Cet appel initié par Paul Ariès (politiste), Frédéric Denhez (journaliste scientifique), Jocelyne Porcher (sociologue) a déjà reçu le soutien de plusieurs milliers de signataires grâce aux engagements collectifs de la Confédération paysanne, du MODEF, de Slow Food International, de Biolait, de Nature & Progrès, des AMAP, de nombreux parlementaires insoumis et communistes, d’élus EELV, de personnalités des gauches politiques, syndicales, mouvementistes, d’universitaires, de chercheurs spécialistes, de citoyens, etc. La liste intégrale des "premiers signataires" est consultable sur le site du Monde. Vous pouvez aussi signer cet appel sur ce site pour témoigner de votre soutien (pour signez aller tout en bas de cette page).
Le site du réseau NO VEGAN relaie les campagnes pour défendre l'élevage paysan et l'agriculture paysanne contre les lobbies de la viande, des céréales, contre la fuite en avant vers les biotechnologies alimentaires (fausses viandes, faux fromages, faux laits), pour le droit à l'alimentation de 8 milliards d'humains et la défense de 1,2 milliard de petits paysans-éleveurs.
ndlr :
signé avec http://novegan.canalblog.com/archives/2019/02/03/37072409-p150-0.html#c75662156
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Je suis parfaitement d'accord avec cet appel. Les véganistes font une erreur anthropologique.
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Après avoir repris la ferme de son oncle, Félix Noblia a bouleversé la manière de travailler les sols. Il lance des expérimentations en agroécologie en souhaitant semer les graines d’un renouveau du monde paysan.
Bergouey-Viellenave (Pyrénées-Atlantiques), reportage
... semis direct sous couvert végétal en agriculture biologique. ... le pois fourrager constitue le meilleur couvert végétal pour du maïs ... Actuellement, les aliments que nous mangeons ont beaucoup perdu en richesse car les sols sont pauvres en azote, en phosphore et surtout en oligo-éléments à cause des techniques d’agriculture moderne. Le taux d’oméga 3 dans le cerveau humain a baissé de 20 %. » En pratiquant une agriculture de conservation des sols, il espère changer la donne.
Tribune
Nous, paysans bio rejoignons les gilets jaunes Photo Mychèle Daniau. AFP
Parce qu'ils constatent l'injustice sociale avec des fins de mois difficiles et parce qu'ils peuvent apporter des solutions à l'urgence climatique, les paysans bio appellent à s'unir au mouvement social.
Tribune. Nous sommes paysans bio et nous rejoignons les gilets jaunes. Nous appelons les paysans et le reste de la société à généraliser cette convergence et demandons à nos organisations de prendre leurs responsabilités. Injustice sociale, injustice fiscale et urgence climatique même combat, mêmes victimes et mêmes responsables. Pour les paysans bio, il est également temps de s’organiser, de se mobiliser ensemble, de repenser dans sa totalité ce système économique et politique conçu par et pour les riches et les puissants.
Par nos pratiques vertueuses et notre respect de l’environnement et de la biodiversité, nous apportons des solutions à l’urgence climatique. Par les valeurs que l’agriculture paysanne bio véhicule, nous apportons également des solutions face à l’injustice sociale, et à la réduction en «esclavage» de nos vies. Ne vivons plus comme des esclaves.
Solution écologique et émancipatrice, l’agriculture paysanne bio que nous portons peut amener à plus d’autonomie alimentaire, à la relocalisation des productions et des ventes, à la création du lien partout à l’échelle locale et à la généralisation de l’économie circulaire. Cette démarche est plébiscitée, nous le constatons chaque jour.
Pourtant les paysans bio subissent quotidiennement l’ensemble des maux que mettent en avant les gilets jaunes.
Nous connaissons «injustice fiscale» et retard de paiement. Les aides en faveur de l’agriculture biologique (dont nous sommes sûrement moins dépendants qu’en conventionnel) ont entre deux et trois ans de retard. Situation intenable pour nombre d’entre nous sans que jamais le vent de la révolte soit suffisant pour balayer l’absurdité de ces retards et du système permettant ces aides. Il est temps de tout mettre à plat, dans tous les domaines et aussi en agriculture biologique. Repenser les choses pour être résilients à l’échelle locale, soutenus et autonomes. Les produits de qualité que nous proposons devraient pouvoir être accessibles à toutes et tous et devraient nous permettre, nous paysans bio de vivre dignement. Ce n’est pas le cas, ni pour nous, ni pour l’accessibilité des produits.
Nous connaissons l'«injustice sociale». Nourrir, même bien, vaut moins que spéculer. De la production à la «consommation», des moyens de productions au parasitage des grosses sociétés, de l’aliénation par le travail à l’implication locale, nous devons tout remettre à plat.
Nous sommes en prise avec l'«urgence climatique». Nous sommes certainement la dernière génération à pouvoir faire quelque chose, il nous reste peu de temps et en tant que paysans bio, nous sommes des acteurs du changement. Pourtant nous subissons en premier lieu les conséquences du dérèglement climatique. Nous constatons qu’une transition douce n’est pas suffisante : c’est maintenant que tout se joue radicalement tant pour ce qui nous entoure que pour celles et ceux qui nous entourent. Nous retrouvons les mêmes victimes à savoir les plus faibles, les plus démunies, les plus précaires. Ceux qui, noyés dans le quotidien des obligations et des urgences ne prennent plus le temps ou le droit de prendre la parole. Nous retrouvons également les mêmes responsables : grandes entreprises, milliardaires, puissants, système basé sur la croissance et le profit. Ceux-là mêmes qui imposent des taxes et des normes aux plus défavorisés sans se les imposer à eux-mêmes et sans mettre en place des alternatives viables et souhaitables. Ils ont fait un choix, celui de maintenir leur microcosme et leur pouvoir au détriment de la planète et de ses habitants. Faisons-le nôtre : renversons la table et repensons tout, partout où il nous semblera bon de le faire.
Voilà pourquoi, en tant que paysans bio, nous pensons qu’il ne faut pas passer à côté de l’occasion de contribuer au mouvement des gilets jaunes. Il représente peut-être la seule occasion que nous ayons de reprendre en main nos vies, nos fins de mois et la fin du monde.
un collectif de paysans bio
Connu / https://twitter.com/GaetanEscorbiac/status/1094620667176275968
Dans une lettre ouverte, que nous publions ci-dessous, la Confédération paysanne appelle à la "convergence" des agriculteurs et des Gilets jaunes.
"Lettre ouverte à nos concitoyen-ne-s, avec ou sans gilet jaune"
Nous paysannes et paysans de la Confédération paysanne défendons, dans le respect profond de la diversité de nos territoires et productions, l’urgence d’une justice sociale et environnementale au travers du projet d’agriculture paysanne. Et ce, au-delà des réflexes corporatistes. Certaines des revendications portées par le mouvement social des gilets jaunes trouvent un écho particulier pour les ruraux et les citoyens que nous sommes.
Nous partageons pleinement les revendications sur le pouvoir d’achat et une juste répartition des richesses qui s’expriment partout dans le pays. Au quotidien, nous subissons l’inégal partage de la valeur produite dans les filières, confisquée par l’industrie agro-alimentaire et la grande distribution. Le revenu des paysans reste donc dramatiquement bas et les écarts se creusent encore. La Confédération paysanne combat depuis toujours la mise en concurrence effrénée portée par les différents accords de libre-échange qui ruinent les solidarités collectives, entravent la transformation de notre modèle agricole et environnemental et empêchent le déploiement d’une alimentation de qualité accessible à toutes et tous.
"Précarisation des petites communes rurales"
L’accès à une alimentation de qualité n’est pas le seul sujet de convergence avec les préoccupations exprimées dans la rue depuis trois semaines. Les paysannes et paysans que nous sommes, vivons aussi, au quotidien, la désertification rurale et le désengagement orchestré des services publics : maternités, écoles, transports en commun, hôpitaux, agences postales... Désengagements qui rendent dépendant du « tout voiture ». La précarisation des petites communes rurales où nous vivons va à rebours des nécessités environnementales que le gouvernement prétend porter en signant des accords internationaux, qu’il s’empresse ensuite de mettre sous le tapis. La COP 24 en est le triste reflet ! Ce double discours, les paysannes et paysans qui s’engagent ou souhaitent s’engager dans la transition de leur système de production en sont aussi victimes.
"Urgence sociale et climatique"
Aujourd’hui, le mépris du gouvernement génère de la violence et le rejet des acteurs de la démocratie représentative. Cela nous inquiète. Nous avons toujours défendu des politiques publiques fortes, pour accompagner la transition agricole et environnementale qu’exige l’urgence sociale et climatique. Jamais nous n’avons cru aux mesures coercitives qui stigmatisent, sans aucune assise structurante.
Depuis sa création, la Confédération paysanne s’inscrit résolument dans la société. Pour nous, il ne peut donc y avoir de solutions dans le repli sur soi mais dans la solidarité. Des Confédérations paysannes départementales ont rejoint ou vont rejoindre "le mouvement des gilets jaunes. Ces points de convergence ne demandent qu’à grandir, au gré des rencontres et des débats sur nos territoires.
Le Secrétariat national de la Confédération paysanne
Clés : Agriculture Gilets jaunes
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Quatre mois d'une météo au régime sec ou presque. Vu du ciel, le Haut-Doubs et ses rivières sont devenus un inquiétant désert aride.
Comme si un géant assoiffé était venu aspirer de sa paille, toute l'eau du Doubs. A Villers-Le-Lac, entre Morteau et Pontarlier, la rivière tant appréciée des touristes et des pêcheurs n'est plus qu'une vaste étendue de roche, de terre, où l'eau ne brille que dans les flaques.
Lire notre article et voir d'autres images
▶️https://france3-regions.francetvinfo....
Catégorie Actualités et politique
7 commentaires
Pétition adressée à Conseil d'administration de VIVEA, ministre de l'Agriculture M. Stéphane Travert, les parlementaires, l'Association des Régions de France (ARF)
Le nombre de paysan-ne-s connaît une baisse continue depuis plusieurs décennies et tout laisse à penser que le phénomène va encore s'aggraver : 53 % des agriculteurs partiront à la retraite dans moins de dix ans[1].
Pourtant, nombreux sont celles et ceux qui souhaitent s’installer et donc se former pour réussir leur installation et ils sont nombreux à ne pas être issus du milieu agricole. Or, la transition agricole ne pourra se faire qu’avec des paysan-ne-s nombreux sur les territoires.
Mais voilà, se lancer dans un projet d’activité agricole demande du temps, l’accès à des formations professionnelles adaptées pour développer les capacités spécifiques et indispensables pour devenir paysan-ne au sein d’un territoire. Cet accompagnement global doit commencer très tôt dans la démarche d'installation. Jusqu'ici, il était possible de se former et de s'informer en amont de l'installation, de se tester et de vérifier l'adéquation au métier grâce au dispositif « Émergence de projet ». Ce type de dispositif de formation, indispensable pour installer des paysan-ne-s nombreux-ses et bien formé-e-s, est aujourd'hui menacé.
En effet, le fonds de formation des agriculteurs-trices VIVEA menace, de ne plus financer le droit aux formations à la pré-installation, au prétexte que les bénéficiaires de ces formations ne cotisent pas encore au fonds de formation et que ces actions seraient en amont du champ d’action de VIVEA. C'est donc tout le dispositif innovant à l'émergence de projets agricoles pour les créateurs et repreneurs de fermes, mais aussi les formations techniques et agroécologiques qui risquent de disparaître, faute à ce jour d’alternatives fiables, adaptées pour les financer et les prendre en charge. Ces formations sont pourtant un maillon déterminant dans la réussite et la pérennisation d'un projet agricole. De nombreuses décisions sont prises avant l'installation et une fois l'activité lancée, il est trop tard et incohérent de suivre certaines formations fondamentales à son projet d’activité et à son démarrage.
La transition agricole ne sera possible qu’avec des paysannes et paysans nombreux et bien formé-e-s dans des campagnes vivantes. VIVEA doit donc renoncer à son projet d’abandon de la pré-installation. Signez la pétition « Sauvons l’installation des paysan-ne-s ».
Signataires : Confédération paysanne, Accueil paysan, L’Atelier paysan, FADEAR, InPACT, MRJC, Réseau CIVAM, Solidarité Paysans.
[1]Source : MSA
07h16
Clés :
agriculture alimentation Économie
manger local, expliquer notre métier, rachat d'un lidl->"coeur paysan"
Francophone
Depuis 2009, ce collectif de paysan⋅ne⋅s, de salarié⋅e⋅s et de structures citoyennes et du développement agricole développe une démarche innovante de réappropriation de savoirs paysans et d’autonomisation dans le domaine des agroéquipements adaptés à l’agriculture biologique.
Fabrice CLERC est co-gérant de l’Atelier Paysan. Il a bien voulu répondre aux questions de Michel Bauwens pour faire le point sur le développement du collectif et sur ses projets.
L’évolution de l’Atelier Paysan : comment passer un cap de croissance ?
Notre structure est jeune, elle a connu un développement significatif ces dernières années qui s’est accompagné d’ajustements nécessaires mais qui ne suffisent plus. Nous avons dépassé le stade de l’artisanat. Aujourd’hui, nous avons pris conscience de manière aiguë que nous étions arrivés à une limite logistique, humaine et économique de notre organisation. Il nous faut travailler à l’Atelier Paysan de demain. Nous ne pouvons pas continuer à fonctionner comme nous le faisions jusqu’à présent.
Il y a cinq ans, nous avons investi dans notre mobilité (fourgons mobiles avec des remorques) pour tenir des formations, des sessions de prototypages, etc… (soixante à quatre-vingt déplacements par an). Nos camions sont maintenant épuisés, nous n’avons pas de transpalette pour les charger et les décharger (car il n’y a pas de cour bétonnée devant les locaux). Tout se fait à la main, nos colis se réalisent dans notre cage d’escalier, il n’y a pas l’ergonomie nécessaire pour une inscription dans la durée.
Nous sommes dans une aventure de transformation sociale sur une thématique singulière mais avec une visée politique forte (transformation radicale des modèles agricoles et alimentaires). C’est donc un effort considérable, qui n’est pas facile à porter. La structure se place dans des rapports de force qui ne nous sont pas forcément favorables, dans une précarité de moyens matériels et humains. Il nous faut changer de monture. Cela fait partie d’une crise de croissance, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Il nous faut d’autres moyens.
Nous ne pouvons plus être seuls à porter ces thématiques là, il faut renforcer l’émergence de dynamiques locales, dans toute leur diversité. Nous sommes dans de la transmission de savoir, le colportage de communs, nous sommes des passeurs, et l’essaimage se fait de manière organique. Nous avons testé des dizaines de modalités d’essaimage. Mais cette diversité dans notre essaimage n’a pas encore atteint un degré d’autonomie suffisant. Par exemple, le nombre de paysans qui se rendent dans des centres de formation pour transmettre le projet de l’Atelier Paysan augmente de plus en plus. Mais les gens qui reçoivent le discours se tournent ensuite vers l’Atelier Paysan, et on ne peut pas dire que c’est satisfaisant si la responsabilité de l’accompagnement se concentre sur nos seules épaules.
Nous avons donc trois pistes majeures de consolidation de notre structure pour le long terme :
travailler au renforcement de notre essaimage et mieux mettre en mots ce que signifie essaimage, créer des conditions d’animations locales (visites chez des paysans par exemple) avec l’Atelier Paysan en soutien mais pas en intervention ;
Repenser notre modèle de formation continue, et former les futurs accompagnants locaux avec un cycle complet, dont les contenus seraient apportés par nous et par nos partenaires. Cela pourrait passer par la mise en place d’une formation diplômante sur plusieurs mois.
Faire émerger un centre l’Atelier Paysan qui nous permette de nous bénéficier d’un outil de travail raisonnablement adapté à nos besoins logistiques et stratégiques.
Au niveau du financement, nous sommes toujours en progression. Nous arrivons à trouver des moyens qui nous cantonnent à la frugalité. Car il y a une constante : pour rentrer 100, il faut travailler 130 ou 140. Le financement de nos travaux d’intérêt général est structurellement déficitaire, et ne résiste que par le fait qu’il y a des hommes et des femmes qui s’investissent plus que la moyenne dans l’aventure. Sinon, on n’existerait pas.
Dans l’immédiat nous avons intégré de nouveaux bureaux, mis en place de nouveaux locaux techniques, créé deux postes de coordination et nous avons des perspectives de renfort avec profils très expérimentés.
La dimension collective du portage d’un projet politique est importante. A plus d’épaules on va plus loin. Cela fait 3 ans que nous nous investissons dans le Pôle Inpact national (collectif composé de dix des principales structures qui pensent la question agricole et alimentaire autrement au niveau national).
Le projet USAGES : pour faire émerger des communs issus d’innovations ascendantes
Le Réseau Rural Français (il en existe dans chaque pays d’Europe) animé par le Ministère de l’Agriculture et le Commissariat Général à l’Egalité des Territoires a lancé en 2015 un appel à propositions intitulé “Mobilisation Collective pour le Développement Rural” afin de stimuler l’émergence d’initiatives collectives. Nous y avons répondu pour faire plus et mieux que ce que nous faisions jusqu’à présent, pour faire émerger des communs issus d’innovations ascendantes, avec une implication intense des paysans dans ces technologies.
Le projet s’est construit sur quatre axes :
renforcer les travaux de recherche et développement et de recensement des innovations qui existent déjà, accompagner des groupes pour la conception de machines pour lesquelles ils ont un besoin d’accompagnement.
diffusion : production des livrables issus de la partie R&D : tutoriels, chroniques d’innovations paysannes, documents thématiques (auto-construction de bâtiments en grumes, transformation à la ferme et technologies appropriées, ergonomie et technologies appropriées, gestion des couverts), exposition “Machines et bâtis agricoles, des communs en exposition” (120 planches disponibles version imprimée en prêt ou accessibles en ligne qui présentent la démarche, le projet politique et une centaine de bâtiments).
analyse : s’associer avec des acteurs de la recherche académique pour venir analyser la réalité de nos travaux, d’un point de vue sociologie, économie, efficacité collective. Nous avons beaucoup affiné les questions de recherche et avancé dans les prises de contacts pour traiter cet impensé scientifique. Un collectif de chercheurs va se lancer à l’automne prochain dans un gros programme de recherche autour de la question de l’économie de la machine agricole de 1945 à aujourd’hui, avec pour objectif de décortiquer les tenants de l’élaboration des politiques publiques, les histoires des développements technologiques à marche forcée, etc…
décloisonnement : beaucoup de dynamiques rurales et agricoles relèvent de ce type d’approche ascendante, nous souhaitions recenser les citoyens qui se penchent sur ces problématiques. Notre projet politique est global.
Un des nombreux thèmes que nous avons abordé via ce projet est celui de la transformation alimentaire. Celle-ci est aujourd’hui massivement industrialisée. Notre agro-industrie, basée sur une agriculture de flux, a centralisé la transformation alimentaire dans des usines. Progressivement, les technologies ont été adaptées à la transformation industrielle. Cela a entraîné un assèchement de la diversité des technologies de transformation à la ferme. Or cette transformation à la ferme est un enjeu important : celui de contribuer à un rapatriement de la valeur ajoutée sur les fermes, quand une partie significative des paysans en France vit sous le seuil de pauvreté. Une grande part de la richesse y compris gustative, organoleptique a disparu au profit de ces usines qui ont concentré les outils de production. De plus, les normes de production, d’hygiène ont été conçues et mises en place pour et par le monde industriel. Il y a un vaste enjeu à faire en sorte que les paysans puissent disposer à nouveau d’une gamme technologique simple, accessible d’un point de vue conception, et dont l’utilisation fait appel à un haut niveau de savoir-faire, au sensible, à l’expérience. Mieux vaut des cerveaux que des serveurs.
L’Atelier Paysan : un réseau qui se développe dans d’autres pays
En France (y compris l’Outre-Mer)
Un collègue est parti ce matin en Guyane pour donner une première formation aux techniques de l’auto-construction (une semaine), puis tester et permettre de s’approprier les concepts aux champs (essais, réglages, etc) pendant une deuxième semaine.
Il y a également des perspectives à la Martinique, en Guadeloupe, à la Réunion, la question agricole étant très importante dans les DROM, et particulièrement des technologies paysannes appropriées, d’autant plus avec l’éloignement territorial.
Nous testons avec ces expérimentations si le modèle est applicable dans d’autres contextes. Pour cela, il y a un gros temps de préparation, puis une transmission de savoir-faire et savoir-être. C’est un galop d’essai pour le moment. Nous mettrons en main des groupes de paysans des technologies qui sont modifiables, y compris sur le terrain durant la 2ème semaine. Ensuite nous ferons le point.
Nous n’allons pas là-bas au hasard. Ces structures nous ont contacté. Les propositions technologiques qui leur sont actuellement accessibles ne sont pas adaptées aux besoins locaux et ne sont que prétexte à l’import-export de machines qui ne leur servent à rien.
Dans le reste du monde
Au Québec : c’est notre essaimage à l’international qui a été le plus efficace. Nous avons donné une formation, et depuis ils font chaque année des formations avec des supports produits localement. Des producteurs se sont réunis pour faire de la R&D à la ferme. En y allant, nous avons contribué à faire en sorte que ce soit une démarche qui s’autonomise, ils n’ont plus besoin de nous. Ils ont été force de proposition, et un certain nombre des variantes technologiques qu’ils ont créées nous ont inspirés ici. Ca a bien marché parce qu’on est allé là-bas juste avec nos plans (convertis au système impérial d’unités). Ils se sont chargés de trouver un local et la mise en place des conditions logistiques pour que ça puisse avancer. Cette configuration est idéale : on y va une fois, et l’autonomie se met en place naturellement, à la sauce locale.
En Europe, et au-delà (Afrique) : nous sommes sollicités de plus en plus souvent, à tel point que nous en avons tiré la conclusion que nous sommes mal à l’aise avec l’idée de nous rendre dans ces pays avec une approche “développementiste”. Les technologies appropriées, il faut les voir et entendre un témoignage là où elles sont mises en oeuvre. Donc le préalable à nos déplacements à l’étranger est maintenant que les demandeurs viennent ici en France pour découvrir ce que nous faisons, puis c’est à eux d’imaginer les conditions de notre intervention sur place, ou d’une reproduction autonome et adaptée localement. Toute cette logistique nécessaire au développement de la pratique, si elle n’est pas directement prise en main, élaborée localement, ne peut durablement émerger.
Deux membres d’un collectif grec sont venus l’hiver dernier pour une visite et un stage d’auto-construction, afin de vivre notre approche. Ils ont le projet d’investir dans un centre localement, adapté à leurs problématiques.
Des projets pour le futur
Comme évoqué dans la première partie de cet entretien, nous avons pris conscience collectivement de nos limites et l’objectif est de mener à bien notre changement de monture (essaimage et mise en place d’animations locales, formations plus autonomisantes, faire émerger un centre adapté à nos besoins logistiques et stratégiques) pour créer les conditions de la durabilité et la soutenabilité de notre projet.
Bien sûr, nous souhaitons que des personnalités politiques sensibles à nos travaux s’en emparent en respectant la singularité de notre approche. Mais il nous faudrait des relais qui ne soient pas dans la récupération et les apparences. C’est un gros travail que nous n’avons pas le temps de faire pour le moment.
Nous souhaitons également diversifier nos explorations en termes de thématiques de travaux comme par exemple la transformation alimentaire où nous avons intensifié nos travaux depuis six mois à un an.
Plus d’un millier de bâtiments/technologies/machines sont recensés et partagés sur notre site internet et dans notre forum. Sur cet aspect documentaire, encyclopédique, la stratégie logique est d’aller de plus en plus vers une complétude sur le plan technologique de l’ensemble des systèmes de production. Exemple : brasserie paysanne, boulange paysanne (avec des documents complets pour accompagner le cheminement des projets de A à Z). L’idée est de développer une cohérence et une autonomie des communautés paysannes sur l’ensemble des processus techniques, technologiques. Il est dommage par exemple de produire du blé de qualité puis de l’envoyer dans une minoterie où il sera mélangé avec d’autres grains industriels.
Nous voulons aussi participer à faire émerger une véritable contre-expertise paysanne, critique des technologies agricoles. C’est un des enjeux du programme de recherche qui sera lancé à l’automne prochain autour de la vaste question de l’Économie de la machine agricole en France. Ce travail passera par la mise en place de travaux d’enquête de paysans citoyens pour comprendre les déterminismes des choix en matière d’agro-équipements.
Dans les prochains mois, nous développerons une méthodologie d’accompagnement à la restructuration des friches agro-industrielles. Il y a un gros phénomène de renouvellement des populations paysannes, avec de nombreuses personnes qui ont envie de s’investir, et partant de l’existant, reprennent les grandes infrastructures agricoles désormais anachroniques pour en faire autre chose.
Nous allons travailler notre capacité d’accompagnement sur ce point précis, y compris pour accompagner des paysans qui sont en difficulté parce qu’ils subissent un fonctionnement qui leur a été imposé. Une part significative des populations paysannes vivent en dessous du seuil de pauvreté. En changeant de modèle, en re-configurant une ferme, il existe une chance de se restructurer et de repartir du bon pied en s’affranchissant du système en place. Nous devons accompagner ces personnes dans la difficulté ayant la possibilité de se projeter sur autre chose : c’est ce que nous appelons l’auto-reconfiguration accompagnée.
Le modèle contemporain tue le tissu social paysan. Dans le cas des paysans qui lâchent l’affaire, leur système n’est pas reprenable en l’état, et la vaste majorité des terres agricoles part à l’agrandissement. Les modes de production agro-industriels ne correspondent plus aux aspirations d’aujourd’hui, ne constituent plus un horizon désirable. Cette reconfiguration / transition n’a pas été pensée et il y a peu de capacité d’accompagnement. S’il y avait quatre ou cinq fois plus de travail agricole en France, ça ne serait pas grave, au contraire…
Propos recueillis par Maïa Dereva
Photo L’Atelier Paysan sous licence CC BY-NC-SA 2.0
« Depuis trente ans, j’ai commencé à faire de la sélection moi-même et à faire en sorte que les plantes apprennent à résister par elles-mêmes aux maladies. Et ça marche. »
Le pôle « Initiatives Pour une Agriculture Citoyenne et Territoriale » National
C’est une plateforme associative issue du rapprochement de réseaux associatifs agricoles : l’InterAFOCG, la FADEAR, le Réseau CIVAM , Accueil Paysan, le MRJC, Terre de Liens, L’Atelier Paysan, Nature et Progrès, le MIRAMAP Solidarité Paysans, et Nature et Progrès
L’ensemble de ces réseaux s’est regroupé afin de promouvoir une agriculture plus durable et de proposer des alternatives concrètes aux agriculteurs sur leur exploitation. Sa mission est de :
Elaborer et diffuser des références sur l’agriculture durable,
Accompagner au changement de pratiques,
Faire la promotion de l’emploi et de l’installation,
Développer des liens entre agriculture et territoires. L’ensemble de nos réseaux touche environ 50 000 agriculteurs et emploie 400 animateurs et chargés de missions.
Le socle commun de la durabilité
Accompagner le changement
c/ FNCIVAM
7bis, rue Riquet 75019 PARIS
01 44 88 98 60
S'estimant victime d'une campagne d'intimidation depuis le recours contre le projet de transformation du Grand Large, la Société de protection des paysages de l'île d'Oléron a porté plainte. La maison de sa présidente, régulièrement insultée par téléphone, a été vandalisée. L'association a tenu, le 10 août, son assemblée générale, dans une ambiance pesante, et en présence d'une poignée de détracteurs.
...
Sa présidente, Monique Vidalenc,... Près de 230 personnes avaient fait le déplacement pour ce compte rendu annuel des activités de l’association qui compte, à ce jour, pas moins de 420 adhérents. Dans son rapport moral, la présidente est revenue sur l’année écoulée et plus particulièrement sur «les mois qui ont certainement été les plus lourds que nous ayons connus. Les projets que nous devons combattre sont de plus en plus monstrueux : le centre aquatique et le casino de Saint-Trojan ont été les premiers exemples de la démesure qui caractérise maintenant les projets qui naissent sur Oléron, élus et promoteurs semblent ignorer que ce territoire reste une île.»
Et la présidente de revenir avec plus de précisions sur les menaces qui depuis plusieurs mois pèsent sur elle, notamment depuis que l’association a déposé un recours contre la transformation de l’hôtel du Grand Large en résidence de prestige.
Lors des enquêtes publiques et des réunions de la Commission départementale de la nature des paysages et des sites (CDNPS), le délégué de la SPPEF n’a pu que déplorer la prolifération des parcs éoliens au détriment des riverains et des beaux paysages de plaine, les campagnes de la Charente-Maritime étant sacrifiées à l’industrie éolienne...
Marc Fardet, délégué de la SPPEF pour la Charente-Maritime
Rochefort, juillet 2016.
marc.fardet@gmail.com
Ndlr : SPPEF ?
wikipédia -> Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France, dont le nom d'usage est Sites & Monuments, est la plus ancienne association nationale de défense du patrimoine. Fondée en 1901
directeur de la publication : Alexandre Gady
Hébergement du site : OVH
Nos coordonnées
Adresse : 39, avenue de La Motte-Picquet 75007 PARIS
Téléphone : 01 47 05 37 71
Courriel : contact@sppef.org
Farideh RAVA : secrétaire administrative et d’édition
Courriel : farideh.rava@sppef.org
Les adhérents ont élu, mardi, les dix membres qui constituent le bureau de l’association. Photo E. D.
L’assemblée générale de la Société de protection des paysages de l’île d’Oléron (SPPIO) s’est tenue mardi soir à la mairie du Château..
Ils étaient plus d’une cinquantaine à être venus assister à la 42e assemblée générale de la SPPIO mardi dans la salle des mariages de la mairie du Château.
À l’ordre du jour : un bilan des actions menées durant l’année par l’association et le vote des adhérents pour l’élection du bureau.
Pas de grande surprise, le conseil d’administration présidé par Monique Vidalenc a été élu à l’unanimité, et il n’y a pas eu d’oppositions faites contre les actions engagées.
La liste de ces dernières est d’ailleurs plutôt conséquente.
Halte aux mobil-home
La réunion s’est ouverte en évoquant le souhait de l’association que l’écotaxe soit adoptée dans l’île. La présidente a tenu à lister les projets environnementaux qui ont pu être réalisés grâce à cette taxe sur la voisine, Ré. La SPPIO est également revenue sur la volonté de l’association des propriétaires de terrains de loisirs d’Oléron (APTLO) de créer des hameaux sur les lieux où les terrains à camper sont déjà présents ou sur de nouveaux sites (voir « Sud Ouest » du vendredi 18 juillet). Monique Vidalenc a précisé que l’association « tentera d’empêcher de miter le terrain oléronais pour implanter des mobil-home partout ».
La présidente a cependant tenu à féliciter des journalistes du « Point » pour un article peu élogieux sur le rond-point de la vigne à Saint-Pierre. Elle a également confié « avoir eu une petite satisfaction en voyant que la Poste sur ses planches de timbres sur les îles avait choisi deux paysages oléronais contre un sur l’île de Ré ».
La soirée s’est conclue par un pot entre le bureau, les adhérents insulaires ou habitants secondaires.
SPPIO (Société de protection des paysages de l'ile d'oléron)
Responsable : Monique VIDALENC
Protection des sites et des conditons de vie
Adresse du siège social :
36 rue de la Libération
17480 LE CHÂTEAU D'OLERON
Adresse du lieu d'activité :
36 rue de la Libération
17480 LE CHÂTEAU D'OLERON
Téléphone : 05 46 47 52 16
Email : sppio@laposte.net
Livret agriculture du programme de la France insoumise