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Mégabassines : comment la justice traque les militants écolos
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Deux personnes soupçonnées d’avoir dégradé une réserve d’eau en Charente-Maritime sont jugées ce jeudi à La Rochelle. Fadettes, filature et géolocalisation… Pour les identifier, les enquêteurs ont déployé des moyens hors norme.
Manifestation près d’un chantier de bassine agricole, à Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres), le 6 novembre 2021. (Xavier Leoty /AFP)
par Pauline Moullot et Fabien Leboucq
publié le 4 janvier 2023 à 18h27
Des suspects géolocalisés en temps réel, leurs relevés d’imposition, de CAF ou d’assurance maladie disséqués, leurs factures téléphoniques analysées dans le moindre détail, leur entourage identifié ; une femme suivie et photographiée par des gendarmes alors que son portable ne la situait pas sur les lieux des faits (elle sera mise hors de cause)… Cette débauche de moyens a été déployée par les gendarmes afin de retrouver les personnes suspectées d’avoir dégradé une bassine agricole, en novembre 2021 à Cram-Chaban (Charente-Maritime). Alors même que cette retenue d’eau censée servir à l’irrigation ne pouvait pas être utilisée et a finalement été jugée illégale.
Ces investigations aboutissent au renvoi devant le tribunal correctionnel de La Rochelle, ce jeudi, de Nathanaël B. et Romain R., que les gendarmes estiment reconnaître sur des images prises lors des faits. Ils risquent jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. Protestant contre ces poursuites, les opposants aux retenues d’eau organisent un rassemblement devant le tribunal le même jour, pour y faire «le procès des bassines plutôt que des militants». Libération révèle le déroulement d’une enquête préliminaire qui illustre l’ampleur des efforts de l’Etat et de la justice pour réprimer les personnes suspectées de dégradations matérielles dans le cadre des contestations environnementales. Un groupe dédié de gendarmes a d’ailleurs été constitué à la section de recherche de Poitiers – un
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Connu / TG le 6/01/22 à 00:59