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Data Age, diplôme, revenus : ce qui détermine vraiment les votes des Français
Le 11 Juin 2024
9 min
Certaines variables sociologiques ont largement déterminé le vote aux élections européennes. Plongée dans des données qui seront décisives lors des législatives de fin juin.
7 Commentaire(s)
Par Vincent Grimault
Et soudain, les élections législatives redevinrent cruciales. Après vingt-sept ans de « dormance », où elles ne faisaient office que de scrutin de confirmation de la présidentielle, les législatives du 30 juin et du 7 juillet vont reprendre leurs lettres de noblesse. Comme en 1997 lorsque Jacques Chirac avait dissous l’Assemblée nationale et que les législatives avaient porté la gauche plurielle de Lionel Jospin à Matignon, chaque camp scrute ses forces avant une issue à la fois décisive et très incertaine dans les urnes.
Le Rassemblement national (RN) a-t-il déjà gagné ? La gauche unie peut-elle être la principale force d’opposition, voire mieux ? Renaissance et Emmanuel Macron ont-ils déjà perdu ? Pour essayer de le deviner, rien de mieux que de se plonger dans les résultats électoraux de dimanche soir.
Il faudra bien sûr du temps pour que les spécialistes de sociologie électorale analysent finement les résultats. Mais les premiers sondages « sortie des urnes » donnent déjà une bonne idée de ce qui s’est joué dimanche, dessinant ainsi quelques clés du scrutin législatif du début de l’été1.
1/ Abstention : la véritable clé des élections européennes et des futures législatives
« Un raz-de-marée. » Voilà comment la plupart des commentateurs politiques ont qualifié la victoire du Rassemblement national. Incontestablement, Jordan Bardella a frappé fort parmi les suffrages exprimés, atteignant une barre (31,5 %) jamais vue depuis la victoire de la liste de centre-droit de Simone Veil en 1984 (43 % des suffrages exprimés).
La tête de liste du RN a grappillé des voix chez d’autres candidats (on y reviendra) et dans des milieux qui lui sont traditionnellement hermétiques, mais son succès s’explique avant tout par la capacité qu’a eue le parti lepéniste de mobiliser ses électeurs, plus que chez toutes les autres formations.
« Il y a eu une démobilisation à gauche, et plus encore dans l’électorat macroniste, qui a profité à plein au RN, analyse Mathieu Gallard, directeur de recherche à l’institut Ipsos. Si on prend l’image d’un verre d’eau, la quantité d’eau RN est proche des élections précédentes, mais avec la faible participation, le verre est plus petit, ce qui rend les scores du RN assez impressionnants au sein de ce verre. »
Bien qu’en recul, l’abstention est restée le premier « parti » de France
Résultats des élections européennes 2024 en France, en % des inscrits
Source : ministère de l’Intérieur
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Traditionnellement jugée néfaste à l’extrême droite, la faible participation lui a profité. Un élément plutôt étonnant pour certains spécialistes. Martial Foucault, chercheur au Cevipof, s’étonne ainsi du fait que « les taux de participation des moins diplômés ont été bien meilleurs qu’à l’habitude, parfois même plus élevés que pour les plus diplômés. Traditionnellement, c’est plutôt l’inverse qu’on observe ».
Toutes classes d’âge confondues, le diplôme prédit de moins en moins la participation
Taux de participation aux élections européennes de 2024 en France selon le niveau de diplôme, en %
Source : sondage Ipsos sortie des urnes
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« C’est un changement qui n’est pas tout à fait nouveau, on commençait à l’observer lors des derniers scrutins, nuance toutefois Vincent Tiberj, sociologue à l’université de Bordeaux. Il s’agit en fait d’un biais générationnel, parce que les classes d’âge âgées, qui comptent beaucoup de personnes faiblement diplômées, votent encore beaucoup. A l’inverse, les jeunes, plutôt plus qualifiés, sont en moyenne plus distants avec la politique partisane et votent moins. »
De quoi rappeler en effet que l’âge est le facteur le plus décisif – et de loin – en matière de participation.
La participation varie énormément selon l’âge
Taux de participation aux élections européennes de 2024 en France selon l'âge, en %
Source : Sondage Ipsos sortie des urnes
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« Si on neutralise l’effet génération et qu’on zoome sur la participation dans chaque classe d’âge, le fait d’avoir un diplôme reste déterminant dans la probabilité de voter davantage », poursuit Vincent Tiberj.
Ces écarts de participation détermineront en tout cas largement le résultat des élections législatives. Il est déjà acquis que le RN fera le plein parmi son électorat, très mobilisé. Reste à voir si l’électorat de la gauche et celui d’Emmanuel Macron, qui ont davantage boudé les urnes dimanche, viendront bousculer la donne fin juin et début juillet.
Maintenant que l’on a pris la mesure de qui a voté (ou pas), centrons-nous sur celles et ceux qui se sont déplacés. Qu’ont-ils voté ? Et quelles perspectives ces données offrent-elles dans l’équation des futures élections législatives ?
2/ Âge : les vieux avec Macron, les jeunes pour LFI
Comme pour la participation, l’âge est très déterminant en matière de vote. Notamment pour deux partis : La France insoumise (LFI) et Renaissance. Tous deux connaissent en effet des trajectoires parfaitement linéaires selon l’âge, mais de façon opposée. Ainsi, LFI recrute beaucoup chez les jeunes, et son score décroît avec l’âge. A l’inverse, « le camp macroniste obtient des résultats spectaculairement faibles chez les jeunes. Il faut attendre les 60-69 ans pour le voir passer la barre des 15 % des suffrages exprimés », pointe Mathieu Gallard.
Âge : le RN seul en tête sauf chez les très jeunes et les très vieux
Part des voix collectées par les quatre partis arrivés en tête aux élections européennes, selon l'âge, en pourcentage des suffrages exprimés
Source : sondage Ipsos sortie des urnes
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Jordan Bardella, lui, recrute dans toutes les classes d’âge, avec des relatives « difficultés » aux deux extrémités de la vie civique : les 18-24 ans « emmerdent encore le Rassemblement national », pour reprendre le titre d’une chanson qu’on ne présente plus, et le « cordon sanitaire » qui a toujours valu chez les électeurs les plus âgés tient encore globalement (25 % des suffrages exprimés chez les plus de 70 ans).
3/ Revenus : LFI recrute surtout chez les moins riches, le RN ne fait pas de distinction
Dans le concours de l’autoproclamé « parti des précaires », LFI est le parti le plus légitime à revendiquer ce titre. Bien sûr, du fait du score global élevé du RN, il n’est pas le premier chez les plus pauvres : le RN convainc 32 % des électeurs qui ont voté dimanche et qui vivent dans un ménage qui gagne moins de 1 250 euros par mois, contre seulement 16 % pour LFI.
LFI recrute chez les désargentés, le RN ne fait pas de distinction
Part des voix collectées par les quatre partis arrivés en tête aux élections européennes, selon le revenu mensuel net du foyer, en pourcentage des suffrages exprimés
Source : sondage Ipsos sortie des urnes
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Mais la liste de Jordan Bardella, elle, recrute partout, avec des scores relativement homogènes dans toute la palette des revenus. Elle est ainsi largement en tête sur tous les niveaux de richesse des électeurs, y compris chez ceux qui vivent dans un foyer gagnant plus de 3 000 euros par mois. On a connu des partis « antisystème » qui font davantage fuir les riches.
4/ CSP : le RN hégémonique chez les ouvriers et premier ex aequo chez les cadres qui ont voté
Le premier parti des cadres ? Le Rassemblement national ! Vous avez bien lu : Jordan Bardella a eu les faveurs de 20 % des cadres qui ont voté dimanche. Seule la liste de Raphaël Glucksmann (Place publique - Parti socialiste) a réussi à réaliser le même score, sans faire mieux. Bien sûr, seuls 48 % des membres de cette catégorie socioprofessionnelle ont déposé un bulletin dans l’urne. Et on peut penser que le RN est, sur cette profession spécifique, proche du plafond de verre qui sera le sien aux prochaines législatives. Le symbole n’en reste pas moins fort.
Le RN est hégémonique chez les ouvriers qui votent et perce chez les électeurs cadres
Part des voix collectées par les quatre partis arrivés en tête aux élections européennes, selon la catégorie socioprofessionnelle, en pourcentage des suffrages exprimés
Source : sondage Ipsos sortie des urnes
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Le deuxième symbole fort, moins surprenant, se situe à l’autre extrémité du spectre des catégories socioprofessionnelles. Il concerne les ouvriers, qui ont massivement choisi le RN. Jordan Bardella capte à lui seul 54 % des voix des cols bleus qui se sont rendus dans l’isoloir. Un succès indéniable, même si, dans un contexte d’abstention toujours importante, « ce score représente "seulement" 24 % des électeurs de cette profession au total. Le premier "parti" des ouvriers, cela reste de loin l’abstention », rappelait hier Vincent Tiberj dans nos colonnes.
5/ Le diplôme, frontière la plus étanche contre le RN
Dans un contexte de faible participation, on l’a vu, le Rassemblement national a percé dans des électorats qui lui étaient jusque-là relativement hermétiques, à l’image des cadres. Reste-t-il alors encore un groupe social qui, pour paraphraser la bande dessinée Astérix et Obélix, « résiste encore et toujours à l’envahisseur » ?
La réponse est oui, et ce sont les diplômés. La probabilité de voter RN est en effet parfaitement décroissante avec l’élévation du niveau de diplôme. En miroir, la relation est inverse pour LFI, dont les scores sont croissants avec la hausse des qualifications des électeurs.
Le diplôme reste encore un rempart contre le vote RN
Part des voix collectées par les quatre partis arrivés en tête aux élections européennes, selon le diplôme, en pourcentage des suffrages exprimés
Source : sondage Ipsos sortie des urnes
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6/ Genre, géographie : des critères peu décisifs
Deux derniers critères sociologiques importants peuvent, en théorie, jouer : le genre et le lieu d’habitation. Mais aucun des deux n’est vraiment décisif. En matière de genre, les hommes et les femmes ont eu dimanche des comportements très proches : les femmes se sont légèrement plus abstenues et elles ont davantage voté pour Les écologistes et un peu moins RN et Reconquête ! que les hommes. Mais les écarts sont très faibles.
De même, en dépit de cartes impressionnantes mais trompeuses, le RN n’a pas réussi de raz-de-marée à la campagne. Bien sûr, il y surperforme, et il sous-performe dans le centre des grandes métropoles à fort dynamisme économique (Rennes, Grenoble, Lille, Montpellier, Nantes, Paris…). Mais il s’agit surtout d’un effet de composition : dans ces villes, les diplômés sont surreprésentés.
Au total, l’effet diplôme l’emporte sur l’effet densité. Ainsi, le RN réussit d’excellents scores dans les centre-villes pauvres et en crise comme à Marseille, Saint-Etienne, Metz, ou, dans un autre registre – davantage lié aux questions d’immigration – à Nice et à Toulon.
7/ Fidélité et dilution des électorats de 2022 : d’importantes différences selon les partis
Observer le passé électoral des votants de dimanche, comme le fait Ipsos, apporte plusieurs enseignements intéressants. Ainsi, comme on l’a vu, la fidélité de l’électorat du RN explique largement son succès électoral aux élections européennes. Même si Jordan Bardella a obtenu moins de voix dans l’absolu que Marine Le Pen au premier tour de l’élection présidentielle de 2022 (7,7 millions contre 8,1 millions), cette déperdition est remarquablement faible relativement à ses adversaires politiques.
Exemple le plus flagrant, la liste La France insoumise conduite par Manon Aubry a perdu 5,2 millions de suffrages par rapport au score de Jean-Luc Mélenchon en 2022 !
« 88 % des électeurs qui se sont déplacés aux urnes dimanche et qui avaient voté Marine Le Pen en 2022 ont voté Jordan Bardella. Contre seulement 39 % de vote LFI en 2024 pour ceux qui avaient choisi Jean-Luc Mélenchon en 2022 », appuie Mathieu Gallard.
Le RN s’est appuyé sur un électorat très fidèle
Pourcentage des votes pour les six partis arrivés en tête des élections européennes selon l'origine du vote au premier tour de l'élection présidentielle de 2022
110624_rn_appuye.png
Source : sondage Ipsos sortie des urnes
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En plus de cette déperdition, on observe à gauche une porosité forte entre les électorats du PS, d’EELV et de LFI. Le bon score de Raphaël Glucksmann s’explique par des reports de voix importants depuis les électorats de Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot lors des élections précédentes. Le réflexe du « vote utile » en fonction des sondages semble donc marcher à plein entre ces trois partis.
Enfin, il est intéressant d’observer les reports de voix depuis le RN vers LR et Renaissance car ces deux derniers partis ont tenté d’aller chasser sur les terres du parti frontiste en durcissant leur discours sur l’immigration et l’insécurité. Le résultat est sans appel : les reports oscillent entre infimes et inexistants, de quoi rappeler que souvent, les électeurs préfèrent l’original à la copie. Reste à voir si LR et Renaissance changeront leur fusil d’épaule dans la course à Matignon.
Vincent Grimault
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7 Commentaire(s)
1.
Pour des raisons d’harmonisation des résultats et des échantillons présentés dans cet article, nous choisissons de nous focaliser uniquement sur l’enquête menée par Ipsos.
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GEORGES TISSOT 12/06/2024
bravo.on estloin du commentaire;merci
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OLIVIER TOLETTI 12/06/2024
Asseur depluis plus de deux decenies, habitant un petit patelin au nord est de la diagonale du vide, je constate depuis toujours un RN à 30%, dimanche c’était 50%, la différence tient, à mon avis au raz le bol de Macron, les législatives, je l’espère confirmeront mon ananlyse.
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NOREDDINE BENYAHIA 12/06/2024
Démobilisation de l’électorat macroniste ? Les Europeistes ne voteraient plus aux élections Européennes ? Cela en dit long sur l’état des lieux de l’idee et de la construction Européenne.
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ALAIN MULARD 12/06/2024
Une étude sérieuse et fort intéressante. Taille de l'échantillon?
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Vincent Grimault 12/06/2024
Merci à tous pour vos commentaires encourageants. Alain, l'échantillon est de 8 923 personnes inscrites sur les listes électorales
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PAULINE LHUILLIER 12/06/2024
Merci pour cet article très clair et complet qui répond avec précision à mes interrogations sur le profil des électeurs RN !
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PATRICK CHAUVET 11/06/2024
Merci pour cet article riche et documenté.
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#UnionPopulaire #FranceInsoumise #européennes2024 #politique #France
Ndlr :
JLM à partir de https://www.youtube.com/live/9e4mOZE_cpM?t=996
Manon à https://youtu.be/9e4mOZE_cpM?t=3381
Parce que :
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Revisiter l’histoire de la construction européenne : le poids des structures et des conjonctures internationales, Paris, Sciences Po, 2022.
Marlène Rosano-Grange est docteure en relations internationales de l’Institut d’études politiques de Paris. Elle y mène actuellement ses recherches sur l’évolution de la conflictualité dans la mondialisation de l’économie.
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En France, on plante déjà chaque année, on plantait de l'ordre de 60 à 70 millions d'arbres. Emmanuel Macron propose en moyenne de passer à 100 millions d'arbres. Donc on passerait de 850 millions en gros à 1 milliard. Mais le problème n’est pas la quantité, mais la qualité. Sylvain Angerand : « La forêt française est constituée aux deux tiers de feuillus : des chênes, des hêtres, des merisiers, des charmes… Il y a plus de 140 espèces différentes d'arbres en France. Donc il y a de la diversité, et un tiers des arbres sont des résineux. Or, l’industrie du bois a besoin de résineux. D’où ce plan pour remplacer les feuillus par des douglas ou des pins maritimes… »
Une forêt française pas si en forme
Pour Gaspard d’Allens l’état de santé de la forêt française s’est dégradé : « Les arbres français sont frappés par le réchauffement climatique avec 80 % de mortalité en plus, le puits de carbone a diminué de moitié. Comme la surface de la forêt grandit, c'est un tiers de la surface nationale, 17 millions d'hectares, mais ce n’est pas forcément un indicateur de bonne santé de la forêt. » Mais en aucun cas, son état nécessite de coupe rase. Sylvain Angerand : « Les coupes rases ne font pas de distinction entre les arbres qui pourraient rester et les autres… » Or pour atteindre l’objectif du gouvernement, Gaspard d’Allens explique : « qu’un rapport du Conseil supérieur de la Forêt et du bois, un organisme ministériel, les plantations l’ont été après coupe rases à 80 %. Or après les coupes rases, les écolos disent que c’est Verdun qu'elles sont à l’origine d’une chute pour la biodiversité. »
La suite : les causes de l'augmentation de la demande de bois, les solutions pour lutter contre l'appauvrissement des forêts... Sont à écouter dans l'émission.
À écouter : Ernst Zürcher : un scientifique au cœur de la forêt
Une journée particulière
49 min
Avec
- Gaspard d’Allens, journaliste à Reporterre.net, il a signé le 15 mai une enquête sur la promesse faite par Emmanuel Macron fin 2022 de planter un milliard d’arbres en une décennie : Planter 1 milliard d’arbres : comment le plan de Macron rase des forêts (reporterre.net). Au mois d’avril il a publié Des forêts en bataille aux éditions du Seuil. "Ce livre propose de réactualiser la critique de l’industrialisation des forêts et de présenter le mouvement populaire de défense des forêts qui émerge. La forêt, par son dynamisme et sa richesse, nous réapprend ce que peut être la coopération, la solidarité et l’attention."
- Emelyne Faure , gestionnaire forestière indépendante dans le limousin. En avril 2016 à Saint Léonard de Noblat (Haute-Vienne) avec son compagnon Emmanuel Nicolas elle a fondé le cabinet de gestion forestière ARBOGEST. Elle est membre de Pro Silva qui promeut la gestion des bois et forêts sans coupe rase : "Grâce à cette association j’ai réellement pris conscience de pourquoi j’étais devenue forestière et j’ai pu me former à la sylviculture que je pratique aujourd’hui".
- Sylvain Angerand , ingénieur forestier et cofondateur de l’association Canopée - Forêts vivantes
Chroniques Camille passe au vert - 5 min Projet de kérosène vert à Lacq : touche pas à ma forêt ! 75.000 tonnes de biocarburant destinés à l’aviation, soit 1% du kérosène actuellement consommé en France, devraient être produits en 2028 à Lacq, dans les Pyrénées-Atlantiques. Le collectif « Touche pas à ma forêt » ne compte pas laisser faire, et appelle à une mobilisation le samedi 15 juin, à Pau.