Yves Bréchet, membre de l’Académie des sciences, nous livre sa réflexion après la décision de la France d’arrêter la recherche scientifique pour les réacteurs nucléaires du futur. Un texte sans détour, en exclusivité pour la revue Progressistes.
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Une certaine idéologie a voulu sortir de cette dynamique, qui était issue de la nécessité d’un bien commun, et soumettre l’ensemble aux lois du marché selon le dogme que le marché conduit nécessairement à des solutions optimisées.
Il faudra un jour faire un bilan de cette injonction doctrinaire mais une caractéristique des idéologies, quelles que soient leurs couleurs, est qu’elles sont rétives à la comparaison aux faits. Le découplage de la production et de la distribution pour cause de concurrence européenne, la nécessité de donner accès au parc hydroélectrique lors même qu’il est indispensable et tout juste suffisant pour stabiliser le réseau électrique mis à mal par la pénétration à marche forcée des énergies intermittentes, et plus récemment le choix ahurissant de se séparer de notre industrie des turbines, dans un pays ou l’énergie électrique est à 90 % nucléaire ou hydraulique, devraient suffire pour démontrer à quel point l’État a cessé d’être un État stratège pour devenir un bouchon flottant au fil de l’eau, le courant dominant étant la logique budgétaire, et les turbulences les effets de modes et les pressions électorales, ce qui nous amène fort loin des grands noms qui ont réindustrialisé la France dans l’après-guerre. Ces exemples nous montrent aussi, sans que cela puisse nous rassurer, à quel point cette tendance de fond transcende les partis politiques. La récente décision du gouvernement d’arrêter le projet ASTRID de réacteur à neutrons rapides est un cas d’école de démission de l’État, dans une vision court-termiste dont on peut raisonnablement se demander ce qui l’emporte du désintérêt pour l’intérêt commun ou de l’ignorance patente des aspects scientifiques et industriels de la question.
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L’énergie nucléaire nécessite une denrée qui n’est pas inépuisable, l’uranium, et génère des déchets à longue durée de vie. Sur ces deux questions les réacteurs à neutrons rapides apportent une réponse techniquement éprouvée : la surgénération, en permettant d’utiliser le plutonium issu du retraitement des combustibles usés, et l’uranium appauvri, sous-produit de l’enrichissement, diviserait par 10 le volume des déchets produits, et assurerait notre autonomie en matière de ressources en uranium et d’autonomie énergétique pour un bon millier d’années au rythme actuel de consommation.
Actuellement, et contrairement à ce que la doxa verte affirme, personne n’est capable de dire quelle proportion d’énergies décarbonées non nucléaires est compatible avec nos sociétés industrielles. Ce n’est pas une question du coût des renouvelables, qui baisse constamment, c’est une question de physique. On ne sait pas quelles sont les capacités de stockage réalistes, on ne sait pas les modifications indispensables du réseau de distribution, on ne sait pas quelle part de production et de consommation localisées est compatible avec un mix énergétique donné, et enfin la production à partir d’énergies fossiles d’une électricité décarbonée rendue possible par un stockage de masse du CO2 est à ce jour un vœu pieux. Dans cette situation, faire le pari qu’on pourra se passer du nucléaire relève plus de la méthode Coué que de la saine gestion politique. La France devrait rester, au moins pour les décennies à venir, un pays à forte composante nucléaire, et c’est d’ailleurs ce qui avait été maintes fois répété par le président Emmanuel Macron. Mais il ne semble pas évident, au moins au vu des dernières décisions, que la cohérence soit une vertu majeure de l’actuelle politique énergétique.
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les réacteurs à neutrons rapides (RNR) sont capables de brûler tous les isotopes du plutonium, et donc de transformer ce déchet en ressource. Ils peuvent également brûler l’uranium naturel et l’uranium appauvri. Les RNR peuvent donc transformer les déchets, en particulier le plutonium, en ressource, et consommer toutes les matières fissiles issues de la mine. Ce faisant, de facto, les RNR permettent une gestion rationnelle de la ressource « site de stockage profond ». Parmi les différentes possibilités techniques pour réaliser la fermeture du cycle, le RNR à caloporteur sodium est l’option technologique la plus mature. Arrêter le programme des RNR en arguant de solutions de remplacement est au mieux aventureux, au pis malhonnête.
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Garder l’option de fermeture du cycle laisse au contraire possible l’usage du nucléaire dans la proportion qui sera nécessaire car à tout moment le flux de matières entrant et sortant sera équilibré, sans accumulation, comme c’est le cas actuellement de déchets non ultimes. Ne pas fermer le cycle, c’est rendre le nucléaire non durable ni responsable : en faisant ce choix aujourd’hui, on prive demain le politique d’une marge de manœuvre et, de facto, on « décide » à sa place.
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Le GIEC, pourtant peu enclin à tresser des lauriers au nucléaire, déclare en 2018 que dans la lutte contre le réchauffement climatique l’énergie nucléaire jouera un rôle essentiel. Ce chapitre du rapport du GIEC a, semble-t-il, du mal à trouver son chemin jusqu’au bureau où s’écrivent les discours enflammés de nos chevaliers blancs du climat.
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réacteur RNR-Na chinois CDFR-600 (China Demonstration Fast Reactor de 600 MWe) a été coulé le 29 décembre 2017 à Xiapu, dans la province de Fuijan. Ce réacteur est conçu et construit par CNNC (China National Nuclear Corporation) ... mise en service en 2023 ... un RNR-Na de 65 MWt/20 MWe a été construit, et mis en service en 2010. Ce réacteur a été acheté à la société russe OKBM Africantov qui en avait assuré la conception et la fabrication ... CNNC annonce que les RNR-Na seront la principale technologie déployée en Chine au milieu de ce siècle ... le CDFR-600 utilisera du combustible mixte d’uranium et de plutonium (MOx RNR) avec des performances de 100 GWj/t de taux de combustion. Toutes ces informations étaient connues du gouvernement français au moment de sa décision d’arrêter le projet ASTRID ... exemple de la société TerraPower appartenant à Bill Gates ... promeut un concept de RNR-Na appelé Traveling Wave Reactor, dont les dernières évolutions de design sont finalement très proches d’un RNR-Na classique. TerraPower et CNNC ont créé un joint-venture en octobre 2017 pour le codéveloppement du TWR ... Les Japonais eux-mêmes étaient largement partie prenante du programme ASTRID, témoignant là aussi d’un État stratège.
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Connu / https://www.energiesosfutur.org
16 commentaires DONT https://revue-progressistes.org/2019/09/22/larret-du-programme-astrid-une-etude-de-cas-de-disparition-de-letat-stratege/#comment-4603
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jnm 22 Oct 2019 à 20:30
Bonjour, merci pour cette intervention. Vous n’êtes pas sans savoir que nous attendons d’ici 20-30 ans, d’après les modèles étudiés par des milliers de climatologues dans le monde entier, des températures estivales supérieures à 40 degrés, puis d’ici 30 ans, des températures jusqu’à 55° en Alsace, 53° en Sud Ouest, Aquitaine, Loire et Région Parisienne. Cet été nous avons eu du 46° dans le Gard. Ces modèles issus d’études publiées entre 2000 et 2014, sont hélas, depuis lors, rendues caduques par de nouveaux modèles bien plus inquiétants, qui nous portent à des températures supérieures bien plus tôt. La filière nucléaire, qui se construit sur du long terme, avec des mises en services hypothétiques vers 2030-2040, n’est elle pas condamnée dans son ensemble, toutes technologies confondues, par la température, le manque d’eau dans les grands fleuves, dont on a pu voir le niveau très bas cet été ou en 2003 ? Sans parler de la paralysie de toute l’économie et les services dès qu’on est au dessus de 45°. Il semble qu’il y ait une omerta totale sur ce sujet dans la filière. Sachant les milliards d’euros d’investissement nécessaire, leur rentabilité à long terme est impossible. Il vaut mieux investir massivement dans la réduction de la consommation (isolation, gaspillage) et les ENR. Merci pour nos enfants.
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Ndlr :
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Dans ce 98e numéro de la Revue de la semaine, Jean-Luc Mélenchon revient sur le conflit en Syrie et fait un point sur la situation après le départ des forces d'élite françaises présentes sur place. Il explique que suite aux retraits américain et français, la Russie devient l'arbitre du conflit entre les Turcs d'un côté et les Kurdes et Syriens de l'autre. Jean-Luc Mélenchon parle ensuite des problèmes posé par la police après la répression de la manifestation des pompiers et la mort du jeune Ibrahima. Il appelle à un sursaut républicain dans la police. Enfin, il aborde la question du voile et défend la laïcité après qu'une maman a été insultée par un élu du Rassemblement national au Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté.
SOMMAIRE
00:35 : Conflit en Syrie : la France ne se fait pas respecter, la Russie arbitre du conflit
16:03 : Répression des pompiers et des Gilets jaunes, mort d'Ibrahima : pour un sursaut républicain dans la police
26:52 : Voile : pour le respect de la laïcité
LES LIENS
Attaque d'Erdogan en Syrie : «Notre pays veut voir sa parole et ses armes respectées» : https://youtu.be/2PHgH2LlhjQ
Vladimir Poutine, arbitre du chaos syrien : https://www.lemonde.fr/international/article/2019/10/16/vladimir-poutine-arbitre-et-grand-gagnant-du-chaos-syrien_6015654_3210.html
Affaire Dupont de Ligonnès : comment les policiers écossais et français se renvoient la responsabilité de la méprise : https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/xavier-dupont-de-ligonnes/affaire-dupont-de-ligonnes-comment-les-policiers-ecossais-et-francais-se-renvoient-la-responsabilite-de-la-meprise_3660215.html
Val-d’Oise : la famille d’Ibrahima, mort sur sa moto à Villiers-le-Bel, « veut connaître la vérité » : http://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/a-sarcelles-la-famille-d-ibrahima-veut-connaitre-la-verite-07-10-2019-8167962.php
"Pourquoi a-t-on donné des instructions pareilles ?" Pompiers et policiers s'interrogent après les incidents lors de la manifestation des soldats du feu : https://www.francetvinfo.fr/societe/mobilisation-des-pompiers/pourquoi-a-t-on-donne-des-instructions-pareilles-pompiers-et-policiers-s-interrogent-apres-les-incidents-lors-de-la-manifestation-des-soldats-du-feu_3661715.html
Chez certains policiers, un sentiment de malaise après la manifestation de pompiers réprimée : https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/10/16/la-strategie-de-maintien-de-l-ordre-face-aux-pompiers-fait-debat-chez-les-policiers_6015780_3224.html
Catégorie Actualités et politique 826 commentaires
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Alors que le mouvement des Gilets jaunes approche de son premier anniversaire, François Boulo s’est rendu dans les studios de Sputnik. Avec l’avocat porte-parole des Gilets jaunes à Rouen et auteur de «La ligne jaune» éditions indigène?, il a été question de la crise sociale que traverse la France et de l’avenir d’une contestation qui monte dans le pays.
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Catégorie Actualités et politique 855 commentaires
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Le jeudi 8 août à midi ; au large de Nionoska, dans le grand nord russe, une explosion est survenue dans un centre de recherches nucléaires, faisant cinq morts et au moins trois blessés. Les cinq ingénieurs décédés travaillaient pour l’agence nucléaire russe Rosatom. Les autorités russes sont restées assez floues sur les circonstances de l’accident pendant les jours qui ont suivi, avant de reconnaître lundi que l’accident était dû à des tests de « nouveaux armements », sans donner plus de précision. L’agence Rosatom a, de son côté, déclaré vouloir « continuer le travail sur les nouveaux types d’armes ».
Selon plusieurs experts américains, les tests en question pourraient être ceux du missile de croisière à propulsion nucléaire « Bourevestnik », qui fait partie de la nouvelle génération de missiles qualifiés par Vladimir Poutine lui-même d’« invincibles », « indétectables » et « hypersoniques ». Plus inquiétant, l’explosion survenue la semaine dernière impliquerait même un petit réacteur nucléaire selon le directeur scientifique du centre militaire, Vyacheslav Soloviev.
Cet incident prend une autre ampleur dans le contexte actuel, alors que les États-Unis sont sortis le vendredi 2 août du traité sur les forces nucléaires intermédiaires (FNI), signé avec la Russie en 1987. En février, les États-Unis avaient accusé Moscou d’avoir violé ce traité en développant le Novator 9M729, un autre missile de croisière. Les deux pays sont donc désormais libres de lancer des programmes d’armements jusque-là interdits. Les États-Unis comptent en profiter pour moderniser leur arsenal pour lutter contre la montée en puissance nucléaire de la Chine, notamment sur les missiles de portée intermédiaire.
La France fait partie des neuf pays qui possèdent des ogives nucléaires. Elle est également le pays le nucléarisé au monde, rapporté au nombre d’habitants, avec 58 réacteurs nucléaires répartis dans 19 centrales sur le territoire français. Le nucléaire français sert surtout à fournir 71 % de notre électricité.
Existe-t-il un risque pour les Français habitant à proximité de ces centrales ? Que s’est-il réellement passé jeudi dernier dans le grand nord russe ? Faut-il avoir peur d’une nouvelle prolifération nucléaire au niveau mondial ? Quelle position doit adopter la France dans ce nouveau contexte diplomatique ?
Invités :
• Bruno Tertrais - Directeur adjoint de la Fondation pour la recherche
stratégique.
• Armelle Charrier - Editorialiste en politique internationale à France 24.
• Dominique Trinquand - Expert militaire et ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU.
• Nabil Wakim, journaliste pour Le Monde, spécialiste de l'énergie.
Catégorie Divertissement
Par Caroline Galactéros @CGalacteros, Présidente de GEOPRAGMA, Pôle français de géopolitique réaliste.
Selon Caroline Galactéros, nos dirigeants sont guidés par une vision idéologique et faussée de leurs intérêts et doivent "cesser de croire en la chimère d’un magistère moral occidental", alors que notre relation avec la Russie devient un impensé stratégique majeur.
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« l’Europe de l’Atlantique à l’Oural » - englobant la partie européenne de la Russie - n’a jamais été aussi nécessaire et urgente pour la sauvegarde de l’Union européenne, si cette dernière espère compter entre États-Unis et Chine et éviter le dépècement et la dévoration. Pourtant le rapprochement de l’Union européenne avec la Russie reste ignominieux, inconcevable, indéfendable à nos dirigeants piégés par une vision idéologique et faussée de leurs intérêts comme des nouveaux rapports de force du monde. C'est l'impensé, l'impensable, l'angle mort de la projection stratégique de l’Europe. Pour les élites et institutions européennes, la Russie - que l’on assimile toujours à l’URSS -, est par principe vouée aux Gémonies, l’Amérique idéalisée, le péril chinois minimisé, l’Inde ignorée, le Moyen-Orient déformé et l’Afrique sous-estimée.
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Quel rôle l’ancien chargé de mission auprès d’Emmanuel Macron a-t-il joué dans la signature du fameux "contrat russe" ? Qui a déplacé son coffre-fort personnel avant que son domicile ne soit perquisitionné ? A-t-il conservé des soutiens à l'Elysée ? Pendant plus de trois mois, nous avons enquêté…
Qui a déplacé en pleine nuit et en secret le coffre-fort personnel d’Alexandre Benalla avant que son domicile ne soit perquisitionné ? L’ancien chargé de mission auprès d’Emmanuel Macron a-t-il continué à bénéficier de soutiens à l’intérieur de l’Elysée ? Quel rôle exact a-t-il joué dans la signature du fameux "contrat russe" avec le sulfureux oligarque Iskandar Makhmudov ?
Pendant plus de trois mois, "Envoyé spécial" a enquêté sur les dessous d'une l’affaire qui embarrasse l’Elysée.
Chokri Wakrim livre sa version
Pour la toute première fois, un témoin clé, le militaire Chokri Wakrim, très proche d’Alexandre Benalla au moment des faits, accepte de livrer sa version, ce qu’il a vu et entendu alors qu’ils étaient au cœur de cette tempête politico-médiatique. Les équipes du magazine ont aussi longuement rencontré Alexandre Benalla.
Une enquête de Romain Boutilly et Tristan Waleckx
Catégorie Actualités et politique 613 commentaires
marilyne il y a 3 semaines
Benalla est encore et toujours en liberte!!!! Pourquoi. ?
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Dans ce 86e numéro de la Revue de la semaine, Jean-Luc Mélenchon revient sur les mobilisation des jeunes contre les politiques qui provoquent le changement climatique. Il parle également de l'instrumentalisation de la lutte contre l'antisémitisme qui a été faite par la République en Marche. Jean-Luc Mélenchon revient ensuite sur la niche parlementaire de la France insoumise et notamment sur notre proposition de loi de lutte contre la malbouffe ou pour mettre en place le RIC. Enfin, il parle des déclarations de Poutine concernant l'installation de missiles pointés vers les occidentaux et de la résurgence du TAFTA.
SOMMAIRE
LES LIENS
77 484 vues - 2,2 k - 54
Alexandre Benalla a été mis en détention pour violation de son contrôle judiciaire, tandis que la commission d'enquête sénatoriale a publié un rapport au vitriol sur les dysfonctionnements de l'exécutif. Nos journalistes Fabrice Arfi, Marine Turchi et Antton Rouget répondent aux questions des internautes.
Catégorie
Actualités et politique
447 commentaires
G. Allix il y a 1 jour
Et dire que certains voudraient supprimer le Sénat!!!
*Transcription :
... contrats russes ... destruction de preuves (coffre fort) ... parjures ... port d'arme ... met en cause l'élysée
Lorsqu’une ethnologue contribue à un numéro spécial des Reflets de la physique – la revue de la Société Française de Physique – consacrée à l’électro-nucléaire, elle ne parvient pas à éviter le poncif «cette exception technologique française» (page 39). C’est curieux. Très «franco-français», ce qui est malheureux pour une ethnologue. Et complètement faux, au regard de l’évolution du monde réel. En voici quelques informations, récentes et très loin d’être exhaustives, mais dont la considération devrait éviter de renouveler la bourde.
► en 2018, 9 réacteurs nucléaires ont été « couplés au réseau ». Aucun en France. Mais 7 en Chine et 2 en Russie. Du coup, au total, on compte 455 réacteurs nucléaires en fonctionnement fin 2018. Avec ses 58 réacteurs, la France est certes un acteur important mais ne représente que moins de 13% du total. Où est l’exception ?
...
Dans ce numéro spécial des Reflets de la physique, une vingtaine d’articles avec des points de vue variés sont exposés sur des sujets allant de la recherche au débat de société sur le nucléaire. Le lecteur y trouvera (page 41) un texte de l’auteur de ce blog consacré au « couple infernal » que forment souvent presse et nucléaire au détriment de l’information des citoyens.
27 commentaires à Le nucléaire, une « exception technologique française » ?
Cet article est clairement orienté : c’est la **Puissance électrique nucléaire PAR habitant** qui est pertinente et il se cache bien de le dire !
« La Chine aura bientôt autant, puis plus de réacteurs que la France »
Millions d’habitants / Puissance électrique nucléaire (GW)
1415 – 70 GW (en 2020) Chine
0067 – 63 GW France
0328 – 101 GW USA
Chine = 21xFrance en population.
USA = 5xFrance en population.
Rédigé par : Jerome | le 21 janvier 2019 à 13 h 47 min | RépondreSignaler un abus |
La puissance électrique nucléaire par habitant n’est absolument pas pertinente. Dans le cas de la Suède, il serait stupide de vouloir plus de nucléaire que la part actuelle, dans les cas Islandais, Québecois ou Norvégien, il serait stupide de faire plus que 0% de nucléaire. Il n’y a aucune raison pour que les parts de nucléaires soient les mêmes dans différents pays. Elle doit dépendre des besoins et des possibilités. La France a besoin et peut avoir une part très élevée de nucléaire. Cordialement
Sylvestre Huet
Rédigé par : huet | le 21 janvier 2019 à 14 h 02 min | RépondreSignaler un abus |
Dommage perdu Jerome, la Suède consomme plus d’électricité nucléaire par habitant que la France ! Cf https://timeforchange.org/nuclear-power-consumption-per-capita-by-country
Parce que le chauffage y est principalement électrique, et c’est une énorme économie d’énergie fossile !
Rédigé par : jmdesp | le 21 janvier 2019 à 17 h 06 min | RépondreSignaler un abus |
Bonjour Sylvestre,
Ce que vous dites est parfaitement vrai, cependant, je pense que l’on peut raisonnablement reconnaître que la France fait effectivement figure d’exception quant à la part de l’énergie nucléaire dans son mix électrique.
Cela amène toutefois la France à faire figure d’exception sur deux autres points :
– dans notre approche pragmatique et efficace pour décarbonner notre production électrique : de l’hydroélectricité autant que possible, le reste avec du nucléaire,
– avec pour résultat le contenu CO2 très faible de notre kilowattaheure électrique. Bien que d’autres pays soient aussi bon que la France sur ce point, et avec moins de nucléaire, tous le doivent alors à une dotation bien meilleure par dame Nature de ressources hydroélectrique exploitables. En revanche, personne ne fait mieux avec des EnR éolienne et solaire photovoltaïque, pour ne pas dire que ceux qui ont emprunter cette voie font pour le moment bien pire, et ça fait 10 ans que ça dure.
Si l’on souhaite réellement lutter contre le changement climatique, il serait tant que l’exception devienne la règle.
Rédigé par : Philippe | le 21 janvier 2019 à 11 h 08 min | RépondreSignaler un abus |
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...Russia Today France, où j'étais invité hier soir par Frédéric Taddei, en compagnie d'Emmanuel Todd, à parler des Gilets jaunes. D'après mes informations exclusives, j'ai dû combler au dernier moment le trou creusé par le désistement du philosophe Alain Badiou, sollicité par Taddei pour faire "l'anti Gilets jaunes", et dont l'argumentaire n'était, semble-t-il, pas encore au point.
Le quartier général du soft-power russe occupe la moitié du premier étage d'un bâtiment de bureaux du Front de Seine, à Boulogne-Billancourt, à quelques dizaines de mètres de la tour de TF1. L'autre moitié du premier étage est occupée par un autre mal-aimé des Français, le téléphoniste chinois Huawei (cette alliance géopolitique n'a pas été assez soulignée), l'ensemble donnant l'impression d'une datcha mélancolique pour parias, noyant leur relégation dans une débauche de marbres, et d'open spaces surdimensionnés.
...
sensationnalisme des images tournées par RT France, sensationnalisme dont nous avons souvent analysé ici les finalités. J'en suis sorti avec la ferme résolution de ne plus jamais accepter d'invitation pour parler d'autre chose que de journalisme et de médias, seuls sujets sur lesquels je suis vaguement compétent. Décidément, ma transformation en toutologue sera pour une autre vie.
Le plus intéressant de l'émission s'est situé à la fin. Taddei m'ayant (enfin !) branché sur les médias, je suis parti dans une courte envolée (à partir de 51' 50") sur notre sort commun de rejetés des médias d'Etat français, où transpirait la nostalgie de l'époque où il pouvait encore me recevoir au coeur de ce système, sur France 2 et France 3 (il était d'ailleurs le seul à m'inviter). Et alors Taddei, très corporate : ""et pourtant, ça se passe aussi bien ici !""
Comment dire, Frédéric ? Non, ça ne se passe pas ""aussi bien"". Ca s'est très bien passé hier soir, ta jeune équipe est très sympathique, on peut dire tout ce qu'on veut sur ton plateau, comme naguère, comme chez nous, mais tout ce qui peut se dire sur ton plateau, sera une fois pour toutes marqué du "tampon Poutine" disqualifiant. Cette mécanique de la disqualification d'emblée m'a rappelé mes recherches sur la presse de l'année 1938 (toutes les vidéos sont ici) ou pour mon livre, Berlin, 1933. En plongeant dans le traitement du nazisme par la presse grand public de l'époque, j'ai immanquablement découvert, à ma grande surprise, que les seules analyses sur l'hitlérisme finalement validées par l'Histoire, les seules à appeler par son nom la barbarie hitlérienne, en 33 comme en 38, étaient celles de "L'Humanité".
3 minutes
Un rapport du Congrès américain met en cause les réseaux sociaux dans la désinformation russe pendant la campagne présidentielle de 2016. Facebook et les autres réseaux sont face à leurs responsabilités.
Le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, lors d’une audition au Congrès américain en avril 2018, sur l’utilisation de son réseau social pour de la désinformation pendant la présidentielle de 2016. © AFP / SAUL LOEB / AFP
Deux ans après l’élection de Donald Trump, l’Amérique cherche toujours à comprendre l’ampleur et les moyens employés par la Russie pour influencer le vote en 2016. Un rapport du Sénat américain, basé sur l’analyse de millions de contenus postés sur les réseaux sociaux, conclue sans équivoque qu’il y a bien eu une vaste opération d’influence, et l’attribue à Moscou.
Ce rapport affirme qu’un Centre de recherche derrière lequel il y a bien, selon l’enquête, le Kremlin, a utilisé toutes les plateformes sociales existantes pour diffuser à grande échelle de la désinformation et de la division sociale, au profit de Donald Trump.
Ainsi, des publicités ciblées sur Facebook à l’égard des électeurs noirs, payées par des prête-noms, ont dénigré Hillary Clinton en faisant croire qu’elle recevait des donations du Klu Klux Klan.
Le rapport accuse également Facebook, Google et Twitter d’avoir menti au Congrès depuis deux ans. Un Sénateur a qualifié hier ce rapport de « signal d’alarme brutal », et a appelé à légiférer contre les plateformes numériques.
Un second rapport résume bien le défi : « Les médias sociaux, dit-il, étaient le cadre naturel du partage de revendications collectives et de la coordination d’actions civiques ; ils sont devenus des instruments de contrôle social, manipulés par des consultants politiques rusés, au service aussi bien des hommes politiques des démocraties qu’à ceux des dictatures ».
Tout est dit, et résume la transformation des dernières années, qui a installé les réseaux sociaux au cœur de nos vie politiques et sociales.
Souvenez-vous, il y a huit ans, un graffiti sur un mur de Tunis en pleine révolution, avait des allures de cri du cœur : « Merci le peuple, merci Facebook », avait tagué un jeune Tunisien, capturant la nouveauté d’un soulèvement né dans la rue, mais facilité par le réseau social.
Aujourd’hui, Facebook compte deux milliards d’utilisateurs, auxquels il faut ajouter le milliard de comptes Instagram racheté en 2012. Et son rôle est devenu central : il suffit de voir l’usage qu’en font les gilets jaunes en France pour s’organiser, mobiliser, et s’informer en dehors des médias traditionnels.
Le problème est que Facebook et les autres réseaux sociaux sont devenus les vecteurs du meilleur comme du pire, de la convivialité et de la haine, d’une information de qualité comme de la pire désinformation ou du complotisme.
Les plateformes ont perdu toute crédibilité, et il serait dangereux de les laisser pratiquer l’autorégulation.
Les États tentent de réagir, mais en ordre dispersé, la France et l’Allemagne ont légiféré, mais pas dans le même sens, et aucune des deux législations n’est satisfaisante. Des initiatives sont en cours dans la société civile internationale pour proposer des pistes de solutions.
Mais c’est aussi aux citoyens de prendre conscience de l’enjeu. Facebook est devenu la place de marché de l’information et de la vie civique, sans en avoir ni les responsabilités, ni l’éthique : c’est un enjeu démocratique majeur.
L'équipe
Pierre HaskiChroniqueur
Mots-clés :
Monde géopolitique Internet démocratie Gilets jaunes réseaux sociaux Facebook Google Twitter
Auteurs: Sellin Jean-Christophe |
Titre: Comprendre Octobre
Collection: Hors-collection
Auteur: Sellin Jean-Christophe
ISBN-13: 9782365121507
Publié le: 2017-10-17
Editeur: éditions du Croquant
Nombre de pages: 130
Langue: F
Disponibilité : En Stock
10,00€
Description
Conséquence directe de la barbarie de la première guerre mondiale, la révolution d’Octobre est une réponse pour en finir avec le conflit et ne plus revivre une crise aussi dévastatrice.
Surtout, Octobre va rendre crédible le fait révolutionnaire pour changer le monde.
Son onde de choc va aussi influencer pour les décennies à suivre, la géopolitique mondiale, les forces politiques progressistes ou réactionnaires d’ailleurs.
Il s’agira donc de comprendre sans concession les événements de l’année 1917 jusqu’à la bureaucratisation du pays au milieu des années 1920.
C’est donc un petit manuel, une boîte à outils avec des points théoriques et historiques, des fenêtres thématiques et des pistes de réflexion pour y voir plus clair à la lumière des questions de notre temps. Pour la révolution citoyenne.
L’auteur est professeur des écoles et directeur bénévole d’une importante association d’éducation artistique. Conseiller régional de la région Occitanie, il a été co-fondateur du Parti de gauche et est aujourd’hui impliqué dans le mouvement de la France Insoumise.
Table des matières
Préface : Connaître le passé, écrire une poésie de l’avenir, par Alexis Corbière
Introduction
Version Numérique (1)
PDF Comprendre Octobre
7,00€
Notes :
p. 8 centralisme démocratique
=>
chercher, réfléchir / centristes insoumis ACT
Quand une mine de charbon géante engloutit un village en Allemagne, quand des Amérindiens sont chassés de leurs terres par un oléoduc, quand les compagnies pétrolières s’attaquent à l’Arctique, quand des millions de tonnes de CO2 supplémentaires s’apprêtent à être répandues dans l’atmosphère, c’est un peu, et bien malgré nous, grâce à notre argent. Voici douze projets méga-polluants dans lesquels l’Etat investit une partie de notre épargne et de nos cotisations retraites. Pour que la finance soit au service de « l’action climat », comme le souhaite Emmanuel Macron, il y a encore du travail !
...
une première décision raisonnable serait de ne plus financer de nouveaux projets pour extraire du charbon, du pétrole et du gaz, ces sources fossiles qui sont de loin les premières sources de gaz à effet de serre. Une analyse effectuée par l’Observatoire des multinationales et l’ONG 350 France (lire notre article présentant cette étude) montre qu’en réalité, l’argent des Français continue aujourd’hui de financer des nouveaux projets d’énergies fossiles partout dans le monde. Ces projets sont incompatibles avec les objectifs de l’Accord de Paris, car ils contribuent à ouvrir de nouveaux territoires à l’industrie pétrolière et gazière, comme l’Arctique ou les gisements pétroliers au large du Brésil.