Cette tribune a été publiée dans le Journal du Dimanche (JDD) le lundi 30 mars 2020.
Donc, nous sommes confinés encore quinze jours. Comme la moitié de l’humanité. Comme partout où les dirigeants ont trop attendu pour lancer la riposte à l’épidémie. Soit. Nous serons disciplinés. Nous resterons confinés le temps qu’il faudra pour notre bien et celui des autres.
...
Après le confinement et le débordement des hôpitaux, aurons-nous droit aux mêmes recettes à l’heure des catastrophes liées au changement climatique? Mais pour tous les autres, le mot d’ordre c’est «plus jamais ça»! Un gouvernement de salut commun est urgent. Mais il ne faut pas attendre demain. «Le monde d’après» doit commencer dès maintenant. Sur d’autres bases, avec d’autres principes, d’autre moyens.
Alors, penser le déconfinement, c’est penser. Ignorer la question, c’est rester sidérés par la catastrophe présente et celles qui viendront ensuite. Car le réchauffement climatique nous effleure pour l’instant. Il va bientôt nous sauter à la gorge. Pour y faire face, on ne pourra pas acheter tous nos moyens de survie sur le marché international comme dans le monde d’avant. Il va falloir relocaliser, vite et bien. Comprendre que la souveraineté sanitaire, c’est comme la souveraineté alimentaire : juste une question de survie, juste le meilleur moyen pour être libre d’aider les autres peuples moins bien préparés ; juste le moyen de pouvoir être citoyen, c’est-à-dire de pouvoir décider pour nous-mêmes sans être esclaves du bon vouloir des livraisons des autres.
Les signataires
- Le groupe LFI à l’Assemblée nationale
- La délégation insoumise au Parlement européen :
Manuel Bompard, Manon Aubry, Leila Chaibi, Emmanuel Maurel, Younous Omarjee, Anne-Sophie Pelletier - Les sénateurs : Marie-Noëlle Lienemann, Pierre Yves Colombat