Connu / TG le 19/04/23 à 11:21
Mégabassines, la guerre de l’eau Enquête - 142 commentaires
Mediapart a enquêté sur les douze agriculteurs directement raccordés à la mégabassine de Sainte-Soline. Ces exploitants, qui possèdent de grandes surfaces, veulent coûte que coûte maintenir leurs rendements, en répondant aux exigences de l’agro-industrie.
Vue aérienne de la mégabassine en cours de construction à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), le 11 avril 2023. © Photo Damien Meyer / AFP
« Nous faisons face à une opacité totale quant au projet », se désole Julien Le Guet, figure de la contestation antibassine. Membre du comité scientifique qui accompagne le suivi du protocole scellant la création de la retenue de Sainte-Soline, le chercheur Vincent Bretagnolle confirme : « Concernant les exploitants connectés à cette bassine, un diagnostic a été réalisé, mais il n’a pas été communiqué au comité scientifique. Nous ne savons pas ce que cultivent aujourd’hui ces irrigants. Seule la Coop de l’eau 79 a ces données… »
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Des exploitations sous perfusion d’argent public
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les douze agriculteurs connectés à la mégabassine ont une exploitation qui mesure en moyenne 147 hectares. Des tailles d’exploitation plus grandes que la moyenne française, estimée à 69 hectares, et à la moyenne du département, qui est de 89 hectares.
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Sept des douze agriculteurs investis dans la mégabassine de Sainte-Soline sont des céréaliers. Les cinq autres sont éleveurs bovins, caprins ou ovins.
... Aucune en agriculture biologique ... l’objectif de réduction de 50 % des pesticides ne sera pas tenu ... Seuls quatre agriculteurs sur douze, à l’instar de Jany Bordevaire, éleveur de vaches à viande, se sont exprimés dans les médias ... le bénéficiaire du projet Emmanuel Villeneuve
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Aucune mention n’est faite durant ces interventions médiatiques que Jany Bordevaire est le deuxième adjoint au maire de Sainte-Soline. Ou qu’Emmanuel Villeneuve est élu à la chambre d’agriculture des Deux-Sèvres, mais aussi administrateur à la fois d’Océalia, un géant agro-industriel de l’ouest de la France qui a en 2022 engrangé plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires, et d’une de ses filiales, Alicoop, importante coopérative de nutrition animale.
De l’eau pour maintenir les rendements
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irriguer une surface totale de 847 hectares – l’équivalent de 1 186 terrains de football.
En croisant les futurs points de livraison d’eau connectés à la mégabassine et des bases de données géographiques agricoles de 2020 et 2021, Mediapart a estimé, sur les parcelles dotées prochainement d’une pompe à eau, qu’environ 30 % d’entre elles comportaient du maïs et que deux tiers des parcelles étaient occupées par du blé tendre d’hiver, en rotation avec d’autres cultures notamment du pois et de l’orge – sachant que de ces points de livraison d’eau pourront être tirés des tuyaux pour irriguer d’autres parcelles.
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Porte-parole de la Confédération paysanne des Deux-Sèvres, l’éleveur Benoît Jaumet explique pourquoi ce blé tendre pourrait être irrigué à Saint-Soline. Il précise que l’agro-industrie impose pour ce type de blé une haute teneur en protéines pour être vendu au meilleur prix sur les marchés français et internationaux ... épandent du nitrate ... le blé peut mourir d’overdose d’engrais ... l’eau stockée par la mégabassine de Sainte-Soline servira à répondre aux exigences du marché.
La rentabilité comme boussole
... ils nourrissent avant tout leur portefeuille ...
Connu / TG le 12/04/23 à 19:27
Pour la première fois deux enquêtes judiciaires ont été ouvertes contre des manifestants, sur foi de produit ...
Temps de lecture : 6 minutes - #Justice #Police #Surveillance
Deux personnes ont été placées en garde à vue après un contrôle à la lampe UV et la découverte sur elles de « traces criminalistiques » à base d’ADN de synthèse, projeté par les gendarmes sur les manifestants. Une nouvelle technologie qui déclenche, pour la première fois, des poursuites judiciaires. Et pose la question du cadre légal.
Connu / TG le 08/04/23 à 09:11 revu à https://mastodon.top/@gbdc@mamot.fr/110216355756035394
Durée de lecture : 9 minutes - Clés : Luttes Mégabassines
15 jours après la manifestation à Sainte-Soline, de nombreux manifestants gardent des séquelles de la répression policière. Des « traumatisés » qui souffrent de blessures physiques mais aussi psychologiques.
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Connu / TG le 10/04/23 à 15:08
Après la manifestation du 25 mars à Sainte-Soline, la bataille autour de la construction de cette mégabassine ...
Connu / TG le 04/04/23 à 23:09
Le projet de méga-bassine à Sainte-Soline est le symbole d'une nouvelle guerre pour le partage des ressources hydriques. Le 25 mars 2023, la Confédération ...
Connu / TG le 02/04/23 à 21:06
france-2 Magazines 1 h 11 min Français tous publics Vidéo sous-titré
Disponible jusqu'au 13/04/24
Le mouvement social contre la réforme des retraites s'enflamme. Les manifestations s'enchaînent et la violence explose. Pendant des décennies, le "maintien de l'ordre à la française" était considéré un modèle. Aujourd'hui il est pointé du doigt jusqu'à l'ONU. "Complément d'enquête" s'est rendu à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, théâtre d'une bataille qui a tourné au drame. Lors d'un rassemblement interdit contre les méga-bassines, plus de 3000 gendarmes sont intervenus pour arrêter des militants "venus pour faire la guerre" selon les mots du président de la République. Bilan : 47 fonctionnaires ont été touchés selon la Gendarmerie nationale. Côté manifestants, les organisateurs ont dénombré 200 blessés dont deux dans le coma. Désormais, chaque opération de maintien de l'ordre, ou presque, soulève son lot de questions et d'accusations.
Présenté par : Tristan Waleckx
Maison de production : France 2 / France 2 (FR2)
Complété par une dépêche AFP fort instructive.
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Sainte-Soline: un reportage contredit la version officielle sur les violences
- Bordeaux, 7 avr 2023 (AFP) - Un reportage diffusé jeudi soir sur France 2 contredit la version des autorités sur les affrontements survenus le 25 mars à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), où les forces de l'ordre n'auraient fait que répliquer aux violences de certains manifestants.
- Ce reportage réalisé pour l'émission "Complément d'enquête" montre que de premiers tirs de gaz lacrymogènes ont été effectués pour disperser le cortège jugé le plus radical à 12H17.
- Or, selon la chronologie officielle, les affrontements entre manifestants radicaux et forces de l'ordre n'ont commencé qu'à 13H05, avec "jets de cocktails Molotov et tirs de mortier d'artifice sur la gendarmerie", selon un rapport remis au ministère de l'Intérieur par le patron de la gendarmerie nationale.
- "Les policiers et gendarmes ne font que répliquer à des gens qui sont violents. Ce ne sont jamais eux qui, en premier, iraient dans les rues à Sainte-Soline, trouveraient des personnes dans un champ et les attaqueraient", a affirmé mercredi le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, lors de son audition par la Commission des lois sur la gestion du maintien de l'ordre.
- Dans le reportage de Complément d'enquête, le colonel dirigeant les opérations autour de la retenue d'eau de Sainte-Soline, contestée par les manifestants, distingue clairement un cortège composé d'"ultras" et un autre
"plutôt familial". - A 12H17, l'officier ordonne à des gendarmes montés sur des quads d'effectuer des "tirs de dispersion" sur le premier cortège, qui se trouve encore à un kilomètre de la bassine. "Ce sont les premières grenades lacrymogènes de la journée", affirment les journalistes de France 2, dont les images ne montrent alors aucune violence venue des manifestants.
- Une demi-heure plus tard, le cortège jugé pacifique arrive aux abords de la réserve d'eau. Le colonel ordonne à nouveau d'effectuer des "tirs de dispersion" sur l'autre cortège jugé plus violent.
- Mais les gendarmes se trompent de cible: les quads s'arrêtent à hauteur du premier cortège et les grenades lacrymogènes fusent. "Et putain, mais ils tirent ! Ils sont cons ou quoi?", lance l'officier devant la caméra. "C'était pas le bon cortège?", lui demande un journaliste. "Non", répond le colonel.
- Il est alors 12H48. Selon des journalistes de l'AFP présents sur les lieux, ces tirs sur le cortège pacifique ont déclenché les affrontements. Ils ont fait 47 blessés côté gendarmes, selon le parquet, et 200, dont 40 graves, côté manifestants - dont un reste entre la vie et la mort-, selon les organisateurs.
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A elle seule, la journée du 25 mars 2023 cristallise toutes les polémiques sur le maintien de l'ordre. A Sainte-Soline ...
Connu / TG le 07/04/23 à 07:57
Nous nous soulevons, chacun.e depuis notre endroit, chacun.e à notre manière. Le mouvement des Soulèvements de la Terre ne peut pas être dissout car il est multiple et vivant. On ne dissout pas un mouvement, on ne dissout pas une révolte.
Nous appelons toutes et tous à nous rejoindre pour rendre caduque cette tentative d’étouffement. Nous sommes, toutes et tous ensemble, les Soulèvements de la Terre.
Signer la tribune
Ce mardi 28 mars, alors que les manifestations contre la réforme des retraites battaient leur plein dans toute la France, parcourues de gestes de solidarité pour les blessés de la répression à Sainte Soline, M. Darmanin a annoncé entamer une procédure de dissolution à l’encontre des « Soulèvements de la Terre ». La procédure a été lancée ce 29 mars.
Cette annonce vise à répondre au déluge de critiques adressées au déplorable pilotage du maintien de l’ordre en France depuis quelques semaines. La manifestation de Sainte Soline contre les méga-bassines et l'accaparement de l'eau, samedi 25 mars, n’était à cet égard que le point d’orgue d’une partition macabre, entamée il y a plusieurs semaines, pour rappeler qu’il ne fait plus bon aujourd’hui sortir de chez soi pour manifester son opposition à la politique du gouvernement.
Nous pleurons aujourd’hui toutes et tous les blessé.e.s du 25 mars et veillons les deux manifestants plongés dans le coma entre la vie et la mort. Nous pensons à toutes celles et ceux qui ont dû faire face à un dispositif militaire conçu pour terrifier au risque de tuer. Un dispositif d'une brutalité inouïe, allant le jour même jusqu'à l'obstruction de l'arrivée des secours, pour protéger un symbole, celui de leur autorité, envers et contre toute raison.
Mutiler et dissoudre. La dissolution, cette nouvelle manœuvre du ministre de l’intérieur pour tenter de faire oublier la brutale répression qu'il a orchestrée est un peu trop grossière. Le projet de dissolution avait en effet « fuité » dans la presse depuis un article du Parisien du 20 décembre 2022, premier d’une série d’articles trop soutenue pour être hasardeuse, sur le profil des militants écologistes radicaux, sur ces mouvements ou ces territoires qui «s’éloignent des règles de la République».
Ce que nous comprenons, au fil des interventions des ministres de ce gouvernement, c’est qu’ils semblent décidés, emportés dans leur propre fébrilité, à taxer « d’ultra-gauche » tout ce qui se met en travers de leur chemin. Au gré des recyclages de cette appellation, elle recouvre désormais presque parfaitement celle d’« opposant », toutes catégories confondues.
Le gouvernement a en l’espèce tenté d’user d’une double stratégie. D’une main fustiger l’éco-terrorisme, les black-blocs, et les activistes écologistes radicaux, accusés de parasiter les « légitimes mouvements pour la préservation de la planète », de l’autre couper sournoisement les vivres à toutes les associations de défense de l’environnement qui se battent pied à pied pour ralentir le cours du désastre écologique.
Ainsi, depuis la loi Séparatisme ce sont des dizaines d’associations sociales, environnementales et culturelles soupçonnées de ne pas souscrire au « Pacte Républicain », ou juste trop critiques à leur goût, qui se sont vues refuser des financements, inquiétées par les préfectures, bannies des instances de concertation, portées sur de mystérieuses listes noires qui circulent de service en service.
Rien ici qui ne nous surprenne vraiment. Ce qui nous sidère c’est qu’ils et elles puissent penser que ces vieilles ficelles suffisent à mettre un coup d’arrêt à une révolte de fond contre la continuelle destruction du vivant.
Car les Soulèvements de la Terre sont une grandissante coalition de forces : au fil des mois c’est toute une constellation de collectifs d’habitant.e.s en lutte, d’associations de défense de l’environnement, de fermes, de groupes naturalistes, de cantines populaires, de syndicalistes paysans, de scientifiques en rébellion, de syndicats, de groupes autonomes, de mouvements d’éducation populaire, d'élu.e.s, de personnes de tous âges et de tous horizons, qui se retrouvent et s’organisent sous la bannière des Soulèvements de la Terre. Et ça, rien n’est en mesure de le dissoudre.
En réalité aujourd'hui, c'est ce gouvernement que la majorité des habitant.e.s du pays voudrait voir dissout.
Alors, pour donner un peu de chair à leur inquisition, nous allons, nous qui signons cette tribune et toutes celles et ceux qui ne manqueront pas de nous rejoindre, rendre publique notre appartenance aux Soulèvements de la Terre.
Nous serons donc dans les rassemblements de solidarité avec les blessé.e.s de Sainte Soline et pour que cessent les violences policières, ce jeudi à 19h devant les préfectures, comme nous participerons aux comités locaux des Soulèvements de la Terre que nous appelons aujourd’hui à créer partout sur le territoire et au-delà. Nous nous soulevons toutes et tous contre la vision du monde et de la vie que ce gouvernement incarne, contre le saccage des milieux naturels, la disparition des terres arables, l’accaparement de l’eau, l’augmentation de la durée de cotisation qui n’est que le paravent de l’injuste partage des richesses, contre les mutilations parfois fatales qu’ils infligent depuis trop longtemps à nos ami.e.s, à nos enfants, à nos camarades.
Nous nous soulevons, chacun.e depuis notre endroit, chacun.e à notre manière. Le mouvement des Soulèvements de la Terre ne peut pas être dissout car il est multiple et vivant. On ne dissout pas un mouvement, on ne dissout pas une révolte.
Nous appelons toutes et tous à nous rejoindre pour rendre caduque cette tentative d’étouffement. Nous sommes, toutes et tous ensemble, les Soulèvements de la Terre.
Après la manifestation de Sainte-Soline, pour la première fois, deux personnes ont été interpellées sur la ...
Connu / TG le 05/04/23 à 11:05
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POITIERS Jeudi 30 Mars 2023
Manifestation contre les violences policières lors des manifestations contre la réforme des retraites et à Saint Soline le Samedi 25 Mars
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Connu / TG le 02/04/23 à 08:07
Le week-end du 25 et 26 mars 2023 a été une nouvelle démonstration d’une opposition large et diverse aux mega-bassines. Ces projets au service de l’agro-industrie sont décriés, critiqués, car ils ne sont en rien une vraie solution aux problématiques actuelles, environnementales et sociales.
Pour défendre, comme la dernière fois, en octobre 2022, un trou, un cratère, des cailloux, pour défendre l’accaparement de l’eau, pour défendre la privatisation du bien commun, le gouvernement a mobilisé des moyens incroyables, inimaginables. Plus de 3000 gendarmes mobilisés, « 5 015 grenades lacrymogènes, 89 grenades de désencerclement GENL, 40 dispositifs déflagrants ASSD, et 81 tirs de LBD », selon les données officielles... Les opposants étaient nombreux, très nombreux. Entre 20 et 30 000 personnes. 4 km de cortège le long de la D55 entre Vanzay et Ste Soline. Un cortège bigarré, hétérogène, diversifié, des drapeaux de syndicats, d’organisations, de partis politiques, des individus qui en ont juste marre... Des écolo, des radicaux, des porte-drapeaux, des égo, mais une énorme solidarité, une capacité géniale à prendre soin les un.es des autres. Réellement. Malgré les divergences, l’union de la diversité des modes d’action, des populations comme on dit pour les semences. Nous ne sommes pas des hybrides F1. Nous avons la joie de ne pas toujours être d’accord mais d’espérer un monde plus doux, plus égalitaire.
Clés : Agriculture | Climat | France | Manifestation politique |
Connu / 5 avril 2023, liste crieur
Méga-bassines : un coup d'épée dans l'eau ? - Lundi 3 avril 2023 / La Science, CQFD - France Culture
Les tensions à Sainte-Soline autour de la construction d’une méga-bassine questionnent leur intérêt scientifique et écologique. Dans un contexte de sécheresse récurrente lié au dérèglement climatique, ces bassines constituent-elles une solution pérenne pour préserver la ressource en eau ?
Avec
- Christian Amblard Spécialiste de l'eau et des systèmes hydro-biologiques, directeur de recherche honoraire au CNRS
- Alban Thomas Directeur de recherche INRAE et économiste de l’environnement à l’université Paris Saclay
Alors que la France a connu une sécheresse hivernale inédite, les projets de méga-bassines stockant l’eau sont de plus en plus remis en question. Que nous disent les sciences de ces projets de stockage de l’eau ?
Le changement climatique accéléré modifie de façon brutale la répartition des précipitations à l’année. Après 32 jours sans pluie, la France a ainsi connu au début de l’année un record de sécheresse hivernale qui ne semble pas aller dans le sens des projets de stockage d’eau en méga-bassines. C’est l’une des raisons pour lesquelles ces structures pompant l’eau en hiver dans les nappes phréatiques se retrouvent au cœur de vives tensions, comme on l’a vu fin mars à Sainte-Soline.
Existe-t-il alors un consensus scientifique à leur sujet ? et quelles solutions alternatives peut-on envisager ?
Pour en parler, La Science CQFD a le plaisir de recevoir Christian Amblard, directeur de recherche honoraire au CNRS et vice-président du Groupe scientifique de réflexion et d’information pour un développement durable et Alban Thomas, directeur de recherche à l’INRAE dont vous êtes également le directeur scientifique adjoint et économiste de l’environnement à l’Université Paris Saclay.
Comment prévoir les débits des rivières ?
Un reportage de Natacha Demoule
En France, ce sont les préfets qui prennent les décisions de limitation de l’utilisation de l’eau. Et pour cela, c’est le rôle des Directions régionales de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement de les informer, en leur donnant des observations, mais aussi des prévisions. Pour cela, elles ont accès notamment à la plateforme PREMHYCE. Rencontre avec Vazken Andreassian, qui dirige le laboratoire Hycar à l’Institut national de recherche pour l'alimentation, l'agriculture et l'environnement. Il nous présente cette plateforme et nous explique son fonctionnement…
Pour en savoir plus sur le stockage de l'eau
- Retrouvez le thread de cette émission sur le fil Twitter de La Science, CQFD.
- Le plan “eau” d’Emmanuel Macron mise sur la sobriété et les innovations technologiques (Le Monde, 31 mars 2023)
- Autour des méga bassines, deux visions s’affrontent sur le partage de l’eau (Le Monde, mars 2023)
- Tribune - “Stocker les eaux de pluie dans des retenues est un non-sens” (Le Monde, mars 2023)
Clés : Sciences et Savoirs Environnement Sciences Climat Changement climatique Gestion et accès à l'eau
Connu / TG le 03/04/23 à 17:33
#92 - SAINTE-SOLINE : TÉMOIGNAGE D'UN DÉPUTÉ EN COLÈRE - 2 avr. 2023 /Greenletter Club
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Aujourd’hui, nous allons diffuser le témoignage d’un élu présent lors des manifestations violemment réprimées autour de la méga-bassine de Sainte-Soline.
Benoit Biteau est paysan en Charente-Maritime, ingénieur agronome, ancien vice-président de la région Poitou Charente en charge des questions agricoles, eurodéputé écologiste, et milite depuis des années contre la construction des méga-bassines.
Interview réalisée par Maxime Thuillez.
00:29 - Bonjour Benoît Biteau, on a fait un premier épisode dans lequel on a abondamment parlé du problème des méga-bassines. On va revenir sur les manifesations qui ont dégénéré à Sainte-Soline, le 25 mars. Est-ce que tu peux nous raconter comment s'est passée cette manifestation ? Qui l'a organisée ?
04:13 - Est-ce que tu peux raconter le déroulé de la manifestation, jusqu'au moment où cela dégénère ?
20:44 - Combien y a-t-il de blessés ? Quelle est la nature des blessures ? Qu'est-ce qui a causé ces blessures ?
23:16 - Je vais lire le rapport de la ligue des droits de l'Homme : "Le dispositif a mis gravement en danger l’ensemble des personnes présentes sur place, occasionnant de très nombreuses blessures souvent graves allant même jusqu’à plusieurs urgences absolues” et elle conclut ainsi : “De manière générale, nous avons constaté un usage immodéré et indiscriminé de la force sur l’ensemble des personnes présentes sur les lieux, avec un objectif clair : empêcher l’accès à la bassine quelqu’en soit le coût humain”. C'est ce que vous avez ressenti vous sur place ? C'est à dire, qu'on était prêts y compris à ce qu'il ait des victimes pour protéger la bassine ?
31:21 - On a eu des enregistrements qui font état de l'entrave des secours, du SAMU qui ne pouvait pas intervenir parce que les forces de l'ordre ne donnaient pas l'autorisation. Sur le terrain vous avez vu cette difficulté à évacuer les blessés ?
39:50 - Est-ce que tu comprends que l'on puisse renvoyer dos-à-dos la violence de certains manifestants et des gendarmes ?
43:03 - Je vais lire une partie du manifeste des Soulèvement de la Terre sur leur site, “À mesure que s’accélère la dégradation des conditions de vie sur Terre, nous sommes de plus en plus nombreux.ses à se sentir tenaillé.e.s par la confusion, la colère et l’absence d'horizon. Qu’attendre d’une énième COP ou d'un catalogue printanier de promesses électorales ? Seul un basculement radical - un soulèvement - pourrait permettre d'enrayer le réchauffement climatique et la 6ème extinction massive des espèces déjà en cours”. Devant l’ampleur et la vitesse du changement climatique et de l’effondrement du vivant, devant l’inertie des politiques, est-ce que tu comprends que des gens se révoltent ? Organisent des actions de désobéissance civile ?
46:00 - “Le militant Julien Le Guet était surveillé par une balise GPS de la police et envisage de porter plainte. En mars 2022, une caméra militaire avait été découverte au domicile de son père” c’est ce que l’on peut lire dans Sud Ouest. Les militants écologistes sont surveillés de près par les forces de l'ordre ? Il y a une criminalisation des militants écologistes ?
51:25 - La cellule Demeter, est une cellule de gendarmerie crée en 2019 et chargée de lutter contre la délinquance dans le monde agricole. C’est une cellule créée en collaboration avec la FNSEA, elle lutte contre les "actions de nature idéologique qu’il s’agisse de simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole ou d’actions dures ayant des répercussions matérielles ou physiques." Il y a une volonté de la part du gouvernement de protéger une vision productiviste de l'agriculture ?
56:30 - Est-ce que l'on assiste-là à une forme de police politique rurale ? Ça n'est pas arrivé qu'à toi, je pense notamment à Antoine Gatet, vice-président de France nature environnement qui reçoit la visite de gendarmes quelques mois après un reportage à la TV où il prenait position contre une forme d'agriculture industrielle... des témoignages comme ça, il y en a beaucoup.
59:02 - La FNSEA a pris trop de pouvoir dans le pays ?
01:06:12 - Est-ce que tu as un message à adresser aux gens qui nous écoutent ?
Connue / mel de CD [attac17-lr] SAINTE-SOLINE : TÉMOIGNAGE D'UN DÉPUTÉ EN COLÈRE (Benoit Biteau)
Mégabassines, liberté de tuer et fétichisme de la marchandise.
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La dernière manifestation à Sainte-Soline, à l’inverse, a démontré par les faits que l’État est prêt à repousser tout assaut contre les marchandises au prix potentiel de vies humaines. La forme qu’y a pris la répression n’est pas un accident mais une volonté planifiée, assurée et menée jusqu’à son terme. Voilà son importance historique. La puissance des images qui en sont issues n’est pas seulement symbolique : elles apportent également une clarification éloquente de ce qu’est réellement la société marchande.
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que le vieux Marx avait appelé fétichisme de la marchandise
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les marchandises ne dominent pas directement : elles ont besoin d’intermédiaires. La bourgeoisie est à leur service, elle est la classe qui doit répondre dans la réalité sociale à leur besoin de croissance. De là l’État bourgeois, sa police, bras armé de la marchandise, militia christi des temps modernes, comme il y a eu des ordres militaires, des moines-soldats, autant d’armées au service d’une idole.
Ainsi les mégabassines peuvent engloutir des vies. Comme au temps du fétichisme religieux, des choses inanimées continuent d’opprimer des individus vivants. Ce n’est bien sûr pas la bassine en elle-même qui est l’objet d’un culte, mais son rôle dans l’économie, celle de support d’une agriculture intensive dédiée à l’exportation. Et c’est elle qui explique un tel déploiement policier.
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L’État bourgeois, dans le langage des philosophes, « réalise son concept », lui qui a pu s’en éloigner plus ou moins dans l’histoire, au gré de la lutte des classes, mais qui ne peut évidemment pas s’en détacher. Il n’y a pas de radicalisation de l’État : seulement un retour à ses fondamentaux.
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La plus immédiate des batailles est celle de ces deux blessés contre la mort, puis, il faut l’espérer, celle de leur convalescence
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Pour protéger des marchandises, l’État est encore prêt à tuer
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Notes
[1] « Art, technique d’assiéger les villes. » (CNTRL)
[2] « Ligne de défense matérialisée par une tranchée avec palissades ou parapets, établie par l’assiégeant d’une place pour se protéger contre les attaques extérieures et couper à la place assiégée toute communication. » (CNTRL)
Mots-clefs : répression | violence révolutionnaire - émeute
Connu / TG le 02/04/23 à 11:17
Comment Darmanin a changé de version en une heure sur les quads à Sainte-Soline
Des manifestants ainsi que la Ligue des droits de l’homme disent avoir vu des gendarmes tirer au LBD depuis ...
Connu / TG le 28/03/23 à 22:53
Ndlr : les images qui le prouvent ont été montrées notamment au journal télévisé de F2
Reporterre (https://reporterre.net/Megabassines-Etre-pret-a-tuer-pour-proteger-un-tas-de-terre-en-dit-long)
Mégabassines : « Être prêt à tuer pour protéger un tas de terre en dit long »
Avec l’usage disproportionné de la force à Sainte-Soline, l’État affiche sa fermeté dans un contexte social ...
Connu / TG le 01/04/23 à 13:07
Mis à jour le 1er avril 2023 à 09h00 - Durée de lecture : 6 minutes
Clés : Luttes Mégabassines
Depuis des mois, le service central du renseignement territorial enquête sur Les Soulèvements de la Terre. Dans une note lue par Reporterre, les policiers décrivent un groupe d’activistes « ingénieux », ayant réussi à fédérer et radicaliser le mouvement climat.
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« Un basculement vers la résistance civile »
... adeptes d’actions de désobéissance civile à basculer vers la résistance civile ... une vingtaine de noms ressortent du document, qui mentionne aussi des personnalités publiques comme l’anthropologue Philippe Descola, les écrivains Alain Damasio et Corinne Morel Darleux, le dessinateur Alessandro Pignocchi ou l’historien Christophe Bonneuil, qui participeraient, selon eux, à la diffusion publique du message des Soulèvements de la Terre. Il cible également « des médias alternatifs », « proches de la sphère environnementaliste », comme notre journal Reporterre.
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c’est le concept de désarmement qui a finalement permis de propager le sabotage dans le milieu écologique et de le normaliser. Loin d’une simple trouvaille sémantique, le mot aurait réussi à rendre plus légitime la pratique, estiment-ils. Avec le désarmement, il s’agit de « rendre inopérantes des armes » et de « détruire les armes qui détruisent la planète ». Un discours bien plus porteur que la simple notion de sabotage, jugent les auteurs de la note.
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Selon les activistes, les policiers du service central du renseignement territorial peinent « à comprendre l’effervescence du mouvement et ses raisons d’être » ... au profit d’un gouvernement qui s’obstine à détruire terres arables, forêts, fermes, cours d’eau, etc., jouissent d’une incapacité à comprendre ce que nous cherchons fondamentalement à défendre et à construire, les liens, solidarités et joies qui nous animent » ...
Connu / TG le 31/03/23 à 14:11
Communiqué de la LDH – Enregistrement audio de l’opérateur du Samu effectué par les observateurs de la LDH, à Sainte-Soline, le 25 mars 2023
https://youtu.be/bc9-beHSUrQ
L’actualité des derniers jours ne fait que renforcer notre détermination à lutter contre la violente répression en cours.
En fin de semaine dernière, des membres de plusieurs observatoires de la LDH étaient présents à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, pour observer le maintien de l’ordre dans le cadre des mobilisations contre les « mégabassines ».
En contradiction avec ce que prétend la préfète des Deux-Sèvres, les équipes présentes ont observé une utilisation disproportionnée de la force à l’encontre de l’ensemble des personnes présentes, et ce de manière indiscriminée.
Plusieurs cas d’entraves par les forces de l’ordre à l’intervention des secours ont été constatés. Trois de nos avocats ont assisté à une conversation au cours de laquelle le Samu a indiqué ne pouvoir intervenir pour secourir un blessé en état d’urgence vitale, dès lors que le commandement avait donné l’ordre de ne pas le faire.
Nous avons communiqué un extrait de cet enregistrement à la presse. Nous en publions aujourd’hui l’intégralité sur notre site Internet, que vous pouvez écouter et télécharger.
Pour préserver l’anonymat et les échanges confidentiels du médecin, certains passages ont été retirés.
La situation est particulièrement grave et doit nous mobiliser toutes et tous, c’est pourquoi nous vous invitons à signer la pétition de la LDH et diffuser largement cet audio.
Connu / TG le 30/03/23 à 14:07