Aurélien Bernier
Utopia, Paris, 2020, 192 pages, 10 euros.
Après avoir déconstruit la fable de la « mondialisation heureuse », Aurélien Bernier s’attaque dans son dernier essai à celle d’un « localisme » tout aussi béat. L’idéologie a imprégné le Parti socialiste au cours des années 1970, à la faveur de son repli électoral sur les mairies, de l’essor de la question écologique et de l’émergence d’une « deuxième gauche » antiétatiste. Bernier pointe les faux-semblants des lois de décentralisation de 1982 et 1983, qui amorcent en fait un processus de regroupement forcé des collectivités. Or cette régionalisation, favorisée par l’Union européenne, étouffe l’économie locale, l’éligibilité aux fonds structurels européens étant conditionnée au respect de la libre concurrence et de l’ouverture aux investissements privés. L’exemple de l’annulation d’un référendum prévu par le Gers sur les organismes génétiquement modifiés au motif que le département n’est pas compétent pour interdire une expérimentation autorisée nationalement illustre l’« arnaque » consistant à faire passer la « proximité » administrative pour de la démocratie.
Entretien
C'est en habits d'apparat que les peuples indigènes d'Amazonie ont assisté au Forum social mondial de Belem, au Brésil, en 2009. Reuters
Les 6 000 peuples autochtones, qui tentent de survivre et de préserver leurs cultures à travers le monde, font partie des populations les plus vulnérables de la planète. Confrontés aux menaces sanitaires et à de multiples autres pressions, ces peuples, dont les droits ont été internationalement reconnus, sont toujours marginalisés. Explications de Patrick Bernard sur ceux qu’on nomme aussi « les peuples racines ».
Patrick Bernard est ethnographe, auteur, réalisateur et conférencier engagé depuis plus de quarante ans aux côtés des ethnies minoritaires et des « peuples racines » à travers le monde. Avec Visier Sanyü, historien naga, il fonde l’Icra International http://www.icrainternational.org/, un mouvement international de solidarité avec les peuples autochtones, puis il crée le Fonds mondial pour la sauvegarde des cultures autochtones, et la Fondation Anako http://fondation-anako.org/.
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environ 200 millions de personnes, soit 4% de la population mondiale, comprenant 6 000 peuples disséminés à travers la planète. Ils sont comme des touches de couleurs rebelles à l’uniformisation du monde dont l’existence est menacée et les droits bafoués. Ils sont victimes de la colonisation des terres, de la destruction des forêts nourricières, des pollutions environnementales, de la négation des cultures, des spiritualités et des identités socio-politiques. Une multitude de peuples oubliés qui subissent aujourd’hui le prosélytisme de religions qui n’acceptent pas la différence, l’invasion de leurs territoires par des colons, des firmes exploitant or, bois, pétrole, uranium, énergies hydroélectriques, détruisant l’environnement dont ils dépendent.
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Un petit village autochtone en Amazonie péruvienne. AFP PHOTO/Ministère péruvien de la Culture
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En Guyane française, un Amérindien arawak de la communauté de Cécilia est décédé dès le début de la pandémie. Un grand nombre de cas a été également décelé chez les Wayampi du village de Camopi et chez les habitants de Saint Georges de l’Oyapock sur la frontière brésilienne. Selon Radio Canada, 40 personnes des communautés des Premières Nations, dont 4 en Saskatchewan, 11 en Ontario et 25 au Québec, ont été déclarées positives dès le 9 avril, et 5 cas sont aussi à déplorer chez les Inuits du Nunavik.
Des indiens d'Amazonie à Manaus, au Brésil, le 26 août 2009. Reuters
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les menaces qui affectent durablement leurs territoires et leurs environnements naturels avec lesquels ils vivent en harmonie depuis des temps immémoriaux. Ces écosystèmes sont garants de leur identité, de leurs croyances et de leurs modes de vie aujourd’hui marginalisés (chasseurs-cueilleurs-ramasseurs, cultivateurs sur brûlis, éleveurs transhumants). De plus, ces peuples sont particulièrement vulnérables aux maladies nouvelles, car leur isolement ne leur a pas permis de développer les résistances suffisantes aux maladies apportées de l’extérieur.
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Un chef indigène sur des terres brûlées, dans l'État du Mato Grosso, au Brésil, le 28 août 2019. (Image d'illustration) REUTERS/Amanda Perobelli
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►À lire aussi : Coronavirus : la protection des peuples d'Amazonie au programme des politiques http://www.rfi.fr/fr/am%C3%A9riques/20200515-coronavirus-amazonie-protection-indiens-travail-politiques
Un Amérindien d'Amazonie. Getty Images/Luoman
Ces peuples disposent de droits reconnus sur le plan international mais souvent peu respectés. ... les droits autochtones sont reconnus par la Convention 169 de l'OIT et par la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones de l'ONU adoptée en 2007.
La Convention 169 a été adoptée en 1989 par l'OIT mais elle n'a été ratifiée depuis que par 23 pays, essentiellement latino-américains. Cette convention est le seul instrument juridique international contraignant relatif aux peuples indigènes et tribaux, reconnaissant notamment leurs droits collectifs à la terre et leur droit à l'autodétermination. La France ne l'a pas ratifiée, car elle ne veut pas que soit reconnue à certaines communautés la prévalence des droits collectifs sur les droits individuels. Par ailleurs, la notion de peuples autochtones est incompatible avec la Constitution française.
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L’ensemble de l’Humanité aurait beaucoup à apprendre des derniers peuples sages. Leur message aux autres hommes pourrait consister à conseiller un retour à un peu plus de modestie face au monde qui nous entoure et à reconsidérer l’indispensable respect de nos différences qui doivent être cultivées plutôt qu’effacées systématiquement car, la vraie richesse n’étant pas matérielle, ce sont de nos différences que naissent nos véritables richesses et valeurs. En guise de conclusion, je dirais que ce sont ces hommes que certains qualifient de « primitifs » qui m’ont appris le sens du mot « civilisé ». S’il faut se ressembler un peu pour se comprendre, il faut être différents pour s’aimer.
►À écouter aussi : Amazonie : les indigènes confrontés au Covid-19 et à l’invasion des orpailleurs illégaux http://www.rfi.fr/fr/podcasts/20200512-amazonie-les-indig%C3%A8nes-confront%C3%A9s-covid-19-et-%C3%A0-linvasion-orpailleurs-ill%C3%A9gaux
Clés : Brésil Afrique Amazonie Droits de l’homme Société Environnement Notre sélection Coronavirus
Connu / https://twitter.com/JMJancovici/status/1269715815525482498
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Jean-Marc Jancovici @JMJancovici · 5h
Les «peuples racines» face au monde et au coronavirus
Ce sont des sociétés de l’autosuffisance dont la devise pourrait être : « puiser sans épuiser », au contraire des sociétés de l’accumulation. - 3 - 11 - 27
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Ndlr :
- Si JMJ soutien AUSSI les peuples premiers, tous les espoirs sont permis :-) => Valoriser ACT
- contribuer à faire reconnaître au plus vite les droits des peuples autochtones notamment en Guyane ACT
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Dans ce 114e numéro de la Revue de la semaine, Jean-Luc Mélenchon revient sur les propositions d’Emmanuel Macron concernant la voiture électrique et le secteur automobile. Il explique les problèmes pratiques que pose la décision d’augmenter le parc automobile électrique et appelle à planifier pour faire face à l’objectif. Il prend également les exemples du second-oeuvre dans le bâtiment et de la production de tuyaux pour acheminer l’eau potable. Jean-Luc Mélenchon parle ensuite du site d’actualité international « Le Monde en commun » (https://lemondeencommun.info) et explique ses objectifs. Il donne également RDV le vendredi 29 mai à 18H sur sa chaîne Twitch (https://twitch.tv/jlmelenchon) pour une nouvelle émission, « Twitchons », dans laquelle il débattra avec les abonnés du sujet des libertés publiques.
SOMMAIRE
00:28 : Planification écologique : voiture électrique, eau, bâtiment
15:06 : Le Monde en commun - Nouveau site d'actualité internationale
27:54 : Lancement de Twitchons, nouvelle émission exclusivement sur Twitch
LES LIENS
- Le Monde en commun : https://lemondeencommun.info
- La chaîne Twitch de Mélenchon : https://twitch.tv/jlmelenchon
- Grève générale monstre en Inde: des millions d'habitants protestent contre le gouvernement : https://bit.ly/2TMNzu4
Catégorie Actualités et politique 1 326 commentaires
300 parlementaires du monde entier ont envoyé ce mercredi 13 mai 2020 une lettre au FMI et à la banque mondiale pour l’annulation de la dette. Nous reproduisons ci-dessous l’article et la lettre (traduit de l’anglais) publiés sur le site internet du Sénateur américain Bernie Sanders. Les députés insoumis Jean-Luc Mélenchon, Manon Aubry et Manuel Bompard sont signataires. La liste de l’ensemble des signataires est disponible au bas de cette page.
Parmi les principaux signataires, citons Ricardo Monreal, leader de la majorité au Sénat mexicain, Golriz Ghahraman, députée du Parti vert en Nouvelle-Zélande, Jean-Luc Mélenchon, député français, Adam Bandt, leader des Verts australiens, Ofer Cassif, Aida Touma-Sliman et Ayman Odeh, membres de la Knesset israélienne, Maya Fernandez Allende, petite-fille de Salvador Allende, et le sénateur colombien Gustavo Petro. Sanders et Omar ont également été rejoints par les législateurs américains démocrates sénateur Dick Durbin (Ill.), et représentants Chuy García (Ill.), Grijalva (Ariz.), Jayapal (Wash.), Lee (Calif.), Norton (D.C.), Ocasio-Cortez (N.Y.), Pocan (Wis.), Pressley (Mass.), Rush (Ill.), et Tlaib (Mich.).
Le sénateur Bernie Sanders (Ind., VT) et la députée Ilhan Omar (Dem., Minn) mènent une liste de plus de 300 législateurs internationaux de plus d’une vingtaine de pays qui signent une lettre adressée aujourd’hui aux dirigeants de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), appelant les institutions financières internationales à annuler la dette des pays à faible revenu en réponse à la crise mondiale COVID-19 et à fournir un soutien financier important pour éviter un effondrement de l’économie mondiale.
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Lettre adressée au FMI et à la Banque mondiale
Washington, D.C. 20433
Kristalina Georgieva
Le Fonds monétaire international 700 19th Street, N.W. Washington, D.C. 20431
Cher président Malpass et directrice générale Georgieva :
13 mai 2020
Des membres de parlements du monde entier écrivent pour demander la remise totale de la dette des pays de l’Association internationale de développement (AID) par toutes les grandes institutions financières internationales (IFI) pendant cette crise mondiale de COVID-19.
Nous sommes heureux de constater que le Groupe de la Banque mondiale (GBM) et le Fonds monétaire international (FMI) ont déjà pris des mesures pour mettre en œuvre l’allègement de la dette et sa suspension pour les pays les plus pauvres du monde. La récente annonce par le FMI d’un financement temporaire d’allègement de la dette pour 25 pays membres est une évolution encourageante, mais un soutien beaucoup plus généralisé et à long terme reste nécessaire.
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C’est dans notre intérêt commun en matière de santé publique, de sécurité et d’économie que nous nous réunissons et agissons avec audace pour aider les nations les plus vulnérables d’entre nous. Nous sommes prêts à travailler avec vous et à soutenir des solutions immédiates et à long terme afin de garantir que les pays fragiles et démunis reçoivent la flexibilité et les conseils dont ils ont besoin pour prévenir des crises humanitaires, protéger la santé publique et promouvoir la stabilité mondiale pendant cette crise et bien après qu’elle soit terminée pour les nations riches.
Signé :
Bernard Sanders, Sénateur des États-Unis d’Amérique
Ilhan Omar, Membre du Congrès des États-Unis d’Amérique
Liste de l’ensemble des signataires : ... Jaber Asaqla, Member of Knesset, Israel ... Manon Aubry, Member of European Parliament, France ... Benoît Biteau, Member of European Parliament, France ... Manuel Bompard, Member of European Parliament, France ... Damien Carême, Member of European Parliament, France ... Jeremy Corbyn, Member of Parliament, United Kingdom ... David Cormand, Member of European Parliament, France ... Karima Delli, Member of European Parliament, France ... Raphaël Glucksmann, Member of European Parliament, France ... Yannick Jadot, Member of European Parliament, France ...
Lettre en copie aux pdts des grands pays
Connu / https://twitter.com/cmoreldarleux/status/1256159214784983041
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corinne morel darleux
@cmoreldarleux
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1 mai
Pour suivre le direct du festival @ColRsdupresent
, soit 55 heures en continu de concerts, débats et créations, c'est là et ça promet de belles surprises : https://monde-dapres.com/direct/debats/
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Le Monde d'après est un site créé par l'association Colères du présent. Cette association organise chaque année le salon du livre d'expression populaire et de critique sociale les 1er et 2 mai à Arras. Pour des raisons techniques liées aux circonstances sanitaires, cette manifestation culturelle restera à l'état d'utopie. C'est ce qui nous a donné l'idée de créer un espace dédié au Monde d’après.
Ce Monde d'après n'est pas forcément celui d'après Covid-19. Ce Monde d'après parlera de conflits armés ou idéologiques, de sécurité sociale de l'alimentation, de transformations personnelles et collectives, d'avenir climatique, de luttes, de fraternité, d'espoirs... et de tout ce qu'on voudra bien mettre derrière ces mots. Ce Monde d'après est une aventure numérique imaginée par l'association et tous les artistes initialement invités autour du sujet central du Salon du livre 2020 : "La ville territoire d'utopies".
Rendez-vous donc dès à présent sur les pages traditionnelles de notre site https://www.coleresdupresent.com/ pour découvrir tout ce qu’on vous avait concocté mais que vous ne verrez jamais, et puis rendez-vous ici le 1er mai 2020 pour arpenter le Monde d’après.
Clés : Coronavirus ; Écologie ; Néolibéralisme
Derrière les discours qu'on entend sur "le monde d'après" (les "plus rien ne sera comme avant", "plus jamais ça !") il y a différents niveaux de remise en question du “monde d’avant”. On se doute bien que des choses vont changer, mais la question est : aura-t-on un progrès ou une régression ?
Chez ceux qui veulent un “monde d’après” radicalement différent, on distingue deux démarches : dans la première, la crise, qui bouleverse nos habitudes, est l'occasion d'une remise en question élargie. Tels les personnages du film de Jacques Doillon, L’an 01, nous entreprendrions alors de remettre à plat l’organisation de notre société.
La tentation est grande de profiter de cette période exceptionnelle pour pousser des idées progressistes dans l’espace public. Mais le risque est de produire un discours ambitieux mais inaudible pour l’opinion publique.
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La crise que nous vivons est sans doute l’occasion de faire une sorte d’inventaire de tout ce qui ne va pas dans notre société. Mais si on ne veut pas se contenter de rêver un "monde d'après" sans jamais le voir advenir, il faut se doter d'une stratégie efficace. D'abord argumentative, en montrant les liens entre ce qui a provoqué ou amplifié la crise et les éléments qu'on veut transformer. Politique, ensuite, en partant non pas de nulle part, mais de tendances contestatrices déjà à l'oeuvre, et que Jérôme Baschet s’essaye à repérer dans l’article déjà cité :
“Malgré le caractère écrasant des formes de domination et leur tendance à se renforcer sans cesse, il ne faudrait pas oublier que les gouvernants et les élites mondiales agissent sous la menace constante d’un niveau de discrédit, de perte de confiance, d’insatisfaction et de colère qui a conduit, au cours des deux dernières années, à des soulèvements populaires d’une ampleur tout à fait inattendue – tendances dont il y a tout lieu de penser qu’elles ne peuvent que s’accentuer à la faveur de la crise du coronavirus.”
Vidéo aussi à https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?UCSCEA
« Pour l’instant, personne ne sait quand la crise sanitaire va se résorber complètement. Et une sortie de crise en France ne veut pas dire une fluidité des approvisionnements au niveau global. Etant donné que l’alimentation est maintenant considérée comme n’importe quel produit, elle est soumise aux échanges mondiaux, de la mécanisation, au pétrole et aux bras. Même si elle a encore de grosses capacités de production, l’agriculture française dépend de perfusions étrangères à de nombreux niveaux. Et le coronavirus est une petite vague par rapport à la grosse vague de la crise climatique. » rappelle le locavore Stéphane Linou, auteur du livre « Résilience Alimentaire et Sécurité Nationale »
Rassurant, le Ministre de l’Agriculture Didier Guillaume le promet : il n’y aura pas de pénurie alimentaire en France. Pourtant, cette affirmation fait abstraction d’un fait primordial : le coronavirus ne fait qu’exacerber les dysfonctionnements de nos sociétés, et vient se rajouter à tous les risques auxquels nous faisons déjà face en terme de sécurité alimentaire. Il ne s’agit pas d’être catastrophiste, mais réaliste. Une crise alimentaire est possible voire imminente, et l’urgence de la situation actuelle ne doit pas empêcher les populations de s’y préparer.
Les alertes des Nations Unies sur les risques d’un système alimentaire mondialisé
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Autre organisme à avoir alerté les autorités : le Programme alimentaire mondial (PAM) qui fournit une assistance alimentaire à 87 millions de personnes à travers le monde. Inquiet de la fermeture des frontières, le PAM a déjà commencé à faire des stocks de nourriture pour trois mois dans les pays les plus fragiles en Afrique de l’Ouest, en Afrique centrale et au Moyen-Orient.
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La situation en France
la panique populaire qui avait fragilisé la chaîne d’approvisionnement des supermarchés ...
des initiatives solidaires se sont mises en place pour favoriser les circuits courts et la vente directe à la ferme, et aider les paysan.ne.s en difficulté.
Le gouvernement, qui avait d’abord privilégié la grande distribution pour l’approvisionnement, a fait volte-face et s’est finalement déclaré favorable à la réouverture des marchés de plein air et des halles alimentaires. ... d’abord exclus de la liste, les graines et les plants potagers sont devenus des produits de première nécessité suite à une mobilisation parlementaire.
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Tout autour de moi, les gens se mettent au jardin parce qu’ils ont vu quelques annonces et qu’ils réfléchissent. Si on veut avoir un minimum d’approvisionnement alimentaire de proximité, la base de notre alimentation quotidienne, il faut qu’on s’en occupe nous-mêmes. » explique Philippe Desbrosses, agronome et auteur de la tribune « assurer la sécurité alimentaire des populations » ... près d’un fruit et légume sur deux consommés en France est aujourd’hui importé, principalement d’Espagne et du Maroc ... 1400 tonnes acheminés chaque jour de Perpignan à Rungis https://lareleveetlapeste.fr/si-le-train-des-primeurs-est-supprime-il-y-aura-25-000-camions-en-plus-sur-les-routes-par-an/
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L’impact de la crise climatique sur la production agricole
... les chaînes d’approvisionnement du système alimentaire ne concernent pas seulement la distribution de nourriture, mais aussi les échanges de biens et services nécessaires au bon fonctionnement de l’agriculture, et tout particulièrement de l’agriculture industrielle : importations de soja américain et brésilien pour nourrir l’élevage industriel, énergies fossiles et phosphate pour les pesticides, les herbicides et les engrais chimiques.
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Gérer l’urgence et organiser la résilience
Le confinement provoque déjà des drames, avec des enfants qui ne disposent plus de la cantine scolaire pour se nourrir une fois par jour, et des personnes privées de l’accès à leurs jardins familiaux alors qu’ils constituent parfois une ressource essentielle pour pouvoir les nourrir, ... pensée et encouragée collectivement, à différentes échelles, pour que chacun ait accès à une alimentation saine, quels que soient ses revenus. ... l’agroécologie https://lareleveetlapeste.fr/oui-une-europe-agroecologique-qui-nourrit-tous-ses-citoyens-est-possible/
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d’abord regarder nos besoins alimentaires, puis ensuite penser l’aménagement du territoire en cohérence avec ces besoins. En France, un tel état des lieux est proposé à travers le « Projet Alimentaire Territorial » créé par la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt du 13 octobre 2014.
« Les PAT ont le mérite d’exister mais ils ne sont pas obligatoires et il n’y a pas d’argent alloué
... la surface agricole dédiée à l’agriculture a chuté en France de –17% depuis 1961, soit près de –60000 km², c’est-à-dire l’équivalent de la région Grand-Est. ...
Beaucoup de questions et quelques perspectives par temps de coronavirus
Il n’est sans doute pas faux de dire que le Covid-19 est une maladie du Capitalocène et qu’il nous fait entrer de plain-pied dans le XXIe siècle. Pour la première fois sans doute, il nous fait éprouver de façon tangible la véritable ampleur des catastrophes globales des temps à venir [1].
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survient une nouvelle rupture. A partir des années 1980 et plus encore depuis le début du XXIe siècle, on constate un emballement du rythme des nouvelles zoonoses : VIH, grippe aviaire H5N1, qui refait surface périodiquement depuis 1997 et notamment en 2006, SARS en 2003, grippe porcine en 2009, MERS en 2012, Ebola en 2014, jusqu’au Covid-19 (la liste n’est pas exhaustive). Cette fois, les causalités anthropiques jouent un rôle décisif. Un premier facteur tient à l’essor, amorcé dans les années 1960, de l’élevage industriel, en particulier en ce qui concerne le porc et le poulet, les deux chairs les plus consommées à l’échelle mondiale (au point que les os de poulets sont, avec le plastique et les radiations nucléaires, l’un des trois marqueurs géologiques les plus sûrs de l’Anthropocène).
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second facteur, c’est l’expansion de l’urbanisation et notamment l’essor des grandes métropoles. Combinée à d’autres causes de déforestation et d’artificialisation des milieux naturels, elle conduit les chasseurs en quête d’animaux sauvages à s’aventurer dans des zones jusque-là largement préservées de l’intervention humaine ; mais surtout, en réduisant les habitats des animaux sauvages, elle les contraint à se rapprocher des zones occupées par les humains. Il en résulte une multiplication des sauts d’espèce. C’est le cas du VIH, virus provenant de singes se déplaçant en raison de la déforestation, et c’est aussi le cas d’Ebola, virus provenant de chauves-souris chassées des forêts d’Afrique occidentale et centrale. Ce sont donc bien des transformations induites par l’expansion démesurée de l’économie mondiale, avec ses logiques de marchandisation et son absence manifeste d’attention aux équilibres du vivant, qui favorisent la multiplication actuelle des zoonoses.
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Qu’en est-il dans le cas du SARS-CoV-2 ? Il est trop tôt pour le dire, car on ne dispose d’aucune certitude en ce qui concerne la chaîne initiale de transmission du virus. La thèse généralement admise met en cause le marché de Wuhan, le rôle de la chauve-souris (d’autant plus vraisemblable que cette espèce est un formidable réservoir viral) et peut-être d’autres animaux sauvages qui y étaient vendus. Mais ces données ne sont peut-être pas aussi assurée qu’il y paraît. Le marché de Wuhan pourrait avoir été le lieu à partir duquel l’épidémie s’est propagé, mais pas forcément son premier point d’apparition. Au vu des enjeux politiques et géopolitiques de la question, et compte tenu du verrouillage de l’information par les autorités chinoises, il se pourrait qu’on ne dispose jamais de données fiables à ce sujet. On peut simplement suggérer que, dans ce cas, il n’y a pas nécessairement de lien entre la diffusion du SARS-CoV-2 et l’essor de l’élevage industriel (sauf si le virus est passé par l’intermédiaire d’animaux d’élevage). Il n’est pas sûr non plus qu’un lien avec l’expansion urbaine puisse être établi (encore que Wuhan est une métropole de 12 millions d’habitants). En revanche, un troisième facteur est ici décisif : c’est l’intensification des flux mondiaux associés à la production des biens et à la circulation des personnes. A l’évidence, le coronavirus ne se serait pas diffusé comme il l’a fait si Wuhan n’était devenue l’une des capitales mondiales de l’industrie automobile. La causalité est en fait double : elle tient à l’essor de la Chine, devenue deuxième puissance économique mondiale (16% du PIB mondial, contre seulement 4% en 2003), mais aussi à l’expansion démesurée du trafic aérien (le nombre de passagers a doublé en quinze ans). De fait, la diffusion du coronavirus correspond très exactement à la carte de densité du trafic aérien mondial
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Ce sont bien les zones les plus interconnectées et les plus « centrales » du capitalisme globalisé qui ont été d’abord touchées.
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une maladie comme le paludisme touche 200 millions de personnes et fait environ 400 000 victimes chaque année, sans provoquer beaucoup d’émois.
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il existe bien d’autres causes de mortalité provoquées par le productivisme capitaliste, qui sont loin de susciter une mobilisation aussi générale que l’actuelle pandémie. On pense à l’effondrement de la biodiversité (combien d’espèces disparues ou décimées ?) ou encore à l’holocauste d’un milliard d’animaux dans les méga-incendies australiens, en 2019. Et même en s’en tenant à la mortalité humaine, la liste est longue et douloureuse : multiplication des cancers liés à l’usage des pesticides ou d’autres substances toxiques ; troubles causés par les perturbateurs endocriniens ; le syndrome métabolique (surpoids, diabète et hypertension) associé à l’alimentation industrialisée et au mode de vie moderne, et affectant désormais un tiers de l’humanité (c’est d’ailleurs la principale co-morbidité entraînant le décès d’un nombre considérable de malades atteints du Covid-19) ; résistance bactérienne liée à la surconsommation d’antibiotiques (dont on estime qu’elle provoque 30 000 morts chaque année en Europe) ; ou encore les morts prématurées provoquées par la pollution atmosphérique (9 millions par an, pour les seules particules fines), etc.
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conditions systémiques du Capitalocène : le rythme accéléré d’apparition de nouvelles zoonoses (presque une tous les deux ans, désormais), ce qui veut dire que les barrières d’espèces sont de plus en plus ténues ; le fait qu’un bon nombre de ces zoonoses impliquent des espèces sauvages, ce qui était rarement le cas dans le passé (et ce qui signale les effets d’une destruction sans limite des milieux naturels autrefois préservés) ; enfin, la diffusion généralisée et extrêmement rapide de la pandémie, ce qui fait du Covid-19 la première pandémie véritablement globale du monde globalisé. Cela conduit aussi à affirmer que, quelle que soit la mortalité plus ou moins élevée qu’il aura in fine provoqué, le Covid-19 ne sera pas la dernière des grandes pandémies du XXIe siècle, ni sans doute la plus ravageuse
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puissance de destruction plus ample encore : celle d’un capitalisme pathogène, à la fois écocide et humanicide. Aucune civilisation n’avait jusque-là produit autant de facteurs de multiplication et de généralisation de maladies graves, en même temps que de destruction des milieux vivants. Moyennant ces précisions, on peut bien affirmer que le SARS-CoV-2 est, avec de nombreuses autres causes de mortalité et de destruction, une maladie du Capitalocène. Et si l’on peut dire que le XXIe siècle commence en 2020, c’est parce que le Covid-19 nous fait éprouver, pour la première fois à une échelle aussi globale et avec une brutalité aussi soudaine, ce que seront les catastrophes propres à une époque marquée par la venue à échéance des lourdes factures du Capitalocène. Enfin, dire que le SARS-CoV-2 est une maladie du Capitalocène, c’est aussi, sans minimiser sa dangerosité spécifique, pointer un agent pathogène bien plus meurtrier encore et dont il dépend des humains que nous sommes de débarrasser la planète : le capitalisme lui-même.
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caractère hautement inégalitaire du confinement. ... l’inégalité est double, face à la maladie et face aux conditions de confinement. Bien des dualités ont été amplement décrites et dénoncées [12] ... Les inégalités raciales recoupent et renforcent bien souvent les clivages sociaux ... flagrante surreprésentation des afro-descendants parmi les victimes du Covid-19 aux États-Unis (70% des décès dans de nombreux états où ils ne représentent qu’un tiers de la population). La surexposition des femmes à la maladie a aussi été soulignée, même si les formes graves et la mortalité touchent, au final, davantage les hommes ... En Afrique, le Covid-19 est aussi apparu comme une maladie des élites, car ce sont bel et bien les membres de celles-ci, habitués aux voyages en avion et intégrés à la jet set transnationalisée, qui ont été les premiers touchés. ... Cela contraste fortement avec Ebola, une maladie venant des zones rurales ... cette pandémie frappe d’abord à la tête. En cela, elle est bien une maladie de la globalisation
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le fonctionnement déficient de rouages locaux de l’État chinois [20] et la corruption généralisée qui l’affecte, tout autant que la volonté de maintenir à tout prix la vie du Parti ont causé une diffusion de l’épidémie qui aurait pu être réduite de 95% si trois précieuses semaines n’avaient pas été perdues.
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Hong Kong et la Corée du Sud, semblent être parvenus à mettre en œuvre des mesures de contention précoce et d’atténuation, qui ont permis, du moins dans un premier temps, de contrôler l’épidémie sans bloquer radicalement l’économie. Mais il existe un ensemble de conditions bien particulières qui rendaient cette réponse possible : des caractéristiques géographiques spécifiques, avec des territoires de faible extension et en situation d’insularité ou de quasi-insularité ; une préparation rigoureuse, notamment du fait de l’expérience du SARS de 2003, ce qui a permis d’agir à un stade très précoce de l’épidémie ; des moyens matériels importants permettant notamment le port généralisé du masque, une très grande capacité de test ou encore une pratique massive de la désinfection urbaine (à Séoul, les métros sont entièrement désinfectés après chaque voyage) ; un système de santé performant (7 lits de soins intensifs pour 1 000 personnes, soit un peu plus qu’en Allemagne et plus du double de la France) ; mais aussi l’emploi immédiat de techniques de contrôle de la population (traçage des malades et de leurs contacts par application numérique) [21]. Ainsi, alliant puissance économique et efficience étatique, la Corée du Sud est citée en exemple pour avoir réussi à « aplatir » la courbe de l’épidémie sans trop affecter la machine productive.
c) Les hyperlibéraux darwinistes et les populistes illuminés ont longtemps refusé de sacrifier l’économie aux exigences sanitaires. ... le coût humain de l’inaction sanitaire allait dépasser ce qui était socialement supportable ... tout comme Trump qui, sans prendre toutes les décisions attendues du chef de l’exécutif fédéral, a fini par accepter les mesures sanitaires préconisées par ses conseillers, Bolsonaro a perdu la partie. Il s’est mis à dos tous les gouverneurs et a même vu fondre le soutien de l’armée, comme en témoigne l’épisode assez ubuesque au cours duquel les généraux de son cabinet l’ont empêché de limoger son ministre de la santé, manifestant ainsi qu’il avait perdu la main sur les décisions gouvernementales [22]. Ainsi, les adeptes les plus cyniques d’une économie pure, ne craignant pas d’avouer leur complète indifférence à la vie humaine, ont fini par manger leur chapeau et ont dû se rallier à la tendance globale au confinement général. ... président mexicain, Andrés Manuel Lopez Obrador. Considéré par certains comme un héraut de la gauche progressiste, il n’en a pas moins égalé Trump et Bolsonaro par sa façon de mépriser les consignes de prévention, de continuer à faire des meetings, d’embrasser ses admirateurs et de repousser ostensiblement le gel hydroalcoolique tendu à ses ministres. ... parfaite incarnation du « développementisme », qui en est la version progressiste. ... Au total, les cas de Lopez Obrador, Trump et Bolsonaro, montrent combien le fanatisme de l’économie (dans ses diverses variantes) et le fanatisme de la religion se rejoignent et s’entremêlent à merveille. L’hypothèse benjaminienne du capitalisme comme religion n’a jamais paru aussi avérée [24].
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Il y a dans l’impréparation et le déficit d’anticipation un trait éminemment présentiste qui, notamment en France, a atteint des dimensions criminelles, mais il y a aussi, tout simplement, une forme de déni, lié à la volonté de croire qu’on pourra éviter de prendre des mesures portant atteinte à la bonne marche de l’économie. En France, le revirement est intervenu entre le 12 et le 16 mars, soit entre les deux interventions d’Emmanuel Macron, la seconde annonçant le confinement général du pays [25]. On dit volontiers que les projections de l’Imperial College auraient, là aussi, joué un rôle déterminant : l’ampleur de la mortalité prévisible élève soudainement le coût politique de l’inaction ou du déficit de l’action publique ; la primauté du souci économique n’est plus tenable. ... C’est ici que la responsabilité des politiques de santé passées est considérable ... pas de masques, pas de test, pas assez de lits, pas de culture de la prévention. ... l’Allemagne, dont, curieusement, on parle fort peu. Organisation efficace, moyens matériels importants et qualité du système hospitalier (deux fois plus de lits par habitant qu’en France) explique sans doute un niveau de mortalité plus faible, alors même que les mesures de confinement y sont plus souples (comme c’est aussi le cas en Suède). Le statut d’exception de la puissance dominante en Europe expliquerait-il la possibilité d’une voie en quelque sorte intermédiaire entre celle de ses voisins et celle de la Corée du Sud ?
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trois pôles principaux : le minimalisme sanitaire libéral-darwiniste ; l’atténuation mise en place par des États bien préparés et dotés de puissants moyens matériels et techniques ; les mesures de confinement généralisé, mises en œuvre de façon plus ou moins autoritaire. ... confinement, qui concerne désormais plus de 4 milliards de personnes dans le monde.
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Voilà donc bien le plus incroyable. ... Ils ont fait l’impensable et mis l’économie mondiale presque à l’arrêt, entraînant ainsi une récession – et bientôt une crise économique – bien plus considérable que celle de 2008 et qui impose déjà, aux dires du FMI lui-même, la comparaison avec 1929.
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« sauver des vies » vaut moins en soi que parce que c’est une nécessité pour l’économie elle-même.
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les zapatistes du Chiapas ont surpris par la précocité et la clarté de leur réaction. Dans son communiqué du 16 mars, l’EZLN déclare l’alerte rouge dans les territoires rebelles, recommande aux conseils de bon gouvernement et aux communes autonomes de fermer les caracoles (centres régionaux) et invite les peuples du monde à prendre la mesure de la gravité de la maladie et à adopter « des mesures sanitaires exceptionnelles », sans pour autant abandonner les luttes en cours [29]. Cette annonce est d’autant plus remarquable que les autorités de l’État fédéral n’étaient pas alors les seules voix à minimiser le danger de l’épidémie ... les responsables de la santé autonome zapatiste ont partagé les informations disponibles concernant les symptômes de la maladie et ses modes de contagion ; et ils ont recommandé des mesures de prévention et de contention, telles que la suspension des réunions ou la mise en quarantaine des personnes revenant d’autres régions. Mais c’est aux communautés elles-mêmes qu’il est revenu de prendre les décisions qu’elles considéraient pertinentes, en fonction de la situation particulière de chaque lieu.
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La pandémie provoquée par le SARS-CoV-2 est venue ouvrir une faille entre l’exigence sanitaire de protection des populations et la poursuite du fonctionnement de la machinerie économique. La voie permettant de concilier avec le moins de heurts possibles ces deux préoccupations s’est avérée inaccessible à la plupart des pays, par manque de préparation et de moyens matériels – présentisme, néolibéralisme et asymétries planétaires conjuguant ici leurs effets. La voie cynique d’un sacrifice affiché des vies humaines au dieu Économie a fini par apparaître politiquement intenable. Les mesures drastiques d’endiguement et de confinement qui ont donc dû être prises ont mis à l’arrêt une part considérable de l’économie mondiale. Même si la nouvelle version de l’idéologie dominante globalisée s’emploie à affirmer qu’il n’y a pas de contradiction entre mesures sanitaires et souci de l’économie – la lutte contre la pandémie étant la condition du retour à la bonne marche de la seconde – , il est patent que les politiques adoptées mondialement sont allées, à court terme, à l’encontre des impératifs strictement économiques, au point d’amorcer la plus grave crise économique depuis presque un siècle.
Dans ce contexte, il est évident que les États cherchent à tirer tout le parti possible d’une situation d’urgence sanitaire imposant un contrôle strict des populations : renforcement de l’emprise policière (voire militaire), perfectionnement des techniques de surveillance et de contrôle, notamment à travers le traçage numérique des contacts, mesures d’exception tendant à se pérenniser, dérogations au droit du travail, généralisation du télé-travail et du télé-enseignement, isolement permettant de briser les solidarités et les mobilisations collectives émergentes, etc. La « stratégie du choc », chère à Naomi Klein et consistant à justifier l’imposition de mesures impopulaires par la nécessité de répondre à la gravité de la crise en cours [30], est plus que jamais à l’œuvre
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plutôt que de considérer uniquement les mesures de confinement comme l’expression abstraite du caractère autoritaire de l’État, comme la quintessence du contrôle biopolitique des populations ou comme la simple perpétuation de la toute-puissance de l’économie (toutes analyses qui sont au demeurant sans doute nécessaires), il serait peut-être bon d’admettre que les mesures drastiques de contention de la pandémie sont, pour les dominants eux-mêmes, lourdes de tensions et de contradictions – comme le sont aussi les enjeux du déconfinement. Malgré le caractère écrasant des formes de domination et leur tendance à se renforcer sans cesse, il ne faudrait pas oublier que les gouvernants et les élites mondiales agissent sous la menace constante d’un niveau de discrédit, de perte de confiance, d’insatisfaction et de colère qui a conduit, au cours des deux dernières années, à des soulèvements populaires d’une ampleur tout à fait inattendue – tendances dont il y a tout lieu de penser qu’elles ne peuvent que s’accentuer à la faveur de la crise du coronavirus.
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les forces systémiques qui ont conduit le système-monde globalisé au point où il en est n’ont pas magiquement disparues, par la seule vertu d’un virus vengeur . Elles sont toujours à l’œuvre et à la manœuvre – et toujours dominantes. Il est donc plus que probable qu’elles imposent, dès que les conditions sanitaires le permettront, un retour au business as usual – si possible plus sécurisé encore qu’auparavant. ... la tendance à la reprise du cours ordinaire de l’économie devrait l’emporter, en jouant de la nécessité de la récupération et peut-être aussi d’un consumérisme de rattrapage. ... relégueront au second plan les enjeux climatiques et écologiques ... Cependant Deux points d'inflexion semblent presque faire l’unanimité : - la nécessaire relocalisation de certaines productions vitales ; - une revalorisation des services publics, voire un retour de l’État-Providence. ... (néo-)libéralisme autoritaire [34]. ... Trois dimensions se rejoignent ici : une perte de crédibilité des gouvernants et une insatisfaction croissante à l’égard d’une démocratie représentative à bout de souffle (les causes profondes de ces processus étant très directement liées à la subordination structurelle des États vis-à-vis des forces de l’économie transnationalisée) ; un degré d’accentuation des inégalités sociales qui les rend désormais de plus en plus inacceptables ; et, enfin, la conscience devenue aiguë, surtout parmi les plus jeunes générations, des dégâts écologiques induits par le productivisme capitaliste. ... condamnation sans appel des politiques néolibérales appliquées au secteur de la santé, dès lors qu’elles sont la cause directe d’un manque de moyens et d’une impréparation dont la dimension criminelle est apparue aux yeux de tous. A l’inverse, s’est fait jour un immense besoin de services publics, afin de répondre aux exigences de soin, de solidarité et de protection des plus vulnérables. Par ailleurs, les niveaux d’inégalités engendrés par des décennies de néolibéralisme sont apparus avec plus de violence encore au prisme des situations créées par la crise sanitaire ... classes populaires contraintes à travailler pour des salaires devenus doublement indécents, au regard des risques encourus et des morts au champ du labeur, mais aussi du caractère de haute nécessité soudainement reconnue à des tâches jadis méprisées ou mal considérées. En outre, il n’est pas exclu que l’urgence absolue de la crise sanitaire donne plus de consistance sensible à la menace du réchauffement climatique, cette « urgence lente » mais plus redoutable encore que le Covid-19.
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La colère, pour l’heure contenue, déborde déjà. Colère face au caractère criminel de l’action des gouvernants qui ont soumis l’hôpital public à des cures d’austérité répétées et sont restés sourds aux revendications insistantes des soignants. Colère suscitée par l’impréparation face au risque épidémique ... Les motifs de colère noire ne manquent pas. Certains médecins en appellent à « l’insurrection générale de tous les professionnels de santé » [36]. D’autres entreprennent de traduire en justice les membres du gouvernement. Les actions à venir sont légions. Sous la contention du confinement, gronde une déferlante de colère. Une colère qui n’a rien d’aveugle et qui, au contraire, s’emploie à dévoiler ce que les gouvernants tentent de masquer. Une juste colère, une digne rage, comme disent les zapatistes. De quoi, peut-être, raviver la flamme de la révolte des Gilets Jaunes.
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corinne morel darleux @cmoreldarleux - 0 - 5 - 9
Tour d'horizon conséquent de Jérôme Baschet sur la double tendance à l'oeuvre entre délégitimation croissante des politiques néolibérales et poursuite de celles-ci, aboutissant à une tension de plus en plus explosive et à l'issue incertaine (appel à la lutte et à la digne rage)
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Corinne Lepage @corinnelepage · 10 avr. - 1 - 2 - 6
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Tr :
... Reprise chanson d'émilie loiseau ++
pétition en ligne "je ne suis pas un hérault" / soignants ACT
LE MONDE D'APRÈS se construit dès maintenant.
- Alexandre Jardin : a poussé appli de rencontre renfort-covid.com pour rapprocher offres et demandes d'aides-soignants, etc, les affecter. Le public est extrèmement lourd sic
en lien avec anne roumanov, des exp ++ des masques en or, /libraires lectures à voix haute sur la page de cultura, ramener la population vers les librairies. Les inciter à prendre contact avec les mairies avec des paniers de commande comme l'alimentaire. Et acheter sur les plateformes de libraires indépendants. /que les profs apprendre à dire merci sic - consultation avec le gr sos inventonslemondedapres.org
- académie du monde d'après serge oru, spécialiste de l'intégration des systèmes complexes, avec isabella, directeur de recherche à l'inserm, chercheuse en matière de pollutions : abime les voies aériennes, fragilise /inflation systèmique, favorise l'introduction du virus covid-19. L'épidémie a commencé dans des régions polluées. Les fines gouttelettes vont jusqu'à 7m dans l'air. Se mélangent avec les particules secondaires comme épandages agricoles, pénètrent tout au fond des voies aériennes. Bouche les alévéoles des poumons, prive d'air.
- Erwan / confinement, aller à l'essentiel, se préserver mentalement, renforcer son cerveau par le sommeil, le sport, le rapport à l'autre, c'est un marathon. Agir. Structurer ses journées. Lire, écrire, écouter, les arts. Accepter ses vulnérabilités. Les exprimer. /doutes, peurs, enfants de Kaboul, addis abeba.
- Jeane Cheral : Chanson résiste ! à -6:46
- Jean-françois Sylvain /covid-19 dû à la perte de biodiversité, isabelle arpin le pb : les interactions avec l'homme -> zoonoses ; 2007 /chauves-souris >>réservoir de virus déjà identifiés.IPBES (GIEC de la biodiversité); densifier augm les risques. comme domestication intensifiée +urbanisation, déplacements des animaux d'élevage, Que faire : cohabitation plus respectueuse, augm la connaissance.
- Anne Charpentier biologie évolutive : retisser des liens, entraide, alliance.
- Isabelle arpin : les plus fragiles, défavorisés, les plus exposés. Covid19 n'atteint que l'espèce humaine. La crise climatique/biodiversité embarque tout le vivant. Ex feux en australie, localisé. Pas de pluie en rhone-alpes.
- François ? échelles de temps se téléscopent court/lg terme /ex.
à -6:38 : le souffle, festival du souffle dans les deux-sèvres. - Cintia Fleury : renvoie aux idéologies, choix sociaux et politiques. Nous sommes une usine à vulnérabilités systémiques à cause de nos choix. Confinés /manque de masques.
- isabelle autissier : pdte wwf fr, les hommes se rapprochent des animaux sauvages, déforestation, traffic des espèces sauvages, élevage industriel, /solutions : on va creuser la dette
... - aviation sans frontière
- Sébastien Follin
- Elsa zilberstein a appelé plein d'amis pour intervenir dans les ehpad, a lu baudelaire, "paris en compagnie"
- Yacine /ehpad oise soignants contaminés ne pas sacrifier nos idées
- Maxime de rostollan /résilience alimentaire demain parlera de la bascule /Alexandre Boisson /sos maires faire jouer l'état de nécessité, et "chambre légale"
- Claude et Lydia Bourguignon : relancer la fertilité des sols en carence de matières organiques riches en carbone et pas en azote, filière agro-sylvo-pastorale
- Natanael /serre jardinière potagers gourmands.fr variétés anciennes adaptées au terroir à goût et valeur nutritive, en ville incroyables comestibles ex abbeville, jardins d'entraide partagés, le fait maison, récolter, la joie de partager avec les gens qu'on aime, acte de désobéissance civile, planter une laitue donne 10 000 graine.
- Elsa - renaud capusson
- Virginie effira lit eri de luca texte "les samedis de la terre" / la nature vue à l'heure bleue sur fi
- claire barré sa nouvelle "le message de la forêt"
- Les peuples indigènes Daira Sigueroa brésil (la chute du ciel, chaman celui capable d'écouter la nature, /épidémies, mémoire antérieure à la colonisation, le capitalisme etc, s'adapter à vie frugale, /thèse allégorie de la caverne de platon, joue de la flute) et Laurent Durieux (illustrateur) géographe déforestation
- Boris Boublil piano - Carolyn Carlson chorégraphe( environnement théâtral spontané /mémoire) - Colline Serreau (la belle verte) - entre-aide pablo servigne (fasciné, sidéré, ) - aurélien barrault () - Jean-Marc Jancovici, Maurice Barthélémy - nicolas tauvin (artiste en prison, réfugiés, orchestre de la chambre de Paris) - alexandra Lamy - Optimisme offensif catherine testa () avec antoine brachet (directeur exécutif de bluenove), mathieu baudin directeur de l'institut des futurs souhaitables, laila hamdouni infirmière, - Jean-Pierre Goux, one home (connecter les gens par l'amour de la terre) - Imany (redresser la barre, besoin de philo, reprise de black à capella++) - Jean Jouzel climatologue glaciologue (crise climatique prévisible contrairement à covid, cadre international l'accord de paris stabiliser le climat à 1,5 ou 2°C, solidarité, si on repart comme avant c'est la cata, espoir dans l'action) - Sara Koné, fondatrice de la maîtrise populaire de l'opéra comique - the rose de ola gjeilo - Charles Berling (texte d'anna arent 1954, peu de gens conscients, nos lieux de culture n'ont pas changé bouteilles plastique, viande, etc, du social, de l'envi, de l'artistique, fonds en mer ont disparu, sensibilisation de masse) - Un grand virage pour l'humanité ? avec Laurence Lucas, étienne klein (confinés dans le présent et en un lieu, penser le monde d'après), philippe guillemant(physicien, théories du méchant virus, du méchant banquier, du gentil virus, du gentil banquier, point commun changt de paradigme en cours, résister / résilience, autonomie et solidarité Livre le pic de l'esprit) - Luc Pompier oise (cellule de veille activée le 25/2, 72h de garde d'affilé, que le virus ne se propage pas, continuité du service public)
La faute au manque de biodiversité
Rencontre avec Serge Morand, chercheur CNRS-Cirad. Ecologue de la santé et parasitologiste de terrain, il conduit de nombreuses missions notamment en Asie du Sud-Est. Il est l’auteur de "La prochaine peste" (Fayard), 2016.
Depuis le début du siècle, le nombre de personnes touchées par une maladie infectieuse diminue. ... grâce à nos systèmes de santé performants. La chute commence avant l’apparition des vaccins et des antibiotiques. Elle est surtout due à la santé publique et à l’hygiène. Par contre, le nombre d’épidémies augmente.
...
Une maladie infectieuse se transmet, dans la plupart des cas, d’un animal sauvage à un animal domestique (y compris ceux d 'élevage) puis à l’être humain.L’animal domestique est un pont.Dans le cas du coranavirus, il y a 95% de chances que la cause de l’épidémie soit une chauve-souris et non un pangolin ni un rongeur. « Le pont » vers l’être humain n’a pas encore été identifié comme par exemple celui de la civette avec le Sras.
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Le monde sauvage se fait envahir par l’animal domestique ou par des vecteurs qui apprécient les humains comme les moustiques, transporteurs de la dengue, de zika ou chikungunya. Les liens s’intensifient entre le monde sauvage et le monde domestique. D’autres chercheurs ont montré que cette destruction de l’habitat du monde sauvage augmente le risque infectieux. Ils estiment qu'environ 20% du risque de paludisme dans les lieux de forte déforestation est dû au commerce international des produits d'exportation impliqués dans la déforestation, tels que le bois, le tabac, le cacao, le café ou le coton.
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En biomasse, les vaches pèsent plus que les êtres humain. Pour élever et nourrir ces animaux, nous avons besoin de terres qui empiètent sur le monde sauvage : 70% des terres agricoles sont consacrées à l’élevage et aux cultures pour produire des protéines animales. Ces animaux sont en plus à l’origine de plus de 22 milliards de tonnes d’excréments par an. Ces déjections peuvent propager des maladies notamment en contaminant l’eau et les sols.
...
Les interactions des vivants perdent leur équilibre dynamique dans les écosystèmes perturbés et avec elle, la résilience des systèmes écologiques. Nous créons des « pathosystèmes ». L’homme détruit la résilience nécessaire à la nature et à notre santé.
...
nous vivons, en ce moment, le dernier signal d’alerte de la faune sauvage. J’espère que nous serons assez forts pour réagir. Ces épidémies sont des alertes. Si nous ne préservons pas la biodiversité, les crises sanitaires vont se multiplier.
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“On est déjà dans une grande crise financière”. Prophète de la crise des subprimes de 2008, qu’il avait prédit plusieurs années plus tôt, Paul Jorion, anthropologue et ex-trader, alerte sur la gravité de ce qui se déroule actuellement sur les principaux marchés boursiers mondiaux.
Si le coronavirus et le ralentissement de l’économie chinoise ont été les facteurs déclenchants, ils n’ont fait que révéler la fragilité d’une bulle financière dopée aux injections spectaculaires d’argent frais par les banques centrales. Au détriment des contribuables ordinaires, qui financent la gabegie et l’irresponsabilité des banques et des fonds d’investissement.
.#Crise #Finance #Coronavirus
Catégorie Actualités et politique 568 commentaires
Connu / https://www.youtube.com/watch?v=D--MzO47lA4
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Avis présenté par Marie Trellu-Kane (Groupe des Associations) et Olivier Mugnier (Groupe de la Coopération) au nom de la section des Affaires européennes et internationales présidée par Jean-Marie Cambacérès.
Saisi par le Gouvernement le 29 janvier 2020, d’un avis sur le projet de loi de programmation relatif au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales, en amont de sa présentation en Conseil des Ministres le 4 mars, et en présence de Jean-Yves Le Drian, Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères et de Jean-Baptiste Lemoyne, Secrtéiare d'Etat auprès du Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères,le CESE a adopté son avis en séance plénière du 26 février avec voix pour, contre et abstentions.
Le CESE constate plusieurs avancées : l’intégration d’un volet programmatique réel, avec des objectifs financiers en développement jusque 2022, l’inscription de la politique de développement dans l’agenda 2030, et un effort certain dans les outils consacrés à l’évaluation. Dans le même temps, il met l’accent sur des pistes d’améliorations qui pourraient accroitre la portée et la cohérence du projet de loi présenté.
Ce présent projet de loi de programmation relatif au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales a vocation à remplacer la loi du 7 juillet 2014 qui prévoyait dans son article 15 une révision obligatoire de ses dispositions, après une période de cinq ans.
Plus d'informations sur la politique de développement de la France sur le site du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères.
Catégorie Actualités et politique 1 commentaire
justinvideoman il y a 1 semaine (modifié)
A faire :
1) éducation des filles
2) planning familial
3) aider à la création d'un système de retraite
4) aider à la création d'une banque de microcrédit réservé aux femmes
Avec ça, moins d'enfants, plus de bonheur, moins de réchauffement climatique, moins de dégradation de la nature...
37.701 signatures
Pétition soutenue par un Super contributeur
Auteur : Atmos'fier
Destinataire(s) : FIFA FFF
Mise à jour
A l'heure où les tempêtes se déchaînent, où l'Australie brûle, où de nombreux phénomènes, conséquences du réchauffement climatique, nous alertent, comment accepter l'émission de gaz à effet de serre qui sera induite par les stade climatisés construits au Qatar pour l'organisation du mondial 2022 ?
A l'heure où on demande aux particuliers de faire des efforts au quotidien pour sauver la planète, comment ne pas s'indigner que les nations du monde cautionnent un tel manque de respect de l'environnement ?
Allons-nous laisser les préoccupations financières prendre le pas sur l'urgence d'agir pour la planète ?
Coronavirus
OMS - Obtenez les dernières informations de l'Organisation mondiale de la santé sur le coronavirus. https://www.who.int/fr/emergencies/diseases/novel-coronavirus-2019
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Dans l’univers interconnecté qui est le nôtre, toute crise localisée est-elle potentiellement une crise globale ? La mondialisation est-elle un incontrôlable accélérateur de pandémies ? Toute grosse crise en Chine est-elle désormais susceptible d’entraîner l’humanité entière dans le désastre ?
Ce sont quelques-unes des questions que pose la propagation du coronavirus, qui touche aujourd’hui une trentaine de pays dans le monde, dont la France. Pour répondre à ces questions, nous avons fait appel à Jean-Joseph Boillot, professeur agrégé en sciences économiques, spécialiste des pays émergents, des chaînes de valeur mondiales, et auteur de Chindiafrique. Verbatim. #Coronavirus #Crise #Finance
Catégorie Actualités et politique 303 commentaires
Organisation_mondiale_de_la_santé-OMS
Un rapport publié par le principal financier mondial des combustibles fossiles affirme que la Terre est sur une trajectoire non durable
Article original du Guardian : https://www.theguardian.com/environment/2020/feb/21/jp-morgan-economists-warn-climate-crisis-threat-human-race
Le plus grand financier mondial des combustibles fossiles a averti ses clients que la crise climatique menace la survie de l’humanité et que la planète est sur une trajectoire non durable, selon un document ayant fait l’objet d’une fuite.
Dossier composé de cinq articles, chacun concernant une grande zone du monde et accompagné de « Fiches pays » détaillées :
- Électricité nucléaire en Europe : des politiques identiques à l’Est et à l’Ouest ? (V1 publiée en février 2020)
- Et à venir :
. Électricité nucléaire en Afrique et en Océanie : quelles sont les politiques des pays ?
. Électricité nucléaire dans les pays de l’ex-URSS et de l’Est de l’Asie : quelles sont les politiques de la Chine, de la Russie, du Japon, et de la Corée du sud ?
. Électricité nucléaire aux Amériques : quelles sont les politiques des pays ?
. Électricité nucléaire : quelles sont les politiques au Moyen-Orient, dans le sous-continent indien et au Sud-Est de l’Asie ?
...
Une source d’énergie controversée, et aux perspectives différenciées selon les pays
...
*Les Français, mal informés sur l’impact climatique réduit du nucléaire… mais soucieux du risque climatique
Pourtant en France et dans une approche d’analyse de cycle de vie, un kWh d’électricité nucléaire génère 6 g de CO2équivalent (« CO2eq »), contre 12,7 g pour l’éolien terrestre, 56 g pour le photovoltaïque, contre 406 g pour le gaz, 1038 g pour le charbon selon l’ADEME[5]. Pire, les 18-24 ans sont moins bien informés que le reste de la population.
Enfin, 46 % des Français se disent opposés au nucléaire et 42% s’y disent favorables. Paradoxalement, ce sont les Français les plus soucieux de lutter contre le réchauffement climatique qui sont aussi les plus opposés au nucléaire ; et les Français les plus favorables nucléaire qui sont les moins soucieux de lutter contre le réchauffement climatique[6].
C’est à l’information des Français que cette Cartographie politique du de l’électricité nucléaire dans le monde souhaite contribuer, à travers une série d’articles sur les politiques électronucléaires du reste du monde.
A propos du groupe de travail
Le think tank The Shift Project est soutenu par une association de bénévoles : The Shifters. Ce réseau de bénévoles partage un intérêt commun pour la transition bas-carbone de l’économie. Cette cartographie politique du nucléaire dans le monde est conduite par un groupe de plusieurs Shifters. Tous les contributeurs ont participé au projet bénévolement et sur leur temps libre, à partir de données publiques. L’étude produite pour Les Shifters n’engage en rien leurs employeurs respectifs.
- Sylvaine Dhion a piloté le groupe de travail. Elle est ingénieure diplômée de l’École nationale supérieure d’électricité et de mécanique (Nancy). Elle a travaillé toute sa carrière dans le secteur de l’énergie, nucléaire et solaire (CEA, Areva) avec une approche souvent internationale et est aujourd’hui cheffe du service ingénierie export de la base installée Framatome.
- Vincent Dubu est diplômé en finance de l’École supérieure de gestion et en économie de l’Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines. Il travaille dans le conseil (Capco, Asset Talan, SunGard) et se spécialise dans les questions financières et numériques.
- Julian Mathevet est ingénieur diplômé de l’ECE Paris. Consultant dans une ESN (Devoteam), il a également travaillé dans une entreprise d’insertion sociale (Acces, Inclusive Tech) afin d’accompagner des personnes éloignées de l’emploi (migrant, jeune déscolarisé …) à s’insérer via les métiers de l’informatique.
- Nan Nan est diplômée de l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm et de l’Université Paris-Dauphine. Elle était sociologue avant de se reconvertir en consultant de la RSE (responsabilité sociale des entreprises). Elle écrit pour les journaux chinois The Paper (thepaper.cn) et The Initium (theinitium.com) sur des sujets sociaux comme ceux du développement durable.
- Romain Tricon-Duez est un ingénieur diplômé de l’ECAM et d’un master 2 en Entrepreneuriat de l’IAE. Il travaille aujourd’hui en tant que consultant chez In Extenso Innovation Croissance où il aide des entreprises à financer leurs innovations technologiques et trouver les bons marchés pour ces innovations.
- Damien Ambroise est ingénieur diplômé de l’École Centrale de Lyon et de l’Université de Tsinghua (Chine). Il travaille dans le conseil (Wavestone) et est spécialiste des réseaux, du transport et de l’énergie.
- Alan Burlot est docteur en mécanique des fluides de l’École Centrale de Lyon et ingénieur diplômé de Grenoble INP. Il est chercheur dans le domaine de l’énergie (CEA).
- Alexandre Tomski-Crapart est ingénieur diplômé de l’École Centrale de Paris. Il a travaillé dans le conseil en management (BearingPoint) puis sur un grand projet dans le nucléaire (Framatome), dans les domaines de la qualité et de l’excellence opérationnelle.
- Pascal Esposito ingénieur diplômé de l’École Centrale de Paris. Il a travaillé pour de nombreux projets de Recherche et Développement, pour des études de sûreté nucléaire et des projets de grands chantiers de construction, au sein d’EDF.
Contact (commentaires et relecture bienvenus) : carto-pol-nucleaire-shifters@theshiftproject.org
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*Ndlr : gazou
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