Enquête Produire leur propre électricité les a longtemps fait passer pour des dingues. Mais face à l’augmentation du prix de l’énergie, les habitants des maisons autonomes font désormais des envieux. Leur mode de vie sobre gagne du terrain, même en ville.
Les Richart vivent dans un luxe rare. Celui de ne rien payer, ou presque, de l’énergie dont dispose leur confortable maison de Prunet, tout près d’Aurillac (Cantal). La pièce à vivre du rez-de-chaussée baigne dans une douce ambiance, en ce froid et humide matin d’avril. Les ordinateurs sont allumés, des problèmes mathématiques se résolvent sur une table basse jouxtant le canapé, tandis que mijote le déjeuner. Bénédicte et Rémi Richart vont et viennent entre le coin cuisine et leurs trois garçons, âgés de 6 à 14 ans.
Rémi Richart, devant sa fermette, à Prunet (Cantal), le 7 mai 2022. BALINT PÖRNECZI POUR « LE MONDE »
« Les visiteurs nous disent : “Votre mode de vie, en fait, c’est accessible” », dit en souriant la mère de famille, naguère professeure des écoles. Soleil, vent et bois apportent les kilowatts et la chaleur nécessaires à ces 200 mètres carrés et dépendances, avec pour toute facture un abonnement mensuel de 20 euros au fournisseur d’électricité verte Enercoop et 200 euros annuels de bûches bientôt supprimés par l’achat d’un petit bout de forêt.
Lire aussi : La sobriété, un levier pour accélérer la lutte contre le dérèglement climatique
C’est en 2004 que Rémi Richart a pris le chemin de l’autonomie, dégoûté de « l’argent brassé sans éthique ». Alors informaticien, ce tranquille échalas au regard azur et polaire assortie démissionne du milieu bancaire, se plonge dans des lectures peu réjouissantes sur l’état de la planète, en ressort persuadé de l’effondrement à venir. Alors il se forme à l’installation de panneaux solaires puis, en famille, lance la rénovation écologique d’un vieux corps de ferme qu’il pense en « îlot écorésilient ». Attention ! « Pas en autarcie survivaliste. Dans le partage et l’entraide, à l’échelle du village. »
Technologie, débrouille et sobriété
Rémi Richart isole sérieusement la bâtisse, avec force argile, chanvre, liège. Il récupère pour trois sous des panneaux solaires thermiques et photovoltaïques trop vite mis au rebut, qu’il installe sur le toit de la grange, plein sud, ainsi qu’une petite éolienne. Un parc de quarante batteries (« à 9 000 euros l’ensemble, en nickel-fer, peu polluantes », précise-t-il) complète le dispositif, ainsi que les chaudières et cuisinière à bois, le poêle de masse, le four solaire fabriqué maison… Technologie, débrouille et sobriété se combinent, faisant jusqu’ici du raccordement au réseau électrique une inutile roue de secours.
« Il fait soleil ? Les batteries sont pleines, je peux cuire mon pain au four électrique plutôt qu’au four à bois » – Rémi Richart
Et notre hôte d’ouvrir, à l’extrémité nord du salon, les portes du réfrigérateur naturel qui, l’hiver, remplace l’électrique : un grand placard encastré dans le mur, rafraîchi par l’air extérieur. « Ça ressemble aux anciens garde-manger, admet-il, l’isolant en plus. » Sur des étagères proches sont stockés fruits et légumes en bocaux, séchés ou lactofermentés : le congélateur est trop gourmand en électricité. De même que le grille-pain ou la tronçonneuse, réservés aux beaux jours. « Dès qu’on utilise les énergies renouvelables, les habitudes se modifient assez profondément, poursuit-il. On reconnecte avec la nature. Il fait soleil ? Les batteries sont pleines, je peux cuire mon pain au four électrique plutôt qu’au four à bois. »
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Connu / tg 24/5/22 à 05:14
mardi 24 mai 2022 par Ali Rebeihi - Grand bien vous fasse !
Comment être heureux et en bonne santé avec Montaigne ?
52 minutes
Et si ce bon vieux Montaigne nous aidait à prendre soin de notre santé psychologique ? L’auteur des Essais meurt dans son manoir à cinquante-neuf ans, le 13 septembre 1592. Et comme le rappelle l’écrivain Frédéric Schiffter, dans Le plafond de Montaigne, « Il était temps ».
La statue de Michel de Montaigne, à deux pas de la Sorbonne, Paris © AFP / SERGE ATTAL / ONLY FRANCE
« Depuis des années, la santé désertait ses reins et la joie son cœur. Il souffrait de crises de goutte et de poussée de mélancolie, qui jour après jour, le rendaient inapte aux brefs plaisirs de l’existence ».
Et c’est peut-être pour cette raison que nous pouvons encore tirer de sa vie et de ses pensées ondoyantes, des enseignements pour mener notre barque dans l’océan instable et incertain qu’est la vie.
Montaigne et Proust
À écouter - Culture
Proust & Montaigne
19 min
Et si l’œuvre de Montaigne était également une médecine, une thérapeutique pour prendre soin de sa santé ? C’est en tous cas la thèse audacieuse du psychiatre Michel Lejoyeux que nous allons explorer…
Au fil de notre conversation, je vous invite à nous appeler pour poser vos questions, que vous soyez lecteur ou non de Montaigne…
01 45 24 7000 ou en utilisant l’appli France Inter.
Invités :
Pr Michel Lejoyeux : professeur de psychiatrie à l’Université de Paris. Travaille en psychiatrie et addictologie à l’Hôpital Bichat. Livre : « En bonne santé avec Montaigne », Robert Laffont, 12 mai 2022.
Frédéric Schiffter : philosophe. Livre : « Lassitudes », éd. Louise Bottu, décembre 2021
Christilla Pellé-Douël : journaliste chez Psychologies Magazine.
Christophe André : Chronique Les choses vues :écrivain, psychiatre et psychothérapeute
Extraits de l'entretien
Montaigne a souffert d'une très mauvaise santé et n'aimait pas beaucoup les médecins. Michel Lejoyeux répond : « Oui, mais en le lisant, je me suis dit que nous faisions à peu près le même métier. Il l'a fait évidemment avant moi. Qu’est-ce la médecine aujourd'hui ?
C'est essayer de trouver des bons comportements à table, dans la vie, ou avec des amis. C'est aussi trouver des bonnes croyances. Montaigne dit : « Se croire brave, c'est être brave. La seule façon qu'on a d'être courageux, c'est de se croire courageux. Quand on se bagarre contre quelqu'un qui se croit invincible, il est à peu près impossible à battre. En revanche, se croire fragile, c'est être fragile. » Montaigne initie un travail sur les croyances et les cognitions.
Et puis, je trouve très utile dans une époque où il y a eu beaucoup de médecins prescripteurs, un peu autoritaires à cause de la crise de la pandémie, d’écouter Montaigne vous dire : venez avec vos défauts, vos faiblesses… « Vous n'aimez pas vos enfants ? Ce n’est pas naturel le fait d'aimer ses enfants. » « Vous êtes en colère ? Moi aussi, je le suis». Cette acceptation de ses faiblesses, ce changement de croyances et de comportement, est vraiment la base de ce qu'on essaie de faire au quotidien.
Montaigne a beaucoup souffert de sa mauvaise santé et des traitements. Sur cette vie de souffrance, il disait qu’aux opérations, il préférait aller prendre des bains en Italie, se confronter à une autre culture, et se nourrir de cette civilisation italienne de musique. Au fond, on est dans cette idée d'une médecine véritablement douce.
Il n’aimait pas la médecine violente de son époque, mais il disait que s’il en rencontrait un, il lui demandait conseil sur les vins et qu’il le rémunèrerait pour ça. »
L’exercice physique
«Très en avance sur son temps, Montaigne pressent que le corps et l'esprit ne font qu'un. Montaigne, explique Michel Lejoyeux dit : « Quelque chose qui aujourd'hui choquerait un peu, mais qui est validé par la neurobiologie. Si vous avez le choix entre faire uniquement un exercice spirituel ou uniquement un exercice corporel, faites plutôt un exercice corporel. Ça fera du bien à l'esprit. L'inverse n'est pas sûr. »
Un meilleur ami
Michel Lejoyeux : « Parce que c'était lui. Parce que c'était moi » cette phrase connue célèbre l'amitié de Montaigne avec La Boétie. Le philosophe considère qu’il faut avoir un vrai ami. Il faut que « les cœurs, soient tellement cousus qu'on ne voit plus la couture ». Et que dit une étude qui vient de sortir ? Plus on a des relations en ligne, de relations superficielles qui peuvent se fâcher du jour au lendemain, plus on est exposé à la maladie. Mais plus on a un vrai ami à La Boétie, plus finalement, on est protégés. »
Mais il faut un vrai bon ami. Plus on est triste, moins on a confiance en soi, plus on va avoir besoin de multiplier des signes extérieurs de narcissisme. Comme sur les réseaux sociaux. Ce qui nous étaye, ce ne sont pas les personnes croisées avec lesquelles on est sympathique, mais les vraies relations, qui sont de véritables tuteurs de résilience. Ce bon ami doit être capable d'avoir une conversation avec nous. La conversation étant un grand antidépresseur naturel. Mais cette personne doit être capable de vous contredire. »
Les fausses croyances
« Aaron Beck, grand monsieur de la thérapie comportementale est mort l'an dernier à 100 ans. Et il avait donné quelques pistes pour lutter contre les pensées toxiques dans la lignée Montaigne. Il avait repéré trois erreurs.
La surgénéralisation : Il m'arrive un petit souci. Je considère que ma vie est définitivement ruinée.
L'abstraction sélective. On le fait tous. On repense à un moment : et on se dit qu’il y a eu un moment où on n’a pas été très bons. On a une tendance naturelle à se souvenir du tout petit moment où ça a un peu patiné. Montaigne nous dit : "Cette chose n'est qu'un détail. Les choses négatives sont bouffies et enflées de manière artificielle. C'est ce que je fais au quotidien avec les anxieux. Nous avons des moments ratés dans la vie, mais ce n’est pas toute la vie, qui est ratée.
L'inférence. On l'a vu pendant la pandémie, c’est de tirer une conclusion fausse. Si je ne comprends pas quelque chose, c’est qu’il doit y avoir une part de juste. Montaigne dit : « Je connais des gens qui ont le derrière galeux, sans avoir lu dans leur dictionnaire les définitions du derrière et de la gale ! »
Et aussi
Montaigne distingue la dépression de la tristesse. Il tient un discours très moderne proche de celui sur les traitements par thérapies comportementales. Et face aux moments de découragement, et de peur, il préconise la distraction.
Montaigne était un médecin amateur génial. Une professeure de l'université de Floride dénommée Kelly Island, s’inspire des écrits de Montaigne pour son programme thérapeutique. Il donne pour mission de développer chez ses patients quatre qualités : le plaisir de l'instant présent, l'acceptation des désagréments mineurs, la régulation des émotions et la souplesse de l'esprit. »
La suite est à écouter...
ALLER PLUS LOIN
ECOUTER | Un été avec Montaigne
10h35
Statue de Michel de Montaigne, square Paul-Painlevé, à Paris, France
4 min
Grand bien vous fasse !
Montaigne et l’estime de soi : "Au plus élevé trône du monde, nous ne sommes assis que dessus notre cul"
Par Christophe André
psychanalyse
Michel de Montaigne
RCSRGB - Agir, Diaporama, Golfech
Point d’orgue d’un épisode de propagande tous azimuts d’une rare intensité, le président de la république a annoncé le 9 novembre 2021 qu’il suivrait la politique énergétique tracée par EDF en relançant la construction de réacteurs nucléaires.
Il balaie ainsi les perspectives ouvertes par les rapports effectués par l’Agence Internationale de l’Énergie (A.I.E.) et le Réseau de Transport d’Électricité (R.T.E.) qui avaient publié le 27 janvier à la demande du gouvernement des scénarios proposant « Un consensus scientifique sur l’existence de solutions technologiques permettant de maintenir la stabilité du système électrique sans production conventionnelle ».
...
Signé COORDINATION STOP GOLFECH
(Vivre Sans le Danger Nucléaire de Golfech, Amis de la Terre Midi Pyrénées, France Nature Environnement 82, Sortir du Nucléaire 82, Réseau Citoyen de Surveillance de la Radioactivité Golfech Le-Blayais)
Ndlr : terminer de dépouiller, valoriser ACT
Invités :
- André Grimaldi, professeur émérite au CHU Pitié-Salpêtrière, s'interroge sur le tri entre les patients Covid ou non en réanimation qui incombe aux soignants ;
- Etc
Conflit, controverse => dépouiller ACT
Pour le pouvoir de vivre et d’agir
Début 2020, une crise sanitaire mondiale a surgi dans nos existences
...
Ndlr : terminer analyse/dépouillement ACT
Le syndicat Eaux de Vienne a décidé mercredi 15 décembre 2021 de reporter la signature du protocole d'accord et de cadrage des réserves
...
55 minutes
Embarqués par le réalisateur Cyril Dion dans un grand voyage au cœur de la sixième grande extinction de masse, deux ados réalisent un véritable parcours initiatique qui leur permet de démonter une à une leurs propres idées reçues.
Affiche du film "Animal" de Cyril Dion (2021) © CAPA Studio / Bright Bright Bright / UGC Images / Orange Studio / France 2 Cinéma
Comment arrêter de tout détruire et, en particulier, les espèces animales ? Comment habiter cette planète différemment ?
Dans Animal on suit le point de vue de Vipulan Puvaneswaran et Bella Lack, deux adolescents de 16 ans. A travers leurs yeux on découvre ce règne animal, grandement menacé, où plus de 50 % des espèces ont déjà disparu en seulement 50 ans.
Au fil de leurs rencontres autour du monde ils rapportent une moisson de solutions pour lutter contre les pollutions, la surexploitation et la destruction des habitats naturels.
Pour Cyril Dion, le désintérêt pour la biodiversité vient de l’éloignement voire de la déconnexion avec la nature. Or nous sommes profondément liés à toutes les autres espèces.
La question que pose le film en toile de fond est celle de la place de l’humain, qui doit comprendre comme habiter cette planète sans en perturber les équilibres, en cohabitant respectueusement avec les autres formes de vie.
Pur, que dit la nature ?
le podcast de FranceTV diffusé tous les vendredis dans la Terre au carré.
14h29 Camille passe au vert
Le méga projet gazier de Total dans l'Arctique se fera, mais sans le soutien de l'Etat
Par Camille Crosnier,
Les invités
- Cyril Dion, auteur, réalisateur et militant écologiste
- Vipulan Puvaneswaran, Membre de Youth for Climate (IDF)
11 min de lecture
Rubrique veille électorale
Dans la classe politique actuelle, celui qui apparaît l’un des plus inconditionnels de la Russie n’est autre que Jean-Luc Mélenchon qui, par ailleurs, se fait le porte-parole systématique des régimes les plus répressifs comme la Chine, Cuba, le Venezuela, voire la Syrie.
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Sa récente brochure, « Pour une France indépendante », confirme ces orientations : alliance de fait avec la Chine et la Russie contre l’OTAN, « symbole de soumission à l’impérialisme américain » (« Pour une France indépendante », Les Cahiers de l’avenir en commun, 2021, n° 4, p. 15).
Ajoutons que René Balme, un candidat de son parti aux législatives de 2012, dans la 11e circonscription du Rhône, n’hésitait pas à saluer Thierry Meyssan comme à donner, sur son site, la parole à Soral et Dieudonné, saluant Ginette Skandrani, la négationniste des Verts, sans pour autant être désavoué par Paris (Le Monde, 7 juin 2012).
Tandis que Marine Le Pen admettait que les constats faits par le Front de gauche (devenu la France insoumise) ne sont « pas très éloignés » de ceux du Front national (Le Figaro, 4 nov. 2014), et que son père avouait avoir « une indulgence coupable pour Mélenchon » (Causeur, été 2021, p. 51), le dernier mot appartient au terroriste Carlos appelant, du fond de sa cellule, « à voter Mélenchon » (Frédéric Charpier, Un homme sous influence, Grasset, 2020, p. 129).
- On se reportera également à Cécile Vaissié, Les Réseaux du Kremlin en France, Les Petits Matins, 2016, p. 238-242 ; elle rappelle que même le site Mediapart s’est indigné des positions de Mélenchon, pas non plus partagées par le si complaisant Parti communiste. ↩
Tags centrafrique, choguel maïga, madagascar, mali, mozambique, mélenchon, poutinesa, helwagner
Connu / https://twitter.com/GaliaAckerman/status/1460923621954801671
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Galina Ackerman @GaliaAckerman · 17 nov.
Le papier de Vincent Laloy qui suit le parcours de @JLMelenchon depuis de longues années est époustouflant. Cet homme politique devrait quitter la scène!
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Ndlr : attaque à charge uniquement ? ACT
Dire "alliance de fait" me semble faux ACT
Démenti / https://twitter.com/JLMelenchon/status/1460923101995319298 ? ACT
*Clés : Politique Extrême-gauche manifestations
... a fait l'objet d'une publication de tribune dans l'édition papier du Monde du vendredi 19 mars 2020 https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/19/apres-le-confinement-il-nous-faudra-entrer-en-resistance-climatique_6033624_3232.html et en accès libre sur le site de Reporterre https://reporterre.net/Resistance-climatique-c-est-le-moment avec de nombreux signataires https://www.resistanceclimatique.org/signataires_de_la_tribune_strategie_de_resistance_climatique soutenant la démarche.
=>
dépouiller ACT
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L'échappée immunitaire. Un virologue belge G. V ...
Ndlr : dépouiller pour répondre à DomR ACT
échappement_immunitaire-échappée_immunitaire
10 - 15
spécialiste de la résilience des territoires face aux risques climatiques extrêmes. Elle est intervenue cette semaine lors d’une conférence https://www.youtube.com/watch?v=z0AmhqKOBs8&t=2982s organisée par Eau de Paris, dans le cadre d’une série d’événements qui interrogent le futur de l’eau.
Après avoir suivi en direct son intervention, j’ai choisi de la retranscrire ici en partie, car celle-ci m’a frappé. C’est une intervention spontanée, qui vient des tripes, et qui est donc parfois décousue. Je vous propose de la découvrir telle quelle. Pour ceux qui préfèrent le format vidéo, la séquence est visible via le replay de la conférence (entre 49’42’’ et 1h17’).