Au programme de L'instant Porcher cette semaine : la dette Covid et le putsch économique qui se prépare, les prévisions de croissance du PIB, et enfin la dégradation des relations entre l'Union européenne et la Chine à la suite des sanctions visant des hauts-fonctionnaires chinois eu égard à la répression de la communauté ouïghoure au Xinjiang.
Le président de la commission pour l’Avenir des finances publiques a rendu dernièrement son rapport à Matignon sur la fameuse dette COVID, rapport qui a pour mission d’éclairer la trajectoire des finances publiques au sortir de la crise sanitaire. Accueilli tièdement par l’opposition, qui évoque un accord qui ne changerait pas grand chose à la politique actuelle du gouvernement, celui-ci a pour ambition d’éviter que la dette ne gonfle à 128% du produit intérieur brut durant l’année 2021.
L’horizon économique semble enfin connaître une éclaircie. C’est en tout cas ce que prévoient les économistes de la Banque de France qui évoquent une hausse de la croissance du produit intérieur brut : 5,5% en 2021 et 4% en 2022.
Nette dégradation des relations diplomatiques entre l’Union européenne et la Chine depuis quelques semaines. En réaction à la répression de la communauté ouïgoure au Xinjiang, les ministres européens des Affaires étrangères ont décidé de sanctionner quatre hauts fonctionnaires chinois qui ont désormais interdiction de voyager au sein des pays de l’Union européenne, et qui ont vu leurs éventuels avoirs européens gelés.
Tr.: ... il n'y a pas de lien entre dépenses publiques et dette publique, le constat de départ est erronée ... un comité d'experts dont on sait ce qu'ils pensent pour décider ou bien un choix démocratique ? C'est très inquiétant ... ex de la Grèce ...
Troisième édition de notre émission L’instant éco où nous retrouvons notre chroniqueur Thomas Porcher pour décrypter deux sujets cette semaine.
Cela n’a pas dû vous échapper : les politiques tentent par tous les moyens de s’immiscer sur les réseaux sociaux. C’est sur Tik Tok, Youtube, Clubhouse ou encore Instagram que les membres du gouvernement tentent de séduire les générations les plus jeunes et c’est sur une chaîne youtube suivie par plus de 6 millions d’abonnés, qu’Emmanuel Macron a décidé de sensibiliser aux gestes barrières. Comment interpréter cette nouvelle stratégie du gouvernement à l’heure où la jeunesse tente d’alerter sur sa détresse ?
Le 8 mars dernier, nous célébrions la journée des droits des femmes. L’occasion pour nous de revenir sur la politique du gouvernement en termes de lutte contre les différences entre les hommes et les femmes et notamment l’impact des réformes sur le travail comme la loi travail ou l’assurance chômage.
Connu / https://twitter.com/LeMediaTV/status/1371808964443262977
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Le Média @LeMediaTV ·14h
« Les politiques, ils ont les manettes pour changer la vie des jeunes. Leur but, c’est pas d'aller faire les guignols avec des influenceurs. Pour moi, on est vraiment au dernier étage de la décomposition du système politique. » - 1 - 118 - 262
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L'instant éco
Deuxième édition de L’instant éco avec notre chroniqueur Thomas Porcher, qui décrypte aujourd’hui trois sujets.
Il revient notamment sur les deux unes consécutives du journal Libération selon lesquelles certains électeurs de gauche habitués au front républicain ne feraient pas barrage en 2022. Comment interpréter ce revirement à un an des élections présidentielles ?
Alors que les sondages révèlent l’avance de Marine Le Pen et d’Emmanuel Macron pour 2022, un vieux refrain retentit une nouvelle fois à gauche : celui de l’union. Malgré les divisions, subsiste-t-il un espoir d’une candidature commune ? Est-elle réellement souhaitable ?
Enfin, il s’agit probablement de l’une des dernières grandes réformes sociales de ce quinquennat : Elisabeth Borne, ministre du travail, a présenté le 2 mars son projet de réforme de l’assurance chômage. Repoussée de nombreuses fois en raison de la crise sanitaire, controversée et notamment par les syndicats elle entrera en vigueur dès cet été.
Ndlr : TP ne sauve que Mélenchon et Montebourg...
Thomas Porcher, économiste, signataire du manifeste des Économistes atterrés, et auteur de nombreux essais dont « Les Délaissés » et « Traité d’économie hérétique » débunke chaque semaine, sur le plateau du Média, les fausses évidences des gardiens du temple néolibéral. À l'occasion, d'autres économistes et praticiens de l'économie viennent répondre aux questions du Média dans le cadre de ce module.
Podcast (remplacer "emissions" par "podcasts")
Premier épisode de notre formule de l’Instant Éco avec Thomas Porcher, économiste et membre des économistes atterrés, dans ses habits de chroniqueur au MédiaTV.
... trois sujets : le désarroi et la précarité de la génération du baby-boom des années 2000 effraient de plus en plus avec la multiplication des reportages, l’augmentation des taux de suicide et de dépression chez les plus jeunes. Comment l’aborder au prisme de la crise sanitaire ? Quelles solutions devraient être envisagées ?
Le bradage d’EDF que laisse entrevoir le projet Hercule suscite la désapprobation de nombreux syndicats et personnalités politiques attachées au service public, tandis que la Commission européenne continue de faire pression.
Faut-il rembourser la dette ? Tandis que le débat fait rage à gauche comme à droite, c’est au tour de Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national de se positionner dans le débat, dans les tribunes du quotidien L'Opinion, CONTRE le remb dette !
Le confinement a jeté une lumière crue sur la précarité vécue par des Français et sur la fragilité des services publics dont on vantait auparavant la qualité. Ces éléments, l’économiste Thomas Porcher les avait décrits dans son dernier livre Les délaissés (Fayard, 2020), retenu parmi les premières sélections pour trois prix (prix de l’écrit social, du livre d’économie et le prix lycéen lire l’économie).
Selon lui, le triptyque mondialisation-financiarisation-austérité a dégradé le niveau de vie de tous, du banlieusard à l’agriculteur en passant par le gilet jaune.
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Aujourd’hui, le vrai souci, c’est la dette privée. Mais personne n’en parle. Or, elle pourrait entraîner une crise boursière si l’activité ne repart pas rapidement.
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J’ai suivi de très loin les municipales. Je me concentre plutôt sur mes travaux et mes livres. J’ai d’ailleurs cofondé l’année dernière un centre de recherche sur l’énergie et le climat, le Crecc (center of research for energy and climate change) avec Khaled Guesmi et d’autres.
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Honnêtement, on n’a pas attendu la Convention citoyenne pour le climat pour savoir que la rénovation des bâtiments était un chantier important et qu’il fallait le faire à un rythme plus élevé qu’actuellement. Déjà, le Grenelle de l’environnement avait pour cible de rénover 400 000 habitations par an, François Hollande en avait promis 500 000. Or, dans les faits, il y a en toujours deux fois moins et c’est souvent les ménages les plus aisés qui font les travaux.
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Encore faut-il que, quand le politique interroge les Français, il les écoute et qu’il ne s’en serve pas de faire-valoir pour se gargariser d’avoir fait participer des citoyens, alors que le programme était déjà bien établi avant.
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La politique est devenue un spectacle. On va avoir droit à de belles phrases, mais rien ne va changer. On voit déjà que sur la santé, ce ne sera finalement pas « un plan massif » comme l’avait promis Emmanuel Macron, que les salariés des supermarchés ont été rapidement oubliés, que la réforme des retraites doit être menée… Pour le moment, le monde d’après c’est le monde d’avant en pire.
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Les délaissés, au-delà de leurs différences géographique, culturelle ou sociale, doivent en prendre conscience et remettre en cause ce système. La lutte doit être verticale pour une meilleure répartition des richesses. S’ils ne font rien, ils trinqueront tous comme cela a été le cas après la crise de 2008.
Propos recueillis par Jean-Christophe Catalon - 20 Commentaires
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FR - 'Réforme' des retraites, Ségur de la Santé: interviews croisées de l'économiste Thomas Porcher, membre des Économistes Atterrés, et d'Emmanuel Lechypre, éditorialiste économique sur BFMTV, sur la 'réforme' des retraites: "C'est une très mauvaise idée", sur le Ségur de la Santé: "Ce n'est pas suffisant" - 09.07.2020 - Paris, France.
© Frédérick Moulin 2020 - BFMTV2020 - Tous droits réservés.
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En matière économique, il y a des alternatives. C’est un peu son combat et il le défend dans son « Traité d’économie hérétique » publié chez Fayard. Alors que la dette justifie les nouvelles annonces d’économies du gouvernement et des cessions des parts de l’Etat dans de nombreuses entreprises qui génèrent de juteuses recettes, Thomas Porcher est l’invité de La Midinale.
VERBATIM
Sur l’économie et la politique
« L’économie reste un débat et il n’y a pas qu’une seule réponse contrairement à ce que veulent nous faire croire Emmanuel Macron ou Margareth Thatcher quand ils disent qu’il n’y a pas d’alternative. »
« L’économie est une science humaine donc c’est avant tout politique. »
« Depuis ces trente dernières années, dû à la crise pétrolière qui a ralenti le modèle d’après guerre, il y a des forces financières et des économistes qui ont fait que le modèle (libéral) a gagné. »
« Malgré le crise de 2008, celle du capitalisme libéral, on est allé encore plus loin dans la logique libérale. »
« Les 1% ou les 10% les plus riches ont cette capacité à faire passer des idées plus que le reste de la population. »
« Les plus riches, pourtant moins nombreux, arrivent à parler d’une seule voix quand il faut défendre des mesures de baisse de fiscalité. »
« Les 99% subissent cette politique depuis ces trente dernières années et ont du mal à parler d’une seule voix. »
Sur la gauche et l’économique
« La gauche a fait une erreur et s’est laissée imposer des mesures venant de droite. »
« Le Parti socialiste dans les dernières années partait du principe qu’il n’y avait qu’une seule voix (économique) et que l’on pouvait améliorer à la marge. »
« Il y a plusieurs avenirs possibles en économie et la gauche a perdu parce qu’elle a accepté de se laisser imposer l’agenda des mesures économiques par la droite. »
« La gauche a créé Emmanuel Macron. »
Sur la dette
« Un Etat ne meurt pas donc il peut constamment rembourser sa dette. »
« Il faut mettre la dette en comparaison avec un patrimoine public que l’on détient. »
« Les générations futures n’héritent pas que d’une dette, ils héritent d’un patrimoine public - patrimoine qui couvre notre dette. »
« Les marchés financiers continuent à nous prêter à des taux d’intérêts extrêmement faibles parce qu’ils ont confiance. »
« La dette est quelque chose qui a été imposée, inventée par des politiques pour promouvoir des coupes dans les dépenses sociales et des réformes libérales. »
« Quand il faut abaisser la fiscalité des plus riches, la dette n’est plus un problème, quand il faut couper dans les dépenses sociales, la dette est un problème. »
Sur les privatisations annoncées
« Ils vendent des choses qui rapportent à l’Etat donc on appauvrit le patrimoine de l’Etat. »
« A la fin du quinquennat Macron notre patrimoine public sera plus faible que notre dette. »
« On vend ce qui rapporte alors qu’on pourrait emprunter avec des taux plus faibles. »
« La base de l’économie c’est quand vous avez un actif qui rapporte plus et que vous pouvez vous endetter à des taux d’intérêt faibles, il faut s’endetter. »
« La logique c’est qu’il faut réduire la place de l’Etat. »
Sur la « jambe gauche » du gouvernement
« Je suis très étonné que des économistes brillants puissent penser qu’Emmanuel Macron avait un intérêt pour la politique sociale. »
« Il n’y aura pas de politique sociale. »
« Emmanuel Macron va réduire les aides sociales. »
« 70% des revenus des plus pauvres sont des prestations sociales donc si on les coupe, on s’attaque aux plus pauvres. »
Sur les traités européens
« Ce que je propose n’est pas compatible avec les traités. »
« Rien ne nous oblige d’appliquer les traités. »
« La France est en capacité à désobéir. »
« Qu’on soit dans l’Europe ou hors de l’Europe, Emmanuel Macron appliquerait la même politique. »
Sur les solutions politiques
« Sur le programme économique, je trouvais que le programme de Jean-Luc Mélenchon était très bien. »
« J’ai cru qu’on pouvait avoir une alliance - j’avais milité là-dessus - Jadot, Hamon, Mélenchon pour faire gagner la gauche. »
Catégorie Actualités et politique 635 commentaires
'Comment réunir un peuple divisé en force majoritaire'
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📣 [#LesIncorrectibles] L'économiste Thomas Porcher, auteur d'un nouvel ouvrage #LesDélaissés (éd.Fayard), était l'invité d'Eric Morillot, accompagné d'Edouard Pacreau et Jean-Marie Bordry !
Catégorie Actualités et politique 734 commentaires
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Thomas Porcher, économiste résolument antilibéral et se réclamant du "post-keynésianisme", n'en est plus à son coup d'essai lorsqu'il s'agit de critiquer le discours dominant en économie. Après une "Introduction inquiète à la Macron-économie" (Les Petits matins, 2016), il publie en 2018 chez Fayard un "Traité d'économie hérétique", véritable best-seller qui s'est écoulé à plus de 50 000 exemplaires. Dans son nouvel essai, "Les Délaissés" (Fayard, 2020) , il explique que "Gilets jaunes", banlieusards, agriculteurs et cadres déclassés subissent tous à différents niveaux les effets négatifs du système fondé sur le "tryptique mondialisation-financiarisation-austérité".
La Grande table Idées d’Olivia Gesbert – émission du 27 février 2020
À retrouver ici : https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/saison-26-08-2019-29-06-2020
Catégorie Films et animations 13 commentaires
SEB il y a 6 heures
Ses solutions c est le programme l avenir en commun porté par mélenchon.
Même s il ne veut pas le dire.l
ndlr : /LAEC, je ressens idem sauf pour la sortie de l'euro ? ACT
La quasi-totalité des candidats aux élections européennes revendiquent une fibre écologiste, tandis que l’idée de « banque européenne du climat » bénéficie d’un relatif consensus. L’économiste Thomas Porcher s’interroge sur la réalité que masque cet affichage dans les programmes électoraux.
Thomas Porcher est économiste, membre du collectif Les économistes atterrés. Il a publié Traité d’économie hérétique : en finir avec le discours dominant (Fayard, 2018) et participé à Macron : un mauvais tournant (Les économistes atterrés, Les Liens qui libèrent, 2018).
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il ne faut pas être naïf. Derrière ces chiffres, il y a beaucoup d’effets de manche démagogiques. Peut-on penser sérieusement que LREM ou le PS vont sortir des centaines de milliards d’euros pour l’Europe alors que, lorsque ces partis gouvernent en France, ils n’arrivent jamais à trouver de l’argent pour l’écologie ? Rappelons qu’en 2018, la deuxième plus forte réduction de fonctionnaires a frappé le ministère de la Transition écologique. Idem pour le PS, qui avait réduit les dotations du ministère de l’Écologie, entraînant le limogeage de Delphine Batho lorsqu’elle s’en était plainte.
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Ce qui est bien avec la « banque du climat », c’est que ça ne dérange personne et donc que tout le monde est d’accord. Mais, dans les faits, cela soulève pas mal de questionnements, notamment sur la pertinence des projets à financer. Il y a des risques que cette banque finisse par financer les EPR d’EDF parce que certains jugent que le nucléaire est la solution au réchauffement climatique. D’ailleurs, qui aura la compétence pour définir ce qu’est une bonne transition énergétique à l’échelle européenne ? Avant de faire une banque du climat, il faudrait peut-être dresser une liste précise de ce qui rentre dans la transition écologique ou pas, pour fermer la porte à tous les types d’écoblanchiment.
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