Clés : santé ; économie ; coronavirus
Politique Natacha Polony, Directrice de la rédaction
Les notions d'indépendance, de stratégie, de production industrielle sont de retour. Aucun triomphalisme, sinon celui du bon sens. Malgré les dégâts, il n'est jamais trop tard pour se ressaisir, mais vite !
Cet article est à retrouver dans le magazine n°1200 en kiosques cette semaine "Le tour de France des maires toxiques", disponible en ligne pour 3,49 euros seulement.
Nous y sommes. Un petit virus, largement moins dangereux que la grippe espagnole - sans parler de la peste noire -, fait flancher la planète. Des Bourses qui ont perdu de 15 à 20 % en deux semaines, des PME qui mettent leurs employés en chômage partiel, des budgets publicitaires annulés, des théâtres vides, des avions plus vides encore, des traiteurs qui frôlent la faillite, des entreprises d'événementiel au bord du gouffre… On peut s'empailler autant qu'on veut sur la question de savoir si les mesures de précaution prises par les Etats sont excessives ou non, si la panique des particuliers est raisonnable… Peu importe, les conséquences sur l'économie mondiale seront majeures. Et tout à coup, on s'aperçoit que ce système marche sur la tête. Mais, bien évidemment, il n'y a pas le moindre coupable. Personne pour dire qu'il s'est planté lamentablement en applaudissant des années durant aux délocalisations massives, à l'hémorragie industrielle que subissait la France, à l'illusion fatale que les services et le tourisme allaient compenser la destruction de pans entiers de notre économie.
« Souverainistes ! »
L'amnésie a quelque chose de fascinant. Pendant des années, quiconque s'inquiétait de la désindustrialisation de la France était un incorrigible nostalgique, doublé d'un dangereux nationaliste. « National-républicain », comme l'écrivait Edwy Plenel en 2002 dans le Monde à propos de Jean-Pierre Chevènement (parce que « national-quelque chose », ça évoque les heures sombres et la peste brune). D'autant que ce dernier avait l'outrecuidance de remettre en...
article reservé aux abonnés Il vous reste 81% à lire