Nucléaire : rififi à LFI
Le nucléaire divise la gauche. Le vote récent à l’Assemblée Nationale de la loi visant à accélérer les procédures administratives en vigueur pour la construction d’une installation nucléaire l’a montré. Un vote par 402 voix contre 130 – écologistes, LFI et PS – tandis que la majorité des députés PCF se sont prononcés pour. En revanche, le gouvernement, c’est heureux, n’a pas trouvé de majorité pour voter son amendement cavalier sur une fusion précipitée et non préparée de l’IRSN et de l’ASN (lire ici une analyse de cette question délicate).
Mais le nucléaire divise aussi à l’intérieur des partis de gauche qui s’y opposent. Une division mesurable dans leur électorat, dont diverses enquêtes, comme ce sondage de l’IFOP de septembre 2022, montrent qu’ils ne suivent pas nécessairement le discours des leaders.
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A l’intérieur de ces partis, les discussions sont officiellement closes sur le sujet, mais… existent tout de même. Non sans mal, comme en témoignent les péripéties affrontées par Philippe Velten, qui fut candidat aux élections municipales à Caen pour LFI, puis aux élections départementales, et qui relate ici comment il n’a jamais pu obtenir de son mouvement que ce sujet, comme celui de la planification écologique, soit correctement débattu.
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Physicien (au GANIL, Grand accélérateur national d’ions lourds et auparavant au CERN, le Laboratoire de physique des particules européens installé près de Genève), aujourd’hui vous êtes spécialisé dans les applications médicales (Protonthérapie pour le traitement du cancer).
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Fin janvier 2023, j’ai été exclu du groupe Planification Écologique et, très peu de temps après, le groupe Énergie a été verrouillé, les outils de discussions ont été fermés et limités aux personnes acceptant de reconnaître que la sortie du nucléaire est non discutable. Il est autorisé “que l’on questionne et discute sur le comment en sortir (des énergies fossiles et du nucléaire), à quel moment, par quoi on les remplace”, d’après les mots d’Angélique Huguin, animatrice du groupe et par ailleurs militante anti-nucléaire revendiquée. Mais pas pourquoi il faudrait en sortir et sous quelles conditions.
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Connu / TG le 27/03/23 à 18:55
Ndlr : communiqué de presse de lfi ? ACT
Durée de lecture : 4 CLÉS : Luttes ; Mégabassines
Édito — Luttes
Une manifestante samedi à Sainte-Soline, raquette de tennis à la main. Cet ustensile sportif est parfois réutilisé pour éloigner les palets des grenades lacrymogènes. - © Caroline Delboy / Reporterre
Le message de Sainte-Soline est limpide : le pouvoir est prêt à tuer pour défendre son modèle mortifère. Une violence étatique dont le mouvement social doit tenir compte pour ne pas se laisser enfermer dans la confrontation.
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l’écologie génère le conflit, et non le consensus ... Les gouvernants savent très bien que les bassines ne répondront pas aux sécheresses à venir. Ils savent très bien que le dossier scientifique supposé les légitimer est hautement douteux. Ils savent très bien que plusieurs de ces projets sont illégaux, comme l’a rappelé Stéphane Foucart.
Ils le savent, mais ils ont choisi d’imposer les mégabassines pour maintenir à tout prix l’agriculture industrielle, aux effets sanitaires, climatiques et humains désastreux.
Clarification
De même, en ce qui concerne le climat
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la colère populaire déborde face à ce gouvernement obtus, « abject », comme l’a dit Julien Le Guet, porte-parole de Bassines non merci.
Surprendre l’adversaire
... « Si l’oppresseur utilise la violence, l’opprimé n’a d’autre choix que de répondre par la violence », écrivait Nelson Mandela.
... monte incessamment le flot de la révolte et le désir d’insurrection, la tentation est grande d’aller à la frontalité militaire que désire le gouvernement. Mais c’est un piège ... sortir des ornières de la confrontation, surprendre, allier l’énergie du courage et l’énergie de la joie, déplacer le terrain où l’adversaire veut nous enfermer. La révolte sera inventive ou échouera.
Le sujet de l'hydrogène d’origine nucléaire continue de diviser l’Europe. Alors que la France souhaite que l’hydrogène rose soit classé ...
Connu / TG le 20/02/23 à 16:34
Un conflit autour de deux projets d'hôtels ... tensions dans les stations ...
Connue / TG 15/01/23 à 18:11
Agriculture et alimentation Entretien
La mobilisation contre les mégabassines reprend jeudi à Orléans, à l’occasion du conseil d’administration de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne. De nombreux scientifiques considèrent que ce type de réservoir est une « maladaptation ».
Entretien avec l’hydrogéologue Florence Habets, directrice de recherche au CNRS.
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Ces bassines sont une adaptation à un problème qui date des années 1980-1990, sur la base des études du BRGM [Bureau de recherches géologiques et minières – ndlr], établissement public spécialisé dans les sous-sols. Ce bureau de recherches a fait une modélisation très fine, très détaillée du Poitou-Charentes, mais sans intégrer du tout le changement climatique dans ses études. Cela pose question : on règle le problème des années 1990, mais avec quelle efficacité pour les années à venir ?
Il y a pourtant eu des choses innovantes : en 2018, le protocole des Deux-Sèvres avait mis autour de la table tous les agriculteurs irrigants d’un même bassin versant, et était parvenu à faire diminuer la quantité d’eau prélevée à 80 % des volumes précédents, sans qu’il y ait de conflit.
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Autre problème : si l’eau, en sous-sol, est fraîche et de qualité, quand elle est prélevée et se retrouve en surface dans les bassines, il y a de fortes pertes par évaporation. Se produit un phénomène d’eutrophisation : développement des cyanobactéries et des algues vertes. Cette eau risque de devenir inexploitable. Au Canada, où les températures se réchauffent plus vite que chez nous, de nombreux lacs sont touchés par ce phénomène d’eutrophisation.
Enfin, le fonctionnement de ces mégabassines, avec leurs pompes, a un coût énergétique non négligeable.
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Les conflits apparaissent déjà lorsque différents usages entrent en concurrence : agriculture, hydroélectricité, canons à neige… On l’a vu dans les Alpes récemment [dans la station de ski de La Clusaz, une mobilisation s’oppose à la construction d’une nouvelle retenue d’eau artificielle ; les travaux sont actuellement suspendus – ndlr].
Comment résoudre ces conflits ?
Nous avons besoin aujourd’hui d’intelligence collective. Nous n’y arriverons pas sans écoute, ni sans données.
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ces mégabassines bénéficient d’un important financement public. Des agriculteurs font financer par l’État une structure pour leur usage propre… Ce schéma ne pourra pas durer longtemps avec la raréfaction de la ressource.
Il y a quelque chose de scandaleux à observer cela, tandis que des métropoles comme Poitiers cherchent à développer le bio et le local dans les cantines. Mais comment de nouvelles installations agricoles pourront-elles se faire s’il n’y a plus d’eau disponible ?
Connu / https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?1lMvQA
Les concepts d’ouverture, d’universalité, et de libre circulation de l’information ont été au cœur des récits pour promouvoir le progrès technologique et la croissance sur Internet et le Web. Bien que ces concepts aient été instrumentalisés pour défendre les logiciels libres et la culture du libre, ils ont aussi été cruciaux dans le développement des médias sociaux
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Cependant, ces systèmes ouverts étaient également ouverts à leur accaparement par le marché et exposés à la culture prédatrice des méga-entreprises. Dans le cas du Web, cela a conduit à des modèles lucratifs qui exploitent à la fois les structures et le contenu circulant11 dans tout le réseau.
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Historiquement, des projets de médias sociaux alternatifs tels que GNU Social, et plus précisément Identi.ca/StatusNet, ont cherché à s’extirper de cette situation en créant des plateformes qui contrevenaient à cette forme particulière d’ouverture sur-commercialisée.
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le Fédiverse de l’époque n’avait pas beaucoup dévié du projet d’origine d’un logiciel libre de média social fédéré, lancé une décennie plus tôt.
Par conséquent, le Fédiverse était composé d’une foule très homogène, dont les intérêts recoupaient la technologie, les logiciels libres et les idéologies anti-capitalistes. Cependant, alors que la population du Fédiverse s’est diversifiée lorsque Mastodon a attiré des communautés plus hétérogènes, des conflits sont apparus entre ces différentes communautés
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En cherchant la déconnexion sélective et en contestant l’idée même que le débat en ligne est forcément fructueux, les communautés qui se battaient pour la défédération ont aussi remis en cause les présupposés libéraux sur l’ouverture et l’universalité sur lesquels les logiciels précédents du Fédiverse étaient construits. Le fait qu’en parallèle à ces développements, le Fédiverse soit passé de 200 000 à plus de 3,5 millions de comptes au moment d’écrire ces lignes, n’est probablement pas une coïncidence. Plutôt que d’entraver le réseau, la défédération, les communautés auto-gouvernées et le rejet de l’universalité ont permis au Fédiverse d’accueillir encore plus de communautés. La présence de différents serveurs qui représentent des communautés si distinctes qui ont chacune leur propre culture locale et leur capacité d’action sur leur propre partie du réseau, sans être isolée de l’ensemble plus vaste, est l’un des aspects les plus intéressants du Fédiverse. Cependant, presque un million du nombre total de comptes sont le résultat du passage de la plateforme d’extrême-droite Gab aux protocoles du Fédiverse, ce qui montre que le réseau est toujours sujet à la captation et à la domination par une tierce partie unique et puissante13. Dans le même temps, cet événement a immédiatement déclenché divers efforts pour permettre aux serveurs de contrer ce risque de domination.
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étendre le protocole ActivityPub, l’un des protocoles les plus populaires et discutés du Fédiverse, en ajoutant des méthodes d’autorisation plus fortes à base d’un modèle de sécurité informatique qui repose sur la capacité des objets (Object-capability model). Ce modèle permet à un acteur de retirer, a posteriori, la possibilité à d’autres acteurs de voir ou d’utiliser ses données. Ce qui est unique à propos du Fédiverse c’est cette reconnaissance à la fois culturelle et technique que l’ouverture a ses limites, et qu’elle est elle-même ouverte à des interprétations plus ou moins larges en fonction du contexte, qui n’est pas fixe dans le temps. C’est un nouveau point de départ fondamental pour imaginer de nouveaux médias sociaux.
Connu / https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?1lMvQA
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On oublie trop souvent que de façon cruciale, les mèmes ne peuvent exister ex nihilo. Il y a des systèmes qui permettent leur circulation et leur amplification : les plateformes de médias sociaux.
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Dans une situation où la censure ou l’exil en isolement étaient les seules options, la fédération ouvre une troisième voie. Elle permet à une communauté de participer aux échanges ou d’entrer en conflit avec d’autres plateformes tout en restant fidèle à son cadre, son idéologie et ses intérêts.
Dès lors, deux nouveaux scénarios sont possibles : premièrement, une culture en ligne localisée pourrait être mise en place et adoptée dans le cadre de la circulation des conversations dans un réseau de communication partagé. Deuxièmement, des propos mémétiques extrêmes seraient susceptibles de favoriser l’émergence d’une pensée axée sur la dualité amis/ennemis entre instances, au point que les guerres de mèmes et la propagande simplistes seraient remplacés par des guerres de réseaux.
Nouvelle journée de mobilisation (avec pique-nique sur place) contre la ferme-usine de Coussay les Bois. Une trentaine de personnes étaient présentes ce lundi 26 septembre à 11 h sur le site où les travaux de terrassement vont bon train. Les camions rentrent et sortent du site amenant des gravats pour constituer le socle des 3 bâtiments, qui seront recouverts de panneaux solaires pour gagner un peu plus d’argent…
Entre colère, détermination et écœurement devant l’impossibilité (actuelle) de stopper les travaux sont intervenus Michel Favreau, maire de Coussay les Bois, Dominique Brunet, co-président d’ASPECT et François Bigot, pdt de VGCA (Vals de Gartempe Creuse Anglin) pour refaire le point sur l’ensemble des questions posées par le projet. Que ce soit sur le plan environnemental (pollution de la nappe phréatique, destruction de zones humides,…) ou administratif et réglementaire (permis de construire, configuration des bâtiments, conditions d’élevage,…) les raisons de stopper les travaux sont nombreuses et l’Etat ne fait pas son boulot
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journée-débat « Eau secours ! Or bleu en péril » .
Sur les antennes de France Bleu et France 3 Limousin, le président de la chambre d'agriculture de la Haute-Vienne Bertrand Venteau (Coordination Rurale) a qualifié, ce mercredi, les écologistes de "terroristes", quelques heures avant une visite organisée à Fromental avec la préfète du département. Les agriculteurs réclament des mesures d'urgence.
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"Non aux pyromanes de l'agriculture" réagit EELV
Dans un communiqué intitulé "Rentrée des clashs : non aux pyromanes de l'agriculture", le conseiller régional EELV de Haute-Vienne Jean-Louis Pagès affirme qu'"en faisant un tel parallèle, Monsieur Venteau insulte les victimes du récent procès des terroristes du Bataclan et de celui de l'attentat de Nice ", croyant "justifier par l'invective son combat passéiste en faveur d'une agriculture qui pollue la planète, confisque les ressources en eau et dont les pesticides empoisonnent les populations, en premier lieu les agriculteurs".
Jean-Louis Pagès dénonce une prétendue « vision » cauchemardesque de M. Venteau qui serait "encouragée par les lobbies de la pétrochimie et du business de la grosse industrie agroalimentaire qui favorise l'agriculture intensive et veut confisquer au bénéfice de quelques-uns cette eau si précieuse, construire des usines à viande au mépris du bien-être animal, et enfin détruire la biodiversité".
Ce sont bien plutôt les écologistes qui alertent avec lucidité depuis plus de 30 ans sur les catastrophes que nous allons vivre et proposent des solutions : retour à une agriculture paysanne, respect des agriculteurs et du vivant, circuits courts, etc. Et chacun s'accorde depuis les catastrophes de cet été à reconnaître que nous avions raison. Jean-Louis Pagès, conseiller régional EELV de Haute-Vienne
L'élu régional cite ensuite la récente étude de l'AREC (Agence Régionale d'Evaluation Environnement et Climat) selon laquelle "notre agriculture est responsable d'un tiers des émissions de gaz à effet de serre émis en Nouvelle-Aquitaine, soit plus que les émissions cumulées de l'industrie du logement résidentiel". prévoir l'avenir pour le monde agricole ne consiste donc pas à allumer des incendies médiatiques, à insulter violemment les défenseurs de la vie, mais à envisager l'urgente et nécessaire transformation écologique de façon constructive et apaisée. Les écologistes vont continuer à y participer sereinement par leurs propositions.
La préfète de Haute-Vienne prône le consensus
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La retenue d’eau que les agriculteurs lui ont montrée sert notamment à irriguer le maïs, elle a coûté 130 000 euros, financés à 60% par l’Etat, les collectivités mais aussi l’Europe. Il existe 80 projets d'irrigation de ce type en Haute-Vienne ... Pour ce qui me concerne, a poursuivi Fabienne Balussou, je travaille dans une approche consensuelle qui vise à mettre l'ensemble des acteurs autour de la table. Sur des sujets aussi importants que ceux-là, on ne peut pas traiter les choses de façon linéaire et en ayant une approche qui n'est que partielle. Ce sont des enjeux qui sont importants, stratégiques, qui touchent à la fois à l'alimentation en eau potable, à la capacité à subvenir aux besoins alimentaires de la population. Il faut qu'on voit ce qui est possible et ce qui ne l'est pas dans le respect de la réglementation. C'est ma mission de veiller au bon respect de la loi et des textes qui régissent l'ensemble des points d'urbanisme".
Clés : sécheresse météo agriculture économie polémique société
ÉCONOMIE
Agriculteurs et éleveurs demandent des réserves d'eau pour faire face aux sécheresses qui menacent la survie de leurs exploitations. Mais les oppositions sont virulentes autour des plus grands projets, les accusant de s'accaparer la ressource en eau pour un modèle d'agriculture intensive néfaste. Pour les Agences de l'eau, le stockage doit être utilisé avec parcimonie, après de nombreuses concertations et d'autres actions d'adaptation.
La "méga bassine" de Mauzé-sur-le-Mignon dans le département des Deux-Sèvres soulève de nombreuses oppositions, comme en février 2022, pour un partage plus juste de la ressource en eau.
@AFP / PHILIPPE LOPEZ
La longue et intense sécheresse de cet été ... collectif "Bassines, non merci" ... L'agriculture consomme 45% de l'eau en France, selon l'OFB et BNPE ... risque d'évaporation, estimé entre 20% et 40% par l'hydrologue Emma Haziza ... les bassines ne se remplissent pas suffisamment et des algues vertes, les cyanobactéries, peuvent se développer et rendre l'eau impropre à la consommation
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Thomas Pelte, chef de service à l'Agence de l'Eau Rhône Méditerranée Corse. Par exemple, le projet des 16 bassines de la Sèvre Niortaise est estimé à 60 millions d'euros, financé entre 70% et 80% par des aides publiques. Un montant critiqué en comparaison des aides pour d'autres solutions au changement climatique.
"Il faut éviter le modèle espagnol, qui a tout misé sur le stockage. Avec l'illusion de se préserver, ils ont aggravé le problème" juge Thomas Pelte. L'agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse a accepté plusieurs projets de réserves d'eau, mais avec de nombreuses conditions. Thomas Pelte évoque ainsi d'autres priorités comme la lutte contre les fuites d'eau, qui peuvent représenter 30% de pertes, un choix judicieux de modes d'irrigation, en privilégiant les tuyaux aux canaux ou à la dispersion aérienne, l'adaptation des cultures à des climats secs, et des méthodes permettant de désimperméabiliser les sols, afin de conserver l'eau de la manière la plus efficace possible.
Durée de lecture : 7 minutes - Corinne Morel Darleux Culture et idées Politique Luttes
Défenseurs des causes environnementales et mouvements autonomes tissent des réseaux, se réjouit notre chroniqueuse Corinne Morel Darleux. Qui prône une « archipélisation de nos îlots de résistance ».
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J’ai souvent dit, sous forme de boutade, pour illustrer ce que j’entendais par « archipéliser nos îlots de résistance », que je rêvais de voir un jour des black blocs [1] aux procès des décrocheurs de portraits et des Colibris au chevet de Gilets jaunes mutilés. Mais dans les différentes galaxies de l’écologie sociale, nous n’avons pas toujours de vécu commun face aux violences policières, pas les mêmes contraintes matérielles, pas les mêmes possibilités d’action ni de culture politique partagée. Et la logique intrinsèque des réseaux sociaux ne nous aide pas, qui incite par le pouvoir des algorithmes à la lucrative polémique et aux postures d’indignation [2]. L’heure est au conflit survalorisé et je ne parle même pas du pouvoir de séduction du romantisme révolutionnaire ou du jugement de purisme qui nous pendent toujours au nez.
Dans ce contexte, les conflits ont été âpres entre véganisme et élevage paysan, entre « intellos », « bobos » et activistes, entre militants « déters » et non-violence, entre les partisans de l’action directe et ceux qui croient dur comme fer à la sensibilisation.
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Notes
[1] On appelle black bloc un rassemblement éphémère, informel et décentralisé d’individus masqués et vêtus de noir lors d’une manifestation, selon La Toupie.
[2] Parfaitement illustrés par David Snug, dans la redoutablement punk et efficace bande dessinée Ni web ni master.
[3] Voir par exemple, sur la manière dont la lutte et l’occupation permettent de gagner du temps pour les actions juridiques : Recettes de Tasmanie pour faire transpirer la machine.
[4] Voir par exemple ce débat mouvant Sauvages, naturelles, vivantes, en libre évolution… quels mots pour déprendre la terre ?.
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Le 27 janvier 2022 Jean-Luc Mélenchon était l’invité de l’émission présentée par Cyril Hanouna, Face à Baba. Pendant plus de 3 heures, il a présenté son programme face à de nombreux intervenants.
Il était tout d’abord opposé à Éric Zemmour. Il a souligné qu’ils incarnaient deux visions du monde radicalement opposées. Alors que M. Zemmour ne cesse de pointer du doigt les musulmans, Jean-Luc Mélenchon a souligné qu’il évite le vrai problème : la pauvreté dans laquelle est plongée une grande partie du peuple.
Il a également rappelé ses propositions pour les retraites. Il s’est dit favorable à la retraite à 60 ans avec 40 annuités. Pour la financer, il a proposé d’utiliser le surcroît de cotisation qu’on pourrait obtenir en payant les femmes comme les hommes et en créant des emplois. Des mesures présentes dans son programme L’Avenir en commun.
Jean-Luc Mélenchon était ensuite opposé à Charles Consigny sur les questions de fiscalité. Il a expliqué au soutien de Valérie Pécresse que les prélèvements obligatoires en France étaient associés à des avantages pour les Français comme la retraite et la Sécurité sociale. Il a rappelé qu’il proposait de mettre en place un impôt universel pour faire en sorte que personne ne puisse fuir l’impôt, mais aussi un héritage maximum à 12 millions d’euros pour financer l’allocation d’autonomie pour les jeunes.
Jean-Luc Mélenchon a ensuite parlé de la souffrance animale et de l’urgence écologiste avec Aymeric Caron. Il a notamment défendu la fermeture des fermes-usines afin de mettre fin aux pratiques les plus cruelles.
Dans la foulée, face à Eugénie Bastié, le candidat de l’Union populaire a indiqué que s’il était élu il inscrirait des droits nouveaux dans la Constitution comme le changement de genre mais aussi le droit à l’avortement et le droit de mourir dans la dignité.
Sofia Chouviat, fille de Cédric Chouviat, décédé suite à un contrôle de police, est ensuite intervenue. Avec elle, Jean-Luc Mélenchon a parlé des violences policières et de la refonte de la police républicaine. Un sujet également évoqué avec le policier Yannick Landurain. Jean-Luc Mélenchon a proposé de rétablir la police de proximité et de démanteler les BAC. Il a défendu une police républicaine, au service des Français.
Jean-Luc Mélenchon a également échangé avec le docteur Sabrina Ali Benali sur l’urgence absolue dans l’Hôpital public, alors que 5 700 lits d’hôpitaux ont été fermés en 2020 en plein covid et que des coupes budgétaires à hauteur de 1 milliard d’euros ont été réalisées par ce gouvernement cette année sur le budget de l’hôpital alors que 86% des Français sont favorables à la réouverture des lits hospitaliers fermés depuis 2010.
Le candidat de l’Union populaire à l’élection présidentielle de 2022 était ensuite opposé à l’économiste Éric Revel. Les deux hommes ont pu débattre notamment de la dette publique, de l’austérité, du partage des richesses, de l’investissement dans nos services publics et de l’intervention de l’État dans l’économie.
Jean-Luc Mélenchon a conclu en insistant sur la souffrance du peuple français et sur l’urgence de mettre en place la 6ème République en refondant la Constitution. Des thématiques défendues par Raquel Garrido, tout comme le droit de révoquer les élus avec le Référendum d’initiative citoyenne.
SOMMAIRE
00:00:00 : Échange avec Cyril Hanouna
00:08:57 : Débat avec Éric Zemmour
01:16:47 : Débat avec Charles Consigny sur les questions de fiscalité
01:41:21 : Dialogue avec Aymeric Caron sur l'écologie et la condition animale
02:00:52 : Débat avec Eugénie Bastié sur les questions de genre
02:13:09 : Échange avec Sofia Chouviat sur les violences policières
02:25:12 : Débat avec le policier Yannick Landurin sur la refondation de la police
02:39:11 : Échange avec la médecin urgentiste Sabrina Ali Benali sur la situation de l'hôpital
02:53:13 : Analyse du programme économique de Jean-Luc Mélenchon avec l'économiste Éric Revel
03:09:30 : Conclusion avec Raquel Garrido
Chapitres
Échange avec Cyril Hanouna
0:00
Débat avec Éric Zemmour
8:57
Débat avec Charles Consigny sur les questions de fiscalité
1:16:47
Dialogue avec Aymeric Caron sur l'écologie et la condition animale
1:41:21
Débat avec Eugénie Bastié sur les questions de genre
2:00:52
Échange avec Sofia Chouviat sur les violences policières
2:13:09
Ndlr : je n'aurais pas imaginé qu'un jour je me féliciterai d'une émission d'Hanouna... VALORISER ACT
25 minutes
Bruno Latour, sociologue, ethnologue et philosophe des sciences, auteur de "Mémo sur la nouvelle classe écologique" (La découverte), est l'invité du Grand entretien de France Inter. Le livre tire un constat de faiblesse de l'écologie politique.
C'est un texte vif, stimulant, polémique. Un texte d'intervention sur l'écologie, en pleine période de campagne électorale. "Mémo" livre un constat de la faiblesse de l'écologie politique. "Elle réussit l'exploit de paniquer les esprits et faire bailler d'ennui".
Bruno Latour cherche à faire réfléchir mais surtout analyser, interroger sur ce qu'est l'écologie aujourd'hui. "Il n'y a pas un sujet sur lequel nous sommes consensuel : les éoliennes, les plastiques, les manières de se déplacer... c'est une particularité de l'écologie."
Un message adressé aux écologistes
D'après le sociologue, Mémo "est entièrement pour les écologistes et leur dire : retrouvez votre capacité de vous battre comme les libéraux et socialistes se sont battus avant contre les autres classes qui les empêchaient de prendre le pouvoir". Il ajoute également que c'est aux écologistes de dicter la manière dont "_on doit définir les concepts écologiste_s." "Les écologistes ne peuvent pas espérer mobiliser sans faire le travail idéologique important de trouver exactement les termes qui suscitent des affects d'adhésion".
"La lutte idéologique, c'est une base de la lutte politique. L'extrême droite le fait depuis 50 ans, on ne peut pas dire que l'écologie le fasse avec autant d'énergie. Les masses suivraient-elles des décisions difficiles si l'écologie était au pouvoir ?"
"Aujourd'hui, tout le monde est conscient mais on ne sait pas quoi faire"
A travers ce livre, Bruno Latour souhaite faire réfléchir toute la population. "Je m'adresse à nous tous qui regardons ce débat entre écologistes et libéraux, et nous ne soutenons pas les écologistes dans les mesures qu'ils vont devoir prendre." S'il reconnaît que beaucoup ont désormais pris la mesure de l'urgence écologique, l'anthropologue estime que l"'on nous envoie un message qui nous embarrasse. Aujourd'hui tout le monde est conscient mais on ne sait pas quoi faire."
Il faut, d'après Bruno Latour, mettre en avant d'autres termes comme la "prospérité". "Prospérer, c'est un terme admirable qui ne doit pas être réduit à un sens de développement absurde, comme on essaye de nous le vendre." Le mot "dépendance" est également fondamental selon lui et nous devons apprendre à avoir une "liberté de dépendance par rapport aux être dont on a besoin."
Est-ce que nous sommes encore capable de rendre la terre habitable ?"
Etant donné la situation, "Mémo" interroge sur l'avenir, notre avenir. "La question qui intéresse tout le monde n'est pas : est-ce que vous voulez produire plus de bien mais est-ce que voulez vivre dans un monde habitable ? Est-ce que nous sommes encore capable de rendre la terre habitable ?"
Cependant, l'un des objectifs du livre, "qui n'est pas un essai mais bien un mémo", est d'évoquer la manière dont on peut faire émerger "une classe écologique". "Nous, la classe écologique, nous reprenons la question essentielle du sens de l'histoire : où allons-nous vivre ? avec qui on va vivre ? qui sont nos adversaires ?"
Concernant la nouvelle génération, Bruno Latour estime qu'il y a "une espèce d'inversion du mouvement des générations. Les jeunes disent à notre génération 'vous êtes des enfants, et vous nous privez d'avenir. Il y a un bouleversement complet des relations au sein même des générations."
Don't look up : "un film utile car il ne fait pas rire"
Enfin, il était impossible de ne pas évoquer avec Bruno Latour le film événement de Netflix, "Don't look up", avec Leonardo DiCaprio. Il raconte l'histoire de deux scientifiques qui tentent d'alerter comme ils peuvent, le monde et notamment les puissants, qu'une comète se dirige tout droit vers la Terre et va tout détruire d'ici six mois.
"Je l'ai vu deux fois et la deuxième fois, je l'ai beaucoup apprécié." Il considère ce film comme intéressant de part "la critique des politiques, des médias et des scientifiques." "Les scientifiques et écologistes n'arrivent pas à faire bouger les esprits, au sens massif." "C'est un film utile car il ne fait pas rire."
Les invités Bruno Latour, Anthropologue des sciences
Connu / https://twitter.com/FBonnifet/status/1479853272382984197 -> https://twitter.com/MALHERBEL/status/1480101078154854400
"
MALHERBE Laurence @MALHERBEL · 10h
Peut-être un début de réponse dans cette interview excellente de Bruno LATOUR
Prospérité, habitabilité, dépendance, le début d’un nouveau récit.
franceinter.fr
Bruno Latour, sociologue, ethnologue et philosophe des sciences, auteur de Mémo sur la nouvelle classe écologique (La découverte), est l'invité du Grand entretien de France Inter.
"
Ndlr : à moins de 3 mois de la présidentielle, crtitique cinglante de EELV qui selon lui n'a pas fait le travail idéologique :-( A-t-il raison ? Questionner ACT
classe écologique sans parler explicitement de lutte des classes ???
Personne sur le plateau pour lui dire que LFI a fait ce travail et que la lutte des classes est devenue tri-dimensionnelle (sociale, écologique, démocratique) ?
dommage. Dénoncer ACT
Écologie Enquête
Ancien commandant du GIGN et acteur du drame d’Ouvéa en 1988, Philippe Legorjus veut créer dans le Finistère la plus grande exploitation industrielle d’algues en Europe. Avec l’aval des autorités, ce projet labellisé bio se développe en dépit des risques et contre l’avis de nombreux habitants.
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Algolesko, une start-up finistérienne qui y produit principalement en bio deux algues brunes comestibles : du wakamé et de la laminaire sucrée
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Au large de Plobannalec-Lesconil, village portuaire du sud du Finistère, 3 000 habitants, des centaines de bouées constellent plus de 154 hectares en pleine mer. Et sous chaque bouée, des cordes, lestées par des blocs de béton posés sur le sol marin, supportent des plantules d’algues. ... Timothée Serraz, directeur général d’Algolesko ... à destination d’entreprises agroalimentaires qui les intègrent dans des plats préparés ou vendues au secteur cosmétique ... en pleine réserve de biodiversité Natura 2000 ... Algolesko a déposé, cette même année 2013, une autre demande d’exploitation au large de Moëlan-sur-Mer
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Le code de l’environnement ne prévoit pas de monoculture d’algues d’une telle ampleur, explique à Mediapart Brieuc Le Roch, chargé de mission juridique à Eau & Rivières de Bretagne ... privatisation du domaine maritime public et les associations ont estimé que, face à une si grande emprise sur la mer, cela nécessiterait, a minima, une étude environnementale poussée et une étude d’impact sur les espèces avicoles et marines
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Des algues dangereuses pour l’écosystème
... algue invasive https://www.researchgate.net/publication/269393400_Les_especes_marines_invasives_en_Bretagne ... Jean-Pierre Roullaud, de l’association Bretagne vivante-Quimperlé ... Maire sans étiquette de Moëlan-sur-Mer de 2014 à 2020, qui a saisi la justice contre Algolesko, Marcel Le Pennec était auparavant enseignant en biologie marine à l’université de Bretagne occidentale
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la journaliste Catherine Le Gall a publié un livre-enquête https://www.editionsladecouverte.fr/l_imposture_oceanique-9782348059360 au long cours intitulé L’Imposture océanique - Le pillage « écologique » des océans par les multinationales. Elle rappelle pour Mediapart que les velléités industrielles d’Algolesko sur le domaine maritime public s’opèrent dans un contexte de « ruée vers les océans ». « Les entreprises privées, ayant épuisé les ressources terrestres, dirigent désormais leur appétit sur un nouveau continent à exploiter : les mers. Et les algues attisent toutes les convoitises »
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« Les conflits d’usage pour l’accès au littoral – logements, loisirs, activités de production, etc. – sont énormes en Bretagne, confie Maëlle Turriès, chargée de mission « mer et littoral » pour Eau & Rivières de Bretagne. En Finistère, c’est vraiment la guerre. Donc, forcément, cela pose question… »
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Le commandant du GIGN a ensuite fondé, dans les années 1990, une des plus importantes sociétés d’intelligence économique française, Atlantic Intelligence, qui a œuvré pour Vivendi, Total ou Arcelor. Puis au début années 2010, Philippe Legorjus s’est reconverti dans le business écolo en lançant le groupe Vuelto, une société spécialisée dans le photovoltaïque, depuis mise en liquidation judiciaire.
En 2013, l’ex-militaire débarque dans le Finistère avec l’entreprise Algolesko : « Il y a une tradition marine dans ma famille ... »
« La première impression que donne Philippe Legorjus, c’est qu’il est très sûr de lui, témoigne Yannick (prénom changé), un ancien salarié d’Algolesko. C’est une personne qui se vante d’avoir le bras long ... « Philippe Legorjus m’a asséné que le projet se ferait malgré mon opposition car il avait des appuis, déclare pour sa part Marcel Le Pennec, l’opposant et ancien maire de Moëlan-sur-Mer. Cela se voyait qu’il avait la DDTM [Direction départementale des territoires et de la mer] dans la poche ... L’octroi des concessions en mer se réalise sous l’égide de la DDTM, un service préfectoral où les fonctionnaires sont affiliés au corps d’officiers de carrière de la marine nationale ... commission des cultures marines, composée essentiellement de professionnels de la conchyliculture et de représentants de services de l’État ... Dominique Gontier, animateur local d’Eau & Rivières de Bretagne, siégeait ... « Cette commission se présente avant tout comme un “facilitateur de projets”. C’est un entre-soi sidérant où l’État est au service des intérêts privés
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Une entreprise biberonnée aux aides
L’algoculture industrielle explose ... plus de 30 000 tonnes d’algues sont importées de Norvège ou du Chili chaque année ... “croissance bleue” ... la journaliste Catherine Le Gall ... logique d’accaparement ... « Philippe Legorjus a une capacité à ramener beaucoup de fonds alors que l’activité à Lesconil n’est pas rentable, affirme Yannick ... beaucoup de dépenses car le matériel s’arrache sans cesse à cause des vents ... socialiste Jean-Yves Le Drian ... Breizh’Alg https://ceser.bretagne.bzh/jcms/preprod_169085/fr/le-programme-breizh-alg?current_category=preprod_118873&portal=wcrb_173564
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Un manque de consultation publique
L’ex-patron du GIGN compte parmi ses réseaux l’Institut de Locarn, un think tank libéral niché au cœur de la Bretagne réunissant les grands dirigeants économiques de la région et les décideurs politiques bretons. L’institut a ainsi été fréquenté par Jean-Yves Le Drian à l’époque où il présidait la région. Philippe Legorjus a certifié à Mediapart « bien évidemment » connaître des personnes de ce lobby patronal breton à l’origine du célèbre label « Produit en Bretagne ». Avec son fils, Éric Legorjus, directeur d’une firme fournisseuse de gaz en Bretagne, ils ont été plusieurs fois conviés pour intervenir au sein de l’Institut de Locarn.
Coprésident de l’association Rivière et Bocage Belon Brigneau Merrien (RBBBM), Antoine Champlon révèle pour sa part : « Le Parti socialiste local était favorable à l’implantation de ce projet. Or les rapports entre Philippe Legorjus et le PS sont très bons, notamment via Louis Le Pensec, un proche de Jean-Yves Le Drian, une figure socialiste qui fait la pluie et le beau temps dans le Finistère. » ... Le président de la communauté de communes et maire de Moëlan-sur-Mer jusqu’en 2014 est alors le socialiste Nicolas Morvan, ancien attaché parlementaire de Louis Le Pensec ... Parlementaire de la circonscription de Moëlan-sur-Mer entre 1973 et 2008, Louis Le Pensec a été, en tant que ministre des départements et territoires d’outre-mer de 1988 à 1993, acteur de la signature du traité de paix d’août 1988 à l’issue de la tragédie de la grotte d’Ouvéa
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En septembre 2015, plus de 500 habitants ont été jusqu’à battre le pavé ... Les premières bouées accrochées dans les concessions ont déjà toutes été arrachées par les puissants vents marins du Finistère.
Décider ensemble la chose publique - La médiation dans le champ politique / Arthur Melon
Institut Catholique de Paris IFOMENE - Institut de Formation à la Médiation et à la Négociation
Diplôme Universitaire de Médiateur (2nde partie) - Promotion Paris 2020/2021
Introduction
Les réflexions développées dans ce mémoire prennent leur origine aux printemps 2020 et 2021, dans le contexte des élections municipales et d’une élection législative partielle. Durant les semaines qui précédaient les jours de scrutins, sur les places de marché où se tenaient chaque fois une vingtaine de militants politiques de tous bords distribuant des tracts, il était possible d’adopter deux interprétations du spectacle politique qui se jouait.
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2.3.1. Horizontalité et capital social
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C’est ce qu’évoque A. Galluzzo dans ses travaux, selon lesquels l’ordre traditionnel villageois avait pour principe central la subordination de l’individu à la communauté, en réaction à la précarité des conditions d’existence 74 . Chacun dépendant des autres pour assurer sa propre reproduction matérielle, le contrôle du groupe sur les individus déviants était perçu comme nécessaire, vital. Or, notre siècle affronte justement des périls climatiques, environnementaux et sanitaires contre lesquels la technologie est impuissante ou pour le moins insuffisante. De surcroît, chaque individu expérimente l’altérité de manière croissante, est de plus en plus confronté à d’autres classes, d’autres cultures, d’autres modes de production et de consommation. Il est donc temps, comme le suggère P. Chalvidan — influencé, semblerait-il, par la morale catholique —, de convaincre les individus de revêtir « le “sur-moi” de citoyen qui justifie les médiations et que l’autonomie radicale de la modernité a recouvert », et de « réapprendre la non toute-puissance de l’homme, créature et non créateur 75 ».
71 Citot, op. cit.
72 Perret, C. et Abrika, B. (2014). Les systèmes de gouvernance traditionnels en Kabylie à la lumière du concept de capital social. Mondes en développement, 166, 131-144.
73 Ibid.
74 Galluzzo, op. cit.
75 Chalvidan, op. cit.
2.3.2. Verticalité et axiomes contemporains
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Ces conflits peuvent être accueillis avec espoir ou avec réticence, ils peuvent être féconds ou destructeurs, mais ils ne peuvent pas être évités à court ou moyen terme. Cela étant, dans le but d’apaiser les relations et de favoriser la médiation politique, reste une autre catégorie de régulateurs sociétaux : les procédures, les rites, les rôles, les chefs... bref : les modes d’organisation.
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problèmes d’une façon qui satisfasse tout le monde. La parole a pour fonction de « mettre en place des espaces symboliques permettant aux humains de vivre ensemble82 ». Ceci ne signifie pas nécessairement que les prises de paroles soient aseptisées. Au contraire, les protagonistes peuvent être invités à exprimer sans réserve leurs pensées, et peuvent adopter des positions extrêmes 83 . Cependant, les risques de dérapages verbaux et physiques sont réduits par la présence des tiers, « [résistant] à l’attraction des antagonismes 84 », qui assurent une triangulation dans la relation. La parole des protagonistes ne peut être adressée directement l’un à l’autre, mais suit un itinéraire obligatoire : celui qui passe par le tiers, qui officie comme médiateur.
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81 Muzinga Lola, op. cit.
82 Ibid.
83 Baudry, op. cit.
84 Ibid.
85 Muzinga Lola, op. cit.
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reprend les réflexions d’Hannah Arendt, qui distinguait l’autorité du pouvoir. Quand il y a autorité, selon Arendt, la coercition, donc l’exercice d’un pouvoir, est inutile. En l’occurrence, les Anicinabek faisaient reposer l’autorité des chefs sur leur exemplarité en matière d’autonomie, de bonne gestion et de maîtrise des émotions 124.
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123 Bousquet, op. cit.
124 Ibid.
125 Friedberg, E. (1997). Le pouvoir et la règle. Dynamiques de l’action organisée. Paris : le Seuil.
126 Ibid.
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Conclusion
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L’humour
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C’est le cas, par exemple, de la pratique de la caricature, ou bien des expériences de l’Université du Nous, qui explore de quelle façon la pratique du clown est utile dans un contexte de gouvernance partagée. Comment introduire un peu de légèreté de nature à apaiser les tensions, redonner de la souplesse aux débats et renforcer le sentiment d’appartenance ? De nombreuses expérimentations pourraient être faites dans les assemblées.
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La parole et le silence
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Les symboles et les métaphores
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L’hospitalité, la convivialité et la nourriture
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Le statocentrisme
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lieux de médiation politique qui s’affranchissent du monopole étatique sur la gestion des affaires publiques. En matière de médiation au sens large, J. Faget souligne d’ailleurs que les centres de médiation permettent de produire des règles de droit entre les parties prenantes sans dépendre totalement du droit positif public142 . Faudrait-il alors — et, le cas échéant, comment ? — favoriser des espaces politiques non pas républicains, c'est-à-dire portant sur des affaires publiques, mais — pour reprendre les travaux de F. Lordon — des espaces politiques « récommunaux » (res communa), autrement dit, portant sur des affaires « simplement communes [puisque plus étroites] en nombre et en finalité que la chose publique 143 » ? Ces espaces politiques sont d’ores et déjà occupés en partie par les associations. Dès lors, faudrait-il réfléchir à un approfondissement du pouvoir de médiation politique de ces organisations privées, notamment en ce qui concerne des affaires communes, et non publiques ? Cependant, dans un République « indivisible144 », peut-on vraiment considérer qu’une question politique peut se cantonner à des intérêts communs strictement locaux sans que les institutions publiques aient un droit de regard irréfragable ?
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141 Faget, op. cit.
142 Ibid.
143 Lordon, op. cit.
144 Constitution du 4 octobre 1958, article premier.
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La médiation serait certainement la bienvenue dans nombre de débats politiques et communautaires, et une éducation générale à cette culture du dialogue est nécessaire auprès des nouvelles générations pour améliorer la qualité des débats locaux et nationaux. Cependant, la politique n’est pas uniquement l’art de trouver des réponses aux enjeux et de gérer des affaires publiques. C’est aussi donner un angle, une grille de lecture à une problématique, et donc savoir raisonner dans les bons termes et poser les bonnes questions. De quoi alimenter des réflexions sur les techniques de coaching appliquées à la chose publique.
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Connu / https://grandjardin.jardiniersdunous.org/s/salle-commune/wiki/page/view?title=La+m%C3%A9diation%2C+la+r%C3%A9gulation+des+confits
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Décider ensemble la chose publique. La médiation dans le champ politique.pdf
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Ndlr : l'humour, la légèreté, renvoient à la nécessaire mise à distance du/par le médiateur (par exemple), la recherche de la "bonne distance**"...
la fin intéressante est un peu confuse ? culture du dialogue ou de la médiation ? Et terminer par "coaching"... on se demande ce que ça vient faire là, confusion au final ? ACT
Retrouvé à https://www.jardiniersdunous.org/file/file/download?guid=c5be2692-ba3f-442b-a49c-ecb909e88521
@Ugobernalicis Avec le #PassSanitaire, @EmmanuelMacron
fait le choix du conflit permanent et de l'inefficacité contre la pandémie.
La campagne vaccinale a besoin de soutien, pas de ces conflits, qui divisent le pays et la confiance. @SudRadio
1,3 k vues 1:46 4:36 PM · 6 août 2021·- 59 Retweets 135 J'aime
Marie Fontanarava a retweeté
IsafilProfASH @isafil · 27 juil.
#Top50 : le message clair Cœur rouge
Déminer les conflits en faisant s’exprimer les élèves.
Parfois, quand les é. insultent, c’est parce qu’ils n’ont aucun autre moyen pour dire ce qu’ils ressentent. Enseignons-leur à exprimer leurs émotions avec des mots plutôt qu’avec des cris Pouce levé
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À Beyrouth, une querelle entre un chrétien et un Palestinien rouvre les blessures de la guerre civile... Réalisé par Ziad Doueiri ("Dérapages", "Baron noir"), un film de prétoire efficace, qui a suscité un vif débat au Liban.
Dans le Beyrouth des années 2010, Toni Hanna, garagiste et fervent partisan des Phalanges chrétiennes, claque sa porte au nez de Yasser Salamé, un contremaître palestinien venu lui signaler que sa gouttière se déverse dans la rue. Puis il casse la dérivation opérée depuis l'extérieur sur les instructions de Salamé, lequel, furieux, l'insulte. Hanna exige des excuses auprès du patron du contremaître, qui cherche à arranger les choses, l’incident, dans ce quartier chrétien, pouvant mettre en danger le vaste chantier de remise aux normes dont il a la charge. Mais quand, à contrecœur, Salamé se présente, Hanna lui crache au visage sa haine des Palestiniens. L'autre le frappe, lui brisant deux côtes. Le conflit s'envenime, jusqu'à un procès qui enflamme la ville.
Vérités douloureuses
Avec son chœur d'impeccables acteurs, Kamel el-Bacha (Salamé) et Adel Karam (Hanna) en tête, Ziad Doueiri signe un film de prétoire efficace et tendu, qui a suscité au Liban un débat explosif, mais aussi un engouement public phénoménal. Sur fond de blessures de guerre enfouies et de divisions sciemment entretenues par la classe politique, le réalisateur de Dérapages et de Baron noir traite frontalement de la poudrière communautaire libanaise. Exhumant, entre autres vérités douloureuses, le massacre oublié de villageois chrétiens, en 1976, ce film libère la parole avec une forme de jubilation.
Réalisation : Ziad Doueiri
Scénario : Ziad Doueiri Joëlle Touma
Production : Tessalit Productions Rouge International Ezekiel Films Scope Pictures Douri Films
Producteur/-trice : Antoun Sehnaoui Jean Bréhat Rachid Bouchareb Julie Gayet Nadia Turincev
Image : Tommaso Fiorilli
Montage : Dominique Marcombe
Musique : Eric Neveux
Avec : Adel Karam (Toni Hanna) Kamel El Basha (Yasser Salamé) Camille Salameh (Wajdi Wehbé) Diamand Abou Abboud (Nadine Wehbé) Rita Hayek (Shirine Hanna)
Pays : France Liban
Année : 2017
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Le 16 juillet 2021, Jean-Luc Mélenchon prenait la parole suite à la décision du gouvernement de mettre en place un pass sanitaire.
Le président du groupe La France insoumise à l’Assemblée a rappelé que le groupe parlementaire insoumis, bien que ses membres soient vaccinés ou en voie de l’être, était formellement opposé à la vaccination obligatoire. Une position que les insoumis partagent avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Sur ce sujet, il a appelé le gouvernement à convaincre les Français plutôt que de les contraindre.
Jean-Luc Mélenchon a précisé que le pass sanitaire était une restriction considérable des libertés. Il a dénoncé une société du contrôle et du conflit permanents organisée par Emmanuel Macron et qui va s’amplifier avec la mise en place de ce pass. Il a rappelé que la liberté est notre cause commune, quelles que soient nos opinions politiques et que la liberté de conscience, la liberté individuelle, la liberté d’agir, autant qu’on respecte la loi, est la liberté la plus fondamentale. Il a donc appelé à la défendre.
Il a également dénoncé les mesures absurdes décidées par le gouvernement, comme le fait de demander aux soignants et pompiers de se vacciner alors qu’ils seront eux-mêmes contrôlés par des personnes à qui on ne demandera pas le pass sanitaire. Il a ensuite pointé du doigt l’incroyable coût que va représenter pour les gens les tests PCR à réaliser à la rentrée, puisqu’ils ne seront plus remboursés.
Le président du groupe parlementaire LFI a indiqué que les insoumis, dans cette circonstance comme dans toutes les autres, feront ce que bon leur semble concernant les manifestations organisées contre le pass sanitaire. Il leur a néanmoins demandé de ne pas permettre qu'ils soient confondus, ou que le mouvement soit confondu, avec des expressions inappropriées concernant la vaccination. Il a rappelé que le vaccin librement consenti n’était pas un apartheid et que sa diffusion n’était pas la Shoah. Jean-Luc Mélenchon a annoncé qu’il allait s'adresser aux 100 organisations qui ont déjà organisé une première manifestation de défense des libertés pour les solliciter et leur demander d'organiser à leur tour une marche pour les libertés.
Le candidat à l’élection présidentielle de 2022 a énuméré les nombreuses propositions que le groupe insoumis a fait à l’Assemblée nationale concernant la crise sanitaire, que ce soit pour proposer des alternatives au confinement, pour installer des purificateurs d'air, pour mettre en place une société du roulement, pour un plan de déconfinement économique. Il a rappelé qu’il était primordial que la France porte, comme il l’a proposé avec l’ancien président du Brésil Lula, la levée des brevets sur les vaccins.
Enfin Jean-Luc Mélenchon a indiqué qu’avec les annonces d’Emmanuel Macron de remettre sur la table ses attaques contre les retraites et contre les chômeurs, nous allons entrer dans un moment délicat sur le plan sanitaire de façon extrêmement brutale. Il a donc appelé à l’unité du peuple français.
Tr.: ...Forme de dressage au contrôle permanent ...
Ndlr : particulièrement à propos et pertinent, exprimé avec la plus grande sagesse et hauteur de vue. Une vraie leçon de présidentialité donnée à Macron... MERCI MR JLM