Le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) publie aujourd’hui un rapport intitulé Pornocriminalité : mettons fin à l’impunité de l’industrie pornographique. Ce document n’a de rapport que le nom. Nous alertons sur son manque d’objectivité ainsi que sur le caractère autoritaire de ses méthodes et préconisations.
...
publie aujourd’hui un rapport intitulé Pornocriminalité : mettons fin à l’impunité de l’industrie pornographique. Ce document n’a de rapport que le nom. C’est en réalité un réquisitoire contre « la pornographie », envisagée comme un « système » à la racine de toutes les violences et les inégalités (trafic d’êtres humains, pédocriminalité, exploitation économique, culture du viol, harcèlement sexuel, stéréotypes sexistes et racistes, etc).
...
La commission violences du HCE à l’origine de ce document, dont la direction a été confiée à Céline Piques, représentante de l’association Osez Le Féminisme, proche du Mouvement du Nid, n’a lu et auditionné que des personnes dont le présupposé de départ est que la pornographie est en soi un problème à éradiquer. Florian Vörös, chercheur spécialiste des questions de pornographie et d’éducation à la sexualité, explique dans sa lettre de démission du HCE comment il a été exclu des travaux de cette commission pour des raisons idéologiques (1). Nous constatons que des travaux essentiels pour la compréhension de ces enjeux ont été sciemment ignorés par ce rapport, notamment les recherches sur la réception des images sexuellement explicites (2), sur les conditions de travail dans la pornographie (3), sur son encadrement juridique (4) et sur les biais sexistes et LGBT-phobes des politique de censure de « la pornographie » mises en place par les plateformes numériques (5). Nous observons aussi qu’aucune actrice ou réalisatrice de vidéos sexuellement explicites n’a été auditionnée, alors qu’elles sont nombreuses à s’être mobilisées contre les violences sexistes et sexuelles, tout en alertant sur les dangers de la stigmatisation et de la criminalisation de leur activité par les politiques prohibitionnistes (6).
...
L’objectivité d’un rapport se mesure à sa capacité à prendre en compte l’ensemble des points de vue. Ce n’est manifestement pas la démarche de ce réquisitoire, qui ne cherche pas à ouvrir un débat public équitable et rigoureux, fondé sur un état des lieux complet des savoirs, mais à régler ses comptes avec ses adversaires idéologiques et à imposer de force sa morale sexuelle et sa politique répressive. Par ce manque d’objectivité, le HCE contrevient à sa « mission d’assurer la concertation avec la société civile et d’animer le débat public sur les grandes orientations de la politique des droits des femmes et de l’égalité ».
...
Nous nous élevons contre le dénigrement et la désinformation à laquelle s’adonne le HCE en occultant la mobilisation actuelle des actrices et des acteurs de pornographie pour la reconnaissance de leur statut d’artiste-interprète et pour des contrats de travail plus protecteurs de leurs droits et de leur santé.
...
Le rapport préconise d’abord d’attribuer à la police du web (Pharos) le pouvoir d’identifier et de faire supprimer les contenus « pornocriminels » en ligne. La catégorie de « pornocriminalité » est tout aussi floue que celles de « pornographie » et d’« obscénité » inventées au XIXe siècle (7). Une telle politique conduirait de fait à l’instauration d’un délit de racolage numérique, dans un contexte où l’expression en ligne des travailleurs·euses du sexe, des femmes et des personnes LGBT fait déjà l’objet d’une censure arbitraire par les plateformes numériques (8). Le rapport préconise également d’interdire toute forme de discours positif sur le travail du sexe dans l’espace public et de transformer les séances d’éducation à la vie affective et sexuelle en espaces de propagande anti-prostitution et anti-pornographie. Le projet politique porté par le HCE est ainsi d’imposer à l’ensemble du corps social, par la restructuration des appareils répressifs et idéologiques d’État, l’idée selon laquelle la « bonne » sexualité se pratique en couple, sans argent et sans vidéo.
Le féminisme anti-pornographie n’est qu’un courant féministe parmi d’autres (9). Par son appel à la répression policière, il se rapproche des mobilisations en faveur de la pénalisation du harcèlement de rue (10). Par son refus d’écouter les premières concernées et d’imposer par la force une conception étriquée de l’émancipation des femmes, il se rapproche des mobilisations contre le hijab et l’abaya. C’est pourquoi nous préférons nous revendiquer du féminisme queer, qui lutte à la fois contre les violences patriarcales et contre les politiques autoritaires de gouvernement des corps et de restriction de l’expression publique de la sexualité.
...
Béatrice Damian-Gaillard, professeure en sciences de l’information et de la communication, Université de Rennes.
Florian Vörös, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication, Université de Lille, membre démissionnaire du HCE.
(1)Florian Vörös, « Lettre de démission du Haut conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes », remise le 25 août 2022, publiée le 14 octobre 2022. URL : https://blogs.mediapart.fr/fvoros/blog/141022/lettre-de-demission-du-haut-conseil-legalite-entre-les-femmes-et-les-hommes
(2)Clarissa Smith, Martin Barker, Feona Attwood, « Les motifs de la consommation de pornographie », Cultures pornographiques. Anthologie des Porn Studies, Paris, Editions Amsterdam, 2015, p.249-276 ; Yaëlle Amsellem-Mainguy, Arthur Vuattoux, Les jeunes, la sexualité et internet, Paris, Les Pérégrines, 2020 ; Florian Vörös, Désirer comme un homme. Enquête sur les fantasmes et les masculinités, Paris, Éditions La Découverte, 2020 ; ainsi que la thèse de doctorat en cours de Ludivine Demol sur les usages de la pornographie par les jeunes femmes.
(3)Mathieu Trachman, Le travail pornographique. Enquête sur la production de fantasmes, Paris, La Découverte, 2013 ; Béatrice Damian-Gaillard, « L’économie politique du désir dans la presse pornographique hétérosexuelle masculine française », Questions de communication, n° 26, 2014, p. 39-54 ; Heather Berg, « Une scène n’est qu’un outil marketing. Le travail indépendant des actrices dans l’économie de la pornographie en ligne aux Etats-Unis », Réseaux, n° 237, p. 151-186.
(4)Ruwen Ogien, Penser la pornographie, Paris, PUF, 2008 ; Julie Leonhard, « Etude sur la pornographie pénalement prohibée », thèse de doctorat en droit privé et sciences criminelles, Université de Nancy, 2011.
(5)Susanna Paasonen et al., « Puritanisme sexuel et capitalisme numérique », Revue française de socio-économie, n° 25, 2020, p. 167-174.
(6)Collectif, « Pornographie et violences sexuelles et sexistes : un autre programme féministe est possible », Les Club de Mediapart, 14 octobre 2022. URL : https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/141022/pornographie-et-violences-sexuelles-et-sexistes-un-autre-programme-feministe-est-possi
(7)Le rapport occulte également les recherches historiques, notamment celles de : Annie Stora-Lamarre, L’enfer de la IIIe République. Censeurs et pornographes (1881-1914), Paris, Imago, 1990 ; Lynn Hunt, The Invention of Pornography: Obscenity and the Origins of Modernity, 1500-1800, New York, Zone Books, 1993 ; Lisa Sigel, « L’obscénité entre de mauvaises mains. Cartes postales et expansion de la pornographie en Grande-Bretagne et dans le monde atlantique, 1880-1914 », Cultures pornographiques. Anthologie des porn studies, Paris, Éditions Amsterdam, 2015, p. 197-223.
(8)Thibault Grison et al., « La modération abusive sur Twitter. Étude de cas sur l’invisibilisation des contenus LGBT et TDS en ligne », Réseaux, n° 237, 2023, p. 119-149.
(9)Cornelia Möser, Libérations sexuelles. Une histoire des pensées féministes et queer sur la sexualité, Paris, La Découverte, 2022.
(10)Collectif, « Contre la pénalisation du harcèlement de rue », Libération, 26 septembre 2017. URL : https://www.liberation.fr/debats/2017/09/26/contre-la-penalisation-du-harcelement-de-rue_1599121/
(11)Gayle Rubin, Surveiller et jouir. Anthropologie politique du sexe, Paris, Epel, 2011.
L’équipe santé/autonomie ... l’estimation de l’empreinte carbone de la branche Autonomie.
Vous pouvez télécharger :
- le rapport intermédiaire complet en pdf, et idéalement contribuer directement aux travaux sur le Google Doc collaboratif dédié à la relecture -> https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?Sl_Gug
- le rapport intermédiaire spécial en pdf, dédié exclusivement à l’impact carbone de la branche Autonomie
- le tableur Excel ayant permis de réaliser les calculs [bientôt disponible]
Rapport intermédiaire complet sur la décarbonation de la branche Autonomie
Rapport intermédiaire spécial dédié à l’impact carbone de la branche Autonomie
Votre participation aux travaux
Le travail qui vous est présenté ici est exploratoire : il vise à initier de nouvelles discussions. Bien qu’il soit déjà le fruit d’un travail collectif, ce rapport intermédiaire est encore un document de travail imparfait, incomplet et évolutif. Dans cette logique, nous vous prions d’envoyer vos remarques, critiques et propositions à l’adresse autonomie@theshiftproject.org ou en direct sur sa version Google Docs, sans hésiter, au contraire, à commenter directement dans le document et à proposer en mode « corrections apparentes » des compléments, reformulations, etc.
Pour faire face au changement climatique qui représente une menace toujours plus forte pour la santé humaine et les écosystèmes, les secteurs de la santé et du medico-social doivent faire leur part pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et assurer leur résilience face aux chocs énergétiques et climatiques.
Aussi, The Shift Project, en partenariat avec la CNSA et de l’EN3S, a engagé un travail de recherche collaboratif pour calculer l’empreinte carbone à l’échelle départementale des établissements médico-sociaux et des services à domicile s’occupant de personnes âgées ou en situation de handicap. À partir de cette empreinte seront élaborés des scénarios de décarbonation tenant compte de l’impact économique pour les acteurs de l’autonomie, nécessaires à la démarche de planification écologique de la branche autonomie de la Sécurité sociale initiée par la CNSA en mars 2023.
Pourquoi s’intéresser au secteur de l’Autonomie ? Avec plus de 1,4 million de professionnels, il représente autour de 5 % de l’emploi en France. Il est présent dans le quotidien de nombreux citoyens et il concerne toutes les générations. Il apporte des services, consomme des biens et aliments, produit des déchets, mobilise des transports, construit, chauffe et refroidit des locaux. Il joue donc comme d’autres secteurs un rôle dans la dégradation du climat et de la biodiversité. Ainsi, s’il ne réagit pas rapidement, le secteur de l’Autonomie pourrait paradoxalement contribuer à la dégradation de la santé de la population qu’il a pourtant pour mission d’accompagner. A l’instar de tous les secteurs, il est concerné par la raréfaction progressive des ressources fossiles (pétrole, gaz) donc soumis à des tensions sur son approvisionnement.
Enfin, les dynamiques d’augmentation de la perte d’autonomie avec un vieillissement des populations ou encore une augmentation des maladies chroniques renforcent la pression sur le secteur et donc la nécessité de pouvoir prendre en charge durablement les personnes accompagnées. Limiter sa dépendance aux énergies fossiles et s’adapter à un climat qui se dérègle de plus en plus sont donc des conditions nécessaires à sa résilience.
Le travail engagé s’efforce de décrire le secteur dans sa situation actuelle (ses émissions de GES par catégorie d’établissement avec une analyse à l’échelle départementale). Il est nourri des contributions de tous les acteurs concernés et intéressés, et a vocation à continuer à l’être.
Principaux résultats : l’impact carbone de la branche autonomie
Répartition des émissions de gaz à effet de serre du secteur de l’Autonomie (MtCO2e)
Source : Calculs The Shift Project 2023
L’effet du secteur de l’Autonomie sur le changement climatique est significatif puisque ses émissions représentent, d’après notre première estimation, autour de 9 millions de tonnes de CO2e, soit environ 1,3 % des émissions françaises.
- En excluant, pour des raisons méthodologiques, les émissions liées aux achats de médicaments et de dispositifs médicaux, le secteur de l’Autonomie représente environ 40 % des émissions du système de santé français et ses émissions sont similaires aux 9,9 MtCO2e des hôpitaux français.
- En valeur absolue, ces émissions de 9 MtCO2e sont également comparables aux 15 MtCO2e du secteur du numérique en France et aux 10 MtCO2e liées à la production de ciment et de béton en France.
- La part des émissions indirectes dans le bilan carbone de l’Autonomie représente 80 % des émissions du secteur.
- Les émissions sont dominées par les achats alimentaires et les déplacements qui représentent respectivement 27 et 24 % des émissions du secteur de l’Autonomie. Viennent ensuite les postes de l’immobilisation, associé aux achats qui sont ensuite utilisés sur plusieurs années (bâtiments, véhicules, machines, système informatique et mobilier), avec 19 % et de la consommation d’énergie avec 17 %.
Un des autres objectifs du bilan carbone de l’Autonomie était d’être en mesure de décrire qualitativement et quantitativement les flux physiques induits par le secteur. Pour citer quelques chiffres clés illustrant ces flux physiques, nous trouvons que :
- 1 milliard de repas sont consommés chaque année dans les établissements pour personnes âgées et pour adultes et enfants handicapés
- le secteur de l’Autonomie représente 80 millions de mètres carrés de bâtiments,
- 140 millions de litres de fioul sont consommés chaque année dans les établissements de l’Autonomie, soit environ 55 500 piscines olympiques de fioul par an,
- 10 milliards de kilomètres, soit l’équivalent de 250 000 tours de la terre, sont parcourus chaque année par les professionnels du secteur de l’Autonomie pour leurs déplacements domicile-travail.
Schéma du périmètre retenu pour le calcul de l’impact carbone de l’Autonomie
Source : The Shift Project 2023
Contacts Laurie Marrauld, Cheffe de projet Santé au Shift Project, Thomas Rambaud, Chef de projet Santé adjoint, Mathis Egnell, Chargé de programme – Santé, Baptiste Verneuil, Chargé de projet – Santé, Jean-Noël Geist, coordinateur du programme Santé: autonomie@theshiftproject.org
Héloïse Lesimple Coordinatrice communication & presse pour le programme Santé/Autonomie | heloise.lesimple@theshiftproject.org
Remerciements
... Caisse nationale de solidarité et d’autonomie (CNSA) et l’École nationale supérieure de la sécurité sociale (EN3S) qui ont rendu possible ce projet dans le cadre d’une convention de recherche dédiée. En particulier, le Comité de pilotage a permis à l’équipe projet du Shift d’interagir de manière privilégiée avec Vanessa Wisnia-Weill (Directrice du financement de l’offre, CNSA) et Christophe Albert (Coordonnateur de projets de recherche, EN3S) ...
Un rapport européen de Greenpeace compare le prix des billets sur terre et dans le ciel dans vingt-sept pays du Vieux Continent.
Connu / TG le 22/07/23 à 08:41
Climat
À l’occasion des départs en vacances estivaux pour de nombreux Français et Françaises, le prix des billets de train reste malheureusement très supérieur à celui des billets d’avion, à trajet égal.
C’est ce que dénonce un nouveau rapport de Greenpeace Europe centrale et de l’Est qui analyse, dans le détail, le fossé entre les prix des billets d’avion, mode de transport extrêmement polluant, et ceux des billets de train, dont l’impact sur le climat est pourtant jusqu’à 100 fois moins important.
Télécharger le résumé du rapport en français
Télécharger le rapport complet en anglais
Climat
À l’occasion des départs en vacances estivaux pour de nombreux Français et Françaises, le prix des billets de train reste malheureusement très supérieur à celui des billets d’avion, à trajet égal.
C’est ce que dénonce un nouveau rapport de Greenpeace Europe centrale et de l’Est qui analyse, dans le détail, le fossé entre les prix des billets d’avion, mode de transport extrêmement polluant, et ceux des billets de train, dont l’impact sur le climat est pourtant jusqu’à 100 fois moins important.
Télécharger le résumé du rapport en français
Télécharger le rapport complet en anglais
Clés : #Aviation #Transports
Accueil Nouvelle Aquitaine Sainte-Soline
Le 10 juillet 2023, lors d’une conférence de presse à son siège parisien, la Ligue des Droits de l’Homme reviendra sur les événements qui ont émaillé la manifestation de Sainte-Soline le 25 mars.
Dix-huit observateurs de la Ligue des droits de l’homme étaient sur le terrain le 25 mars 2023. | ARCHIVES CO – MARIE DELAGE Le Courrier de l'Ouest Le Courrier de l’Ouest
...
la LDH avait dépêché 18 observateurs indépendants venus de toute la France pour documenter le maintien de l’ordre lors des manifestations. " A l’annonce de leur présence, les préfectures de la Vienne et des Deux-Sèvres ont tenté d’empêcher les observateurs de réaliser leur mission en refusant d’appliquer les règles de protection due aux observateurs de la LDH (Ligue des droits de l’Homme) mais la Ligue a engagé un recours en annulation de ces décisions devant le juge administratif ", explique l’association.
Dès le 26 mars, les observateurs publiaient une première synthèse de leurs observations, " constatant un usage immodéré et indiscriminé de la force sur l’ensemble des personnes ".
« Réécriture factuellement fausse des événements »
Depuis, l’association affirme que " les observateurs et la LDH ont fait l’objet d’intimidations, de disqualifications, d’attaques par les autorités ".
...
" Ce rapport remet largement en cause la version officielle présentée par les autorités, qui se sont livrées de manière alarmante à une réécriture factuellement fausse des évènements ".
Clés :* Sainte-Soline Deux-Sèvres Niort Pénurie d'eau Eau
2,25 k abonnés - 55+ - 691 vues - 15 commentaires
Présentation du rapport de Jérôme Legavre sur le rapport rapport de la mission d’évaluation de l’impact de la loi n° 2019-791 du 26 juillet 2019 pour une école de la confiance, dans le cadre de la commission Affaires Culturelles et Éducation, le 7 juin 2023, à l'Assemblée nationale.
Connu / TG le 11/06/23 à 10:16
Les étés se suivent et se ressemblent. Nappes phréatiques en détresse, alertes sécheresse. Comment mieux faire face au manque d'eau récurrent ? C'était le thème de l'émission DISPUTANDUM.
De plus en plus, le grand public prend conscience et subit lui aussi le manque d’eau. Outre les désormais très classiques restrictions d’eau de l’été, quelles sont nos marges de manœuvre ? Nos techniques sont-elles à la hauteur des enjeux ? Participent-elles à la fuite en avant qui nous éloigne de la nécessaire sobriété ?
Pour évoquer ces questions, ont débattu avec nous :
- Sylvain Delzon, directeur de recherche en écophysiologie des plantes à INRAE et à l’Université de Bordeaux
- Christiane Queyreix, militante Greenpeace
- Jean-Emmanuel Gilbert, directeur développement et cofondateur d’Aquassay
- Vincent Bretagnolle, directeur de recherche au CNRS au sein du Centre d'études biologiques de Chizé (Deux-Sèvres)
Les enjeux de la consommation d'eau
Presque trois mois après les manifestations de Sainte-Soline, les anti-bassines, opposés à ces grandes réserves d’irrigation à ciel ouvert, ne désarment pas. Dans la Vienne, le rapport Hydrologie Milieux Usages Climat, qui préconise entre autres les volumes des prélèvements agricoles, en tenant compte de la ressource en eau, est au cœur d’une nouvelle bataille... L'occasion pour nous de questionner la pertinence de ces réserves polémiques.
L'action des pouvoirs publics
À l'échelle des communes ou des agglomérations, des pistes de réflexion émergent. Le réemploi des eaux usées à destination de l'industrie, ou de celles des piscines et patinoires pour arroser les espaces verts.
Les particuliers ne sont pas oubliés, leurs achats de récupérateurs d'eau font l'objet de coups de pouce financiers.
L'heure est à la chasse au gaspillage ! C'est le cœur de métier d'Aquassay. Au fil de leurs missions, ces experts de la gestion de l'eau ont pu observer jusqu'à 60 % d'eau "perdue" à l'échelle d'une entreprise.
Nos paysages changent
Contraints par les fortes chaleurs, jardiniers amateurs, agriculteurs et gestionnaires de forêts observent le dépérissement des espèces trop sensibles et la progression d'autres, plus adaptées à la sécheresse.
Parfois cela suppose de recourir à plus de pesticides, une équation financière et environnementale complexe.
Il y a aussi des raisons d'espérer, le retour des ollas en est un symbole. Cette pratique d'irrigation ancestrale qui consiste à enterrer une jarre en argile remplie d'eau nous rappelle que le meilleur moyen d'économiser l'eau est de s'appuyer sur la nature et de favoriser le maintien d'un cycle de l'eau.
Quelle est la "fuite" prioritaire ?
Que pèsent les piscines, les golfs dans nos consommations d'eau ? Ces symboles de confort ou de loisirs sont ciblés par les militants alors que l'agriculture et l'industrie restent les activités les plus assoiffées.
Finalement, il semble que les réels progrès pour économiser l'eau ne soient réalisés que lorsqu'ils coïncident avec des intérêts économiques.
Clés : environnement agriculture économie société finances sécheresse météo politique
Depuis 2016, la justice administrative développe la médiation comme mode alternatif de résolution des litiges. Dans certains litiges, une médiation préalable à la saisine du juge a été rendue obligatoire par la loi de modernisation de la justice du XXIe siècle. Dans le rapport mis en ligne ce jour, le Conseil d’État dresse le bilan de l’expérimentation de cette médiation préalable obligatoire (MPO) et revient sur ses perspectives d’évolution.
...
Un bilan quantitatif et qualitatif positif et encourageant
Après trois ans d’expérimentation dans la fonction publique territoriale et une partie de la fonction publique d’État ainsi que dans le contentieux social, le bilan de la MPO est globalement positif et encourageant : 5516 demandes effectuées auprès des médiateurs, 4810 médiations engagées et 4364 terminées. Parmi celles qui se sont terminées, 3312 ont abouti à un accord, soit un taux de réussite de 76 %, un résultat supérieur aux tendances généralement observées en matière de médiation et qui confirme l’utilité et l’efficacité de ce mode alternatif de résolution des litiges.
Sur les 5516 demandes déposées, la grande majorité concerne les contentieux sociaux (82 %) et notamment des demandes de médiation auprès de Pôle emploi (2746 demandes) et du Défenseur des droit (1776 demandes).
Globalement, la MPO a donc eu un impact positif : elle permet de trouver une solution de manière plus rapide (30 jours en moyenne) que devant le juge et renforce l’accès au droit
Pérenniser et consolider la MPO
...
Ndlr : le résumé du bilan est "PEU CONSISTANT" : en quoi la médiation amène-t-elle une obligation de résultat ? Dénoncer ACT
En bref — Agriculture - Durée de lecture : 2 minutes
Agriculture Animaux
...
Connu / TG le 06/04/23 à 239:21
"
« Ce rapport d’évaluation a été finalisé par le comité d’évaluation le 7 février 2023, en lien avec le département d’évaluation des organismes nationaux de recherche au sein du Hcéres, avant que le projet de réforme du contrôle de la sûreté nucléaire porté par le gouvernement ne soit connu »
Le gouvernement devait compter utiliser des éléments du rapport pour justifier la fusion avec l’ASN, projet heureusement mis à la poubelle !!!
Re-sortent de ce rapport :
- Les points forts de l’IRSN concernent : « Reconnaissance aux niveaux national, européen et international de l’expertise de l’IRSN, Leadership sur les activités de recherche en sûreté nucléaire et radioprotection, …etc… ».
- Et les points faibles tournent autour du : « Modèle économique non soutenable… » … comme si l’IRSN devait s’autofinancer.
À travers ces points déclarés faibles, s’exprime une certaine conception de la recherche et de la sûreté nucléaire !!!
"
...
Le rapport « Agrocarburants et Environnement » publié fin 2008 en France par le ministère de l’Écologie ... « Les agrocarburants se situent dans la zone des rendements les plus faibles, ils sont de fait limités par le rendement de la photosynthèse qui est très faible (< 1 %). La troisième génération, utilisant des algues, restera largement moins efficace que les solutions “électriques” quelles qu'elles soient
...
Climat
L’organisme CITEPA a publié ses premières estimations des émissions de gaz à effet de serre de la France en 2022. Pour les organisations de l’Affaire du Siècle, si la baisse anticipée d’environ 2,5% par rapport à 2021 va a priori dans le bon sens, elle reste largement insuffisante, d’autant plus qu’elle n’est pas liée à des actions structurelles du gouvernement.
...
l’État a artificiellement abaissé ses objectifs à court terme, augmentant donc l’effort à réaliser plus tard, ainsi que l’expliquait le Haut Conseil pour le Climat dans son dernier rapport.
https://www.hautconseilclimat.fr/wp-content/uploads/2022/06/Rapport-annuel-HCC-2022-Resume-executif.pdf
...
facteurs conjoncturels et non à des mesures politiques structurelles ... par la hausse notable des prix de l’énergie et l’arrêt contraint de certains sites industriels (acier, verre, aluminium, etc). Dans le secteur du bâtiment, les moindres émissions sont en grande partie liées à l’effort individuel de millions personnes en matière de sobriété, mais aussi imputables à un hiver particulièrement doux ainsi qu’à la hausse des prix faisant, de fait, baisser la consommation
...
les premières estimations du CITEPA ne font que rappeler l’urgence de mettre en œuvre des politiques fortes, structurelles et durables pour répondre à l’enjeu climatique. Plutôt que de se féliciter d’un résultat insuffisant qui s’explique par un concours de circonstances, le gouvernement devrait plutôt mettre les bouchées doubles dans de nombreux secteurs comme la rénovation thermique des bâtiments, les transports ou l’agriculture. À commencer par respecter le calendrier et le processus de concertation publique sur les prochains projets de loi de planification écologique qui doivent être adoptés cette année ».
La synthèse de ce rapport :
https://www.senat.fr/rap/r21-060-1/r21-060-1-syn.pdf
Connu / TG le 19/02/23 à 16:33
Mercredi 15 juin 2022, par Bernard Laponche, Jean-Claude Zerbib, Jean-Luc Thierry
Clés: Nucléaire centrale nucléaire Sûreté nucléaire Rapports
L’information d’EDF à l’ASN, le 21 octobre 2021, de la détection de fissures sur un circuit de refroidissement de secours du réacteur n°1 de la centrale de Civaux, puis de l’arrêt des trois autres réacteurs de 1500 MW de puissance électrique nette (palier N4 [1]) et du réacteur de Penly n°1 (1300 MW) pour le même motif, réduisant la capacité théorique du parc de 10% environ, suivis de la découverte des mêmes défauts sur un nombre important de réacteurs à l’occasion de leurs arrêts programmés, a plongé le monde des « observateurs » dans la sidération, la perte de production entraînée par cette décision étant la preuve même de la gravité de cette découverte.
...
En tout état de cause, si la vulnérabilité des 900 MW était confirmée, la question de l’allongement de la durée de fonctionnement de ces réacteurs au-delà de 40 ans devrait être réexaminée. Il faudrait également examiner la possibilité que les réacteurs EPR de Flamanville, Olkiluoto et Taïshan, ainsi que ceux en construction à Hinkley Point, soient eux-mêmes concernés, dans la mesure où ils ont été conçus sur la base du palier N4 de 1500 MW.
Lire le rapport complet : https://www.global-chance.org/IMG/pdf/gc_fissures_analyse_historique_20220619.pdf
[1] Les documents émanant de l’IRSN et de l’ASN font systématiquement référence aux « réacteurs de 1450 MW » pour les réacteurs du palier N4, deux à Civaux et 2 à Chooz B. En réalité, la puissance électrique nette de ces réacteurs est de 1495 MW pour Civaux et 1500 MW pour Chooz B (source : CEA - Elecnuc). Nous avons donc indiqué une puissance nette de 1500 MW pour ces 4 réacteurs dans l’ensemble de ce rapport.
Lire aussi
- Fiches du cycle 1 de la phase « Controverses » du débat CNDP EPR2-Penly de 2022 | 8 mars 2023
- Nouvelles demandes d’analyses de l’IRSN sur le vieillissement de Fessenheim | 27 février - https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/1979-les-calculs-du-president-d-edf-et-le-risque-de-fissure-dans-les-centrales-nucleaires |textebrut|couper{200})"]>1979 : les calculs du président - Commentaires sur l’avis de l’IRSN Sur le rapport d’EDF sur la VD4 de Tricastin 1 | 8 février 2022
- Débat public CNDP #EPR2-Penly : le cahier d’acteur de Global Chance | 26 décembre 2022
- Débat public CNDP #EPR2-Penly : déclaration de Bernard Laponche | 26 décembre 2022
- État des lieux des projets d’enfouissement des déchets radioactifs | 31 octobre 2022
Connu / TG le 11/03/23 à 11:49
"
3 sortes de fissures... celles de 2022 : corrosion sous contrainte, et en 2023 fissures sur soudage de réalignement, et enfin fatigue thermique...
"
1,46 k abonnés - 23+ - 228 vues
Vendredi 3 février, Le Collectif Bassines Non Merci a organisé une conférence publique en présence d'Anne-Morwenn Pastier, docteure en Sciences de la Terre pour exposer un contre-argumentaire scientifique contre les méga-bassines. La salle de St Léger de la Martinière était comble !
Le rapport du Bureau de Recherches Géologiques et Minières souvent donné en référence par les pro-bassines pour justifier leurs projets, a d’autre part été critiqué en divers points par plusieurs scientifiques comme Florence Habbets ou Jonathan Schuite, et s'avère être une base scientifique moins fiable qu'elle n'en a l'air.
Anne-Morwenn Pastier, docteure en Sciences de la Terre et autrice d’une thèse en hydrologie, a travaillé à reprendre cette étude et à en démontrer les lacunes.
Lors de cette conférence publique, elle a exposé son travail de manière simple et accessible à tou.te.s.
Entre autres points, ce rapport du BRGM ne présente que de grandes tendances et utilise un maillage large, sans considérer les conséquences des bassines sur les cours d'eau et zones humides mineures. Il ne propose de plus aucun scénario prospectif qui prendrait en compte le dérèglement climatique, dont l’effet de sécheresses de plus en plus longues et fréquentes. D’autres zones d’ombre ont été détaillées lors de la conférence, montrant que cet outil "scientifique" a répondu à la nécessité de conforter en amont une trajectoire déjà prise.
✊ En comprenant quelles sont les armes de l'adversaire et en désarmant ses bases "scientifiques", nous nous renforçons dans notre compréhension des enjeux pour mieux lutter pour la protection de l'Eau et pour la fin des méga-bassines.
Connu / TG le 09/02/23 à 13:32
BassinesNonMerci a retweeté
Les Soulèvements de la Terre @lessoulevements · 4 févr.
SALLE COMBLE pour la conférence grand public de désarmement du rapport du @BRGM_fr
hier soir dans le Marais-Poitevin ! 🤩
200 personnes sont venues assister à la conférence d'@AnneMorwenn, où elle a pu présenter sa contre-expertise sur les #mégabassines des Deux-Sèvres !
Image
BassinesNonMerci et 2 autres personnes
15 - 453 - 105 - 4095
Dans un rapport, le député PS Philippe Brun affirme que le projet de réorganisation d'EDF est toujours à l'étude. Le document cite une note préparatoire de juin 2022 dans laquelle la cession d'environ 30% des activités liées à la transition énergétique est évoquée. Le gouvernement dément catégoriquement réfléchir à cette piste tandis que les syndicats affirment qu'ils s'opposeront à tout projet de réorganisation.
Le projet Hercule visait à découper EDF en trois entités : nucléaire, renouvelable et hydraulique. (Crédits : Benoit Tessier)
...
La cession de 30% des activités liées à la transition énergétique évoquée
Dans son rapport, le député PS affirme que « les documents consultés font état de la poursuite des travaux relatifs au projet Hercule ». Le député cite notamment une « note préparatoire » du 27 juin 2022, qui indique que la renationalisation à 100% d'EDF permettrait de « préparer sur une base nouvelle les négociations (régulation du nucléaire et réorganisation du groupe) à venir avec l'ensemble des parties prenantes ».
Toujours selon cette note, l'opération de sortie de cote boursière d'EDF engagée par l'Etat permettrait d'éviter de « débuter par une réorganisation du groupe [qui] enverrait un signal négatif aux organisations syndicales [lesquelles] ne manqueraient pas de se mobiliser fortement comme elles l'avaient fait lors des projets Hercule/Grand EDF ».
...
Le gouvernement dément catégoriquement
...
Opposition des syndicats
« On s'opposera à tout démantèlement ou projet de réorganisation, quelque soit son nom », a, pour sa part, réagi auprès de l'AFP Julien Lambert, secrétaire fédéral de la FNME-CGT, en exprimant ses inquiétudes pour l'avenir des actifs hydrauliques d'EDF. « L'éclatement ne va pas répondre aux enjeux de souveraineté énergétique », a martelé le syndicaliste.
Le rapport du Bureau de Recherches Géologiques et Minières souvent donné en référence par les pro-bassines pour justifier leurs projets, a d’autre part été critiqué en divers points par plusieurs scientifiques comme Florence Habbets ou Jonathan Schuite, et s’avère être une base scientifique moins fiable qu’elle n’en a l’air.
Une chercheuse indépendante, docteure en sciences de la Terre et autrice d’une thèse en hydrologie, a travaillé à reprendre cette étude et à en démontrer les lacunes. Lors de cette conférence publique, elle exposera son travail de manière simple et accessible à tou.te.s.
Entre autres points, ce rapport ne présente que de grandes tendances et utilise un maillage large, sans considérer les conséquences des bassines sur les cours d’eau et zones humides mineures. Il ne propose de plus aucun scénario prospectif qui prendrait en compte le dérèglement climatique, dont l’effet de sécheresses de plus en plus longues et fréquentes. D’autres zones d’ombre seront détaillées lors de la conférence, montrant que cet outil « scientifique » a répondu à la nécessité de conforter en amont une trajectoire déjà prise.
...
Ndlr : ce travail démontre scientifiquement que le seul document mis en avant par les PRO-BASSINES n'est pas valable. Valoriser ACT
La vidéo de la conférence : https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?y_wPmw
En complément :
- France 3 régions : https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?OJEblA
- Reporterre : https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?Nw9Wjw