54 004 vues - 4 k - 88 - 505 k abonnés - 829 commentaires
Le 3 mars 2021 à la tribune de l'Assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon a défendu la levée des brevets sur les vaccins contre la Covid-19. Le président du groupe « La France insoumise » a expliqué que cette demande était largement partagée dans le monde. Il a rappelé la tribune qu'il a signée sur le sujet avec notamment Lula, ancien président du Brésil, Rafael Correa, ancien président de l'Équateur et Jean Ziegler, vice-président du comité consultatif du Conseil des droits de l'homme de l’ONU. Il a listé les nombreuses organisations qui, en France, appellent à cette levée des brevets sur les vaccins : la CGT, ATTAC, la FSU, la Ligue des droits de l'Homme, Solidaires, le PCF, le PS, Europe Ecologie Les Verts, les Insoumis... Il a aussi parlé de la demande de l'Inde et de l'Afrique du Sud sur le sujet, refusée par l'OMC et par l'Union européenne.
Jean-Luc Mélenchon a fait le point sur la diffusion du vaccin dans le monde, expliquant que les 50 pays les plus riches ont reçu 70% des doses injectées tandis que 50 pays les plus pauvres ont reçu 0,1% des doses injectées. Il a expliqué que la non-levée des brevets posait par conséquent un problème fondamental d'accès à la santé en fonction de la richesse. Il a aussi rappelé les problèmes de production que cette non levée des brevets posait alors que l'augmentation de la production des vaccins est l'une des questions centrales pour enrayer la diffusion de la maladie.
Enfin, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé la volonté des entreprises du Big Pharma de faire du profit sur la santé. Il a rappelé que sans la recherche publique, il n'y aurait pas de vaccin et a critiqué le fait que le Big Pharma «vole le travail de l'humanité». Il a appelé la France à se prononcer pour la levée des brevets.
Connue / https://twitter.com/Aboboudial/status/1364985928930983943
"
Brunet Jean-marc a retweeté
Robin Guittard @Aboboudial · 25 févr.
Le Pape @Pontifex_fr est d'accord avec @Oxfam @UNAIDS @Right2Cure @MSF_access @MdM_France et les centaines de voix qui se multiplient pour demander la levée des brevets sur les vaccins COVID-19.
Y'a plus qu'à signer la pétition !
Holy See calls for easing of intellectual property barriers for Covid-19 vaccines - Vatican News
The Holy See is calling for the easing of restrictions imposed by the Agreement on Trade-Related Aspects of Intellectual Property Rights (TRIPS), in ... vaticannews.va - 0 - 6 - 8
"
C politique S12 : Invités : Tristan Garcia, Sara Prestianni et Pr Gilles Pialoux
ajouter aux favoris retirer des favoris
france-5
disponible jusqu'au 23.03.21 politique 78 min tous publics
présenté par : Karim Rissouli, Camille Vigogne Le Coat, Thomas Snégaroff, Anelise Borges
Invité : Tristan Garcia, philosophe et auteur de "L’architecture du possible" aux éditions PUF.
Philosophe, Normalien, maître de conférence à Lyon, virtuose de la métaphysique, mais aussi romancier sacré romancier de l’année en 2013 par le magazine GQ.
À 39 ans, il est déjà l’un des intellectuels les plus inspirants pour toute une génération…
Comment se confronter à la question de "la fin du monde" ?
- La semaine politique de Arnaud Muller et Gauthier Hartmann
- En Coulisses / Canaries: L’archipel de l’enfer
Invitée : Sara Prestianni, responsable du programme migration et asile d’EuroMed Droits. - Sur le terrain avec Laure Pollez / Clusters: les hôpitaux en alerte
Invité : Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Tenon
Tr.: ... la COVID devient une maladie nosocomiale dans certains hôpitaux comm Pithiviers où ça devient une catastrophe ...
Ndlr : dénoncer ACT
Le Covid-19 pourrait-il devenir une maladie nosocomiale ? C'est ce qui s'est produit par endroits, comme dans un hôpital du Pas-de-Calais, où un cluster s'est déclaré après que 85 soignants ...
Le Covid, "c'est une maladie nosocomiale maintenant", pour un salarié de l'hôpital Des personnels positifs, comme Michel (nom d'emprunt), qui ressent de la culpabilité, " d'avoir peut-être propagé...
Dans son dernier bulletin de situation épidémiologie, Sante Publique France, révèle pour la première fois les chiffres des infections nosocomiales de SARS-CoV-2. Alors que 15 654 cas et 89 décès sont liés à des infections contractées à l’hôpital, les signalements de personnels soignants contraints de travailler en dépit de leur positivité au test de dépistage sont de plus en plus nombreux. Des pratiques scandaleuses pour les syndicats, mais qui viennent d’être encadrées par la DGS et qui demeurent légales tant que la vie d’autrui n’est pas mise en danger.
...
Sur les cas dont l’origine était connue (82%), SPF précise que pour 51 % d’entre eux, un patient était en cause et pour 43 % il s’agissait d’un membre du personnel de l’établissement.
...
Les soignants positifs continuent de travailler en raison du manque de personnel
...
Travailler en étant Covid-19 +, c’est règlementaire pour les soignants, mais contraire aux recommandations de l’OMS
...
Statut actuel: Collecte en cours
Numéro d'enregistrement attribué par la Commission: ECI(2020)000005
Date limite: 01/02/2022
Date d’enregistrement: 21/08/2020
Objectifs
Vu le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne et notamment ses articles 114, 118 et 168, nous demandons à la Commission de proposer une législation pour:
- veiller à ce que les droits de propriété intellectuelle, brevets compris, n’entravent pas l’accessibilité ou la disponibilité de tout vaccin ou traitement futur contre la COVID-19;
- garantir que la législation de l’UE relative à l’exclusivité des données et à l'exclusivité commerciale ne limite pas l’efficacité immédiate des licences obligatoires délivrées par les États membres;
- instaurer des obligations juridiques pour les bénéficiaires de fonds de l’UE en ce qui concerne le partage de connaissances, de propriété intellectuelle et/ou de données sur les technologies de la santé liées à la COVID-19 dans le cadre d'une communauté de brevets ou de technologies;
- instaurer des obligations juridiques pour les bénéficiaires de fonds de l’UE en ce qui concerne la transparence relative aux contributions publiques, aux coûts de production ainsi qu’aux clauses garantissant l’accessibilité et le caractère abordable combinées aux licences non exclusives.
Site web : https://noprofitonpandemic.eu/
Connue /mel ATTAC
... diffusion de plusieurs clones plus transmissibles dont le variant VOC 202012/01, apparu en Angleterre au mois de septembre, et le variant 501.V2 qui a émergé au mois d’octobre en Afrique du Sud. Selon l’OMS, ces deux clones se sont rapidement propagés dans le monde, ayant atteint respectivement 60 et 23 pays et territoires, dont la France.
La circulation de variants plus contagieux dans la population risquant d’aggraver la situation épidémiologique actuelle, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) préconise de ne porter que des masques chirurgicaux ou des masques en tissu de catégorie 1 (norme Afnor) et d’étendre la distanciation physique de 1 à 2 mètres entre chaque personne.
...
Consciente de la menace que représente la diffusion de variants plus contagieux dans la population, l’Académie nationale de médecine recommande de ne pas modifier les gestes barrière tels qu’ils ont été définis et améliorés depuis plusieurs mois, mais de répéter qu’ils sont plus que jamais nécessaires et de rappeler les bons comportements :
– le masque facial doit être porté en permanence dans l’espace public, même quand la distanciation physique devient supérieure à 1 mètre ;
– il doit couvrir la bouche et le nez et doit être changé au bout de 4 heures ou lorsqu’il devient humide ;
– l’état des masques en tissu doit être contrôlé après chaque lavage avec détergent, toute trace de détérioration devant entraîner leur élimination ;
– le port obligatoire du masque dans les transports en commun, où la distanciation physique ne peut être respectée, doit s’accompagner d’une précaution très simple : éviter de parler et de téléphoner.
Connu / https://twitter.com/pretalemploi/status/1352737871120248837
"
Jean-Marc Le Hunsec @pretalemploi · 5h via @acadmed
Lisez, jusqu'au bout, vous m'en direz des nouvelles.
"
Covid-19, guerre des vaccins : ce qu'il faut savoir - 6 janvier 2021 - 19H30 / Par Théophile Kouamouo
En 2021, nous allons encore entendre parler du COVID-19. Sur ce terrain, l’actualité n’a pas respecté la fameuse “trêve des confiseurs”. On a entendu parler d’une mutation du virus qui a poussé de nombreux pays dont la France à fermer leurs frontières avec le Royaume-Uni. Une mutation baptisée le variant anglais et qui nous guette désormais.
Mais la grande affaire de ce début d’année, ce sont les vaccins. Faut-il en avoir peur ? Qu’est-ce qu’ils contiennent vraiment ? Après avoir été en dessous de tout concernant l’anticipation de la crise, notamment en ce qui concerne les masques et les tests, l’exécutif français nous couvrira t'il de honte avec une stratégie vaccinale catastrophique ? Y a-t-il une guerre des vaccins à l’échelle géopolitique, entre les différentes puissances mondiales ?
Pour parler de ces deux sujets, à la fois scientifiques et politiques, deux invités :
Nathan Peiffer-Smadja, médecin infectiologue, chef de clinique à l’hôpital Bichat. Ensemble, on évoquera les préoccupations scientifiques au sujet du variant anglais et du vaccin à ARN messager, mais aussi l’étrange stratégie vaccinale française.
Jean-Joseph Boillot, économiste, bon connaisseur de la géopolitique mondiale, notamment des interactions entre les puissances historiques et les émergents. Ensemble, on parlera de ce qu’on pourrait considérer comme “la guerre mondiale des vaccins”, et de l’étrange défaite française sur ce front là.
Tr.: ... plus de recherche en lien étroit avec les entreprises en France. ... à la différence de l'allemagne pas de pme à cause d'une structure archéo-impériale (expression de François Sérac ?) ... /économie de la santé Pasteur confronté à "la santé pour qui" médecine de pays riche pour les riches, compétition entre ceux qui poussent la recherche au maximum. Et l'inde, à l'inverse de la Chine, l'inde est globalisée mais ouverte. La crise du modèle fr inquiète car il y aura d'autres pandémies. ...
Société, Sciences et bioéthique - Pas de panique
Mi-décembre, le gouvernement britannique a annoncé avoir détecté une nouvelle souche du coronavirus, potentiellement liée à une augmentation des contaminations. Il est peu probable que cette dernière réduise l'efficacité du vaccin de Pfizer et BioNTech, autorisé ce lundi 21 décembre par l’agence européenne des médicaments.
Une variante du coronavirus qui se transmet jusqu’à "70% de plus" que les autres, d’après Boris Johnson. La nouvelle souche du coronavirus détectée au Royaume-Uni inquiète la planète. Suivant l’exemple de plusieurs pays, Jean Castex a annoncé dans la soirée de ce dimanche la suspension des déplacements de personnes en provenance du Royaume-Uni en France pour 48h. Samedi, le conseiller scientifique du gouvernement britannique, Patrick Vallance, avait déclaré que cette nouvelle variante devenait la forme "dominante" des nouvelles contaminations : elle est à l’origine de 62% des infections enregistrées à Londres en décembre.
...
Ce dimanche, les experts européens ont conclu que les vaccins, y compris celui de Pfizer, restent efficaces contre cette nouvelle variante. Pourtant, celle-ci comporte justement des mutations sur la protéine ciblée par les vaccins. Explications.
La protéine Spike, cible des vaccins
...
Connu / https://twitter.com/MarianneleMag/status/1341087341939732481
28 190 vues - 2,4 k - 74 - 137 k abonnés
INSCRIVEZ-VOUS GRATUITEMENT À L’INVESTISSEUR SANS COSTUME :
https://pages.investisseur-sans-costume.com/hold-up-linsupportable-vent-de-revolte/
Sans doute avez-vous entendu parler du documentaire qui fait hurler la presse.
Mais plus ça cause et moins on en dit.
L’indigence des détracteurs comme des soutiens de HOLD-UP est affligeante. C’est pour, c’est contre, mais cela n’a pas travaillé.
C’est une insulte faite à ce film radical, polémique, spéculatif qui exige discernement, analyse, travail, contradiction et approfondissement.
Car Pierre Barnerias, le réalisateur, a travaillé, lui.
J’entends aujourd’hui faire une CRITIQUE de Hold-Up, passer au crible un certain nombre d’éléments du film, c’est-à-dire séparer le bon grain de l’ivraie. En particulier, de ma position d’observateur économique et financier, j’entends porter ma critique sur les liens que fait le film entre santé, gouvernance mondiale, big tech et finance. #holdup #covid19 #vaccin
HOLD-UP : Comme un vent de révolte https://www.youtube.com/watch?v=p-86riKDjUE
Références :
Voir le film Hold-Up : https://planetes360.fr/holdup-retour-sur-un-chaos-avant-premiere/
Attali l’ordre cannibale : https://www.youtube.com/watch?v=GWamYYKXznY
Code is Law en français : https://framablog.org/2010/05/22/code-is-law-lessig/
L’arnaque du Grand Reset : https://www.youtube.com/watch?v=FWzqDy8OxeQ
106 commentaires
Tr. : ... Guy de la Fortelle, L'investisseur sans costume ...
Dans ce numéro
Moins de onze mois après son émergence en décembre 2019 à Wuhan, en Chine, le SARS-CoV-2, le coronavirus responsable du Covid-19, a fait près de 1330000 victimes dans le monde, dont près de 45000 en France. Pour l'heure, les mesures de distanciation physique, le port du masque et la diminution des interactions sociales semblent être les seuls moyens d'endiguer la progression de l'épidémie - au prix d'un coût économique et social très élevé.
Est-ce à dire que nous sommes démunis face à ce nouveau virus? Pas tout à fait. Dans un effort d'une ampleur inédite, la communauté scientifique travaille à comprendre la maladie et le fonctionnement du SARS-CoV-2 dans l'espoir de repérer une faille pour le contrer. Jamais les recherches sur un virus n'avaient progressé aussi rapidement.
On comprend par exemple aujourd'hui assez bien les mécanismes par lesquels le SARS-CoV-2 infecte les cellules - grâce à sa protéine S, qui se lie au récepteur ACE2, mais aussi à la neuropiline -, pourquoi il provoque parfois des formes graves de la maladie - liées à une réaction excessive du système immunitaire - ou comment il se propage.
Autant d'avancées qui ouvrent la voie à des traitements. Des dizaines d'essais sont en cours dans le monde pour évaluer l'efficacité de molécules existantes ou au contraire de pistes inédites - ciblant par exemple la fixation de la protéine S, la synthèse des protéines virales ou les anticorps neutralisants.
Par ailleurs, plus de 200 candidats vaccins, mettant en jeu des approches diverses, sont aujourd'hui en cours d'évaluation. Et mi-novembre, les sociétés Pfizer et Modema ont annoncé que les essais de phase 3 de leurs vaccins à ARN étaient concluants. L'avenir dira si c'est bien le cas, mais les chercheurs s'accordent à dire qu'un vaccin est envisageable d'ici à l'été 2021. Un délai incroyablement bref, quand on sait qu'il faut en moyenne quinze ans pour mettre un vaccin au point!
Depuis le printemps dernier, l'équipe de Pour la Science s'est mobilisée pour rendre compte à ses lecteurs de l'avancée des recherches sur le Covid-19. Parmi la centaine d'articles publiés sur le sujet, nous avons sélectionné et rassemblé les plus pertinents pour en faciliter la lecture dans ce numéro spécial des Thema qui vous est proposé, comme toutes nos informations sur la pandémie, en accès libre.
Dans ce numéro :
-
Souvent bénins, parfois mortels : comment fonctionnent les coronavirus ?
-
Des symptômes de la tête aux pieds
-
Haro sur les cytokines
-
Les questions que posent les cas de réinfection
-
Covid-19 : de nouvelles pistes de traitement
-
Le point sur les vaccins
-
Les secrets du vaccin à ARN
-
Coronavirus : l’équation de l’épidémie
-
La vérité sur R, le « taux de reproduction » du Covid-1
-
Comment fonctionnent les masques de protection respiratoire
-
De l’art de bien comprendre les tests de dépistage du Covid-19
-
Le « coping », ou comment s’adapter à cette période de crise
-
Les racines psychologiques de la panique
-
Masques en classe : comment tenir le coup ?
-
Pourquoi les enfants conservent-ils l’odorat ?
Covid-19
Épidémie
Vaccin
Coronavirus
Immunité
Confinement
Connu / https://twitter.com/PourlaScience/status/1329813054993928194
"
Pourlascience @PourlaScience · 20 nov. Mégaphone Téléchargez notre hors-série numérique « #Covid19 : la science face au défi du coronavirus ». Ce numéro vous est offert par la rédaction de Pour la Science.
Index pointant vers la droite http://ow.ly/c5yW50CqgqR Index pointant vers la droite Retrouvez une sélection d'articles sur l'avancée des recherches sur le Covid-19
0 - 13 - 9
"
Julien a retweeté Vincent Glad @vincentglad · 10 oct.
Cluster #COVID19 dans une crèche en Pologne. 8 enfants de 1 à 2 ans infectés par un adulte. Parmi ceux-ci, 5 ont transmis le virus à des membres de leurs familles (parents, enfants et grand-parents).
Citer le Tweet Dr. Ali Nouri @AliNouriPhD · 10 oct.
CDC REPORT: Children 1–2 years old might be effective SARS-CoV-2 spreaders.
Infected nursery worker
Flèche vers la droite
cluster of 29 infections. Including 8 children who transmitted virus to family members. Contact between workers & children’s family was strict, so children appear to be vector
Ages in circles; symptomatic in red; lines depict family connections
20 - 112 - 116
L’essai clinique britannique Recovery a montré qu’un stéroïde bon marché et largement disponible réduit d’un tiers le nombre de décès chez les patients atteints d’une forme grave du Covid-19.
La dexaméthasone, un stéroïde peu coûteux et courant, pourrait sauver la vie des patients gravement malades du Covid-19, selon les conclusions de Recovery, un vaste essai clinique mené en Grande-Bretagne. Ce médicament est le premier à montrer un effet clair sur la mortalité liée au virus SARS-CoV-2, qui a tué plus de 430 000 personnes dans le monde. Ce stéroïde a réduit d’environ un tiers les décès chez les patients de l’essai placés sous respirateur artificiel à cause d’une forme grave du Covid-19.
...
Près de 2 100 participants recrutés pour l’étude ont reçu de la dexaméthasone à une dose modérée de 6 milligrammes par jour pendant 10 jours, et leur évolution a été comparée à celle d’environ 4 300 patients ayant reçu des soins standard pour le Covid-19.
L’effet de la dexaméthasone a été le plus prononcé chez les patients gravement malades placés sous respirateur artificiel. Une amélioration, moindre, a aussi été constatée chez les patients qui recevaient juste de l’oxygène : leur risque de mourir a été réduit de 20 %. Le stéroïde n’a en revanche montré aucun effet sur les cas légers de Covid-19, c’est-à-dire les malades qui ne recevaient ni oxygène ni ventilation.
...
L’utilisation de stéroïdes pour traiter les infections respiratoires virales telles que le Covid-19 a été controversée. Les essais de stéroïdes lors des épidémies de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) et de MERS (syndrome respiratoire du Moyen-Orient), causées par des coronavirus apparentés, n’avaient pas été très concluants, rappelle Peter Horby. Néanmoins, selon lui, étant donné la grande disponibilité de la dexaméthasone et certains résultats prometteurs des études sur les stéroïdes lors de précédentes épidémies, les chercheurs de Recovery ont estimé qu’il était important de tester ce traitement dans un essai clinique rigoureux. ... L’essai Recovery suggère qu’aux doses testées, les avantages de la dexaméthasone l’emportent sur les inconvénients potentiels. L’étude n’a révélé aucun effet indésirable du traitement. « Ce stéroïde peut être administré à pratiquement n’importe qui », déclare Peter Horby.
161 684 vues - 3,7 k - 460 - 163 k abonnés
Le Pr. Didier Raoult répondait aux questions de Jean-Jacques Bourdin, sur RMC et BFMTV. Il est notamment revenu sur les resultats de l'hydroxychloroquine, le confinement, l'avenir incertain de l'épidemie de coronavirus
3 187 commentaires
30 % des malades ont des fibroses, usage du petscan pour voir ?? troubles de concentration,
Ndlr : devenu beaucoup plus prudent, il ne dit plus de "conneries" mais susceptible ?!
38 862 vues - 187 k abonnés
L'IHU Méditerranée Infection face à la crise du COVID-19
Témoignage du Pr Philippe Colson - Praticien hospitalier et professeur des universités en pharmacie
Connue / mel sbr
271 commentaires Mots-clés Coronavirus covid-19
Alors que les équipes médicales s’attendaient à soigner des pneumonies sévères et que les pays se ruaient sur les respirateurs, le mode opératoire du virus a rapidement dérouté les réanimateurs. Certes, le Sars-CoV-2 étouffe certaines de ses victimes. Mais les poumons seraient une victime collatérale, non sa cible.
...
Tout commence par le nez. L’une des grandes surprises d’une étude parue dans Nature Medecine https://www.nature.com/articles/s41591-020-0868-6 fut en effet de découvrir que le nez semble être l’endroit du corps qui compte le plus de récepteurs ACE2 (pour Angiotensin Converting Enzyme 2), la fameuse porte d’entrée du virus, celle qui lui permet de pénétrer à l’intérieur des cellules et ainsi se multiplier.
...
trois options. Ils pourraient s’attaquer directement au nerf olfactif, d’où la perte d’odorat vécue par 25 à 30 % des patients
...
Seconde voie de dissémination possible, via le mucus nasal, véritable tapis roulant pour les nombreux microbes prisonniers de ce liquide gluant. De fait, on avale pas moins d’un litre de morve chaque jour ! Les nombreux symptômes digestifs (notamment une diarrhée pour plus de 20 % des patients français) qui accompagnent la maladie laissent effectivement penser que le virus emprunte la même route que nos aliments et perturbe nos intestins. Et pour cause : les cellules de la paroi interne de l’intestin grêle sont particulièrement dotées en récepteurs ACE2. D’ailleurs, une étude menée sur des organoïdes intestinaux, sortes de mini-intestins en culture, montre que le Sars-CoV-2 infecte bel et bien ces cellules intestinales. Autre preuve : on retrouve des traces de virus dans les selles d’une majorité de patients (chez la moitié des patients, estime par exemple cette étude). On en retrouve même dans les eaux usées, sans que l’on sache encore si ces traces sont celles de virus entiers encore vivants, ou de bouts de virus morts.
Enfin, troisième voie de diffusion, qui semble être l’autoroute privilégiée des particules virales : depuis le nez, elles peuvent être charriées via l’air, durant une inspiration, et emprunter non pas l’œsophage mais la trachée. C’est ainsi qu’elles atterrissent dans les poumons. Mais curieusement, « nous retrouvons très peu de récepteurs ACE2 dans les poumons, affirme Christophe Bécavin, de l’Institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire de Sophia Antipolis, qui faisait partie de l’équipe en charge de l’étude des poumons dans la publication de Nature Medecine. On voit uniquement réapparaître ce récepteur au niveau des pneumocytes de type 2, les alvéoles tout au fond des poumons où ont lieu les échanges gazeux ». En fait, il y a beaucoup plus de cellules dotées du récepteur ACE2 dans les intestins, le cœur, la vessie, les reins ou encore les yeux que dans les poumons. « Les taux de virus dans les poumons, mesurés à partir d'un échantillon de lavage broncho-alvéolaire, diminuent rapidement sans traitement antiviral alors même que la situation clinique est critique », témoigne de son côté Hadrien Roze, du service anesthésie-réanimation du CHU de Bordeaux.
Ce n’est pas tout. Normalement, dans une pneumonie classique, c’est le côté air des poumons qui est atteint ... provocante question : et si l’intubation n’était pas la solution ? https://francais.medscape.com/voirarticle/3605845 ... oxygénothérapie nasale à haut débit en leur ajoutant un masque pour limiter le risque de diffusion ... si ce n’est pas un syndrome de détresse respiratoire classique, à quoi avons-nous affaire ? « Les réanimateurs nous ont fait remonter un nombre anormalement élevé d’embolies pulmonaires », poursuit Stéphane Zuily, soulignant au passage que les Chinois n’avaient jamais communiqué sur cet aspect particulier de la maladie. L’embolie pulmonaire survient lorsque des caillots de sang viennent perturber la circulation sanguine des poumons. Autrement dit, le problème ne viendrait peut-être pas du côté air des poumons, mais du côté sang. ... « Dans notre unité bordelaise, l’embolie pulmonaire était présente chez environ 30 % de nos patients », estime de son côté Hadrien Roze, et ce malgré les traitements anticoagulants préventifs. ... « Plus on regarde, plus il devient évident que les caillots sanguins jouent un rôle essentiel dans la sévérité du Covid-19 et sa mortalité », affirme https://www.sciencemag.org/news/2020/04/how-does-coronavirus-kill-clinicians-trace-ferocious-rampage-through-body-brain-toes Behnood Bikdeli, de l’école de médecine de Yale. Cela expliquerait par ailleurs d’autres problèmes cardiovasculaires, comme les infarctus qui semblaient avoir disparu pendant l’épidémie, mais qui auraient en réalité été deux fois plus nombreux pendant la période du confinement en région parisienne, d’après une récente étude https://www.thelancet.com/pdfs/journals/lanpub/PIIS2468-2667(20)30117-1.pdf qui s’appuie sur les données issues du registre francilien du Centre d’expertise mort subite
...
« La stabilisation endothéliale va devenir la clé de cette maladie en lieu et place de la ventilation protectrice des poumons, estime Cameron Kyle-Sidell qui juge cette méthode comme « une intervention nécessaire mais indésirable ». L’endothélium, ce tissu qui recouvre l’intérieur des vaisseaux sanguins, est le plus grand organe de notre organisme ... le professeur Alain Baumelou dans un article intitulé « L’endothélite : clé de l’atteinte multiviscérale du Sars-CoV-2 ? » https://www.vidal.fr/actualites/25040/l_endothelite_cle_de_l_atteinte_multiviscerale_du_sars_cov_2/?utm_source=sendinblue&utm_campaign=SFC__Communiqu_SFC_covid19_revue_de_presse_3105&utm_medium=email, publié sur le site du Vidal. L’endothélium est doté de récepteurs ACE2. Et une étude https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0092867420303998 démontre que le virus peut bel et bien infecter et se répliquer à l’intérieur d’un « organoïde vasculaire », un vaisseau sanguin reconstruit in vitro. En outre, plusieurs études post-mortem https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/2020/04/29/covid-19-est-aussi-une-maladie-inflammatoire-vasculaire/ révèlent des traces du virus à l’intérieur des cellules endothéliales de plusieurs organes (intestins, reins, cœur…) ... Pas si simple
...
Fallait-il donner moins de corticoïdes ? Plus d’anticoagulants ? Fallait-il moins se précipiter sur les respirateurs artificiels ? Quatre mois après le début de cette pandémie, les questions restent nombreuses. « Pour le sida, il a fallu dix ans pour comprendre un peu mieux comment ce virus agissait… », note Hadrien Roze. Une seule chose est sûre : alors que l’attention était principalement tournée vers les poumons, ce virus a en réalité plus d’un tour dans son sac. Et les données qui s’accumulent aujourd’hui lui donnent un tout autre visage.
Membres du Conseil scientifique associés à cet avis :
Jean-François Delfraissy, Président - Laetitia Atlani-Duault, Anthropologue - Daniel Benamouzig, Sociologue
Lila Bouadma, Réanimatrice - Jean-Laurent Casanova, Immunologie/Pédiatrie - Simon Cauchemez, Modélisateur - Franck Chauvin, Haut Conseil de la Santé Publique - Pierre Louis Druais, Médecine de Ville
Arnaud Fontanet, Epidémiologiste - Marie-Aleth Grard, Milieu associatif - Aymeril Hoang, Spécialiste du numérique - Bruno Lina, Virologue - Denis Malvy, Infectiologue - Yazdan Yazdanpanah, Infectiologue - Correspondant Santé Publique France : Jean-Claude Desenclos
...
Grâce au confinement, le taux de transmission de SARS-CoV-2 dans la population française a été réduit d’au moins 70%. Cette réduction extrêmement importante de la transmission a permis de casser la dynamique d’expansion de SARS-CoV-2. Elle doit être maintenue dans la durée pour pouvoir largement résorber les admissions en réanimation pour COVID-19 et plus généralement, le nombre de cas de COVID-19 sur le territoire national.
...
3 instruments :
- distanciation sociale
- protections matérielles
- immunisation
Connu / https://twitter.com/OlivierSchneid/status/1254348963001630720
"
Olivier Schneid @OlivierSchneid
Passionnant avis du 16 avril du Conseil scientifique qui, outre de "proposer de maintenir crèches, écoles, collèges, lycées et universités fermés jusqu’au mois de septembre", décrit les enjeux du déconfinement
Flèche vers le bas 11:57 AM · 26 avr. 2020·Twitter Web App 3 Retweets 5 J'aime
Olivier Schneid @OlivierSchneid · 26 avr.
"Le confinement pratiqué depuis le 17 mars a permis de réduire la transmission du virus de 84%, avec un nombre de reproduction estimé à 0,5 pendant le confinement, alors qu’il était de 3,3 avant l’initiation du confinement", précise-t-il.
Olivier Schneid @OlivierSchneid ·26 avr.
En cas de non-respect de règles très strictes, qu'il détaille, "La résurgence de l’épidémie après le confinement reste possible. Dans pareil cas, un nouveau confinement ne pourra être exclu", avertit-il.
Olivier Schneid @OlivierSchneid · 26 avr.
Concernant les populations de moins de 25 ans, public à propos duquel on a pu lire tout et son contraire, voici le passage in extenso :
Olivier Schneid @OlivierSchneid 26 avr.
"En l’état actuel des connaissances, le risque de formes graves est faible. Le risque de contagiosité individuelle chez les jeunes enfants est incertain, mais parait faible. A l’inverse, le risque de transmission est important dans les lieux de regroupement massif...
Olivier Schneid @OlivierSchneid · 26 avr.
que sont les #écoles et les universités, avec des mesures barrières particulièrement difficiles à mettre en œuvre chez les plus jeunes. En conséquence, le Conseil scientifique propose de maintenir crèches, écoles, collèges, lycées et les universités fermés jusqu’en septembre."
Olivier Schneid @OlivierSchneid · 26 avr.
"Le Conseil scientifique prend acte de la décision #politique prenant en compte les enjeux #sanitaires, mais aussi #sociétaux et #économiques, de réouverture progressive et prudente des crèches, écoles, collèges et lycées", poursuit-il.
Olivier Schneid @OlivierSchneid · 26 avr.
En cas de réouverture dès maintenant, il insiste sur la mise en conformité des sanitaires dans les écoles et à disposition de solutions hydro-alcooliques, agencement des salles permettant le respect des distances interindividuelles, etc.
Olivier Schneid @OlivierSchneid · 26 avr.
ainsi que sur le nécessaire respect des mesures barrières, ""de façon raisonnable et individualisée" au domicile des enfants "pour éviter le risque de contagion dans le cadre du foyer familial".
Cleo @CleoSchweyer · 26 avr.
Compte tenu de ce que j'y ai lu, je suis plus décidée que jamais à garder mes enfants à la maison
Pouce levé 0 - 0 - 0
"
Beaucoup de questions et quelques perspectives par temps de coronavirus
Il n’est sans doute pas faux de dire que le Covid-19 est une maladie du Capitalocène et qu’il nous fait entrer de plain-pied dans le XXIe siècle. Pour la première fois sans doute, il nous fait éprouver de façon tangible la véritable ampleur des catastrophes globales des temps à venir [1].
...
survient une nouvelle rupture. A partir des années 1980 et plus encore depuis le début du XXIe siècle, on constate un emballement du rythme des nouvelles zoonoses : VIH, grippe aviaire H5N1, qui refait surface périodiquement depuis 1997 et notamment en 2006, SARS en 2003, grippe porcine en 2009, MERS en 2012, Ebola en 2014, jusqu’au Covid-19 (la liste n’est pas exhaustive). Cette fois, les causalités anthropiques jouent un rôle décisif. Un premier facteur tient à l’essor, amorcé dans les années 1960, de l’élevage industriel, en particulier en ce qui concerne le porc et le poulet, les deux chairs les plus consommées à l’échelle mondiale (au point que les os de poulets sont, avec le plastique et les radiations nucléaires, l’un des trois marqueurs géologiques les plus sûrs de l’Anthropocène).
...
second facteur, c’est l’expansion de l’urbanisation et notamment l’essor des grandes métropoles. Combinée à d’autres causes de déforestation et d’artificialisation des milieux naturels, elle conduit les chasseurs en quête d’animaux sauvages à s’aventurer dans des zones jusque-là largement préservées de l’intervention humaine ; mais surtout, en réduisant les habitats des animaux sauvages, elle les contraint à se rapprocher des zones occupées par les humains. Il en résulte une multiplication des sauts d’espèce. C’est le cas du VIH, virus provenant de singes se déplaçant en raison de la déforestation, et c’est aussi le cas d’Ebola, virus provenant de chauves-souris chassées des forêts d’Afrique occidentale et centrale. Ce sont donc bien des transformations induites par l’expansion démesurée de l’économie mondiale, avec ses logiques de marchandisation et son absence manifeste d’attention aux équilibres du vivant, qui favorisent la multiplication actuelle des zoonoses.
...
Qu’en est-il dans le cas du SARS-CoV-2 ? Il est trop tôt pour le dire, car on ne dispose d’aucune certitude en ce qui concerne la chaîne initiale de transmission du virus. La thèse généralement admise met en cause le marché de Wuhan, le rôle de la chauve-souris (d’autant plus vraisemblable que cette espèce est un formidable réservoir viral) et peut-être d’autres animaux sauvages qui y étaient vendus. Mais ces données ne sont peut-être pas aussi assurée qu’il y paraît. Le marché de Wuhan pourrait avoir été le lieu à partir duquel l’épidémie s’est propagé, mais pas forcément son premier point d’apparition. Au vu des enjeux politiques et géopolitiques de la question, et compte tenu du verrouillage de l’information par les autorités chinoises, il se pourrait qu’on ne dispose jamais de données fiables à ce sujet. On peut simplement suggérer que, dans ce cas, il n’y a pas nécessairement de lien entre la diffusion du SARS-CoV-2 et l’essor de l’élevage industriel (sauf si le virus est passé par l’intermédiaire d’animaux d’élevage). Il n’est pas sûr non plus qu’un lien avec l’expansion urbaine puisse être établi (encore que Wuhan est une métropole de 12 millions d’habitants). En revanche, un troisième facteur est ici décisif : c’est l’intensification des flux mondiaux associés à la production des biens et à la circulation des personnes. A l’évidence, le coronavirus ne se serait pas diffusé comme il l’a fait si Wuhan n’était devenue l’une des capitales mondiales de l’industrie automobile. La causalité est en fait double : elle tient à l’essor de la Chine, devenue deuxième puissance économique mondiale (16% du PIB mondial, contre seulement 4% en 2003), mais aussi à l’expansion démesurée du trafic aérien (le nombre de passagers a doublé en quinze ans). De fait, la diffusion du coronavirus correspond très exactement à la carte de densité du trafic aérien mondial
...
Ce sont bien les zones les plus interconnectées et les plus « centrales » du capitalisme globalisé qui ont été d’abord touchées.
...
une maladie comme le paludisme touche 200 millions de personnes et fait environ 400 000 victimes chaque année, sans provoquer beaucoup d’émois.
...
il existe bien d’autres causes de mortalité provoquées par le productivisme capitaliste, qui sont loin de susciter une mobilisation aussi générale que l’actuelle pandémie. On pense à l’effondrement de la biodiversité (combien d’espèces disparues ou décimées ?) ou encore à l’holocauste d’un milliard d’animaux dans les méga-incendies australiens, en 2019. Et même en s’en tenant à la mortalité humaine, la liste est longue et douloureuse : multiplication des cancers liés à l’usage des pesticides ou d’autres substances toxiques ; troubles causés par les perturbateurs endocriniens ; le syndrome métabolique (surpoids, diabète et hypertension) associé à l’alimentation industrialisée et au mode de vie moderne, et affectant désormais un tiers de l’humanité (c’est d’ailleurs la principale co-morbidité entraînant le décès d’un nombre considérable de malades atteints du Covid-19) ; résistance bactérienne liée à la surconsommation d’antibiotiques (dont on estime qu’elle provoque 30 000 morts chaque année en Europe) ; ou encore les morts prématurées provoquées par la pollution atmosphérique (9 millions par an, pour les seules particules fines), etc.
...
conditions systémiques du Capitalocène : le rythme accéléré d’apparition de nouvelles zoonoses (presque une tous les deux ans, désormais), ce qui veut dire que les barrières d’espèces sont de plus en plus ténues ; le fait qu’un bon nombre de ces zoonoses impliquent des espèces sauvages, ce qui était rarement le cas dans le passé (et ce qui signale les effets d’une destruction sans limite des milieux naturels autrefois préservés) ; enfin, la diffusion généralisée et extrêmement rapide de la pandémie, ce qui fait du Covid-19 la première pandémie véritablement globale du monde globalisé. Cela conduit aussi à affirmer que, quelle que soit la mortalité plus ou moins élevée qu’il aura in fine provoqué, le Covid-19 ne sera pas la dernière des grandes pandémies du XXIe siècle, ni sans doute la plus ravageuse
...
puissance de destruction plus ample encore : celle d’un capitalisme pathogène, à la fois écocide et humanicide. Aucune civilisation n’avait jusque-là produit autant de facteurs de multiplication et de généralisation de maladies graves, en même temps que de destruction des milieux vivants. Moyennant ces précisions, on peut bien affirmer que le SARS-CoV-2 est, avec de nombreuses autres causes de mortalité et de destruction, une maladie du Capitalocène. Et si l’on peut dire que le XXIe siècle commence en 2020, c’est parce que le Covid-19 nous fait éprouver, pour la première fois à une échelle aussi globale et avec une brutalité aussi soudaine, ce que seront les catastrophes propres à une époque marquée par la venue à échéance des lourdes factures du Capitalocène. Enfin, dire que le SARS-CoV-2 est une maladie du Capitalocène, c’est aussi, sans minimiser sa dangerosité spécifique, pointer un agent pathogène bien plus meurtrier encore et dont il dépend des humains que nous sommes de débarrasser la planète : le capitalisme lui-même.
...
caractère hautement inégalitaire du confinement. ... l’inégalité est double, face à la maladie et face aux conditions de confinement. Bien des dualités ont été amplement décrites et dénoncées [12] ... Les inégalités raciales recoupent et renforcent bien souvent les clivages sociaux ... flagrante surreprésentation des afro-descendants parmi les victimes du Covid-19 aux États-Unis (70% des décès dans de nombreux états où ils ne représentent qu’un tiers de la population). La surexposition des femmes à la maladie a aussi été soulignée, même si les formes graves et la mortalité touchent, au final, davantage les hommes ... En Afrique, le Covid-19 est aussi apparu comme une maladie des élites, car ce sont bel et bien les membres de celles-ci, habitués aux voyages en avion et intégrés à la jet set transnationalisée, qui ont été les premiers touchés. ... Cela contraste fortement avec Ebola, une maladie venant des zones rurales ... cette pandémie frappe d’abord à la tête. En cela, elle est bien une maladie de la globalisation
...
le fonctionnement déficient de rouages locaux de l’État chinois [20] et la corruption généralisée qui l’affecte, tout autant que la volonté de maintenir à tout prix la vie du Parti ont causé une diffusion de l’épidémie qui aurait pu être réduite de 95% si trois précieuses semaines n’avaient pas été perdues.
...
Hong Kong et la Corée du Sud, semblent être parvenus à mettre en œuvre des mesures de contention précoce et d’atténuation, qui ont permis, du moins dans un premier temps, de contrôler l’épidémie sans bloquer radicalement l’économie. Mais il existe un ensemble de conditions bien particulières qui rendaient cette réponse possible : des caractéristiques géographiques spécifiques, avec des territoires de faible extension et en situation d’insularité ou de quasi-insularité ; une préparation rigoureuse, notamment du fait de l’expérience du SARS de 2003, ce qui a permis d’agir à un stade très précoce de l’épidémie ; des moyens matériels importants permettant notamment le port généralisé du masque, une très grande capacité de test ou encore une pratique massive de la désinfection urbaine (à Séoul, les métros sont entièrement désinfectés après chaque voyage) ; un système de santé performant (7 lits de soins intensifs pour 1 000 personnes, soit un peu plus qu’en Allemagne et plus du double de la France) ; mais aussi l’emploi immédiat de techniques de contrôle de la population (traçage des malades et de leurs contacts par application numérique) [21]. Ainsi, alliant puissance économique et efficience étatique, la Corée du Sud est citée en exemple pour avoir réussi à « aplatir » la courbe de l’épidémie sans trop affecter la machine productive.
c) Les hyperlibéraux darwinistes et les populistes illuminés ont longtemps refusé de sacrifier l’économie aux exigences sanitaires. ... le coût humain de l’inaction sanitaire allait dépasser ce qui était socialement supportable ... tout comme Trump qui, sans prendre toutes les décisions attendues du chef de l’exécutif fédéral, a fini par accepter les mesures sanitaires préconisées par ses conseillers, Bolsonaro a perdu la partie. Il s’est mis à dos tous les gouverneurs et a même vu fondre le soutien de l’armée, comme en témoigne l’épisode assez ubuesque au cours duquel les généraux de son cabinet l’ont empêché de limoger son ministre de la santé, manifestant ainsi qu’il avait perdu la main sur les décisions gouvernementales [22]. Ainsi, les adeptes les plus cyniques d’une économie pure, ne craignant pas d’avouer leur complète indifférence à la vie humaine, ont fini par manger leur chapeau et ont dû se rallier à la tendance globale au confinement général. ... président mexicain, Andrés Manuel Lopez Obrador. Considéré par certains comme un héraut de la gauche progressiste, il n’en a pas moins égalé Trump et Bolsonaro par sa façon de mépriser les consignes de prévention, de continuer à faire des meetings, d’embrasser ses admirateurs et de repousser ostensiblement le gel hydroalcoolique tendu à ses ministres. ... parfaite incarnation du « développementisme », qui en est la version progressiste. ... Au total, les cas de Lopez Obrador, Trump et Bolsonaro, montrent combien le fanatisme de l’économie (dans ses diverses variantes) et le fanatisme de la religion se rejoignent et s’entremêlent à merveille. L’hypothèse benjaminienne du capitalisme comme religion n’a jamais paru aussi avérée [24].
...
Il y a dans l’impréparation et le déficit d’anticipation un trait éminemment présentiste qui, notamment en France, a atteint des dimensions criminelles, mais il y a aussi, tout simplement, une forme de déni, lié à la volonté de croire qu’on pourra éviter de prendre des mesures portant atteinte à la bonne marche de l’économie. En France, le revirement est intervenu entre le 12 et le 16 mars, soit entre les deux interventions d’Emmanuel Macron, la seconde annonçant le confinement général du pays [25]. On dit volontiers que les projections de l’Imperial College auraient, là aussi, joué un rôle déterminant : l’ampleur de la mortalité prévisible élève soudainement le coût politique de l’inaction ou du déficit de l’action publique ; la primauté du souci économique n’est plus tenable. ... C’est ici que la responsabilité des politiques de santé passées est considérable ... pas de masques, pas de test, pas assez de lits, pas de culture de la prévention. ... l’Allemagne, dont, curieusement, on parle fort peu. Organisation efficace, moyens matériels importants et qualité du système hospitalier (deux fois plus de lits par habitant qu’en France) explique sans doute un niveau de mortalité plus faible, alors même que les mesures de confinement y sont plus souples (comme c’est aussi le cas en Suède). Le statut d’exception de la puissance dominante en Europe expliquerait-il la possibilité d’une voie en quelque sorte intermédiaire entre celle de ses voisins et celle de la Corée du Sud ?
...
trois pôles principaux : le minimalisme sanitaire libéral-darwiniste ; l’atténuation mise en place par des États bien préparés et dotés de puissants moyens matériels et techniques ; les mesures de confinement généralisé, mises en œuvre de façon plus ou moins autoritaire. ... confinement, qui concerne désormais plus de 4 milliards de personnes dans le monde.
...
Voilà donc bien le plus incroyable. ... Ils ont fait l’impensable et mis l’économie mondiale presque à l’arrêt, entraînant ainsi une récession – et bientôt une crise économique – bien plus considérable que celle de 2008 et qui impose déjà, aux dires du FMI lui-même, la comparaison avec 1929.
...
« sauver des vies » vaut moins en soi que parce que c’est une nécessité pour l’économie elle-même.
...
les zapatistes du Chiapas ont surpris par la précocité et la clarté de leur réaction. Dans son communiqué du 16 mars, l’EZLN déclare l’alerte rouge dans les territoires rebelles, recommande aux conseils de bon gouvernement et aux communes autonomes de fermer les caracoles (centres régionaux) et invite les peuples du monde à prendre la mesure de la gravité de la maladie et à adopter « des mesures sanitaires exceptionnelles », sans pour autant abandonner les luttes en cours [29]. Cette annonce est d’autant plus remarquable que les autorités de l’État fédéral n’étaient pas alors les seules voix à minimiser le danger de l’épidémie ... les responsables de la santé autonome zapatiste ont partagé les informations disponibles concernant les symptômes de la maladie et ses modes de contagion ; et ils ont recommandé des mesures de prévention et de contention, telles que la suspension des réunions ou la mise en quarantaine des personnes revenant d’autres régions. Mais c’est aux communautés elles-mêmes qu’il est revenu de prendre les décisions qu’elles considéraient pertinentes, en fonction de la situation particulière de chaque lieu.
...
La pandémie provoquée par le SARS-CoV-2 est venue ouvrir une faille entre l’exigence sanitaire de protection des populations et la poursuite du fonctionnement de la machinerie économique. La voie permettant de concilier avec le moins de heurts possibles ces deux préoccupations s’est avérée inaccessible à la plupart des pays, par manque de préparation et de moyens matériels – présentisme, néolibéralisme et asymétries planétaires conjuguant ici leurs effets. La voie cynique d’un sacrifice affiché des vies humaines au dieu Économie a fini par apparaître politiquement intenable. Les mesures drastiques d’endiguement et de confinement qui ont donc dû être prises ont mis à l’arrêt une part considérable de l’économie mondiale. Même si la nouvelle version de l’idéologie dominante globalisée s’emploie à affirmer qu’il n’y a pas de contradiction entre mesures sanitaires et souci de l’économie – la lutte contre la pandémie étant la condition du retour à la bonne marche de la seconde – , il est patent que les politiques adoptées mondialement sont allées, à court terme, à l’encontre des impératifs strictement économiques, au point d’amorcer la plus grave crise économique depuis presque un siècle.
Dans ce contexte, il est évident que les États cherchent à tirer tout le parti possible d’une situation d’urgence sanitaire imposant un contrôle strict des populations : renforcement de l’emprise policière (voire militaire), perfectionnement des techniques de surveillance et de contrôle, notamment à travers le traçage numérique des contacts, mesures d’exception tendant à se pérenniser, dérogations au droit du travail, généralisation du télé-travail et du télé-enseignement, isolement permettant de briser les solidarités et les mobilisations collectives émergentes, etc. La « stratégie du choc », chère à Naomi Klein et consistant à justifier l’imposition de mesures impopulaires par la nécessité de répondre à la gravité de la crise en cours [30], est plus que jamais à l’œuvre
...
plutôt que de considérer uniquement les mesures de confinement comme l’expression abstraite du caractère autoritaire de l’État, comme la quintessence du contrôle biopolitique des populations ou comme la simple perpétuation de la toute-puissance de l’économie (toutes analyses qui sont au demeurant sans doute nécessaires), il serait peut-être bon d’admettre que les mesures drastiques de contention de la pandémie sont, pour les dominants eux-mêmes, lourdes de tensions et de contradictions – comme le sont aussi les enjeux du déconfinement. Malgré le caractère écrasant des formes de domination et leur tendance à se renforcer sans cesse, il ne faudrait pas oublier que les gouvernants et les élites mondiales agissent sous la menace constante d’un niveau de discrédit, de perte de confiance, d’insatisfaction et de colère qui a conduit, au cours des deux dernières années, à des soulèvements populaires d’une ampleur tout à fait inattendue – tendances dont il y a tout lieu de penser qu’elles ne peuvent que s’accentuer à la faveur de la crise du coronavirus.
...
les forces systémiques qui ont conduit le système-monde globalisé au point où il en est n’ont pas magiquement disparues, par la seule vertu d’un virus vengeur . Elles sont toujours à l’œuvre et à la manœuvre – et toujours dominantes. Il est donc plus que probable qu’elles imposent, dès que les conditions sanitaires le permettront, un retour au business as usual – si possible plus sécurisé encore qu’auparavant. ... la tendance à la reprise du cours ordinaire de l’économie devrait l’emporter, en jouant de la nécessité de la récupération et peut-être aussi d’un consumérisme de rattrapage. ... relégueront au second plan les enjeux climatiques et écologiques ... Cependant Deux points d'inflexion semblent presque faire l’unanimité : - la nécessaire relocalisation de certaines productions vitales ; - une revalorisation des services publics, voire un retour de l’État-Providence. ... (néo-)libéralisme autoritaire [34]. ... Trois dimensions se rejoignent ici : une perte de crédibilité des gouvernants et une insatisfaction croissante à l’égard d’une démocratie représentative à bout de souffle (les causes profondes de ces processus étant très directement liées à la subordination structurelle des États vis-à-vis des forces de l’économie transnationalisée) ; un degré d’accentuation des inégalités sociales qui les rend désormais de plus en plus inacceptables ; et, enfin, la conscience devenue aiguë, surtout parmi les plus jeunes générations, des dégâts écologiques induits par le productivisme capitaliste. ... condamnation sans appel des politiques néolibérales appliquées au secteur de la santé, dès lors qu’elles sont la cause directe d’un manque de moyens et d’une impréparation dont la dimension criminelle est apparue aux yeux de tous. A l’inverse, s’est fait jour un immense besoin de services publics, afin de répondre aux exigences de soin, de solidarité et de protection des plus vulnérables. Par ailleurs, les niveaux d’inégalités engendrés par des décennies de néolibéralisme sont apparus avec plus de violence encore au prisme des situations créées par la crise sanitaire ... classes populaires contraintes à travailler pour des salaires devenus doublement indécents, au regard des risques encourus et des morts au champ du labeur, mais aussi du caractère de haute nécessité soudainement reconnue à des tâches jadis méprisées ou mal considérées. En outre, il n’est pas exclu que l’urgence absolue de la crise sanitaire donne plus de consistance sensible à la menace du réchauffement climatique, cette « urgence lente » mais plus redoutable encore que le Covid-19.
...
La colère, pour l’heure contenue, déborde déjà. Colère face au caractère criminel de l’action des gouvernants qui ont soumis l’hôpital public à des cures d’austérité répétées et sont restés sourds aux revendications insistantes des soignants. Colère suscitée par l’impréparation face au risque épidémique ... Les motifs de colère noire ne manquent pas. Certains médecins en appellent à « l’insurrection générale de tous les professionnels de santé » [36]. D’autres entreprennent de traduire en justice les membres du gouvernement. Les actions à venir sont légions. Sous la contention du confinement, gronde une déferlante de colère. Une colère qui n’a rien d’aveugle et qui, au contraire, s’emploie à dévoiler ce que les gouvernants tentent de masquer. Une juste colère, une digne rage, comme disent les zapatistes. De quoi, peut-être, raviver la flamme de la révolte des Gilets Jaunes.
Connu / https://twitter.com/cmoreldarleux/status/1249692656894173187
"
corinne morel darleux @cmoreldarleux - 0 - 5 - 9
Tour d'horizon conséquent de Jérôme Baschet sur la double tendance à l'oeuvre entre délégitimation croissante des politiques néolibérales et poursuite de celles-ci, aboutissant à une tension de plus en plus explosive et à l'issue incertaine (appel à la lutte et à la digne rage)
"