascule précisent son caractère « politique mais apartisan, sans consigne de vote ».
Cassandre, 22 ans, étudiante à Sciences Po Rennes. « On veut que de nombreux QB [quartiers de Bascule] se créent sur les territoires ! »
Un fait permet toutefois de s’interroger : Martin Bohmert, membre du bureau exécutif d’En marche !, ancien délégué général des Jeunes avec Macron, est venu passer une semaine entière à Pontivy, début juin. On ne trouve aucune trace de son passage sur le site internet ni dans le registre des personnalités passées à la Bascule et consulté par Reporterre — en ce qui concerne les politiques, seuls Joël Labbé, sénateur écologiste du Morbihan, Noël Mamère et Nicolas Hulot sont mentionnés. M. Bohmert a confirmé sa venue à Reporterre : « J’y suis allé en tant que citoyen, pas pour essayer de phagocyter. Je ne suis pas d’accord avec tout mais je voulais écouter et comprendre. J’ai retrouvé dans leur croissance et leur développement les mêmes problèmes que LREM il y a deux ans — de leadership, de gouvernance, d’objectifs. Les mêmes d’ailleurs que n’importe quelle structure citoyenne. Nous sommes très attentifs à tous ces mouvements, quelle que soit leur taille. C’est très important d’avoir un écosystème citoyen plus radical qui cherche à accélérer sur la transition. J’ai l’intention d’aller à l’An zéro pour continuer de rencontrer ces acteurs. » ...
Le comité La Bouscule répond aux écolo-macronistes
L’An Zéro, saison 1, épisode 4. Après l’annonce de la tenue fin août d’un festival écolo macron-compatible sur la commune de Gentioux-Pigerolles, sur le plateau de Millevaches, diverses oppositions s’étant manifestées, dont celle du Comité La Bouscule, des bénévoles de la Bascule, le ’lobby citoyen’ porteur du projet, ont appelé en catastrophe à une rencontre avec les habitants du plateau sur la commune de Faux-la-Montagne (Creuse). Après cette rencontre, la Bascule a annoncé annuler la tenue du festival sur le lieu prévu, et son leader (absent ce jour-là comme toujours) s’est plaint que ses bénévoles se soient fait « insulter, menacer et violenter ». M. de Rostolan ayant eu tout loisir de faire avaliser son récit par la presse locale et nationale (La Montagne, Le Populaire, France Bleu, France 3, l’Opinion, "quotidien pro-business", etc.), lundimatin, fidèle à son souci d’impartialité, donne la parole ci-dessous au Comité La Bouscule qui, contrairement à M. de Rostolan, se trouvait sur place. D’ores et déjà, une question nous intrigue, à laquelle nous aimerions que les bénévoles répondent eux-mêmes : s’ils ont été brutalisés comme le raconte leur leader, comment se fait-il qu’ils soient après la réunion allés boire des bières avec leurs contradicteurs ? Ont-ils été pris du syndrome de Stockholm ?
Mais quand cesserez-vous de prendre les gens pour des cons ? Le grand ennemi d’un langage clair est l’insincérité… Notre temps est tel qu’il n’y a plus nulle part où l’on puisse se prétendre « hors politique ». Toutes les questions sont devenues politiques. Quand le climat général est mauvais, le langage aussi doit souffrir. George Orwell, Politique et langue anglaise, 1946
Nous nous sommes ainsi trouvés une soixantaine face à huit jeunes bénévoles de La Bascule plus ou moins perchés et à la chargée de com’, Lena Abbou, qui l’était beaucoup moins. Cette professionnelle des relations publiques a beau avoir exercé ses talents pour le compte du ministère israélien des Affaires étrangères autant qu’au Conseil régional Jeunes d’Ile-de-France, ... Avant de sortir de leur « écosystème », les basculeurs croyaient que leur invraisemblable sabir managérial à peine digéré de l’école constituait une façon de parler comme une autre, et non une insulte à l’intelligence. Que tous ces gens qui tentent de construire et d’expérimenter des sorties de la catastrophe qu’est cette civilisation, font cela bêtement dans leur coin en attendant que des basculeurs qui ne savent rien faire viennent les « relier entre eux » et « médiatiser leur expérience ». Que le « combat idéologique » à mener pour en finir avec le désastre pourrait se faire dans le langage de l’innovation, du management et des entrepreneurs, bref : de l’économie. Que déclarer « l’idée de gouvernance partagée, ça a changé ma vie », ou « les gilets jaunes, c’est la co-définition » va vous attirer autre chose que des sarcasmes bien mérités. Ou que concéder au final « c’est vrai qu’on a des points communs avec Macron » n’équivaut pas à clore la discussion en concédant la victoire à ses contradicteurs. ... Pour tout observateur sincère, ce qui s’est passé lundi 1er juillet autour du lavoir municipal de Faux la Montagne, au terme de deux heures d’argumentation vivace et serrée entre deux positions opposées - l’une qui soutient que c’est avec les catégories, les moyens et le personnel du capitalisme que l’on échappera au désastre où il nous a mené, et l’autre que ce n’est pas avec ceux qui ont détruit le monde qu’on va le réparer – c’est une victoire à plate couture de la seconde. ... le combat a été mené à la loyale, sans quoi les basculeurs ne nous auraient pas suivis au bar du village pour continuer le débat, ni ne se seraient réunis presque joyeux devant l’église, une fois le bar fermé, pour se dire « on annule ! ». C’est peut-être inadmissible pour Maxime de Rostolan, le député LREM, la préfète et les plumitifs aux ordres, mais le fait est que nos arguments ont porté. Ils ont touché juste parce qu’ils sont logiques, évidents, indéniables, bref : vrais. Au fur et à mesure de la discussion de Faux-la-Montagne, les basculeurs ont compris qu’il n’était tout simplement pas malin pour une entreprise qui doit cacher sa visée macroniste derrière un écran de bonne volonté et de confusion de faire sa mégateuf chez l’agriculteur le plus furieusement macroniste du coin. Et quand, en conclusion de la réunion, le propre frère de l’agriculteur, habitant du même hameau que lui, fait état de ce que personne n’a pris la peine de lui annoncer ce qui se profilait à deux pas de chez lui, ils ont soudain compris ce que veut dire le mot « hors-sol ». ... de Rostolan lui-même plutôt qu’avec ses seconds couteaux. Malheureusement, il ne pouvait pas : il devait préparer sa conférence du lendemain dans le VIIIe arrondissement de Paris, au siège de Arp-Astrance, une société de « conseil en immobilier, management de projet et programmation, aménagement d’espace, ingénierie environnementale et biodiversité ». Comme nous l’apprend le magazine Up, « le magazine d’actualité de l’innovation et des temps qui changent », il devait présenter la Bascule et l’An zéro à ses amis d’Ekodev, « le développement durable en action » et We4SDG, qui travaille tout de même à « helping the multitude to put in action the Sustainable Development Goals ». En même temps, pour une fois qu’il ne conseillait pas le groupe Carrefour…
Nous ne nous faisons aucune illusion : même si les défections ne font que commencer avec celle d’Extinction Rébellion, les intérêts tant politiques qu’économiques et idéologiques qui se cachent derrière Maxime de Rostolan sont si massifs que le festival doit avoir lieu, quitte à ce que ce soit ailleurs. Macron et LREM ne chantent pas par hasard sur tous les toits qu’ils sont en voie de verdissement accéléré. Le chaos climatique, le désastre écologique et l’irresponsabilité des responsables deviennent si patents que les gouvernants doivent absolument feindre de pouvoir et de vouloir y faire quelque chose. Les mises en scène grotesques de l’État-qui-nous-protège-de-la-canicule, de la police-qui-nous-prévient-contre-la-noyade (et bientôt contre les puces de lit), des multinationales-en-lutte-contre-le-réchauffement-climatique, du Président-au-côté-des-femmes-battues, etc., ... Le verdissement opportun des macronistes répond à l’aide effective que les « gilets citoyens » de Dion, Cotillard, Tubiana, Imer, etc. ont apporté à Macron pour « sortir de la crise des gilets jaunes ». Dion & Co. ont passé leur temps, ces derniers mois, à l’Élysée et dans les ministères, et ils s’en cachent à peine. Que Dion ait réagi de manière purement symbolique, en un pur geste de com’, au gazage des activistes d’Extinction Rébellion, souligne surtout son silence, des mois durant alors que partout, chaque semaine, des manifestants se faisaient mutiler par le pouvoir dont il fréquentait les salons. Cette écologie-là, celle des gouvernements, des partis, des indices statistiques et des grandes conférences, est le fourrier, sinon la cause, de la catastrophe en cours. Tout ce qui nous tombe dessus à présent était déjà prévisible, et prévu, dans les années 1970 – lisez Le jugement dernier de Taylor ou Apocalypse et révolution de Cesarano. C’est parce que cette écologie de malheur l’a emporté sur les tendances plus lucides, plus courageuses et plus révolutionnaires, que nous en sommes arrivés là – à redouter l’arrivée de l’été plutôt qu’à nous en réjouir.
L’arnaque de la Bascule et de l’An zéro est vraiment l’arnaque de trop.
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Il n’y a jamais eu, il n’y aura jamais de transition. Il n’y a que des ruptures historiques. Élaborons ensemble le programme de démantèlement technique, existentiel et politique de toute cette société. Tout va devoir être bouleversé. Soyons impitoyables avec une civilisation qui entend nous emporter dans son naufrage. Abattons le système en place avant qu’il ne s’effondre sur nous. Hâtons le départ des maîtres pour leurs gated communities en Nouvelle-Zélande ou ailleurs.
Comité « La Bouscule », le 8 juillet 2019 (pour nous écrire : labouscule at riseup.net)
Akuo Energy @Akuo_Energy 19 avr.
Le siège de l'association @6Mois_Bascule de @Maxderostolan soutenue par @N_Hulot est alimenté par la solution ☀️ mobile d'@Akuo_Energy. Un bel exemple d'utilisation d'#EnR qui profite à la planète et à la société ! #EnR #EnergieSolaire #LaBascule
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dont
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Akuo Energy @Akuo_Energy
Entrepreneurs par nature. Producteur français indépendant d'#EnR, présent dans 30 pays. Plus d'1,3 GW en activité. #MakeOurPlanetGreenAgain
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Démocratie Ouverte a retweeté
D21 France @D21France 10 hil y a 10 heures
🎥👀 .@konbininews est allé voir ce qu'il se passe à @6Mois_Bascule 💫"La Bascule c'est un mouvement de lobby #citoyen qui a pour but de replacer la #transition écologique et #solidaire au centre des propositions politiques." #participation #citoyenneté
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Kombini news
Ils retapent une clinique désaffectée pour imaginer la République de demain. Des dizaines de bénévoles s'y réunissent pour lancer La Bascule, un mouvement...
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Une trentaine de bénévoles ont entamé l’aménagement de l’ancienne polyclinique de Pontivy, abandonnée depuis dix ans, à l’intérieur bien dégradé. | THIERRY CREUX
Une trentaine de bénévoles de La Bascule ont entamé l’aménagement de l’ancienne polyclinique de Pontivy (Morbihan), abandonnée depuis dix ans, à l’intérieur bien dégradé.
Maxime de Rostolan, l’un des initiateurs du projet politique La Bascule à Pontivy (Morbihan), qu’il explique à des membres d’Emmaüs venus leur apporter du matériel.
Ôter les faux plafonds, abattre des cloisons : le chantier de réaménagement de l’ancienne polyclinique de Pontivy Morbihan) va durer au minimum trois semaines.
La plupart des murs des chambres de l’ancienne polyclinique de Pontivy (Morbihan) vont être abattus pour créer des espaces de travail pour La Bascule, lobby citoyen.
L’ancienne polyclinique de Pontivy (Morbihan) va devenir le laboratoire d’idées du lobby citoyen La Bascule.
Dans l’ancienne polyclinique de Pontivy (Morbihan), La Bascule, lobby citoyen, a commencé par abattre des murs pour créer des espaces de travail et de vie.
À Pontivy (Morbihan), l’ancienne polyclinique est transformée en clinique pour sauver la politique.
S’adapter face au défi social et climatique qui s’impose aux jeunes générations, c’est l’objectif de Maxime de Rostolan, initiateur du projet politique La Bascule à Pontivy (Morbihan).
L’ancienne polyclinique de Pontivy est investie pour six mois par Le Bascule, lobby citoyen, qui y installe pour mener des réflexions et des formations afin d’avancer des idées.
Julie SCHITTLY et Thierry CREUX.
Lundi 11 mars 2019, c’était le premier jour d’un immense chantier, dans l’ancienne polyclinique de Pontivy (Morbihan). Pendant six mois, La Bascule, un lobby citoyen national va y installer son quartier général, réfléchir à des propositions pour le climat, former des futurs candidats aux municipales de 2020. Une clinique pour créer une nouvelle façon de faire de la politique.
« Tu veux casser du mur ou déblayer ? » Aussitôt entré dans l’ancienne polyclinique de Pontivy (Morbihan), Brendan, 28 ans, est dans le bain du chantier XXL qui y a débuté ce lundi 11 mars 2019.
Comme ce Nantais, architecte de profession, une trentaine de bénévoles du lobby citoyen La Bascule s’activent pour réaménager ce vaste bâtiment désaffecté depuis dix ans.
Objectifs : municipales et climat
Meublée grâce à Emmaüs, l’ancienne polyclinique deviendra, pendant six mois, le quartier général de La Bascule.
Ici, ce lobby citoyen national fraîchement créé veut réfléchir à des propositions concrètes pour agir pour le climat, mais aussi organiser des formations pour des futurs candidats aux municipales de 2020.
Curiosités partagées
« Nous avons encore besoin de bénévoles, que ce soit pour le chantier ces trois prochaines semaines, ou pour les groupes de travail ensuite » , explique l’un des membres de La Bascule, Maxime Ollivier.
Des lycéens comme des seniors avaient poussé la porte de ce lieu insolite, hier, casque sur la tête.
Aussi curieux de découvrir l’immense chantier que cette nouvelle façon de faire de la politique.
L’ancienne polyclinique de Pontivy, rue Bizet, va devenir le quartier général d’un lobby citoyen national, La Bascule. Une installation prévue pour six mois, fruit du hasard.
De l’aveu de l’initiateur de La Bascule, Maxime de Rostolan, la venue du lobby à Pontivy est le fruit du hasard. « Une fois l’idée lancée, il y a un mois, nous cherchions un endroit où pouvoir faire vivre et travailler entre 100 et 120 citoyens, étudiants, chômeurs ou retraités prêts à donner six mois de leur temps, explique cet entrepreneur de 37 ans. Nous avions déjà des pistes pour occuper un château, lorsqu’une étudiante engagée dans La Bascule nous a mis en contact avec les propriétaires de l’ancienne polyclinique. »
Le bouche-à-oreille leur a permis certes de trouver un bâtiment pour installer leur quartier général, qui n’a rien d’un château… mais qui leur sera prêté pour quelques mois par ses propriétaires.
L’ancienne polyclinique de Pontivy, rue Bizet, est désaffectée depuis dix ans. Plusieurs projets de reconversion ont été étudiés, avant d’être abandonnés. Le parking de ce bâtiment de 6 000 m² sert de dépôt à une casse automobile.
[... va devenir le quartier général d’un lobby citoyen national, La Bascule, mené par Maxime de Rostolan.]
L’ancienne polyclinique de Pontivy, rue Bizet, va devenir le quartier général d’un lobby citoyen national, La Bascule, mené par Maxime de Rostolan. | OUEST-FRANCE
« Nous arriverons à une cinquantaine de bénévoles, lundi 11 mars. En quelques jours, tout sera nettoyé, indique Maxime de Rostolan. Puis Emmaüs nous livre de quoi meubler toutes les chambres, équiper les espaces communs que nous aurons dessinés avec l’aide d’architectes, décorés grâce à des artistes en herbe ou résidence, et qui sont suffisamment spacieux pour y loger bureaux, salle de conférences, cuisines, salons et réfectoires. »
Le lobby, soucieux du climat, a prévu des toilettes sèches et des douches solaires, mais aussi des panneaux photovoltaïques et un potager.
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Une fois l’équipe installée, elle prévoit de consacrer les matinées à « présenter et étayer les propositions intelligentes que nous aurons repérées » , puis d’enchaîner avec « conférences, tables rondes et débats pour alimenter les réflexions » .
Pour parler de son projet au-delà de Pontivy, La Bascule a prévu « des retransmissions en live sur internet et dans les salles de cinéma ou amphis » .
Objectif : faire participer un maximum de monde. « Chacun pourra suivre les échanges. À la fin de la journée, chacun pourra voter pour les propositions qu’il aura trouvées les plus pertinentes. Nous garderons ainsi, par thématique, 5 à 10 propositions pour lesquelles nous nous battrons. »
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Le collectif cherche aussi bien des volontaires pour « nettoyer » la polyclinique que pour ensuite participer ou encadrer un groupe de travail, monter une cellule territoriale pour les municipales, accueillir ou organiser un rassemblement… mais aussi des sponsors pour financer La Bascule.
Inscriptions et renseignements www.6moispourlabascule.fr
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Le lobby citoyen a prévu de faire vivre son quartier général à Pontivy pour six mois. En septembre, le bâtiment sera rendu à ses propriétaires qui espèrent, enfin, y concrétiser un nouveau projet, tourné cette fois vers les seniors.
ENVIRONNEMENT
Quand les étudiants des grandes écoles sélectionnent leurs employeurs en fonction de leur politique climatique
Ils ne veulent pas d'un bon salaire, ils veulent un avenir. Les étudiants sont de plus en plus nombreux à se mobiliser pour le climat et à maintenir la pression sur les entreprises pour qu'elles revoient leurs pratiques. C'était le but du Manifeste pour un réveil écologique signé par plus de 30 000 étudiants de grandes écoles. D'autres mouvements, plus large, visent notamment les acteurs privés. C'est le cas de la Bascule, un lobby citoyen lancé par Maxime de Rostolan https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/video-on-a-20-ans-pour-changer-le-monde-le-documentaire-plaidoyer-de-l-agroecologie-145609.html et des étudiants.
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Répondre à l'urgence climatique
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Du travail qui a du sens, ou rien
Principalement composé d’étudiants mais ouvert à tous, il veut placer la transition écologique et solidaire au cœur de la politique. D’ici la fin de l’été, le mouvement émettra entre 50 et 100 propositions. Il propose également des groupes de travail dont l’un sera dédié aux nouveaux modèles d’entreprise. "L’idée est de travailler sur l’entreprise de demain", raconte Emma. Cette étudiante de Centrales Nantes est actuellement à Pontivy, en Bretagne, elle aide à retaper une ancienne polyclinique qui servira de QG à ce lobby citoyen.
"On est dans une logique de construction avec les différents acteurs. Mais personnellement, je n’ai pas envie d’aller travailler dans une entreprise qui ferme les yeux sur l’urgence climatique", assume-t-elle. Certains étudiants du mouvement ont décidé de boycotter leur stage de fin d'étude, Emma a choisi de le réaliser à la Bascule.
Le projet
Fin août 2019, nous lancerons un mouvement de lobbying citoyen pour inverser le rapport de force et amorcer, enfin, une véritable transition écologique et sociale en France.
Il existe déjà de nombreuses initiatives qui ont les mêmes objectifs que les nôtres, et nous allons nous mettre à leur services, ainsi qu’à tous ceux qui veulent s’engager dans la transition, afin de créer un écosystème permettant un changement d’échelle.
Nous sommes des millions à être conscients des enjeux et de l’urgence de la situation, à penser qu’un autre monde est possible, mais à ne pas savoir comment agir, où placer notre énergie pour la rendre utile. Les cris d’alarme des scientifiques sur les périls climatiques et ceux des gilets jaunes sur les lacunes de la justice sociale ne trouvent aucun écho, et l’immense majorité des entreprises et politiques s’obstinent à vouloir maintenir un système qui continue de nous précipiter vers le mur. L’intérêt général ne semble plus faire le poids face à la force de l’argent : il faut que cela change et nous allons donc, ensemble, nous y employer.
De nombreuses solutions techniques existent, dans tous les domaines, et peuvent se mettre en place au plus proche de chacun : l’agroécologie, les monnaies locales, le partage, les coopératives, le recyclage, la justice fiscale, les low-techs, les écoles démocratiques et, plus généralement, la solidarité. Mais les entreprises et associations qui cavalent à l’avant-garde de ces innovations de bon sens sont encore trop peu nombreuses, et peinent à mettre en mouvement l’inertie collective.
Nous allons consulter des personnes compétentes pour imaginer un système économique juste socialement et compatible avec la préservation de l’environnement, ainsi qu’un système politique démocratique dans lequel tous les avis auraient leurs importances dans les prises de décisions publiques.
Pour cela nous allons travailler de concert avec tous les acteurs en présence, en nous donnant pour objectif commun d’écrire une suite désirable et enthousiasmante à l’histoire de l’humanité.
Nous ne sommes pas un mouvement de plus : nous sommes un écosystème de bonnes énergies conscientes qu’il n’y a plus de temps, seulement des alternatives. Nous sommes prêts à coopérer et nous lançons le compte à rebours dès aujourd’hui. Pour les six prochains mois, nous sommes des centaines de personnes, d’entreprises, d’associations, de collectivités, à prendre la décision de consacrer notre temps et notre énergie à ce projet. Au cœur de ce projet c’est surtout un grand collectif de citoyens désintéressés par des carrières politiques qui s’engagent à ne pas perdre de vue la finalité de cette action dans les luttes d’égo qui agitent la plupart des groupes politiques actuels.
Nous avons déjà constitué un groupe de responsables associatifs, de dirigeants d’entreprise, d’artistes, d’intellectuels, de développeurs de projet, de militants, qui apporteront leurs pierres à l’édifice en participant aux groupes de travail au sein desquels ils seront les plus pertinents. Cette liste n’a qu’une vocation : s’élargir.
Nos objectifs ?
Acter un corpus de 50 à 100 propositions politiques.
Ensemble, nous allons définir, promouvoir et porter les priorités politiques à mettre en œuvre pour résoudre les crises démocratiques, écologiques et sociales. Pour aboutir à un corpus de propositions et engagements légitime et pertinent, l’association Démocratie Ouverte, qui devrait piloter ce chantier, préconise de le faire construire et valider par une assemblée citoyenne tirée au sort et représentative de la diversité des français
Déployer des cellules territoriales.
Ce renouveau politique ne peut être pertinent que s’il est implanté au niveau local. Nous voulons aider des collectifs de citoyens à dynamiser leurs actions, à les rendre plus impactantes et à les ancrer dans une posture d’exemplarité et de complémentarité. Nous outillerons donc ce réseau d’acteurs locaux qui feront le lien entre tous les projets à impact positif pour l’environnement et la société.
Proposer un nouveau récit
Il est temps d’entrer en résistance et de structurer une alternative crédible au modèle actuel. Le monde que nous souhaitons est aussi désirable qu’il est nécessaire, racontons-le ! Nous le ferons à travers des campagnes et événements, des territoires à l’international, sur tous les supports et avec nombre de personnalités aujourd’hui mûres pour se faire le porte-voix des alternatives.
Organiser la formation de candidats-citoyens pour les élections municipales.
17.000 maires en exercice ne se représenteront pas en 2020 : il y a un boulevard devant nous pour réinventer la politique locale et l’arrimer à l’intérêt général. En partenariat avec les associations engagées dans ces actions de formation (comme Tous élus), nous amplifierons ce mouvement de réappropriation de la politique par les citoyens.
Lancer une plateforme collaborative et décentralisée.
Cet outil nous permettra de communiquer et de nous coordonner, en s’affranchissant des géants du web et de la manipulation de l’opinion. Cette interface numérique diffusera l’avancée du mouvement et sera un moyen puissant d’expression. Elle sera déployée techniquement par un collectif de 350 développeurs indépendants : Happy-Dev.
Se rassembler.
Parce que c’est le fondement de toute action, et qu’un monde meilleur est d’abord un monde plus humain et plus convivial. Les deux dernières semaines d’août, de grands rassemblements seront organisés dans toute la France, dans des lieux aménagés pour l’occasion : Millevaches, Brétigny, Pays-Basque, Bretagne… Dans chacun se tiendront des conférences, des tables-rondes, des ateliers, des performances, et seront mises en débat les propositions soumises par le Groupe de Travail ‘Propositions Politiques’. Ce bouillonnement se conclura par un grand festival, placé sous le sceau du bio, local et sans déchets, avec humour et musique, dans une atmosphère de bienveillance, de partage et de solidarité. Les projets élaborés au cours des deux semaines y seront officiellement présentés et lancés, et notre programme solennellement acté.
Concrètement
nous voulons diviser le travail monumental qui nous attend en 14 groupes de travail avec pour chacun 3 à 5 référents (expert ou structure) et environ 15 personnes, dont 8 à 10 étudiants.
Cliquez sur l'image pour découvrir les différents groupes de travail
Action
Propositions Politiques : dans un premier temps, compiler toutes les propositions politiques de bon sens élaborées par des structures engagées dans le plaidoyer; préparer le terrain pour qu’un socle soit établi lors des rassemblements fin août.
Cellules Territoriales : concevoir l’écosystème des cellules locales, faire un état des types d’actions possibles et échafauder les interactions entre elles et au sein du réseau.
Campagnes d’actions : Alimenter les cellules locales et l’espace médiatique de toutes les manifestations, actions collectives etc. qui œuvrent déjà dans le sens que l’on souhaite. Travailler en lien avec toutes les structures qui peuvent avoir besoin de soutien pour mener leurs campagnes, et en faire caisse de résonance.
Entreprises de demain : en lien avec des fonds d’investissements éthiques comme InCo, incubera pendant plusieurs mois des pépites entrepreneuriales, les aidera à affiner leurs projets d’intérêt général et sélectionnera celles qui seront financées et présentées fin août.
Municipales : mettra en place, notamment avec Tous Elus, des programmes de formation pour inciter des citoyens à s’impliquer dans leur vie politique locale. 17.000 maires ne se représentent pas à l’issue de leur mandat, il y a une autoroute face à nous pour se réapproprier cette échelle de décisions.
Voir aussi https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?sYViXA
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Depuis des mois, des centaines, puis des milliers d’étudiants du monde entier agissent, pour défendre notre planète et ainsi notre futur. Grèves de stages, années de césure, désertion des cours, tous les moyens sont bons pour inciter les leaders politiques à prendre les mesures nécessaires face aux cris d’alarme répétés des scientifiques et citoyens.
“S’il n’y a pas de solution au sein de notre système, alors il faut sans doute changer de système” - Greta Thunberg - COP 24
Aujourd’hui, un collectif inédit en France regroupant des centaines de personnes, associations, entrepreneurs, artistes, journalistes, étudiants, collectivités est en cours de constitution pour inverser le rapport de force actuel entre les citoyens et les élus et proposer des solutions concrètes pour mettre en place des politiques favorables au bien commun.
L’objectif est qu’à la fin de l’été 2019, après 6 mois de co-création pendant lesquels nous allons définir les actions et priorités politiques à mettre en oeuvre pour résoudre les crises écologique et sociale, le plus grand mouvement de Lobby Citoyen ayant existé sera lancé avec pour objectif commun d’écrire une suite désirable et enthousiasmante à l’histoire de l’humanité.
Alors, que ce soit en mettant plusieurs mois à disposition pour participer à temps plein au mouvement, en offrant un toit, un peu de sous ou de nourriture aux étudiants, ou en étant bénévole ponctuellement, REJOINS NOUS !
Plus d’infos sur notre site : https://6moispourlabascule.fr/
Catégorie Actualités et politique
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Transcription :
Romain, ECNantes - Madeleine, ISAE Supaéro - Arthur ECNantes - Cassandre, Science Po U-PSUD - 0:37
Maxime, initiateur de la dynamique "C'est ce genre d'appel dont on a besoin. Là il vient des étudiants qui n'en peuvent plus de constater à chaque nouvelle info qui tombe que le monde n'est pas sur le bon chemin. Comme eux, on est des millions de convaincus, à notre échelle et sur notre territoire, à essayer de réparer la société, au-delà même de ce qu'on appelle la part du colibri, le système en place ne peut pas changer, il ne sait pas prendre les décisions à la hauteur des enjeux. Je ne vois pas de meilleure solution, de meilleure issue que de se rassembler et de créer un gigantesque mouvement de lobbying citoyen pour inverser le rapport de force, pour reprendre en main notre destin, pour recadrer le débat politique sur les vraies problématiques et surtout, pour mettre en place de manière urgente les solutions évidentes qui s'imposent pour changer la donne. Alors il y a quelques semaines, je suis allé voir ces étudiants et je leur ai proposé de les accompagner et de les aider à créer cette lame de fond qu'on n'en peut plus d'attendre. Ils ont tous sauté sur l'occasion, ils ont tous voulu embarquer dans l'aventure. On n'a pas de structure juridique, on va décider ensemble de la forme que ça doit prendre. En revanche, on est sûr d'une chose, c'est que si on est nombreux et organisé on peut changer le monde.
Seymour, diplômé en chimie devant bibl m.curie INSA Lyon - Damien, ISAE Supaero - Lisa, Kedge "un corpus politique consensuel" - Sophie EPFL "fin août... stratégie feuille de route politique" - Cassandre Science Po U-Psud - Arthur, ÉCNantes - Emmanuelle, Toulouse Business School...
La mobilisation est en marche
Emma, ECNantes - Zénon limparable.org - Damien, ISAE Supaéro - Maxime, Science Po Toulouse - Arthus ENSEEIHT
2:46 Lilian, ECNantes - Nicolas ISAE Supaéro - Hugo, Expert biomimétisme - Joris, INSA Toulouse - ...
Connue / https://twitter.com/6Mois_Bascule/status/1098164539215044608
ndlr :
- intéressant mvt politique en coconstruction : savent-ils que c'est de la médiation ? ACT
- L'initiateur accompagne mais est partie prenante donc pas un tiers, quelles garanties de mise à distance donne-t-il ? Sa 1ère Phrase laisse dubitatif (autocongratulation) ACT
- Ils visent le consensus pour atteindre un mvt de masse. Comment abordent-ils les conflits ? Quid de l'existant ? si éludé n'y a-t-il pas risque de réinventer l'existant donc de perdre du temps, de laisser des dynamiques sur le côté ? d'être prétentieux à penser détenir mieux que d'autres la vérité ? ACT