Fondé par Djordje Kuzmanovic @Vukuzman
Analyste géopolitique et président de République Souveraine.
Geoffroy Géraud Legros
Journaliste créole réunionnais, auteur de plusieurs travaux consacrés à la géopolitique réunionnaise. Ancien co-coordinateur du programme Outremer de la France insoumise, proche aujourd'hui de République Souveraine.
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Au lendemain du 1er mai, Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice cofondatrice de la Gauche Républicaine et Socialiste, est l'invitée de la Midinale. Au menu : état de la démocratie, de la gauche et perspectives pour la France insoumise et la fédération populaire proposée par Jean-Luc Mélenchon.
VERBATIM
Sur le 1er mai
« Ce 1er mai, c’est le moment de poursuivre une offensive sociale avec des formes différentes qui permettent de mieux allier la tradition militante du syndicalisme et d’autres formes d’engagement. »
« Ce mouvement des gilets jaunes exige de tous une mutation : de nos pratiques politiques, de nos projets politiques, de nos pratiques syndicales et associatives. »
Sur l’état de notre démocratie
« On a un pouvoir qui espère se maintenir sur le recours à la peur et à l’ordre au lieu du dialogue et de l’avancée collective. »
« Le gouvernement croit pouvoir résoudre les problèmes en accentuant les tensions et en surfant sur la minorité condamnable de black-blocks. »
« J’observe que la France a été condamnée ou mise à l’index à la fois par des instances européennes et par l’ONU. Franchement, pour la terre des droits de l’homme et du citoyen, c’est quand même une honte. »
« MM. Macron et Castaner jouent aux apprentis sorciers dans une situation sociale et démocratique délicate : ils ont une vision cynique de leur intérêt politique et pas celui de la France. »
Sur Emmanuel Macron et sa politique
« Macron a été élu dans des conditions très particulières mais il fait semblant de ne pas le voir. »
« Macron crée dans le pays une frustration démocratique dramatique. »
« Macron, au lieu de percevoir l’identité spécifique de la France, veut la faire entrer coûte-que-coûte dans un moule qui n’a subi que des échecs et qui est en décalage avec ce qu’attendent les Français. »
« Macron fait preuve d’un mépris : il fait semblant de ne pas entendre les Français… comme s’ils étaient tellement bêtes qu’ils ne se rendaient pas compte de ce qu’il fait ! »
Sur la gauche
« Est-ce que la gauche française fait son travail ? Non. »
« Le peuple ne croit plus la gauche, ne voit plus ce qu’est son projet et doute de la cohérence entre des valeurs affichées et des actions menées. »
« On dit souvent “ah, c’est de la faute de Mélenchon s’il n’y a pas l’union des forces de gauche !” mais force est de constater que, même entre eux, ceux qui n’étaient pas pour être avec Mélenchon mais parfois contre (ce que je trouve dramatique parce que pour moi, il n’y a pas d’unité des forces de gauche si ce n’est pas toute la gauche), sont divisés. »
« On fait face à une crise grave d’émiettement de la gauche ; grave parce qu’elle fait écho à ce que racontait Valls sur les deux cultures de gauche irréconciliables. »
« J’entends Glucksmann et Faure dire : “la gauche doit être à notre image parce que nous, on a une vraie culture et les autres, ce sont des populistes”. »
« Certains caricaturent le débat à la France insoumise en disant : “ils ne veulent plus la gauche, ils veulent le peuple” mais je réponds en disant que je n’ai jamais vu de gauche sans le peuple et on voit ce que ça donne quand il y a le peuple et pas la gauche… »
« La question de l’émergence populaire dans notre démocratie est quelque chose de fondamental. »
« Le mouvement des gilets jaunes a incarné une aspiration d’une partie de notre peuple à être entendue, prise en compte et à peser sur les décisions. »
Sur la proposition de fédération populaire de Jean-Luc Mélenchon
« La fédération populaire proposée par Jean-Luc Mélenchon, c’est reconnaître qu’il faut s’extraire des cadres anciens où chacun venait avec son petit logo. »
« Nous, on a cette histoire socialiste que je ne renie pas : j’ai adhéré sur les thèses de Jean Jaurès pour être à la fois une gauche de transformation, de contestation et de gouvernement. »
« Nous avons besoin de partis. D’ailleurs, à la FI, il y a le PG, Ensemble (qui n’est pas exactement un parti mais qui est un mouvement autonome)… »
« Si on avait une gauche unie qui remobilisait les couches populaires, elle serait en situation de passer devant Macron. »
Sur Jean-Luc Mélenchon
« Pour l’instant, le meilleur candidat pour 2022 m’apparaît être Mélenchon. »
« Mélenchon a fait la preuve de sa capacité à être à la hauteur d’un homme d’Etat. »
« Tout est fait pour discréditer Mélenchon aujourd’hui. »
« J’ai vécu le Congrès d’Epinay en 1971 et je me rappelle les déclarations sur Mitterrand : ce pourri, ce vieux de la 4e, y’a rien à attendre de lui… Il était le point focal de toutes les critiques ! »
« Est-ce que ça veut dire qu’on est tous unis derrière Mélenchon, dès qu’il dit un truc, on dit amen ? Non. Je ne suis pas pour un président de la 5e République, ce n’est pas Dieu-le-père. »
« Ce n’est pas parce que le gouvernement fait de la provoc sur l’ordre public que la question de l’ordre social n’est pas la priorité absolue du moment. »
Catégorie Actualités et politique 58 commentaires
.#RépubliqueDesPollueurs
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En direct de la plus grande action de désobéissance civile de France pour le climat : le blocage de la #RépubliqueDesPollueurs ! Partagez et twittez !
Des milliers d’activistes se sont mobilisés pour dénoncer la collusion lobbies privés - gouvernement et stopper directement des activités climaticides. Suivez-nous !
Avec Félicien Bogaerts (Le Biais Vert), Vincent Verzat (Partager c’est sympa), Julie Bernier (Sortez Tout Vert), Hélène de Vestele (Edeni) et bien d’autres !
⚠️ C’est la dernière fois que Le J-Terre est diffusé sur cette chaîne.
Catégorie People et blogs 30 commentaires
Timothée Babin il y a 3 heures (modifié)
Respect à vous et à ceux qui ont réellement un mode de vie écologique ❤️
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Théo TOULON il y a 2 heures
Très belle réalisation. De la présentation a la technique bravo. Merci les parasites, bravo le pôle media !!!
Transcription :
... Société générale, ministère de l'écologie, edf, total ...
Ce jeudi matin, des groupes du mouvement climat Action Non Violente-COP 21 se sont emparés de 4 portraits officiels du président Macron, dans des mairies de Paris (Vème), Lyon (IIème), Ustaritz et Biarritz, ville où doit se tenir le G7 au mois d’août prochain. Ils entendent ainsi dénoncer l’inaction d’un président Macron se contentant de beaux slogans et de grands débats face à l’urgence climatique et sociale. Brandissant des banderoles où l’on pouvait lire « Climat, justice sociale : où est Macron ? » ou encore « Climat, justice sociale, sortons Macron !« , les militants ont lancé un appel à la généralisation de telles actions de réquisition sur la France entière. « Tant que le président Macron ne sera pas au rendez-vous de l’Histoire, nous laisserons dans chaque mairie ce vide illustrant si bien sa politique réelle face au péril climatique et à l’urgence sociale » a déclaré Pauline Boyer, une des porte-paroles des activistes d’ANV-COP21.
...
ndlr : décrochage des portraits du président de la république
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Samedi 23 février à 10h30, suivez en direct le 11e cours de l'école de formation de la France insoumise : « Histoire et signification de la République en France ». Il sera assuré par Thomas Branthôme. Participez dans le chat et avec le hashtag #eFi11.
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Le 21 février, Jean-Luc Mélenchon intervenait à l'Assemblée nationale pour défendre la proposition de loi de la France insoumise visant à inscrire le RIC (référendum d'initiative citoyenne) dans la Constitution. Il a expliqué que cette mesure visait à créer un droit de proposer une loi, d'abroger une loi, de révoquer un élu en cours de mandat ou de changer la Constitution. Face à l'opposition des députés LREM à cette proposition, il a défendu en toute matière la souveraineté du peuple et a expliqué que c'était le sens de l'Histoire républicaine de notre pays.
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Fabiola luna il y a 18 heures (modifié)
Bravo Mon Président nul.autre ,un discours que j'aimerai que beaucoup puisse écouter ,la Belloubet ose parler de conspiration ,s'il y a des conspirateurs c'est vous madame la sinistre ,votre président et toute sa cour de sinistres et autres qui mangent dans leurs gamelles êtes des despotes qui se passent de l'avis du peuple et lui impose une politique inégalitaire ,anti sociale et ne servant que l'oligarchie, ces parasites vivent sur le dos des premiers de corvées et des plus modestes ...France lèves- toi et vire Macron et toute sa clique ,libérons les médias de la propagande des néolibéraux ,c'est insupportable..Votez aux européennes FI Maintenant le Peuple ,donnez une raclée à macron et à tous les conspirateurs contre le peuple LREMPSRNUPR .....vive la 6 ème république et la constituante (RIC)
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Michelle Tirone il y a 19 heures
Merci pour cette belle intervention et cette leçon d'histoire et de démocratie que méconnaissent résolument ces macronistes incultes et anti-démocrates.
J'ai regardé le direct sur Canal FI. La ministre Belloubet a été odieuse, méprisante et en gros, reprochant aux Insoumis de vouloir s'opposer... ben oui, on s'oppose et on veut la fin de cette 5ème République. A l'entendre, vouloir une nouvelle République serait anti-républicain !
Merci à Stéphane Peu d'avoir, en introduction, rappelé que le RIC était défendu par vous-même, monsieur Mélenchon depuis au minimum les présidentielles de 2012.
Redonner un avenir à l’industrie française - 13 février 2019 12 minutes de lecture - Emmanuel MAUREL
L’industrie française se porte mal. En dépit d’une productivité plutôt bonne, d’une forte diversification sectorielle (agroalimentaire, aéronautique, automobile, transports ferroviaires, armement, énergie, articles de luxe etc.) et de fers de lance mondiaux très rentables (et très convoités par leurs concurrents internationaux), sa part dans le PIB décroît.
...
S’estimant émancipées de tout cadre collectif, les multinationales utilisent la mondialisation et sa liberté de circulation des capitaux pour rémunérer les actionnaires à coups de dividendes (57,4 milliards distribués par le CAC40 en 2018) et de rachats d’actions (dont le montant, qui a dépassé celui des introductions en bourse, évoque un capitalisme autodestructeur). Au centre de ces phénomènes, la norme de 15% de rendement des capitaux propres représente une menace vitale pour l’industrie. Obligée d’accéder aux exigences des actionnaires, elle perd de vue tout horizon de long terme et les investissements d’avenir sont sacrifiés. Il faut rompre avec la financiarisation pour reprendre le contrôle du temps long. Sinon, il n’y aura jamais de transition écologique. Le premier pas sera la sécurisation des biens publics, qui devront sortir de la sphère boursière et se libérer ainsi de la dictature des « 15% de rendement ».
L’absence de vision des dirigeants français, tant du côté politique que du côté économique, se confond avec leur incapacité à saisir vraiment les enjeux de l’innovation. Les entreprises du CAC40 bénéficient pourtant de nombreux avantages. Les subventions de type CICE (20 milliards par an, aucun effet sur l’emploi) représentent des sommes considérables. L’absence de contreparties à ces subventions autorise les capitalistes à faire ce qu’ils veulent de l’argent du contribuable, mais visiblement, l’investissement ne fait pas partie de leurs plans.
Pour le patriotisme économique et le « Made in France »
...
l’Etat peut agir via les marchés publics (en passant commande aux entreprises établies en France), mais aussi via une série d’écluses protectionnistes, le temps de concevoir les produits et d’amortir les investissements. Sur ce terrain aussi, la transition écologique peut être un thème privilégié, de même que les autres industries de pointe comme le numérique, les biotechnologies ou l’intelligence artificielle. Une partie de l’argent jeté par les fenêtres du CICE pourrait être affecté à ces politiques.
Abolir l’article 63 du Traité européen
...
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"Ôte d'abord la poutre dans ton oeil avant de regarder la paille dans l'oeil de ton voisin." Je suis nul en affaires étrangères mais Macron, "Monsieur Démocratie," qui vend des armes à l'Arabie Saoudite, fait la leçon au Vénézuela et réprime les Gilets jaunes chez lui, il aurait mieux fait de réviser son catéchèse !
Au menu également de ce BDR également : l'appel du 5 février, les Marcels intimidés par la République, et l'intégrité des poètes de la Grand Guerre à mes likes sur Facebook.
Bon visionnage !
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ndlr :
- évoque gisèle sapiro => apprendre ACT
=>
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gis%C3%A8le_Sapiro
By Collectif on 1 janvier 2019 Laïcité
Depuis 113 ans, la Loi de séparation des Églises et de l’État est un texte fondateur de notre République. Cette loi et nulle autre, assure la liberté de conscience et affirme sans ambiguïté ni faux-semblants que la République ne reconnaît, ne salarie, ne subventionne aucun culte. Elle garantit le libre exercice des cultes assuré par des associations dont l’objet et le patrimoine doivent être strictement cultuels.
Par l’esprit et la lettre, elle œuvre au rassemblement des êtres humains par-delà leurs différences. Avec la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, elle est au cœur du fonctionnement de notre vie collective, elle est le moteur du développement de nos libertés, elle contribue de manière décisive à l’égalité entre tous les citoyens quelles que soient leurs convictions.
La Loi de 1905 est la clé de voûte de l’édifice démocratique et républicain qui nous abrite et l’expression de l’idéal de justice et de fraternité universelle qui nous anime. Le principe de laïcité qui en découle est si fondamental qu’il a été inscrit à l’article 1er de notre Constitution.
Par l’universalité des principes qu’elle affirme et des dispositions qu’elle édicte, la Loi de séparation s’applique à tous les cultes et pose le principe de leur adaptation à la société républicaine. Non l’inverse.
Les signataires de l’appel sont conscients des inquiétudes soulevées par les menées communautaristes et par les dérives intégristes de l’islamisme politique, qui affaiblissent la société française. L’organisation du culte musulman, la transparence de ses financements et le contrôle du respect de l’ordre public par les organes cultuels sont les trois préoccupations que met en avant le gouvernement pour envisager la révision de la Loi de séparation.
En aucun cas la modification de cette Loi ne saurait être l’un des moyens de droit permettant de résoudre ces graves problèmes. L’organisation d’un culte et a fortiori ses principes théologiques ne regardent pas l’État mais les croyants et les pratiquants. La transparence du financement privé des cultes peut être assurée par des mesures de police fiscale et par des contrôles étroits autorisés par les lois françaises. La police des cultes est déjà entièrement contenue dans la Loi de 1905. Quant à la lutte contre les menées subversives et terroristes, elle ne relève pas de cette loi.
Au moment où l’unité citoyenne et la paix sociale sont mises en péril, il ne peut être question d’affaiblir leurs fondations en ouvrant la voie aux exigences de tous les groupes de pression et en relativisant le caractère inviolable de leurs principes.
C’est pourquoi les signataires demandent à tous les citoyens et toutes les citoyennes, toutes les associations, tous les syndicats, tous les partis politiques républicains de se rassembler autour de cet appel pour en faire une très large pétition nationale exigeant le respect de la Loi de Séparation des Églises et de l’État du 9 décembre 1905.
ASSOCIATIONS
Agir pour la laïcité et les valeurs de la République ; Association des libres penseurs de France (ADLPF) ; Association Européenne de la Pensée Libre (A.E.P.L) ; C.A.E.D.E.L. – Mouvement Europe et Laïcité ; Comité 1905 PACA ; Comité Laïcité République (CLR) ; Conseil National des Associations Familiales Laïques (C.N.A.F.A.L) ; EGALE ; Esprit Laïque ; Fédération française du Droit Humain ; Fédération nationale des DDEN ; Forces Laïques ; Fraternelle parlementaire (FRAPAR) ; Grand Orient de France ; Grande Loge des Cultures et de la Spiritualité ; Grande Loge Féminine de France (GLFF) ; Grande Loge Mixte de France (GLMF) ; Grande Loge Mixte Universelle (GLMU) ; la Ligue du Droit International des Femmes (LDIF) ; Laïcité Liberté ; Le Chevalier de la Barre ; Les VigilantEs, réseau féministe universaliste et laïque ; Libres MarianneS ; Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme (LICRA) ; Lumières laïques – Cercle Maurice Allard ; Ni Putes Ni Soumises ; Observatoire de la Laïcité de Provence (O.L.P.A) ; Observatoire de la Laïcité de Saint-Denis ; Observatoire de la Laïcité du Val d’Oise ; Regards de Femmes ; Réseau 1905 ; Syndicat de l’inspection de l’Éducation nationale (SI.EN-UNSA) ; Union des Familles Laïques (UFAL) ; Viv(r)e la République
univers(a)(e)l(i)(s)(m)(t)(é)(l)(e)(s)
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Au programme de l'Autre 20h, présenté par Yanis Mhamdi :
▶ UN P’TIT COUP DE BOURBON - MACRON : L’ORDRE PAR LA PEUR
Par Serge Faubert
▶ FACE CAM - UNE COLLECTE DE LIVRES POUR LE ROJAVA
Par Yunus et Ebru
▶ LA GRANDE H. - L’HISTOIRE DES GAUCHES - PEUPLE, RÉPUBLIQUE, LUTTE DES CLASSES, DE LA RÉVOLUTION À NOS JOURS
Avec Jean-Numa Ducange
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ndlr :
- analyse historique avec mise en perspective du présent des forces de gauche en europe et amérique => valoriser ACT
Politique Gauche
Habitué à louvoyer sur la laïcité, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon a confié le cours de son école de formation sur le sujet à Henri Peña-Ruiz. Celui-ci s'est employé à démonter méthodiquement certaines thèses portées à l'intérieur même de la France insoumise.
Dans le contexte de crise interne qui agite la France insoumise (LFI), la moindre initiative devient un signal politique. Le cours donné par l'école de formation du mouvement le mardi 4 décembre était-il un nouveau virage significatif ? Il constitue en tout cas le dernier épisode d'une série d'indications contradictoires envoyées par LFI sur l'enjeu de la laïcité. Et diffuse un message d'une tonalité fort différente de celle des dernières semaines.
Les communautaristes ont le vent en poupe
A l'origine, le mouvement issu du Parti de gauche s'est avancé avec une ligne résolument républicaine et sans ambiguïté : le programme L'avenir en commun met en avant des propositions "à l'offensive sur la laïcité" couplées à une volonté de "combattre tous les communautarismes et l'utilisation politique des religions". C'est cette ligne qu'a porté avec conviction Jean-Luc Mélenchon durant la campagne présidentielle de 2017. Mais LFI, mouvement "gazeux" qui agrège plusieurs formations et personnalités politiques d'horizons divers, compte également des partisans d'une vision fort différente de la laïcité. La figure la plus identifiée est Danièle Obono : proche de certains membres du Parti des indigènes de la République (PIR), la députée de Paris est opposée à la loi de 2004 sur l'interdiction du port de signes religieux à l'école. Dans le média anglais Counterfire, elle a écrit que depuis 20 ans, "le concept de laïcité inscrit dans la Constitution et la loi de 1905 ont principalement été utilisés contre les musulmans". Le mouvement Ensemble, affilié à LFI (la députée Clémentine Autain en est membre), se dit lui favorable à l'abrogation de la loi de 2004. Bref, si la ligne laïque a le dessus en matière de programme à LFI, plusieurs cadres défendent des convictions à l'opposé.
Lire aussi
"L'Emission politique" : Jean-Luc Mélenchon ne veut décidément pas voir de problème Obono
De surcroît, les dernières semaines ont indiqué que la voix du camp communautariste portait davantage à LFI que durant la présidentielle. Un groupe de militants du 18e arrondissement de Paris, en pointe sur les sujets de laïcité a ainsi été exclu de la plateforme numérique de la France insoumise pour avoir organisé une réunion sur l'entrisme islamiste dans le milieu syndical. Dans leur courrier adressé à Jean-Luc Mélenchon et Manuel Bompard, les membres du groupe dénoncent "la complaisance de la direction de la FI avec [des] groupes islamistes". Peu après leur exclusion, c'était au tour des cadres Djordje Kuzmanovic et François Cocq, aux positions notoirement laïques, d'être écartés de la liste LFI aux européennes. Le premier a pris la décision de quitter définitivement le mouvement. Dans une tribune à Marianne, il dénonce les choix stratégiques de LFI qui ont d'après lui laissé "s’installer une approche quasi communautariste, proche du modèle anglo-saxon et profondément contraire au républicanisme français".
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Les thèses antilaïques méthodiquement démontées
Pour le neuvième cours, intitulé "Vive la laïcité", LFI a choisi de mettre en avant deux personnalités : Elliott Aubin, adjoint Insoumis à la mairie du 1er arrondissement de Lyon, ayant participé à la rédaction du chapitre laïcité du programme, est identifié comme comme un des défenseurs de la ligne républicaine au sein du mouvement. Surtout, l'essentiel du cours est effectué par Henri Peña-Ruiz, philosophe et écrivain, auteur du Dictionnaire amoureux de la laïcité - et par ailleurs contributeur hebdomadaire à Marianne. Pendant plus d'une heure, l'intellectuel s'est livré à une ardente défense de la laïcité mais s'est aussi employé à répondre à tous les arguments prononcés à son encontre… notamment à gauche, et à l'intérieur-même de LFI.
Combat contre une "collusion du religieux et du politique mortifère pour les libertés, mortifère pour l'égalité des êtres humains", défense de la liberté de conscience, de l'égalité des droits, interdiction de "tout privilège pour les religions, l'athéisme ou l'agnosticisme" : le début du cours fait dans le classique, et rappelle les bases du principe de laïcité. Mais très vite Henri Peña-Ruiz s'attaque à quelques "contre-sens" et "malentendus" colportés au sujet de la laïcité, n'hésitant pas à taper fort contre plusieurs thèses défendues dans le camp communautariste.
Première clarification, sur la notion d'islamophobie, très utilisée à gauche, que Peña-Ruiz s'emploie à démonter avec méthode : "Le mot islamophobie ne recouvre pas un délit, il recouvre, étymologiquement, le rejet de l'islam (...). Ce n'est pas un délit. Des croyants vont rejeter l'athéisme, on ne va pas les accuser de racisme pour ça. Il ne faut pas, comme le regrettait Charb, confondre le rejet d'une religion avec le racisme. Utilisons le terme racisme anti-musulman, ce sera clair, univoque, et non pas le mot 'islamophobie' qui est équivoque. Le racisme s'en prend aux personnes, pas aux doctrines. Il est invraisemblable qu'un obscurantisme ait pu faire passer le rejet d'une religion pour un acte de racisme." Un discours laïque offensif, inhabituel dans les rangs de LFI. L'auteur du Dictionnaire amoureux de la laïcité n'hésite d'ailleurs pas à livrer une position claire concernant le port du voile : "Les femmes qui veulent aller tête nue dans la rue pour montrer leurs cheveux et éventuellement séduire n'ont pas à être considérées a priori comme séductrices." En choisissant d'insister sur la pression exercée sur les femmes pour les forcer à se voiler, le philosophe se place aux antipodes de la rhétorique en vogue chez une bonne partie de la gauche, uniquement centrée sur la défense du hijab.
Deuxième mise au point d'importance : la loi de 2004 sur les signes religieux à l'école, ouvertement critiquée au sein de LFI et accusée par certains d'être une loi anti-musulmans. "Si on la lit bien, au lieu d'en dire n'importe quoi, on voit qu'elle concerne aussi bien la kippa, la croix charismatique que le voile. Alors qu'on arrête de dire que c'est une loi raciste et anti religieuse", cingle le philosophe. "D'autre part les enfants qui sont dans le processus éducatif ne sont pas encore maîtres de leur jugement, donc il est légitime qu'on les protège du prosélytisme religieux ou d'en faire des étendards d'une religion particulière." Ce sujet donne l'occasion à Peña-Ruiz de rappeler que "ce n'est pas parce que la laïcité pose des règles, des limites, et qu'elle distingue des lieux pour la neutralité vestimentaire qu'elle est anti-religieuse."
Piques à Danièle Obono et Ensemble
Suite de l'inventaire du philosophe, bien décidé à démolir une à une les théories du courant "décolonial" : l'assimilation du régime laïc républicain à un "racisme d'Etat". Un rapprochement que Peña-Ruiz juge "insensé", "invraisemblable". "La laïcité a été conquise à rebours de la tradition cléricale, catholico-centrée de l'Ancien Régime. Donc ce n'est pas un produit culturel qui serait propre à la culture de la France, comme certains le disent. (...) Les personnes qui disent cela et qui se prétendent par ailleurs progressistes devraient un petit peu réviser leurs concepts, et s'interroger sur ce qu'ils ou elles disent".
Tout le vocabulaire de la gauche racialiste y passe. La pratique de la non-mixité ? "Je suis très surpris que des gens progressistes parlent de commissions non-mixtes racialement. Utiliser le concept de races à propos des êtres humaines est complètement aberrant." La défense des "racisés" et la dénonciation d'une République universaliste "coloniale" ? "Cet universalisme qui est banni par certains au nom d'une identité culturelle 'racisée', il faut le défendre. Il n'a rien à voir avec le pseudo-universel colonialiste. Ce n'est pas parce que l'universel a été usurpé par les colonialistes qu'il serait colonialiste par essence." De quoi faire sérieusement tiquer Danièle Obono…
Lors de sa leçon, Henri Peña Ruiz s'en prend d'ailleurs frontalement à l'un des maîtres à penser de la gauche communautariste en matière de laïcité : Jean Baubérot, historien et sociologue défenseur d'une "laïcité inclusive". "Arrêtons avec l'idée qu'il y a plusieurs laïcités", peste de son côté Peña-Ruiz. "Quand je lis un livre qui s'appelle 'Les sept laïcités françaises' (écrit par Jean Baubérot, ndlr), je me précipite sur ce livre et je lis 'laïcité concordataire' : c'est un cercle carré (...). Quand on ajoute des adjectifs, quand on va chercher plusieurs laïcités, le but est toujours le même : invalider, relativiser un idéal." Dans un entretien à la revue Ballast accordé l'an dernier, Danièle Obono déclarait justement "préférer Jean Baubérot à Henri Peña-Ruiz", mais c'est au second que la France insoumise a décidé de donner tribune pour enseigner la laïcité à ses militants. Le signe que, malgré plusieurs signaux alarmants et une division interne évidente, le camp républicain n'a pas encore dit son dernier mot au sein du mouvement populiste de gauche.
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Malaise laïque au sein de la France insoumise
Clés : France insoumise laïcité gauche
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Conférence de presse de la France insoumise et de l'Alternative pour un programme républicain, écologiste et socialiste.
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Deb Royer
il y a 2 jours
C super!!! C parti: "Et Maintenant, le peuple!"
Je suis vraiment très contente d'entendre toutes ces bonnes nouvelles.
LA FI AVANCE !
Le jeudi 4 octobre 2018, jour du 60e anniversaire de la Constitution de la 5e République, Jean-Luc Mélenchon tenait à l’Assemblée nationale une conférence
Le président du groupe «La France insoumise» a expliqué comment la 5e République était devenue un outil de privation du peuple de sa souveraineté et comment l’exercice du pouvoir macroniste aggravait encore ce phénomène. Il a décrit comment le peuple était entré en «grève civique» et s’abstenait de plus en plus aux élections législatives.
Face à ce système vermoulu, il a appelé à la mise en place d’une assemblée constituante pour redéfinir la règle du jeu politique et pour que le peuple se saisisse de ses institutions. Il a également expliqué qu’il faudrait introduire de nouveaux droits politiques et individuels dans la Constitution de la 6e République comme le référendum révocatoire (pour révoquer un élu en cours de mandat), le référendum propositionnel (pour proposer une loi), le référendum abrogatif (pour abroger une loi), le droit au suicide assisté, le droit à l’IVG ou encore le droit de choisir son état civil.
Vidéo aussi sur
https://www.youtube.com/watch?v=cc0tlAPkcG8
3 434 vues - 274 - 8
Le jeudi 23 août 2018 aux AmFis d'été de la France insoumise à Marseille se tenait l'atelier « analyse de la communication macronnienne ».
Cet atelier était animé par Maud Assila, professeure de Lettres et docteure en science du langage.
Le début de la conférence n'a malheureusement pas été enregistré.
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Transcription :
... storytelling raconter une histoire ... susciter des émotions ... sommum de l'infotainment
23 minutes
En novembre 2017, Bruno Retailleau a repris la direction du microparti de François Fillon, Force républicaine, qui compterait 12 000 adhérents. La rentrée du mouvement se fera, samedi 8, avec une convention sur "la droite et la liberté".
Que penser de la rivalité qui oppose Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse ? Comment incarner une droite qui rassemble sans se renier ? Quel jugement la droite porte-t-elle sur les récentes décisions politiques du président de la République ?
Crise du gouvernement
"L’été a enterré ce qu’on a appelé le "nouveau monde". Le Premier ministre fait la politique du petit raboteur, il n'a pas de vision. La politique d’Emmanuel Macron ne produit pas de résultats. Nous sommes à la traîne par rapport aux autres pays européens. Il y a une forme d’injustice avec la taxation des retraités qui ont travaillé dur toute une vie."
Pour Macron, si les riches sont plus riches les pauvres seront moins pauvres, c’est une erreur.
"Après Hollande, il y avait besoin d’incarnation. Macron aime se mettre en scène, il y a un égocentrisme qui est inquiétant."
L’affaire Benalla
"C'est le fait du prince. Alors qu’il disait incarner un monde nouveau. Macron, c'est l’illusionniste talentueux, mais la droite n’en profite pas. Si cela continue, on sera dans l’opposition pendant de nombreuses années."
Le temps de l’alternance automatique est terminé. La droite doit proposer de choses à la hauteur des enjeux. Emmanuel Macron nous oblige à nous redéfinir.
"Je me bats pour qu’il n’y ait pas deux droites, celle de la liberté et celle de l’identité ; il faut mêler les deux. La civilisation, l’identité française et la République laïque se sont nos valeurs. Emmanuel Macron est fasciné par le modèle anglo-saxon et le multiculturalisme.
On donne tout à l’individu et plus rien au citoyen. Je veux l’Europe qui protège et qui soit aussi une belle idée de civilisation. Il ne faut pas être dans une identité de repli.
L’assimilation, c’est celle des valeurs, une partie de l’immigration refuse ces valeurs. On était à un point où la gauche et la droite proposaient la même chose. Il faut renouveler le clivage.
Pour l’instant, il n’y a pas de projet LR. Mais il n'y aura pas d’alliance avec le Rassemblement national, c’est niet."
Les invités
Bruno Retailleau
chef de file des sénateurs Les Républicains, président de la région Pays de La Loire
Mots-clés :
Info Sylvain Tesson migrants Homère
Transcription :
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l'été a enterré ce qu'on a appelé le nouveau monde. J'ai bien aimé la phrase de Jacques Juliard sur EM "Mozard de l'économie qui s'est révélé un an après une sorte de Taleyrand". Vous avez cité beaucoup de choses, mais pas le principal : l'interview du 1er ministre dans le JDD où on a vu un 1er ministre en réalité qui faisait la politique du petit rabotteur. voilà. C'était une interview sans vision, qui comporte des germes de menaces de notre modèle social dès lors qu'on le lit bien, qu'on le décrypte. La politique d'EM ne produit pas de résultats : pouvoir d'achat, croissance, chômage, endettement, etc. Comparons-nous aux 19 pays de la zon euro, comparons-nous aux 28 de l'UE. Et à chaque fois, nous sommes à la traîne. Comment voulez-vous dans ces conditions faire la leçon à l'Europe ?
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EM fait l'erreur symétrique de la gauche : pour la gauche les pauvres sont pauvres parce que les riches sont riches. Et pour EM, si les riches sont plus riches demain, les pauvres sont moins pauvres. Ça ne se passe pas comme ça nulle part au monde.
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au sortir de Hollande, yavait un besoin d'incarnation - un philosophe disait que le pouvoir démocratique est vide car il est abstrait. Ya donc du rétablissement de l'autorité de l'état. EM aime se mettre en scène du Louvre à Versaille mais le pb de sa verticalité, c'est qu'elle le sert à lui, elle n'est pas à la disposition de tous. Je m'explique : c'est souvent une mise en scène alors que je pense qu'elle est bonne pour les forts et mauvaise pour les faibles. Dès qu'ya des oppositions - j'ai vu les zadistes NDDL, moi, il a capitulé en réalité je pense que cette verticalité, il confond cette verticalité qui est nécessaire avec l'exaltation de sa personnalité. Ya un égocentrisme qui est préoccupant. Et je pense qu'un certain nombre de dysfonctionnement - on l'a vu avec l'affaire Bennala qui n'est pas pour elle-même une affaire d'État, mais elle révélait selon ses propres mots "tout reposait à l'Élysée sur la proximité qu'on vous prête par rapport au président de la république" : c'est le règne du bon plaisir. C'est le fait du prince. Ça a toujours existé mais on ne se donne pas la prétention d'une supériorité morale d'incarner un monde nouveau. C'est cela qui est choquant. Et cet été, c'est contre ce mur de la réalité que s'est fracassé l'illusionniste talentueux qu'est E.Macron.
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Depuis un tiers de siècle au bas mot, les Français sont conviés à prendre leur mal en patience devant les conséquences de plus en plus calamiteuses de la prétendue « construction européenne ».
Comment cela est-il rendu possible ?
Par le fait que tous les partis politiques français – sauf l’UPR – ont recours à la même technique manipulatoire, fondée sur la même formule de rhétorique.
À savoir que, de l’extrême droite à l’extrême gauche en passant par la droite, le centre, les écologistes et la gauche, TOUS les partis, sauf l’UPR, affirment :
– que l’Europe telle qu’elle existe – Communauté Économique Européenne (CEE) de 1957 à 1992, Union européenne (UE) depuis 1992 – fonctionne en effet de plus en plus mal et que ses résultats sont de plus en plus calamiteux ,
– mais que tout cela va se résoudre en « changeant d’Europe », ce qui permettra de déboucher sur le paradis tant attendu : une « Autre Europe ».
Rejoignez-nous avant qu’il ne soit trop tard ! Pour une France souveraine et indépendante de l’empire euro-atlantiste, solidaire de l’outre-mer et fidèle à ses amitiés mondiales, patriotique et républicaine, refusant bien sûr tout extrémisme et tout racisme.
Il est clair désormais que le suffrage universel est déjà faussé pour l’élection présidentielle des 23 avril et 7 mai 2017. Plusieurs phénomènes inquiétants, dont on peut craindre qu’ils s’aggravent et que d’autres s’y ajoutent, affaiblissent un peu plus chaque jour la légitimité de l’élection présidentielle. En vérité, cette élection témoigne comme jamais de la déliquescence de la Ve République : sa Constitution et ses institutions, les grands médias, les partis politiques.
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Tout ceci confirme que le régime est devenu totalement illégitime, que la souveraineté nationale est contredite par les élus et les institutions elles-mêmes. Un sursaut démocratique devient indispensable.
Bref, la Ve République est à bout de souffle, il est temps de passer à autre chose.