Énergies Parti pris - 135 commentaires
Alors que des gouvernements européens ont instauré, dès le printemps, des programmes d’économie d’énergie pour faire face à la crise, le gouvernement français se contente de parler « sobriété », en mettant en avant de vagues incitations. Le gestionnaire de transport d’électricité vient pourtant de rappeler l’urgence du moment.
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Nous en sommes donc réduits, comme au temps du Covid, à attendre un énième Conseil de défense, les décisions impériales d’Emmanuel Macron et les résultats des réunions organisées par le ministère de la transition écologique, qui au mieux aboutiront à la mi-octobre.
Quels moyens convient-il de mettre en œuvre pour réduire de 15 % notre consommation de gaz, de 10 % notre consommation électrique, et même de 5 % aux heures de pointe, comme la Commission européenne le préconise ? La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a évoqué la possibilité de prendre des mesures contraignantes et obligatoires, dans son discours sur l’état de l’Union le 14 septembre. Comment se répartira la charge de ces efforts entre les ménages, les entreprises ? Qui arbitrera ? Selon quels critères ? Nous n’en savons toujours rien.
Des plans d’économie dans toute l’Europe, sauf en France
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Baisser le chauffage de quelques degrés pour le ramener à 19 °C permet d’économiser l’équivalent de la production de deux centrales nucléaires. Changer les vieilles ampoules par des LED et fermer la lumière dans les pièces inoccupées, c’est plus d’un gigawatt d’économisé. Ne pas faire fonctionner les appareils électroménagers, et notamment le four, pendant les périodes de pointe (entre 8 heures et 13 heures, puis à nouveau entre 18 heures et 20 heures), c’est autant d’électricité économisée qui permet de réduire les tensions et les risques sur le système électrique.
En complément, il a renforcé son dispositif d’alerte Écowatt, comparable à celui de Météo-France avec ses vigilances orange et rouge, afin de pouvoir alerter dans les trois jours précédant les périodes difficiles la population et l’inciter à d’autres mesures d’économie.
En prenant ces initiatives, RTE assume totalement son rôle de gestionnaire de réseau. Mais il est bien le seul à se montrer responsable dans ce moment. Sa parole dessine en creux l’inexistence du gouvernement sur ces sujets. Il est plus que temps de parler à tous les niveaux politiques d’économies d’énergie et d’ouvrir le débat public.