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Véronique Bonnet @VroniqueBonnet2 · 4 nov.
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Intervention vidéo aux États généraux du numérique libre le 3 novembre 2020.
Intervention Véronique Bonnet - EGN_libre
Ce(tte) œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 4.0 International. Ajouté par: Antoine Henry
pod.univ-lille.fr - 0 - 9 - 9
Durée de lecture : 5 minutes
Derrière l’accusation d’"islamo-gauchisme", les classes dirigeantes veulent cacher leur propre responsabilité dans le terrorisme islamique, lourde du fait de leurs liens avec les pétromonarchies et leur radicalisation néolibérale. Ce qui émerge, en fait, c’est un « capitalo-fascisme », qui abandonne les idéaux républicains de liberté, d’égalité et de fraternité pour maintenir un ordre inégal, destructeur de la biosphère, et écrasant les libertés publiques.
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l’abominable meurtre de Samuel Paty perpétré, sus au prétendu responsable de l’attentat, l’« islamo-gauchisme ». Pendant que les trolls droitistes se déchaînaient sur les réseaux sociaux, le ministre Blanquer accusait nommément le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, tout comme un ex-Premier ministre PS, Manuel Valls, tandis que d’anonymes imbéciles taguaient « collabo » sur le siège du Parti communiste et que d’autres mettaient en cause des élus d’EELV.
Il ne devrait y avoir au sein du mouvement émancipateur et écologiste aucune crainte devant un tel déferlement de haine, sinon de l’effroi devant tant de capacité à mentir. Car ce que veulent cacher ces lanceurs de fatwa, c’est leur propre responsabilité, eux dont le camp est au pouvoir depuis 2002 : leur incapacité en tant que responsables de la police à cibler les islamistes, malgré la régression constante des libertés publiques qu’ils ont promu au nom de « la lutte contre le terrorisme », leur amitié constante et financièrement intéressée avec les régimes d’Arabie saoudite et du Qatar, régimes qui ont soutenu politiquement et économiquement l’islamisme radical, leur vindicte constante et anxiogène contre les musulmans, qui ne peut que pousser les esprits les plus faibles de cette religion à tomber dans la haine en retour, leurs complicités douteuses — des proches de Marine Le Pen manifestant en 2009 avec Abdelhakim Sefrioui, mis en examen dans l’enquête sur l’attentat de Conflans, ou le directeur du Point — dont un fonds de commerce est la dénonciation de l’islam —, Franz-Olivier Giesbert, présentant en 2014 Tariq Ramadan comme « un grand philosophe international ».
Mais il faut, pour comprendre ce qui se passe et surmonter ces tombereaux de fiel, prendre du champ. Comme je l’ai expliqué dans Tout est prêt pour que tout empire (Seuil, 2017) https://hervekempf.net/Tout-est-pret-pour-que-tout-empire-12-lecons-pour-eviter-la-catastrophe, l’islamisme radical est intimement entremêlé avec l’évolution du capitalisme des quarante dernières années : pour faire pièce à l’invasion soviétique dans les années 1980, les États-Unis ont, par l’intermédiaire de l’Arabie saoudite, armé les factions musulmanes les plus radicales, les aidant à prendre de l’envergure. De surcroît, nonobstant le tournant rigoriste pris par l’Arabie saoudite après l’occupation de La Mecque par des extrémistes musulmans en 1980, les pays occidentaux ont maintenu les meilleurs liens avec ce pays et les autres pétro-monarchies, en raison de leurs fournitures de pétrole, alors qu’ils savaient que ces pays soutenaient le développement d’un islamisme radical. L’invasion criminelle de l’Irak en 2003 par les États-Unis et leurs alliés a encore contribué à jeter de l’huile sur le feu du terrorisme international. Autrement dit, le refus de s’affranchir de la dépendance pétrolière et de mener une vraie politique climatique a conduit les dirigeants occidentaux à fermer les yeux sur ce qui allait devenir, à partir du 11 septembre 2001, un cauchemar.
Il faut cibler les causes du phénomène, à savoir ces alliances coupables et notre dépendance au pétrole qui en est le ressort
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l’islamisme radical, malgré les crimes abominables qu’il peut susciter, est un péril secondaire par rapport à la catastrophe écologique planétaire en cours, et dont les chiens hurlants du moment négligent si opportunément l’existence.
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tout en stimulant le désastre écologique, poursuivent le projet néolibéral de privatisation généralisée et veulent un déploiement illimité des techniques numériques. Comme ce projet est de plus en plus inacceptable, les classes dirigeantes ont choisi d’aller vers des formes de gouvernement toujours plus autoritaires. Elles reprennent aussi sans barguigner les thèmes d’islamisme, de sécurité, d’immigration, pour détourner vers ces boucs émissaires la colère populaire. Le but de la manœuvre est de refouler toute idée de se tourner vers une gauche revigorée qui voudrait s’attaquer à la réforme de la fiscalité des riches, à l’évasion fiscale des multinationales, et entreprendre une politique écologique.
Ce qui se fait ainsi jour est un capitalofascisme, qui abandonne les idéaux républicains de liberté, d’égalité et de fraternité pour maintenir un ordre inégal, destructeur de la biosphère, et écrasant les libertés publiques. Plutôt que de se défendre d’un « islamogauchisme » sans substance réelle https://www.liberation.fr/debats/2020/10/23/en-finir-avec-l-islamo-gauchisme_1803361, le mouvement émancipateur et écologiste doit faire front dans l’unité, et attaquer sans broncher les politiques désastreuses menées par les capitalistes et par leurs laquais.
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Plutôt que le rapport à l’écran, ne devrait-on pas interroger le rapport à la distance ?
... La posture de l’enseignant en ligne ne peut pas être la même qu’en classe « physique ». En ligne, les enfants ne sont pas un public captif, cela a ses avantages, mais aussi ses inconvénients. La place des parents, bien plus présents dans cette école hors des murs, bouscule aussi les habitudes des uns et des autres. Les notions de groupes, mais aussi de présence ou d’absence vont ainsi devoir être ré-interrogées.
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une fois mis en place, non seulement le retour en arrière sera très compliqué, mais les risques de surenchère seront inévitables, à coup de prétendue « intelligence artificielle » ou d’algorithmes étudiant de façon détaillée les comportements des utilisateurs de ces plateformes afin de conseiller en permanence des corrections pédagogiques, mais aussi comportementales.
Comme le démontre Christophe Masutti dans son ouvrage Affaires Privées : Aux sources du capitalisme de surveillance32, la surveillance est un corrélat social. Là où cela peut poser problème, c’est lorsqu’on finit par ne plus penser nos relations sociales autrement que par l’automatisation et la technicisation de la surveillance.
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rares sont les pédagogues qui comprennent comment fonctionnent ces algorithmes, ou par qui et comment ils sont écrits, ni quels sont les bénéfices que l’entreprise qui les a réalisés escompte. S’ils le savaient, je doute qu’ils regarderaient ces applications avec autant d’appétence.
Cela m’amène à une seconde question.
Le numérique étant, qu’on le veuille ou non, omniprésent : quelle place veut-on donner à l’éducation aux médias et à la littératie numérique ?
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s’il y a bien une chose qu’a pu démontrer la crise de la COVID-19, c’est bien que cette littératie était loin d’être un acquis. Non seulement pour les élèves, qu’on présentait souvent comme des digital natives alors qu’il n’en était rien, mais aussi – et surtout – pour les enseignants.
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Tant que les formations au numérique se focaliseront davantage sur les outils, les pratiques, les usages, que sur l’éducation aux technologies en général, et aux médias en particulier, les capacités de littératie numérique stagneront.
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il ne s’agit pas d’un impensé au niveau du ministère – du moins je ne le pense pas – mais bien d’une volonté politique. Former aux outils permet de garder le contrôle ... Si par contre, le monde éducatif reconnaît le caractère ambivalent des outils (toute technologie est un pharmakon35, c’est-à-dire à la fois remède, poison et bouc-émissaire, disait le philosophe Bernard Stiegler, décédé cet été)
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même rapidement formés à cette question, je pense que les enseignants parviendraient rapidement à identifier les valeurs du logiciel libre – « liberté, égalité, fraternité » – et à les mettre en regard de celles des logiciels dits privateurs : aliénation, discrimination, marchandisation.
J’en viens donc à une quatrième question.
L’école doit-elle rester un espace sanctuarisé vis-à-vis de la marchandisation ?
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L’école doit-elle accompagner les élèves à faire société ? Ou doit-elle exclusivement les préparer à un emploi ?
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comme l’indique Nico Hirtt dans son ouvrage L’école prostitué : L’offensive des entreprises sur l’enseignement37, le numérique à l’école peut alors servir de cheval de Troie afin de faciliter l’introduction de concepts néo-libéraux tels que « l’employabilité ».
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se dépêtrer d’une vision « solutionniste » ne servant que des intérêts privés et non l’intérêt général.
Pierre-Yves Gosset, co-directeur et délégué général de l’association Framasoft (texte sous licence Creative Commons BY39)
Image d’illustration : école Arménienne équipée d’ordinateurs du projet (libre) One Laptop Per Child
Classé dans : Éducation, Framasoft, Internet et société, Libr'en Vracconfinement, école, Éducation, EducationNationale, Framasoft, Histoire, Libre, Microsoft, RezoTIC
Ndlr :
- ne surtout pas rater la lecture du début qui retrace l'histoire de Framasoft.
- ce billet est UNE RÉFÉRENCE à valoriser ACT
- Enfin, sa thèse (former des citoyens émancipés du 21è siècle) est indispensable pour maintenir à moins de 2°C le réchauffement climatique notamment PLPDL ACT
ALORS TU TE CROIS LIBRE DE FAIRE CE QUE TU VEUX ? - •20 sept. 2020 / Tatiana Ventôse
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Indice : non.
(Et ta liberté individuelle n'est PAS un argument).
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Les géants de la Silicon Valley – Google, Apple, Facebook, Amazon, et Microsoft – sont confrontés depuis quelques mois à des grèves et des pétitions émanant de leurs propres salariés, à des appels au démantèlement lancés par des élus du Congrès, à des amendes en cascade dans plusieurs pays… Certains se prennent à rêver de la « fin » des Gafam.
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Un « mouvement social » inédit chez les cols blancs
... tentatives de syndicalisation. La Tech Workers Coalition https://techworkerscoalition.org/ veut par exemple fédérer cadres et employés au sein d’un même collectif.
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L’arrivée au pouvoir de Donald Trump a marqué une première rupture. Sa politique anti-immigrés a heurté la Silicon Valley et son armée d’ingénieurs d’origine étrangère. « Cela a été un choc moral, assure Olivier Alexandre. Ces gens qui s’intéressaient peu à la politique nationale ont été confrontés à ses dures réalités : certains se sont retrouvés expulsés. » Par ailleurs, les scandales impliquant les géants de la tech (comme Cambridge Analytica) ont mis à mal l’idéalisme de salariés convaincus d’œuvrer au bien de l’humanité
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Il faudrait que cette révolte de l’intérieur soit épaulée par l’ensemble de la société civile, c’est-à-dire par les utilisateurs des Gafam. Et que les États jouent, enfin, leur rôle ! »
Menaces de régulations étatiques
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L’urgence de développer et s’approprier des alternatives aux Gafam
Historien des sciences et acteur du logiciel libre, Christophe Masutti réclame d’agir sans attendre ... inscrire dans les appels d’offre la préférence pour des logiciels libres et/ou en open source (dont le code source est ouvert). » ... pour une révolution culturelle : « Nous avons besoin d’une culture du numérique qui soit suffisamment mature dans la population pour ne plus dépendre de services qui font un usage déloyal des données et conforment les usages. Ce qu’on appelle le capitalisme de surveillance, au-delà de l’asservissement économique, crée aussi une dépendance numérique. » ... pour les militants du numérique, démanteler les géants de la Silicon Valley ne suffira pas. L’émancipation des utilisateurs suppose l’essor des alternatives aux Gafam : réseaux sociaux décentralisés, logiciels libres, ou encore moteurs de recherche respectueux de la vie privée. Pour la plupart, ces alternatives existent déjà. il reste à les promouvoir.
Alexis Moreau
Tags Multinationales Surveillance et biométrie
L’activiste Juliette Rousseau parle des limites de la non-violence, de son attachement à la Zad de Notre-Dame-des-Landes, et des nécessaires solidarités entre féministes, antiracistes, écologistes... Et rappelle la « sacrée dose d’amour » qui rend le combat et la joie possibles.
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autrice de Lutter ensemble. Pour de nouvelles complicités politiques (Éd. Cambourakis, 2018) et ancienne porte-parole de la Coalition climat 21, collectif de la société civile créé en 2014 pour préparer la Cop 21. Elle est aussi membre du conseil d’administration d’Attac.
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a grandi À Martigné-Ferchaud, en Bretagne. Cette commune enclavée est la plus pauvre d’Ille-et-Vilaine. De plus en plus de familles monoparentales y arrivent par dépit, attirées par les loyers peu chers. C’est une campagne très endommagée par l’agriculture conventionnelle.
J’y suis très attachée. Mes parents, soixante-huitards, s’y sont installés à la fin des années 1970 pour expérimenter un mode de vie plus autonome. C’était, avec le recul, une démarche peu politique : une envie de travailler moins, de cultiver ses légumes, d’avoir des animaux mais ils n’étaient pas tellement engagés dans des luttes et peu en lien avec le territoire. Ils ont vécu en communauté un moment et, quand je suis née, ils commençaient à rentrer dans le moule.
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Les Gilets jaunes se sont mobilisés à partir de leur expérience du quotidien, parce qu’ils n’acceptaient plus ce qui se passait dans leur vie.
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La lutte a été gagnée parce que toutes ses composantes, toutes les façons de lutter étaient là et ont cohabité, même si cela ne s’est pas fait sans difficultés.
Après la Cop 21, vous vous êtes vous-même tournée vers Notre-Dame-des-Landes...
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organisation des luttes sous l’angle des rapports de domination
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l’écoféminisme, avec des amies comme Jade Lindgaard, Laurence Marty, Isabelle Cambourakis ou encore Émilie Hache. L’écoféminisme m’a permis de considérer que le féminisme pouvait être un terrain de lutte. Il a été un outil dans ma réflexion sur l’imbrication des dominations, de la dichotomie nature-culture et du patriarcat. Ça a aussi été pour moi une façon de me situer en tant que femme dans les luttes écolos. De dire que ce que je vis au quotidien en tant que femme, les conditions faites aux femmes dans ce monde, ne sont pas dissociables de la lutte qu’on mène pour l’écologie, tout cela tient de l’écrasement et de l’annihilation du vivant.
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se reconnaître mutuellement, et quand on est d’une lutte plus visible, partager cette visibilité avec d’autres. Après il y a évidemment la solidarité concrète. Pour ce qui est de la répression par exemple, des centaines et des centaines de personnes ont été jugées en comparution immédiate dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes. Elles ont été beaucoup moins visibles que celles qui ont perdu un œil ou une main. Or, elles ont aussi besoin d’un accompagnement pour trouver un avocat, d’argent pour le payer, ainsi que d’éventuelles amendes… C’est aussi le cas de nombreux collectifs Vérité et Justice à travers le pays, tous appellent au soutien du mouvement social, et certains souffrent beaucoup d’être tenus dans l’invisibilité.
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plus de complicité interpersonnelle, comme organiser des actions ensemble et assumer de prendre des risques, ce qui ne peut venir que dans un second temps.
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Il y a un enjeu très fort à s’opposer aux multiples systèmes d’oppression, et à ne jamais oublier qu’ils se renforcent les uns les autres. On peut débattre pour savoir qui du capitalisme, du colonialisme ou du patriarcat a engendré les autres. Mais négliger de les voir dans l’ensemble pour ne s’intéresser qu’à un seul revient à perdre à la fin. Il suffit de voir comment le féminisme ou l’écologie peuvent être repris à leur compte par des groupes ouvertement racistes et réactionnaires. Il nous faut construire des espaces de lutte et des solidarités politiques qui reflètent cette conscience des multiples dominations. Je ne crois pas qu’on puisse attaquer l’ensemble du système depuis une seule position, mais que nous devons nous lier pour l’attaquer ensemble depuis nos différentes positions.
Il vaut mieux ne pas essayer d’aller soutenir les autres si on n’en est pas convaincu et qu’on est dans une logique universaliste – cette tendance extrêmement forte dans le mouvement social en France à être persuadé que partant d’où on part, on est en capacité d’avoir une lecture globale de ce qui se passe dans le monde, de ce qu’il faudrait faire en matière de lutte et de ce à quoi ressemblerait l’émancipation.
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ces espaces ont compris la question des oppressions. Parmi les personnes les plus marginalisées se trouvent celles qui ont l’intérêt le plus fort et le plus immédiat à changer la société et en ont souvent une lecture plus fine que les personnes en position de centralité.
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rompre, dans nos façons de lutter et de vivre, la dichotomie entre espace public et espace privé. D’amener plus de justice, d’autonomie et d’émancipation dans les communautés humaines et les territoires que nous habitons. À travers les luttes, j’ai côtoyé des personnes qui subissent des choses très difficiles : homophobie, transphobie, racisme, violences des frontières et de la police, violences sexuelles… C’est pourtant dans ces espaces-là que j’ai trouvé le plus de joie.
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Sur les mêmes thèmes Culture et idées Luttes
Lire aussi : Jade Lindgaard : « Un journalisme de transformation sociale me paraît vital » https://reporterre.net/Jade-Lindgaard-Un-journalisme-de-transformation-sociale-me-parait-vital
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Une conférence qui s'est déroulée lors des AMFiS2019 avec Henri Peña-Ruiz (philosophe)
Catégorie Actualités et politique 48 commentaires
Wib il y a 5 jours
Soutien indéfectible au camarade Peña-Ruiz.
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Cette conférence s'est déroulée lors des AMFiS 2019 avec les membres du pôle militer sans tracts.
Catégorie Actualités et politique 20 commentaires
Transcription : ... travailler le conflit ... processus d'émancipation ...
En 1919, Emma Goldman faisait partie, selon le FBI, « des plus dangereux anarchistes d’Amérique ». Enfin traduits intégralement en français, ses mémoires, « Vivre ma vie. Une anarchiste au temps des révolutions », sont l’occasion de dépasser les clichés sur l’anarchisme.
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« Mon bel idéal, c’est la liberté, le droit de s’exprimer pour chacun, et pour tous le droit de jouir de belles choses »
À la suite de son départ épique de Russie, fin 1921, et dans l’impossibilité de retourner aux États-Unis — considérée comme « dangereuse », elle en fut expulsée en 1919 pour son engagement contre la conscription, au nom de « la liberté de conscience » —, elle se retrouva apatride. Elle erra alors de l’Allemagne à l’Angleterre, pays dont elle connaissait la langue, dans l’attente d’un visa pour s’installer. Elle trouva finalement refuge en France, « berceau de l’anarchisme », et y rédigea ses mémoires, de 1928 à 1930. Elle mourut en 1940, à Toronto, non sans avoir apporté un soutien ardent aux républicains espagnols et aux prisonniers politiques en Russie.
... stratégie double. D’un côté, les « manifestes enflammés », les « meetings monstres », « petites fêtes », et autres caisses de soutien aux victimes de la « terrible guerre de classes ». Comme Louise Michel, cette « femme merveilleuse » qu’elle rencontra à Londres, Emma Goldman appela le peuple « mourant de faim » à faire respecter sa souveraineté par un État « indifférent » :
Vous tous, hommes et femmes, ne voyez-vous pas que l’État (…) vous broie pour préserver la classe dominante, vos maîtres ? (…) Alors, allez manifester devant le palais des riches, exigez du travail. S’ils ne vous en donnent pas, exigez du pain. S’ils vous refusent les deux, prenez le pain. C’est votre droit le plus sacré ! »
Elle le paya d’un an de prison.
De l’autre, à une époque où ni la liberté syndicale ni la liberté d’expression n’étaient garanties, elle multiplia les prises de position publiques pour soutenir, notamment, « le droit des travailleurs à l’autodéfense » et encourager l’expérimentation collective, convaincue qu’une véritable révolution sociale ne peut advenir que « par la base ». Ce à quoi font écho les expériences de municipalisme libertaire tentées aujourd’hui https://reporterre.net/Le-municipalisme-est-l-avenir-des-Gilets-jaunes. Emma Goldman s’employa par ailleurs à déjouer la « morale mesquine », cause de « grandes souffrances » et d’entrave à l’épanouissement individuel : défense de la contraception, dénonciation de l’ostracisme à l’égard des homosexuels, etc. Elle fut sans fin sur la corde raide entre émancipation individuelle et émancipation collective, les deux versants du projet de refondation sociale anarchiste.
Vivre ma vie. Une anarchiste au temps des révolutions, d’Emma Goldman, traduction Laure Batier et Jacqueline Reuss, éditions L’Échappée, novembre 2018, 1.104 p., 29,90 €.
Lancé en mars 2012, ce site s’est constitué autour de personnes investies pour la plupart dans le Collectif Vérité & Justice pour Jamal, du nom de Jamal Ghermaoui (Ayr), habitant de la cité du Luth à Gennevilliers, tué en octobre 2011 par des surveillants de la prison de Nanterre.
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Convaincu-e-s que le meurtre de Jamal était révélateur de tensions politiques, sociales et raciales (incarcération de masse, violences policières, racisme, chômage, programmes de « rénovation urbaine », clientélisme et paternalisme politiques, etc.), nous avons au fur et à mesure élargi les thématiques abordées sur le site.
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bâtir avec vous des outils d’émancipation, d’empowerment et d’autonomie.
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Des outils d’autonomie, enfin, qui préconisent une approche globale des problèmes, avec le souci constant de s’organiser et d’agir localement.
Cela, pour que nous puissions bâtir ensemble le futur que nous imaginons.
L’équipe éditoriale – Septembre 2016
Achetons les terres de notre émancipation
Face à l'effondrement en cours, la Suite du Monde acquiert puis libère des terres agricoles et biens immobiliers afin d’y développer des projets liés à l’habitat, la production agricole, l'énergie, l'organisation communaliste, l’événementiel, l’éducation, ou toute activité permettant davantage d’autonomie. Elle multiplie les activités de recherche, d'expérimentation et de conseil afin de rendre multipliables ces lieux, connectés entre-eux.
Dans le Périgord vert, quelques voisin.e.s et ami.e.s en action ces dernières années.
Chantier des Earthships de Champs-Romain, mené par Manal.
HABITER
Favoriser les alternatives économiques, sociales et écologiques sur les territoires
COOPÉRER
Blockchain et outils communs
Capitalisation de la SAS
1 décembre 2018
Première levée de fonds de 150k€ pour 20% du capital. 50% des fonds levés sont investis afin d'acquérir les premiers terrains et 50% en salaires, infrastructures et développements
2 mai-juin 2019
Seconde levée de fonds de 1,5M€ à 2M€ pour 20% du capital. 50% des fonds sont mobilisés afin d'acquérir du foncier, 50% en salaires, infrastructures et développements
3 2020
Objectif d'une cinquantaine de Commune Imaginées fédérées, levée de fonds (STO/ICO) de plusieurs millions traduisant la décentralisation et la tokenisation de la Suite du Monde
4 DAO
Chacune des Communes porte son propre développement et bénéficie d’outils, monnaies et services communs. La Suite du Monde se concentre sur la multiplication des lieux et des liens entre-eux.
DAO
Nous intégrons les meilleurs outils afin de permettre une organisation autonome et décentralisée des lieux, habitats, produits et services, tels qu'Aragon, DAOstack, Osmose - entre autres amis.
Contact* :
24360 Saint Barthélémy de Bussiere 0617266440 info@lasuitedumonde.com
Présentation Découvrir Comprendre Lutter Discuter Raconter Sentir Relier
Tenir tête, fédérer, amorcer
Ballast est une revue, créée en novembre 2014, d’une quarantaine de militants/bénévoles (de France et de Belgique), indépendante de tout groupe de presse et parti politique. Sans publicité, elle est disponible en librairie ; le site est quant à lui alimenté chaque semaine en articles et entretiens inédits et autonomes.
Casser les vases clos, ouvrir les petites cases. Faire se croiser les mouvements d’émancipation : les espaces critiques ont l’art des querelles intestines — guéguerres de clans, vanités de chapelles, puretés de papier. Mêler la « pensée » et le ras de terre, l’analyse et le plan serré sur l’ordinaire. Tramer théorie et reportage, économie et musique, philosophie et poésie. Faire front, contre les puissants, les bien pourvus, les dominants. Chercher les mots et les pratiques à même d’articuler, tant bien que mal, les identités contestatrices fragmentées.
Nous sommes, partageux de tout poil, les premiers à n’être pas toujours d’accord avec nous-mêmes ; nous n’en aimons pas moins nous asseoir à la même table, avec nos étiquettes, nos stratégies ou nos partis désaccordés, pour tenter de la renverser ensuite — et ensemble.
Ballast entend être une boîte à outils, sans jargon inutile ni folklore d’initiés, et s’adresser à tous ceux, têtes dures ou seulement curieuses, activistes aguerris ou simples passants, qui ne peuvent se conformer au cours des choses.
Nos auteur.e.s
Lire Ballast Debout (français, anglais, espagnol, italien — avril 2016)
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Nos valeurs
L’objectif d’un atelier Saisir n’est ni de mettre tout le monde d’accord, ni de rétablir une hypothétique lecture objective des faits.
C’est un échange horizontal, qui se nourrit des expériences, des connaissances, des lacunes et contre-sens de chacun pour améliorer notre compréhension de l’actualité et de la place qu’on y occupe en tant que citoyen.
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A l’occasion de ses dix ans, l’Observatoire International de la Gratuité et ses 5000 coopérateurs lancent une grande campagne en faveur de la gratuité des services publics. Cette campagne, menée en trois temps, devrait permettre de mettre la gratuité au cœur des prochaines élections municipales : l’OIG publie, le 5 septembre, sous la signature de son directeur Paul Ariès, le livre-Manifeste Gratuité vs capitalisme (Editions Larousse), véritable bible des expériences de gratuité, une pétition nationale en faveur de la gratuité suivra en octobre, cette campagne débouchera sur la tenue à Lyon, début 2019, du IIe Forum international de la gratuité des services publics en présence de dirigeants des forces des gauches et de l’écologie, des collectifs luttant pour la gratuité et en partenariat avec des mouvements comme l’OMOS, l’ACU, Le Grand soir !
Défendre et étendre la sphère de la gratuité est au cœur d’une stratégie d’émancipation à la hauteur de la crise systémique, une façon de renouer avec la perspective éco-socialiste à partir de nos territoires.
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trois grands principes.
1) Premier principe : la gratuité n’a pas vocation à demeurer une exception face au marché. La gratuité ne relève pas de ce qui assure la survie et que le capitalisme n’assume pas. La gratuité de l’eau vitale, comme le propose la Fondation France-Libertés - Danielle Mitterrand est essentielle mais chaque collectivité peut décider de commencer sa longue marche vers une civilisation de la gratuité par d’autres choix. Nous appelons à constituer des îlots de gratuité qui deviendront des archipels puis des continents et enfin un nouveau monde accueillant bientôt dix milliards d’humains.
2) Deuxième principe : si tous les domaines de l’existence peuvent devenir gratuits, tout ne peut être gratuit dans chacun des domaines, c’est pourquoi nous proposons un nouveau paradigme « gratuité du bon usage face au renchérissement du mésusage ». Un exemple : pourquoi payer son eau le même prix pour faire son ménage et remplir sa piscine ? Ce qui vaut pour l’eau vaut naturellement pour l’ensemble des services publics et des biens communs !
3) Troisième principe : ce long chemin vers une civilisation de la gratuité ne consiste pas à rendre gratuits les services et produits existants mais à profiter du passage à la gratuité pour transformer ces produits et services et leur donner une valeur-ajoutée sociale, écologique et démocratique. La gratuité des cantines scolaires, comme en Suède, est ainsi la condition pour avancer vers une alimentation relocalisée, en harmonie avec les saisons, moins gourmande en eau, moins carnée, bio, etc. La gratuité des médiathèques multiplie, certes, le nombre d’abonnés, notamment au sein des milieux populaires, mais se traduit par une diminution du nombre de livres/DVD empruntés. Cette mutation très rapide est le signe que les adhérents des médiathèques gratuites ne sont déjà plus des consommateurs (en voulant pour leur argent) mais des usagers davantage maîtres de leurs usages.
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La menace d’effondrement écologique oblige à passer d’une gratuité d’accompagnement du système (cette gratuité pour les seuls « naufragés » qui ne va jamais sans condescendance ni flicage) à une gratuité d’émancipation. Ce qui est beau avec l’école publique c’est qu’on ne demande pas à l’enfant s’il est gosse de pauvres ou de riches, pourquoi ce qui reste encore vrai pour l’école ou la santé ne pourrait-il pas l’être pour les autres piliers de l’existence comme le logement ou l’alimentation ?
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La gratuité est du côté du Grand désir de vivre (Gilles Deleuze). La gratuité n’est pas une machine à réprimer des besoins mais à satisfaire des droits !
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Au programme de L'Autre 20h ce soir, présenté par Dolores Bakèla :
▶️ SUR LE VIF - ENTRETIEN EXCLUSIF AVEC CHARLES AZNAVOUR, PAR SERGE GARDE
Le documentariste Serge Garde a confié au Média une interview exclusive avec Charles Aznavour, enregistrée 1987. Nous en diffusons ce soir un extrait.
▶️ L'ENFUMAGE ÉCO - UN BUDGET POUR LES CLASSES MOYENNES : MON OEIL !
Par Franck Dedieu, professeur en économie.
▶️ LA GRANDE H. - UNE HISTOIRE POPULAIRE DE LA FRANCE, GÉRARD NOIRIEL
Découvrez la nouvelle émission de Julien Théry. Pour la première, il reçoit Gérard Noiriel à propos de son dernier ouvrage : « *Une histoire populaire de la France, de la guerre de Cent Ans à nos jours** ».
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Actualités et politique
9 commentaires
Mahen Ounet
il y a 48 minutes (modifié)
J'adore la chronique éco. Pour être plus complet, il serait intéressant de préciser les budgets qui ont augmenté, et les possibles répercussions de la suppression de la TH. (car je suppose que plein de gens sont contents de cela).
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Olivier Frering
il y a 1 heure
Continuez le rodage du nouveau journal est en bonne voie.
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Franc SERRES
il y a 21 minutes (modifié)
Pour la grande H, vivement l'histoire des religions avec «Avant les dieux la mère universelle» de Françoise Gange qui explique comment la première guerre mondiale contre la forme collectiviste (prouvée en biologie avec la génétique) commence il y a 5 000 avec un texte «l'épopée de gilgamesh». Puis passage d'un dieux féminin vers un dieu monothéiste machiste et dominateur grâce au polythéisme. Et l'histoire depuis 5 000 nous apprend le capitalisme de la subordination des humains par des hommes (Force armée, policière et réglementaire individualisée. Subordination individualisée par la croyances théologiques et idéologiques. Gouvernances et contrôle des décisions individualisée par les structures pyramidales. Possession et manipulation de l'information et de l'éducation individualisée, soit la propagande. Possessions individualisées des individus, de leur travail, des ressources et des biens par des contrats. Possession et contrôle des échanges individualisée par la monnaie ou les monopôles, etc.)…
Pour le Monde musulman il faut absolument lire «Le pacte de NADJD» de Hamadi Redissi pour comprendre le fascisme au travers de la religion et ses rîtes comme le voile…
ndlr :
identité nationale /Sarkozy -> effet de diversion
/convergence des luttes manque des analyses sur comment faire ?
/pédagogie rationnaliste richard Rorty (contingence, ironie & solidarité) philosophe engagé
/émancipation=> prise de distance /TdM ACT
Dans Situation de l’écrivain en 1947, l’expérience-limite de la torture comme situation extrême révèle l’humanité de l’homme comme « fin en soi ». Pour Sartre, il revient à tout homme de faire advenir cette humanité – c’est-à-dire de se faire homme –, au mépris de ses intérêts en tant qu’être vivant – c’est-à-dire au prix de sa vie. Poser en soi-même l’humanité comme fin en soi, c’est poser tout homme comme fin en soi. Cette exigence d’universalisation de l’expérience singulière de la condition humaine justifie l’orientation politique des dernières pages de l’essai de Sartre : la littérature des situations extrêmes doit être une « littérature de la Praxis » travaillant à l’émancipation du genre humain, c’est-à-dire de tous les hommes considérés comme fin en soi. Une telle émancipation s’adresse en premier lieu au peuple des opprimés, c’est-à-dire à la classe ouvrière traitée dans son ensemble comme simple « moyen » par le système d’exploitation capitaliste. Une fois posée cette exigence pratique, le premier problème que rencontre Sartre (et le seul qui nous intéresse ici) consiste à expliquer dans quelle mesure la littérature peut avoir un rôle à jouer dans cette œuvre d’émancipation politique.
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.1. Les Lettres et la Liberté : l’alpha-bête humaine
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.3. La belle nature et la « belle âme »
Poser l’existence de tous les existants comme fin en soi témoigne, il faut bien l’avouer, d’une lecture hérétique des Fondements de la Métaphysique des mœurs. Dans l’orthodoxie du texte kantien, un homme n’a pas le droit moral d’attenter à sa vie : il doit respecter sa propre personne comme un être raisonnable dont il ne peut disposer parce qu’il est une fin en soi.
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.5. Vers une écologie du récit
Le conflit semble irrémédiable entre les fins de la Cité et les fins de la Planète. La condition humaine, climatisée à outrance à la fois dans ses modes de vie et dans ses modes de pensée, dépense toujours plus d’énergie à isoler son destin. Son rêve d’autonomie et la maintenance de sa liberté on atteint un coût intenable pour la condition terrestre. Les stratèges de la Soft Ecology et de l’économie durable prétendent résoudre le problème sans s’attaquer à son principe. Leur mauvaise foi homéopathique déguise le mal en remède : le recyclage sanctifie la production de déchets ; l’économie durable acquitte la croissance et le productivisme ; consommer mieux nous disculpe de consommer toujours plus. Ce type de « minimum rethink » (Val Plumwood) est un argument paresseux : reprogrammons l’apocalypse ; laissons-nous un jour de plus pour nous décider à y réfléchir ; mais pas aujourd’hui : c’est le soldes ! Pas aujourd’hui : j’ai Crossfit ! Pas aujourd’hui : Netflix lance sa nouvelle série ! Suave igne magno… Nous vivons aux derniers étages d’une tour si vertigineuse que nous suivons sur nos écrans, sans nous sentir concernés, l’incendie qui se déchaîne dans les étages inférieurs.
Notre liberté, nos modes de vie sont imprescriptibles. Entre la condition humaine et la condition terrestre, la rupture est consommée, mais les périls qui menacent change ce divorce en antinomie : nous voulons en même temps rester libres et rester en vie, mais les deux se contredisent. C’est ce que Gregory Bateson appelait une double entrave (double bind) et c’est sur le titre de son recueil d’articles (Vers une écologie de l’esprit, 1977) que je calque la notion d’une « écologie du récit ». La théorie de l’esprit ébauchée par Bateson, inscrite au sein de recherches plus larges sur l’anthropologie de la relation, tente de repenser le monisme conscientiste dans le cadre d’une écologie des idées.
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La République terrestre est l’horizon politique de l’écologie littéraire. Les nouveaux types de récit qu’elle doit définir et classer selon le genre et l’espèce composeront l’immense brouillon d’une Constitution planétaire.
• Sartre, Qu’est-ce que la littérature ?, Folio essais.
• Kant, Fondements de la Métaphysique des mœurs, trad. Victor Delbos, Delagrave, 1985.
• Kant, Critique de la faculté de juger, traduction Alexis Philonenko, Vrin, 1984.
Publié dans Ecocritik et tagué anthropocène, écocriticism, écocritique, écologie du récit, Critique de la faculté de juger, Diacritik, double bind, Ecocritik, Fondements de la métaphysique des mœurs, Gregory Bateson, Jean-Christophe Cavallin, jugement de goût, Kant, lecture, Reich der Zwecke, Sartre, Situation de l’écrivain en 1947, Val Plumwood, Vers une écologie de l’esprit.
intervenant à l’ENGAGE University, est un chercheur en biologie synthétique. Il est aujourd’hui un entrepreneur et un porte-parole reconnu pour la création d’écosystèmes scientifiques et d’innovation ouverts, inclusifs et collaboratifs, convaincu qu’il n’y a pas de monopole sur les grandes idées.
Nouveau projet, Just One Giant Lab (JOGL).
Il y a 7 ans, alors encore jeune chercheur académique en biologie synthétique, je montais un des premiers biohackerspaces au monde, La Paillasse, dans le but d’expérimenter sur ce que peut être un laboratoire ouvert de recherche à l’ère du numérique, du prototypage rapide et des communautés. Mon objectif n’a pas changé, mais alors que La Paillasse s’est révélée être une partie de la solution, sa capacité d’action reste locale. L’enjeu sur le long terme est de développer une véritable alternative ouverte et inclusive au modèle académique de la recherche, autant au niveau local que global, qu’elle soit créatrice de connaissance ou d’innovation.
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Toutes les avancées scientifiques et technologiques évoquées précédemment n’auront que peu d’effet positif si nos sociétés les encadrent mal et laissent peu de place à l’émancipation intellectuelle et civique.
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Le numérique a considérablement élargi les moyens d’émancipation intellectuelle et sociale à ceux qui le souhaitent. Associé à une capacité naturelle humaine à s’engager dans de la désobéissance civile, nous allons vers une société probablement plus instable mais plus alerte. Et cela tant que nous n’aurons pas implémenter des alternatives à nos modèles d’intégration, d’équité des chances, de gouvernance et de consommation non-durable de ressources naturelles. Notre monde est en mouvement, c’est suffisant pour espérer. Maintenant espérer ne suffit pas, il faut agir ! Et les moyens ne manquent pas.