Agrégé et docteur en philosophie, Henri Peña-Ruiz est maître de conférences à Sciences Po Paris. Reconnu pour ses réflexions sur la laïcité, dont il est l’un des plus grands spécialistes, il a fait partie des vingt « sages » de la fameuse commission sur la laïcité présidée par Bernard Stasi en 2003. S’efforçant de lier laïcité, justice sociale et émancipation, Henri Peña-Ruiz est également l’auteur de nombreux ouvrages, dont « Dictionnaire amoureux de la laïcité » (Plon 2014), et publie bientôt chez Seuil « Karl Marx penseur de l’écologie ». Le philosophe nous explique l’importance de la SNCF comme service public.
Un peu d’histoire. A la Libération, la France a choisi de lier la reconquête de sa liberté au souci de justice sociale. D’où le programme du Conseil National de la Résistance. La Sécurité Sociale s’est construite sur l’admirable principe qui veut que l’on cotise selon ses moyens et que l’on reçoive des soins selon ses besoins. Délivré de la loi du marché, le sens du bien commun a prévalu. L’idée de service public, déjà incarnée en 1937 par la SNCF avec le Front populaire, permet à toute personne d’accéder aux biens de première nécessité. Santé, instruction et culture, accès à l’eau et à l’énergie, au transport, doivent être à la portée de tous sans que pèsent les inégalités géographiques et sociales. D’où la nécessité de services publics de caractère national, tournés exclusivement vers l’intérêt général. La France a ainsi montré la voie d’une société solidaire et juste, soucieuse des biens communs, et de la solidarité redistributive.
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Quelques réflexions sur l’inversion de la cause et de l’effet dans le diagnostic sur la SNCF
Les pannes et disfonctionnements des trains ? Les cheminots n’y sont pour rien.
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La dette ? Les cheminots n’y sont pour rien.
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Amis cheminots, tenez bon, car votre combat est de portée universelle. Au-delà de vos conditions de travail et de vie, qu’aucun prétexte ne doit permettre de négliger, vous défendez l’intérêt général. A rebours du dénigrement médiatique, nous sommes de plus en plus nombreux à vous soutenir, car votre mouvement est exemplaire. Vous portez avec courage l’idéal solidariste du service public. Votre lutte est un gage d’avenir. Celui d’une société qui préserve le sens du bien commun.