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Une nouvelle journée de mobilisation doit avoir lieu demain contre la réforme des retraites. Où en est le mouvement social ? Le gouvernement peut-il encore reculer ? Que peut l’opposition parlementaire ? Quelle issue à la motion de censure déposée par La France insoumise ? Eric Coquerel, député LFI de la Seine-Saint-Denis, est l’invité de #LaMidinale.
Sur les chiffres du chômage
« C’est le meilleur des mondes : c’est ce que nous propose le gouvernement. À en croire le gouvernement, on se demande pourquoi les Français sont mécontents parce que depuis qu’il est là tout va mieux. »
« Je peux vous annoncer que dans les prochains mois, les chiffres du chômage vont encore s’améliorer. Avec les nouvelles règles d’allocation qui vont sortir des centaines de milliers de personnes des ASSEDIC et de Pôle Emploi, il y aura moins de demandeurs d’emploi en France mais il n’y aura pas plus de personnes au travail. »
« C’est pas le chômage qui baisse, c’est les statistiques du gouvernement. »
« Il y a une misère et une colère qui montent dans le pays et le gouvernement fait mine de ne pas l’entendre. »
Sur le climat social
« On exagère pas quand on parle de dérive autoritaire de régime. »
« Il y a une volonté de vengeance contre les salariés en grève. »
« Je voudrais faire un appel : il faut être solidaire jusqu’au bout de ceux et celles qui luttent [et qui se retrouvent convoqués devant des conseils de discipline]. »
« Je vois une colère, une détermination et une combativité toujours aussi forte chez ceux qui luttent. »
« Il y a une combativité très forte mais il y a aussi une tristesse de ne pas y être encore arrivé [à faire céder le gouvernement avec une grève générale]. »
« Il y a une très grande majorité des Français qui sont contre la réforme des retraites et pour le mouvement. »
« Il y a de nombreuses professions qui rejoignent le mouvement : des professeurs, EDF, des plateformes, des jeunes, des avocats, des pompiers… cet effet tâche d’huile n’est pas terminé. »
« La lutte pour le retrait de la réforme des retraites n’est pas terminée. »
Sur Laurent Berger et la « folie collective »
« Je n’ai pas l’impression d’une folie collective, j’ai l’impression d’un régime néolibéral qu’on a rarement vu aussi brutal en France. Macron c’est Thatcher et Blair à la fois. »
« La folie c’est la mise à bas de notre système social. »
« Il y a un climat détestable et Macron met des braises sans arrêt dans le feu. Tout ça va exploser. »
« Traditionnellement, on a toujours veillé à ne pas taper les syndicats (…). Maintenant force est de constater qu’avec l’épisode sur le vrai/faux âge pivot qu’on a fait mine de retirer (…) on peut penser que Laurent Berger a joué un rôle vis-à-vis du gouvernement qui est un rôle d’appui. »
« Sur la conférence de financement, on fait mine que le jeu est ouvert alors que tout est fermé. C’est indécent. »
Sur la motion de censure LFI refusée par le PCF et le PS
« On a redéposé une motion de censure et les autres groupes doivent en rediscuter aujourd’hui. J’espère qu’ils vont accepter. »
« Les droits du Parlement sont bafoués. »
« On a pas compris ce refus du PCF ou du PS. »
« J’ai tendance à penser que le PCF s’est aligné derrière le PS, ce que je trouve dommage. »
« J’espère que tout ça va être réparé aujourd’hui parce qu’il y a un refus unanime des partis de gauche sur cette réforme des retraites. »
Sur la proposition de référendum du PCF
« Le mouvement social pense qu’il peut obtenir le retrait pur et simple (…). En faisant cette proposition, vous anticipez d’un certaine manière l’échec du mouvement social. Moi je pense que le mouvement social peut faire reculer le gouvernement. »
Sur la journée de mobilisation du 29 janvier
« La grève est l’arme fatale des travailleurs. »
« Si ce pays se met trois jours en grève, secteur public et privé, le gouvernement plie. Il ne tiendrait pas plus longtemps. »
« On travaille avec Olivier Besancenot - que je vois beaucoup en ce moment sur les AG - de créer un comité national de soutien qui pourrait mettre sur la table l’idée d’une marche nationale. »
« Il faudrait une marche nationale à Paris avec un million de personnes : ça permettrait d’amplifier le rapport de force en faveur des grévistes. »
Sur l’unité à gauche et la question de l’alternative politique
« Quand on a un mouvement dont le candidat a fait 19% et a échoué à 600.000 voix près, on se pose la question [d’entrer en campagne pour 2022]. »
« Il faut travailler à la création d’une force politique a vocation majoritaire. »
« Le plus urgent, c’est que quelque chose naisse de ce mouvement social. »
« C’est pas parce que vous additionnez dix logos, que vous êtes assuré de gagner. »
« Jean-Luc Mélenchon est le meilleur candidat pour 2022. »
« Notre problème n’est pas d’incarner déjà une candidature pour 2022 (…), mais de faire en sorte que les gens se fédèrent, se rassemblent, s’impliquent : il nous faut une véritable fédération populaire. »
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Mardi, Là-Bas Si J’y Suis fêtait ses 30 ans au CentQuatre à Paris avec près d’un millier de personnes présentes. Émission de radio sur France Inter de 1989 à 2014, Là-Bas Si J’y Suis est aujourd’hui un média en ligne. Daniel Mermet, son fondateur, est l’invité de #LaMidinale.
Sur le journaliste et le militant
« Il existe des journalistes comme nous qui pensent que les journalistes peuvent contribuer à être utiles et à changer les choses. »
« Militant n’est pas un gros mot. Nous, on fait un journalisme engagé. »
« Je fais une grande différence entre journalisme engagé et militant. »
« On fait un journalisme classique c’est-à-dire qu’on respecte les faits et les données. Et le commentaire est libre. Les faits sont sacrés, le commentaire est libre. »
« Le journalisme militant serait le journalisme de quelqu’un qui a une conviction et qui va chercher dans l’actualité quelque chose qui va nourrir et étayer sa prise de position. Je ne suis pas du tout d’accord avec ce journalisme là. Et ça n’est pas ce que fait Taha Bouhafs pour Là-Bas Si J’y Suis. »
« C’est assez curieux que la qualification de journalisme militant tombe toujours sur des gens de gauche. »
« On ne dira jamais de Bernard Guetta ou de Christophe Barbier qu’ils sont militants. Pourtant se sont de vrais militants. »
« La gauche, ça a une signification. Ça n’est pas fini. C’est un repère pour nous même si les choses bouges. »
Sur la genèse de l’émission Là-Bas Si J’y Suis
« Quand on a commencé, on ne savait pas que le mur de Berlin allait tomber. »
« On a fait des reportages qui ont stupéfié la rédaction et la direction [de France Inter]. »
« À France Inter au début, on m’a vu comme un débile léger, un ex soixante-huitard, voire un rouge-brun. On était soutenu par Pierre Bouteiller [ex directeur de France Inter]. »
« On a trouvé cette formule assez vite : plus près des jetables que des notables. Ça a été ça notre ligne pendant trente ans. »
« Je suis né dans la banlieue rouge dans une famille de huit enfants. »
« Les auditeurs, ils se traduisent par des chiffres : ils sont six millions. Ou six millions et demi. Mais ça, ça n’est pas des auditeurs, c’est de la statistique. »
« On a tendance à considérer que les auditeurs ont des questions poser. Nous, on pensait déjà que les auditeurs avaient aussi des réponses. C’est ce qu’on a fait avec le répondeur. »
Sur France Inter
« Aujourd’hui, France Inter vise les CSP+. On est dans le marketing. Les classes populaires, les jeunes, les vieux, ils s’en foutent complètement. »
« France Inter n’est pas une chaine commerciale, c’est la confiscation d’un service public. »
« Radio France est un service public fantastique issu directement de la résistance. »
« France Inter est dirigée par des médiocres. »
« France Inter, c’est un faux succès. C’est du marketing. »
« J’ai entendu un matin une consoeur lancer ce commentaire : ”en attendant Godot”. Mais qui comprend ? France Inter, c’est un entre-soi. »
« Il faut augmenter les budgets de Radio France et en faire un vrai service public. Et que les décisions soient prises autrement, avec les auditeurs notamment. »
« Laurence Bloch [directrice de France Inter] a décidé que plus jamais on ne dirait Là-Bas Si J’y Suis ; que plus jamais on inviterait Daniel Mermet. Je m’en fous. Personnellement, ça ne me fâche pas du tout. »
Sur Là-Bas Si J’y Suis aujourd’hui
« On est beaucoup plus libres aujourd’hui. Peut-être trop. »
« Avant, on était une émission. Maintenant, on est devenu un média. »
« On ne doit des comptes qu’aux abonnés et à l’équipe. »
« Le seul qui nous a précédé et on l’a complètement copié, c’est Daniel Schneidermann [avec Arrêt Sur Images]. »
« J’ai envie qu’on se tourne beaucoup plus vers le public populaire. On est un peu trop enfermé dans les sujets bobo-intello-parigot. »
« Quand les gilets jaunes ont surgi, on n’a pas été surpris. On les connait depuis 25 ans et plus. »
« On a vu un sociocide c’est-à-dire une partie de la société qui a été complètement détruite avec le mépris de la petite bourgeoisie intellectuelle. »
« On nous a appris à parler le langage de l’ennemi. »
Sur la gauche
« La gauche a lâché le peuple. Elle a abandonné le populo. »
« Tous les médias de gauche s’adressent à la bourgeoisie culturelle alors que les médias de droite s’adressent au grand public. On est infoutu de faire des médias de gauche qui s’adressent au grand public. On l’a fait pendant 25 ans. »
« La gauche ne pourra s’en sortir que quand elle retissera ce fil avec le grand public. »
« La gauche a soupçonné les gilets jaunes d’être à l’extrême droite, ils sont antisémites : il y a une espèce d’héroïsation de la classe populaire. Les gens de la classe populaires sont aussi cons que les autres. Il n’y a aucune raison de croire qu’ils sont plus malins. »
« Notre devise, c’est : de défaite en défaite jusqu’à la victoire finale. »
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Transcription : ... ya ce peuple qui a été abandonné, qui est en friche et que certains essayent de rejoindre aujourd'hui. Ruffin essaye. Un type comme gérad filoche a fait un parcours formidable. Il est pédagogue. Il essayent, ils croient encore à l'émancipation. Voilà. ... faire émerger un projet à gauche. lfi a essayé, ça a fait long feu. ...
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Tête de liste dans le 18ème arrondissement, Vikash Dhorasoo revendique de présenter une liste « de gauche » à Paris, aux côtés de l’actuelle conseillère PG Danielle Simonnet. L’ancien joueur de football professionnel est l’invité de #LaMidinale.
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Sur la liste Décidons Paris, menée par Vikash Dhorasso et Danielle Simonnet
« Nous présentons à Paris une liste de gauche, écologiste, sociale, antiraciste, féministe et démocratique. »
Sur la gauche
« La gauche pour moi, c’est la solidarité, l’entre-aide, le collectif ; c’est faire les choses pour les autres de manière désintéressée. Mais c’est aussi faire avec les autres. »
« Nous portons les revendications des gilets jaunes et de la mobilisation actuelle [contre les retraites]. »
« J’étais gilet jaune, je suis dans les grèves, je soutiens tous ces mouvements (…). Ces combats rejoignent le combat municipal parce qu’il s’agit aussi de combattre la politique d’Emmanuel Macron, ce président des riches qui prend aux pauvres pour donner aux riches. »
« Nous sommes les seuls à avoir une liste qui n’est pas tournée vers le capitalisme et la recherche de la croissance à tout prix contrairement à tous les candidats face à nous - EELV qui tend la main à Cédric Villani ou Anne Hidalgo qui a un adjoint à l’urbanisme (Jean-Louis Missika), soutien officiel d’Emmanuel Macron.
« J’ai le sentiment que le PS n’est plus un parti de gauche. »
Sur l’écologie
« Les écolos ont un programme écolo qui ressemble au notre - même si je trouve que, parfois, ils font plus du jardinage que de l’écologie sociale. »
« Notre projet écologique est bien plus radical que celui d’EELV. »
« On ne peut pas défendre la croissance et le capitalisme et en même temps défendre l’écologie. »
« On ne peut pas défendre à la fois le CETA et les traités de libre échange et, dans le même temps, se revendiquer de l’écologie. »
« Il me semble difficile de faire le grand écart : quand on est écologiste, je ne vois pas comment on peut tendre la main à la fois à Cédric Villani et à Danielle Simonnet (…). Cédric Villani n’a rien d’écolo. »
« On doit sortir de nos modes de vie qui sont dangereux. »
Sur le bilan d’Anne Hidalgo et les Jeux Olympiques
« Anne Hidalgo considère que Paris 2024 est la réussite de son mandat. Moi, je pense que c’est son échec. »
« Avec Paris 2024, ça montre que Paris n’appartient plus aux Parisien-nes mais est une carte postale qui appartient au tourisme et aux multinationales qui vont se gaver sur les JO. »
« Sur les JO de 2024, nous proposons un référendum francilien. »
« Je suis contre les Jeux Olympiques de Paris 2024. »
« Pourquoi on ne s’est pas intéressé des gamins des quartiers et aux personnes qui sont dans la précarité ? Pourquoi on attend Paris 2024 pour le faire ? »
« Pour Anne Hidalgo et ses colistiers, l’espace public est un marché. »
Sur les mesures phares de Décidons Paris
« Non à Paris 2024, ça c’est très important. »
« Dans le 18ème, on veut casser le contrat avec la SOGERES (livraison repas des cantines scolaires). »
« Les enfants mangent des repas industriels, en petite quantité, sans vitamines, sous vide, fabriqués dans une cuisine centralisée. Rien n’est bon. »
« Pendant dix ans, mes enfants ont mangé de la mal bouffe dans les cantines scolaires. »
« Il fait refaire du local et du bio, c’est possible. »
« Nous voulons les transports gratuits pour tous les Parisiens. »
« Le 18ème arrondissement est l’arrondissement qui a le moins d’espaces verts par habitant avec moins d’1 m2 par habitant. Nous voulons créer un parc dans le 18ème arrondissent de Paris. »
« Bizarrement, ce sont les arrondissements les plus pauvres de Paris qui ont le moins d’espaces verts. »
Sur les autres candidats à Paris
« Je considère que nous n’avons que des adversaires dans cette élection. »
Sur le second tour de l’élection municipale
« C’est une discussion sur la table à Décidons Paris. Rien n’est validé. Il y aura une vraie discussion et nous prendrons une position commune. »
« Je serai maire du 18ème arrondissement. »
Sur les propos de Jean-Luc Mélenchon sur l’homophobie
« Je condamne toutes les discriminations et je les combats. Je fais confiance à mes potes homosexuels quand ils me disent ce qu’ils tolèrent et ne tolèrent pas. »
« Quelle que soit l’insulte, homophobe, raciste, sexiste, je les combats. »
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Que comprendre de la réforme des retraites et de la mobilisation sociale en cours ? Guillaume Duval, éditorialiste à Alternatives Economiques et co-initiateur du Festival des idées, est l’invité de #LaMidinale.
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Sur le rôle des syndicats « La présidence d’Emmanuel Macron marque une rupture profonde vis-à-vis d’une période où il y avait un consensus droite/gauche sur le fait que sur les sujets sociaux, avant de faire des réformes, il fallait négocier avec les syndicats et laisser les syndicats et le patronat négocier sur les sujets du droit du travail. Emmanuel Macron a balayé ça d’un revers de la main pour imposer une vision jacobine et jupiterienne de la présidence. »
« Ce qui est très impressionnant sur les retraites, après deux ans de concertation, c’est que, d’une part, on a aucun accord des syndicats et, d’autre part, on n’y voit pas clair. »
Sur les régimes spéciaux
« On soutient plutôt la suppression des régimes spéciaux et on soutient aussi l’unification d’un système de retraites entre le public et le privé. »
« Le fait que les règles de fonctionnement du système de retraite entre le privé et le public soient différentes est l’une des causes majeures de division du salariat. »
« Le fait que l’on supprime cette fracture qu’il y a aujourd’hui au sein du salariat me parait un objectif politique absolument central pour reconstruire une alternative au néolibéralisme qui joue beaucoup sur cette opposition pour empêcher toute alternative d’émerger. »
Sur la retraite à points
« Le principe même de la retraite à points est problématique à plusieurs niveaux : il prend en compte de la même manière les rémunérations touchées tout au long de la carrière pour calculer le niveau de la retraite. »
« La fonction sociale d’un système de retraite, c’est de donner aux gens un revenu de remplacement qui soit en rapport avec le revenu qu’il touchait en fin de carrière. Donc il s’agit de punir les gens qui ont un peu mal démarré dans leur carrière. »
« La retraite à points oblige les jeunes à regarder de très près combien ils vont gagner de points parce que c’est ça qui déterminera leur retraite : c’est très mauvais pour la dynamique économique du pays. Ça veut dire que vous dissuadez les jeunes de créer des entreprises, de s’embarquer dans une boite qui démarre, de changer d’orientation. Vous freinez la mobilité dans l’économie et vous freinez l’économie. »
« Un an de plus dans une retraite à points ça donne environ 2,5% de retraite en plus sur une carrière de 40 ans. Ce que pense le gouvernement, c’est que 2,5% ce n’est pas assez dissuasif et le risque est non négligeable que tout le monde parte à 62 ans dans le nouveau système. »
Sur la question de l’âge pivot
« Le système de l’âge pivot est le système le plus injuste parce que ça pénalise d’abord ceux qui ont commencé à travailler plus tôt et ça avantage ceux qui ont fait des longues études et ont, a priori, des rémunérations plus fortes et des conditions de travail plus favorables. »
« Le problème, c’est que ce gouvernement peut sans doute faire passer en force son système de retraite mais il reste la question de la fonction publique, des enseignants et de beaucoup d’autres secteurs dans la fonction publique : ils sont les grands perdants. »
« Il va y avoir une plus forte incertitude après qu’avant la réforme des retraites, sur la pérennité, la nature et la soutenabilité du système futur de retraites. »
Sur la mobilisation sociale du jour
« Il faut retirer le texte et négocier sérieusement. »
« On ne peut pas faire une conférence de financement tout en laissant en place le texte et sa logique. »
« La première chose qu’on ne comprend pas dans ce texte et sa logique, c’est le financement du système futur de retraite une fois qu’on aura mis en place les points. »
« Il faut commencer par discuter du financement des retraites mais pour le faire dans de bonnes conditions, il faut d’abord retirer ce projet. »
« Même si la CFDT, l’UNSA et la CFTC se disaient ”d’accord” [avec la réforme], aujourd’hui, en termes de représentativité, ils ne représentent qu’un tiers des voix des salariés. »
« La CFE-CGC qui pèse très lourd et qui est plutôt en progression aujourd’hui dans le salariat est associée à la mobilisation avec la CGT et FO. »
« Pour faire une réforme qui rencontre un consensus suffisant dans la société pour être stable, c’est-à-dire de dégager l’horizon futur des retraites, il faut négocier et aboutir à un consensus large sur ce qu’il faut faire dans le futur. »
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Pour la dernière Midinale de 2019, Catherine Tricot, gérante de la revue Regards, revient sur les temps forts de l'année et les perspectives pour 2020 - et au delà.
Sur le mouvement contre la réforme des retraites
« Au delà des retraites, le mouvement actuel charrie des choses très profondes : le problème de la protection sociale, de l’anticipation de nos vieux jours… »
« Il faut que l’on se pose la question de la qualité de notre vie. »
« On est en train de contester des dogmes qui ont dominé depuis trente ans notre vie politique : les 3%, les 14%... »
« Ce n’est pas possible que des critères abstraits décident à la place de la politique. Il faut revenir à la place que l’on veut accorder au social et au bien-vivre. »
« Il y a une remise en cause du social-libéralisme qui a dominé la gauche et qui la met au fond du trou. »
Sur les violences policières
« Ce qui sera un marqueur de l’année 2019, ce sont les violences policières mais, d’une manière générale, un mode de gestion extrêmement autoritaire : les violences policières, c’est la pointe avancée de l’affaire. »
« Il y a une arrogance social de la part du gouvernement : ils ne méprisent pas tant les autres, ils sont convaincus du bien fondé de leur point de vue et ils veulent l’imposer. »
Sur les soulèvements un peu partout dans la monde
« On est au bout du moment du néolibéralisme et de la domination par l’économique de toutes les sociétés. »
« Les peuples recommencent à vouloir prendre en main leur destin : retrouver de la démocratie, retrouver de l’espace pour le social, à contester la montée des inégalités. »
« Il y a une remise en cause du néolibéralisme mais pas uniquement dans sa dimension économique mais aussi dans sa dimension autoritaire. »
Sur les raisons de ces soulèvements
« Je ne crois pas que l’on soit dans une société plus individualiste. »
« Il y a une affirmation croissante des individus qui tentent de trouver leur place, s’émanciper et maîtriser leur vie. Mais cela se fait dans un cadre capitaliste donc effectivement, cela peut prendre des formes individualistes mais ce n’est pas cela qui caractérise notre époque. »
« La gauche a trop pensé qu’on était face à de l’individualisme partout dans la société. Non : on est face à une recherche d’affirmation des individus. »
Sur l’avenir de la social-démocratie
« Il y a un avenir à la social-démocratie si elle se réinvente. Mais ce n’est pas mon choix. »
« Ce serait plus intéressant d’avoir une social-démocratie plus à gauche pour les avoir en sparring-partners et imaginer cette autre façon de vivre dans le 21è siècle. »
« Il ne suffit pas d’avoir un doute sur le fait d’être allié avec Angela Merkel pour faire naître une alternative. »
« Le Parti socialiste français hésite entre différentes positions : même à l’intérieur du débat sur les retraites, ils sont critiques sans aller au bout de leurs critiques dans la mesure où, depuis le livre blanc de Michel Rocard en 1992, les socialistes et la droite on partagé le même point de vue sur le traitement de la question de la retraite, c’est-à-dire comment limiter les dépenses sociales pour les retraités. »
Sur la gauche française
« Ce qui se passe en France, à gauche, est extrêmement grave car les élections européennes ont mis un point sur une réalité lourde de danger : il n’y a pas de force à gauche qui serait susceptible d’entraîner une dynamique. »
« La gauche française est émiettée à un niveau très préoccupant. »
« Je ne crois pas à l’alliance des gauches pour pouvoir gagner, notamment au niveau local. »
Sur la présidentielle 2022
« Aux municipales, peut s’agréger un peu de bien vivre et de nouveau sens des politiques publiques et sociales. Mais savoir si cela va permettre de faire émerger une personnalité d’ici 2022 ? Je n’en sais rien. »
« Ce que je crois, c’est qu’Emmanuel Macron n’est pas assuré d’être candidat en 2022. »
« Les catégories populaires ne se sentent pas représentées : la France des gilets jaunes, hors des grandes métropoles, Emmanuel Macron se les ai pris de front. Les habitants des quartiers populaires, il se les est pris de front aussi avec le délire hystérique contre la culture musulmane. Et maintenant, il se prend de front tous les salariés des grandes métropoles et du service public. Il n’a plus de base sociale. »
« Emmanuel Macron s’est fait élire par les électeurs de François Hollande mais il est maintenant soutenu par la droite : il est du coup très affaibli sur le plan idéologique et politique. »
« Il peut arriver la même chose à Emmanuel Macron qu’à François Hollande en 2017 : ne pas pouvoir se représenter. »
« Je ne vois pas qui aujourd’hui, réussit à capitaliser sur la colère ou, en creux, sur le fait que les gens se retirent de la politique – à part l’extrême droite. »
« Emmanuel Macron est un dingue qui a atteint son niveau d’incompétence en jouant avec le feu politique et alimentant la machine Marine Le Pen. »
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Il vient de publier "Capital et idéologie" aux éditions du Seuil. Thomas Piketty est le premier invité du Long Regards, un rendez-vous mensuel chaque dernier vendredi du mois.
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Christophe Castaner, Extinction Rebellion, débat sur l'immigration, stratégie de la France insoumise et convergence des luttes : le député France insoumise du Nord Adrien Quatennens est l'invité de la Midinale.
VERBATIM
Sur Christophe Castaner
« En cette rentrée politique, je vois une aggravation du délitement de l’Etat républicain. »
« Au delà de ce qui s’est passé à la préfecture de police, Christophe Castaner, comme homme politique, comme principal donneur d’ordres, porte sur ses épaules un bilan politique qui n’est pas soutenable. »
« Christophe Castaner est considérablement affaibli. »
« Cela fait un moment que la démission de Christophe Castaner est à l’ordre du jour. »
« Je crois que Christophe Castaner n’est plus en mesure d’assurer la crédibilité de l’institution qu’il est sensé représenter. »
Sur Extinction Rebellion
« Je suis estomaqué par les propos qu’a tenu Ségolène Royal à propos d’Extinction Rebellion. »
« Les militant-e-s d’Extinction Rebellion donnent à voir quelque chose de non-violent et de festif, radical certes mais leur crédo, c’est la désobéissance non-violente. »
« Comme tout mouvement, Extinction Rebellion est pétri de contradictions – et l’on sait que ce n’est pas uniquement Extinction Rebellion qui était présent au centre commercial Italie 2 ce week-end… C’est vrai que le slogan “Couteau en céramique” est clairement très mal venu. »
Sur le débat sur l’immigration voulu par Emmanuel Macron
« Il faut d’abord dénoncer l’opération : pourquoi tenir ce débat dans cette période alors que ce n’est pas la préoccupation majeure des Français ? »
« Tout est fait pour que le scénario du face-à-face Emmanuel Macron – Marine Le Pen soit validé. »
« Non, la France ne subit pas une submersion migratoire ; le solde migratoire est plutôt stable depuis des années. »
« Retirer l’aide médicale d’Etat, comme le propose la Macronie, ce serait une folie, même en raisonnant en termes de coûts. »
« Les mouvements de populations ne doivent pas être considérés comme une fatalité. »
« A la France insoumise, nous pensons qu’il faut prendre le problème par les deux bouts : oui, il faut se préoccuper de l’accueil digne et humain mais ne pas faire comme si les gens étaient heureux de se déplacer. »
Sur la stratégie de la France insoumise
« La séquence des gilets jaunes ainsi que toutes les luttes sectorielles qui existent dans le pays : les Françaises et les Français, un peuple d’essence révolutionnaire et rebelle, n’ont pas besoin de responsables politiques pour passer à la contestation et à la résistance. »
« Il faut montrer que la France insoumise ne propose pas une aventure ou un saut dans le vide. »
« Dans les prochaines semaines, on va bâtir un contre-projet des retraites. »
Sur la convergence des luttes
« Je constate que, sur les retraites, la bataille est enclenchée de manière extrêmement sectorielle – et ça fait le jeu du gouvernement qui ne parle que des 42 régimes spéciaux qui ne représentent que 3% de la population active. »
« J’appelle de mes vœux la convergence mais pour l’instant, c’est un peu mal engagé. »
Sur la ligne politique de la France insoumise
« Est-ce que si nous disons que nous avons un programme de gauche, il est immédiatement intelligible que nous voulons la 6è République, que nous voulons sortir des traités européens ? Evidemment non. »
« Ce qui m’intéresse, ce n’est pas de faire un musée : c’est de trouver la méthode qui fasse que l’on puisse gouverner ce pays. »
Sur la démocratie au sein de la France insoumise
« Quand on est sorti des élections européennes, on a compris qu’il y avait une urgence à réorganiser le mouvement. »
« Les groupes d’actions de la France insoumise cherchaient un cadre pour se coordonner : samedi 12 octobre, il y aura la première grande assemblée des groupes d’actions qui aura lieu tous les trimestres. »
Sur les élections municipales de mars 2020
« On est prêt à faire avec toutes celles et ceux dont les propositions seraient compatibles avec les quelques conditions très souples qu’on a fixées. »
« Le récit de campagne et la tâche qui est la nôtre, c’est de concourir à faire en sorte que le 1 sur 2 qui ne vient plus voter de manière cyclique, revienne. »
« Il y a des endroits où les insoumis estimeront qu’ils ne peuvent pas faire autrement [que la soupe de logos] mais je le déplore et je pense qu’il faut tenter de faire autrement. »
« Dans toutes les villes, dans toutes les communes, il y a de très bons conseillers municipaux qui s’ignorent. »
« L’acte 1 d’une campagne municipale ne doit pas être un accord entre partis politiques. »
Sur les médias
« La France insoumise développe une critique salutaire et politique de la situation des médias. »
« Un tas de journalistes, y compris parmi les plus précaires de la fonction, ne sont pas en désaccord avec les grandes lignes de ce que nous disons à propos des médias. »
« La question [du boycott de certains médias] mérite d’être posée. »
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À la veille de la 20ème journée de mobilisation des gilets jaunes, la nouvelle doctrine en matière de maintien de l’ordre va-t-elle favoriser plus encore les violences policières ? David Dufresne, journaliste qui a mis en place la plateforme de signalement des violences policières « Allô place Beauvau », est l’invité de .#LaMidinale.
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VERBATIM
Sur l’état des lieux des violences policières
« Il y 582 signalements. Tous ne sont pas des violences à proprement parler mais 95% le sont. »
« Dans ces violences, il y a des mutilés : 22 personnes ont perdu un œil, 5 ont perdu une main et plus d’une centaine ont été visées à la tête par des LBD. »
Sur la réaction du ministère de l’Intérieur
« Le ministère se contrefiche de nos chiffres officiellement. Officieusement, c’est plus compliqué que ça. »
« Ce recensement précis, documenté, ville par ville, acte par acte, blessure par blessure, n’existe pas. »
« Castaner, Nunez, Philippe ont été plusieurs fois interpellés sur mon travail, à l’Assemblée, dans les médias. Ils n’ont jamais démenti mon travail. »
« Pendant un mois et demi, on a été dans une dénégation politique invraisemblable. »
Sur la nouvelle doctrine
« On ne change pas de doctrine au milieu de la bataille : soit il n’y a pas de changement, soit il y a un changement et ça signifie une improvisation, une panique. »
« Ce qui se passe depuis quatre mois illustre leur improvisation, des manquements et une doctrine du maintien de l’ordre qui ne sait plus où elle va. »
« Là où le discours politique est assez malin, c’est qu’ils mélangent tout : maintien de l’ordre, services d’ordre, rétablissement de l’ordre. »
« Le maintien de l’ordre s’est transformé en machine de répression. »
« La réponse ne devrait pas être policière, elle devrait être fiscale, sociale, politique, juridique. »
Sur les poursuites judiciaires des victimes des violences
« On a appris hier que quelqu’un qui a perdu un œil il y a sept ans, à cause d’un tire de LBD, allait recevoir 50.000€ de dédommagements. Sept ans de procédures ! »
« Il y a des plaintes, elles sont instruites, la justice prend son temps. »
« Ce qui est injuste, c’est que les enquêtes IGPN sont plus longues que les comparutions immédiates du lundi et du mardi qui suivent les manifestations du samedi. »
« La condamnation pénale [des policiers] est rarissime mais contrairement à ce que l’on croit, une plainte IGPN peut avoir du poids. »
Sur l’évolution de la violence policière
« L’examen historique est très clair : la France n’a pas connu de répression policière aussi forte d’un mouvement social, depuis cinquante ans. »
« Il faut remonter à 1921 pour avoir l’armée dans le maintien de l’ordre - quasiment un siècle ! »
« Le fait qu’on en parle [des violences policières], c’est aussi la suite logique d’une police beaucoup plus brutale depuis une trentaine d’années et notamment dans les quartiers populaires. »
« Aujourd’hui, on sait qu’en quatre mois on a tiré plus de LBD que depuis l’existence des LBD il y a une dizaine d’année. »=
Sur la politique d’Emmanuel Macron
« Aujourd’hui, l’usage de la police par le politique n’est pas tout à fait démocratique. »
« Le préfet ne rend compte qu’au ministre : il y a donc un lien direct entre le politique et le policier. »
« Le préfet de police de Paris ne rend pas des comptes à son supérieur. Le patron de la police rend des comptes au ministre de l’Intérieur. En Occident, c’est unique. »
« Il y a une mainmise du politique sur la police. »
« Qui donne tous les vendredis les ordres ? Ce n’est pas le chef de la police. Ce n’est même pas le préfet de police : c’est la place Beauvau, c’est le ministre. Donc, c’est politique. »
Sur la 20ème journée de mobilisation des gilets jaunes
« Ce que l’on sait, c’est qu’il y aura des gens qui iront manifester en sachant qu’ils peuvent perdre un œil ou une main. En sachant qu’on les rend tous complices. »
Sur le mot « populaire »
« Ce qui est populaire aujourd’hui, le peuple, c’est les gilets jaunes. Pourquoi avoir peur de le dire ? »
« Il y a quelque chose d’assez insupportable dans l’époque dans laquelle on est, c’est l’euphémisation de tout. Monsieur Castaner, quand il parle d’éborgnés, il parle de gens gravement atteints à la vision. Ce doux euphémisme est d’une violence incroyable. »
« Le mot peuple est si beau. »
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Raquel Garrido ne mâche pas ses mots au lendemain de l’élection européenne. Au menu : la ligne de la France insoumise. L’avocate, éditorialiste à la télévision, est l’invitée de #LaMidinale.
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VERBATIM
Sur l’élection européenne de dimanche 26 mai
« L’élection européenne laisse toute la classe politique un peu pantoise parce qu’elle s’est révélée plus surprenante que les élections européennes précédentes. »
« La progression de 10 points de l’abstention montre l’incapacité d’abord des sondeurs à comprendre ce qui se passe réellement en France. »
« Les campagnes [des différents candidats] n’étaient pas orientées vers les abstentionnistes pour les ramener dans le corps électoral. Or on voit bien que c’était possible. »
Sur la campagne de la France insoumise aux élections européennes
« La campagne de la France insoumise n’était pas orientée vers la grande masse abstentionniste. »
« Il y a eu un travail fait pour parler à des socialistes qui décrochaient, pour créer une diversité de provenance des candidats qui les Verts, qui le PC, qui la société civile non partisane… Cela restait dans des schémas très classiques d’une France déjà très insérée civiquement – et je pense que c’est une erreur d’aiguillage. »
« La campagne de la France insoumise n’était pas formatée pour épouser cette grande aspiration au pouvoir populaire qui est arrivée avec fracas avec les gilets jaunes. »
Sur la gauche
« Dans la pensée de Clémentine Autain, il y a une sorte de réflexe d’extrême gauche. »
« Ian Brossat a fait une campagne très identitaire avec le PCF, Benoît Hamon très identitaire à gauche : cette ligne identitaire a été éprouvée et elle s’est ramassée dans les grandes largeurs. »
« Moi, Raquel Garrido, ce qui m’intéresse, c’est de gouverner et de gagner les élections. »
« Je mesure le fait d’être retourné au score du Front de Gauche – et il faut le prendre très au sérieux. »
Sur les perspectives pour la France insoumise
« La bataille face à Macron est engagée victorieusement et on en sent les germes : 10% des inscrits pour Macron, une érosion au profit de Jadot… Le sort de Macron, électoralement, il commence à être scellé. Le gros morceau maintenant, c’est le Rassemblement national. »
« Il faut être assez basique : un score, ça vient sanctionner une campagne. »
« Il y a un problème quant à la ligne de sortie ou non de l’Union européenne pendant cette campagne. »
« On a été victime d’une gauche bobo parisienne qui n’arrête pas de vouloir corneriser la France insoumise. »
« Le rôle historique de la France insoumise, s’il ne devait y en avoir qu’un seul, c’est d’abolir la monarchie présidentielle et d’essaimer les germes dans la société française d’un désir d’assemblée constituante pour faire la 6ème République. »
« Rester dans le vase clos des gens qui se disent de gauche, c’est petit bras. »
« J’ai honte pour les chroniqueurs politiques qui ont écrit qu’il se passait quelque chose avec le PCF : il ne se passait rien du tout. C’est juste un hype parisien. »
« Discuter du périmètre de la gauche, c’est une discussion mortifère. »
Sur le projet de la gauche
« La France insoumise pêche parce qu’elle a trop de choses à dire (…) elle devrait se concentrer sur la question de la souveraineté populaire et de la démocratie. »
« Parler de la gauche, c’est minorisant et rebutant. »
« Le score de la France insoumise alerte sur notre capacité à devenir rebutant. S’accrocher à l’ancien monde est rebutant. »
Sur la stratégie de la France insoumise
« Clémentine Autain nous a fait perdre une semaine pour savoir s’il fallait soutenir ou non les gilets jaunes. »
« La ligne Autain a été mise en œuvre lors de cette élection européenne. Et elle a pris 6%. »
« La France insoumise a été salement frappée à cette élection mais elle n’est pas à terre. »
« Ce que fait Clémentine Autain est déloyal mais, comme elle ouvre la discussion, discutons. »
Sur Jean-Luc Mélenchon et 2022
« Sur 2022, il y a le temps de voir. Mélenchon ou pas Mélenchon, si c’est la même ligne que les européennes qui est appliquée, ce n’est pas la peine d’y aller. »
« Quel que soit le candidat, il faudra avoir un profil disruptif. »
Sur l’avenir de Raquel Garrido
« J’habite à Bagnolet, je pense que la Seine-Saint-Denis est un bastion de la France insoumise, et la France insoumise doit faire des démonstrations sur le terrain. »
« Dans le 93, les gens préfèrent s’abstenir plutôt que de voter à droite ou à l’extrême droite même si ça commence à bouger. »
« Pour les municipales, il faut se mouiller un peu et faire des démonstrations sur le terrain. Je ne sais pas si je vais conquérir ou aider à ça dans la mesure où je peux. Il faut que je prenne des décisions. »
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Dans un peu plus d’un mois, les Européens sont appelés aux urnes. On fait le point avec Manon Aubry, tête de liste de la France insoumise. Elle est l’invitée de #LaMidinale. L’occasion, aussi, de revenir sur l’allocution présidentielle et les “annonces” qui ont fuit dans la presse et qui doivent clore le Grand Débat national.
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VERBATIM
Sur l’allocution du président de la République
« Je ne suis pas experte, ni architecte, ni bâtisseuse, mais quand j’entends les spécialistes, ils disent que c’est ambitieux. »
« Les cinq ans annoncés par Emmanuel Macron [pour reconstruire Notre-Dame-de-Paris], ça a tout l’air d’être une annonce politique plutôt que pragmatique. »
« Tout est bon pour donner l’impression qu’Emmanuel Macron est aux commandes d’une France au travail. »
« Son allocution était assez creuse. »
Sur les annonces qui ont fuité dans la presse
« Il n’y a pas de hausse du SMIC ou de revalorisation des minima sociaux. »
« Il joue sur les mots parce que peut-être qu’il ne va pas fermer d’école mais il va fermer des classes. Peut-être qu’il ne va pas fermer des hôpitaux mais il va supprimer des lits. »
« Sur les retraites, c’est un pas en avant, deux pas en arrière, on n’y comprend plus rien. »
Sur les baisses d’impôts
« Macron essaie de donner quelques cadeaux pour une population très identifiée. »
« Les niches fiscales, on ne les connait pas très bien, mais il y en a énormément et elles ont été multiplié par deux en l’espace de dix ans. Ça coute un pognon de dingue pour le coup. »
« Il faut qu’une cathédrale brûle pour que les plus riches donnent de l’argent à l’Etat. J’aurais envie de leur répondre “payez vos impôts d’abord et que LVMH rapatrie ses 300 filiales des paradis fiscaux”. »
Sur les élections européennes
« L’objectif, c’est de faire le plus possible et d’envoyer le plus de parlementaires. »
« On a l’impression que les institutions européennes sont loin de nous parce qu’on fait tout pour qu’elles soient le plus loin de nous. En réalité, elles sont présentes dans notre quotidien. »
« Quand on se lève le matin et qu’on mange des céréales, si elles ont été produites avec du glyphosate, c’est une autorisation de l’UE. Quand on prend les transports pour se rendre au travail, la fermeture des petites lignes de train et des petites gares, c’est aussi une conséquence de l’UE. »
« Notre quotidien est régulé par l’UE et c’est à nous, les citoyens, de reprendre la main. »
Sur la ligne politique de la France insoumise
« Souvent, on nous désigne du doigt de manière un peu dogmatique sur la question des traités. »
« Les traités européens empêchent d’investir massivement dans la transition écologique notamment avec la règle des 3% de déficit, alors qu’on sait que la transition écologique nécessite au moins 30 milliards d’euros par an pour aller vers 100% d’énergie renouvelable. »
« La France a un poids important dans l’UE et on peut peser dans le rapport de force pour changer ces traités européens et rompre avec ses règles. »
Sur la gauche
« Je suis de gauche, clairement. »
« Le mot gauche est relativement dévoyé dans le contexte politique actuel. »
« Le mot gauche est en jachère et il faut ressemer les graines. »
« L’entretien avec Claire Nouvian [dans Libération] était l’occasion d’exposer nos désaccords sur la vision de l’Europe. »
« Claire Nouvian et Raphaël Glucksmann, pour lesquels j’ai beaucoup de respect, ont une vision très naïve de l’Europe. »
« Leur Europe serait au-dessus de tout. Mon combat, c’est la justice sociale, fiscale et environnementale. Et je le place au-dessus de la construction européenne telle qu’elle est. Et je veux mettre la construction européenne a son service et non l’inverse. »
« Je ne fais pas confiance au PS, avec lequel s’allie Place Publique, pour opérer les ruptures dont nous avons besoin alors qu’ils sont eux-mêmes responsables de la situation et qu’ils ont gouverné pendant des années avec la droite européenne. »
Sur l’après européennes
« L’agenda de la FI, à la veille et au lendemain des européennes, ne doit pas changer : c’est un agenda qui pose un projet politique clair, élaboré dans le cadre des élections présidentielles et qui est solide avec ses livrets thématiques. Un projet qui pose une ambition climatique et sociale comme les deux faces d’une même pièce. »
« La FI est lancée dans une opération qui vise a fédérer le plus largement possible, à fédérer le peuple avec des gens qui viennent de tous horizons. »
« Il faut être très clair et c’est le désaccord que l’on a avec le reste de la gauche : il faut une rupture fondamentale avec l’UE telle qu’elle existe. »
« On doit fédérer les citoyens d’où qu’ils viennent. Il ne faut pas de tambouille, pas d’accords d’appareils et qui ont abouti aux déceptions qu’a connu la gauche ces dernières années. »
« Il faut fédérer le peuple avec la gauche. »
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.#LaMidinale
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Alors que l’INSEE vient d’annoncer une croissance en berne pour 2018, la croissance peut-elle rester un indicateur d’avenir ? L’économiste Liêm Hoang-Ngoc (ex-France insoumise), est l’invité de #LaMidinale.
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Sur la croissance en berne
« Il y a un trou d’air dans la zone euro et dans l’économie française. »
« L’alignement des astres est terminé : c’était un climat de bas taux d’intérêts, un euro faible par rapport au dollar, une reprise américaine qui tirait la croissance mondiale, les prix du pétrole relativement bas, tout ça a boosté la croissance mondiale depuis deux ans. »
« On s’attend à ce qu’en 2019 la situation soit extrêmement dégradée avec une forte reprise du chômage. »
Sur l’indicateur de croissance
« Le débat est mal posé parce que les politiques d’austérité tuent la croissance. »
« Les trois décennies libérales qui se sont écoulées sont des décennies où on a eu du profit, on a eu des dividendes versées aux entreprises mais comme elles n’ont pas investi il n’y a pas eu de croissance. »
« Le vrai sujet c’est pas croissance ou décroissance, le vrai sujet c’est d’engager les dépenses utiles à la transition écologique, au bien être social et c’est de faire décroitre les dépenses inutiles. »
Sur les gilets jaunes
« C’est le retour de la question sociale qui avait été minimisée par certains à gauche. »
« Le salariat traditionnel, révolutionnaire, a subi des défaites importants au cours de ces trente dernières années. Et malheureusement, c’est pas le salariat traditionnel organisé qui est dans la rue et c’est sans doute ça qui manque aujourd’hui au mouvement des gilets jaunes. »
« Les revendications des gilets jaunes sont parfois ambigus. »
« Sur les manifestations des retraites et de la loi travail il y avait autrement plus de monde que les gilets jaunes tous les samedis dans Paris. »
« Je trouve les syndicats étrangement absents d’un conflit où est posé la question du salaire minimum et de la répartition des richesses. »
Sur la France insoumise
« Le vrai sujet c’est que la France insoumise n’a pas de ligne, elle n’a même pas une ligne populiste. Elle adopte des postures en fonction des clientèles électorales qu’elle cherche à caresser en vue de 2022. »
« On ne sait pas quelle est la ligne. »
« Sur l’Europe, le sommet du plan B était un axe central au moment de la constitution de la FI, aujourd’hui il n’y a plus de plan B - ne serait-ce comme menace pour obtenir un plan A convenable. Et ça parce que le FN ne parle plus de sortie de l’euro donc la FI ne parle plus de sortie de l’euro. »
« La FI n’est pas structurée de façon horizontale contrairement à ce qui est vendu aux militants. Tout est décidé par trois personnes, au sommet : Jean-Luc Mélenchon, la directrice de communication et Manuel Bompard. »
Sur la gauche et les européennes
« Tout le monde va s’entretuer au moment des élections européennes et ce qu’on peut espérer c’est que les gens de bonne intelligence se mettent autour d’une table après pour déplacer les clivages traditionnels et à faire autre chose qu’un cartel. »
« Il faut faire ce que la FI aurait du faire, aurait pu faire - parce qu’elle avait commencé à le faire - en dépassant la logique du cartel qu’a été le front de gauche, et ça avait donné son succès à l’élection présidentielle. Elle ne le fait plus. Ça se fera sans doute en dehors du cadre de la FI qui va finir par se déliter. »
« Il y aura sans doute un Épinay des opposants à Emmanuel Macron. Il faudra que ça se fasse en dépassant les partis tels qu’ils existent aujourd’hui. »
Sur Place Publique
« Glucksmann défend clairement ce qu’il appelle un pacte girondin avec un revenu universel au milieu ce qui n’est pas forcément la tasse de thé de la FI ou ceux qui appartiennent au mouvement syndical pensant que le modèle social doit resté centré sur le travail. »
« Raphaël Glucksmann n’est qu’une infime partie de ce que pourrait être le gros regroupement que tout le monde appel de ses voeux. »
« Le Parti socialiste n’existe plus. Il va sans doute être un condamné par les électeurs eux-mêmes. »
« Quand je dis dépasser les frontières traditionnelles ça veut dire dépasser l’existence même des partis traditionnels. »
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Connu /
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