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Certains principes intangibles de l’Union européenne, comme celui de libre concurrence, entravent la mise en place de politiques progressistes. Mais aujourd’hui, les marges de manœuvre sont plus larges, et dépendent souvent du rapport de force politique entre Etats membres.
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la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes). Pour éviter d’attendre que l’Europe se mette d’accord sur une révision des traités, puis sur leur contenu en espérant qu’il lui soit favorable, l’union de la gauche bâtie pour les législatives a une stratégie : désobéir lorsque cela sera nécessaire.
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Manon Aubry ... Aurore Lalucq, eurodéputée Place publique ...
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Une lecture trop rapide et basique des résultats électoraux peut laisser penser que Marine Le Pen est la candidate de la France rurale. La réalité est bien plus complexe.
Emmanuel Macron, président des villes, Marine Le Pen, candidate des champs. Au lendemain des scrutins électoraux en France, le même refrain résonne souvent. L’Hexagone serait divisé, fracturé même, entre deux entités irréconciliables : ses villes, réputées plus ouvertes et progressistes, et ses campagnes, cette « France périphérique »1 abandonnée à son triste sort.
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nouvelle définition fournie par l’Insee, qui se base depuis 2020 sur la grille communale de densité https://www.alternatives-economiques.fr/campagne-existe-t-statistique-publique/00095169#:~:text=La%20r%C3%A9ponse%20semble%20neutre%20%3A%20essentiellement,leur%20%C3%A9volution%20dans%20le%20temps.. D’après l’institut, « une commune rurale est une commune très peu dense ou peu dense et une commune urbaine est une commune très dense ou de densité intermédiaire ».
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pour Olivier Bouba-Olga, c’est moins la caractéristique du territoire que sa composition sociale qui explique le vote Le Pen.
Pour le comprendre, le professeur à l’université de Poitiers propose d’intégrer à son analyse des variables permettant de saisir les différences de composition sociale des territoires.
« La présence d’ouvriers et d’employés [réputés plus enclin à voter à l’extrême droite, bien qu’ils choisissent surtout l’abstention] dans une plus grande proportion à la campagne qu’en ville joue en effet beaucoup et peut effectivement expliquer une large partie des résultats de Marine Le Pen dans ces territoires », identifiait déjà le géographe Frédéric Gilli dans nos colonnes https://www.alternatives-economiques.fr/resultats-premier-tour-vraie-rupture-a-lieu-2017/00102980, au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle.
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Connu / tg 2/5/22 à 23:48
Social - Alternatives Economiques n°419 - 13 min - 0 Commentaire
Insertion par l’activité économique, accueil des migrants, droits des femmes, inclusion numérique, logement… : les associations innovent pour lutter contre la pauvreté.
En Haute-Garonne, les paniers bio solidaires des Jardins de Cocagne
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Dans la Somme, une permanence emploi pour les migrants primo-arrivants
Cofondée en 1962 par Stéphane Hessel, l’Association pour la formation des travailleurs africains et malgaches (Aftam), devenue en 2012 le groupe Coallia, propose aux migrants des hébergements, un accompagnement socio-éducatif et des contrats d’insertion
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L’accompagnement psychiatrique est très spécifique, puisqu’avant 25 ans les symptômes peuvent beaucoup évoluer. Il est souvent difficile pour ces jeunes d’admettre leurs troubles, vécus comme « une condamnation sociale ». Il faut donc les sortir du déni tout en évitant la stigmatisation.
Souvent, il s’agit de jeunes quittant un foyer ou qui ne sont plus pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance du fait de leur âge. « On fluidifie l’articulation entre l’adolescence et l’âge adulte, qui exige plus d’autonomie », explique Mathilde Ferrier, coordinatrice du dispositif Un chez-soi d’abord jeunes au sein du GCSMS de Lille. Une initiative appelée à essaimer.
1. Conclu entre l’Etat français et tout étranger non européen admis au séjour en France souhaitant s’y installer durablement, il engage notamment le signataire à « suivre des formations pour favoriser son insertion dans la société française ».
Agir 8 min - 0 Commentaire
Du greenwashing, le biomimétisme ? Peut-être. Mais ce terme recouvre aussi des initiatives écologiques dans des domaines comme l’agriculture ou la préservation de la biodiversité.
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salon Biomim’expo ... réfléchir aux matériaux et remettre en cause « notre approche pétrochimique de la synthèse des matériaux »
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les récifs artificiels de la start-up Seaboost (créée en 2011, dix salariés) et de Réseau de transport d’électricité (RTE) interrogent. Seaboost en a notamment installé dans le parc naturel des Calanques, où 64 espèces de poissons sont ainsi revenues en trois ans. Quant à RTE, c’est sur ses câbles que des récifs artificiels en matériaux biosourcés sont installés, en forme d’oursins, de dômes, de rochers. Des couloirs et des porosités y sont aménagés pour permettre à la faune de s’y reproduire. C’est positif, car les écosystèmes marins jouent un rôle crucial dans la lutte contre le dérèglement climatique en absorbant le carbone. Mais cela ne doit pas nous dispenser, d’abord et avant tout, de préserver les récifs naturels.
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L’entreprise Phytorestore, quant à elle (70 salariés, ingénieurs, biologistes, paysagistes…), est spécialisée depuis 2005 dans la « dépollution de l’air, de l’eau, des sols et la restauration de la biodiversité grâce aux plantes », explique Thierry Jacquet, son fondateur et président. Sa spécialité : les « jardins filtrants ». Ainsi, Phytorestore crée des zones humides pour filtrer naturellement les rivières, notamment à la sortie des villes. Par exemple, à Nanterre, un parc a été reconstitué en 2010 sur 14 hectares où les berges en béton et en palplanches6 ont été remplacées par des aménagements écologiques avec des plantes aquatiques (typhas, phragmites, joncs…) permettant de créer des habitats pour les poissons et grenouilles. Mais Phytorestore mobilise aussi le biomimétisme pour dépolluer des sites industriels. Ainsi, depuis 2010, en Gironde, pour l’entreprise Decons : cette dernière, qui récupère et recycle des ferrailles, rejette dans ses eaux usées une quantité importante de métaux lourds et d’hydrocarbures. Ils sont désormais traités grâce à des bassins dotés de filtres végétalisés organiques (scirpes, carex, iris…).
Géomimétisme contre géo-ingénierie
Pour le consultant Pierre Gilbert, il faudrait aller plus loin et que les Etats s’emparent du biomimétisme à grande échelle. Il parle de « géomimétisme » pour désigner le biomimétisme consacré à la lutte contre le changement climatique, terme choisi en opposition à la géo-ingénierie qui propose de modifier artificiellement le climat, par exemple en injectant du dioxyde de soufre dans la haute atmosphère afin de le refroidir, sans tenir compte des dangers potentiels.
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Source d’inspiration pour l’architecture et l’urbanisme
Comme les ingénieurs, les architectes s’inspirent de la nature depuis longtemps. Les créations d’Antoni Gaudi à Barcelone en sont un bon exemple. La Sagrada Familia, dont la construction a démarré en 1882, est dotée de piliers très résistants imitant des branches d’arbres. L’Eastgate Centre d’Harare, au Zimbabwe, construit dans les années 1990, s’est de son côté inspiré d’une termitière pour se passer d’air conditionné. Les termites laissent en effet une multitude de trous dans leur habitat qui permettent à l’air de circuler.
Aujourd’hui, en France, on peut citer le projet de nouveau Centre international de recherche sur le cancer à Lyon. Des petites lames métalliques sur les façades de la cour intérieure imitent des pétales de fleur en se rétractant au froid et en se dilatant au chaud pour protéger le bâtiment du soleil. Ouvert en 2014 sur la friche industrielle des anciennes usines Renault, le groupe scolaire des sciences et de la biodiversité de Boulogne-Billancourt est, quant à lui, doté d’une enveloppe « vivante » : le mur d’enceinte est composé de failles, d’anfractuosités et de trous qui s’inspirent des parois des falaises et accueillent de nombreux oiseaux.
Mais pour le consultant Emmanuel Delannoy, il faut aller plus loin et créer de véritables villes bio¬mimétiques, capables de nourrir leurs habitants, peu imperméabilisées : comme dans la nature, l’eau y circulerait dans les sols pour être filtrée.
1. « Bio-inspirée », espace permanent dont Alternatives Economiques est partenaire.
2. Rue de l’échiquier, 2011 (1997).
3. Dans « Biomimétisme et bio-inspiration : nouvelles techniques, nouvelles éthiques ? », Techniques & culture, janvier 2019.
4. Auteur de Biomiméthique. Répondre à la crise du vivant par le biomimétisme, Rue de l’échiquier, 2021.
5. Auteur de Géomimétisme. Réguler le changement climatique grâce à la nature, Les Petits matins, 2020.
6. Elément, souvent métallique, permettant de consolider les fondations d’un bâtiment ou d’un ouvrage.
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Guerre d’usure
Un héros, le dernier film du réalisateur Asghar Farhadi, propose, comme dans ses précédents longs métrages, à la fois un portrait acerbe de la société iranienne et un conte moral à portée universelle. En plaçant une histoire d’endettement en son centre, le récit fait écho au Marchand de Venise, qui nous rappelait déjà que la dette est avant tout un rapport social reposant sur la confiance, mais impliquant également une tension irréductible entre la logique arithmétique et la prise en compte de l’humain.
On découvre ainsi incidemment qu’il est possible en Iran de payer une caution non seulement pour faire sortir quelqu’un de prison, mais aussi pour lui éviter la peine capitale. Mais ici, Barham, le créancier, n’est pas un usurier sans vergogne à l’instar du Shylock shakespearien : c’est au contraire son prêt qui a permis de tirer Rahim des griffes d’un tel énergumène, et il a dû pour cela sacrifier la dot de sa propre fille. D’où l’acrimonie qu’il entretient vis-à-vis de son débiteur, qu’il est le premier à ne pas voir comme un héros.
La mauvaise réputation
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A l’occasion de son passage à Paris, le réalisateur a accepté de répondre aux questions d’Alternatives Economiques.
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Un héros, par Asghar Farhadi, en salles le 15 décembre
Lecture Est-ce ainsi que les villes meurent ?
Le 06 Janvier 2022 / Igor Martinache
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l’hémorragie démographique se double d’une paupérisation de ceux qui restent, sur fond de désindustrialisation et de ségrégation raciale
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Prise de pouvoir des périphéries cossues
... Face à la logique économique prétendue neutre déployée par les banques, certains habitants de ces espaces délaissés regroupés au sein d’organisations communautaires s’efforcent de résister
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Des initiatives récupérées par l’élite
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le mot d’ordre du « droit à la ville » lancé par Henri Lefebvre a été récupéré et ripoliné par un néolibéralisme capable de se nourrir de ses propres dégâts et victimes.
Plus vite que le coeur d’un mortel. Désurbanisation et résistances dans l’Amérique abandonnée, par Max Rousseau et Vincent Béal, éditions Grevis, 2021.
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Après une analyse à chaud des effets de la pandémie sur le capitalisme (voir Alternatives Economiques n°405), Robert Boyer nous revient avec un petit opus qui adopte cette fois une approche plus conceptuelle pour s’intéresser à la science économique dominante. Le discours majoritaire consiste à dire que nous bénéficions aujourd’hui du meilleur état possible des savoirs dans un mouvement continu de progrès à travers les siècles. Une vision totalement erronée, démontre cet ouvrage qui questionne largement le parcours suivi ces dernières décennies par les économistes bien en cours.
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fort conformisme ... Au bout d’un moment, l’orthodoxie ayant fait le tour des sujets généraux, l’économiste doit chercher des domaines d’études et des sujets de plus en plus pointus et spécialisés. D’intellectuel, il devient expert, d’expert il devient conseiller, de l’entreprise ou du Prince et on ne sait plus s’il est là pour éclairer la décision ou pour servir les intérêts économiques de ceux qu’il sert
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On ne peut passer en revue toute la richesse des critiques proposées par ce livre mais on peut, pour terminer, faire encore allusion à deux d’entre elles. Les économistes se targuent de contribuer au débat sur les évolutions à venir du monde. Mais comment donner crédit à une communauté scientifique qui se bat encore sur les meilleures explications à donner à la crise de 1929 ! Enfin, pendant que l’essentiel des modèles économiques partent Robert Boyerd’un « agent représentatif », les études empiriques sur les inégalités soulignent à l’inverse toute l’hétérogénéité des individus. On ne ressort pas du livre en se disant que les économistes ne servent à rien. Mais qu’une large partie de l’économie dominante s’est fourvoyée.
Une discipline sans réflexivité peut-elle être une science ? Epistémologie de l’économie, par Robert Boyer, Editions de la Sorbonne, 2021.
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En passant en revue plus de 400 études sur le lien entre la diminution de la fiscalité des entreprises et l’augmentation de l’activité économique, deux économistes ont mis en évidence leurs nombreux biais statistiques et idéologiques.
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Finalement, « les baisses d’impôts sur les entreprises ont peut-être stimulé la concurrence fiscale internationale, mais elles ne semblent pas avoir significativement soutenu la croissance économique », concluent les auteurs. Un résultat à garder en tête lors de la campagne électorale qui s’annonce, où certains candidats ne devraient pas manquer de surenchérir sur le thème des entreprises étouffées par la fiscalité...
Emmanuel Macron a annoncé mardi la relance de la construction de réacteurs nucléaires tout en continuant à développer les énergies renouvelables et économiser l’énergie « pour garantir l’approvisionnement électrique » et atteindre la neutralité carbone en 2050. Mais le nucléaire est-il indispensable pour réaliser cet objectif ? Non, répondent les scénarios prospectifs, y compris celui de RTE paru fin octobre.
Allocution d'Emmanuel Macron le 9 novembre 2021.
PHOTO : Adrien Fillon / Hans Lucas via AFP
« Si nous voulons payer notre énergie à des tarifs raisonnables et ne pas dépendre de l’étranger, il nous faut tout à la fois continuer d’économiser l’énergie et d’investir dans la production d’énergie décarbonée sur notre sol », a déclaré Emmanuel Macron dans son « adresse aux Français » mardi soir. C’est indiscutable. Très contestable en revanche est la conclusion qu’il en tire, habillée des apparences du raisonnement logique : « C’est pourquoi nous allons relancer la construction de réacteurs nucléaires. »
Construire de nouveaux réacteurs et, pour commencer, lancer un programme de mise en chantier de six EPR 2 durant cette décennie, est...
« Si nous voulons payer notre énergie à des tarifs raisonnables et ne pas dépendre de l’étranger, il nous faut tout à la fois continuer d’économiser l’énergie et d’investir dans la production d’énergie décarbonée sur notre sol », a déclaré Emmanuel Macron dans son « adresse aux Français » mardi soir. C’est indiscutable. Très contestable en revanche est la conclusion qu’il en tire, habillée des apparences du raisonnement logique : « C’est pourquoi nous allons relancer la construction de réacteurs nucléaires. »
Construire de nouveaux réacteurs et, pour commencer, lancer un programme de mise en chantier de six EPR 2 durant cette décennie, est-ce indispensable pour garantir l’approvisionnement électrique de la France ? A chaque seconde de chaque heure de chaque journée de chaque année, y compris par une nuit d’hiver glaciale et sans vent ? Sur un plan technique et industriel, la réponse est tout simplement non.
C’est ce qu’a démontré l’étude publiée en janvier dernier par RTE, le gestionnaire du réseau public de transport de l’électricité en France et l’AIE (l’Agence internationale de l’énergie). D’autres analyses tout aussi solides parviennent à la même conclusion : celles de l’Ademe, l’une déjà parue en 2015 et l’autre à paraître mi-novembre, celles, depuis 2010, de l’association négaWatt, dont l’actualisation a été publiée fin octobre et, enfin, celle d’une équipe de chercheurs du Cired fin 2020. Les mésaventures d’Homer Simpson, dont l’éolienne ne fournit pas de courant quand il en a besoin, font bien rire, mais ce n’est pas comme ça qu’un système électrique 100 % renouvelable fonctionne dans la réalité. En revanche, le mettre en oeuvre n’en sera pas moins un défi.
Qu’en est-il sur un plan économique ? Rester dans le nucléaire coûte-t-il moins cher que d’en sortir ? C’est une conclusion qu’il est possible de tirer hâtivement de l’analyse économique produite par RTE fin octobre à la suite de son étude technique de janvier. Six scénarios ont été étudiés de façon approfondie. Trois avec relance du nucléaire plus ou moins importante et prolongement poussé des réacteurs du parc historique (les scénarios « N », qui nécessitent également un développement très important des énergies renouvelables). Et trois autres (les scénarios « M ») avec sortie plus ou moins rapide du nucléaire et une accélération très poussée du déploiement des capacités renouvelables (quadruplement de la puissance installée des éoliennes terrestres1, par exemple).
Le nucléaire (un peu) moins cher
Il ressort de cette analyse que le scénario le plus nucléarisé (dit « N03 », avec quatorze nouveaux EPR en service en 2050, quelques petits réacteurs modulaires dits SMR et un prolongement du parc historique souvent au-delà de 60 ans) est économiquement moins coûteux pour la collectivité qu’un scénario de sortie du nucléaire, lequel impose beaucoup de moyens de stockage de l’électricité pour gérer la forte pénétration des sources renouvelables.
Si l’éolien et le solaire présentent des coûts imbattables par rapport au nucléaire neuf, ils ont l’inconvénient de ne pas être pilotables et il faut mettre en face des capacités qui coûtent cher (gaz vert produit à partir d’hydrogène en particulier) pour gérer leur variabilité et faire coller la production à la demande d’électricité.
Ainsi, le scénario où le nucléaire est poussé au maximum imaginable des capacités industrielles (N03) représente pour les Français, à l’horizon 2060, une facture d’électricité de 58 milliards d’euros par an hors taxes, tandis qu’un scénario de sortie rapide du nucléaire, en trente ans (scénario M0), représenterait un coût annuel de 77 milliards d’euros. Soit environ 20 milliards d’euros d’écart, pas loin d’un point de PIB. Une différence finalement très contenue (cela ne fait jamais que 84 centimes par jour et par Français), mais qui donne des arguments aux partisans de la construction de nouveaux réacteurs.
Car, quoi que l’on fasse, il va falloir disposer, à partir de 2035, de capacités nouvelles de production bas carbone pour remplacer progressivement l’actuel parc dont les 56 réacteurs arrivent en fin de vie, et pour accroître la production électrique, la neutralité carbone imposant une électrification très importante des usages. Surtout dans la perspective souhaitable où l’on chercherait à relocaliser des activités industrielles, puisqu’aujourd’hui, la France externalise ses émissions de CO2 en faisant produire en Asie une grosse partie de sa consommation de biens manufacturés ou de produits intermédiaires très émissifs comme l’acier et le ciment.
Des hypothèses incertaines
Les coûts indiqués par l’étude RTE ne peuvent toutefois être utilisés sans une claire compréhension des hypothèses qui les sous-tendent, et de toutes les incertitudes qui les entourent.
Une première hypothèse structurante est le niveau de la demande projetée en 2050, date à laquelle doit être atteinte la neutralité carbone. Dans l’étude publiée en octobre, RTE ne présente hélas ses analyses de coûts que pour son hypothèse centrale de demande, celle d’un accroissement de 35 % de la consommation d’électricité par rapport au niveau actuel. Un sous-jacent est que les habitudes des Français restent inchangées, leur usage de la voiture individuelle notamment. RTE a étudié des scénarios de demande alternatifs, notamment celui dit de sobriété, mais n’en a pas encore détaillé les coûts, qui seront publiés ultérieurement.
Toutefois, en première analyse, indique RTE, l’écart entre les scénarios avec et sans sobriété, toutes choses égales par ailleurs, est de l’ordre de 10 milliards d’euros en 2050. Cette sobriété, un terme qui suscite passions et crispations, n’est imaginée dans aucun scénario de décarbonation comme un mode de vie « amish ». Sous ce terme, RTE met des changements sociétaux qui n’ont rien de délirant. En particulier, le nombre de voitures en circulation serait ramené à son niveau de 1990 et la température de chauffage des logements, devenus bien isolés, serait diminuée de 1 °C. « Ce n’est ni un scénario du Moyen-Âge, ni un scénario dans lequel les trains s’arrêtent lorsque la production d’éolienne est faible. C’est un scénario dans lequel le pacte de société est différent », insiste Thomas Veyrenc, directeur de la stratégie et de la prospective à RTE.
Un autre paramètre très important est le temps. Si la France ne parvient à ne mettre que huit EPR en service en 2050 (scénario N1) et non quatorze, la facture annuelle du système électrique grimpe à 66 milliards d’euros au lieu de 58 milliards (scénario N03). Car il faudra en contrepartie accroître les renouvelables (qui atteindront alors 74 % du mix électrique au lieu de 50 % dans N03) et donc les moyens de flexibilité2.
Ce scénario N1 apparaît comme le plus réaliste au regard des retards déjà pris dans le programme « nouveau nucléaire » et des contraintes industrielles. L’EPR 2 n’en est qu’au stade du « basic design » et les études détaillées, qui représentent une vingtaine de millions d’heures d’ingénierie, ne pourront pas être finalisées par EDF avant 2025. Ce n’est qu’au vu de ces études de sûreté que l’Agence de sûreté nucléaire (ASN) pourra donner son feu vert, vers 2027 au mieux, au premier chantier. Ou pas. Car rien n’est pour le moment acquis.
Du côté des trajectoires sans construction de nouveau nucléaire, RTE scénarise une hypothèse de fermetures plus lentes des réacteurs (une sortie vers 2060) et où la pénétration des technologies les plus compétitives est optimisée (parcs éoliens terrestres et offshore, notamment). Coût de ce scénario (dit M23) : 71 milliards d’euros par an.
Si on compare les scénarios M23 et N1, la différence entre les deux options tombe à 5 milliards d’euros. Soit 0,2 % du PIB ou 20 centimes par Français et par jour. Voire encore moins si l’on ajoute de la sobriété dans l’option sans nucléaire. Bref, on est dans l’épaisseur du trait. Et il ne faut pas perdre de vue que dans un scénario de neutralité carbone, la facture énergétique des Français (30 milliards d’euros par an d’importations dans les bonnes années) disparaît.
Ce n’est pas tout. Les études de RTE reposent sur un coût moyen pondéré du capital uniforme pour toutes les technologies décarbonées, alors qu’aujourd’hui, les coûts de financement du nucléaire – un investissement très risqué comme l’illustre les désastres des chantiers de l’EPR de Flamanville et celui d’Olkiluoto en Finlande – sont beaucoup plus élevés que pour les renouvelables. Ce n’est pas un hasard si, en 2020, 256 GW de capacités renouvelables (solaires et éoliennes essentiellement) ont été ajoutées dans le monde, contre 0,4 GW de capacités nucléaires. Les investisseurs n’aiment pas le risque et veulent être sûrs que leur argent rapporte.
Ce choix de RTE d’un coût de capital uniforme (4 % en l’occurrence) est logique : il exprime l’idée que l’Etat va garantir la rentabilité de l’investissement dans le nucléaire au même titre qu’il le fait déjà pour les renouvelables, puisqu’il s’agit d’une énergie décarbonée. D’où l’énorme enjeu de la discussion européenne sur la « taxonomie verte ». Si, comme le souhaite la France, le nucléaire peut être admis dans la catégorie des investissements bons pour la transition écologique, alors ce soutien public sera légitime et ne pourra pas être attaqué pour distorsion de concurrence. Cette bataille est loin d’être gagnée et Emmanuel Macron devrait profiter de la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, que la France prendra à partir du 1er janvier, pour faire avancer ses pions.
Mais, dans l’hypothèse, tout à fait vraisemblable, où le nucléaire ne parviendrait pas à se financer au même coût que les renouvelables, alors l’équation économique change du tout au tout. Avec un coût de 4 % du capital pour les renouvelables et de 7 % pour le nucléaire, les scénarios médians de RTE avec nouveau nucléaire et sans nouveau nucléaire (N1 et M23) font jeu parfaitement égal (71 milliards d’euros par an).
CQFD : un scénario électrique 100 % renouvelable n’est pas nécessairement plus cher qu’un scénario avec construction de nouveaux réacteurs. Et, quoi qu’il en soit, les écarts de coûts sont très limités d’un scénario à l’autre.
L’analyse de RTE ne démontre pas que rester dans le nucléaire est moins cher que d’en sortir. Elle démontre que l’argument économique est un critère de décision très insuffisant pour engager la France pour de longues décennies dans un choix lourd de risques, qu’il s’agisse de l’accident majeur ou de l’insoluble problème de gestion des déchets.
Un choix aussi grave mérite un débat public et non une décision autocratique annoncée en deux phrases et 42 secondes dans un discours à la nation brassant pêle-mêle vaccination Covid, durcissement des conditions d’indemnisation des chômeurs et annonce de nouvelles mesures sécuritaires.
Compter sans conter
Les écologistes brandissent souvent les coûts imbattables du solaire et de l’éolien au nez de leurs adversaires pronucléaires. L’écart varie en effet au moins du simple au double. Selon RTE, sur la base d’un taux annuel moyen de rémunération du capital investi de 4 % par an, le nucléaire neuf pourrait revenir à environ 70 euros du mégawattheure en 2050 contre environ 40 euros pour l’éolien (terrestre et posé en mer avec son raccordement au continent) et environ 30 euros pour une centrale photovoltaïque au sol. De telles comparaisons sont pertinentes quand un investisseur peut choisir entre telle ou telle technologie. Ce qui est le cas aujourd’hui car il y a de la marge avant que le niveau de pénétration des énergies renouvelables variables atteigne le seuil à partir duquel des adaptations conséquentes du système électrique ne deviennent nécessaires (ce seuil se situe vers 50 %). Et ce qui explique pourquoi le nucléaire a si peu de succès aujourd’hui par rapport aux renouvelables dont les coûts de production sont beaucoup moins élevés.
En revanche, dans un mix décarboné 100 % renouvelable dominé par les technologies les moins chères mais qui ne sont pas pilotables (l’éolien et le solaire), il faudra intégrer des moyens de flexibilité (batteries, hydrogène, barrages…) bien plus importants que dans un mix décarboné qui intègre des capacités nucléaires. C’est la raison pour laquelle il ne faut pas se contenter de regarder les seuls coûts de production d’une technologie, mais l’ensemble du coût du système électrique pour la collectivité : moyens de production, moyens de flexibilité et réseaux de transport et de distribution (en intégrant le coût du capital). C’est à cette aune que l’on peut comparer entre eux les coûts de différents mix électriques.
notes :
- Ce qui correspond grosso modo, compte tenu de l’augmentation de la puissance des éoliennes à 22 000 mâts, près du triple de leur nombre actuel (8 000)... et nettement moins qu’en Allemagne, qui compte 29 600 éoliennes terrestres.
- On note au passage que, même avec du nucléaire poussé au maximum, il est impossible d’avoir moins de 50 % de renouvelables dans le mix de production, avis aux partisans irresponsables du gel du développement des renouvelables.
Michel Husson est décédé. Economiste et statisticien, il savait décortiquer comme personne les modèles néoclassiques pour en pointer les incohérences, voire les absurdités, notamment dans ses nombreuses chroniques pour Alternatives Economiques. L’économiste Jean-Marie Harribey lui rend hommage.
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formés à la rigueur scientifique tout en possédant une culture d’économie politique critique fondée à la meilleure source : Marx. Il compte parmi les quelques rares analystes ayant consacré leur travail à analyser l’évolution du capitalisme contemporain mondialisé et financiarisé en utilisant les concepts de suraccumulation du capital et de taux de profit dont l’évolution rythme les transformations du capitalisme. Des transformations dont les conséquences sur le travail, la répartition des revenus, la protection sociale ont été au centre de ses préoccupations pendant toute la période néolibérale.
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l’un les plus ardents défenseurs de la réduction du temps de travail et ses travaux récents montraient encore l’enjeu qu’elle représentait même au temps de la crise sanitaire. Et le moindre de ses mérites n’est pas de s’être dégagé d’une culture productiviste, trop longtemps véhiculé par les mouvements progressistes, pour prendre en compte la crise écologique et associer sa résolution à celle de la crise sociale.
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son site « hussonet » http://hussonet.free.fr/
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à l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires)
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engagé dans la bataille sociale : Attac, la Fondation Copernic, les Economistes atterrés, sans parler de ses engagements syndicaux et politiques. On ne compte plus ses contributions à des œuvres collectives sur la crise du capitalisme, les retraites ou la dette publique, notamment sa participation à l’Audit de la dette publique grecque en 2015 à Athènes.
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sa contribution à la démystification de la prétendue épistémologie de l’économie néoclassique, car, pour lui, ce qui importait sans doute le plus, c’était de replacer l’économie dans le cadre des rapports sociaux d’exploitation ... l’analyse en termes de classes
A l’origine
Refusant la fatalité d’une société qui court à la catastrophe démocratique, sociale et écologique, les citoyens engagés à l’origine de ce projet, les signataires de notre appel et les médias qui le soutiennent partagent les mêmes indignations, et les mêmes colères mais aussi, dans la diversité de leurs engagements, les mêmes espoirs. Ils décident de créer un espace ouvert à tous.tes celles et ceux qui partagent une envie commune, celle de vouloir une société plus juste.
Le coup d’envoi
Un appel a été lancé à l’automne 2018 par Christian Paul, Guillaume Duval et les médias partenaires : Alternatives économiques, AOC, Libération, Mediapart, L’Obs, Politis, Le Monde moderne, Le Vent se lève. Des centaines de citoyens engagés l’ont déjà signé.
La vision
SE PLACER A LA BONNE HAUTEUR. Le Festival répond à la panne de la politique, pour qu’elle retrouve son sens et ses finalités, le bien commun. Pour qu’elle revienne à ce qui la fonde : les idées et un projet partagé. Il prolonge un moment d’intenses confrontations. Le Festival des Idées, à la Charité-sur-Loire (Nièvre) est un carrefour, un lieu de rassemblement avec un ancrage local et une grande liberté d’expression. Un festival pour débattre, participer, penser.
La mission
FAIRE TOMBER LES MURS, ceux qui divisent et tétanisent, en créant les conditions du dialogue avec tous : citoyens, élus, journalistes, artistes, professionnels. En favorisant les rencontres des gauches, des écologistes, des mouvements citoyens. En identifiant les causes et les combats communs. En invitant aussi la culture, la création, la convivialité.
L’ambition
INVENTER DE NOUVEAUX HORIZONS, écrire la trame d’un projet de société. Sortir de l’assoupissement des consciences.
L’appel du festival des idées
Les 130 premiers signataires Olivier ABEL, Nayla AJALTOUNI, Tewfik ALLAL, Jens ALTHOFF, Pouria AMIRSHAHI, Gérard ASCHIERI, Djamel ATALLAH, Florence AUBENAS, Danielle AUROI, Isabelle AUTISSIER, Philippe BATIFOULIER, Romain BEAUCHER, Christian BAUDELOT,…
Les Amis du festival des idées c/o Alternatives économiques
28, rue du Sentier 75002 Paris contact@festivaldesidees.org
Le rétrofit, la transformation d’un véhicule thermique en véhicule électrique, reste un marché de niche, malgré son intérêt écologique.
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Une brique de la transition écologique
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Comme le souligne l’ingénieur Laurent Castaignède http://www.bco2.fr/ 2, consultant dans le domaine, le rétrofit a ouvert une petite brèche dans une industrie automobile qui ne vend que du neuf et ignore la réhabilitation. Pour l’heure, seules quelques PME (regroupées en France dans l’association Aire https://association-aire.org/) s’investissent dans cette activité. Mais pour en réduire les coûts par des économies d’échelle, il faudrait que les grands constructeurs s’y mettent. Et les pouvoirs publics aussi. Un arrêté du 13 mars 2020 a voulu faciliter cette pratique en France, mais très timidement. « Pour la rénovation des logements, la TVA est à 5,5 %. Pour le rétrofit, c’est 20 %, se désole Laurent Castaignède. Et en plus, le rétrofit, c’est des emplois locaux : vous n’allez pas envoyer votre voiture en Chine ou en Turquie pour l’électrifier. »
Rétrofit et CO2 : l’exemple d’une petite citadine diesel Bilan des émissions de CO2 sur dix ans de fonctionnement d’une citadine diesel ayant roulé dix ans (bilan CO2 de l’année 10 à l’année 20), selon trois scénarios, en %
Rétrofit et CO2 : l’exemple d’une petite citadine diesel
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Baisse de 66%. Baisse de 47% / mise à la casse et rachat d'une électrique neuve
Hypothèses : kilométrage de 10 000 km par an et émissions de CO2 liées à la consommation d’électricité égales à la moyenne métropolitaine. Source : Ademe
- « Etude “Retrofit”. Conditions nécessaires à un rétrofit économe, sûr et bénéfique pour l’environnement », Algoé, BCO2 Ingénierie, Helios Avocats pour l’Ademe, mars 2021.
- Auteur d’Airvore ou la face obscure des transports, Ecosociété, 2018.
Ndlr : dans le cadre d'une relocalisation de l'économie, de la sobriété matières et énergie, cela a du sens => faire des séries en proposant aux citoyens de se regrouper par modèle ? ACT
Utile, durable, accessible, la low-tech invite à réduire notre impact écologique, à repenser notre rapport à la technique mais aussi notre idéal de société.
Confection d’un poêle de masse, d’une douche à recyclage ou d’un four solaire à partir de matériaux de récupération... Si vous vous êtes déjà adonné à l’une de ces activités, vous êtes peut-être amateur de low-tech !
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Reste à savoir, dans ces conditions, si la low-tech peut contribuer à fonder demain un nouveau récit collectif… ou si elle restera à jamais une utopie.
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Analyse
Dans un livre récemment adapté en documentaire, le journaliste Guillaume Pitron montre que les renouvelables ne sont pas exemplaires d’un point de vue environnemental.
Des pollutions délocalisées
Une guerre géopolitique
Des chiffres contestables
... ACV (analyse de cycle de vie), ... Certes, les technologies vertes ne sont pas la panacée, mais il est faux de laisser entendre qu’elles n’ont aucun impact positif sur l’environnement. Ce que n’a pas manqué de lui rappeler Marie Chéron, de la Fondation Nicolas Hulot (FNH), coauteure d’une autre étude sur le véhicule électrique pour l’Ademe en 2018, lors d’une émission récente sur France Inter https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-07-decembre-2020 dont Guillaume Pitron était l’invité.
Au-delà du greenwashing
La sobriété : un oublié de l’analyse
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Vidéos des 5ème Journées de l’Économie Autrement dédiée à Philippe Frémeaux qui a pensé, créé et réalisé ces journées depuis 5 ans et qui nous a quitté prématurément, lui a rendu l’hommage mérité.
Directeur de recherche au CNRS, Alexis Spire travaille depuis plusieurs années sur les inégalités sociales et les rapports ordinaires à l’Etat, après avoir travaillé sur les politiques d’immigration. Il vient de publier les résultats d’une enquête statistique inédite et d’entretiens auprès de contribuables dans « Résistances à l’impôt, attachement à l’Etat », aux Editions du Seuil. Il revient sur les ressorts sociologiques de la contestation de l’impôt par les classes populaires, et sur la réforme du prélèvement de l’impôt à la source qui entrera bien en vigueur début 2019. http://www.seuil.com/ouvrage/resistances-a-l-impot-attachement-a-l-etat-alexis-spire/9782021367683
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La cinquième génération de réseaux mobiles, censée répondre à la croissance du trafic, devrait l’augmenter et conduire à des innovations ainsi qu’au renouvellement des équipements. Pas vraiment synonyme de sobriété.
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« C’est un phénomène qui s’auto-alimente, la 5G provoquera une accélération de l’augmentation du trafic », résume Hugues Ferreboeuf, du Shift Project. Selon ce think tank, qui milite pour une économie bas carbone, la 5G devrait multiplier la consommation énergétique des opérateurs par 2,5 ou 3.
Autre point noir, le déploiement de la 5G va déclencher un tsunami de renouvellement des équipements, et d’abord des smartphones. En effet, nos outils numériques ne sont pas équipés pour la capter, puisque ce standard technologique n’était pas défini au moment de leur conception. « La 5G risque donc d’accélérer l’obsolescence des smartphones 4G, avec le renouvellement de plusieurs millions de ces outils rien qu’en France », prévoit Frédéric Bordage, fondateur de la communauté Green IT.
De quoi faire bondir un peu plus la production de leurs composants, les métaux rares, dont l’extraction nécessite quantité de substances chimiques et d’énergies fossiles. Au total, leur fabrication est responsable des deux tiers de l’empreinte carbone du numérique des Français, qui représente elle-même 2 % des émissions du pays 2.
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Nouveaux usages, explosion du trafic : la 5G apparaît difficilement synonyme de sobriété. Elle illustre parfaitement l’impensé environnemental du numérique : à l’heure de son déploiement, aucune étude analysant son empreinte écologique n’a encore été réalisée. Mener le débat sur l’encadrement des nouvelles technologies apparaît pourtant urgent, avec ou sans la 5G.
- Voir « La controverse de la 5G. Comprendre, réfléchir, décider ensemble », avril 2020 http://gauthierroussilhe.com/fr/projects/controverse-de-la-5g
- Selon une étude réalisée par le cabinet Citizing, commandée par le Sénat. http://www.senat.fr/notice-rapport/2019/r19-555-notice.html
Nucléaire
Neuf ans après la catastrophe, 80 % des habitants évacués ne sont pas revenus, selon un bilan publié par l’IRSN. Le coût de la décontamination des sols a déjà atteint 25 milliards d’euros.
L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) vient de publier un état de la situation autour de la centrale de Fukushima http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Documents/IRSN_NI-Fukushima9-20200309.pdf, neuf ans après la catastrophe du 11 mars 2011. Environ 95 000 personnes avaient alors été évacuées de la zone dite de décontamination spéciale (Special Decontamination Area, SDA), où il était considéré que la dose annuelle de radioactivité pouvait atteindre...