Le système d’évaluation par les pairs («peer review»), au cœur de la méthode scientifique, fait l’objet de nombreux reproches. Les propositions d’améliorations abondent également. Troisième volet de notre série sur les grandes crises de l’édition scientifique
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«Le fait qu’une étude ait été évaluée par les pairs ne dit pas grand-chose sur sa qualité», avertit Winship Herr, biologiste, professeur à l’Université de Lausanne et ancien éditeur d’une revue scientifique. Le processus agit tout au mieux comme un premier filtre
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Les relecteurs sont plus influencés par la réputation d’un auteur que par une lecture attentive de son article
David Vaux, professeur au Walter and Eliza Hall Institute de Melbourne
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Le système vers lequel nous nous dirigeons devra reconnaître la valeur de la recherche elle-même, plutôt que le fait qu’elle a été publiée dans un journal réputé
Jon Tennant, paléontologue et membre du site ScienceOpen
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«On se dirige vers une séparation de l’évaluation et de la publication, les revues scientifiques n’ayant plus l’exclusivité d’aucune de ces deux activités. Une évolution rendue possible par le développement du Web», estime Jon Tennant, un paléontologue qui collabore avec la plateforme web ScienceOpen
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ENVIRONNEMENT
Halte à la propagation des arbres pour réduire les émissions de CO2 ! L'idée semble contre-intuitive mais les scientifiques alertent aujourd'hui sur la propagation des forêts dans les zones où celles-ci sont normalement absentes, comme dans les prairies. En bouleversant l'équilibre des sols, ces opérations peuvent en réalité émettre davantage de carbone qu'elles n'en absorbent. Mais cette balance est mal connue et peu prise en compte dans les stratégies de compensation carbone.
Rubriques L'Obs BibliObs Idées - Temps de lecture 7 min
La gauche se trompe lourdement si elle pense qu’en marchant contre le pass sanitaire, elle défend les libertés publiques. Elle renforce surtout les forces conspirationnistes et d’extrême droite, estime Philippe Marlière, professeur de sciences politiques à University College London.
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Ndlr : nécessite une réponse faite à https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?6oAPSg
Enquête — Eau, rivières, océans - Durée de lecture : 22 minutes
Clés : Eau, rivières, océans Climat
Comme partout dans le monde, les littoraux français sont déjà affectés par la montée du niveau de la mer due au réchauffement climatique. À quoi faut-il s’attendre, et comment notre pays s’y prépare-t-il, notamment dans les Hauts-de-France, au Havre, en Camargue et à Lacanau ? Enquête en quatre volets et avec une carte exclusive.
[1/4 Une montée des eaux critique] Déjà affectés par l’élévation du niveau de la mer, les littoraux français vont devoir s’attendre à pire. Quelles sont les zones les plus à risque ? Que projettent les scientifiques ? Comment la France s’y prépare-t-elle ?
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Le député LFI de la Seine-Saint-Denis Alexis Corbière était l'invité de la matinale France info, émission pendant laquelle il est notamment revenu sur la proposition du gouvernement d'obliger les personnels soignants à se faire vacciner.
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Critique
Pour le philosophe Alain Deneault, la gouvernance n'est pas synonyme de démocratie mais son contraire. Ce concept, employé désormais de manière consensuelle par toute sorte d'organisation aurait pour effet de confisquer la politique au profit de la seule gestion. Le concept de gouvernance semble venir de nulle part et n'a en tout cas été pensé ou élaboré par personne ce qui permet de l'employer comme une sorte de passe-partout consensuel. Il a sans doute été promu par les néolibéraux à partir des années 1980 (notamment Margaret Thatcher)37.
Ce terme signe ainsi selon Alain Deneault la dissolution de la notion de chose commune ou publique et la substitution de la « politique », la « démocratie » et la « citoyenneté » par le discours managérial de la « gestion », de l'« empowerment », du « développement durable », de la « responsabilité sociale des entreprises », « résilience », qui consistent à réduire la chose publique aux théories de l'organisation privée37. L'emploi du terme de gouvernance confinerait l'action à une bonne gestion et priverait les enjeux politiques de toute possibilité de débat public. Ce terme s'inscrirait ainsi dans ce que le sociologue Luc Boltanski appelle « le nouvel esprit du capitalisme », Alain Bihr « la novlangue néolibérale » ou encore Éric Hazan « la propagande du quotidien ».
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Ndlr : la notion de gouvernance partagée n'y figure pas
67 ont signé
Kacper GRUCZKA a lancé cette pétition adressée à Fayard et à 1 autre
L’éditeur français Fayard a annoncé qu’il éditerait Mein Kampf dans une nouvelle édition « critique » au cours de l’année, pavé de plus de 1000 pages composé d'une nouvelle traduction plus proche de l'originale allemande, et de nombreuses introductions avant chaque chapitre et de notes de bas de page visant à déconstruire méthodiquement le discours du texte.
Fayard avait déjà été l’éditeur officiel de la version française du brûlot antisémite d’Hitler en 1938.
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l’antisémitisme est le principal levier du fascisme
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Accorder une réédition à cet ouvrage, c’est finalement lui accorder une importante promotion, le mettant en évidence dans les grandes surfaces et dans les médias et entraînant un débat public.
Cela aurait pour effet immédiat d'augmenter les ventes de l'ouvrage dans les maisons d'édition fascistes, qui vendent la version de 1938 à un prix plus modéré, et bien évidemment sans le volet critique. Si nous ne nions pas l'important travail de recherche faite autour du texte dans l'édition Fayard, nous pensons que ce travail peut se passer d'une réédition avec le texte original, pour être publié tel quel, sans le texte brut, afin de comprendre le programme d’Hitler.
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Ndlr : cela me semble une forme de censure et je ne pense pas que cela soit la solution contre les immondes idéologies. Mieux vaut les combattre politiquement en attaquant les causes. ACT
Le Fediverse est un réseau social multiforme qui repose sur une fédération de serveurs interconnectés. C’est un phénomène assez jeune encore, mais dont la croissance suscite déjà l’intérêt et des questionnements. Parmi les travaux d’analyse qui s’efforcent de prendre une distance critique, nous vous proposons « Sept thèses sur le Fediverse et le devenir du logiciel libre ».
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traduction de Seven Theses on the Fediverse and the becoming of FLOSS https://monoskop.org/images/c/cc/Mansoux_Aymeric_Abbing_Roel_Roscam_2020_Seven_Theses_on_the_Fediverse_and_the_Becoming_of_FLOSS.pdf
Référence : Aymeric Mansoux et Roel Roscam Abbing, « Seven Theses on the Fediverse and the becoming of FLOSS », dans Kristoffer Gansing et Inga Luchs (éds.), The Eternal Network. The Ends and Becomings of Network Culture, Institute of Network Cultures, Amsterdam, 2020, p. 124-140. En ligne.
Traduction Framalang : Claire, dodosan, goofy, jums, Macrico, Mannik, mo, roptat, tykayn, wisi_eu.
SOMMAIRE
Préambule – À la rencontre du Fédiverse
- Le Fédiverse, de la guerre des mèmes à celle des réseaux https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?GXR4lA
- Le Fédiverse en tant que critique permanente de l’ouverture https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?qpHg3Q
- Le Fédiverse comme lieu du pluralisme agoniste en ligne https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?ntMk-Q
- Le Fédiverse, transition entre une vision technique et une perception sociale de la protection de la vie privée https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?fi__mA
- Le Fédiverse, pour en finir avec la collecte de données et la main-d’œuvre gratuite https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?nc9N-A
- Le Fédiverse, avènement d’un nouveau type d’usage https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?Va4psA
- Le Fédiverse : la fin des logiciels libres et open source tels que nous les connaissons https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?A9aAcw
Notes à https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?2fwl4Q
Classé dans : Contributopia, Dégooglisons Internet, Fédération, Internet et société, Libres Logiciels
Clés : Abbing, Fédération, Fediverse, Framalang, Internet, Mansoux, mastodon, Traduction
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Qu’ils soient motivés par l’éthique ou l’économie, les logiciels libres et les logiciels open source partagent l’idéal selon lequel leur position est supérieure à celle des logiciels fermés et aux modes de production propriétaires. Toutefois, dans les deux cas, le moteur libéral à la base de ces perspectives éthiques et économiques est rarement remis en question. Il est profondément enraciné dans un contexte occidental qui, au cours des dernières décennies, a favorisé la liberté comme le conçoivent les libéraux et les libertariens aux dépens de l’égalité et du social.
Remettre en question ce principe est une étape cruciale, car cela ouvrirait des discussions sur d’autres façons d’aborder l’écriture, la diffusion et la disponibilité du code source. Par extension, cela mettrait fin à la prétention selon laquelle ces pratiques seraient soit apolitiques, soit universelles, soit neutres.
Malheureusement, de telles discussions ont été difficiles à faire émerger pour des raisons qui vont au-delà de la nature dogmatique des agendas des logiciels libres et open source. En fait, elles ont été inconcevables car l’un des aspects les plus importants des FLOSS est qu’ils ont été conçus comme étant de nature non discriminatoire. Par « non discriminatoire », nous entendons les licences FLOSS qui permettent à quiconque d’utiliser le code source des FLOSS à n’importe quelle fin.
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plus récemment, la croyance en une dépolitisation, ou sa stratégie, ont commencé à souffrir de plusieurs manières.
Tout d’abord, l’apparition de ce nouveau type d’usager a entraîné une nouvelle remise en cause des modèles archétypaux de gouvernance des projets de FLOSS, comme celui du « dictateur bienveillant ». En conséquence, plusieurs projets FLOSS de longue date ont été poussés à créer des structures de compte-rendu et à migrer vers des formes de gouvernance orientées vers la communauté, telles que les coopératives ou les associations.
Deuxièmement, les licences tendent maintenant à être combinées avec d’autres documents textuels tels que les accords de transfert de droits d’auteur, les conditions de service et les codes de conduite. Ces documents sont utilisés pour façonner la communauté, rendre leur cohérence idéologique plus claire et tenter d’empêcher manipulations et malentendus autour de notions vagues comme l’ouverture, la transparence et la liberté.
Troisièmement, la forte coloration politique du code source remet en question la conception actuelle des FLOSS. Comme indiqué précédemment, certains de ces efforts sont motivés par le désir d’éviter la censure et le contrôle des plateformes sociales des entreprises, tandis que d’autres cherchent explicitement à développer des logiciels à usage antifasciste. Ces objectifs interrogent non seulement l’universalité et l’utilité globale des grandes plateformes de médias sociaux, ils questionnent également la supposée universalité et la neutralité des logiciels
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le Fédiverse devient progressivement le système le plus pertinent pour l’articulation de nouvelles formes de la critique des FLOSS
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En l’état, la culture FLOSS ressemble à une collection rapiécée de pièces irréconciliables provenant d’un autre temps et il est urgent de réévaluer nombre de ses caractéristiques qui étaient considérées comme acquises.
Si nous pouvons accepter le sacrilège nécessaire de penser au logiciel libre sans le logiciel libre, il reste à voir ce qui pourrait combler le vide laissé par son absence.
Connu /? Retrouvé / https://framapiaf.org/@pylapp/109299546465055331
*Ndlr : cette dernière phrase m'est ~incompréhensible. Questionner, approfondir ACT
Pour visionner tous les paragraphes indexés d'un coup : https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?searchterm=le-fediverse-et-lavenir-des-reseaux-decentralises&searchtags=#A9aAcw
Credit: Greg Webb / AIEA
Un an seulement après la catastrophe de Fukushima, Jean-Marc Jancovici déclarait qu’« il n’y a plus de raison sanitaire d’empêcher le retour des populations évacuées à Fukushima, qui, au final, n’aura fait aucun mort par irradiation. » Depuis, chez les partisans de l’énergie atomique, la fausse information d’un accident nucléaire aux conséquences sanitaires quasi-nulles a gagné du terrain, notamment sur Youtube.
La chaîne Youtube Le Réveilleur diffuse des informations sur le nombre de victimes de la catastrophe de Fukushima. Dans deux vidéos, le vulgarisateur scientifique dresse un bilan sanitaire prématuré de l’accident nucléaire de 2011 sur la base d’éléments contestables. En mai 2019, Rodolphe Meyer – alias Le Réveilleur – publie en effet sur sa chaine Youtube deux vidéos[1] en partie consacrées à l’impact sanitaire de l’accident de Fukushima au Japon.
En 8 minutes chrono, le youtubeur science entend dresser un bilan des travaux disponibles sur un sujet controversé. Pourtant, bien que le vidéaste qualifie son propre travail de « sourcé, s’appuyant sur l’analyse d’éléments scientifiques disponibles »[2], s’agissant du nombre de victimes consécutif à une exposition aux rayonnements ionisants après l’accident nucléaire de 2011, aucune étude épidémiologique de long terme n’est à ce jour disponible, et pour cause.
Bilan sanitaire définitif 8 ans après l’accident : un non-sens scientifique ?
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Fukushima et le mythe du « zéro mort »
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Les leçons de Tchernobyl
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Au Japon, la radioactivité qui dure
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Le Réveilleur : youtubeur vulgarisation ou influenceur ?
TAGS Fukushima Jancovici Le réveilleur nucléaire transition énergétique
Connu / https://wegreen.fr/group/nucleaire-renouvelables/publication/infonuke-23-septembre-2020
Critique des médias ; Discriminations ; Répression
Dans les médias français, le vaste mouvement américain de dénonciation des violences policières racistes suite au meurtre de George Floyd par un policier fait l’objet d’un traitement qui peut étonner. On est surpris d’entendre des affirmations et des termes (“tué par un policier”, “violences policières”, “une police rongée par le racisme”) qui ne seraient pas prononcés, ou avec mille prudences et conditionnels, dans des situations françaises pourtant similaires.
On se rappelle aussi de la manière dont les médias français, tout en fustigeant les dégradations lors des manifestations de Gilets Jaunes, avaient d’emblée considéré comme évident que, dans les manifestations pro-démocratie à Hong-Kong, casser du mobilier urbain était, sinon légitime, du moins compréhensible.
Mais il y a pire encore que ce deux poids, deux mesures : dans les talk-shows sur les chaînes d’info en continu, on est carrément dans le déni total. Les intervenants commentent la mort de George Floyd, ou les événements américains en général, de la même façon qu’ils commentent les bavures meurtrières en France : “il n’y a pas de violences policières à proprement parler”, “c’est un fait divers tragique”, “la victime avait une santé fragile”, “elle avait commis des actes de délinquance”, “le racisme, s’il y en a, concerne des cas isolés, juste quelques pommes pourries dans le panier”.
Dans tous les cas on refuse de faire l'analogie avec ce qu’on a pu voir, qu’on voit encore en France (comme dans l’affaire Chouviat), sur les violences policières en général, sur les violences policières racistes en particulier.
Donc : deux pays occidentaux, deux hommes noirs d’origine populaire [George Floyd et Adama Traoré], deux institutions en charge du maintien de l’ordre, deux disparus et une même stratégie d’asphyxie. Pourtant : mettre en relation les deux drames ne vient pas à l’esprit de la presque totalité des commentateurs médiatiques et politiques hexagonaux, si prompts à dénoncer, main sur le cœur comprise, les exactions policières nord-américaines. « La France n’est pas les États-Unis » (Joseph Andras et Kaoutar Harchi, dans une tribune pour Regards)
Ce rapprochement était explicitement fait par les participants à la manifestation devant le Tribunal de Grande Instance de Paris, à l’appel du comité Vérité et justice pour Adama :
Rassemblement historique et massif pour dire stop à l'impunité policière
Une marée humaine a convergé ce mardi vers le tribunal de grande instance de Paris, à l’appel du comité vérité et justice pour…
En effet, pourquoi ne pas affirmer qu'il y a aussi dans la police française des problèmes de violence et de racisme, qui ne se réduisent pas à des cas isolés ?
Lors du mouvement des Gilets Jaunes, la mobilisation avait fini par imposer le thème des violences policières dans des médias mainstream qui rechignaient à mettre en avant des images que manifestants et usagers des réseaux sociaux connaissaient pourtant depuis des mois.
Mais l’élément déterminant qui a fait progresser la conscience de l'existence de violences policières dans l’opinion publique, c’est l’exposition à ces violences de sphères des plus en plus larges de la population. Car en 4 ou 5 ans, à l'occasion de mouvements sociaux, nombreux sont ceux - étudiants, retraités, militants écologistes, Gilets Jaunes - qui ont expérimenté ce que connaissent bien les habitants des quartiers populaires issus de l'immigration : les humiliations, les provocations, l'arrestation arbitraire, voire le passage à tabac. En effet on a vu se développer ces dernières années en manifestation de nouvelles pratiques de maintien de l'ordre : contacts physiques avec les manifestants, arrestations ciblées, enfermement dans des nasses, recours à des unités mobiles non formées au maintien de l'ordre (les BAC), utilisation massive d'armes mutilantes. Ces pratiques ont ceci de particulier qu'elles ont d'abord été développées et testées sur des populations considérées par l'Etat comme subalternes : jeunes de banlieues, supporters de foot, ZADistes (voir cet article du site Désarmons-les). David Dufresne le résume ainsi :
Une partie de la population française découvre aujourd'hui ce qui était à l'œuvre dans certains quartiers populaires, c'est-à-dire une police cow-boy, une police en toute impunité. C'est le fruit de politiques du ministère de l'Intérieur qui, depuis le début des années 2000, a mélangé complaisamment CRS, gendarmes mobiles, BAC dans les quartiers pour les "sécuriser". Cela entraîne un transfert d'habitudes, d'armement, de techniques, de vision du monde, et on en arrive là. (sur France Info, novembre 2019)
Dans le cas des Gilets Jaunes, les violences policières ont non seulement joué un rôle structurant dans le mouvement, façonné son identité et renforcé sa détermination, mais aussi fondé des rapprochements avec des luttes pourtant assez éloignées a priori (comme la jonction avec le comité Vérité et justice pour Adama). Partout les hommes en bleu viennent briser les luttes : cheminots, gilets jaunes, soignants, écologistes, collectifs de sans-papiers, etc. Divers mouvements sociaux se découvrent donc une adversité commune : la violence d'un Etat au service du capital et son bras armé, la police.
Les violences policières semblent agir comme un catalyseur de la convergence des luttes, réalisant par le bas ce que les partis de gauche n’ont pas réussi à faire : rapprocher les catégories les plus précaires du prolétariat (travailleurs ubérisés, sans-papiers), le mouvement syndical traditionnel, les nouveaux mouvements écologistes, et les franges basses des classes moyennes précarisées elles aussi, qui tous affrontent une même violence de classe, sous des visages différents : racisme ou xénophobie, antisyndicalisme, mépris de classe, sexisme.
On a vu, sur les Champs-Elysées, des "gilets jaunes" applaudir des black blocs. Pas en décembre, mais en mars. Ça montre une évolution. Ça veut dire qu'ils étaient prêts à discuter de l'utilité ou non d'utiliser la violence comme un geste politique, ce qui n'était pas du tout envisageable au début du mouvement, en novembre 2018. Il y a donc des prémices de convergence. Durant l'occupation du centre commercial Italie 2, où je suis allé début octobre, il y avait vraiment une convergence entre certains "Gilets Jaunes", le comité Adama Traoré, Extinction Rebellion et des anars. Evidemment, la grande crainte, d'un point de vue policier et du pouvoir, c'est la convergence. Et j'ai le sentiment que peu à peu, il y a des points de contact. (David Dufresne)
D’où, peut-être, l’empressement de Christophe Castaner à lâcher du lest dès les premières manifestations s’inspirant du soulèvement américain. Car le contexte social, économique et politique est particulièrement tendu pour un exécutif qui souffre d'une absence totale de légitimité, tout comme son projet néolibéral.
Pourtant, après la crise sanitaire, le capitalisme compte bien reprendre son cours momentanément interrompu, et va chercher à reconstituer ses forces en exigeant du corps social des efforts drastiques. Les autorités anticipent dès lors une résistance sociale. Le débat sur les violences policières tombe mal : il affaiblit la légitimité de la police, sur laquelle se repose un pouvoir fragilisé ; il fédère des luttes, là où l'Etat préfèrerait affronter des colères éparpillées. Le gouvernement a donc intérêt à ne pas laisser la question des violences policières s’installer dans le débat public.
Les grands médias jouent parfaitement le jeu, en niant le problème, ou en en proposant un cadrage faux ou superficiel :
D'abord en effrayant l'opinion publique avec l'idée de collusions secrètes, proches de l'entreprise terroriste, en tout cas participant d'un piège identitaire, tel ce journaliste sur LCI, qui laisse entendre sans rire que le slogan "Black lives matter" est problématique car focalisé sur les noirs (“ce n’est pas toutes les victimes").
Ensuite, en relayant cette rhétorique qui consiste à se débarrasser d'un problème en décrétant qu'il n'existe pas. “Il ne peut y avoir ni racisme, ni violences policières puisque nous sommes en République, et que la République ne tolère ni racisme ni violences.” Les bras nous en tombent face à cet argument de l’universel décrété. Frédéric Lordon confiait déjà son agacement face à un sophisme similaire :
De Lallement, Morvan (ex-DGPN), Jullien (directrice IGPN) à Macron et Philippe (mais sans passer par Castaner dont le grelot ne rend du son qu’agité au Macumba), c’est la même idée obstinée, le même entêtement buté, dernier rempart justificateur à quoi il faut impérativement tout accrocher pour que tout ne sombre pas dans l’indignité pure. « L’État détient le monopole de la violence légitime ». Il s’ensuit 1) que toute autre violence est illégitime et 2) que la violence d’État n’est jamais illégitime — puisqu’elle est légitime. On en est là de la « réflexion »… Alors il ne peut pas y avoir de « violence policière », puisque la police est l’État et que la violence d’État est légitime. Voilà le fond de casserole incrusté, qui sert de pensée à ces individus. On peine pourtant à croire que quiconque puisse voir un argument sérieux dans une pure pétition de principe, démonstration entièrement circulaire qui présuppose ce à quoi elle veut aboutir. (janvier 2020)
Enfin, en se contentant, sur la question des discriminations et du racisme, soit d’une négation des faits (alors que certains ne font plus débat), soit en se limitant à une interprétation seulement morale et individualisée : il y a des policiers racistes, il n’y a pas de problème structurel, pas de climat d'impunité généralisée entretenu par le laxisme de l'institution. Affirmation dont la pertinence se mesure à l’intensité de nos rires (jaunes) lorsqu’un officiel indique que “l’IGPN a été saisie”.
Même si on n’attend pas de médias généralistes qu’ils nous renseignent sur la subtilité des débats universitaires, on est en droit d’attendre qu’ils nous éclairent sur ces nouveaux termes, scientifiques ou militants, qui sont mis en circulation (“racisme systémique”, “racisme institutionnel”, “racisés”, etc.).
On aimerait bien également, concernant les violences policières en général, que les grands médias tordent le cou à cette idée que “les policiers sont plus sanctionnés que les autres fonctionnaires”. En effet si les policiers sont très contrôlés et/ou sanctionnés pour des manquements inaperçus du public (par exemple : irrespect pour la hiérarchie, vols de matériel administratif, mais aussi violences dans la vie privée), ils ne sont que très peu sanctionnés pour les usages abusifs de la force en service (ce qui est le plus perçu par le public). On lira sur ce sujet les travaux du sociologue Cédric Moreau de Bellaing.
Malgré cette complaisance médiatique, il semble que la société française, elle, commence à s'apercevoir qu'il y a un problème avec sa police. C’est aussi ce que suggère la chute de la cote de confiance de la police, sans doute liée aux violences lors du mouvement des Gilets Jaunes. On adhère de moins en moins au discours de l'État, de la police, de la droite et de l'extrême droite cherchant à isoler des segments de la population pour les désigner comme ceux sur qui peut s’exercer légitimement la violence : “casseurs” versus “manifestants pacifiques”, journalistes "militants" versus "vrais" journalistes, “ultra-gauche”, “ultra-jaunes”, etc. (Sur la construction médiatico-policière de l’ennemi intérieur, voir cet entretien avec Mathieu Rigouste.)
Tout se passe comme si l'opinion publique acceptait de moins en moins l'idée que lorsqu'il y a usage abusif de la force policière, ses victimes l’ont forcément, d'une manière ou d'une autre, mérité.
Voir aussi https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?X7YIsA
En ce début février 2020, nous avons fait le choix de cesser définitivement notre activité d’économie circulaire portant sur la collecte innovante d’emballages. Après plus de 3 ans, nous n’avons pas su rendre notre entreprise pérenne et surtout, nous avons perdu beaucoup d’intérêt pour notre projet.
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retour d’expérience critique ... faire part au grand public des conclusions que nous avons tirées quant à la durabilité de notre modèle de société, notamment en ce qui concerne le recyclage et l’idée de croissance verte. Enfin, nous vous donnerons notre vision actualisée de ce que devrait être un avenir souhaitable et du changement de mentalité que cela implique pour y parvenir de bon cœur.
1) La naissance du projet, son développement, sa mort
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nous commencions à peser dans le start-up game ... s’associer à notre image écolo OUI, notre service NON ! ... nous avons complètement oublié que pour vendre quelque chose il faut répondre au besoin propre à un individu ou une entreprise et qu’un besoin « sociétal » comme l’écologie ne suffit pas. ... la majorité des structures n'étaient prêtes à payer pour un service de collecte que si elles en étaient contraintes par un marché réglementaire. ... nous avons également perdu confiance dans le secteur tout entier du recyclage et dans cette idée de croissance « verte ». La Boucle Verte mourut.
2) Les réalités de la filière emballages et du recyclage
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ce secteur, en très lente évolution, ne répondra pas aux enjeux de la crise écologique et qu’il promeut malgré lui la production d’objets peu durables et donc le gaspillage de ressources. Comme se plaisent à le répéter bon nombre d’associations « le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas » et dans un monde idéal, le seul déchet que nous devrions produire est celui d’origine naturelle, celui qui peut retourner à la terre n’importe où pour l’enrichir. La vision de La Boucle Verte était de créer des modèles d’économie circulaire qui fonctionnent comme la nature, mais quelle arrogance ! Lorsqu’une feuille tombe d’un arbre, elle ne part pas en camion au centre de tri. Et lorsqu’un animal meurt dans un bois, il n’est pas incinéré. La vraie économie circulaire, ce n’est pas celle qui tente d’imiter la nature, c’est celle qui tente d’en faire partie.
3) L’illusion de la croissance verte
Mais ne soyons pas trop durs avec le secteur du tri et du recyclage ... ce que cette recherche constante d’innovation a apporté, c’est une complexification extrême de notre société, rendant au passage le travail de nos dirigeants infernal. Et dans un même temps, ces innovations technologiques successives ont eu un autre effet néfaste, nous pousser à consommer. ... Par exemple, internet ... entre 2000 et 2020, notre consommation de papier est restée quasiment la même et à côté de cela, l’ère du numérique a créé une infinité de nouveaux besoins et de nouvelles pratiques générant des consommations faramineuses d’énergie, la création de milliards de terminaux composés de métaux rares, et la fabrication d’infrastructures climatisées pour héberger des serveurs. ... n’est pas à jeter à la poubelle ... tous contents d’aller chez le médecin du 21ème siècle. ... grands défis à base de Green Tech, de Green Finance et de Green Energy… Le problème, c’est que la logique fondamentale reste inchangée : complexifier le système, corriger inlassablement les dégâts causés par les innovations précédentes et se trouver une excuse pour continuer de consommer autant qu’avant voire plus ! Pire encore, ces initiatives ont même un effet inverse délétère dans la mesure où elles ralentissent la transition en laissant penser aux gens qu’un avenir durable sans concessions et sans modification de nos comportements est possible ... depuis 50 ans, la croissance du PIB a été parfaitement couplée à la consommation d’énergie (notamment fossile). ... Le problème de la croissance en math, c’est qu’elle suit une courbe exponentielle ... Nous sommes en 2020, et malgré une économie tertiarisée depuis longtemps, nous n’avons toujours pas perçu de découplage entre croissance du PIB et consommation d’énergie ... incapacité à produire et stocker de l’énergie proprement rend donc notre fameuse voiture électrique aussi nuisible que la voiture thermique ... dans un monde limité où PIB et consommations de ressources sont liées, nous devrons décroître, de gré ou de force. ... maintenant nous avons atteint les limites alors il faut changer de modèle ...
4) Une décroissance choisie et non subie
... en gros diviser par 3 notre consommation d’ici 2050 ... train de vie qu’avaient nos grands-parents quand ils étaient jeunes ... privilégier des axes assez simples comme l’intérêt pour la société et l’impact sur l’environnement. ... pour parvenir à nos objectifs dans la joie et la bonne humeur, tout se résume en quelques mots : il faut simplement changer de culture, changer d’idéal de vie ... tuer l’américain qui sommeille en nous et réveiller le poète ... On se désintoxique de ce monde consumériste et on apprend à créer de nouveaux plaisirs, de nouvelles tendances ... des moutons ... encore aujourd’hui sur cette planète, il y’a des tribus de gens avec des plumes plantées dans le derrière qui chassent à la sarbacane ... Homos Sapiens (Hommes Sages parait-il) sommes très malins mais aussi très bêtes ... drastiquement réduire notre consommation et aller acheter des carottes bio en vélo le samedi matin ne suffira pas. Il faut arrêter de prendre la voiture tous les jours, ne plus prendre l’avion et arrêter d’acheter des engins téléguidés ... transition écologique, une fête, une volonté commune de changer de vie ... apprécier la beauté de la nature au pied de notre porte ... retournons vivre dans les villages au lieu de s’agglutiner en ville et redevenons des paysans, ce sera bien plus dépaysant ! ... les gens stylés sont des artisans, des artistes ou des agriculteurs ... des milliers de petites mains qui travaillent la terre, qui produisent de la vraie nourriture, qui comprennent la nature, qui vivent de petites récoltes mieux valorisées et en circuits courts ... en relocalisant les productions au plus près ... préférant les produits durables à l’obsolescence programmée, en favorisant le réemploi plutôt que le recyclage, et en préférant les bonnes vieilles astuces de grand-mères aux artifices technologiques ... C’est difficile de construire quelque chose pendant longtemps, de dépenser beaucoup d’énergie pour finalement devoir repartir à zéro. Et pourtant c’est bel et bien ce que nous devons faire collectivement et dès maintenant. Bien que tragique, cette crise du Coronavirus est une chance inouïe ... saisissons cette chance et ne reprenons pas tout comme avant le 11 mai.
Un grand merci à ... nos compères toulousains Les Alchimistes Occiterra et En boîte le plat ... nous allons profiter de cette période pour prendre un peu de repos à la campagne ... nous reviendrons ... peut-être à base de low tech ou d’agriculture ...
Ndlr : remarquables de lucidité, courage. Ils vivent EXACTEMENT ce que j'ai vécu :-) MERCI D'AVOIR ÉCRIT POUR MOI AUSSI :-) => informer, valoriser, partager etc : Dire à Cyril Dion que l'HISTOIRE est RACONTÉE et BIEN BIEN. Reste à PARTAGER LA BONNE PAROLE ! ACT
Un regret : le concept de décroissance me semble trop vague et ne pas prendre en compte les besoins de croissance de nombreux secteurs centrés sur les communs notamment et comme l'isolation des bâtiments
... mettre à disposition des textes plus ou moins inédits pour susciter la réflexion autour de ce thème et de quelques autres connexes, notamment la critique de la société capitaliste et industrielle dont la technoscience est devenue la religion officielle…
Ce faisant, nous nous sentons proches de la technocritique et du mouvement luddite.
Il va sans dire – mais cela va tout de même mieux en le disant – que nous nous situons sur le terrain du matérialisme épistémologique. A savoir que nous nous efforcerons, dans nos explications et nos critiques, de ne faire intervenir aucun phénomène surnaturel, aucune force mystérieuse ou inconnaissable, et moins encore la volonté ou la puissance divine. Nous essaierons en outre, contrairement à beaucoup de scientifiques, de ne pas nous payer de mots (complexité, émergence, etc.) en tentant de définir et de préciser ceux que nous emploierons (d’où prochainement la création d’un Dictionnaire des idées reçues du scientisme ordinaire).
Tout cela ne nous empêchera pas d’avoir une approche plus philosophique que strictement “scientifique”. Il sera donc peut-être utile de préciser que nous sommes plutôt proches du courant phénoménologique, que de celui, cybernétique, dominant actuellement dans les sciences…
Eugène Brelandage, boucher-charcutier.
Ndlr : date de création 2010 ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ivan_Illich
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Ivan Illich [ˈiːvaːn ˈɪlɪtʃ ]1, né le 4 septembre 1926 à Vienne en Autriche et mort le 2 décembre 2002 à Brême en Allemagne, est un penseur de l'écologie politique et une figure importante de la critique de la société industrielle2.
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Théories
Méthode critique peirastique
Une grande partie de l'oeuvre d'Ivan Illich (en particulier ses ouvrages des années 1970) est caractérisée par une méthode critique que Martin Fortier nomme « peirastique »6 (le terme est emprunté à Aristote). Cette méthode consiste à critiquer son adversaire en partant des axiomes mêmes de cet adversaire : "il s’agit de démontrer à mon adversaire que (1) la conclusion qu’il soutient (...) ne dérive en fait pas de ses prémisses (sauf à commettre une faute de raisonnement), et que (2) la conclusion que je soutiens pour ma part, en plus d’être dérivable de mes propres prémisses, est également dérivable de celles de mon adversaire"7.
Contre-productivité
La principale notion illichienne est le concept de la « contre-productivité ». Lorsqu'elles atteignent un seuil critique (et sont en situation de monopole), les grandes institutions de nos sociétés modernes industrielles s'érigent parfois sans le savoir en obstacles à leur propre fonctionnement : la médecine nuit à la santé (tuant la maladie parfois au détriment de la santé du patient15) ; le transport et la vitesse font perdre du temps ; l'école abêtit ; les communications deviennent si denses et si envahissantes que plus personne n'écoute ou ne se fait entendre, etc.
Vitesse généralisée
Penseur de l'écologie politique, Illich lutta contre le système automobile et tous les moyens de transports trop rapides qu'il jugeait aliénants et illusoires.
Dans Énergie et équité (1973), il note : "Il est temps de prendre conscience qu'il existe, dans le domaine des transports, des seuils de vitesse à ne pas dépasser. Faute de quoi, non seulement l'environnement physique continuera d'être saccagé, mais encore le corps social continuera d'être menacé par la multiplication des écarts sociaux creusés en lui et miné chaque jour par l'usure du temps des individus"16.
Il développe alors la notion de « vitesse généralisée », calculée en prenant en compte non seulement le temps passé à se déplacer avec une automobile, mais aussi le temps passé à travailler pour l'acquérir et faire face aux frais afférents, la vitesse du bolide était de 6 km/h, soit à peine plus que celle d'un marcheur17.
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Convivialité
Ivan Illich travailla à créer des pistes vers d'autres possibilités, qui s'expriment selon lui par un retour à des outils conviviaux, qu'il oppose aux machines. L'outil accepte plusieurs utilisations, parfois détournées du sens originel, et permet donc l'expression libre de celui qui l'utilise. Avec une machine, l'homme devient serviteur, son rôle se limitant désormais à faire fonctionner une machine construite dans un but précis19. Dans La convivialité (1973), il écrit20 :
« J'appelle société conviviale une société où l'outil moderne est au service de la personne intégrée à la collectivité, et non au service d'un corps de spécialistes. Conviviale est la société où l'homme contrôle l'outil. »
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https://www.babelio.com/auteur/Ivan-Illich/2925
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Ivan Illich (auteur de Une société sans école) - Babelio
Ivan Illich - Un certain regard. Ivan Illich, mythologie occidentale et critique du "capitalisme des biens non tangibles". Entretien en français avec Jean Marie Domenach dans la série "Un certain regard" - 19/03/1972.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Mort_d%27Ivan_Ilitch
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La Mort d'Ivan Ilitch — Wikipédia
Quiconque lit La Mort d’Ivan Ilitch y verra un inattendu mélange littéraire qui allie la description de frivolités comme de petites bassesses, et peint l’ordinaire commun et étriqué d’un esprit qui va se découvrir à son étonnement égoïste et petit (Ivan Ilitch), victime à 45 ans d’une maladie extrême, dans la souffrance qui ...
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Le coronavirus est désormais un sujet mondial ; le professeur Raoult, l’homme dont tout le monde parle alors que l’angoisse monte. Son étude sur la chloroquine déchaîne les passions. Et suscite de vives critiques. Le deuxième épisode de notre enquête.
Lire le premier épisode de notre enquête : L'agent provocateur https://www.lemediatv.fr/articles/2020/chloroquine-la-molecule-qui-ma-rendu-fou-lagent-provocateur-1-9cOL7HrnQOuHQwrNKtaNYQ
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À l’évidence, les talents divinatoires du professeur Raoult - qui lui valent d’être aussi comparé à Claude Allègre, autre « grande gueule » et scientifique reconnu à s’être fourvoyé sur le climat - sont peu fiables. Mais ce manque de pif quand il sort du cadre et cette passion pour la controverse suffisent-il à démonétiser le praticien quand il administre et expérimente une molécule qu’il connaît parfaitement, sur un phénomène (les virus) dont il est un spécialiste ? Et son allure et ce verbe qui détonnent dans un milieu où on pèse ses mots à la virgule près justifient-ils de le brûler en place publique au bûcher des imposteurs ?
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Avec 700 collaborateurs qui exercent dans des laboratoires ultramodernes, son institut est une fourmilière foisonnante. Le patron n’est pas au quotidien le nez sur le microscope de ses chercheurs, au jour le jour, des heures durant. Il supervise ce travail et le cosigne à la sortie. Cette boulimie de publications lui permet donc de figurer en excellente place dans les classements des scientifiques les plus cités.
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quelques-uns, beaucoup plus rares, se concentrent sur l’analyse de son étude. Pour la passer au crible de critères scientifiques, et uniquement scientifiques. Étude contre étude, interprétation contre interprétation, science contre science. Christian Drosten est l’un de ceux-là. La contre-étude qu’il livre est sévère pour les résultats qui fondent la « thèse Raoult » et soudent son camp.
Depuis le début de la crise sanitaire, le chef du département de virologie de la Charité de Berlin s’est imposé outre-Rhin comme une figure scientifique de premier plan. Sa popularité est telle que certains, à 48 ans, lui président un avenir politique radieux au pays des chanceliers, une fois la crise sanitaire passée. Depuis le 26 février dernier, la radio-télévision publique allemande diffuse un entretien quotidien du « virologue du peuple » dans un podcast extrêmement suivi.
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Si « la chloroquine est un médicament bien connu », explique-t-il, « il n’est pas sans effets secondaires ». « On sait depuis longtemps qu’elle est efficace contre beaucoup de virus qui ont des évolutions similaires à ceux des coronavirus », constate le Berlinois. Insuffisant néanmoins pour conclure « qu’il suffit de donner la même substance à un patient pour qu’il soit aussitôt guéri. C’est beaucoup plus compliqué ». Pour le médecin de la Charité, avaler de la chloroquine ne suffit donc pas. « Ce n’est pas aussi simple, répète-t-il ce 19 mars, il faut amener le médicament à l’endroit où se trouve le virus, dans les poumons ». Là « où le virus se reproduit ». ... « Ce qui est mesuré ici, c’est la concentration du virus dans la gorge, où il disparaît de lui-même au bout des 10 premiers jours, pas dans les poumons où se développe la maladie »
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« c’est uniquement la charge virale dans les poumons qui [est] corrélée à l’évolution vers la forme grave de l’atteinte respiratoire »
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Mon ami allemand, qui m’a alerté sur l’intervention de l’homme de la crise à Berlin, a un avis tranché sur le sujet. Pour lui, la messe est dite, l’énorme espoir suscité par l’annonce du protocole pratiqué à Marseille en ressort ébranlé. Le professeur Raoult est-il ce personnage que certains décrivent ? Cet affabulateur que ceux-là veulent voir en lui ? Je connais son histoire et son parcours. Et d’autres réfutent ces arguments, par ailleurs.
Qui croire ?
Illustration de Une : Adrien Colrat - Le Média.
Connu / https://twitter.com/guenotmichel/status/1247820221609578496
guenot michel @guenotmichel - 0 - 3 - 6
Ndlr : cette analyse semble convainquante dans la mise en évidence du manque de crédibilité de l'étude. À suivre ACT
Qui sommes-nous
- quotidien d’idées
- quotidien d’auteurs. Conçu par des journalistes, il est écrit par des chercheurs, des écrivains, des intellectuels, des artistes et… des journalistes.
- AOC entend prendre de la hauteur. Tenter de remettre un peu de verticalité dans un espace public désormais destructuré et horizontalisé en publiant des textes qui visent autant que possible à (re)faire autorité et à structurer le débat.
- publie, du lundi au vendredi, trois articles par jour : une Analyse, une Opinion et une Critique.
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Auteurs : Hartmut Rosa, Bertrand Leclair, Amélie Petit, Yves Citton, Dork Zabunyan
Rédaction : redaction@aoc.media
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Producteur de l’émission « La Suite dans les idées » sur France Culture, il est également professeur associé à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales. Depuis la fin des années 80, il a eu le bonheur de prendre part au lancement de trois réussites médiatiques durables : la revue de science politique Politix, l’hebdomadaire Les Inrockuptibles (dont il fut le directeur adjoint de la rédaction entre 1994 et 2008) et le quotidien en ligne Mediapart (dont il a fait partie du petit groupe de journalistes fondateurs entre 2008-2011). Il fut, par ailleurs, directeur adjoint de la rédaction de Libération.
Raphaël Bourgois, rédacteur en chef
Producteur de l’émission « Avis critique » sur France Culture, chaîne où il fut tour à tour collaborateur de la matinale, créateur et présentateur du « Journal de la culture » (2009-2011) puis producteur adjoint de « La Grande Table » (2011-2016).
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Nature & environnement
La militante écologiste suédoise Greta Thunberg a critiqué mercredi l'Union européenne, qui "prétend" être un "leader" sur le changement climatique, l'accusant de poursuivre une politique favorable aux énergies fossiles, lors d'une intervention à Bruxelles devant les eurodéputés.
*La jeune fille s'est exprimée dans l'enceinte du Parlement européen au moment même où la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, présentait son projet de "loi climat" pour l'UE, destinée à inscrire dans le marbre l'objectif de neutralité carbone en 2050.
"Vous êtes ici à essayer de créer des lois et des politiques (...) en prétendant que vous pouvez être un leader en matière de climat, tout en continuant à construire et à subventionner de nouvelles infrastructures pour les combustibles fossiles", a-t-elle affirmé debout face aux eurodéputées.
"Il faut mettre un terme à cette situation", a tranché l'adolescente, sourcils froncés, en pull gris bleu.
Elle a qualifié la loi "climat" de la Commission de "capitulation", jugeant qu'elle envoyait le signal "qu'une action réelle et suffisante était en cours, alors qu'en fait, ce n'est pas le cas".
"Nous sommes toujours dans une crise qui n'a jamais été traitée comme une crise", a-t-elle dit. Or, a-t-elle lancé aux députés, "vous avez l'obligation" d'agir.
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Thomas Porcher, économiste résolument antilibéral et se réclamant du "post-keynésianisme", n'en est plus à son coup d'essai lorsqu'il s'agit de critiquer le discours dominant en économie. Après une "Introduction inquiète à la Macron-économie" (Les Petits matins, 2016), il publie en 2018 chez Fayard un "Traité d'économie hérétique", véritable best-seller qui s'est écoulé à plus de 50 000 exemplaires. Dans son nouvel essai, "Les Délaissés" (Fayard, 2020) , il explique que "Gilets jaunes", banlieusards, agriculteurs et cadres déclassés subissent tous à différents niveaux les effets négatifs du système fondé sur le "tryptique mondialisation-financiarisation-austérité".
La Grande table Idées d’Olivia Gesbert – émission du 27 février 2020
À retrouver ici : https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/saison-26-08-2019-29-06-2020
Catégorie Films et animations 13 commentaires
SEB il y a 6 heures
Ses solutions c est le programme l avenir en commun porté par mélenchon.
Même s il ne veut pas le dire.l
ndlr : /LAEC, je ressens idem sauf pour la sortie de l'euro ? ACT
Tribunes
Rebondissant sur l'affaire Mila, Malek Bezouh défend l'idée que l'islam peut accepter la critique et tolérer l'homosexualité.
Économie
... La libération de Patrick Balkany m'a donc semblé bienvenue malgré les arguments de ceux qui rêvaient de le maintenir au trou ... Je les aurais sentis plus contents encore si Balkany s'était vu, tel Strauss-Kahn aux États-Unis, affublé d'une combinaison de prisonnier, enchaîné par les mains et par les pieds.
Je ne me suis donc pas étonné, les jours suivants, de constater que les brigades du Web s'inquiétaient du fait que l'ami de Sarkozy aurait pu bénéficier d'une cellule décente, au lieu d'être soumis à toute la précarité des prisons. Je ne défends pas les agissements du maire de Levallois. Je trouve juste qu'il rende ce qu'il doit, et pourquoi pas qu'il aille faire la plonge dans une cantine scolaire. Mais je ne...
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Transcription :
Gaïa présente un événement qui a eu lieu il y 15 ans : une lettre retrouvée dans le journal ??? de l'école polytechnique, publiée il y a une vingtaine d'années. L'auteur pointait la prévalence d'une forme de pensée unique. Je cite "lorsque je lis le programme des petits déjeuners polytechniciens de l'année passée, je vois qu'y interviennent des chefs d'entreprise, le pdt du MEDEF, des ministres du gouvernement actuel, bientôt le premier ministre. J'ai cherché la preuve indéniable d'une certaine ouverture d'esprit, une universalité polytechnicienne ou suis-je malhonête puisque j'y vois principalement des représentants du gouvernement et du patronnat français ? serai-je qualifié deréactionnaire si je m'inquiète des forts liens tissés entre les communautés des polytechniciennes d'une part, et les représentants d'une caste dirigeante et puissante d'autre part ? Enfin, quand verrons-noius aux petits déj de l'X des penseurs, des activistes portant un autre message, d'un autre projet ou des représentants de la France d'en-bas ? C'était en 2003."