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Des organisations environnementales s'élèvent contre la campagne éhontée du groupe pétrolier ENI pour une « neutralité carbone » d'ici 2030. La pollution issue des activités pétrolières et gazières serait « compensée » par la plantation de millions d'arbres. Mais ces plantations aggravent l'impact de l'industrie pétrolière.
Lettre À Claudio Descalzi, PDG d'ENI
Au lieu des plantations d’arbres : stoppez la pollution liée à l’exploitation pétrolière, dédommagez les habitants et n’exploitez plus de nouveaux gisements
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monocultures d'arbres, c’est-à-dire des plantations de bois industrielles. Celles-ci ne sont PAS des forêts mais des déserts écologiques n'offrant aucun habitat à la faune et à la flore.
ENI veut étendre ses activités forestières sur 8,1 millions d'hectares. Les pays ciblés (Ghana, Mozambique, Zimbabwe et Afrique du Sud) ne disposent pas de surfaces libres. L'appropriation à grande échelle de terres par des sociétés comme ENI est une spoliation aboutissant à l'expulsion de ses habitants.
Dans une lettre ouverte au groupe, plus de 100 organisations environnementales et pour le développement critiquent ces actions comme une tactique dangereuse ne faisant qu'exacerber les dégâts causés par l'industrie du gaz et du pétrole. Elles exigent une réduction réelle immédiate des émissions en « laissant les énergies fossiles dans le sol ».
ENI prévoit au contraire d'investir des milliards d'euros dans de nouveaux gisements de pétrole et de gaz, notamment au Mozambique, et continue même de pratiquer le torchage de gaz à ciel ouvert.
Dans le delta du Niger au Nigeria, où ENI et d'autres groupes pétroliers européens comme Shell et Total extraient du pétrole, la nature est détruite et contaminée à grande échelle. Les habitants sont les premiers touchés.