1 253 vues - 29 - 0
Dans cette vidéo, Laurent Mermet commente l'entretien radiophonique au cours duquel, le 28 aout 2018, Nicolas Hulot a annoncé sa démission du ministère de l'écologie.
Il analyse les conceptions de l'action écologiques qui sous-tendent le point de vue de Nicolas Hulot, conceptions qui aujourd'hui dominent le débat et qui, avec cette démission, montrent leurs limites.
Il remet en questions quelques unes des hypothèses et des illusions qui entachent ces conceptions, et amorce un renouvellement des questions organisatrices du débat sur l'action environnementale.
Catégorie People et blogs 16 commentaires
Philippe Leroy il y a 2 semaines
Je suis totalement en désaccord sur votre analyse concernant le niveau d'attente et le cas du coulis cendré. Pris individuellement espèce par espèce aucun cas ne menace l'humanité. Ce n'est que la somme des actions sur chaque espèce et les interdépendances et les interactions qui comptent. Votre analyse me paraît sur ce point complètement erronée et dangereuse. La biodiversité est un système complexe qui ne peut pas s'analyser morceaux par morceaux. Autre point concernant la croissance. Votre exemple sur une croissance liée a des activités immatérielles qui n'auraient aucune impact n'est que théorique. Les travaux conduits sur l' économie numérique montre qu'elle a un impact très important sur la nature. Sinon globalement j'apprécie votre approche qui est intellectuellement stimulante
Transcription :
notre réflexion fondés sur des thèmes ou des objets emblématiques comme nicolas hulot, le glyphosate, les éoliennes, etc sorte de pensée magique objet bénéfique ou maléfique.
on se retrouve dans un théâtre dramatique où ya les gentils et les méchants. ~western.
/lobbies (groupes d'intérêt) non invité à réunion /chasse pb de démocratie.
intérêts particuliers s'opposent à l'unité qui permettraient de prendre en charge des enjeux supérieurs. ça pose des pb majeurs. l'écologie détermine tout le reste. Mais on ne peut pas s'arrêter là car il y a d'autres thèmes comme l'éducation. La sécurité idem/assassinat d'écolos. Raisonnement trop court. Notion de hiérarchies enchevêtrées. /sentiment de solitude exprimé /tous les ministres de l'environnement. Ya 2 interprêtations juxtaposées :- car n'a pas de militants organisés donc un lobby. - /pdt de la rép intégrer les préoccupations de la société. Celle-ci domine. Le gouv dans son ensemble doit se réorganiser pour porter cette cause. /agricole limites du domaine d'action coopératif. /confrontation
dimension philosophique /chemin tragique nécessite une forme d'union nationale. Assumer les confrontations pour construire le bien commun. les rendre fructueuses. ++++
dépasser le mauvais pas.
/coopération : effort d'introspection /tragédie de l'urgence à agir. /mobilisation générale hulot ne comprend pas cette indifférence. /Mr Dupuy /catastrophisme éclairé "nous savons mais nous ne croyons pas". c'est l'apparence de ce dilemme.
/petits pas : ne suffisent pas. Le pb c'est que l'évitement des conneries, on ne les voit pas. pb de cadrage intellectuel. faux paradoxes paralysants /l'action. On continue à émettre de plus en plus de ges. Poser les choses de manière plus technique. les fr ont choisi de maintenir le niv de vie et de faire au mieux /ges.
/urgence ça fait 30 ans qu'on est patients. Conséquence que min de l'évitement des conneries.
/paradoxe de tous les outils /l'humanité cette entité n'a pas la main, seulement séparément, jusqu'à un certain point. c'est un bilan global, pas un acteur. revenir à des langages d'organisation et d'action.
/modèle économique marchand la cause : le remède, changer de modèle. mm paradoxe que /l'humanité. n'est pas construit par un architecte, mais une intégrale, on ne peut donc agir que sur la dérivée. cf livre de michel crosier on ne change pas la société par décret. /cause exacte ? on retrouve la complexité vers la fin. zoom /croissance augm population /consommation niv de vie pression /planète augmente ém de ges. soin à orga prod sans dommages aux écosystèmes. /niveau d'attentes /chasseurs /espèces chassables ex courly cendré. ça n'engage pas l'avenir de l'humanité. admettre qu'on n'a pas tous les mm niv de réf. donc 3 modulateur nécessitent discussions. ex malaisie passer de 20 à 80 millions d'hab. /augm niv de vie de toute la population.
/écon /arbitrages utilisons intelligement le modèle marchand.
Le pb est ailleurs : l'écologie a explosé /sa place dans les politiques gauche/droite donc éclateur idéologique fait voler en éclat une idéologie. ex la décroissance réémergence d'une écologie de droite
avec des formes de légitimité. défi politique.
Conclusion : fin d'un cycle sur l'envi en 2007. /pacte écologique grenelle de l'envi modèle coopératif, fusion min envi min trav publics, confrontation intégrée, ça a été fécond mais limites de ce modèle d'action => nouv cycle politique et intellectuel
d'autres modes d'orga.
/personnage conceptuel une idée ou une manière de comprendre le monde s'incarne dans un personnage. Quelle théorie de l'action efficiente ?
Observer comment les gens posent les questions. Mettre nos querelles de côté ? intégrer les ministères ? /urgence ? créer un rapport de forces ? confrontations fécondes comment ? qui assume les arbitrages faits ? identifier de nouvelles question, mobiliser d'autres ressources.
L'invité de 6h20
Le général Jean-Paul Palomeros, ancien chef d’état-major de l’armée de l’air, réagit à la nouvelle de la démission de Jim Mattis, chef du Pentagone, en désaccord avec le gouvernement Trump sur le retrait des troupes américaines en Syrie et en Afghanistan. Il est l'invité de Mathilde Munos.
Info
L'environnement en péril
Deux mois avant sa démission en direct, Nicolas Hulot se retrouve à discuter de la théorie de l'effondrement avec le Premier ministre Edouard Philippe durant un "Facebook Live".
Deux mois avant sa démission en direct, Nicolas Hulot se retrouve à discuter de la théorie de l'effondrement avec le Premier ministre Edouard Philippe durant un "Facebook Live".
Nicolas Hulot a démissionné en direct sur France Inter ce mardi 28 août et expliqué longuement le pourquoi de cette décision. De nombreux concepts reliés aux "théories de l'effondrement" ont été cités par le ministre démissionnaire pour justifier son impuissance. Nicolas Hulot a-t-il a annoncé la fin de la civilisation industrielle, sans le dire ?
"Le plus petit dénominateur commun de ces civilisations qui ont disparu, si je fais court, c’est la difficulté qu’ont eu ces peuples et ces civilisations à prendre en compte la limite des ressources dont ils disposaient." C'est ainsi que Nicolas Hulot répondait à Edouard Philippe lors de leur "Facebook live" du 3 juillet dernier à propos du sujet qui "taraude"le premier ministre, selon ses propres mots : la théorie de l'effondrement, basée sur un ouvrage éponyme "Effondrement"de Jared Diamond.
Le ministre de l'écologie s'étonne de l'intérêt du Premier ministre pour la théorie de Jared Diamond (dont l'ouvrage publié en 2006 est très contesté scientifiquement), mais quand ce dernier explique qu'il y a des "solutions en changeant de modèle pour éviter l'effondrement", Nicolas Hulot souligne alors qu'"il y a quand même un point de non-retour". Moins de deux mois plus tard, Nicolas Hulot atteint son propre point de non-retour en tant que ministre de l'écologie et démissionne.
La collapsologie est « l’exercice transdisciplinaire d’étude de l’effondrement de notre civilisation industrielle et de ce qui pourrait lui succéder, en s’appuyant sur les deux modes cognitifs que sont la raison et l’intuition et sur des travaux scientifiques reconnus » (Servigne & Stevens, 2015). Son objectif est de nous éclairer sur ce qui nous arrive pour pouvoir discuter sereinement des politiques à mettre en place. (http://www.collapsologie.fr)
Durant toute l'entretien-démission du 28 août 2018 qu'il accorde à France Inter, cette notion de "limite atteinte" et de l'impossibilité de modifier le modèle économique et ses orientations politiques — pour y inscrire une écologie efficace — tient lieu de fil rouge à Nicolas Hulot. La "catastrophe" est annoncée comme inéluctable, et le ministre pointe du doigt plusieurs aspects indirectement liés avec les problèmes écologiques, comme la "recherche de croissance à tout crin", "d'équation impossible avec les critères maastrichiens" (empêchant les investissements pour la transition écologique), "la spéculation sur les biens communs", etc. Le ministre conclut cette partie de son explication avec une affirmation qui résonne directement avec les théories de l'effondrement : "Il y a une telle urgence !".
Collapsologie et études scientifiques sur l'effondrement des civilisations
Les différentes analyses issues de la collapsologie (étude de l'effondrement des civilisations), le rapport du chercheur du MIT Dennis Meadows pour le club de Rome ("Les limites de la croissance" sorti en 1972, et révisé en 1993 et 2004), ou encore l'étude parrainée par le Goddard Space Flight Center de la Nasa de 2014, concluent tous à l'effondrement de la civilisation industrielle à courte échéance, soit avant la moitié du XXIème siècle.
L'étude parainnée par la NASA est le fruit d'un long travail de chercheurs dirigés par un mathématicien, Safa Motesharri, de la National Science Foundation, aux Etats-Unis. C'est en croisant des données historiques sur les civilisations au sein d'un nouveau modèle informatique nommé Human And Nature DYnamical que cette équipe a pu calculer les limites de la civilisation actuelle, industrielle et désormais planétaire.
Il ressort de ce modèle que l'exploitation excessive des ressources de la planète ainsi que le creusement des inégalités entre les plus riches et les plus pauvres dans les sociétés sont les deux principaux facteurs d'effondrement futur de notre civilisation.
Nicolas Hulot a très certainement lu cette étude : les constats de l'écologiste sont les mêmes que ceux que l'on retrouve au sujet de l'exploitation excessive des ressources dans l'étude dirigée par Safa Motesharri et ceux du chercheur Dennis Meadows à propos de la croissance économique. L'aveu d'impuissance de Nicolas Hulot est à l'image de celui des chercheurs concluant à l'effondrement…
Le rapport Meadows : un oracle vieux de presque 50 ans
Le travail de prospective demandé par le Club de Rome en 1972 au MIT et réalisé par Dennis Meadows a été effectué à l'aide de l'un des premiers modèles informatiques de type "dynamique des systèmes" : World3.
...
Les conclusions de l'époque sont —étonnamment — toujours parfaitement valides aujourd'hui selon les chercheurs qui ont analysé ces résultats et ont révisé le modèle à 2 reprises. Le rapport a été nommé dès l'origine "Les limites de la croissance" pour une raison simple : la croissance [économique, industrielle] infinie dans un monde aux ressources limitées est impossible et la "nature" devrait mettre un terme à cette course en stoppant net la civilisation industrielle, selon Meadows.
Lors de la traduction en français en 2012 du dernier "rapport Meadows" de 2004, le chercheur a été interrogé par le Télégramme de Brest et ses conclusions sont similaires à celles de Nicolas Hulot : il y a peu d'espoir que quoi ce soit change au niveau du modèle de civilisation basé sur la croissance. Nous irions donc tout droit vers l'effondrement, et à la question "comment résoudre le problème ?", le chercheur réplique avec le même pessimisme que Nicolas Hulot mardi dernier : "La croissance va s'arrêter. Les crises et les catastrophes sont des moyens pour la nature de stopper la croissance. Nous aurions pu l'arrêter avant, nous ne l'avons pas fait donc la nature va s'en charger (…) Les politiques sont accros à la croissance. L'addiction, c'est faire quelque chose de dommageable mais qui fait apparaître les choses sous un jour meilleur à courte échéance. La croissance, les pesticides, les énergies fossiles, l'énergie bon marché, nous sommes accros à tout cela. Pourtant, nous savons que c'est mauvais, et la plupart des hommes politiques aussi."
Source : https://twitter.com/JMJancovici/status/1035560827267567618