Derrière les barreaux du centre pénitentiaire de Poitiers-Vivonne ©Radio France - Romane Brisard
Ils sont un millier de visiteurs de prison en France. Des hommes et des femmes bénévoles, qui viennent simplement parler avec les détenus et les écouter. Ils sont une fenêtre sur l'extérieur pour les personnes incarcérés. Parfois, des liens d'amitié très forts se tissent entre détenus et visiteurs.
“On a un rôle qui est très discret. C’est-à-dire que peu de gens le connaissent. Le statut de visiteur, il a existé depuis l’après-guerre. Dès qu’il y a eu des lieux d’incarcération, il y a eu la possibilité de visiter. Donc la notion de visiteur, elle a existé presque en parallèle avec la notion de prison”.
Ils sont 1 300 visiteurs et visiteuses de prison, en France. Des femmes et des hommes qui croient en une justice humaine. Qui pensent qu’il est “un droit qu’aucune loi ne peut entamer, qu’aucune sanction ne peut retrancher : le droit de devenir meilleur”, comme l’écrivait Victor Hugo. “Devenir meilleur, même en prison, même coupable”, pensait Robert Badinter, le défunt garde des sceaux, qui a aboli la peine de mort en 1981 et s’est battu toute sa vie pour améliorer le quotidien des détenus.
Les visiteuses et visiteurs de prison sont tous des bénévoles. La plupart ne connaissaient rien au monde carcéral avant de franchir un jour la porte d’un établissement pénitentiaire, à la rencontre de détenus dont ils ne savent rien d’autre que le nom, le prénom, et le numéro d’écrou…
“Ça fait à peu près dix ans que je suis visiteur de prison. Mais au début, j’y allais vraiment avec des a priori, bien sûr. Mais en fait, au bout du compte, j’ai fait des rencontres humaines, en prison, incroyables quoi !”
Pour devenir visiteur de prison, il faut être majeur et avoir un casier judiciaire vierge.
Beaucoup ont l’âge de la retraite quand ils se lancent dans cet engagement, au parloir, à l’ombre des miradors. Les visiteurs viennent simplement parler avec les détenus.
Leurs visites sont perçues comme des bouffées d’oxygène, surtout pour les détenus qui ne voient plus leurs proches. Un prisonnier sur deux n’a plus aucun lien physique avec sa famille durant l’incarcération.
“J’ai 22 ans de prison derrière moi. J’ai rencontré Jean-Paul , ça fait sept ans. Je suis sorti de prison, il y a cinq ans. Il a été mon visiteur de prison et aujourd’hui, c’est mon parrain. Et c’est également mon ami”, confie Patrick, qui a raconté son histoire dans un livre, “Au-delà des murs”, aux éditions Balland, sous le pseudonyme de Yannick Deslandes.
Dans les prisons françaises, emplies de plus de 75 000 détenus, un record, avec un taux de surpopulation carcérale dépassant parfois les 200%, les visiteurs jouent un rôle précieux. Ils sont une fenêtre sur l’extérieur, un trait d’union vers la réinsertion.
“Visiteurs de prison, une lumière derrière les barreaux”, reportage de Romane Brisard.
Prise de son : Virginie Lorda et Sandrine Mallon.
Réalisation : Charles de Cillia, assisté de Louise Cognard.
Mixage : Julien Doumencq.
Clés : Société Justice Prison – Système carcéral Observatoire International des Prisons
L'équipe Sophie Parmentier Production Charles De Cillia Réalisation Louise Cognard Attaché(e) de production
Tr. : ... ANVP Association de visiteurs de prison ... il faudrait accompagner, pas assez de préventif ...