Si, en apparence, de nombreux dirigeants politiques et plusieurs capitaines d’industrie donnent l’impression d’avoir intégré “la règle verte”, un lent écocide se poursuit. Contre le greenwashing, Rémi-Kenzo Pagès enquête et décrypte.
Écologie
Face à l'urgence climatique, Le Média a décidé de confronter des responsables politiques de différents partis aux enjeux en matière d'écologie. Rémi-Kenzo Pages reçoit cette semaine Anasse Kazib, qui a annoncé sa pré-candidature au NPA pour les élections présidentielles de 2022.
Quel rapport les partis politiques entretiennent-ils à l'écologie ? Ont-ils conscience de la catastrophe en cours ? Comprennent-ils réellement les enjeux ? Saisissent-ils les implications écologiques et politiques, les impacts environnementaux que produisent les bouleversements en cours ? Quelles mesures comptent-ils mettre en œuvre? Quel programme défendent-ils pour résoudre la crise écologique et climatique ?
Le Média a décidé de confronter des représentants politiques de différents partis à ces interrogations. Face à l'urgence, les invités politiques seront interrogés exclusivement sur leur politique écologique durant un entretien qui leur permettra de développer leur vision, mais aussi de relever les contradictions, les limites et les insuffisances écologiques de leur discours.
Anasse Kazib est le deuxième invité du Média. Cheminot, syndicaliste à Sud Rail, membre de la direction du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), représentant en interne la fraction Révolution Permanente, Anasse Kazib a décidé de proposer au débat au sein de son parti sa candidature pour l'élection présidentielle. Le NPA devra trancher d'ici cet été qui le représentera lors du scrutin électoral.
Ce travailleur du rail était l'un des porte-parole du mouvement contre la réforme ferroviaire et porte un projet politique radicalement différent de celui mené par le gouvernement dans le réseau ferré (une alternative essentielle à la route et à l'avion). Partisan d'un développement massif et planifié du rail et notamment du fret ferroviaire, ce syndicaliste développe une vision politique différente de celle des grands partis institutionnels.
Présent dans les mobilisations pour le climat, du comité Adama ou des gilets jaunes, ce pré-candidat est de toutes les manifestations. Considérant la question de l'écologie comme centrale et même comme la première préoccupation contemporaine, ce militant du NPA accompagne de nombreuses luttes qui lient le mouvement ouvrier au mouvement écologiste. Mais que propose-t-il pour sortir de la crise écologique et climatique ?
Et sera-t-il capable de mener son projet ?
Projection - Société - tous publics
CYCLE : Questions de société
En partenariat avec l’association Anciela https://www.anciela.info/, nous vous proposons un ciné-défi sur la culture du libre avec le film documentaire « Internet ou la révolution du partage » de Philippe Borrel (2019, 55').
Deux logiques s'affrontent au coeur de la technologie numérique : les principes émancipateurs du logiciel libre d'un côté et l'esprit marchand incarné par le droit de la propriété intellectuelle de l'autre. À travers une enquête aux Etats-Unis, en Inde et en Europe, le réalisateur Philippe Borrel est parti à la rencontre des acteurs de cet affrontement idéologique, en particulier de ceux qui tentent d'appliquer l'esprit du libre à d'autres domaines tels que la santé et l'alimentation. Quel est cet idéal du libre et comment y contribuer ? La projection sera suivie d'un temps d'échange avec des associations et collectifs qui agissent en ce sens.
Renseignement 04 78 62 18 00
Ndlr : connu / April
Catégories Histoire de l'énergie, Idées et références
Le dixième anniversaire de la catastrophe nucléaire de Fukushima, le 11 mars 2021, sera probablement marqué par de nombreux bilans et récits rétrospectifs ... peu d’entre eux proposeront un angle aussi original que le livre Radiations et révolution, paru à la fin de février. Rédigé par Sabu Kohso, un théoricien japonais des luttes sociales et un militant anticapitaliste de longue date, il raconte comment les citoyens et les groupes sociaux se sont positionnés face à la catastrophe et comment les diverses réponses se sont inscrites dans la continuité des luttes amorcées dans la foulée de la destruction d’Hiroshima et de Nagasaki en 1945.
...
La thèse de l’ouvrage est assez complexe et emprunte à plusieurs courants de la pensée marxiste et altermondialiste. Elle présente l’industrie nucléaire comme le résultat d’une alliance malsaine entre le capital, l’État et l’armée et l’un des visages d’un capitalisme apocalyptique nous menant par touches imperceptibles vers un monde dystopique et hostile au vivant. En ce sens, les radiations s’accumulent et menacent la vie tout autant que les polluants chimiques, le plastique ou les changements climatiques. L’industrie nucléaire, entourée de secret et incompréhensible au commun des mortels, porte en soi les germes d’un État de plus en plus technocratique et autoritaire.
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nucléotides, les particules issues de la fission de l’uranium, qui se diffusent dans la chaîne alimentaire et ont effet permanent aux fois ingérées et fixées par les organismes vivants – y compris chez l’être humain.
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L’auteur fait de grands efforts pour relier son propos à diverses théories sociales et philosophiques. La géophilosophie de Deleuze et Guattari forme l’un des principaux fils conducteurs de l’ouvrage, mais on trouve aussi des références aux théories de la domination de la technique (notamment celle de Günther Anders) et à divers ouvrages relevant des traditions marxistes et altermondialistes. Kohso inscrit la résistance à Fukushima dans la continuité des luttes militantes des années 1960, elles-mêmes présentées comme une réaction à la mainmise de l’État capitaliste nucléarisé mis en place au Japon dans les années 1950.
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il présente le Japon autrement que sous l’angle de la société hautement consensuelle et conformiste que nous imaginons volontiers en Occident. Le parti pris en faveur des gens ordinaires et de leur expérience subjective est aussi un contrepoint bienvenu aux analyses hautement techniques et abstraites qui pullulent autour des événements de Fukushima.
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Source :
Kohso, Sabu. Radiations et révolution: Capitalisme apocalyptique et luttes pour la vie au Japon, Éditions de la rue Dorion et Éditions Divergences, 2021, 320 pages.
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Bienvenus dans ce 3e épisode de la série sur la société de l'information.
Dans l'épisode 1, nous avons abordé l'électricité, l'électromagnétisme et l'électronique, et dans le 2,
les premières télécommunications, du télégraphe Morse au Téléphone. Aujourd'hui, nous allons découvrir comment la Radio a été inventée et avec elles les réseaux électriques, les tubes à lampes, pour s'arrêter au transistor, élément fondamental de la révolution numérique.
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ABONNÉS
Lui n'a ni statue, ni salle à son nom. Il a pour lui l'oubli. Jean-Baptiste Belley est pourtant, comme l'appelle le député Insoumis Alexis Corbière, le premier "Jacobin noir" à avoir siégé à l'Assemblée nationale pendant la Révolution française. Avec Jean-Luc Mélenchon, ils demandent désormais au président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand une salle à son nom.
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"Étonnamment, ce courrier adressé à Ferrand est resté sans réponse."
Mais comme Corbière est plus du genre à enrager qu'à se décourager, il a choisi de persévérer : "Nous demandons l'obtention d‘une salle au nom de Jean-Baptiste Belley, tranche Corbière. Pourquoi pas un des deux salons qui se trouvent devant l'hémicycle? Par exemple le salon Delacroix qui deviendrait le salon Belley? Ce serait un beau symbole."
Un tableau d'Anne-Louis Girodet
Et comme il ne compte pas ses timbres, il garde sous la main une autre lettre : "Je vais aussi demander à Ferrand le retour du tableau de Girodet." Pour l'heure, cette toile d'Anne-Louis Girodet, représentant Belley le regard tourné vers le ciel et l'air sévère, sommeille quelque part au Château de Versailles.
Périssent les colonies plutôt qu'un principe
Dans Jacobins!, paru aux éditions Perrin, Alexis Corbière consacrait déjà à Belley un des neufs chapitres de son livre. Soit 22 pages. "C'est l'un des rares Noirs peints par les figuristes de l'époque, et lorsque son portrait fut exposé en 1797 et 1798, il suscita la curiosité et parfois l'hostilité de Parisiens qui n'avaient jamais côtoyé d'autres hommes que blancs", note-t-il page 187.
Jean-Luc Mélenchon qui aime l'histoire - et qui aime voir dans l'histoire la justification a posteriori de ses choix stratégiques - n'a pu s'empêcher d'ajouter au feutre vert sur un exemplaire du livre cette phrase : "L'Insoumission est la clef du paradis des humains." Une maxime maison qu'il trouve fort à propos concernant Belley. Au-dessus du portrait de Belley (page 185), d'un même élan et au nom de l'égalité entre les Hommes promise par la Révolution française, Mélenchon a surtitré : "Périssent les colonies plutôt qu'un principe." Suivi de "M.R" pour signaler aux ignorants - dont l'auteur fait partie - que cette citation n'est pour le coup pas la sienne mais celle de Maximilien de Robespierre.
Un débat actuel
Évidemment, ce vœu de l'Insoumis et sa nouvelle missive résonnent avec le débat actuel sur les places qu'il faut renommer ou non. Sur les statues qu'il faut déboulonner ou non. Sur les rues qu'il faut débaptiser ou non. "Le statu quo actuel sur le nom des rues, des places et des statues efface des pans entiers de notre Histoire nationale, estime Corbière. C'est ce statu quo qui censure. Nos statues actuelles ne sont pas un cours d'Histoire, neutre et sans enjeux, un cours d'Histoire que des 'Vandales' voudraient détruire… Moi, je veux enrichir, transmettre toutes les facettes de notre Histoire. Pas seulement celle des maîtres, des vainqueurs et des puissants." Un peu plus et il demanderait presque à animer Secrets d'Histoire à la place de Stéphane Bern.
Sciences - Environnement et nature - 99 min
Disponible : Du 29/07/2021 au 28/07/2022
Disponible du 02/06/2020 au 07/08/2020 - Prochaine diffusion le vendredi 3 juillet à 09:25
De la révolution industrielle à aujourd’hui, un décryptage minutieux de la course au développement qui a marqué le point de départ de l’ère de l'anthropocène (ou l'ère de l'Homme) et de la déterioration continue de la planète.
Quelque 1 400 milliards de tonnes de CO2 sont aujourd’hui prisonnières de la basse atmosphère. Réchauffement climatique, déforestation, inondations, épuisement des ressources, pollutions, déchets radioactifs... : en deux siècles, la course au progrès et à la croissance a durablement altéré la planète, la crise environnementale se doublant d’une rupture géologique, avec l’avènement de l’ère anthropocène. Portée par l’exploitation des énergies fossiles – du charbon de la révolution industrielle en Angleterre au tout-pétrole de la domination économique des États-Unis –, l’industrialisation et ses corollaires, taylorisme et colonialisme, entraînent une exponentielle production de masse. Un processus qu’accélère la Première Guerre mondiale, les firmes chimiques mobilisées pour tuer l’ennemi se reconvertissant dans la destruction du vivant avec les herbicides, insecticides et fertilisants de l’agriculture intensive. Alors que l’urbanisation s’étend, la voiture, qui sonne le glas du tramway, se généralise, et l’Amérique s’inspire du modèle autoroutier nazi. La Seconde Guerre mondiale engendre une nouvelle organisation du travail, laquelle devient la norme, et annonce l’ère nucléaire de la guerre froide. Dans sa démesure, l’homme rêve déjà d’usages civils de l’atome (y compris pour l’abattement de montagnes et la dissolution des calottes glaciaires !). Le plastique et le béton deviennent les piliers de la consommation de masse, dévoreuse de matières premières et antidote à la contestation sociale, jusqu’à la révolution numérique.
Liaisons dangereuses
En balayant, avec de formidables archives issues du monde entier, deux siècles de progrès jusqu’à l’ère du big data, le film remonte aux sources de la crise écologique, en interrogeant avec précision les enjeux scientifiques, économiques et politiques qui y ont conduit. Fourmillant d’informations, il éclaire l’histoire de cette marche folle, et les liaisons dangereuses entre industries militaire et civile. Entre capitalisme et mondialisation imposés par les grandes puissances, un décryptage passionnant du basculement dans l’anthropocène, funeste asservissement de la nature par l’homme.
Réalisation : Jean-Robert Viallet Pays : France Année : 2019
Ndlr : édifiant... À VOIR ABSOLUMENT
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Le Bonheur est un Sport de Combat Par lemediatv
Une heure cinq minutes d’entretien avec Alain Denault, philosophe canadien de 50 ans, qui débarque en France et au Média pour présenter le troisième épisode de son feuilleton philosophique (qui en comptera 6). Après l’économie de la nature et de la foi, il s’attaque ici à l’économie de l’art avant d’aborder la psychanalyse, les mathématiques puis la politique. Six étapes que nous franchirons avec lui dans cet échange de haute volée. Son projet de fond explicité ici en exergue à Denis Robert est de « Reprendre l ‘économie aux économistes ».
« Nous sommes des êtres de concept. La philosophie ne se développe pas dans un monde à part. Le mot économie a été dévoyé par une corporation qui s’est désigné comme celle des économistes » postule Deneault qui revient très vite à son projet de déconstruction du langage et des académismes autour de l’économie « On oublie le multitude d’usages de l’économie dans des domaines très différents », dit-il avant de rejeter tout idée de travail sur l’étymologie, mais de s’attaquer à la façon dont l’économie a « évolué dans l’histoire jusqu’à ce que les économistes s’en emparent ».
La série de livres rassemblés sous l’égide d’un feuilleton théorique et éditée chez Lux, décline l’idée que le mot économie a un sens orwellien car il désignerait des méthodes de destruction, d’inégalités sociales, d’impérialisme qui surprendraient ceux qui ont utilisé ce mot à d’autres occasions.
Selon Deneault, si l’économie est aujourd’hui spontanément associée à des notions reliées au capitalisme marchand, ce terme renferme maints autres sens que l’idéologie capitaliste s’est employée à enfermer et à faire oublier. Il replace l’écologie au centre du jeu et nous invite ici à imaginer l’économie après le capitalisme. Comme s’il avait prévu qu’une pandémie allait nous faire repenser le monde.
Une émission tournée début mars. #Capitalisme #Économie #Révolution
ConfidentialitéPublique
Publié originellement 06 avril 2020
CatégorieActualité & Politique
LicenceInconnu LangueInconnu
Étiquettes : alain deneault ; capitalisme ; économie ; économiste ; repenser
Durée1 h 4 min 3608 sec
POLITIQUE
Anne-Sophie Alsif est la cheffe économiste du Bureau d’informations et des prévisions économiques (Bipe).
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ÉCONOMIE - Des usines à l’arrêt en Chine, une carte satellite de la Nasa qui montre un ciel dégagé des émissions de gaz à effet de serre, des vols suspendus… Le tableau déclenché par la crise du coronavirus a de quoi faire rêver les citoyens écologistes qui attendent avec impatience la fin des échanges effrénés qui ont cours depuis l’accélération de la mondialisation dans les années 1980.
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ASA : Par rapport à l’épidémie de SRAS il y a dix ans, le poids de la Chine dans l’économie a doublé. À l’époque, les usines en Chine étaient surtout des activités de textile ou d’assemblement à faible valeur ajoutée. Aujourd’hui, ce sont des segments de la chaîne à très haute valeur ajoutée, donc il y a un impact bien plus important, notamment sur les stocks.
...
Il y avait déjà la crise du protectionnisme (ou guerre commerciale, NDLR) et la transition écologique, maintenant il y a le coronavirus. Ce n’est pas le coronavirus qui va changer à lui seul le modèle de production des entreprises, mais c’est un facteur supplémentaire pour l’accélération. L’appréciation du risque va forcément être revue à la hausse.
...
La fédération aéronautique parle de 30 milliards. Ce sont eux les principaux perdants. ... souvent, vous avez un effet rebond qui vient annuler l’effet économique, comme on l’a vu au moment du SRAS. Il faut être prudent sur les effets à court terme. ... Beaucoup d’activités sont relocalisées dans d’autres pays de la région comme le Bangladesh ou le Vietnam qui sont beaucoup moins chers. On aura donc la possibilité d’avoir d’autres fournisseurs très rapidement.
...
avec le réchauffement climatique, les coûts réapparaissent. C’est donc un réflexe purement économique que les entreprises habillent avec du marketing en disant “on relocalise pour l’environnement”.
...
des produits plus singuliers, plus personnalisés, adaptés à chacun. Cette évolution de la demande n’est plus compatible avec de larges stocks transportés pendant un mois en paquebot depuis la Chine.
...
À moyen terme, les entreprises auront moins intérêt à produire en Chine. On va vers une grande révolution. Avant, on voulait un grand marché pour produire énormément sans contrainte, là on pense l’inverse. On va relocaliser sans entraver les échanges.
...
Aujourd’hui, il y a beaucoup de risques. On va essayer d’être indépendant du reste du monde tout en étant compétitif. Il faut être plus proche du consommateur sans privilégier le national qui n’est pas un argument économique. C’est cet équilibre qu’il faudra trouver.
Ndlr : cette "révolution" qui ne remet pas en question la "compétitivité", est-elle sérieuses ? on peut en douter...
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Moins de dix ans après la révolution, la chute de Ben Ali et le début du printemps arabe, moins de la moitié des Tunisiens est allée aux urnes pour le premier tour de la présidentielle. Lassitude électorale, parfum de « dégagisme » sous fond de crise économique et de déconfiture de la gauche… Au final, le second tour opposera Nabil Karoui, un tycoon des médias en prison pour blanchiment d’argent ; et Kaïs Saïed, un universitaire conservateur et « hors-système ».
#Tunisie #Révolution #Dégagisme
Catégorie Actualités et politique 41 commentaires
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Dans le contexte actuel après les marches de ce week-end du 8 mars, les violences aussi, les césars de la Honte, et les manifestations contre la réforme des retraites qui touchent particulièrement les femmes en les précarisant davantage, Le Média souhaitait faire cette émission.
Pourquoi ? Pour mieux comprendre ce qui se joue en ce moment pour les droits des femmes et dans les luttes féministes. Et si aujourd’hui, ces combats ont fait un chemin immense, le féminisme est encore pour beaucoup une question de second plan/secondaire, et non pas une affaire de société. Mais nous pouvons espérer que tout comme pour l’urgence environnementale, ce sujet devienne central avec les années, lorsque chacun et chacune aura compris qu’il s’inscrit dans tous les combats.
Le féminisme (à l’image de l’écologie) doit s’inviter partout car il est une grille de lecture, de nouvelles lunettes à adopter par toutes et tous pour mieux comprendre notre monde, ses avancées et ses dérives.
Pour analyser cette actualité, nous aurons le plaisir d'accueillir :
- Geneviève Fraisse, philosophe de la pensée féministe
- Aurore Koechlin, doctorante en sociologie, autrice du livre “la Révolution féministe” publié en août dernier
- Chloé Madesta, activiste féministe, colleuse de rue
Catégorie Actualités et politique 169 commentaires
des collectifs qui s’inscrivent dans le mouvement vélorutionnaire.
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Un an... Voilà un an que le soulèvement des Gilets jaunes pose avec ténacité des enjeux essentiels sur la justice, la solidarité et la démocratie. L'émission que nous lui consacrons évoque non seulement la vie même du mouvement, ses partages, ses élans comme ses clivages, mais surtout les perspectives qui s'y dessinent, en lien avec la mobilisation sociale majeure du 5 décembre et ses suites. Avec la participation de Patrick Farbiaz, Pascale Fautrier, Mathilde Larrère, Brice Le Gall et Edwy Plenel, invités de "La main à plume" (www.lamainaplume.fr), une émission proposée par Ludivine Bantigny et Antoine Peillon.
Les auteurs et les livres présentés :
Patrick Farbiaz, Les Gilets jaunes. Documents et textes, Le Croquant, janvier 2019.
Pascale Fautrier, La Vie en jaune. Chronique d’un soulèvement populaire, Au diable vauvert, août 2019.
Mathilde Larrère, Il était une fois les révolutions, éditions du Détour, 2019.
Brice Le Gall, Thibault Cizeau et Lou Traverse, Justice et Respect. Le soulèvement des Gilets jaunes, Syllepse, novembre 2019.
Edwy Plenel, La Victoire des vaincus, La Découverte, mars 2019.
.#MainÀPlume #RévolutionJaune #GiletsJaunes
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*Ndlr : terminer >3:18 ACT
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Alexis Corbière était l'invité des Grandes Gueules sur RMC pour parler de son livre "Jacobins", qui sort ce jour en librairie ainsi que de la manifestation contre l'islamophobie qui s'est déroulée dimanche 10 novembre dernier
Catégorie Actualités et politique 18 commentaires
Philippe Wagner il y a 1 heure
Flegme exemplaire ! Merci Alexis pour ce sérieux et cet engagement qui inspirent les respect de tous bords... :-)
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MrGeo03 il y a 58 minutes
J’ai vu les commentaires sur facebook sur cette émission c’est aberrant et sa fait flipper
Transcription : ...
imaginaire, le passé a une force propulsive ... gilets jaunes ... jacobins, livre / girondins, révolution fr
Connu / https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?n00QZg
...
P26 "Ceux qui parlent d’écologie sans aborder frontalement la question de la vie quotidienne sous tous ses aspects, ceux qui n’ont à la bouche que les mots « compensation », « bilan carbone », « développement durable », « green tech », « transition », « empreinte écologique », ceux-là parlent une langue morte, celle de la comptabilité du désastre.
Pour esquisser les fondements d’une écologie communale et révolutionnaire, ancrée dans la vie quotidienne, peut être faudrait-il repartir de la notion d’écosophie de Félix Guattari. Pour lui, la question écologique se situe à la lisière de trois registres : « celui de l’environnement, celui des rapports sociaux, et celui de la subjectivité humaine ». Dans le bocage de Notre-Dame-des-Landes s’expérimentent des formes de vie commune à même de tenir inséparés ces trois registres de l’écologie, comme en témoigne notre relation à la forêt."
...
un bien commun dont les habitants jouissent simultanément, apprenant laborieusement à concilier, à superposer et à ménager leurs multiples usages, apprenant aussi à prendre soin du bocage comme s’ils prenaient soin d’eux mêmes, à réparer le monde pour les prochaines générations d’habitants. Cette expérience
vécue est à rapprocher de la définition du communisme que donnait Karl Marx dans « l’idéologie allemande » comme le dépassement « de l’antagonisme entre l’homme et la nature, entre l’homme et l’homme. »
...
p30 ... seule une forme de propriété collective peut garantir une dimension intergénérationnelle qui dépasse l’espérance de vie des usagers actuels. Tant que nous n’aurons pas renversé la propriété privée de la terre et des moyens de productions pour y substituer une propriété d’usage ... C’est dans cette tentative d’invention coutumière, plus que les stratégies de détournement d’outils juridiques existants (bail de fermage, fonds de dotation) que réside tout l’intérêt de ce qui se vit dans le bocage de Notre-Dame-des-Landes ... Pour que l’absence de l’État ne reconduise ni le règne libéral du chacun fait ce qu’il veut, ni la loi du plus fort, ni la guerre de tous contre tous, encore faut-il constituer les germes d’une autonomie communale ... L’État se pose comme le garant de l’absence de guerre civile tout en s’adonnant bel et bien à des formes plus ou moins euphémisées de guerre civile contre sa population. La dimension la plus explicitement visible de ce double-jeu est la militarisation du maintien de l’ordre. Aurait-on seulement imaginé il y quelques années, qu’un tank puisse faire face à des manifestants sur lesquels il est devenu banal de tirer avec des armes de guerre ?
Jusqu’où nous mènera l’extension illimitée de l’état d’exception dans les démocraties occidentales ? ... Renverser le pouvoir en place est absolument nécessaire mais notoirement insuffisant. Pour que la destitution signifie plus qu’un simple renversement du régime, voire même pour qu’un tel renversement soit possible, encore faut-il constituer, ou plutôt faire consister autre chose localement.
La ZAD nous a confronté de plein fouet à l’extrême difficulté de retisser de la communauté politique, de réinventer des us et coutumes, de substituer à la loi républicaine des règles communes élaborées par et pour une communauté d’habitants suffisamment soudée, solide et puissante pour les faire appliquer.
Pendant cinq années entre 2013 et 2018, l’apparente absence du pouvoir institué nous a cruellement mis face à tout ce qu’il reste en nous de pouvoir incorporé : libéralisme existentiel, individualisme, recroquevillement dans les identités et les idéologies, incapacité à faire communauté sans tradition. ... Ou pour le dire plus subtilement : d’une communauté d’abord fondée sur un refus (même si elle portait en elle une positivité), à une communauté avant tout soudée autour d’une affirmation, d’un devenir ... L’une de nos erreurs, c’est d’avoir laissé dire que la diversité de la communauté négative était une force en soi et pour soi. C’est aussi d’avoir eu besoin du mythe de l’unité dans la diversité au point de faire passer les six points pour l’avenir de la ZAD comme la position du mouvement anti-aéroport. Or si toutes les composantes du mouvement ont validé le texte, c’est au forceps. En réalité, les six points incarnaient plutôt la position d’une frange active de chaque composante.
Trop longtemps, nous avons occulté les violents conflits qui ont toujours traversé le mouvement afin de donner à l’ennemi l’apparence d’une indéfectible unité. Nous nous sommes efforcés de ne rien laisser transparaître des batailles internes qui nous ont traversées entre 2013 et l’abandon du projet. Celles-ci venaient toucher des questions extrêmement sensibles : les conséquences pratiques de la vie sans police; l’accès aux champs et aux parcelles agricoles; l’usage des routes, chemins et sentiers; la cohabitation de rapports antagonistes à la nature et à l’agriculture; certains comportements individualistes et actes de malveillance envers nos voisins des bourgs alentours ou envers d’autres habitants de la ZAD, etc ... Ce que nous apprend l’expérience de la ZAD, c’est que si la communauté négative recèle une considérable puissance de destitution, construire une commune depuis une simple juxtaposition de différences, une addition d’identités antagonistes est en revanche impossible. La commune exige un liant bien plus consistant que la diversité tactique face à l’ennemi commun. ... En l’absence de tradition séculaire comme au Chiapas, c’est dans l’avènement de nouvelles formes contemporaines de créolisation que se situe l’assise culturelle des nouvelles communalités à venir. ... Ce que la créolisation recèle de magique et de sublime, c’est qu’elle relie ensemble des identités absolument hétérogènes. Elle leur offre un langage commun, sans pour autant les fondre et les confondre. ... une forme de créolisation politique qui reste à inventer.
...
XI COMMUNISATION ? ... la communisation des terres ne peut être octroyée par l’État. La communisation est un processus. Elle ne se décrète pas. C’est une mise en partage en acte par et pour les habitants de chaque localité. La communisation se construit. ... Le temps que l’inconséquence libérale-libertaire ne fragmente absolument tous les liens. ... Que l’on se penche par contraste sur les communes rurales aragonaises de 1936, ou sur le mouvement révolutionnaire zapatiste, alors on découvrira des tentatives de communisation des terres. Un processus qui commence par une prise et répartition des terres à l’échelle de chaque localité, et qui ménage toujours de l’espace pour une multiplicité d’usages collectifs, individuels et familiaux. Le commun ne s’impose pas mais s’appose à des expériences et des solidarités qui se tissent au long cours. On pourrait même dire qu’il s’apprend. ... nous avons la naïveté de nous réjouir que le bocage de Notre-Dame-des-Landes abrite de telles expériences de communisation des terres plutôt que des parkings, une tour de contrôle et un duty-free. Là réside notre victoire. ... souligner comment la ZAD, du 22 Février 2014 aux émeutes de 2016 contre la loi travail en passant par celles pour Rémi Fraisse, a contribué à sa mesure au retour de l’offensivité dans les rues de Nantes. Elle a apporté une pierre à l’émergence du contexte politique agité que nous connaissons aujourd’hui, comme en témoignent les cabanes de palettes qui ont fleuri l’année dernière sur tous les ronds-points de France. ... situation insurrectionnelle » une situation dans laquelle il y a une vacance du pouvoir en un lieu et un temps donné ... Depuis le mouvement contre la loi travail jusqu’au surgissement des gilets jaunes, la combativité dans la rue est remontée d’un cran, renouant avec des formes de conflictualité dont tout laissait à croire qu’elles appartenaient à un passé historique révolu.
Mais si nous ne voulons pas que ces insurrections en puissance continuent de « s’étrangler au stade de l’émeute », si nous désirons qu’elles accouchent d’un moment révolutionnaire, il s’agit de commencer partout à préfigurer localement le monde que nous voulons voir advenir. Nul besoin d’attendre le renversement total de l’économie ou la destitution de l’État républicain pour s’auto-organiser dans et contre le monde capitaliste. ... Aucun village, aucune ville moyenne n’a été épargné par la fièvre jaune ... stratégie d’encerclement qui débute aux portes des hypercentres métropolitains. ... Si notre époque n’est pas pré-révolutionnaire, alors elle est sans avenir.
...
Prendre de la hauteur, du recul. Sortir de la médiocrité sentencieuse du commentaire
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Aujourd'hui, comme Giscard, je m'invite chez les Français : dans la cuisine d'un autre François, maraîcher à Picquigny, en pleine crise du Lubrizol.
Catégorie Actualités et politique 222 commentaires
Transcription : ... maraîcher vit avec 300€/mois mais depuis nuage Lubrizol ne sait toujours pas si légumes pollués ou non. Doit les mettre à part, mais n'en a pas les moyens ... pas d'aides des petites fermes à l'agriculture bio ...
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Le 15 septembre 2019, Adrien Quatennens participait au débat intitulé "Re-faire Révolution ?" lors de la #FêteDelHumanité2019
Débat avec Fabien Roussel (PCF), Olivier Faure (PS), Clémentine Autain (LFI), Sandra Regol (EELV).
Catégorie Actualités et politique 84 commentaires
Olivier Emery il y a 6 heures
L'introduction d'Adrien pourrait servir de conclusion. Terminons cette révolution qui n'a pas été achevée.
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Quelle que soit sa suite dans les semaines qui viennent, le soulèvement des gilets jaunes a déjà obtenu plus de résultats concrets que tous les mouvements de protestation depuis plus de 10 ans.
Pourquoi et comment ? Laurent Jeanpierre montre dans un livre que les gilets jaunes ont profondément renouvelé les formes de la lutte sociale. Ils ont mis en crise non seulement le projet de révolution néolibérale d'Emmanuel Macron et de ses soutiens, mais aussi celles des acteurs traditionnels de la politique, de même que les cadres d'analyse de la sociologie et de la science politique.
Dans son livre, Laurent Jeanpierre souligne que le mouvement des ronds-points opère une reformulation radicale de la politique elle-même, d'abord en la "localisant" : ce n'est plus le travail qui est le principal objet de la politisation (comme c'était le cas depuis le XIXe s.), mais l'ensemble de l'existence, et d'abord dans son cadre spatial et social quotidien.
Les gilets jaunes tendent à rejeter l'abstraction politique, les grandes problématiques idéologiques et les grands cadres institutionnels. Non pas du tout par incompétence (comme le leur reprochent les professionnels de la représentation et du commentaire), mais parce que les questions importantes se formulent à leurs yeux en termes de conditions de vie tangibles, immédiates, et de perspectives d'avenir effectives pour eux, leurs enfants et leurs aînés. Au cœur de leur politique à eux, il y a non pas des idées générales, mais l'organisation du quotidien, sa gestion, ses dépenses (souvent contraintes, comme celles liées au déplacement et à l'habitat), la sociabilité, l'entr'aide, les échanges - échanges dont les ronds-points sont un lieu emblématique (en particulier dans la France péri-urbaine où le mouvement trouve ses racines) et que permettent aussi de façon décisive les réseaux sociaux.
Autrement dit, les perspectives politiques des gilets jaunes sont avant tout de type communaliste. A bien des égards, elles convergent avec celles d'autres mouvements de lutte de ces dernières années, hors de France souvent, eux aussi enracinés dans des places parce que centrés sur la vie et son espace toujours local en premier lieu.
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