Alors que le pouvoir pariait sur la résignation des Français, le nombre de manifestants partout en France a surpris l’exécutif. Depuis ...
Extrait: Surveiller le durcissement de la contestation
Cet argumentaire dénote avec les déclarations passées du chef de l’Etat. « Je sais que nombre de nos compatriotes ont voté pour moi, non pour soutenir les idées que je porte, mais pour faire barrage à celles de l’extrême droite, disait le président réélu le 24 avril 2022. J’ai conscience que ce vote m’oblige pour les années à venir. » Neuf mois plus tard, place à la « détermination », prévient-il depuis l’Espagne.
Le pouvoir s’était donné pour repère la dernière grande manifestation de décembre 2019 contre la création d’un système de retraites à points, en espérant que celle de jeudi ne dépasse pas les 800 000 manifestants. A l’aube, autour de la première ministre, Elisabeth Borne, on se réjouissait d’un taux de grève plus bas qu’à l’époque. Mais très vite, les chiffres venus de Toulouse (36 000), de Nantes (25 000) ou de Lyon (23 000), de nombreuses villes moyennes et de petites communes, ont fait tressaillir l’exécutif.
Au fil de la journée, le pouvoir tentait de minimiser la colère. A Matignon, on trouvait la physionomie des cortèges « très syndicale », ressemblant « peu à monsieur et madame tout le monde », pour distinguer le défilé en gilets fluo de l’opinion publique – pourtant majoritairement opposée au projet gouvernemental.
Démenti par l’ampleur de la mobilisation dans tout le pays, le gouvernement s’attache désormais à surveiller la durée et le durcissement de la contestation, appelée par les syndicats à se répéter le 31 janvier. Les précédents mouvements sociaux massifs – contre le contrat première embauche en 2006 ou le plan Juppé sur les retraites en 1995 – avaient mis plusieurs mois à se déployer.
Connu / TG le 20/01/23 à 09:40