RÉSUMÉ
Le constat
Les urgences environnementales vont réclamer à la fois d’importants investissements et un effort collectif du côté de la consommation. Les gouvernants français se montrent cependant réticents à agir avec résolution, parce que le pays a déjà beaucoup d’autres difficultés à surmonter : chômage de masse, inégalités, déficits, tensions identitaires, rejet du système politique.
L’idée
Dans le cas de la France, l’effort de sobriété qu’il va falloir entreprendre tôt ou tard ne doit pas être vu comme une contrainte. Au contraire, c’est l’occasion de renouveler des politiques socio-économiques qui sont aujourd’hui en échec. La sobriété peut être gagnante.
La voie
Pour que l’effort de sobriété soit collectivement et socialement bénéfique, il doit être associé à une politique ambitieuse de relocalisation d’activités industrielles. De la sorte, la France pourrait à la fois réduire son empreinte environnementale, rééquilibrer les relations entre classes sociales et entre territoires, dégager des moyens pour agir, retrouver de la crédibilité auprès de ses partenaires et raffermir l’amitié civique entre les citoyens.
La sobriété gagnante en quelques points
L’échec des orientations politiques actuelles
Le dérèglement climatique et l’érosion de la biodiversité représentent deux faits majeurs de notre conjoncture politique. La trajectoire d’accumulation matérielle des Occidentaux combinée à l’imitation de leurs modes de vie par des centaines de millions de nouveaux consommateurs se heurte de front aux limites de la planète.
Cette situation appelle de grandes actions. Nous devons à la fois changer de trajectoire, anticiper les conséquences des bouleversements environnementaux en cours et nous préparer à une aggravation tensions géopolitiques, dans un contexte de remise en cause du leadership occidental. Après des décennies de paix et d’abondance, peut-être les Français (et les Européens) sont-ils en train de redécouvrir la menace des conflits et des pénuries.
Hélas, nous avons du mal à agir avec résolution, car la France cumule déjà de nombreuses difficultés : désindustrialisation, chômage de masse, manque de moyens financiers, colère sociale face aux inégalités, déséquilibre entre territoires, tensions identitaires, populisme, discrédit du système politique. Les périls extérieurs nous saisissent dans une période de doute profond.
Or, ces difficultés ne valent-elles pas constat d’échec ? Les derniers gouvernements de droite et de gauche ont tous misé sur des politiques de compétitivité : libéralisation de l’économie, baisse du coût du travail, promotion de la flexibilité, réduction de l’imposition du capital et des dépenses publiques. Non seulement les résultats sont décevants en termes de compétitivité (le déficit extérieur s’accroît alors que nos partenaires européens ont des excédents), mais ces politiques sont de plus en plus en décalage avec les urgences du présent : l’écologie, la cohésion sociale et la capacité de résilience du pays.
Ce dont nous avons cruellement besoin, c’est donc d’un autre cap. Mais lequel ?
Ne différons pas le grand effort de sobriété sur la consommation
Nous vivons collectivement au-dessus de nos moyens. Les scientifiques ne cessent de nous alerter à ce sujet : notre consommation nécessite trop de combustibles fossiles, trop de minerais, trop de sols, trop de faune, trop de flore, etc. Il va falloir réviser en profondeur nos modes de vie (surtout dans les pays riches qui servent de modèles aux autres), parce qu’ils ne sont pas soutenables sur le long terme. Et le plus tôt sera le mieux.
Vivre à la hauteur de nos moyens demande ainsi que nous nous lancions dans un véritable effort de sobriété sur la consommation. Nous avons d’ailleurs suffisamment de recul pour constater que la croissance continue de notre abondance matérielle n’a pas constitué une garantie de satisfaction, de bien-être ou de cohésion sociale.
Mais une plus grande sobriété ne serait-elle pas désastreuse pour l’activité économique et la prospérité du pays ? Cela n’a rien d’évident dans le cas de la France, car nous vivons également au-dessus de nos moyens du point de vue économique. En effet, nous finançons à crédit l’augmentation de notre consommation importée, ce qui alourdit notre empreinte environnementale et réduit nos marges de manœuvre budgétaires, dans une période qui exige des investissements massifs.
En fait, loin de représenter le sacrifice de nos intérêts collectifs, une politique de sobriété pourrait permettre de mieux aligner notre consommation sur nos moyens, de débattre collectivement de nos besoins et d’ouvrir ainsi une véritable perspective d’amélioration pour le pays. Pourquoi différer cet effort ?
Combiner l’effort de sobriété à une politique de relocalisation d’activités industrielles
La désindustrialisation a eu un coût économique et social majeur pour la France : chômage et précarité élevés au sein des classes populaires, concentration de la valeur ajoutée dans les métropoles (avec une forte hausse du coût du logement) et enfin déficit commercial structurel, ce qui conduit les gouvernants à réclamer toujours plus d’efforts de compétitivité dans le but de stimuler les exportations. Beaucoup de nos déséquilibres viennent finalement d’une soumission sans discernement aux arbitrages de la mondialisation.
Mais quel est le rapport entre un grand effort collectif de sobriété et la relocalisation d’activités industrielles ?
D’une part, les produits « Made in France » ont la plupart du temps une empreinte environnementale moindre que leurs équivalents étrangers (électricité bas carbone, normes environnementales plus strictes, distances plus courtes). D’autre part, le surcoût de la main-d’œuvre locale oblige à rompre avec la logique des prix bas, cette logique qui a entraîné la hausse de la consommation importée et la multiplication du volume des marchandises à notre disposition.
Sur le principe, il n’y a pas d’objection à produire davantage sur le territoire, quitte à ce que cela soit plus cher (Ipsos-CEVIPOF, avril 2021)
Cela signifie certes une moindre quantité de biens consommés, mais, autant que possible, des produits de meilleure qualité et plus bénéfiques à la collectivité.
La logique des prix bas a quelque chose de très séduisant, en ce qu’elle avantage le consommateur. Mais il s’agit de considérer le tableau dans son ensemble : le consommateur français gagne en fin de compte beaucoup moins que ce qu’il perd simultanément en tant que travailleur, en tant que contribuable, en tant que citoyen et en tant qu’habitant de cette planète.
Accompagner la sobriété d’une grande entreprise de relocalisation d’activités industrielles, c’est lui donner un contenu qui le rende à la fois acceptable socialement et bénéfique pour l’ensemble de la collectivité.
Des moyens pour agir et une promesse d’amitié civique
Actuellement, le manque de moyens nous rend de plus en plus impuissants à changer les choses dans le pays ; l’obsession de nos dirigeants pour la réduction des dépenses publiques a d’ailleurs peu à peu rétréci toutes nos ambitions collectives. Or, qu’il s’agisse de justice sociale, de sécurité, de souveraineté ou de rayonnement international, nous avons besoin d’investir davantage dans l’éducation, dans la santé, dans la justice, dans la défense, dans la recherche et dans l’avenir.
Une politique de sobriété (combinée à de la relocalisation industrielle) permettrait justement de dégager des moyens supplémentaires : moins de déficit extérieur, moins d’allocations chômage et de minima sociaux, plus de cotisations sociales grâce aux emplois créés, tout cela représente de l’argent qui pourraient servir à répondre aux urgences du présent et à relever enfin les défis de long terme.
En définitive : un véritable effort de sobriété matérielle, un ambitieux projet de relocalisation d’activités industrielles, des moyens pour agir ; voilà qui paraît plus propre à remobiliser les énergies qu’une éternelle perspective d’adaptation aux arbitrages de la mondialisation. Avec à la clé le renforcement de l’amitié civique au sein de la cité, cette amitié qui se forge dans l’action collective et qui donne envie aux citoyens de se gouverner ensemble, au-delà de leurs différences identitaires et de leurs désaccords.
Un autre cap
Beaucoup de nos dirigeants déplorent que notre pays ait manqué, dans les quarante dernières années, le virage de la compétitivité et de la mondialisation. Eh bien ! plutôt que de ressasser le passé, tâchons de ne pas manquer le tournant de la sobriété qui se présente aujourd’hui et dont les responsables politiques n’ont pas encore pris la mesure.
Il est probable que, bon gré mal gré, les pays riches vont devoir se réformer en profondeur dans les décennies à venir. Plutôt que de suivre, une fois de plus, le mouvement à reculons, la France devrait songer à en prendre la tête, car pour elle, du fait de sa situation, la sobriété peut être gagnante dès maintenant.
Le livre qui défend cet autre cap : La sobriété gagnante. Pouvoir d’achat, écologie, déficits : Comment sortir de l’impasse ?
Ce qu’il faut retenir :
1) La donne a changé : dans notre conjoncture, la priorité n’est pas d’exporter toujours plus, mais de réviser à la baisse notre consommation matérielle.
2) En ce qui concerne la France, un tel effort de sobriété devrait être vu comme une opportunité de redressement plutôt que comme une contrainte, car les politiques de compétitivité ne suffiront pas à nous sortir de l’ornière.
3) C’est en combinant cet effort à un projet de relocalisation d’activités industrielles que la sobriété peut devenir gagnante.
La table des matières du livre
Introduction. L’erreur de jugement de nos dirigeants
Le tournant manqué de la compétitivité
Les impasses des politiques de compétitivité
L’alternative de la sobriété
- Des impasses de la compétitivité à la sobriété gagnante
Désindustrialisation et chômage de masse
Déficit public, sous-financement des services publics et déficit extérieur
Une abondance matérielle très peu gagnante
L’impopularité des politiques de compétitivité
La nouvelle donne mondiale
L’écologie, défi de notre temps
Les limites du modèle allemand de compétitivité
La sobriété gagnante - Des gouvernants réticents à changer de cap
De nouveaux discours plutôt que des changements de fond
Des efforts sur la production, pas sur la consommation
La consommation est une affaire collective
Le cas de l’alimentation
N’attendons pas notre salut de l’Union européenne
N’attendons pas notre salut d’une sortie de l’Union européenne
Reprendre nos responsabilités collectives - Les limites de la planète
La grande accélération de l’exploitation des ressources
Un nécessaire effort de sobriété
Consommation ou démographie ?
Mondialisation et déresponsabilisation
Une opinion publique qui envisage des efforts
A-t-on intérêt à mener des politiques de sobriété ?
Les bénéfices d’une réduction de notre consommation de combustibles fossiles
L’épouvantail de la « décroissance »
Objectifs écologiques et intérêts de la France - Un déséquilibre croissant entre classes sociales
Petit nombre et grand nombre
Un rapport de force défavorable aux classes populaires
Les productifs et les improductifs
La relégation sociale des classes populaires
L’invisibilisation du grand nombre et de ses revendications
L’identité est aussi une question sociale
Les Gilets jaunes : des revendications populaires sans débouchés politiques
Débat sur la justice et ouverture des possibles - Pourquoi le pouvoir d’achat est-il si contraint ?
La situation socio-économique des Français : perceptions et réalités
Stagnation du niveau de vie et contraintes sur le pouvoir d’achat
Dépenses « pré-engagées » et coût du logement
La dimension sociale de la consommation
La multiplication des besoins malgré des budgets contraints
Pouvoir d’achat et sobriété - Vers un effort collectif de sobriété
La révolte des Gilets jaunes
Le retour au premier plan des enjeux de répartition
La taxe carbone et ses limites
La voiture : un changement qui implique toute la collectivité
Le logement : d’importants investissements à prévoir
Reprendre la maîtrise collective de notre consommation
Un effort largement gagnant - En finir avec le chômage de masse
La résignation face au chômage de classe
Le choix des arbitrages du marché global
La responsabilité collective de la désindustrialisation et du chômage
La réalité du chômage
L’alibi scandinave
Une baisse du chômage en demi-teinte
Davantage de précarité pour les classes populaires
Des orientations politiques qui ne sont pas tenables
Au-delà des arbitrages du marché : l’intérêt de la cité
Les limites de la course à la productivité
Les besoins de la cité - Relocaliser des activités industrielles
Notre dépendance matérielle
Un déficit commercial qui s’accroît
Le retour au premier plan des questions industrielles : États-Unis, Royaume-Uni et France
Réindustrialisation : derrière le consensus, le débat politique
Relocalisation d’activités industrielles et intérêts collectifs
Relocalisation et écologie
Le rôle des pouvoirs publics
Responsabiliser l’ensemble du secteur privé
L’implication des consommateurs
Quelques ordres de grandeur d’une relocalisation d’activités industrielles - Finances publiques : réformer et investir
De grands besoins d’investissements face aux défis contemporains
Finances publiques et enjeux politiques
Santé, retraites et vieillissement de la population
Des comparaisons internationales à manier avec précaution
Réformes et implication du corps civique
Le coût de la mondialisation
Le financement de la protection sociale
La « revalorisation » du travail
Prime d’activité et hausse de salaire
Hausse des transferts et rigueur pour les dépenses de fonctionnement
Il n’y a pas d’économies magiques
Intérêt général et responsabilisation - Répartir les efforts : retraites, territoires, impôts
Le débat sur l’âge de départ en retraite
Le revers de la « dématérialisation » des services publics
Les déséquilibres entre territoires
Créer de l’activité économique en dehors des métropoles
Imposition des entreprises
Concurrence internationale et dumping fiscal
Alourdissement des impôts et faible progressivité
Le poids réel de l’impôt sur le revenu
Le coût du mode de vie des classes supérieures
Partage des efforts et amitié civique
Conclusion. Un nouveau cap pour le pays
Et maintenant ?
Annexes - Sigles - Index des thèmes - Index des noms - Table des matières
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“Pourquoi nous détestent-ils tant ?” C’est la question que de nombreux Américains ont posé après les dramatiques attentats du 11 septembre 2001, et les réactions de joie mauvaise qui ont été enregistrées dans de nombreux pays du monde. Ce carnage inédit en moins, plus de 20 ans après, c’est ce que se demandent aussi certains observateurs en France, quand ils se rendent compte de l’hostilité que leur pays inspire de plus en plus sur le continent africain. La réponse facile peut être : “parce qu’ils sont manipulés par les Russes”.
Sans nier la guerre informationnelle qui bat son plein, le fait est que les rancoeurs accumulées sur une partie du continent contre l’ancien colonisateur sont anciennes, et souvent justifiées par l’arrogance de celles et ceux qui incarnent sa diplomatie.
C’est sur ce petit monde que le journaliste Michaël Pauron a enquêté, et de ses investigations il ressort ce livre dense et passionnant, “Les Ambassades de la Françafrique ; l’héritage colonial de la diplomatie française”. Paru chez Lux Editions.
Théophile Kouamouo le reçoit pour évoquer cet ouvrage riche et documenté, qui aborde le dur de la diplomatie, mais laboure également un sujet qui est quasiment tabou mais suscite beaucoup de rancoeurs : la politique de visas de la France, qui se caractérise par un système de quasi-spoliation des demandeurs, un système de plus en plus privatisé en plus, et par de la corruption pure et simple. Passionnant.
Visibilité Publique
Publié originellement 06 novembre 2022
Catégorie Actualité & Politique
LicenceInconnu LangueInconnu
Étiquettes: Afrique ; colonisation ; enquête inédite ; françafrique ; visas
Durée 36min 33sec
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À l’invitation de Sortir du Nucléaire 38, CONFÉRENCE-DÉBAT d’Hervé Kempf.
Il présentera également son dernier livre : LE NUCLÉAIRE N’EST PAS BON POUR LE CLIMAT
À 20h à la MNEI (5 place Bir Hakeim 38000 GRENOBLE), salle Robert Beck,
Résumé du livre : Étrange obsession française : parier sur une énergie devenue marginale dans le monde, plus coûteuse que les énergies renouvelables, et créant des risques incommensurables. Mais le nucléaire n’est pas seulement le signe de la faillite de la classe dirigeante du pays. Il exprime une vision du monde dépassée, rêvant d’une croissance sans limite et permettant de maintenir un ordre inégal et autoritaire. Face au climat, il nous faut repasser par la raison : les voies de l’avenir sont une économie vraiment sobre* et reposant sur…
Hervé KEMPF : Ancien journaliste de Courrier international, La Recherche et du Monde est l’actuel rédacteur en chef de Reporterre
Connu /* TG du 8/11/22 à 16:29
"
idem jeudi 24 novembre, 19h30 - Faculté de Lettres de NANCY
"
Supprimer la police : pourquoi, comment - 9 octobre 2022 - 11H10 / On s'autorise à penser | Le Média
La montée des violences policières, qui depuis le milieu des années 2010 frappent aussi en France des milieux sociaux jusque là préservés, en particulier dans les manifestations, laisse mieux que jamais saisir la véritable fonction de la police depuis le développement de cette institution au XIXe siècle : non pas "courir après les voleurs" et protéger des populations, mais maintenir ces dernières dans la soumission à l'ordre capitaliste dans lequel l'Etat se trouve encastré. C'est la thèse de Paul Rocher, économiste et enseignant à Sciences Po, dans son livre récemment paru aux éditions La Fabrique sous le titre « Que fait la police ? Et comment s'en passer ».
Avec Julien Théry, Paul Rocher revient sur le caractère systémique de la violence, du racisme et du sexisme de l'institution policière, démontré par toutes les études, avant de suggérer comment la société peut organiser sa sécurité autrement, par elle-même et dans son propre intérêt. Les expériences d'auto-gestion communautaire du maintien de l'ordre, notamment en Irlande et en Afrique du Sud, laissent voir comment il est possible d'envisager la suppression de la police.
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Il a réalisé une étude prémonitoire au sein de “mondes qui se parlent encore trop peu” (défense, agriculture, sécurité, alimentation, risques, société civile, collectivités locales, monde associatif, consommateurs).
Il a analysé un impensé, formulé des pistes de réponses à la question relative au « plus vieux sujet du monde » qui est le lien essentiel, mais désormais oublié, entre l’alimentation et la sécurité.Il s’attache en particulier à articuler, depuis plusieurs années, les thèmes des ressources, du continuum sécurité-défense, de la gouvernance et des adaptations, sous le prisme des priorités d’engagement et de la saturation des infrastructures de sécurités.
Il a ainsi publié en juin 2019 un livre-enquête issu d’un mémoire de recherche de Mastère spécialisé en gestion des risques sur les territoires, intitulé « Résilience alimentaire et sécurité nationale » https://www.thebookedition.com/fr/resilience-alimentaire-et-securite-nationale-p-367243.html, lauréat du prix « Information préventive et résilience des territoires » au Forum national sur les Risques Majeurs et a directement inspiré au Sénat.
Concepteur de la première formation de Mastères Spécialisés de France « Risques d’effondrements et adaptations », inspirateur et consultant sur l’intégration du risque de rupture d’approvisionnement alimentaire dans les Plans Communaux de Sauvegarde, il pointe la nécessité de préparer les populations et d’enrichir et d’élargir la Loi de Modernisation de la Sécurité Civile, afin de contribuer à ce que tous les acteurs, citoyens et consommateurs compris, soient co-producteurs de sécurité collective. Il considère que la double contrainte carbone (climat et énergie) nécessite une préparation active des populations et les sensibilise, à partir de la nourriture, aux grands défis de l’Anthropocène.
32 pages
« Il ne s’agit plus de commenter ou de comprendre le réel : il s’agit de produire du réel. Ce qui tue aujourd’hui et avant tout, c’est notre manque d’imagination. L’art, la littérature, la poésie sont des armes de précision. Il va falloir les dégainer. Et n’avoir pas peur de ceux qui crieront au scandale et à la trahison. »
...
remet le politique et le social au cœur de l’écologie. Il nous aiguillonne vers un renouveau démocratique où la liberté la plus fondamentale est d’abord celle du pouvoir vivre.
AB : Astrophysicien, directeur du Centre de Physique Théorique Grenoble- Alpes, ardent défenseur de la planète, une voix incontournable de l’écologie aujourd’hui.
Tr.: ... Un problème systémique ne peut avoir de solution QUE systémique.
On s'autorise à penser - émission est aussi disponible en version audio.
Si l'on s'en tient au rôle le plus souvent joué par les psychanalystes dans le débat public ces dernières décennies, on peut aisément avoir le sentiment que leur savoir et leur pratique sont orientés vers le conservatisme et vers le maintien de l'ordre symbolique et social, en opposition aux avancées pour l'égalité des droits obtenues de haute lutte ou encore objets des combats féministes et LGBTI+. Bien au contraire, montre Laurie Laufer dans un livre récent pour lequel Julien Théry l'a reçue, la psychanalyse a vocation à se réinventer pour intégrer les formes contemporaines d'existence et d'éros.
Dans son livre paru chez La Découverte, « Vers une psychanalyse émancipée. Renouer avec la subversion »,Laurie Laufer (qui est non seulement psychanalyste, mais aussi professeuse à l'Université Paris-Cité et directrice du directrice du CRPMS, Centre de recherche psychanalyse, médecine et société) renoue avec ce qui fut la vocation première de la psychanalyse chez son fondateur, Freud, tout comme, par la suite chez Lacan : la subversion des préjugés dominants, la réinvention par l'ouverture au contemporain.
Trois moments de l'histoire intellectuelle et militante offrent à la psychanalyse, selon Laurie Laufer, les moyens de dépasser la sclérose de l'enfermement dans une expertise rétrograde de la « vie psychique » : le mouvement féministe, avec ses deux branches fondatrices, différentialiste et radicale (Antoinette Fouque, Monique Wittig), apparues à partir des années 60, la révolution post-moderniste due non seulement à Foucault et au foucaldisme (avec les 4 volumes de « L'histoire de la sexualité » parus à partir de 1976) ainsi qu'à Deleuze et Guattari, mais aussi à des penseuses et militantes états-uniennes comme Gayle Rubin, enfin la pensée queer et trans élaborée aujourd'hui par des figures comme Paul B. Preciado ou Sam Bourcier.
Rien, souligne Laurie Laufer, ne justifie une opposition systématique de la psychanalyse à l'égalité des droits, à la remise en cause des rôles de genre au nom d'une différence des sexes naturalisée, ou à l'accueil du mouvement transgenre. C'est en retravaillant en permanence l'héritage freudo-lacanien en fonction des formes contemporaines d'éros et d'existence que la psychanalyse peut s'émanciper d'une tradition figée ‒ tel Picasso reprenant, en y restant fidèle (en l'aimant) tout en le transformant profondément, le célèbre tableau des Ménines par Velasquez.
Ndlr : utile pour aller vers la tdm ? ACT
du tiers dans la psychanalyse ? donc de la médiation ?
Aujourd’hui, personne ne sait encore ce que cette année nous réservera. À travers ce livre « Ce que l’on ne veut pas que je vous dise », j’ai voulu faire la lumière sur ce qui est généralement caché. Car ce que l’on ne nomme pas, finit tout simplement par ne plus « exister » et continue pourtant à nous ronger.
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Extraits :
« Au nom de toutes mes passions, de tous mes combats, de toutes mes volontés, mes déterminations, j’ai rejoint et soutenu cet espoir nouveau que représentait Emmanuel Macron en 2017 et j’ai été élue à l’Assemblée nationale, députée des Hauts-de-Seine.
...
Parce qu’il est temps de rompre avec le cynisme et l’égoïsme et d’enfin comprendre et accepter que nous sommes toutes et tous relié·es. Que ce que nous faisons à l’autre, quel qu’il soit, c’est à nous-mêmes que nous le faisons. »
Frédérique Dumas est une productrice de cinéma et femme politique française. Après différentes expériences politiques, elle est aujourd'hui députée de la 13e circonscription des Hauts-de-Seine et membre de la commission des Affaires européennes et de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.
« Elle est une des rares à avoir un pied dans l'imaginaire et l'autre dans la réalité.» Atiq Rahimi, prix Goncourt 2008
L'entretien d'actu
Clés : Gouvernement Macron Politique
Nous sommes entrés dans une nouvelle guerre froide. C’est une guerre économique. En voici les coulisses”
“Nous sommes entrés dans une nouvelle guerre froide. C’est une guerre économique. En voici les coulisses”. Ces trois phrases, écrites comme un texte de bande-annonce d’une série palpitante à regarder sur Netflix… et bien ces trois phrases sont écrites en gros et en rouge sur la quatrième de couverture du dernier livre de Marc Endeweld, un des journalistes d’investigation les plus respectés dans la France d’aujourd’hui.
Un livre dont le titre est “L’Emprise” et qui entend nous décrire l’état d’une France sous influence. Alors que sur le front géopolitique mondial, les Etats-Unis et la Chine au premier plan, mais aussi l’Allemagne, la Russie, la Turquie et d’autres puissances moyennes, se battent pour exister et peser dans les décennies qui viennent, la France semble perdue, incapable de déterminer un intérêt national à long terme et de s’y tenir. Perdue aussi entre ses allégeances aux très grandes puissances, ses vieux réflexes gaullistes et la tentation de soumission aux Etats-Unis. Perdue au milieu des différents réseaux, barbouzeries et officines affairistes, souvent logées au cœur de l’Etat. Et qui jouent d’abord et avant tout pour leurs intérêts privés.
Marc Endeweld réussit le pari de nous raconter ce qui se joue aujourd’hui, en articulant grands enjeux mondiaux et petits secrets inavouables.
Tr.: ... MSC ... Alexis Colère, conflits d'intérêts ... Macron balloté ... Bolloré ... vend ses activités africaines ... soutient Eric Zemmour ... vise telecom italia ... Alexandre Djourhi ... Algérie ... Liban, les intérêts privés priment ... arrêté ... extradé ... revenu à Genève, sans explications ... entre-soi qui pose des questions ... tout le monde se tient un peu ... chantage ... projet de gazoduc depuis le Nigéria ... interférences étrangères ... / Israël, Turquie ... Chine ... faiblesse stratégique de la France ... Macron est tenu ... intérêts divergents des pays européens ... Les allemands ont un cynisme incroyable ... La guerre du gaz est centrale ... métaux rares, découpler économies Chine / USA ... La Fr, Total, a d'énormes intérêts associé à Novatec ... ambigütés ... le projet Hercule EDF, nucléaire ... pb appro, maîtrise technique ... lobby nucl surestimé ... /covid dès automne 2019 ... agnès Buzin pas au courant de tout ... zoonose ou fuite de labo ? ... Alain Juilletti? pas versé au débat public ...
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Professeur de rhétorique, docteur en science politique.
SOURCEZ, VERIFIEZ LES FAITS EN DIRECT :
▶️ https://captainfact.io/videos/
tR.: ... enseigner la réthorique à tous les citoyens
Ndlr : titre de son livre ? ACT
terminer >57:00 ACT
Sciences et technos
ENTRETIEN. Dans un livre réquisitoire, Bernard Accoyer accuse les gouvernements successifs d’avoir sabordé la filière électronucléaire française. Et de continuer…
PhotoFrançois Hollande et Emmanuel Macron en 2014. © PATRICK KOVARIK / POOL / AFP
Les prix de l'électricité flambent, mais une dizaine de réacteurs nucléaires sont mis à l'arrêt pour maintenance, et le vent ne souffle pas, rendant les éoliennes inutiles. Pour éviter des black-out, la France est contrainte d'importer massivement de l'électricité et de booster ses centrales à charbon. Le gouvernement, au pied du mur, fait aujourd'hui mine de découvrir un fiasco dont nos autorités ont pourtant écrit le scénario… Dans un livre-enquête fouillé, Une affaire d'État (Hugo Doc, 16,95 €), Bernard Accoyer, ancien président de l'Assemblée nationale et cofondateur de l'association Patrimoine nucléaire et climat, dévoile les dessous ahurissants de cette patiente tentative de « sabordage » d'une filière d'excellence. Pour la première fois, il dévoile l'entrisme d'antinucléaires a...
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76 Commentaires
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Par stud38 le 28/01/2022 à 17:50
Accoyer connaît parfaitement le dossier, et son historique est complet et exact.
La "transition" forcée vers des énergies intermittentes et invasives (1 réacteur = 2000 éoliennes, et encore) est une impasse technique car on ne sait pas stocker l'électricité, et économique en raison du coût des subventions au solaire et à l'éolien.
Elle nous oblige, comme l'indique l'auteur, à construire des centrales au gaz pour compenser l'intermittence, sachant qu'il et dangereux de dépasser 40 % d'énergies intermittentes, ratio au delà duquel le réseau perd sa stabilité.
De plus, on ne passe plus les pointes d'hiver car le solaire est à 0 le soir et l'éolien peut être plusieurs jours d'affilée en berne lors d'un anticyclone.
Et surtout : le gaz devient hors de prix ! Et il provient essentiellement de Russie, ce qui obère notre souveraineté déjà en temps de paix. Alors si un conflit survient...
En conclusion, Hollande et Macron auront à rendre compte devant l'histoire voire devant la Justice si un blackout survient par pénurie d'électricité, d'autant que cette énergie est un bien vital dont la privation fera des victimes humaines.
Le livre est là pour prouver qu'il ne s'agit pas d'une erreur mais d'une volonté consciente, et que les responsables avaient été prévenus par des experts (pas ceux du microcosme de l'ADEME et Négawatt évidemment).
Et RTE aurait intérêt à se tirer vite de ce mauvais pas en reprenant un discours sincère et juste.
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Connu/ tg 29/1/22 à 14:02
Ndlr : encore un groupe de pression pro-nucléaire :-(
De nombreuses publications sur les communs et biens communs, récentes ou anciennes, enrichissent les rayons des librairies : l’Université du Bien Commun propose des rencontres avec leurs auteurs, animées par les membres de notre comité de pilotage. Nous avons volontairement choisi un format court et vivant, en visioconférence, centré spécifiquement sur un livre et dont l’auteur, pour clôturer l’échange, nous lira quelques extraits.
Nous vous invitons pour l’ouverture de ce nouveau cycle, ce lundi 31 janvier de 18h30 à 19h15 en compagnie de :
Benjamin Coriat qui nous présentera son livre
Le bien commun, le climat et le marché
(Editions Les Liens qui Libèrent, 2021)
Présentation animée par Corinne Ducrey
Benjamin Coriat est professeur émérite à l’université Sorbonne Paris Nord. Il est par ailleurs cofondateur des Economistes Atterrés. Spécialiste reconnu des communs, il a notamment codirigé Vers une république des biens communs ? (Editions LLL) et publié La Pandémie, l’Anthropocène et le bien commun, ouvrage pour lequel l’UBC l’avait reçu en mars dernier.
A propos de son livre Le bien commun, le climat et le marché :
« En 2016, Jean Tirole, prix Nobel d’économie, publie Economie du bien commun, un ouvrage vite porté aux nues par la critique. Pourtant cet ouvrage, à commencer par son titre même, ne laisse pas d’interroger et de susciter critiques et étonnements. En effet, ce qui est désigné par l’auteur comme « l’économie du bien commun » n’est en fait rien d’autre que son ancienne théorie des incitations et de la réglementation, à peine remise au goût du jour.
Les propositions de Tirole sont si éloignées de celles qui, à partir des travaux d’Elinor Ostrom - prix Nobel d’économie 2009 - constituent aujourd’hui l’approche par les communs qu’il m’a paru nécessaire ici, pour la clarté des choses et couper court au risque de confusion, de procéder à quelques mises au point.
En confrontant les deux approches, tant sur le plan de la théorie qu’à propos de ce bien commun essentiel qu’est le climat, les différences apparaissent dans toute leur ampleur. Alors que la proposition centrale de Tirole pour lutter contre le changement climatique consiste à promouvoir un marché des droits à polluer, la proposition d’Ostrom vise au contraire à faire obstacle aux ajustements de marché à partir d’une gouvernance qu’elle qualifie de « polycentrique », dont la Convention Citoyenne pour le Climat fournit une belle illustration.
Ces deux conclusions opposées le disent assez : en aucune manière une théorie du bien commun, plus vivante et nécessaire que jamais, ne saurait être ramenée à ce à quoi on a prétendu la réduire. » (Benjamin Coriat / Editions LLL 2021)
Dans Le bien commun, le climat et le marché, Benjamin Coriat prend donc pour fondement de sa réflexion la critique de l’Economie du bien commun, l’ouvrage de Jean Tirole qui traite des biens communs sans pour autant se référer à la longue genèse des travaux existants autour de ce concept. Pour Benjamin Coriat, le climat, bien commun mondial, ne peut être traité comme une marchandise et doit être placé « hors commerce ». Il démontre sur le fond en quoi la logique du marché est impuissante à combattre le phénomène systémique qu’est réchauffement climatique. Il confronte le point du vue libéral (toute-puissance du marché à même de résoudre tous les problèmes) à son opposé : la nécessaire "juste" gouvernance (polycentrique) de ce bien commun essentiel, dont les petites communautés constituent le socle (éclairant ainsi toutes les dimensions du travail d’Elena Ostrom sur les communs, en particulier ses analyses sur le climat en tant que bien commun mondial).
Cet échange sera également l’occasion de revisiter avec Benjamin Coriat des concepts essentiels, parfois mal connus ou mal compris, qui traversent le champ des communs : de la gouvernance polycentrique chez Ostrom à la théorie du voile d’ignorance en passant par le problème du passager clandestin.
Déroulé de cette visioconférence :
18h20 - Accueil des participants en connexion par Zoom
18h30 (précises) - Ouverture de la conférence
Présentation du livre par l’auteur
18h50 - Echanges avec l’auteur suivis des questions des membres de l’Université et du public (questions qui seront formulées par saisie dans Zoom et traitées par blocs thématiques).
19H15 - Brève lecture d’un extrait du livre par l’auteur pour clôturer ce premier échange.
3 min - 0 Commentaire
Après une analyse à chaud des effets de la pandémie sur le capitalisme (voir Alternatives Economiques n°405), Robert Boyer nous revient avec un petit opus qui adopte cette fois une approche plus conceptuelle pour s’intéresser à la science économique dominante. Le discours majoritaire consiste à dire que nous bénéficions aujourd’hui du meilleur état possible des savoirs dans un mouvement continu de progrès à travers les siècles. Une vision totalement erronée, démontre cet ouvrage qui questionne largement le parcours suivi ces dernières décennies par les économistes bien en cours.
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fort conformisme ... Au bout d’un moment, l’orthodoxie ayant fait le tour des sujets généraux, l’économiste doit chercher des domaines d’études et des sujets de plus en plus pointus et spécialisés. D’intellectuel, il devient expert, d’expert il devient conseiller, de l’entreprise ou du Prince et on ne sait plus s’il est là pour éclairer la décision ou pour servir les intérêts économiques de ceux qu’il sert
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On ne peut passer en revue toute la richesse des critiques proposées par ce livre mais on peut, pour terminer, faire encore allusion à deux d’entre elles. Les économistes se targuent de contribuer au débat sur les évolutions à venir du monde. Mais comment donner crédit à une communauté scientifique qui se bat encore sur les meilleures explications à donner à la crise de 1929 ! Enfin, pendant que l’essentiel des modèles économiques partent Robert Boyerd’un « agent représentatif », les études empiriques sur les inégalités soulignent à l’inverse toute l’hétérogénéité des individus. On ne ressort pas du livre en se disant que les économistes ne servent à rien. Mais qu’une large partie de l’économie dominante s’est fourvoyée.
Une discipline sans réflexivité peut-elle être une science ? Epistémologie de l’économie, par Robert Boyer, Editions de la Sorbonne, 2021.
54 minutes
Comment se libérer de notre dépendance au numérique ? Après le succès de « La civilisation du poisson rouge », Bruno Patino, président d'Arte, poursuit sa réflexion sur nos vies à l’ère numérique et publie « Tempête dans le bocal » (Grasset).
Photo Bruno Patino, président de la chaîne franco-allemande Arte, spécialiste des médias et des questions numériques © JF Paga
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*Tr.: ... cinquième pouvoir qui privilégie l'émotion sur la raison ... le temps passé devant les écrans a considérablement augmenté ... réseaux sociaux ... dépendants de leur téléphone portable ... prise de conscience de cette dépendance ... accélération, fragmentation permanente ... dommages du numérique 17% des possesseurs d'airpode les gardent pour faire l'amour ... modèle économique associé à la connexion permanente ... on me maîtrise plus notre temps ... démocratie encore possible ? ... sans confiance, pas d'échanges honnêtes ... autorégulation par les plateformes, dangereux ... économie de l'attention, algorithme ... responsabilité algorithmique ... mesure indépendante des effets ... pas que fausses informations, ce que ça fait sur l'être humain ... injonctions contradictoires ... questionnaire coréen, 10 q ... captation du temps puis de l'espace ... finiront par nous implanter dans le cerveau ... extension du domaine de calcul ... neurodroits ... dark design ... hameçonnage de nos cerveaux ... autre numérique, revenir à un réseau décentralisé ... en revenir aux origines libertarienne du numérique ... un nouvel espace, économie du partage et mise en commun de l'intelligence collective nécessite une absence totale de régulation et d'effet de la collectivité sur l'organisation de cet espace. Et ça a donné appropriation, privatisation et centralisation ...
exploiter jusqu'à l'épuisement humain, il faut arriver à une écologie de l'humain et du numérique
25 minutes
Bruno Latour, sociologue, ethnologue et philosophe des sciences, auteur de "Mémo sur la nouvelle classe écologique" (La découverte), est l'invité du Grand entretien de France Inter. Le livre tire un constat de faiblesse de l'écologie politique.
C'est un texte vif, stimulant, polémique. Un texte d'intervention sur l'écologie, en pleine période de campagne électorale. "Mémo" livre un constat de la faiblesse de l'écologie politique. "Elle réussit l'exploit de paniquer les esprits et faire bailler d'ennui".
Bruno Latour cherche à faire réfléchir mais surtout analyser, interroger sur ce qu'est l'écologie aujourd'hui. "Il n'y a pas un sujet sur lequel nous sommes consensuel : les éoliennes, les plastiques, les manières de se déplacer... c'est une particularité de l'écologie."
Un message adressé aux écologistes
D'après le sociologue, Mémo "est entièrement pour les écologistes et leur dire : retrouvez votre capacité de vous battre comme les libéraux et socialistes se sont battus avant contre les autres classes qui les empêchaient de prendre le pouvoir". Il ajoute également que c'est aux écologistes de dicter la manière dont "_on doit définir les concepts écologiste_s." "Les écologistes ne peuvent pas espérer mobiliser sans faire le travail idéologique important de trouver exactement les termes qui suscitent des affects d'adhésion".
"La lutte idéologique, c'est une base de la lutte politique. L'extrême droite le fait depuis 50 ans, on ne peut pas dire que l'écologie le fasse avec autant d'énergie. Les masses suivraient-elles des décisions difficiles si l'écologie était au pouvoir ?"
"Aujourd'hui, tout le monde est conscient mais on ne sait pas quoi faire"
A travers ce livre, Bruno Latour souhaite faire réfléchir toute la population. "Je m'adresse à nous tous qui regardons ce débat entre écologistes et libéraux, et nous ne soutenons pas les écologistes dans les mesures qu'ils vont devoir prendre." S'il reconnaît que beaucoup ont désormais pris la mesure de l'urgence écologique, l'anthropologue estime que l"'on nous envoie un message qui nous embarrasse. Aujourd'hui tout le monde est conscient mais on ne sait pas quoi faire."
Il faut, d'après Bruno Latour, mettre en avant d'autres termes comme la "prospérité". "Prospérer, c'est un terme admirable qui ne doit pas être réduit à un sens de développement absurde, comme on essaye de nous le vendre." Le mot "dépendance" est également fondamental selon lui et nous devons apprendre à avoir une "liberté de dépendance par rapport aux être dont on a besoin."
Est-ce que nous sommes encore capable de rendre la terre habitable ?"
Etant donné la situation, "Mémo" interroge sur l'avenir, notre avenir. "La question qui intéresse tout le monde n'est pas : est-ce que vous voulez produire plus de bien mais est-ce que voulez vivre dans un monde habitable ? Est-ce que nous sommes encore capable de rendre la terre habitable ?"
Cependant, l'un des objectifs du livre, "qui n'est pas un essai mais bien un mémo", est d'évoquer la manière dont on peut faire émerger "une classe écologique". "Nous, la classe écologique, nous reprenons la question essentielle du sens de l'histoire : où allons-nous vivre ? avec qui on va vivre ? qui sont nos adversaires ?"
Concernant la nouvelle génération, Bruno Latour estime qu'il y a "une espèce d'inversion du mouvement des générations. Les jeunes disent à notre génération 'vous êtes des enfants, et vous nous privez d'avenir. Il y a un bouleversement complet des relations au sein même des générations."
Don't look up : "un film utile car il ne fait pas rire"
Enfin, il était impossible de ne pas évoquer avec Bruno Latour le film événement de Netflix, "Don't look up", avec Leonardo DiCaprio. Il raconte l'histoire de deux scientifiques qui tentent d'alerter comme ils peuvent, le monde et notamment les puissants, qu'une comète se dirige tout droit vers la Terre et va tout détruire d'ici six mois.
"Je l'ai vu deux fois et la deuxième fois, je l'ai beaucoup apprécié." Il considère ce film comme intéressant de part "la critique des politiques, des médias et des scientifiques." "Les scientifiques et écologistes n'arrivent pas à faire bouger les esprits, au sens massif." "C'est un film utile car il ne fait pas rire."
Les invités Bruno Latour, Anthropologue des sciences
Connu / https://twitter.com/FBonnifet/status/1479853272382984197 -> https://twitter.com/MALHERBEL/status/1480101078154854400
"
MALHERBE Laurence @MALHERBEL · 10h
Peut-être un début de réponse dans cette interview excellente de Bruno LATOUR
Prospérité, habitabilité, dépendance, le début d’un nouveau récit.
franceinter.fr
Bruno Latour, sociologue, ethnologue et philosophe des sciences, auteur de Mémo sur la nouvelle classe écologique (La découverte), est l'invité du Grand entretien de France Inter.
"
Ndlr : à moins de 3 mois de la présidentielle, crtitique cinglante de EELV qui selon lui n'a pas fait le travail idéologique :-( A-t-il raison ? Questionner ACT
classe écologique sans parler explicitement de lutte des classes ???
Personne sur le plateau pour lui dire que LFI a fait ce travail et que la lutte des classes est devenue tri-dimensionnelle (sociale, écologique, démocratique) ?
dommage. Dénoncer ACT
8 minutes
Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace pour la sortie de son livre "Climat. 5 ans pour sauver notre humanité. Ce que la France doit faire" (Tallandier) est l'invité du 6h20.
Photo © AFP / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN
Face à l'accentuation de la crise climatique, le directeur de Greenpeace dresse un état des lieux et lance un ultimatum aux politiques. Il propose des solutions concrètes dans tous les secteurs : agriculture, transport, logement, industrie. Inverser la courbe du réchauffement passe par la transformation du modèle économique, la réduction du temps de travail et la réinvention des modes de vie.
Tr.: ... les experts soulignent l'urgence climatique qui nécessite un changement radical ... film Netflix "Don't Look Up" métaphore sur la question climatique ... Macron, un IMMENSE GÂCHIS et une INCROYABLE TRAHISON ... NDDL, Europacy, positives, mais de toutes petites choses face à l'enjeu ... la France réduit ses émissions de gaz à effet de serre, mais bien trop lentement ... GPF va faire l'analyse des programmes des candidats ... décrypter le vrai du faux ... un bouleversement des modes de vie, une société plus heureuse, apaisée, aux inégalités sociales réduites ... les fêtes, à faire de manière raisonnable, lutter contre surconsommation ... pas avoir des vies plus tristes ou austères ...
Ndlr : Détails sur le film : cf /ex https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?bCgaMQ ou https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?nkCPMA
55 minutes
Comment réorganiser la société de telle façon que l'on ne soit plus déconnectés du monde vivant ? La sociologue Geneviève Pruvost s'attèle à explorer les alternatives écologiques et anticapitalistes qui renouent avec des savoir-faire permettant de refonder la fabrique du quotidien.
Comment réorganiser la société de telle façon que l'on ne soit plus déconnectés du monde vivant ? © Getty / Oliver Strewe
Dans un premier temps, la nature du travail de Geneviève Pruvost repose sur une analyse critique de notre modèle social et économique par l'exploration de textes écoféministes, sur la sociologie des professions et ceux de certains théoriciens marxistes.
Mais c'est aussi et surtout une enquête ethnographique, qui a pour finalité de présenter des alternatives écologiques et anticapitalistes, et de dresser des portraits de personnes appartenant à des communautés qui s’ancrent dans des lieux et expérimentent des modes de vie, renouent avec des savoir-faires en lien avec leur territoire et qui ont pour but de tisser la “fabrique” de leur quotidien.
Forêt amazonienne en Colombie
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COP24 : l'écoféminisme veut en finir avec le patriarcat et le capitalisme
L’enquête sur ces “alternatives rurales” visent à saisir ceux et celles qui explorent les possibilités pour relocaliser ce qui fait leur quotidien. L’autrice déplore l’abstraction dans laquelle les sociétés occidentales industrialisées et modernes sont plongées du fait de ces chaines de fabrication déterritorialisées, délocalisées.
L’autrice pointe la fabrication d’objets de consommation et de services massivement délégués à d’autres personnes, alors qu’ils pourraient entrer dans notre quotidien si notre rapport au monde était plus local et égal.
“La quotidienneté ne peut pas être détachée d’un milieu de vie nourricier, et toute politique qui entend s’en départir ne peut pas être égalitaire...”
Geneviève Pruvost invite donc à s’interroger sur ce qu’est le travail dans notre société et parle de “travail de subsistance” comme moyen de resensibiliser à l’écologie, car faisant appel à des savoir-faire paysans et artisanaux.
Elle articule cette critique et cette analyse de la société de consommation avec ce qu’elle appelle le “féminisme de subsistance” clé de voute d’une reconfiguration de la société.
L’autrice invite à s’appuyer sur une critique de la façon dont on lie notre quotidien à la dimension nourricière pour penser une réorganisation de la société. C’est par des bascules que les changements vont s’opérer et ces bascules se matérialisent dans plusieurs lieux sur lesquelles des communautés de personnes expérimentent de nouvelles façons de vivre le quotidien plus en lien avec les logiques environnementales et écologiques. Notre-Dames-des-Landes est un des exemples d'expérimentation de ce quotidien qui réinvestit concrètement nos liens au monde vivant.
“Dans les sociétés industrielles, le concernement pour l’environnement et les injustices environnementales ne peut être qu’abstrait et l’éthique écologique se focalise le plus souvent sur quelques articles de consommation.”
On en parle avec
Geneviève Pruvost, sociologue du travail et du genre au Centre d’étude des mouvements sociaux , elle co-dirige un master avec un parcours en Etudes environnementales et est autrice de “Quotidien politique Féminisme, écologie, subsistance” Ed. La Découverte collection l’Horizon des possibles.
14h29
Camille passe au vert du mercredi 29 décembre 2021 Par Camille Crosnier
Les invités Geneviève Pruvost sociologue du travail et du genre au Centre d'études des mouvements sociaux (CEMS/EHESS)
L'équipe Thierry Dupin Programmateur musical Valérie Ayestaray Réalisatrice Chantal Le Montagner Chargée de programmes Lucie Sarfaty Chargée de programmes Anna Massardier Attachée de production Camille Crosnier Journaliste et chroniqueuse
Connu / la radio du jour et https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?Y72kRQ
17 minutes
La sémiologue est l'invitée d'Eric Delvaux et Jérôme Cadet pour la parution de son livre "Viriles comme Vénus" aux éditions des Équateurs.
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débat sémantique autour des questions de virilité et plus largement des inégalités de genre : "Virilité c'est un mot qui circule beaucoup, qui est plutôt négatif aujourd'hui. Belliqueux, rapporté au combat, au débat très difficile dans lequel nous sommes souvent très enfermés, etc. Et à mon avis, ça le transforme complètement. Ce mot qui est à l'origine est tout à fait positif, non genré. C'est une énergie liée à la nature. [...] C'est très important parce que nous sommes héritiers, pour toutes ces questions de masculin, de féminin, et de politique parce que ça va ensemble, nous sommes héritiers du monde latin, pas tant que ça du monde grec sur ces sujets-là."
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"Il faut que les femmes se réapproprient la virilité à laquelle elles ont droit", estime Mariette Darrigrand, Sémiologue
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Ndlr : se rapproche-t-elle de la pulsion de vie ? ACT
54 minutes
La catastrophe industrielle de Lubrizol a mis en lumière les inégalités environnementales que subissent celles et ceux que l'on nomme les "gens du voyage". Les aires d'accueil qui leur sont réservées sont généralement à proximité de diverses sources de nuisances.
Photo © Getty / Joel Carillet
Dans son livre « Où sont les gens du voyage ? Inventaire critique des aires d’accueil » paru aux Editions du commun, William Acker propose une approche historique, sociétale et environnementale de la question des aires d’accueil destinées aux « gens du voyage ». Son travail de recensement et d’inventaire fait suite à la catastrophe industrielle de Lubrizol, à proximité de laquelle une aire d’accueil jouxtait la zone Seveso.
Après une action publique et une tribune menées notamment avec l’anthropologue Lise Foisneau, le juriste William Acker s’attèle au recensement de la localisation des aires d’accueil des « gens du voyage » pour démontrer la récurrence des localisations de ces dernières à proximité de lieux pollués tels que les déchetteries, les cimenteries, les autoroutes, les zones industrielles. Cela demeure une gageure de quantifier l’atteinte environnementale.
Ces localisations s’expliquent aussi par le fait d’une certaine volonté à reléguer les « gens du voyage » loin des centres. Grâce à cet inventaire, le constat est sans appel, il y a un caractère systémique dans la mise à l'écart et des atteintes environnementales que subissent les "gens du voyage" ne fait aucun doute. Néanmoins les données sur ce sujet des aires d’accueil dans le domaine de la santé environnementale manquent.
« Les mouvements de justice environnementale ne peuvent ignorer la situation des « gens du voyage » en France tant elle lie intimement les questions de discriminations sociales, raciales et environnementales. » écrit William Acker.
La lecture de ce livre est aussi l’occasion de mieux comprendre les subtilités de ceux et celles que l’on nomme « gens du voyage » en France, de retracer l’histoire juridique, d'évoquer les mémoires et d’envisager les luttes environnementales et sociales à venir.
Les invités William Acker, juriste et Sue Ellen Demestre, membre du collectif des Femmes de l'aire d'accueil d'Hellemmes-Ronchin
Ndlr : la société aurait-elle peur des gens mobiles ? qui ne sont pas "dans le moule" ? Questionner ACT
diffusé le mer. 27.10.21 à 20h59 - disponible jusqu'au 26.11.21
émissions culturelles
92 min tous publics présenté par : François Busnel
Au programme de La grande librairie :
- Richard Powers, "Sidérations", chez Actes sud
- Jean-Christophe Rufin, "Les flammes de pierre", Gallimard
- Catherine Meurisse, "La jeune femme et la mer", Dargaud
- Cyril Dion, "Animal", Actes sud
Tr.: ... C.Dion ... La santé, le lien social ... Éloi Laurent,
réapprendre à devenir indigène, se réensauvager ... manger, boire, espirer, se reproduire ... /nature Philippe d'Escola ... /ferme du bec élouin ont réensauvagé (plus d'animaux, etc) ... à quoi sert l'espèce humaine ? faire du vivant augmenté, enrichir le vivant ... rachel carson ... le progrès ... quelle est notre intention ? votre livre abat les murs
R.Powers (l'enfant qui voulait sauver la planète) roman