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Objectif de "neutralité carbone" plutôt que de réduction des émissions de GES, recul de 10 ans de l'objectif de 50% de nucléaire, retour sur la promesse de campagne de Macron de fermeture des centrales à charbon d'ici 2022, libéralisation du marché de l'énergie et augmentation des tarifs...
Dans son nouvel édito politique sur l'actualité de l'Assemblée nationale, Clémence Guetté nous présente la nouvelle loi "Énergie Climat" du gouvernement.
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Le président américain est arrivé à Londres lundi pour une visite officielle. Si Donald Trump a eu des mots très flatteurs envers la reine Elizabeth II, qui l’a accueilli lundi matin, parlant d’une « femme formidable » ayant eu un « règne remarquable » depuis son couronnement en 1953, c’est une des seules personnalités britanniques ayant eu droit aux louanges de Donald Trump.
Le président américain avait en effet préparé son arrivée avec fracas en s’en prenant notamment au maire de Londres Sadiq Khan (« un loser total ») et à la première ministre Theresa May, à qui il reproche la façon dont elle a mené les négociations sur le Brexit avec l’Union européenne. Il conseille au Royaume-Uni de sortir sans accord et a donc adoubé les deux plus célèbres chantres du « Hard Brexit » : Boris Johnson et Nigel Farage.
L’arrivée de Donald Trump en Europe est également tendue en raison de la guerre commerciale que mène le président américain avec la Chine, marquée par une nouvelle hausse des droits de douane au 1er juin. Trump souhaite notamment que Londres exclue Huawei de son futur réseau 5G. Il y a quelques semaines, le président américain avait également fait pression sur l’Allemagne pour qu’elle ne noue pas d’accord avec le géant chinois des télécoms pour la mise en place de son réseau 5G.
La chancelière allemande Angela Merkel s'en est d'ailleurs prise au président américain et à sa politique commerciale dans un discours donné à Harvard le 31 mai. Si elle ne cite pas directement Donald Trump dans son discours, ses mots laissent peu de place au doute : « Le protectionnisme et les conflits commerciaux menacent les bases de notre prospérité », a déclaré la chancelière. « Plus que jamais nous devons agir de manière multilatérale plutôt qu’unilatérale, globale plutôt que nationale, ouverte plutôt qu’isolée », a-t-elle ajouté.
Même son de cloche du côté d’Emmanuel Macron lors de son discours prononcé lundi à l’Elysée : « les États-Unis ont décidé de mettre en place des droits de douane avec des arguments pas raisonnables », a déclaré le président, en anglais. « Ils vont détruire beaucoup de richesse et de croissance pour eux et les autres. L'Europe doit préserver ses intérêts, en érigeant de nouvelles protections », a poursuivi Emmanuel Macron, qui rencontrera Donald Trump jeudi à l’occasion du 75ème anniversaire du débarquement.
La visite de Donald Trump en Europe se fait donc dans un contexte très tendu qui soulève bon nombre de questions : jusqu’où ira la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis ? L’Europe va-t-elle être impactée par cette guerre ? Faut-il, comme le suggère Macron, répondre à l’isolationnisme de Trump par des mesures protectionnistes envers notre industrie ?
Invités :
Pascal Boniface - Directeur de L’Institut de relations internationales et stratégiques
Laure Mandeville - Grand reporter au Figaro – Auteure de « Qui est vraiment Donald Trump ? »
Jean-Bernard Cadier - Correspondant de BFM TV à Washington, auteur de « Neron à la maison Blanche ».
Philip Turle - Journaliste britannique et chroniqueur international à France 24
Catégorie Divertissement 117 commentaires
dans Élections européennes 2019, Romain Dureau
Mardi 14 mai 2019, Romain Dureau, candidat aux élections européennes, a représenté la liste de la France insoumise conduite par Manon Aubry au débat organisé par Fransylva et les Coopératives forestières de France.
« La forêt » est un vaste sujet. Aussi vaste que les 16 millions d’hectares qu’elle représente en Europe, soit 43% de la surface du continent. La forêt est au cœur des enjeux que l’Humanité doit relever en ce début de 21e siècle qu’ils soient économiques ou écologiques.
Un défi écologique d’abord, tant la forêt peut être positive pour la biodiversité et pour la lutte contre le changement climatique : les forêts peuvent être des écosystèmes riches en biodiversité, végétale ou animale, et les arbres sont d’importants puits à carbone. Le bois est un matériau écologique qui peut se substituer au béton et au métal pour la construction de nos bâtiments, la conception de nos meubles. Mais le bois est également un allié de la transition énergétique, en alimentant des chaufferies locales.
Un défi économique ensuite, car la forêt et le travail du bois peuvent être un gisement d’emplois très important en France. Tout comme l’agriculture, la sylviculture doit être sortie du marché unique et des accords de libre-échange. La filière bois française est déficitaire. Nous exportons du bois brut et importons des produits transformés. Il y a donc, sur ce sujet comme sur tant d’autres, un enjeu de relocalisation des filières de transformation.
Toutes ces raisons font de la forêt un sujet d’intérêt général. Elle ne saurait être laissée à la concurrence mondiale et à la « loi du marché ».
Pour mener à la fois une politique de gestion durable des forêts, qui limitera les coupes rases, et de relocalisation des activités de transformation, l’Union Européenne doit se doter d’une véritable politique forestière, dotée d’un budget propre, dans le cadre d’une planification forestière. Cette planification permettra par exemple d’accompagner les petits propriétaires forestiers, qui constituent la majorité des propriétaires (seuls 0,4 millions des 3,4 millions des propriétaires forestiers français possèdent plus de 4 ha), dans une gestion durable et douce de leurs parcelles. Cette planification forestière pourra également comprendre un plan d’agroforesterie, en lien avec une PAC refondée. Cette planification forestière permettra également une adaptation des forêts françaises face au changement climatique, en diversifiant les essences présentes et en limitant les monocultures. Enfin, pour engager cette nouvelle politique forestière, il faut changer de politique au niveau européen, car 80% de nos importations proviennent de pays européens et 74% de nos exportations se font au sein du marché européen.
Oui, la forêt est un bien commun, qu’elle soit propriété publique ou privée. De ce point de vue, gestion publique et gestion coopérative privée doivent pouvoir se coordonner sur les mêmes objectifs et la défense de l’ONF dans ses missions premières, dont les plans de gestion servent de référence à toute la filière, fait partie de nos revendications. Oui, une planification forestière doit être mise en place pour reconnaître le statut particulier des forêts pour l’intérêt général. Oui, la forêt est une filière d’avenir et stratégique. Il faut donc préserver et gérer durablement les forêts françaises et européennes.
Mots-clés Energie énergies renouvelables Géopolitique transition énergétique Union européenne
La transition énergétique bas-carbone en France, dans l’Union européenne (UE) et dans le monde est aujourd’hui déployée de façon inégale et à un rythme trop faible pour préserver le climat et la biodiversité. Les émissions de CO2 poursuivent leur hausse et les engagements des États sont insuffisants : ils placent le monde dans une trajectoire de réchauffement de + 3 °C. Les efforts pour financer des mesures d’adaptation doivent encore être considérablement renforcés.
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La dimension stratégique de la transition énergétique. Défis et réponses pour la France, l’Allemagne et l’Union européenne
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Les enjeux géopolitiques et géoéconomiques liés aux politiques de l’énergie et du climat se complexifient, s’étendent et se renforcent. Aux problématiques liées à la sécurité des approvisionnements en combustibles fossiles qui demeurent aiguës (Ukraine-Russie, Iran-Arabie Saoudite, détroits, terrorisme) s’ajoutent désormais de nouvelles rivalités, desquelles émanent de nouveaux risques voire menaces de nature géopolitique et géoéconomique liés à la transition énergétique : autour des métaux critiques ; autour des technologies, de l’innovation et les chaînes de valeur ; autour de l’accès aux marchés et du contrôle des actifs ; autour de l’établissement et la diffusion des normes, qui sont instrumentalisées pour façonner les orientations technologiques et servir des intérêts industriels ; autour des technologies numériques et des systèmes de pilotage des réseaux.
La maîtrise des chaînes de valeur des technologies bas-carbone est un enjeu de compétitivité, de développement économique, de souveraineté énergétique et de sécurité. Ces technologies stratégiques de la transition énergétiques incluent : le nucléaire civil, les éoliennes terrestres et marines et leurs aimants, la prochaine génération de cellules photovoltaïques et les onduleurs, l’automobile avec le véhicule thermique à haute performance, les batteries, notamment de quatrième génération, pour la mobilité et le stockage de l’électricité, la mobilité hydrogène pour le ferroviaire, les bus et le fret, les systèmes de stockage de l’électricité via l’hydrogène, les technologies de pilotage intelligent des réseaux et de la consommation, les technologies de recyclage, ou encore les technologies de protection face aux risques cyber.
La Chine et les États-Unis ont pris une certaine avance : côté chinois, c’est principalement le résultat d’une volonté étatique forte s’appuyant sur des entreprises publiques et des chaînes de valeur intégrées, une capacité d’investissement et une appétence au risque inégalées. Côté américain, c’est le résultat d’une politique de soutien direct et indirect aux acteurs économiques et d’un écosystème d’innovation historiquement très développé et efficace. Les entreprises américaines et chinoises procèdent également à des rachats d’actifs en Europe dans le domaine des technologies bas-carbone. L’UE dispose d’atouts scientifiques et industriels mais ses politiques publiques ont privilégié le démembrement de ses groupes pour renforcer la concurrence et ouvrir ses marchés, au détriment d’un objectif de leadership technologique.
La France et l’UE ne maîtrisent pas l’extraction et l’enrichissement de la plupart des métaux critiques. Les cellules photovoltaïques sont chinoises, même si plus de la moitié de la chaîne de valeur est européenne et locale. Elles n’ont pas d’avantages sur la technologie de l’éolien onshore, ni sur les batteries de troisième génération dont 50 % sont chinoises. En revanche, l’UE dispose d’un avantage sur les onduleurs de panneaux solaires, sur l’éolien offshore posé et flottant et d’un potentiel sur les batteries solides de quatrième génération ou les batteries à flux, la possibilité d’effectuer des percées dans les nouvelles générations de cellules photovoltaïques, ou encore le recyclage. Enfin, elle a de solides capacités dans le nucléaire civil, l’efficacité énergétique, l’hydrogène et dispose d’une importante industrie automobile qui prend lentement le virage de l’électrification, ainsi que de capacités cyber. Ces atouts doivent être mis à profit pour construire des filières industrielles stratégiques, créer des emplois et de la valeur ajoutée sur le territoire européen et éviter une situation de dépendance technologique.
À l’échelle européenne, la transition énergétique a franchi un palier avec les objectifs 20-20-20 qui sont en passe d’être atteints (sauf pour le niveau des émissions de l’Allemagne pour les secteurs non couverts par le marché carbone, et en dépit d’un ralentissement des progrès dans l’efficacité énergétique). Des objectifs renforcés ont été fixés pour 2030 et les discussions s’ouvrent sur les objectifs et la stratégie 2050. Pour s’inscrire dans une trajectoire de 2 °C et idéalement 1,5 °C, il faut désormais accélérer et approfondir le processus et ainsi franchir une nouvelle étape, bien plus difficile et complexe. Il faut des transformations systémiques dans la gouvernance et les politiques publiques, dans les stratégies des entreprises et les comportements des citoyens. Ces transformations devront aussi susciter un consensus aussi large que possible. En effet, les politiques européennes de l’énergie et du climat ont été établies dans un contexte et pour des objectifs visant l’intégration des marchés et la sécurité des approvisionnements, qui ne correspondent pas à une décarbonation profonde. Le défi sera de les adapter à cette transformation en profondeur.
La France et l’UE sont au seuil d’une phase inédite dans le processus de décarbonation qui requiert un travail d’anticipation, un discours de vérité et de responsabilité sur les objectifs, choix technologiques, coûts et contraintes techniques, opportunités et stratégies de décarbonation car des décisions lourdes et complexes qui engagent l’avenir doivent être prises. Malgré des divergences de fond sur la question du nucléaire civil, le tandem franco-allemand a un rôle d’impulsion essentiel à jouer, à la fois dans la gouvernance globale et européenne de l’énergie, et doit aussi inciter d’autres pays européens volontaires à les rejoindre. Les deux pays mériteraient de faire le pari d’une union franco-allemande du climat qui travaillerait par petits et grands pas, à la fois dans le domaine de la coopération entre les deux pays, de l’UE et de la gouvernance mondiale.
À la veille des prochaines élections européennes, un nouveau pacte pour la transition énergétique pourrait être établi sur la base des recommandations suivantes :
Poursuivre un objectif de neutralité carbone, ou quasi-neutralité, à l’horizon 2050 et revoir à la hausse l’engagement actuel de baisse des émissions de - 40 % en 2030, vers - 43 à - 45 %, pour à la fois tenir compte du renforcement des politiques publiques (Paquets énergie propre et mobilité notamment) mais aussi envoyer un signal fort lors des prochains sommets sur la gouvernance mondiale du climat en septembre et décembre 2019.
Accroître la capacité d’expérimentation des États, des territoires et des villes pour soutenir l’investissement et l’innovation dans les technologies bas-carbone, tout en œuvrant pour des coopérations renforcées dans le domaine industriel et réglementaire. Lancées sur la base du volontariat, ces initiatives pourraient être soutenues et coordonnées par une Agence européenne de la transition énergétique.
Mettre en œuvre une stratégie électrique commune entre la France, la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne dans un contexte de réajustements des mix électriques nationaux et de sortie progressive du charbon. Cette analyse des équilibres de production régionaux devra aussi nourrir les réflexions sur le schéma d’interconnexion dans un contexte post-Brexit d’une part, et sur l’opportunité d’un renouvellement du parc nucléaire existant, d’autre part.
Face aux vulnérabilités liées aux métaux critiques, la France et l’UE doivent réagir en favorisant une relance des activités minières responsables sur leur territoire et en liant leur politique d’aide au développement à la mise en œuvre de standards environnementaux et sociaux dans le secteur minier, tout en appuyant les initiatives de traçabilité. Côté demande, quatre volets doivent être poursuivis conjointement : réutiliser, recycler, réduire et réindustrialiser.
Consolider la politique industrielle européenne pour les technologies bas-carbone, en tirant les leçons de l’expérience récente de l’Alliance européenne des batteries. En s’appuyant sur un diagnostic solide du niveau de dépendance technologique actuel et futur et sur un dialogue resserré avec les acteurs académiques et industriels européens, l’UE doit mobiliser tous les outils de politiques publiques à disposition (réglementation et normes, financement, éducation, filtrage des investissements, etc.) pour améliorer la compétitivité-coût et hors coût de l’offre européenne. Dans le même temps, l’UE doit organiser un dialogue franc avec ses partenaires commerciaux pour garantir un accès équitable aux différents marchés.
Enfin, accélérer les travaux liés à la taxonomie pour promouvoir le développement à grande échelle de la finance verte et responsable et ainsi non seulement inciter à des investissements compatibles avec l’accord de Paris au sein de l’UE, mais aussi dans les pays émergents.
En complément de cette refonte de l’agenda domestique européen, l’UE doit ajuster sa stratégie diplomatique et installer un leadership global pour lutter contre le changement climatique. Cela implique d’investir les coopérations bilatérales (UE-Chine, UE-Inde, etc.), de lier les accords de libre-échange à la mise en place d’engagements climatiques ambitieux ou, à défaut, d’évaluer la pertinence d’une taxe carbone aux frontières de l’UE, de s’appuyer sur les instances de gouvernance mondiale comme le G7 et le G20 pour accroître les efforts de maîtrise des consommations et obtenir un arrêt de l’investissement dans les nouvelles centrales à charbon. De nouvelles alliances doivent être constituées pour favoriser une transformation durable des villes et un changement d’échelle du processus d’électrification, en Afrique subsaharienne en particulier. La stratégie de décarbonation de l’UE doit enfin inclure un accompagnement spécifique des efforts déployés dans les pays voisins, orientaux et méditerranéens, pour éviter la constitution d’un nouveau mur climatique aux frontières de l’Europe.
Synthèse dynamique https://ifri.maps.arcgis.com/apps/Cascade/index.html?appid=afd9aa1ed12d4798a9b2956de63d58d7
Connu / https://twitter.com/IFRI_/status/1127881756235923457
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Julien TARDIF a retweeté
IFRI Compte certifié @IFRI_ 2 jil y a 2 jours
.#Infographie : #Lithium et #cobalt (production et ressources), sélection de pays en 2018.
Pour aller plus loin, lire la nouvelle étude @Ifrienergie de Marc-Antoine EYL-MAZZEGA et @CMathieu : "La dimension stratégique de la transition énergétique."
▶️ https://ifri.maps.arcgis.com/apps/Cascade/index.html?appid=afd9aa1ed12d4798a9b2956de63d58d7 …
Apex Energies, Info énergies, L'EnerGeek.com et 7 autres
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Le mouvement des Gilets jaunes est remarquable, à bien des titres, spécialement parce que les aspirations à plus de justice sociale y apparaissent fortement associées à l’attente d’une transformation profonde de la démocratie, dans toutes ses dimensions. Le système institutionnel bien sûr, mais aussi la représentation de toutes les catégories sociales, ou encore les formes multiples de la participation démocratique et la prise en charge d’intérêts structurellement marginalisés sont questionnés.
Nous, chercheuses et chercheurs en sciences humaines et sociales assemblé·e·s au sein du Groupement d’intérêt scientifique « Démocratie et participation », sommes interpellé·e·s par ce que nous interprétons comme un appel à une république plus « participative » et par des pratiques qui s’attachent d’ores et déjà à la mettre en œuvre au quotidien, entre citoyennes et citoyens. Sans être formulé dans ces termes – la démocratie participative n’étant pas explicitement revendiquée – cet appel prend cependant forme au croisement de propositions plus ou moins creusées qui s’y rattachent fortement : assemblée citoyenne, référendum d’initiative populaire, débats décentralisés. Ces revendications démocratiques, leur émergence comme leur structuration via l’usage des réseaux sociaux ou l’organisation d’assemblées populaires, témoignant d’une profonde défiance à l’égard de la représentation et d’une aspiration à l’horizontalité, ne sont pas en elles-mêmes nouvelles. Ce qui est plus original, c’est qu’elles ne sont pas portées par le petit cercle de leurs promoteurs habituels. Autrement dit, alors que nous observons et contribuons depuis des années à des expériences participatives souvent pensées et pratiquées du haut vers le bas, une forme de demande sociale s’exprime sous nos yeux.
Il serait tentant d’annoncer aux Gilets jaunes que les dispositifs participatifs ne manquent pas et que nous sommes prêt·e·s à leur en livrer le mode d’emploi. Ce serait pourtant contraire à notre posture de chercheuses et chercheurs en participation, et présomptueux, de considérer que les réponses institutionnelles et procédurales aux attentes démocratiques des Gilets jaunes existent, que nous n’avons pas besoin de leurs propositions et qu’il suffirait d’élargir ou de généraliser ce qui se fait déjà. De surcroît, l’aspiration à une vie démocratique ne saurait être enfermée dans quelques solutions procédurales vite digérées. D’autant moins que de multiples expériences participatives, aussi étudiées et renseignées soient-elles, montrent d’importantes limites tant dans leur capacité à élargir le spectre de « ceux qui participent » que dans leur influence réelle sur les décisions. Par contre, l’observation et l’étude de ces dispositifs, que les chercheuses et chercheurs réuni·e·s au sein du Gis mènent depuis plusieurs années, peuvent fournir de précieux éléments sur les opportunités mais aussi sur les risques de ce qui va se construire dans les semaines et les mois qui viennent.
Prise au sérieux, la participation conduit d’abord à ouvrir de vraies possibilités de débats pluralistes, d’interpellation et de proposition pour les citoyennes et citoyens, et à garantir leur indépendance en dehors des échéances électorales. Cela peut concerner l’ensemble des politiques publiques (notamment économiques, fiscales et monétaires), et ce à tous les niveaux. Elle conduit ensuite à reprendre à nouveaux frais la question de l’articulation de cette démocratie participative avec la démocratie représentative, dont les limites sont bien établies à tous les échelons territoriaux, de la commune à l’Europe. De plus, la participation ne saurait conduire à délégitimer les autres formes d’expression ou d’expérimentation démocratiques, y compris celles qui s’expriment sur un mode radical. Nos recherches montrent à cet égard que la vitalité des formes plus conflictuelles d’interpellation est bien souvent une condition d’épanouissement des dispositifs participatifs comme d’aboutissement de décisions mieux ajustées à l’état réel de notre société. Enfin, pour être crédible, la concertation à venir doit s’entourer de toutes les garanties désormais bien identifiées (marges de manœuvre politique, moyens financiers et humains cohérents, animation neutre et indépendante, calendrier réaliste…). La réunion de ces conditions suppose à minima l’assurance de la transparence des échanges et un contrôle démocratique sur le traitement, les synthèses et les comptes rendus de l’immense matériau qui sera rassemblé, ainsi qu’un retour sur l’usage qui en sera fait dans les décisions publiques, justifiant ce qui est gardé ou non des propositions faites dans le débat.
Au-delà de cette expérimentation à laquelle nous sommes prêt·e·s à contribuer, nous réaffirmons l’urgence sociale, politique et environnementale d’une vie démocratique, parce que celle-ci conditionne la capacité de nos sociétés à aborder de front les déchirures qui la traversent et à relever les défis à venir.
La direction collégiale et le Conseil scientifique
du Gis Démocratie et Participation
ndlr :
- connu / Loïc Blondiaux @LoicBlondiaux https://twitter.com/LoicBlondiaux/status/1073896519076667392
- de nombreux attributs de la médiation sont présents.
- ne serait-ce pas une manière de tirer la "couverture" "gilets jaunes" à eux ? => questionner ACT
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Une atténuation significative du changement climatique est, fondamentalement, un défi technologique. En dehors de changements technologiques en profondeur, il n’existe pas de chemin crédible qui conduise à une atténuation significative du changement climatique.
(texte extrait du manifeste éco-moderniste.)
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Les réacteurs à sels fondus utilisent une technologie totalement différente des centrales nucléaires actuelles, pour être sûrs, fiables, propres et moins chers, ce qui permet de proposer une alternative à la combustion des carburants fossiles.
La transition vers un monde alimenté par des sources d’énergie zéro-carbone nécessitera des technologies énergétiques avec une densité de puissance élevée, capables d’évoluer vers plusieurs dizaines de térawatts, afin d’alimenter une économie humaine croissante et de laisser plus de place à la nature sauvage.
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La production efficace de chaleur et d’électricité fait des réacteurs à sels fondus un outil puissant et polyvalent pour stimuler la croissance économique et parvenir à une décarbonation profonde.
Dans ce type de réacteur le combustible est un liquide, un mélange de sels fondus (typiquement des fluorures ou des chlorures), plutôt que le combustible solide utilisé exclusivement dans les réacteurs conventionnels. Les sels fondus sont thermiquement et chimiquement stables et sont d’excellents fluides de transfert de chaleur, idéaux pour capturer et dissiper la chaleur du processus de fission.
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Dans ce mélange de sels fondus, on dissout une matière fissile :
Uranium 235
Plutonium 239 issu du cycle Uranium – Plutonium
Uranium 233 issu du cycle Thorium – Uranium
ou un mélange d’actinides mineurs issu des déchets nucléaires actuels
…de sorte que le combustible et le liquide de refroidissement sont un et le même.
Ce type de combustible a de multiples avantages sur le plan de la sûreté, permettant d’éliminer ou de réduire certains dangers de la technologie actuelle, comme la pression, le terme source volatil, le contrôle actif de la réactivité, le refroidissement actif, la réactivité chimique, la prolifération, la réserve de réactivité, ou les transformations de liquides en gaz. Par exemple, une fusion du cœur est impossible dans un réacteur à sels fondus – le combustible est déjà un liquide.
Avec ces avantages de sûreté intrinsèques aux combustibles liquides, il est possible de proposer des concepts de réacteurs avec une réduction importante de coût par rapport à la technologie actuelle des réacteurs à eau pressurisée.
Sur le plan des déchets, utiliser un combustible liquide permet d’améliorer le taux d’utilisation du combustible, donc d’utiliser moins de combustible et produire moins de déchets. L’état liquide facilite le retraitement et permet pour certains concepts de séparer les actinides mineurs des produits de fission et de fermer le cycle nucléaire en sortant du système uniquement les « vrais » déchets du nucléaire, les produits de fission.
Les réacteurs actuels ont une seule utilisation – produire de l’électricité – parce que leur température de fonctionnement est limitée à un peu plus de 300°C. Un réacteur à sels fondus fonctionne à une température beaucoup plus élevée – environ 650 ~ 700°C, ce qui permet d’envisager de nouveaux marchés comme la chaleur industrielle, la production de carburants de synthèse, ou le dessalement de l’eau de mer. Avec une excellente capacité de suivi de charge, les réacteurs à sels fondus sont le partenaire idéal pour accompagner les énergies renouvelables intermittentes.
Testés avec succès dans les années 1960 aux Etats-Unis, les réacteurs à sels fondus sont aujourd’hui un des six concepts retenus dans le cadre du Forum International Génération IV. Malgré le multitude de différents concepts possibles dans la grande famille des réacteurs avec combustible liquide, c’est le concept français de réacteur nucléaire rapide à sels fondus (Molten Salt Fast Reactor, MSFR) qui a été retenu en tant que concept central pour la recherche sur cette 4ème génération.
A côté de ces avantages, les réacteurs à sels fondus sont confrontés à un certain nombre de challenges. La technologie n’a jamais été disponible dans le commerce. L’approbation réglementaire sera un processus long et coûteux. L’expérimentation sera nécessaire pour certains nouveaux concepts et applications de matériaux. Et l’obtention de financement est difficile en raison de l’engagement à long terme requis et du risque élevé de mettre en œuvre une technologie de rupture dans un environnement hautement réglementé.
ndlr : la sobriété n'est pas leur option, ils en sont les adversaires vu qu'ils sont croissantistes (sous-ensemble de l'ultralibéralisme ?). Vérifier ACT
“Vous n’entendrez plus parler de Notre-Dame-des-Landes.” C’est le verdict péremptoire de Gérard Collomb le 18 mai 2018, alors que se déroule ce qu’il pense être la dernière journée d’expulsion de la zad.
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Malgré les 2.500 flics, les drones, les blindés, les millions d’euros dépensés dans l’opération, malgré la préfète, les fiches et les Conventions d’Occupation Précaires, nous sommes encore là. Et nous avons pris la petite phrase de Collomb comme un défi à notre espérance.
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ZADIBAO – journal bimensuel en ligne – veut vous parler de ce qui malgré l’abandon du projet et les expulsions de ce printemps persiste ici : des mondes qui s’épanouissent sur ce territoire, des pensées qui s’y construisent, des paris qui s’y tentent, mais aussi des enjeux auxquels nous sommes confrontés, que ce soit dans le bocage ou plus largement dans la région nantaise.
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ZADIBAO, c’est un infime détournement du mot chinois « dazibao », qui désigne dès l’époque impériale les journaux muraux, souvent illégaux et spontanés, écrits par les habitants mécontents et placardés pour être lus par les passants.
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