Présenté par le président Trump à son « ami » Benjamin Netanyahu, le plan de paix au Proche Orient ne mettra pas un terme au conflit qui oppose Israéliens et Palestiniens depuis 1948.
Éditos & Analyses
Il aura fallu près de trois ans de tractations entre Américains et Israéliens pour que Donald Trump présente son plan de paix au Premier ministre d'Israël, Benjamin Netanyahu . Le « deal du siècle », comme l'a baptisé le 45e président américain, a pourtant peu de chance d'aboutir à imposer une paix durable entre Israéliens et Palestiniens.
Le « deal » élaboré par Jared Kushner, l'époux d'Ivanka Trump très largement inspiré par les diplomates et les responsables israéliens, prend en compte la réalité sur le terrain en reconnaissant, comme le président Trump l'a déjà annoncé, Jérusalem comme capitale d'Israël , l'annexion de certaines parties de la vallée du Jourdain en Cisjordanie occupée et en abolissant le droit au retour des Palestiniens. En revanche, il tourne le dos aux résolutions des Nations Unies et ne prend pas en compte les aspirations nationalistes des Palestiniens.
Il prévoit simplement la mobilisation d'une cinquantaine de milliards de dollars d'investissement dans les territoires palestiniens. En échange d'un adieu aux armes et de la reconnaissance de l'Etat d'Israël, les Palestiniens devraient avoir une plus grande autonomie. Est-ce suffisant ? Ce plan a déjà été repoussé par le président palestinien Mahmoud Abbas, qui n'a d'ailleurs pas été convié à son élaboration.
La fin des accords d'Oslo
Ce qui marque d'ailleurs la grande différence avec les accords d'Oslo, qui avaient été négociés par les Israéliens et les Palestiniens et signé le 13 septembre 1993, à Washington en présence du président Bill Clinton, par le Premier ministre israélien Itzhak Rabin et par le futur président de l'autorité palestinienne, Yasser Arafat.
Dans les faits, le « deal du siècle » de Donald Trump met un terme à tout espoir de la création de deux Etats vivant en paix, côte à côte, comme l'avait défendue le président George W. Bush junior. Il consacre aussi la division des Palestiniens entre la Cisjordanie, encore dominée par l'Autorité palestinienne, et Gaza, sous la coupe du Hamas.
Dans les faits, il vise surtout à satisfaire l'électorat du président Trump et à donner un coup de pouce à son « ami » Benjamin Netanyahu. Et non pas à résoudre un conflit qui oppose dans l'ancienne Palestine mandataire deux nationalismes antagonistes, juif et arabe, depuis la proclamation, en mai 1948, de l'indépendance d'Israël et le refus par les pays arabes du traité de partage de ce petit bout de territoire.