44239 signatures - Texte législatif
Savez-vous qu’une personne handicapée vivant en couple doit demander l’accord et le financement de son conjoint pour payer chacune de ses dépenses de la vie quotidienne ? En effet, une loi française calcule le versement de l’Allocation Adulte Handicapée (AAH) sur les revenus du ménage.
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Le jeudi 13 février 2020, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi supprimant la prise en compte des ressources du conjoint, concubin ou pacsé pour le calcul de l’AAH. Mais, dans les faits, les choses ne sont pas aussi simples et le chemin reste long et sinueux avant l’entérinement de cette loi.
Pour nous aider à clarifier cette situation qui pèse énormément sur le moral des personnes handicapées vivant en couple, merci de bien vouloir soutenir notre pétition pour demander au législateur de prononcer dès que possible une nouvelle loi pour mettre fin à cette incongruité et injustice fondamentale.
GARE DE CALAIS VILLE
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Vendredi 25 septembre, Ugo Bernalicis s'est rendu à Calais en compagnie de Mathilde Panot (députée, co-présidente du groupe LFI à l'Assemblée Nationale), Manon Aubry (eurodéputée LFI, co-présidente du groupe GUE/NGL au Parlement européen) et Anne-Sophie Pelletier (eurodéputée LFI) afin de braver l'arrêté "anti-repas", souhaité par Natacha Bouchart (LR), maire de Calais et appuyé par Gérald Darmanin (LREM), ministre de l'Intérieur.
Dès leur arrivée sur place les quatre député.es se sont retrouvés confrontés aux forces de police pour un contrôle d'identité, avant d'être suivis au pas tout au long de leur maraude et d'être enfin verbalisés par la commissaire de police en personne.
Une action de désobéissance forte et symbolique, marquée par une mobilisation exceptionnelle des forces de police, dans le but d'empêcher les élu.es insoumis.es de distribuer quelques repas froids aux exilé.es.
Une nouvelle démonstration du mépris total, de la déshumanisation et de l'incapacité de nos dirigeants d'accueillir dignement les réfugié.es dans la sixième puissance mondiale, aussi appelée "patrie des droits de l'Homme et du citoyen".
150 commentaires
Clément Sénéchal @ClemSenechal · 14h
Pendant que le gouvernement nous parle de relance verte et de tournant écologique, cette enquête de @MassiotAude et @AurelieDelm démontre que les moyens de l'Etat sont utilisés pour miner les associations environnementales et décourager leurs actions.
Quand l'Etat fait du zèle pour étouffer les actions écolos
Dans une enquête au long cours, «Libération» démontre comment l’Etat français et ses organes locaux cherchent à encadrer, voire décourager, les associations et les militants écologistes.
liberation.fr - 0 - 27 - 20
Clés : Amérique du Nord ; Discriminations ; Répression ; Violences policières.
Des deux côtés de l'Atlantique, des mobilisations contre les crimes policiers s'organisent. Aux États-Unis, la mort de George Floyd, assassiné par un policier blanc le 25 Mai 2020 à Minneapolis, déclenche une série de manifestations dans tous le pays. Interpellé par quatre policiers, George Floyd est plaqué au sol sur le ventre et répète "I can't breathe" (je ne peux pas respirer). Filmé par des passants, la vidéo fait le tour des réseaux sociaux et provoque la colère des riverains de Minneapolis qui dès le lendemain manifestent et réclament "justice". Très vite, le mouvement gagne le reste du pays à l'image de la mobilisation Black lives matter. Un mot d'ordre en particulier surgit : "Defund the police", ce qui signifie littéralement "couper les finances de la police". Il s'agit d'exiger une réduction des budgets de la police pour réorienter les fonds vers des programmes sociaux, culturels et de santé. Certains demandent même l'abolition des forces de l'ordre. En France, la mort de George Floyd rappelle celles de plusieurs victimes tuées aussi par plaquage ventral. George Floyd décède des mêmes techniques d'interpellation policière qui ont tué Lamine Dieng, Adama Traoré ou Cédric Chouviat, dont les proches se sont organisés en collectif pour obtenir l'interdiction de ces méthodes d'intervention. En écho aux événements américains, le comité Adama qui regroupe la famille d'Adama Traoré, appelle à un rassemblement dès le 2 Juin devant le palais de justice porte de Clichy à Paris. Des manifestations se poursuivent depuis et une marche est prévu le 18 juillet à Beaumont-sur-Oise pour les quatre ans de la mort d'Adama Traoré.
Les mobilisations contre les violences policières aux États-Unis et en France sont-elles pour autant semblables? Pour en parler, Le Média a contacté Gwenola Ricordeau, spécialiste en justice criminelle à la California State University at Chico. Cette criminologue s'est également rendu à la CHAZ (Capitol Hill Autonomous Zone) dans le centre-ville de Seattle. Ce quartier est devenu durant quelques semaines une zone sans police, après l'évacuation du commissariat situé en son centre. Transformé par les militants locaux en sanctuaire en hommage aux victimes des violences policières, ce lieu est devenu un symbole du mouvement Defund the Police. Lorsque cet entretien fut tourné, la CHAZ était encore entre les mains du mouvement social américain. Gwenola Ricordeau raconte les dernières heures de la CHAZ, dont la police de Seattle a repris possession après l'enregistrement de l'interview, le 1er Juillet 2020.
En Yakoutie, le réchauffement climatique provoque la fonte de sols jusqu'ici gelés toute l'année. Des milliers d’habitations menacent de chavirer dans la boue en été, tandis que les villages du nord sont submergés par des inondations noires
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Les conséquences de ce dégel accéléré font penser aux sept maux de l’apocalypse: déformation du sol, érosion ultra-rapide des berges de l’océan Arctique, inondations d’eaux noires, marais et lacs engloutissant les pâturages, «forêts ivres» où les arbres s’inclinent de manière chaotique, réveil de microbes et bactéries centenaires capables de déclencher des épidémies…
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l’annonce que de monstrueuses poches de méthane formées par la fonte du pergélisol pourraient monter à la surface et éclater (voire exploser). «C’est une erreur due à l’utilisation d’une modélisation erronée basée sur des mesures épisodiques lors de périodes trop courtes ... Le terrifiant dégel de microbes et bactéries centenaires, voire millénaires, connus ou inconnus, ne s’est pas non plus vérifié. La «peste sibérienne», appelée chez nous fièvre charbonneuse, a effectivement refait surface à cause du dégel de charniers, mais la maladie est aujourd’hui facilement traitée par des antibiotiques. La maladie rongeant le «gel éternel» semble en revanche plus incurable que jamais.
Connu / https://twitter.com/greenpeaceQC/status/1279038645920546817
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Greenpeace Québec @greenpeaceQC · 1h
Parce que la #CriseClimatique ne connaît pas de frontières, demandons une #RelanceJuste et verte pour protéger notre planète et les populations de ce genre de catastrophes >> https://act.gp/3dOxpYu
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Un chercheur a montré que le fonctionnement technique de StopCovid n'était pas similaire à ce qui était annoncé par le gouvernement, ce qui est écrit dans le décret d'application et même ce qui a été validé par la Cnil.
C’est le dernier « scandale » en date autour de StopCovid, l’application française pour smartphone, censée servir à tracer le chemin de potentielles contaminations à travers les citoyens.
Médiapart a relayé le 15 juin 2020 les observations de Gaëtan Leurent, un chercheur en cryptographie à l’Inria, qui a mis en lumière le fait que l’application envoyait plus de données à un serveur que ce que l’on pensait. Ou plutôt, que ce que la version « officielle » disait, celle qui a été non seulement portée par le secrétaire d’État au numérique Cédric O (ici notamment ou ici), utilisée dans le décret d’application officiel, mais aussi, comme Numerama a pu le vérifier, telle qu’elle a été validée par la Cnil, le gendarme français des libertés individuelles.
Qu’avait annoncé le gouvernement ? En résumé simplifié : que si deux personnes se croisent avec StopCovid allumé, leurs informations remonteront au serveur central seulement si elles restent en contact à moins d’un mètre pendant plus de 15 minutes.
Ce qu’il se passe dans les faits est différent : si deux personnes se croisent à plusieurs mètres et pendant moins de 15 minutes, leurs informations remontent également au serveur central qui, ensuite, fait le tri.
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Un décalage entre les discours et les faits
Cette différence met en lumière quatre erreurs dans le lancement de StopCovid.
- La première est d’ordre politique ; le ministre partage un message qui est faux (en ayant conscience ou non), ce qui ne permet pas aux Français de se faire une opinion en ayant toutes les bonnes informations en main.
- La deuxième est d’ordre juridique ; le décret tel qu’il existe aujourd’hui ne correspond pas à la réalité technologique de l’application, il est donc mensonger.
- La troisième est d’ordre administratif : on a demandé a des organes de contrôle de se prononcer sur la validité d’une application sans que son fonctionnement technique n’ait été finalisé.
- La quatrième est d’ordre technique : dans les faits, les serveurs centraux disposent de bien plus d’informations sur les contacts des utilisateurs que ce qui était annoncé.
Cela ne veut pas dire qu’il y a plus de risques que ces serveurs aient des failles ou soient vulnérables aux attaques, mais cela veut dire que si ces faiblesses existaient, la quantité de données potentiellement vulnérables serait beaucoup plus grande.
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Le 17 juin 2020, Adrien Quatennens était l'invité de Léa Salamé et Nicolas Demorand pour le grand entretien sur #FranceInter #Le79inter
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Connue / https://twitter.com/LeFildActu1/status/1269181230345531398
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Fil d'Actu Officiel @LeFildActu1
Comment croire #Macron promettre la production en France de 1 million de voitures électriques, quand #Renault réduit de 800 millions d'euros sa recherche et développement ? #Guyancourt #VoitureElectrique #lemondedapres #ElonMusk
NOTRE ANALYSE 0:41 771 vues 2 Mo 10:16 AM · 6 juin 2020·TweetDeck 16 Retweets 29 J'aime
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Beaucoup de questions et quelques perspectives par temps de coronavirus
Il n’est sans doute pas faux de dire que le Covid-19 est une maladie du Capitalocène et qu’il nous fait entrer de plain-pied dans le XXIe siècle. Pour la première fois sans doute, il nous fait éprouver de façon tangible la véritable ampleur des catastrophes globales des temps à venir [1].
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survient une nouvelle rupture. A partir des années 1980 et plus encore depuis le début du XXIe siècle, on constate un emballement du rythme des nouvelles zoonoses : VIH, grippe aviaire H5N1, qui refait surface périodiquement depuis 1997 et notamment en 2006, SARS en 2003, grippe porcine en 2009, MERS en 2012, Ebola en 2014, jusqu’au Covid-19 (la liste n’est pas exhaustive). Cette fois, les causalités anthropiques jouent un rôle décisif. Un premier facteur tient à l’essor, amorcé dans les années 1960, de l’élevage industriel, en particulier en ce qui concerne le porc et le poulet, les deux chairs les plus consommées à l’échelle mondiale (au point que les os de poulets sont, avec le plastique et les radiations nucléaires, l’un des trois marqueurs géologiques les plus sûrs de l’Anthropocène).
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second facteur, c’est l’expansion de l’urbanisation et notamment l’essor des grandes métropoles. Combinée à d’autres causes de déforestation et d’artificialisation des milieux naturels, elle conduit les chasseurs en quête d’animaux sauvages à s’aventurer dans des zones jusque-là largement préservées de l’intervention humaine ; mais surtout, en réduisant les habitats des animaux sauvages, elle les contraint à se rapprocher des zones occupées par les humains. Il en résulte une multiplication des sauts d’espèce. C’est le cas du VIH, virus provenant de singes se déplaçant en raison de la déforestation, et c’est aussi le cas d’Ebola, virus provenant de chauves-souris chassées des forêts d’Afrique occidentale et centrale. Ce sont donc bien des transformations induites par l’expansion démesurée de l’économie mondiale, avec ses logiques de marchandisation et son absence manifeste d’attention aux équilibres du vivant, qui favorisent la multiplication actuelle des zoonoses.
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Qu’en est-il dans le cas du SARS-CoV-2 ? Il est trop tôt pour le dire, car on ne dispose d’aucune certitude en ce qui concerne la chaîne initiale de transmission du virus. La thèse généralement admise met en cause le marché de Wuhan, le rôle de la chauve-souris (d’autant plus vraisemblable que cette espèce est un formidable réservoir viral) et peut-être d’autres animaux sauvages qui y étaient vendus. Mais ces données ne sont peut-être pas aussi assurée qu’il y paraît. Le marché de Wuhan pourrait avoir été le lieu à partir duquel l’épidémie s’est propagé, mais pas forcément son premier point d’apparition. Au vu des enjeux politiques et géopolitiques de la question, et compte tenu du verrouillage de l’information par les autorités chinoises, il se pourrait qu’on ne dispose jamais de données fiables à ce sujet. On peut simplement suggérer que, dans ce cas, il n’y a pas nécessairement de lien entre la diffusion du SARS-CoV-2 et l’essor de l’élevage industriel (sauf si le virus est passé par l’intermédiaire d’animaux d’élevage). Il n’est pas sûr non plus qu’un lien avec l’expansion urbaine puisse être établi (encore que Wuhan est une métropole de 12 millions d’habitants). En revanche, un troisième facteur est ici décisif : c’est l’intensification des flux mondiaux associés à la production des biens et à la circulation des personnes. A l’évidence, le coronavirus ne se serait pas diffusé comme il l’a fait si Wuhan n’était devenue l’une des capitales mondiales de l’industrie automobile. La causalité est en fait double : elle tient à l’essor de la Chine, devenue deuxième puissance économique mondiale (16% du PIB mondial, contre seulement 4% en 2003), mais aussi à l’expansion démesurée du trafic aérien (le nombre de passagers a doublé en quinze ans). De fait, la diffusion du coronavirus correspond très exactement à la carte de densité du trafic aérien mondial
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Ce sont bien les zones les plus interconnectées et les plus « centrales » du capitalisme globalisé qui ont été d’abord touchées.
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une maladie comme le paludisme touche 200 millions de personnes et fait environ 400 000 victimes chaque année, sans provoquer beaucoup d’émois.
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il existe bien d’autres causes de mortalité provoquées par le productivisme capitaliste, qui sont loin de susciter une mobilisation aussi générale que l’actuelle pandémie. On pense à l’effondrement de la biodiversité (combien d’espèces disparues ou décimées ?) ou encore à l’holocauste d’un milliard d’animaux dans les méga-incendies australiens, en 2019. Et même en s’en tenant à la mortalité humaine, la liste est longue et douloureuse : multiplication des cancers liés à l’usage des pesticides ou d’autres substances toxiques ; troubles causés par les perturbateurs endocriniens ; le syndrome métabolique (surpoids, diabète et hypertension) associé à l’alimentation industrialisée et au mode de vie moderne, et affectant désormais un tiers de l’humanité (c’est d’ailleurs la principale co-morbidité entraînant le décès d’un nombre considérable de malades atteints du Covid-19) ; résistance bactérienne liée à la surconsommation d’antibiotiques (dont on estime qu’elle provoque 30 000 morts chaque année en Europe) ; ou encore les morts prématurées provoquées par la pollution atmosphérique (9 millions par an, pour les seules particules fines), etc.
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conditions systémiques du Capitalocène : le rythme accéléré d’apparition de nouvelles zoonoses (presque une tous les deux ans, désormais), ce qui veut dire que les barrières d’espèces sont de plus en plus ténues ; le fait qu’un bon nombre de ces zoonoses impliquent des espèces sauvages, ce qui était rarement le cas dans le passé (et ce qui signale les effets d’une destruction sans limite des milieux naturels autrefois préservés) ; enfin, la diffusion généralisée et extrêmement rapide de la pandémie, ce qui fait du Covid-19 la première pandémie véritablement globale du monde globalisé. Cela conduit aussi à affirmer que, quelle que soit la mortalité plus ou moins élevée qu’il aura in fine provoqué, le Covid-19 ne sera pas la dernière des grandes pandémies du XXIe siècle, ni sans doute la plus ravageuse
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puissance de destruction plus ample encore : celle d’un capitalisme pathogène, à la fois écocide et humanicide. Aucune civilisation n’avait jusque-là produit autant de facteurs de multiplication et de généralisation de maladies graves, en même temps que de destruction des milieux vivants. Moyennant ces précisions, on peut bien affirmer que le SARS-CoV-2 est, avec de nombreuses autres causes de mortalité et de destruction, une maladie du Capitalocène. Et si l’on peut dire que le XXIe siècle commence en 2020, c’est parce que le Covid-19 nous fait éprouver, pour la première fois à une échelle aussi globale et avec une brutalité aussi soudaine, ce que seront les catastrophes propres à une époque marquée par la venue à échéance des lourdes factures du Capitalocène. Enfin, dire que le SARS-CoV-2 est une maladie du Capitalocène, c’est aussi, sans minimiser sa dangerosité spécifique, pointer un agent pathogène bien plus meurtrier encore et dont il dépend des humains que nous sommes de débarrasser la planète : le capitalisme lui-même.
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caractère hautement inégalitaire du confinement. ... l’inégalité est double, face à la maladie et face aux conditions de confinement. Bien des dualités ont été amplement décrites et dénoncées [12] ... Les inégalités raciales recoupent et renforcent bien souvent les clivages sociaux ... flagrante surreprésentation des afro-descendants parmi les victimes du Covid-19 aux États-Unis (70% des décès dans de nombreux états où ils ne représentent qu’un tiers de la population). La surexposition des femmes à la maladie a aussi été soulignée, même si les formes graves et la mortalité touchent, au final, davantage les hommes ... En Afrique, le Covid-19 est aussi apparu comme une maladie des élites, car ce sont bel et bien les membres de celles-ci, habitués aux voyages en avion et intégrés à la jet set transnationalisée, qui ont été les premiers touchés. ... Cela contraste fortement avec Ebola, une maladie venant des zones rurales ... cette pandémie frappe d’abord à la tête. En cela, elle est bien une maladie de la globalisation
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le fonctionnement déficient de rouages locaux de l’État chinois [20] et la corruption généralisée qui l’affecte, tout autant que la volonté de maintenir à tout prix la vie du Parti ont causé une diffusion de l’épidémie qui aurait pu être réduite de 95% si trois précieuses semaines n’avaient pas été perdues.
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Hong Kong et la Corée du Sud, semblent être parvenus à mettre en œuvre des mesures de contention précoce et d’atténuation, qui ont permis, du moins dans un premier temps, de contrôler l’épidémie sans bloquer radicalement l’économie. Mais il existe un ensemble de conditions bien particulières qui rendaient cette réponse possible : des caractéristiques géographiques spécifiques, avec des territoires de faible extension et en situation d’insularité ou de quasi-insularité ; une préparation rigoureuse, notamment du fait de l’expérience du SARS de 2003, ce qui a permis d’agir à un stade très précoce de l’épidémie ; des moyens matériels importants permettant notamment le port généralisé du masque, une très grande capacité de test ou encore une pratique massive de la désinfection urbaine (à Séoul, les métros sont entièrement désinfectés après chaque voyage) ; un système de santé performant (7 lits de soins intensifs pour 1 000 personnes, soit un peu plus qu’en Allemagne et plus du double de la France) ; mais aussi l’emploi immédiat de techniques de contrôle de la population (traçage des malades et de leurs contacts par application numérique) [21]. Ainsi, alliant puissance économique et efficience étatique, la Corée du Sud est citée en exemple pour avoir réussi à « aplatir » la courbe de l’épidémie sans trop affecter la machine productive.
c) Les hyperlibéraux darwinistes et les populistes illuminés ont longtemps refusé de sacrifier l’économie aux exigences sanitaires. ... le coût humain de l’inaction sanitaire allait dépasser ce qui était socialement supportable ... tout comme Trump qui, sans prendre toutes les décisions attendues du chef de l’exécutif fédéral, a fini par accepter les mesures sanitaires préconisées par ses conseillers, Bolsonaro a perdu la partie. Il s’est mis à dos tous les gouverneurs et a même vu fondre le soutien de l’armée, comme en témoigne l’épisode assez ubuesque au cours duquel les généraux de son cabinet l’ont empêché de limoger son ministre de la santé, manifestant ainsi qu’il avait perdu la main sur les décisions gouvernementales [22]. Ainsi, les adeptes les plus cyniques d’une économie pure, ne craignant pas d’avouer leur complète indifférence à la vie humaine, ont fini par manger leur chapeau et ont dû se rallier à la tendance globale au confinement général. ... président mexicain, Andrés Manuel Lopez Obrador. Considéré par certains comme un héraut de la gauche progressiste, il n’en a pas moins égalé Trump et Bolsonaro par sa façon de mépriser les consignes de prévention, de continuer à faire des meetings, d’embrasser ses admirateurs et de repousser ostensiblement le gel hydroalcoolique tendu à ses ministres. ... parfaite incarnation du « développementisme », qui en est la version progressiste. ... Au total, les cas de Lopez Obrador, Trump et Bolsonaro, montrent combien le fanatisme de l’économie (dans ses diverses variantes) et le fanatisme de la religion se rejoignent et s’entremêlent à merveille. L’hypothèse benjaminienne du capitalisme comme religion n’a jamais paru aussi avérée [24].
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Il y a dans l’impréparation et le déficit d’anticipation un trait éminemment présentiste qui, notamment en France, a atteint des dimensions criminelles, mais il y a aussi, tout simplement, une forme de déni, lié à la volonté de croire qu’on pourra éviter de prendre des mesures portant atteinte à la bonne marche de l’économie. En France, le revirement est intervenu entre le 12 et le 16 mars, soit entre les deux interventions d’Emmanuel Macron, la seconde annonçant le confinement général du pays [25]. On dit volontiers que les projections de l’Imperial College auraient, là aussi, joué un rôle déterminant : l’ampleur de la mortalité prévisible élève soudainement le coût politique de l’inaction ou du déficit de l’action publique ; la primauté du souci économique n’est plus tenable. ... C’est ici que la responsabilité des politiques de santé passées est considérable ... pas de masques, pas de test, pas assez de lits, pas de culture de la prévention. ... l’Allemagne, dont, curieusement, on parle fort peu. Organisation efficace, moyens matériels importants et qualité du système hospitalier (deux fois plus de lits par habitant qu’en France) explique sans doute un niveau de mortalité plus faible, alors même que les mesures de confinement y sont plus souples (comme c’est aussi le cas en Suède). Le statut d’exception de la puissance dominante en Europe expliquerait-il la possibilité d’une voie en quelque sorte intermédiaire entre celle de ses voisins et celle de la Corée du Sud ?
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trois pôles principaux : le minimalisme sanitaire libéral-darwiniste ; l’atténuation mise en place par des États bien préparés et dotés de puissants moyens matériels et techniques ; les mesures de confinement généralisé, mises en œuvre de façon plus ou moins autoritaire. ... confinement, qui concerne désormais plus de 4 milliards de personnes dans le monde.
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Voilà donc bien le plus incroyable. ... Ils ont fait l’impensable et mis l’économie mondiale presque à l’arrêt, entraînant ainsi une récession – et bientôt une crise économique – bien plus considérable que celle de 2008 et qui impose déjà, aux dires du FMI lui-même, la comparaison avec 1929.
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« sauver des vies » vaut moins en soi que parce que c’est une nécessité pour l’économie elle-même.
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les zapatistes du Chiapas ont surpris par la précocité et la clarté de leur réaction. Dans son communiqué du 16 mars, l’EZLN déclare l’alerte rouge dans les territoires rebelles, recommande aux conseils de bon gouvernement et aux communes autonomes de fermer les caracoles (centres régionaux) et invite les peuples du monde à prendre la mesure de la gravité de la maladie et à adopter « des mesures sanitaires exceptionnelles », sans pour autant abandonner les luttes en cours [29]. Cette annonce est d’autant plus remarquable que les autorités de l’État fédéral n’étaient pas alors les seules voix à minimiser le danger de l’épidémie ... les responsables de la santé autonome zapatiste ont partagé les informations disponibles concernant les symptômes de la maladie et ses modes de contagion ; et ils ont recommandé des mesures de prévention et de contention, telles que la suspension des réunions ou la mise en quarantaine des personnes revenant d’autres régions. Mais c’est aux communautés elles-mêmes qu’il est revenu de prendre les décisions qu’elles considéraient pertinentes, en fonction de la situation particulière de chaque lieu.
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La pandémie provoquée par le SARS-CoV-2 est venue ouvrir une faille entre l’exigence sanitaire de protection des populations et la poursuite du fonctionnement de la machinerie économique. La voie permettant de concilier avec le moins de heurts possibles ces deux préoccupations s’est avérée inaccessible à la plupart des pays, par manque de préparation et de moyens matériels – présentisme, néolibéralisme et asymétries planétaires conjuguant ici leurs effets. La voie cynique d’un sacrifice affiché des vies humaines au dieu Économie a fini par apparaître politiquement intenable. Les mesures drastiques d’endiguement et de confinement qui ont donc dû être prises ont mis à l’arrêt une part considérable de l’économie mondiale. Même si la nouvelle version de l’idéologie dominante globalisée s’emploie à affirmer qu’il n’y a pas de contradiction entre mesures sanitaires et souci de l’économie – la lutte contre la pandémie étant la condition du retour à la bonne marche de la seconde – , il est patent que les politiques adoptées mondialement sont allées, à court terme, à l’encontre des impératifs strictement économiques, au point d’amorcer la plus grave crise économique depuis presque un siècle.
Dans ce contexte, il est évident que les États cherchent à tirer tout le parti possible d’une situation d’urgence sanitaire imposant un contrôle strict des populations : renforcement de l’emprise policière (voire militaire), perfectionnement des techniques de surveillance et de contrôle, notamment à travers le traçage numérique des contacts, mesures d’exception tendant à se pérenniser, dérogations au droit du travail, généralisation du télé-travail et du télé-enseignement, isolement permettant de briser les solidarités et les mobilisations collectives émergentes, etc. La « stratégie du choc », chère à Naomi Klein et consistant à justifier l’imposition de mesures impopulaires par la nécessité de répondre à la gravité de la crise en cours [30], est plus que jamais à l’œuvre
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plutôt que de considérer uniquement les mesures de confinement comme l’expression abstraite du caractère autoritaire de l’État, comme la quintessence du contrôle biopolitique des populations ou comme la simple perpétuation de la toute-puissance de l’économie (toutes analyses qui sont au demeurant sans doute nécessaires), il serait peut-être bon d’admettre que les mesures drastiques de contention de la pandémie sont, pour les dominants eux-mêmes, lourdes de tensions et de contradictions – comme le sont aussi les enjeux du déconfinement. Malgré le caractère écrasant des formes de domination et leur tendance à se renforcer sans cesse, il ne faudrait pas oublier que les gouvernants et les élites mondiales agissent sous la menace constante d’un niveau de discrédit, de perte de confiance, d’insatisfaction et de colère qui a conduit, au cours des deux dernières années, à des soulèvements populaires d’une ampleur tout à fait inattendue – tendances dont il y a tout lieu de penser qu’elles ne peuvent que s’accentuer à la faveur de la crise du coronavirus.
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les forces systémiques qui ont conduit le système-monde globalisé au point où il en est n’ont pas magiquement disparues, par la seule vertu d’un virus vengeur . Elles sont toujours à l’œuvre et à la manœuvre – et toujours dominantes. Il est donc plus que probable qu’elles imposent, dès que les conditions sanitaires le permettront, un retour au business as usual – si possible plus sécurisé encore qu’auparavant. ... la tendance à la reprise du cours ordinaire de l’économie devrait l’emporter, en jouant de la nécessité de la récupération et peut-être aussi d’un consumérisme de rattrapage. ... relégueront au second plan les enjeux climatiques et écologiques ... Cependant Deux points d'inflexion semblent presque faire l’unanimité : - la nécessaire relocalisation de certaines productions vitales ; - une revalorisation des services publics, voire un retour de l’État-Providence. ... (néo-)libéralisme autoritaire [34]. ... Trois dimensions se rejoignent ici : une perte de crédibilité des gouvernants et une insatisfaction croissante à l’égard d’une démocratie représentative à bout de souffle (les causes profondes de ces processus étant très directement liées à la subordination structurelle des États vis-à-vis des forces de l’économie transnationalisée) ; un degré d’accentuation des inégalités sociales qui les rend désormais de plus en plus inacceptables ; et, enfin, la conscience devenue aiguë, surtout parmi les plus jeunes générations, des dégâts écologiques induits par le productivisme capitaliste. ... condamnation sans appel des politiques néolibérales appliquées au secteur de la santé, dès lors qu’elles sont la cause directe d’un manque de moyens et d’une impréparation dont la dimension criminelle est apparue aux yeux de tous. A l’inverse, s’est fait jour un immense besoin de services publics, afin de répondre aux exigences de soin, de solidarité et de protection des plus vulnérables. Par ailleurs, les niveaux d’inégalités engendrés par des décennies de néolibéralisme sont apparus avec plus de violence encore au prisme des situations créées par la crise sanitaire ... classes populaires contraintes à travailler pour des salaires devenus doublement indécents, au regard des risques encourus et des morts au champ du labeur, mais aussi du caractère de haute nécessité soudainement reconnue à des tâches jadis méprisées ou mal considérées. En outre, il n’est pas exclu que l’urgence absolue de la crise sanitaire donne plus de consistance sensible à la menace du réchauffement climatique, cette « urgence lente » mais plus redoutable encore que le Covid-19.
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La colère, pour l’heure contenue, déborde déjà. Colère face au caractère criminel de l’action des gouvernants qui ont soumis l’hôpital public à des cures d’austérité répétées et sont restés sourds aux revendications insistantes des soignants. Colère suscitée par l’impréparation face au risque épidémique ... Les motifs de colère noire ne manquent pas. Certains médecins en appellent à « l’insurrection générale de tous les professionnels de santé » [36]. D’autres entreprennent de traduire en justice les membres du gouvernement. Les actions à venir sont légions. Sous la contention du confinement, gronde une déferlante de colère. Une colère qui n’a rien d’aveugle et qui, au contraire, s’emploie à dévoiler ce que les gouvernants tentent de masquer. Une juste colère, une digne rage, comme disent les zapatistes. De quoi, peut-être, raviver la flamme de la révolte des Gilets Jaunes.
Connu / https://twitter.com/cmoreldarleux/status/1249692656894173187
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corinne morel darleux @cmoreldarleux - 0 - 5 - 9
Tour d'horizon conséquent de Jérôme Baschet sur la double tendance à l'oeuvre entre délégitimation croissante des politiques néolibérales et poursuite de celles-ci, aboutissant à une tension de plus en plus explosive et à l'issue incertaine (appel à la lutte et à la digne rage)
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Le dimanche 29 mars 2020, Jean-Luc Mélenchon était l'invité de BFMTV pour parler de la situation du pays face à l'épidémie de coronavirus. Le député insoumis a appelé à préparer dès maintenant le moment du déconfinement, c'est à dire la sortie du confinement, pour éviter que des problèmes ne se posent à ce moment-là.
Jean-Luc Mélenchon a également rappelé les mots d'ordre qui sont les siens depuis le début de la crise sanitaire. Il a ainsi de nouveau expliqué qu'il était nécessaire de planifier la mobilisation sanitaire pour réquisitionner et nationaliser les entreprises à même de produire les masques et respirateurs dont la France a besoin et dont auront bientôt besoin d'autres pays. Il a aussi appelé à nationaliser Luxfer pour produire les bouteilles d'oxygène médical dont nous avons également besoin.
Concernant les mesures prises par le gouvernement, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé la rapidité avec laquelle la semaine de 60h avait été mise en place sans qu'aucun effort ne soit demandé aux plus riches. Il a ainsi rappelé sa proposition de rétablir l'ISF. Il a également soutenu les organisations syndicales ayant déposé des préavis de grève pour être enfin entendues par le gouvernement.
Category News & Politics 1,931 Comments
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Thomas Porcher, économiste résolument antilibéral et se réclamant du "post-keynésianisme", n'en est plus à son coup d'essai lorsqu'il s'agit de critiquer le discours dominant en économie. Après une "Introduction inquiète à la Macron-économie" (Les Petits matins, 2016), il publie en 2018 chez Fayard un "Traité d'économie hérétique", véritable best-seller qui s'est écoulé à plus de 50 000 exemplaires. Dans son nouvel essai, "Les Délaissés" (Fayard, 2020) , il explique que "Gilets jaunes", banlieusards, agriculteurs et cadres déclassés subissent tous à différents niveaux les effets négatifs du système fondé sur le "tryptique mondialisation-financiarisation-austérité".
La Grande table Idées d’Olivia Gesbert – émission du 27 février 2020
À retrouver ici : https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/saison-26-08-2019-29-06-2020
Catégorie Films et animations 13 commentaires
SEB il y a 6 heures
Ses solutions c est le programme l avenir en commun porté par mélenchon.
Même s il ne veut pas le dire.l
ndlr : /LAEC, je ressens idem sauf pour la sortie de l'euro ? ACT
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Je fais chauffer mes nouilles et je donne du pognon à BlackRock, grâce à Jean-François Cirelli, dont je dévoile le vrai CV. C'est toute sa carrière qui devrait lui valoir, et quotidiennement, la Légion du déshonneur.
Catégorie Actualités et politique 1 009 commentaires
David Djaiz est haut-fonctionnaire. Il vient de publier Slow Démocratie, un essai dans lequel il essaie de réhabiliter le cadre national comme cadre essentiel de la démocratie et levier fondamental pour maîtriser la mondialisation. Il y décrit avec minutie les effets de la mondialisation sur la cohésion territoriale, l’urgence climatique et les processus démocratiques. Entretien par Lenny Benbara. Retranscription par Brigitte Ago et Dany Meyniel.
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première phase débute dès les années 70 ... mondialisation réglementaire ... seconde phase de la mondialisation quelque part autour de 1989 ... chute du mur de Berlin ... révolution technologique avec le développement des technologies de l’information et de la communication. Conjuguée à la révolution de la conteneurisation dans le transport maritime ... baisse des coûts ... Des chaînes de valeur globalisées se mettent en place ex. iPhone ... Tim Cook, l’actuel PDG d’Apple, est un logisticien ; ce n’est pas un hasard ... La mondialisation fragilise le travail intermédiaire, et donc la classe moyenne dans les pays industrialisés, mais en même temps elle offre des machines peu chères qui permettent aux industriels de remplacer les travailleurs par des machines.
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troisième phase aggravation des fractures territoriales ... L’économie de la connaissance, les manipulateurs de symboles, les centres de conception se concentrent dans les grandes métropoles, profitant au maximum des effets de rente d’agglomération. Ex. Renault ... la crise des finances publiques de 2010, qui arrive après la crise de 2008, a mis à mal cette solidarité invisible : les ressources publiques étant désormais sous contrainte, la solidarité naguère invisible devient de plus en plus visible et de moins en moins acceptée.
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effet positif dans l’absolu, au sens où elle a fait sortir de la pauvreté absolue des centaines de millions voire des milliards de personnes et qu’elle a réduit les inégalités entre nations.
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gouvernement mondial ou fédération européenne, projets à l’arrêt ... 90 % des sondés dans soixante pays du monde environ se disent attachés à l’idée nationale ... La vraie surprise ... plus attachés à leur identité nationale qu’à leur identité locale ... incapacité à voir que le sentiment national est une socialisation qui se construit sur plusieurs siècles, fondée sur un substrat structurel : une langue, une culture, des valeurs partagées. Ce n’est qu’ensuite qu’il se donne un projet politique – en l’espèce le projet républicain. ... à l’arrivée une montée sans précédent du nationalisme autoritaire ... montée des inégalités, des fractures dans les sociétés, bref des politiques néolibérales qui ont généré contre elles du ressentiment
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urgent de construire un discours beaucoup plus raisonnable qui ne serait pas basé sur l’antagonisme entre la mondialisation et la démocratie, qui accepterait le fait national mais inventerait une nouvelle phase de la mondialisation ... Les États deviendraient les écluses capables de décider démocratiquement dans quelles circonstances une intégration économique plus approfondie est bonne ou pas ... mettre des barrières au commerce international sous la forme d’un ajustement carbone aux frontières par exemple, ou en renégociant assez durement les traités de libre-échange ... les défis territoriaux et immobiliers rendent nécessaire une instance qui fasse prévaloir un intérêt général au-dessus des situations locales, qui soit capable de redistribuer des richesses entre des territoires qui ont tendance à les concentrer et des territoires plus en difficulté. Cette instance, c’est l’Etat-nation ... redistribution à la fois entre les individus et entre les territoires
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En revanche donner davantage d’autonomie aux autorités locales / des dépenses d’allocation / projets locaux d’aménagement / proximité avec les problèmes des habitants ... l’économie sédentaire ... agriculteurs aliments frais + services environnementaux ... artisanat / rénovation thermique ... emplois non délocalisables
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re-politiser l’Europe, mieux connecter toutes ces institutions européennes à la vie démocratique ... Aux États-Unis, l’anti-trust a été capturé par des lobbys et des intérêts industriels divers, qui ont petit à petit affaibli toutes ses défenses immunitaires et ont mené à la constitution de gigantesques oligopoles ... d’accord avec Thomas Philippon : la politique anti-concentration européenne ne mérite pas l’excès d’indignité qu’on lui oppose parfois, en revanche je n’arrive pas à me satisfaire d’un système où le citoyen n’a pas son mot à dire ... une Europe-puissance, une Europe des biens publics, etc. car il est nécessaire de passer à l’échelle dans un certain nombre de domaines. Il faut simplement qu’elle soit mieux connectée au fait national.
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décélération sélective ... si démondialiser ça veut dire re-nationaliser intégralement les économies, nous sommes face à une impossibilité, qui découle de l’incompatibilité de cette proposition avec une économie de la connaissance hyper-liquide, hyper-fluide, et en même temps hyper-industrielle ... on se dirige en réalité vers une régionalisation des chaînes de valeur, parce que les coûts de l’énergie et donc les coûts de transport vont fatalement augmenter / conscience écologique ... être moins naïves aussi dans les relations avec leurs partenaires économiques que sont la Chine et les États-Unis ... passer des accords de réciprocité / une partie de la valeur ajoutée locale
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Le populisme est assimilé dans l’ouvrage à un courant de droite radicale, alors que ce phénomène peut prendre différents aspects. Il traduit justement ce désajustement entre les lieux de la prise de décision et les lieux d’élaboration démocratique avec cette volonté de Take back control. Est-ce-que la solution ne résiderait justement pas dans une forme de populisme républicain ?
DD – C’est une excellente question : le populisme n’est pas une idéologie, c’est un style caractérisé par la valorisation du bon peuple face à des élites corrompues, un recours assumé à la violence verbale, une exaltation de la force physique, une méfiance vis-à-vis de toutes les médiations comme les partis politiques, une désintermédiation entre le leader « hyperincarné » et la masse, etc.
« La logique de la nation démocratique est une logique affinitaire davantage qu’identitaire. »
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à la question « certains éléments du populisme sont-ils parfois positifs pour re-dynamiser un peuple politique ou re-politiser une action ? », je réponds pourquoi pas. Mais encore faut-il être très prudent
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l’essentiel de la dynamique républicaine : sa capacité à convertir la dynamique des conflits sociaux en une énergie positive qui prend chair dans des lois, dans des institutions. ... On a besoin de puissance publique, on a besoin de biens communs, en conséquence de quoi on a besoin de débats publics ... Le bien commun est le résultat d’une délibération, mais qu’elle puisse se faire sereinement exclut un style politique empreint d’une trop grande violence.
Lenny Benbara est analyste politique et spécialiste de l'Espagne et de l'Italie, ainsi que de la politique européenne. Il est diplômé de l'ENS de Lyon et est économiste de formation. Il a par ailleurs fondé Le Vent Se Lève où il officie en tant que responsable du développement.
TAGS Capitalisme cohésion territoriale david djaiz Europe nation néolibéralisme Populisme République Territoires
Ndlr : si j'ai bien compris, il ne prône pas du tout une démondialisation (mais une décélération sélective) ni la fin du néolibéralisme, mais une économie duale (chaînes de valeur globalisées / économie sédentaire). Il termine en laissant la porte ouverte à un populisme éthique (bien qu'il manque la notion d'oligarchie tout en citant les oligopoles, comme s'il n'allait pas au bout du raisonnement, restant centré sur la notion d'élites) et fait l'éloge du débat pour régler les conflits. CONCLUSION : texte qui ouvre des ponts vers une société vivante et éthique ? À SUIVRE !
"Michel Desmurget, chercheur au CNRS dénonce « la fabrique du crétin digital »: « la multiplication des écrans engendre une décérébration à grande échelle » assure-t-il. Lisez son itv et supprimez les écrans de vos enfants (et les vôtres)! https://t.co/bkJkrcAIzB"
... Une contre-histoire d’Internet (XVe-XXIe siècle) débute par le constat d’un double échec. Le premier est celui des promesses émancipatrices portées par les pionniers d’Internet. L’informatique et les réseaux devaient permettre l’émergence d’une société plus libre et plus démocratique. Or c’est exactement l’inverse qui s’est produit.
Internet, après s’être introduit dans nos vies, est devenu un outil de surveillance et de contrôle entre les mains des États et des entreprises. « Au point où il est raisonnable de penser qu’il aurait été préférable que jamais l’ordinateur ne fût inventé. »
Le second échec est en partie personnel, celui de l’auteur, sociologue mais également hacktiviste, membre fondateur de l’association de défense des libertés numériques La Quadrature du Net. Félix Tréguer a participé à la plupart des grandes batailles militantes de ces dernières années, dont beaucoup se sont soldées par des défaites. Malgré tous leurs efforts, et les révélations d’Edward Snowden en juin 2013, les hacktivistes n’ont pas réussi à empêcher l’adoption des multiples lois liberticides ni à ralentir l’emprise des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) sur nos vies privées.
Ce sont en outre les idéaux mêmes des pionniers de la contre-culture numérique qui ont été récupérés et retournés contre les usagers. Un renversement qui a plongé la technocritique dans une impasse théorique dont elle peine à sortir.
...
Jusqu’à présent, les stratégies militantes ont reposé sur « des approches éthiques, juridiques, technologiques ou organisationnelles » visant à « tenter de corriger les pires aspects des technologies modernes ». Le problème est que technologie et pouvoir forment un couple marchant main dans la main. Pour être efficace, l’hacktivisme doit donc avant toute chose opérer une « disjonction » entre pouvoir et technologie.
Or, poursuit le sociologue, « à l’heure où le Big Data et l’intelligence artificielle s’accompagnent d’une recentralisation phénoménale des capacités de calcul, un tel découplage entre pouvoir et informatique paraît moins probable que jamais. Et si l’on admet qu’il n’adviendra pas dans un futur proche, alors il est urgent d’articuler les stratégies classiques à un refus plus radical opposé à l’informatisation du monde ».
En clair : « Ce qu’il nous faut d’abord et avant tout, c’est débrancher la machine. »
Félix Tréguer, L’Utopie déchue. Une contre-histoire d’Internet (XVe-XXIe siècle), Fayard, septembre 2019, 351 pages, 22 €.
Retour aux sources 71
Vincent Hermann
Au risque de choquer une partie des utilisateurs, Framasoft vient d’annoncer la fin programmée de bon nombre de ses services. La nouvelle ne devrait surprendre personne : l’association veut seulement montrer des alternatives existantes. Entretien avec Pierre-Yves Gosset, son secrétaire général.
Framasoft l’a annoncé ce matin : une bonne partie des services proposés actuellement – 30 sur 38 – vont être graduellement fermés. Le tout dans une annonce tonitruante, assortie d’un titre jouant l’humour : « Déframasoftisons Internet ! ». Des arrêts très étalés dans le temps, à l’exception d’un seul : Framabee. Ce moteur de recherche, surnommé « Tonton Roger » et basé sur le métamoteur searx, est considéré – du propre aveu de Framasoft – comme un produit qui n’a plus de raison d’être.
Mais Framasoft, dont la réputation de « Google du libre » n’a cessé de grandir ces dernières années ne risque-t-elle pas de se mettre à dos les utilisateurs ? C’est justement en raison de cette situation que l’association souhaite passer à autre chose, tout en rappelant son cœur d’activité : montrer que les alternatives existent.
Pourquoi ces fermetures de services ?
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Connu / https://twitter.com/nextinpact/status/1176508223039258624
"
@pyg@framapiaf.org a retweeté
Next INpact.com @nextinpact · 24 sept.
"
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L’écologie politique serait-elle trop « blanche », pas assez à l’écoute des milieux populaires ? Débat avec Daiara Tukano, militante indigène d’Amazonie, et Fatima Ouassak, du collectif Front de mères.
Catégorie Actualités et politique 67 commentaires
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Le jeudi 23 août 2018 aux AmFis d'été de la France insoumise à Marseille se tenait l'atelier «Travail détaché, pourquoi en sortir ?».
Cet atelier était animé par :
- Hadrien Toucel, co-animateur du livret Emploi
- Marina Mesure, syndicaliste BTP, en charge des travailleurs détachés
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Actualités et politique
3 commentaires
Olivier Emery
il y a 4 mois (modifié)
Très intéressant. Dommage qu'il ait manqué un micro pour entendre une partie des premières remarques et questions du public
Transcription :
... phénomène massif officiellement de 50000 personnes dont 50% pte déclarées ! dans le BTP, pas de cadres, de pologne, allemagne, fr, portugal, mais aussi français ! (un fr inscrit en intérim à l'étranger ex luxembourg, payé au smic du lux + élevé mais pas de cotisations, pour des missions en fr !!!)
dumping social donc organisé, liquidation de la sécurité sociale, logique de pays limitrophes.
connu /
https://twitter.com/MaisOuVaLeWeb/status/1072874857803726848
"
Hervé Le Crosnier a retweeté
Mais où va le web ? @MaisOuVaLeWeb 9 hil y a 9 heures
Quoi lire pour réfléchir au coin du feu cet hiver ? Cinq proposition de bibliographie subjective. http://maisouvaleweb.fr/quoi-lire-pour-reflechir-au-coin-du-feu-cet-hiver/
Philippe Vion-Dury, C&F Éditions, Allary Editions et 3 autres
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