« Pour l’instant, personne ne sait quand la crise sanitaire va se résorber complètement. Et une sortie de crise en France ne veut pas dire une fluidité des approvisionnements au niveau global. Etant donné que l’alimentation est maintenant considérée comme n’importe quel produit, elle est soumise aux échanges mondiaux, de la mécanisation, au pétrole et aux bras. Même si elle a encore de grosses capacités de production, l’agriculture française dépend de perfusions étrangères à de nombreux niveaux. Et le coronavirus est une petite vague par rapport à la grosse vague de la crise climatique. » rappelle le locavore Stéphane Linou, auteur du livre « Résilience Alimentaire et Sécurité Nationale »
Rassurant, le Ministre de l’Agriculture Didier Guillaume le promet : il n’y aura pas de pénurie alimentaire en France. Pourtant, cette affirmation fait abstraction d’un fait primordial : le coronavirus ne fait qu’exacerber les dysfonctionnements de nos sociétés, et vient se rajouter à tous les risques auxquels nous faisons déjà face en terme de sécurité alimentaire. Il ne s’agit pas d’être catastrophiste, mais réaliste. Une crise alimentaire est possible voire imminente, et l’urgence de la situation actuelle ne doit pas empêcher les populations de s’y préparer.
Les alertes des Nations Unies sur les risques d’un système alimentaire mondialisé
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Autre organisme à avoir alerté les autorités : le Programme alimentaire mondial (PAM) qui fournit une assistance alimentaire à 87 millions de personnes à travers le monde. Inquiet de la fermeture des frontières, le PAM a déjà commencé à faire des stocks de nourriture pour trois mois dans les pays les plus fragiles en Afrique de l’Ouest, en Afrique centrale et au Moyen-Orient.
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La situation en France
la panique populaire qui avait fragilisé la chaîne d’approvisionnement des supermarchés ...
des initiatives solidaires se sont mises en place pour favoriser les circuits courts et la vente directe à la ferme, et aider les paysan.ne.s en difficulté.
Le gouvernement, qui avait d’abord privilégié la grande distribution pour l’approvisionnement, a fait volte-face et s’est finalement déclaré favorable à la réouverture des marchés de plein air et des halles alimentaires. ... d’abord exclus de la liste, les graines et les plants potagers sont devenus des produits de première nécessité suite à une mobilisation parlementaire.
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Tout autour de moi, les gens se mettent au jardin parce qu’ils ont vu quelques annonces et qu’ils réfléchissent. Si on veut avoir un minimum d’approvisionnement alimentaire de proximité, la base de notre alimentation quotidienne, il faut qu’on s’en occupe nous-mêmes. » explique Philippe Desbrosses, agronome et auteur de la tribune « assurer la sécurité alimentaire des populations » ... près d’un fruit et légume sur deux consommés en France est aujourd’hui importé, principalement d’Espagne et du Maroc ... 1400 tonnes acheminés chaque jour de Perpignan à Rungis https://lareleveetlapeste.fr/si-le-train-des-primeurs-est-supprime-il-y-aura-25-000-camions-en-plus-sur-les-routes-par-an/
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L’impact de la crise climatique sur la production agricole
... les chaînes d’approvisionnement du système alimentaire ne concernent pas seulement la distribution de nourriture, mais aussi les échanges de biens et services nécessaires au bon fonctionnement de l’agriculture, et tout particulièrement de l’agriculture industrielle : importations de soja américain et brésilien pour nourrir l’élevage industriel, énergies fossiles et phosphate pour les pesticides, les herbicides et les engrais chimiques.
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Gérer l’urgence et organiser la résilience
Le confinement provoque déjà des drames, avec des enfants qui ne disposent plus de la cantine scolaire pour se nourrir une fois par jour, et des personnes privées de l’accès à leurs jardins familiaux alors qu’ils constituent parfois une ressource essentielle pour pouvoir les nourrir, ... pensée et encouragée collectivement, à différentes échelles, pour que chacun ait accès à une alimentation saine, quels que soient ses revenus. ... l’agroécologie https://lareleveetlapeste.fr/oui-une-europe-agroecologique-qui-nourrit-tous-ses-citoyens-est-possible/
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d’abord regarder nos besoins alimentaires, puis ensuite penser l’aménagement du territoire en cohérence avec ces besoins. En France, un tel état des lieux est proposé à travers le « Projet Alimentaire Territorial » créé par la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt du 13 octobre 2014.
« Les PAT ont le mérite d’exister mais ils ne sont pas obligatoires et il n’y a pas d’argent alloué
... la surface agricole dédiée à l’agriculture a chuté en France de –17% depuis 1961, soit près de –60000 km², c’est-à-dire l’équivalent de la région Grand-Est. ...
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Vous avez dû entendre parler du risque de pénurie de médicaments. Pour la morphine et le curare, indispensables en réanimation, la demande a 📈 de 2000 %. Les laboratoires font peu de marges avec et n’en produisent donc pas assez. #PlusJamaisCa #Covid19 #Coronavirus
Retrouvez ici mon édito pour l'Insoumission. N'hésitez pas à vous abonner. https://www.youtube.com/channel/UCxc4L2LKEeViVyNA5taSBIA
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CORONAVIRUS : LA GESTION DÉSASTREUSE DU GOUVERNEMENT - •Diffusé en direct il y a 4 heures / Le Média
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En France, l’épidémie du coronavirus a mis l’État à genoux. Ou du moins elle a démontré l’imprévoyance criminelle du gouvernement. Il Illustre aussi au quotidien les conséquences du long désinvestissement public dans le domaine de la santé publique. Dans ce direct spécial, Le Média passe en revue divers aspects de ce qui se présente comme une catastrophe naturelle.
Vers une hécatombe dans les EHPAD ? Dans un établissement près de Mulhouse, 20 personnes âgées sont mortes depuis le début de l’épidémie. L’inquiétude est grande chez les soignants, qui savent la vulnérabilité des anciens au COVID-19. Sous couvert d’anonymat, une animatrice d’EHPAD témoigne sur le dénuement dans lequel ses collègues et elle vivent cette crise.
Karim, généraliste exerçant à Marseille, raconte les difficultés de la médecine de ville. Pas de masques adaptés, quasi-impossibilité de faire tester les patients, possibilités de contamination accrues. Depuis son témoignage, cinq médecins sont morts en France.
Travailleurs en grande partie non essentiels, les livreurs, les employés de La Poste et d’Amazon sont soumis à de fortes pressions d’un secteur qui vit la situation comme une aubaine pour le commerce à distance. Plusieurs d’entre eux témoignent.
Laurent Thinès est neurochirurgien au CHU de Besançon. Impliqué dans le combat contre les armes mutilantes de la police, il est aussi membre du Collectif inter-hôpitaux, qui alerte depuis un an sur l'effondrement du système de santé. Dans une interview réalisée jeudi dernier, il raconte les conditions dans lesquelles ses collègues et lui travaillent en attendant le pic épidémique. Il porte aussi une parole engagée et une colère légitime contre le pouvoir d'Emmanuel Macron. Il réclame une Commission d'enquête parlementaire sur la gestion catastrophique de la crise sanitaire en cours.
Sur le plateau, Lucas Gautheron et Rémi-Kenzo Pagès évoquent la question sensible de la stratégie de l’immunité de groupe, que le gouvernement français est soupçonné d’avoir utilisé sans le dire pour combattre l’épidémie, au risque de sacrifier les personnes âgées et fragiles.
.#Coronavirus #Gouvernement #Crise
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"On a arrêté de maintenir les stocks au motif que les entreprises chinoises étaient capables de produire des masques. Mirage de la mondialisation. Personne n’avait envisagé que ces entreprises ne puissent pas répondre à la demande."
Le gouvernement qui cherche à cacher ses responsabilités dans la pénurie de masques pour les soignants. On en parle tout de suite dans ce numéro 68 du P’tit coup de Bourbon.
.#Bourbon #Coronavirus #Masques
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La France court-elle vers une pénurie de carburant ? Même si le gouvernement se veut rassurant, la question se pose, alors que les grèves et blocages s’amplifient dans les raffineries. Pour en parler ce soir, dans le treizième numéro de Marche ou Grève, Théophile Kouamouo recevra en direct Emmanuel Lépine, secrétaire général CGT Chimie. L’occasion aussi de revenir sur la manifestation d’hier, les caisses de grève qui atteignent des record, l’état général de la mobilisation, et la com gouvernementale qui prend l’eau.
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Les piles à combustible de type « PEM » - Proton Exchange Membrane – capables de générer de l’électricité à partir d’hydrogène, recourent à du platine – un catalyseur très performant – qui permet d’améliorer les rendements et un fonctionnement à basse température, généralement 70°C.
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pour une pile de 100 kW, il faut un peu moins de 30 grammes de platine. A un prix d’environ 25 €/gr, le platine représente donc un coût de 750 à 800 € par véhicule soit environ 1 % du prix total. Par ailleurs, un objectif de 0,125 g/kW est même annoncé pour 2020.
Du véhicule thermique au véhicule à pile à combustible : une substitution des usages du platine
Un recyclage à 95% déjà maîtrisé
Des alternatives à l’étude
graphène, cobalt, tungstène, polymères, nanoparticules et même catalyseurs bio-inspirés à partir d’enzymes.
Également, les piles à combustible dites « à haute température » font l’objet d’importants développements, particulièrement en France. Ces piles présentent l’avantage de ne pas nécessiter de platine car la réaction à l’intérieur de la pile est accélérée par un apport important en chaleur (entre 500 et 1 000°C). Ces piles, notamment celles SOFC (Solid Oxyd Fuel Cell), sont dédiées à des applications résidentielles ou tertiaires voire des mobilités de très forte puissance comme pour le maritime.
Les acteurs de la filière hydrogène se doivent de rester vigilant : il serait réducteur naïf ? de prétendre que l’industrialisation des technologies hydrogène n’engendrera pas un besoin accru en platine. Cependant, dans une trajectoire globale de sortie du véhicule thermique et d’investissements continus sur cette problématique, le platine ne devrait pas constituer un point d’achoppement pour le déploiement des technologies « piles à combustible » dans les années à venir.
Sources :
« Impacts des normes antipollution sur la demande mondiale en platinoïdes : cas du platine, du palladium et du rhodium », Mineralinfo / BRGM, 07 décembre 2018. Lien.
« Définition d’orientations prioritaires de R&D pour le développement de compétences françaises de recyclage des métaux critiques », ADEME, juin 2017. Lien.
« International platinum group metals association ». Lien.
« Platine, palladium et autres platinoïdes », Société Chimique de France, juin 2018, Lien.
Fiches « Tout savoir sur… », notamment celle 5.2.2 « La pile à combustible de type PEM », AFHYPAC, Lien.
La filière platine : acteurs et marchés
A l’échelle mondiale, L’Afrique du Sud concentre plus de 70 % des activités mondiales d’extraction de platine. Nous trouvons ensuite la Russie (12 %), le Zimbabwe (7 %), le Canada (4 %) et les Etats-Unis (2 %). Ces activités minières sont principalement assurées par AngloAmerican (Angleterre), Impala Platinum (Afrique du Sud), Sibanye Stillwater (Afrique du Sud), Lonmin (Angleterre) et Norilsk (Russie).
Aujourd’hui, le platine est principalement utilisé dans deux domaines d’activités : l’automobile avec 41 % du marché et la joaillerie à 29 %. La chimie, la verrerie, l’électronique ou l’industrie pétrolière consomment également du platine.
... La verbigération est une sorte de dérèglement qui conduit la personne concernée à répéter comme en boucle une formule toute faite à tout propos et davantage encore hors de propos. Dans le cas d’Emmanuel Macron, ce jour-là, ce fut « très profondément ». ... tribune signée par Martin Bouygues. Elle est remarquable en ceci qu’elle sort des pleurnicheries anti-fiscales et anti-sociales habituelles des tenants du MEDEF. Martin Bouygues pose deux questions que je crois incontournables. La première concerne sa prise de conscience de la pénurie à venir des travailleurs qualifiés disponibles. La qualification est un bien qui va devenir plus difficile a trouver. La seconde concerne la part d’intéressement que le travail doit prendre à ses propres réussites dans le cadre d’une entreprise capitaliste. Ici, il prône le développement de la participation comme voie d’accès au partage de la richesse produite ... le programme « L’Avenir en commun » ne prévoit pas la nationalisation de toutes les entreprises. Notre attention dans ce domaine est plutôt fixée en amont sur le système bancaire et financier d’où part l’arbitrage sur le financement des investissements. Dialoguer avec un capitaliste n’est pas adhérer au capitalisme, pas davantage que faire des compromis n’est se vouer à la compromission. Ensuite reconnaître à Martin Bouygues le talent d’avoir su faire mieux que d’hériter et d’avoir pérennisé le numéro un du bâtiment, c’est seulement reconnaître un fait remarquable. Un fait qui touche à l’intérêt général du pays au moment où nous prévoyons de faire un immense bond en avant dans le domaine de la construction du logement, et du logement social sous toutes ses formes. ... ’il existe encore en France un patronat qui n’est pas dans la main de la logique conceptuelle dominante. Un patronat indemne de l’infection qui a tué tous les secteurs productifs et dont Macron est le porte-voix : les financiaristes. ... Il paie ses impôts en France (comme Dassault le faisait, soit dit par parenthèse). Notre méfiance anti-capitaliste peut donc s’accommoder de réalisme jusqu’au point où la discussion avec lui devient possible. ... construire une convergence, en amont de la production, sur les objectifs concrets de formation technique avancée pour une production écologiquement responsable. Sinon la « règle verte » (ne plus prendre à la nature davantage que ce qu’elle peut reconstituer) est un slogan creux et nous des fantaisistes. ... Bouygues prône l’intéressement des salariés aux bénéfices par le truchement de l’actionnariat des salariés. Il se targue d’avoir pour deuxième actionnaire son personnel à hauteur de 19% du capital.
Ce système n’est pas le notre. Parce qu’il répartit la richesse par le biais des dividendes. Les conséquences néfastes sont nombreuses. Distribuer par les dividendes c’est pousser à les augmenter, ce qui n’est possible qu’au détriment des salaires en temps normal. Appauvrir le salarié pour cajoler l’actionnaire n’est bon pour aucun actionniare s’il est son propre salarié. Ensuite les sommes versées en dividendes ne paient pas toutes les cotisations sociales. Or nous en avons besoin pour maintenir à flot nos assurances sociales en général qui constituent le socle de la redistribution la plus efficace en France. Et la garantie d’un niveau de santé publique qui est aussi une protection de la production que réalisent les salariés soignés et secourus quand il le faut. C’est pourquoi nous croyons à l’augmentation de salaires et non à la participation comme mode le plus simple et le plus socialement productif pour la société toute entière. Je crois aussi qu’un bon salaire et un temps de travail favorable sont des incitations à rester dans son entreprise bien plus efficaces que la perspective de lointains, fugaces et imprévisibles dividendes. Martin Bouygues devrait y penser. La cote d’une entreprise auprès de ses salariés est faite de ces renommées là : la paye, le temps de travail (et la pénibilité d’une façon générale) et la sécurité de l’emploi. Et parfois s’y ajoutent la mobilité dans l’emploi et entre les sites. ...
La démocratie en confettis
Le mouvement des « gilets jaunes » a pris un contenu révolutionnaire dans la mesure où il a posé la question de l’exercice du pouvoir politique. C’est ce qu’exprime l’appel à la démission du président de la République qui retentit chaque semaine dans les rues de façon si peu courante dans notre pays. Mais c’est aussi la montée des revendications d’extensions démocratiques. La réponse d’Emmanuel Macron est à coté de la plaque. Il n’a pas pris la mesure du fait que sa stratégie du pourrissement a un coût pour lui. Elle augmente le niveau auquel se règlent les questions posées. Il croit habile de refiler en douce des bricolages institutionnels issus du projet de révision constitutionnelle que nous avons vu échouer à l’Assemblée nationale en juillet 2018. Rien de neuf. Absolument rien. Dans ce qu’il propose, rien ne redonne le pouvoir si peu que ce soit au peuple. Au contraire, si ses projets cette fois réussissent, ils accompagneront et accéléreront la dérive autoritaire du régime.
Il n’y aura pas de référendum d’initiative citoyenne. Même au niveau local, Macron refuse le RIC. C’est la principale information de cette allocution présidentielle. La macronie a décidé de camper sur ses positions de mépris et de peur face à la question du besoin d’intervention populaire dans le fonctionnement des institutions.
Info et société
Décryptages
53 min
Disponible du 11/02/2019 au 13/03/2019
Prochaine diffusion le mercredi 6 mars à 10:20
En 2018, l’Afrique du Sud est touchée par une sécheresse jamais vue depuis un siècle. Autour de la ville du Cap, qui se fournit uniquement en eaux de surface, les changements climatiques ont bouleversé la météo et gravement réduit le niveau des lacs de barrage. L’approvisionnement en eau de se trouve menacé, et le gouvernement a décrété l’état de catastrophe naturelle.
Seule la discipline des habitants du Cap, qui doivent se contenter de 50 litres d’eau par jour, pourrait renverser la tendance et empêcher l’arrivée du redouté "jour zéro" – où les robinets de la ville seraient coupés. Cette pénurie crée des tensions dans la population, entre ceux qui peuvent se permettre d’acheter davantage d’eau et ceux qui n'en ont pas les moyens, à l’image de cette mère vivant dans les townships, dont le fils souffre de problèmes de santé liés à la pénurie. L'enquête part à la rencontre de familles et de paysans inquiets pour leur avenir. Elle se penche sur les causes de cette crise – aggravée par une mauvaise gestion politique – et sur ses conséquences sociales, sanitaires et économiques.
Réalisation : Dorothe Dörholt, Antje Christ
Pays : Allemagne
Année : 2018