Journée d’Étude des Activités pour l’enseignement de l’IA (APEIA),
Vendredi 21 juin 2019 de 9h30 à 17h
S’inscrire http://tinyurl.com/y22urjo9 (attention places limitées).
Objectif :Évaluation/création d’activités pour l’enseignement de l’intelligence artificielle au primaire et au secondaire.
Participant·e·s : chercheur.e.s, enseignant.e.s du primaire et du secondaire, experts en éducation au numérique.
Ndlr : pourquoi parler ici de médiation ? ACT
Le réseau
Née de la fusion des 3 associations régionales de cinémas d’Art et Essai et de proximité des territoires de Nouvelle-Aquitaine, CINA (les Cinémas Indépendants de Nouvelle-Aquitaine) s’est donnée pour mission la défense du cinéma Art et Essai dans sa diversité et l’accompagnement des professionnels de l’exploitation.
En 2018, elle regroupe plus de 110 établissements, Art et Essai pour la plupart, qui sont autant de services culturels de proximité, garants d’un accès facilité à la culture pour tous les publics, au plus proche des territoires.
Elle fédère 5 associations départementales : ACPG (33) / Cinépassion 24 / Écrans 47 / Du Cinéma Plein Mon Cartable (40) / Objectif ciné 64 / Cinévasion (64)
L’objet de l’association :
– Favoriser la promotion et la diffusion du cinéma, prioritairement art et essai, dans les salles de Nouvelle-Aquitaine.
– contribuer à l’animation des cinémas adhérents.
– contribuer au maintien et au développement du maillage territorial, notamment par le dialogue avec les pouvoirs publics et l’environnement professionnel.
Elle conduira des actions de promotion, d’animation, de diffusion, d’organisation de manifestations régulières ou exceptionnelles de cinéma pour les publics, les enfants, les jeunes, en temps scolaire.
MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
BERNAUDEAU Aurélie - Cinéma Henri-Georges Clouzot, La Crèche (79)
BONNEAU Mathias - Cinéma, Gençay (86)
CAETANO Duarte - Ciné Bourse, Saint Junien (87)
CHAGNEAU Philippe - Cinéma L’Eldorado, St Pierre d’Oléron (17) – Membre du bureau
COLBORATI Cyril - Cinéma Veo, Tulle (19)
CRUGEON Sylvère - Ciné M, Mourenx (40)
DESEUVRE Elisabeth - Cinéma Le Club, Barbezieux (16) – Secrétaire
FAVARD Cédric - Cinéma Rex, Cestas (33)
GERY Cathy - Cinéma Rex, La Réole (33) – Secrétaire adjointe
HIRISSOU Xavier - Cinéma Louis Delluc, Nontron (24)
HIVERT Danièle - Cinéma, Melle (79)
JACQUEROD Raphaël - Cinéma Le Pixel, Orthez (64) – Membre du bureau
LACAUSSAGUE Sophie - Cinéma Atlantic, Soustons (40)
LAPEYRE Nicolas - Cinéma Arévi, Saint Yrieix la Perche (87) – Trésorier
LAVACHERIE Luc - Gallia Théâtre Cinéma, Saintes (17)
LE HUE Christine - CRPI, Guéret (23) – Vice-Présidente
MAESTRO Rafael - Ciné Passion en Périgord, Saint Astier (24) – Président
MARGOUT Anny - Cinéma Jean Gabin, Eymoutiers (87)
PIERRE Céline - Ciné-Malice, Civray (86)
ROBIN Pascal - Les 400 coups, Châtellerault (86) – Vice-Président
ROUSSEL Anthony - Du Cinéma Plein Mon Cartable, Dax (40) – Trésorier adjoint
STELLATI Philippe - Cinéma Le Liberty, Monsempron-Libos (47)
VENIEL Jean-Claude - Cinéma Rex, Tonneins (47)
VILLA Jean-Pierre - Cinéma Le Carnot, Ussel (19)
Contact asso
Bureau de Bègles : 05 56 12 08 87 / 07 85 02 27 40
CINA 388 boulevard J.J. Bosc – CS 109 - 33323 BEGLES Cedex
_ Bureau de Chauvigny
06 31 44 37 72 - 9 rue de Châtellerault 86300 Chauvigny
ÉQUIPE CINA
Vanessa Tribes : administration, diffusion films soutenus NA et Art & essai vanessa.tribes@cinemas-na.fr - 05 56 12 08 87
Cécile Perraud : diffusion patrimoine et jeune public cecile.perraud@cinemas-na.fr - 06 31 44 37 72
Esther Cuénot : info-communication, suivi filière pro, diffusion courts-métrages esther@cinemas-na.fr - 05 56 12 08 87
Cécile Giraud : diffusion documentaire (dont Mois du doc) cecile.giraud cecile.giraud@cinemas-na.fr - 05 56 12 08 87
Mentions légales
Propriétaire : Cinémas Indépendants de Nouvelle Aquitaine
Conception web : Pierre WAGNER WPCréations
Responsable publication : Mme Esther Cuénot
Webmaster :
Crédits :
Hébergeur : OVH
ndlr :
- Marthon ne figure pas sur le réseau ? https://www.cinemas-na.fr/le-reseau/ ACT
Planète Climat
Le climatologue Hervé Le Treut, qui dirige le comité scientifique du projet AcclimaTerra, pointe la vulnérabilité de la région au changement climatique à l’horizon 2050.
Pompage de l'eau du gave de Pau, une rivière du Sud-Ouest, pour l’arrosage de cultures de maïs. Régine Rosenthal/Biosphoto
La région Nouvelle-Aquitaine est la première à avoir conçu une stratégie d’adaptation au dérèglement climatique.
...
On a trop pensé qu’on pourrait empêcher le changement climatique, ou le maintenir à un niveau assez bas. Par ailleurs, il y a toujours eu une crainte que, en disant qu’il fallait s’adapter, les gens comprennent qu’on peut s’adapter à tout et ne fassent rien pour lutter contre le réchauffement. Aujourd’hui, l’hypothèse que le réchauffement dépassera 3 °C fait l’objet d’un niveau de probabilité important et une partie de la population se rend compte que le changement climatique n’est plus une menace lointaine, mais est déjà à l’œuvre.
Audrey Garric
Ndlr :
- cela laisse-t-il à penser qu'on a renoncé à limiter le réchauffement climatique ? ACT
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Entretien avec Jacques Salzer, enseignant-chercheur et médiateur.
Quelle méthode la médiation met-elle en place pour parvenir à faire s'entendre des parties que tout oppose, jusqu'à aboutir à un accord dans 70% des cas ? Par l'intervention d'un tiers extérieur, la médiation permet non seulement d'interroger les causes du désaccord mais aussi de dégager des solutions créatives à même de satisfaire tout le monde. Pour cela, la médiation doit répondre à un processus bien précis, que notre expert se propose de vous exposer...
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Catégorie Actualités et politique 11 commentaires
ndlr : pertinent mais simpliste et rationaliste ? => questionner ACT
L’individu n’est pas seulement un (unité, totalité), il est unique (unicité, singularité)1. Un individu est un verbe plutôt qu’un substantif, un devenir plutôt qu’un état, une relation plutôt qu’un terme et c’est pourquoi il convient de parler d’individuation plutôt que d’individu. Pour comprendre l’individu, il faut en décrire la genèse au lieu de le présupposer. Or cette genèse, soit l’individuation de l’individu, ne donne pas seulement naissance à un individu, mais aussi à son milieu associé. Telle fut la leçon philosophique de Gilbert Simondon2.
L’individuation humaine est la formation, à la fois biologique, psychologique et sociale, de l’individu toujours inachevé. L’individuation humaine est triple, c’est une individuation à trois brins, car elle est toujours à la fois psychique (« je »), collective (« nous ») et technique (ce milieu qui relie le « je » au « nous », milieu concret et effectif, supporté par des mnémotechniques)3. Cet « à la fois » constitue en grande partie l’enjeu historique et philosophique de la notion d’individuation. Par exemple, on se demandera de quelle manière la médiation mnémotechnique de l’imprimerie surdétermina les conditions de l’individuation et reconfigura les rapports du « je » et du « nous ». La politique industrielle ou l’écologie de l’esprit que nous appelons de nos vœux repose fondamentalement sur la ré-articulation entre l’individuation psychique, l’individuation collective et l’individuation technique.
Individuation vs. individualisme. C’est un paradoxe de notre temps maintes fois relevé : l’individualisme de masse ne permet pas l’individuation de masse. C’est la force des technologies de gouvernances néolibérales que d’avoir réussi à priver l’individu de son individuation, au nom même de son individualité. L’individualisme est un régime général d’équivalence où, chacun valant chacun, tout se vaut ; à l’inverse, l’individuation engage une philosophie où rien ne s’équivaut. L’individualisme répond à une logique où l’individu réclame sa part dans le partage des ayants droits (partage entre particularités, entre minorités) ; à l’inverse, l’individuation répond à une philosophie qui brise cette logique de l’identification, et pour laquelle il n’est pas de partage qui ne soit participation et pas de participation qui ne mène l’individu à dépasser ce qui le départage. On l’aura compris : l’individuation n’est pas l’individualisation – et l’individualisation, au sens où l’entend l’individualisme consumériste, est une désindividuation.
Il est donc des banalités philosophiques bonnes à rappeler : l’individu est singulier dans la mesure où il n’est pas particulier. Comment échapper à la particularité d’un chiffre (celui d’un génome, d’un code barre, d’une étiquette RFID) ou à celle d’un moi (une opinion, un goût, un vote) ? La particularité est reproductible, la singularité ne l’est pas : elle ne peut pas être un exemplaire – mais elle est un exemple de ce que c’est que s’individuer. Un individu est singulier dans la mesure où il n’est pas substituable : sa place ou son rôle ne peut pas préexister à son être. Il y a donc de quoi s’inquiéter des standardisations industrielles productiviste puis consumériste qui transforment le singulier en particulier, ou de ce marketing croissant qui assaille un cerveau de plus en plus formaté et de moins en moins formé.
...
ndlr :
- "à la fois" intégré dans le "en même temps" macronien qui mélange la dimension temporelle à la dimension logique ? ACT
à 8 mn 44 :
Une expérience est en route dans 11 juridictions afin de mesurer les bénéfices de la future médiation familiale obligatoire. Dans la Manche, cette expérience est largement soutenue par l'UDAF, union départementale des associations familiales dirigée par Ugo Paris, second invité de ces Carnets.
->
Transcription :
"
...Le médiateur, un tiers qui va nous aider à se séparer sans trop de conflits. L'objectif de l'expérimentation commencée en 2017, c'est que quand un couple veut se séparer, il va voir un juge. Mais après, il peut y avoir d'autres décisions à prendre une fois que la séparation est actée : quand les enfants grandissent, lorsque les couples refont leur vie, lorsqu'ils déménagent. Et donc ya peut-être des décisions nouvelles à prendre, d'autres organisations, l'autorité parentale, le lieu de résidence de l'enfant, la pension alimentaire. Et lorsqu'il faut revenir sur des décisions initiales, eh bien là, on expérimente le fait que on oblige les personnes à tenter la médiation familiale et à trouver en elles-mêmes les solutions plutôt que de demander à un magistrat de trancher.
Et la MF s'impose à partir du moment où ya un apaisement entre les deux membres du couple...
Effectivement, le MF est là pour essayer que chacun mette de côté l'agressivité éventuelle ou le ressentiment, et essayer de trouver des solutions dans l'intérêt de l'enfant et dans l'intérêt d'une vie de famille qui soit équilibrée parce que le couple amoureux s'est défait - c'est un fait - mais le couple parental continue d'exister.
Et Cherbourg est le seul tribunal normand à faire cette expérimentation ?
Non, ya dix tribunaux de grande instance qui l'expérimentent (Rennes, Nantes, Montpelliers, Versailles) des territoires avec des gros tribunaux. Donc à Cherbourg, les magistrats ont vraiment voulu que cette expérimentation se joue sur un territoire d'une ville entourée d'un territoire rural. Et le président du TGI avec la magistrate, ont voulu voir quelles types de particularités il pouvait y avoir pour nourrir une future réforme rendant peut-être obligatoire et généralisée la MF au 1/1/20. Même si on évaluera dans quelques mois.
Je vois poindre des critiques comme vous rendez le divorce si facile que ça en devient un produit consommable.
Une politique publique doit accompagner la vie des familles. Après, est-ce qu'on fait le pari de la responsabilisation des citoyens ou est-ce qu'on demande aux magistrats de tout trancher ? Cette réforme, même si on peut voir la volonté de l'État de rendre l'accès au juge plus difficile par ces moyens de MF, et donc peut-être de mettre moins d'argent sur la justice, c'est aussi un moyen de rendre responsables les citoyens de leur propre avenir. Après, si ça ne marche pas, ils peuvent tout à faire revenir devant le juge et continuer avec le magistrat. Donc ya pas de difficultés de ce point de vue.
Et ya deux avantages : on libère les couloirs des tribunaux et puis on amoindrit le coût de la séparation parce qu'il ya des frais qui sont très souvent importants.
Oui exactement ! Et en plus, en cas de violence par exemple de violence conjugale, ya pas de MF. D'ailleurs on exclue un certain nombre de choses. Et en plus le projet de loi prévoie la présence des avocats par exemple au début de la séance de médiation familiale ou à la fin, une fois qu'on a rédigé un accord qu'il faut traduire en mots juridiques pour qu'il soit conforme au droit. Donc ça se passe en toute transparence avec les magistrats et avec les avocats. udaf50.fr
...
ndlr :
- le but de la MF est-il d'apaiser les conflits ? Le juge génère-t-il plus de conflits que le MF ?
- la médiation responsabilise-t-elle plus que le juge ? NON, ça reste un tiers ! Se responsabilité, ne serait-ce pas se passer complètement de tiers ?
- le MF est-il là pour essayer que chacun mette de côté l'agressivité éventuelle ou le ressentiment ? NON, n'est-il pas là plutôt pour aider les parents à maintenir un dialogue pour maintenir la codécision MALGRÉ la séparation, les ressentiments, etc ?
- le MF est-il là pour essayer de trouver des solutions dans l'intérêt de l'enfant et dans l'intérêt d'une vie de famille qui soit équilibrée ? Pour l'enfant, c'est certain, mais en le faisant, il faut noter que le MF est non neutre. Et pour "une vie de famille ÉQUILIBRÉE", c'est une notion subjective et normative que l'on peut comprendre. Si le MF le reprend à son compte, il opère un projet pour la famille, est-ce bien son rôle ou doit-il amener les parents à se questionner sur leurs valeurs, ce que pourrait-être POUR EUX une vie de famille équilibrée ?
- Proposer au COREM de publier ce texte et le questionnement associé ACT
Accueillir et respecter la complémentarité entre les sexes : c’est ce à quoi nous invite Tugdual Derville dans cet entretien.
...
Nous avons tous séjourné dans le corps d’une femme. Si on ne reconnaît pas cette « maternité corporelle » comme mur porteur de l’écologie humaine, on ne pourra pas apprendre le vivre ensemble entre garçons et filles. Par ailleurs, la technicisation de la reproduction se fait au détriment des femmes : on veut autoriser le prélèvement des ovocytes pour rendre possible une grossesse tardive. Mais les fécondations in vitro ont un faible taux de succès.
...
Il faut une politique sociale de la famille qui tienne compte des difficultés spécifiques des familles monoparentales.
Quant à la notion de « famille homoparentale », c’est une expression piégée : tout enfant naît d’un homme et d’une femme, même en cas d’adoption ou d’absence d’un des parents. Cette expression est un outil dialectique pour contester la parité ontologique dans l’engendrement. Mais pourquoi se couper du réel, de ce que notre nature nous dit de la différence des sexes ? Des personnes de même sexe peuvent éduquer des enfants avec amour. Il n’en demeure pas moins injuste de priver l’enfant de la précieuse symétrie père/mère.
...
ndlr :
- monoparental / famille ou foyer car n'est-ce pas le plus souvent une simple considération fiscale dans la mesure où le cas général est la famille éclatée, cad que l'autre parent existe mais dans un autre foyer. Reste alors le cas de l'absence de père ou du décès d'un des parents. => FAIRE RECONNAITRE "FOYER MONOPARENTAL" COMME CAS GÉNÉRAL INACHEVÉ ! ACT
- quel sens donner au fait d'avoir éludé ou mal traité les LGBTQetc et maintenu la norme "un papa, une maman" du couple traditionnel qui s'aime et vit ensemble pour la vie ? ACT
Séduits par la perspective de garantir leurs revenus, les éleveurs se lancent dans la production de biogaz et installent des méthaniseurs. Reporterre a enquêté sur cette pratique subventionnée, qui suscite aussi plusieurs inquiétudes.
Cet article est le premier des trois de l’enquête de Reporterre sur la méthanisation. Deuxième volet : Un digestat bien indigeste pour les sols et les eaux.
https://my.framasoft.org/u/mediationpourtous/?VWBgig
...
« Je valorise les déchets de la ferme, ils deviennent une ressource, s’enthousiasme l’éleveur François Trubert. Je n’achète presque plus d’engrais vu que je le fabrique, je suis plus autonome sur ma ferme. »
ndlr :
- produire ses engrais à la ferme ou les supprimer ? ACT
Isabelle Saporta @isabellesaporta 16 hil y a 16 heures
.#GiletsJaunes : les journalistes sont des médiateurs de la République, il faut en finir avec ces agressions envers eux ! #RTLMatin
1:58
96 réponses 87 Retweets 221 j'aime
Notre Projet
Le Vent Se Lève : un média dans la guerre de position
Le Vent Se Lève part d’un constat : celui d’une défaite historique des forces de progrès. Notre projet s’annonce donc comme une entreprise de reconquête.
La parole confisquée
L’époque actuelle a pour caractéristique première la domination sans partage – quoique contestée – de l’hégémonie néolibérale. Si le néolibéralisme refuse de dire son nom, s’il refuse de se donner un visage unique, il est cependant parvenu à construire une hégémonie solide, laquelle s’incarne dans une variété d’acteurs : journalistes, politiques, partis, etc. Ce sont là les expressions les plus visibles de cette hégémonie, ensemble de théories, de pratiques, d’idées, de valeurs et de méthodes qui infusent dans la société tout entière, unifient une force sociale, font système et fondent le règne d’une pensée dominante omniprésente.
...
On n’imagine en tout cas pas que messieurs Niel, Bergé, Pigasse, Drahi, Dassault, Arnault, Pinault, Lagardère, Bouygues ou Bolloré, heureux propriétaires du Monde et de l’Obs, de Libération et de l’Express, du Figaro, des Echos, du JDD et du Point, d’Europe 1, du groupe TF1 et du groupe Canal, puissent vouloir contrôler tous les titres de Presse du pays à des fins d’influence.
...
La subordination de l’information aux intérêts privés, économiques ou financiers, est aussi préoccupante que l’était l’alignement de l’information sur les intérêts étatiques au temps de l’ORTF. En quelques décennies, les moyens de communication seront simplement passés des mains de l’État aux mains des puissances privées. Il n’est pas évident que la démocratie ait gagné au change si l’on considère que les médias dominants se sont contentés de troquer un ministre de l’information ayant une ligne directe dans toutes les rédactions contre une multitude d’actionnaires et d’annonceurs publicitaires qui, de la même manière, censurent, licencient et influencent les lignes éditoriales malgré la résistance et le travail indépendant que continuent de mener certains journalistes.
Pourtant, des débats se tiennent, des idées sont échangées, des points de vue contradictoires se confrontent et plusieurs titres de Presse sont concurrents. Seulement la pluralité ne fait pas le pluralisme. CNews, BFMTV et LCI se disputent des parts d’audience.
...
S’offrir un journal ou une chaîne de télévision c’est s’acheter de l’influence. C’est-à dire une influence personnelle et surtout une influence politique qui s’inscrit dans un projet de classe. Le rachat de la Presse est une étape clé de la conquête de l’hégémonie culturelle par les néolibéraux. Sont ainsi répétés en boucle les mêmes credos néolibéraux, les mêmes mots-valise matraqués ad nauseam (« compétitivité » ; « coût du travail » ; le « courage » du « chef d’entreprise » ; le « dialogue social » qu’il faudrait « fluidifier » etc.) jusqu’à faire passer ces mots pour des évidences. Cette construction d’une grille de lecture prétend à une forme de naturalité. Elle interdit la mise en avant de cadres d’analyse différents. En l’espèce, ces dernières années ont achevé de marginaliser la parole de gauche, pourtant devenue déjà très minoritaire dans le monde médiatique. Il est vrai, cependant, que la parole de gauche s’est elle-même disqualifiée
...
Les voix dissonantes, expropriées de l’espace public, se regroupent autour de pôles de résistance et de potentielle renaissance intellectuelle (on citera Le Monde Diplomatique, Là bas si j’y suis, Les économistes atterrés, Fakir, Acrimed dans des domaines très différents…). Mais ces quelques bastions enclavés se trouvent bien seuls au milieu d’un océan de silence, et s’adressent à un public restreint.
...
admettre comme point de départ une représentation spatiale du monde social dans la lignée d’Antonio Gramsci. Il faut comprendre par là l’idée d’un monde social comme un vaste champ de bataille découpé entre les positions de forces adverses, entre les lignes de défense de « ceux d’en bas » et la tranchée adverse. Les positions de l’adversaire néolibéral ont ceci de particulier qu’elles sont bien mieux défendues que les nôtres, mais surtout qu’il est en permanence à l’offensive. Ce schéma, c’est celui de la guerre de position élaboré par Gramsci au lendemain de la première guerre mondiale. Il transpose le vocabulaire propre à la tactique militaire à l’analyse du monde social. Il parle ainsi des médias, des églises, des universités, des usines, des palais de justice, comme d’autant de bunkers et de casemates, de forteresses et de bastions qu’il importe de défendre ou de conquérir avant de pouvoir prétendre à l’exercice du pouvoir. De là la distinction fondamentale dans la pensée de Gramsci entre la société politique et la société civile. Cette dernière est le lieu de production du consentement à l’hégémonie néolibérale, qui permet ensuite d’assurer le règne d’une force dominante et la diffusion de ses idées.
Ce qui importe ici, c’est de comprendre l’effort d’actualisation de la pensée marxiste entrepris par Gramsci. Ce dernier écrit dans un contexte d’échec généralisé des tentatives révolutionnaires en Europe de l’Ouest et d’arrivée du fascisme au pouvoir en Italie. Plus précisément, il écrit depuis la cellule de prison où Mussolini l’a fait jeter. Afin de comprendre cet échec historique des révolutions socialistes, il opère une distinction d’importance entre l’Est et l’Ouest, entre la Russie où la révolution bolchévique l’a emporté et l’Europe où tous les mouvements révolutionnaires ont été défaits. La société russe se caractérisait alors par une structure sociale simple, une société civile quasi-inexistante, un appareil étatique affaibli : le pouvoir était à prendre. Cette situation implique une guerre de mouvement, rapide, frontale, pour qu’une force sociale puisse l’emporter.
En Europe de l’Ouest tout au contraire, la structure sociale est complexe, nervurée de tranchées, la société civile est puissante et la classe dominante s’appuie bien davantage sur la production du consentement que sur la force brute pour régner. Ce qu’il appelle l’Etat intégral peut ainsi se définir comme une « hégémonie cuirassée de coercition », la domination par la culture encadrée par la possibilité du recours à la contrainte. L’aspect coercitif occupe ici le second rôle. Dans une telle configuration, opposer le fusil à la plume est impossible, inefficace et contre-productif. Gramsci pense ici aux grandes offensives frontales sur des tranchées ennemies trop bien défendues au cours desquelles des centaines de milliers d’hommes se faisaient faucher par les mitrailleuses pendant la Grande Guerre, sans aucun résultat militaire. Il faut adapter les méthodes de lutte et substituer la guerre de position à la guerre de mouvement. Cette guerre de position se mène avant toute chose par une praxis politique propre à une force sociale, par la lutte culturelle. Cette lutte doit être ancrée dans le quotidien. La « bataille des idées et des mots » joue ici un rôle important quoique non exclusif : il s’agit, pour les acteurs de cette guerre, de conquérir des positions sociales, d’avancer leurs pions, et de faire progresser leur vision du monde. C’est une stratégie de conquête plus lente, plus laborieuse, mais la seule à même de réussir. A travers cette guerre de position, ce qu’il s’agit de faire – comme le formulent Ernesto Laclau et Chantal Mouffe -, c’est de tracer une ligne de démarcation claire, à l’endroit le plus pertinent, entre l’adversaire et nous, de créer un eux et un nous de part et d’autre d’une frontière intérieure à la société et de nous battre toujours pour faire avancer cette frontière antagonique, pour faire avancer nos lignes et faire reculer l’adversaire.
...
on peut comparer le rôle d’un média comme Le Vent Se Lève au rôle d’un échafaudage. L’échafaudage est une structure temporaire, il n’est pas une fin en soi. Il a pour seule fonction d’assurer la construction du bâtiment auquel il est adossé. Pour construire le grand mouvement qui émergera demain, un échafaudage solide est nécessaire. L’émergence d’une force politique nouvelle est conditionnée à l’élaboration d’une grille de lecture alternative par des médias comme le nôtre, par l’imposition de nos mots dont Íñigo Errejón dit qu’ils « sont des collines dans le champ de bataille de la politique » et que celui « qui les domine a gagné la moitié de la guerre », par la mise à l’agenda de nos thèmes et de nos termes afin d’œuvrer à la conquête de la centralité de l’échiquier politique. Et nous pouvons en cela compter sur les très nombreuses initiatives qui émergent ici et là, des médias écrits, des blogs, des chaînes Youtube, des revues, des collectifs etc. Le Vent Se Lève n’est de ce point de vue qu’un pion dans la large constellation d’initiatives en train de naître.
La construction d’un média d’opinion ...
contact@lvsl.fr
ndlr :
- positionnement idéologique très proche de LeMédiaTV ? ACT
....
Les lieux de rassemblement d’abord : ronds points, parkings de supermarchés, voies routières, carrefours déshumanisés, autant d’endroits d’un monde falsifié où, d’ordinaire, ne passent que des ombres et des anonymes. En revêtant ce vêtement fluorescent, les « gilets jaunes » donnent une visibilité manifeste à leur présence en même temps qu’ils avertissent de l’imminence de l’accident ou de la catastrophe, si le monde tel qu’il va ne marque pas un coup d’arrêt. Les formes de regroupement ensuite, par petits collectifs qui se connaissent, ou se reconnaissent, habitant un même territoire, ou vivant la même galère, à leur manière réinventent une sociabilité qui s’effacent après la désertion des centres villes et l’abandon des services publics. Tout un monde se révèle, un monde d’oubliés, à travers l’accélération de la précarité et de la misère.
...
La résistance des « gilets jaunes » à toute idée de délégation ou de médiation pour obtenir une réelle justice sociale, toujours remise à des temps ultérieurs, est d’autant plus pertinente que les commentateurs de presse ou d’ailleurs s’évertuent à déplorer la perte de capacité d’intervention des syndicats et des corps intermédiaires. Tous l’expriment sans détour : les organisations traditionnelles manquent aux pouvoirs en place parce qu’elles sont censées apaiser ou réguler un mouvement incontrôlable. En clair, ce ne sont pas les représentants des oubliés de la modernité qui sont attendus mais ce sont les auxiliaires de la discipline libérale qui sont requis afin de « calmer le jeu ».
.#Gilets_jaunes #Histoire
ndlr :
- comment sortir d'une situation politique de confusion où notamment les fonctions de "régulation" sont confondues (dévoyées) avec la "médition" ? ACT
55 minutes
Comprendre comment fonctionne son cerveau pour apprendre à mieux s'en servir
Métacognition : la science du fonctionnement du cerveau © Getty / Gary Waters
La métacognition désigne l’ensemble des aptitudes liées au contrôle et au suivi de sa propre activité cognitive, qu'il s'agisse de perception, de mémoire, de raisonnement ou de résolution de problèmes.
Plus simplement, c’est la connaissance de son propre fonctionnement mental et son observation dans la vie de tous les jours.
À (ré)écouter
sciences
La langue du cerveau
Savoir se fixer un but, planifier les étapes pour y arriver, prendre conscience de ses propres pensées et émotions... D’après des recherches récentes, développer cette compétence métacognitive, ce serait un véritable atout pour la réussite à l’âge adulte.
En partenariat avec Cerveau et Psycho
14h10
Axel Villard
La une de la science
Les pires années de l’Histoire sont-elles liées aux extrêmes climatiques ?
Par Axel Villard
Histoire climat écologie
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Les invités
Jean-Philippe Lachaux
Directeur de recherche Inserm au Centre de recherche en neurosciences de Lyon
Sébastien Bohler
journaliste scientifique et auteur
Programmation musicale
J.S. ONDARA
American Dream - radio edit
2019
DOMINIQUE A
LE TEMPS QUI PASSE SANS MOI
2018
CAROLINE LOEB
C'est la ouate (radio edit)
2004
L'équipe
Fanny Bohuon Réalisatrice
Chantal Le Montagner Chargée de programmes
Lucie Sarfaty Chargée de programmes
Irène Ménahem Attachée de production
Mots-clés : sciences fonctionnement du corps humain neurosciences
ndlr :
- /lucidité (en médiation) (livre de Hélène Lesser) quels liens avec la métacognition ? -> la médiation nécessite une maîtrise minimale de soi par rapport au processus de médiation (prise de distance, prise de hauteur). La métacognition s'avère déterminante notamment pour que le médiateur puisse maîtriser le neutre ACT
Transcription :
...
1 Mr
15:54 on ne veut même plus entendre le mot politique, et pour syndicat, c'est pire selon un gilet jaune parce qu'ils sont politisés alors qu'ils ne devraient pas l'être
...
1Mme : on veut être libres, on ne veut pas appartenir à quelqu'un, on veut être libres, on est des citoyens. C'est à nous la France (répété 2x), on ne veut pas aller se cacher derrière quelque chose ou quelqu'un.
Autre Mme : c'est pas qu'on les excuse, c'est que ça fait tellement d'années qu'on est gouvernées par toute cette structure... Et aujourd'hui, on a l'impression que malgré tout on n'est pas entendues.
J : par ex ya des partis politiques qui reprennent vos revendications.
Mme : bien sûr
J : vous ne vous reconnaissez pas en eux ?
Mme : alors moi personnellement, je ne me reconnais dans aucun parti politique. Je veux juste être une citoyenne qui dit STOP. Maintenant, j'en ai marre.
J : des citoyens qui n'ont plus confiance en leurs représentants, refusent tout intermédiaire, mais qui pour autant, font de la politique.
Vous avez signé quoi, Mme ?
1 automobiliste très fière : pour la destitution de Macron...
J : à leur manière avec une pétition.
Ça signe bien ?
1Mme : IMPECABLE ! Aucun refus. Ça marche bien (grand sourire).
J : Partis et syndicats sont-ils dépassés par ce mouvement inédit dans sa forme ? Localement, certains syndicats comme la CGT pourraient pourtant faire cause commune avec les gilets jaunes (images d'un gilet rouge de sécurité).
J : pourquoi vous n'êtes pas sur les ronds-points, vous la CGT ?
Jacques Beneit sec géné CGT Narbonne : ils nous invitent à se joindre à leur mouvement. Nous on y va, mais avec nos couleurs. Et eux, ils ne veulent pas des couleurs de la CGT sur les ronds-points. Alors c'est dommage puiqu'on a des revendications communes et il faut qu'on essaye de trouver une convergence. Je pense qu'ils ont aussi un manque d'organisation car certains GJ viennent nous contacter pour savoir comment on pourrait faire ensemble. Mais comme ya pas de représentants, chacun porte ses revendications.
J : des citoyens syndiqués, il y en a pourtant parmi les gj. La plupart votent aux élections. Mais sur les barrages, se prépare une petite révolution, ils veulent une démocratie plus directe.
Mr GJ : mai 68, c'était géré. Nous, on n'est pas gérés. Nous nous gérons tout seuls.
Mme GJ: mais on est en train de créer ce qui n'était pas possible et qui maintenant le devient : la possibilité d'avoir une assemblée citoyenne déjà parce que je pense que ça germe. Donc y savent bien maintenant, ils ne peuvent plus faire sans nous. Et ça, c'est important parce que ya un mois de ça, personne n'aurait pensé qu'on puisse nous consulter.
J : pour beaucoup, c'est déjà une bataille de gagnée même si leur combat est loin d'être terminé.
J plateau : les maires des campagnes veulent jouer les intermédiaires. L'association des maires ruraux lance une opération ce samedi pour récolter les doléances des GJ et des autres. Reportage JBaptiste Marteau, Alexandre P et SJ
Philippe Geslan, maire de Méricourt (Yvelines) : on invite la population samedi à venir dans nos mairies. On a ouvert des cahiers de doléance comme celui-ci et chacun va pouvoir s'exprimer.
J : Le péage le plus proche est occupé depuis plusieurs jours, l'occasion pour l'élu local d'écouter les revendications très diverses : supprimer les taxes et remettre l'impot sur la fortue et pour les retraités comme nous, qu'il nous redonne la csg qu'il nous a volé (grand sourire).
10000 maires ruraux feront de même samedi prochain dans toute la france. Mais tous les manifestants ne voient pas l'utilité de la démarche. UN HOMME : le maire est plus digne de confiance que les autres. Le maire de Méricourt se voit comme un médiateur entre les gilets jaunes et l'état.
PH Geslan : les membres du gouvernement ou nos députés n'ont pas beaucoup d'ancrage territorial comme nous donc nous voulons bien être l'oreille du président.
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retenue d'eau illégale de caussade dans le lot (et garonne ?)
NDLR :
- le mot "politique" est assimilé à "parti" et le mot syndicat est tout autant rejeté accusé de faire aussi de la politique => resituer ces mots auprès des GJ ACT
- tout est ubérisé (ATOMISÉ PLUTÔT ? Symptôme de l'ultralibéralisme ?) y compris les revendications (chacun les siennes)
- valoriser l'initiative de l'association des maires ACT
- /CAUSSADE alerter sur le deux poids deux mesures et donc la partialité de l'état ACT
Demander aux propriétaires de véhicules particuliers de s’acquitter d’un impôt dépendant de la puissance de leur véhicule (ou de caractéristiques équivalentes: poids, dimensions, …etc) et de la capacité à se passer de voiture dans leur commune (mesurée par exemple par la part des trajets effectués en voiture sur l’ensemble des trajets de ses habitants, une donnée que peuvent parfaitement fournir les administrations en charge de la mobilité) serait donc à la fois pertinent d’un point de vue écologique et juste d’un point de vue social. En effet, dans ces 2 cas, la contribution du propriétaire à la pollution est corrélée à sa capacité de basculer sur des solutions plus écologiques.
Concrètement, on pourrait donc imaginer que:
Le propriétaire d’une petite citadine à Bergerac ne paie pas d’IFM.
Le propriétaire d’un gros SUV à Paris (mais aussi à Bergerac) doive s’acquitter d’un IFM de plusieurs centaines d’euros par an.
Certains remarqueront qu’il existe déjà un malus écologique à l’achat (pour des véhicules émettant plus de 120g de CO2/km) et même un malus annuel (pour ceux émettant plus de 190g). Problème: les montants en question sont très peu dissuasifs (sauf peut-être pour un véhicule extrême type Hummer). Par ailleurs, ils ne concernent qu’une minorité de véhicules.
L’IFM serait donc une version annuelle du malus écologique actuel en plus musclé et plus fin. Il épargnerait les plus modestes qui ont absolument besoin de leur véhicule pour vivre mais inciterait tous les autres à hauteur de l’effort qu’ils peuvent facilement fournir (soit parce qu’ils disposent d’un véhicule puissant, soit parce qu’ils vivent à côté de nombreux transports en commun, soit les deux).
Le parc automobile étant constitué de 32 millions de véhicules, quelques rapides calculs de coin de table permettent d’affirmer que le montant collecté par un tel impôt serait d’ailleurs équivalent aux 3 milliards d’euros programmés actuellement au titre de la taxe carbone pour le budget 2019. Il pourrait donc parfaitement le remplacer.
Écologique, juste, efficace, rémunérateur, l’Impôt sur la Fortune Motorisée pourrait donc aider les gilets jaunes à faire bouger le gouvernement.
Mais pour cela, il faudra que Jacline Mouraud accepte de renoncer à son imposant 4x4…
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Clés : Politique Économie Écologie Social Essai
ndlr :
- le nom est-il bien choisi avec le mot fortune ? ACT
Corinne Morel Darleux est conseillère régionale d’Auvergne-Rhône-Alpes pour le Parti de gauche. Elle écrit tous les mois pour Reporterre, divers blogs et tient une chronique mensuelle à Là-bas si j’y suis. Elle est notamment l’auteur de L’écologie, un combat pour l’émancipation (Bruno Leprince, 2009) et a coordonné la rédaction du manifeste des 18 thèses pour l’écosocialisme qui marque l’apparition du terme écosocialisme en France. Elle fait partie de ces nouveaux penseurs de l’écologie politique et c’est à ce titre que nous avons voulu l’interroger.
...
d’autres ontologies, d’autres visions et manières d’être au monde, émergent ou réapparaissent : des mouvements, groupes, médias et réseaux alternatifs ; des ZAD au Rojava, dans les squats et les réseaux d’entraide, mais aussi dans les mouvements climat et les milieux universitaires, on réinvente l’autogestion, l’action directe ou le municipalisme libertaire. Un peu partout, des gens réfléchissent et expérimentent le dépassement du dualisme nature-culture, du capitalisme, de la foi en la technologie et du progrès infini qui ont jusqu’ici conditionné une grande partie de notre civilisation dite « thermo-industrielle ». On assiste il me semble à ce qui pourrait bien être un regain de l’anarchisme et au retour d’intellectuels, d’artistes, de scientifiques et d’universitaires engagés.
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la fiction est un médiateur assez intéressant par rapport à ce discours très anxiogène du changement climatique et de l’effondrement. Cela permet enfin de renouveler un discours politique qui manque d’originalité et a fait son temps. Ce n’est finalement rien d’autre que du « soft power » appliqué à l’intérêt général, une bataille culturelle pour repolitiser l’imaginaire et en changer les référents…
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L’écosocialisme reste un invariant, mais il a besoin de s’appuyer de nouveaux référents. Ceux qui conditionnent notre manière même de penser et d’être au monde sont aujourd’hui largement corsetés par l’injonction productiviste et consumériste. On est sans cesse bombardés de publicité, d’effets de mode, d’impératif de « réussite ». Comme si les normes sociales n’étaient pas assez pesantes. L’ère numérique et l’arrivée des réseaux sociaux ont développé une nouvelle uniformisation des désirs et des plaisirs. Je ne développerai pas, je suis déjà très longue… Toujours est-il qu’on a besoin, comme le disait Serge Latouche, de « décoloniser » notre imaginaire, ce qui implique d’abord de « désapprendre », se désaccoutumer de ces drogues dures du système que sont les énergies fossiles, le TINA (there is no alternative) ou la rentabilité du capital. Il s’agit de déconstruire notre système de pensée à la manière du pas de côté que font les personnages de l’An 01 de Gébé (« on arrête tout, on réfléchit, et ce n’est pas triste »). C’est une étape nécessaire pour se dessiller le regard et ainsi pouvoir, dans un second temps, reconstruire, avec de nouveaux mots, de nouveaux récits et figures, une vision plus adaptée au monde réel, et surtout au monde d’après tel qu’on aimerait le voir advenir.
Walter Benjamin faisait remarquer que déclin ne veut pas dire disparition. De même l’effondrement peut être une métamorphose.
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dans le manifeste politique de l’association Bizi, intitulé « Burujabe » – du basque Buru (tête, personnalité) et Jabe (maître, propriétaire). Bizi y parle de « cesser de nuire », c’est-à-dire de ne pas piétiner les conditions de vie des autres, de vivre à la hauteur de la capacité écologique, de cesser d’importer des matières pillées ou d’exporter nos déchets… Cette idée, tout comme le « refus de parvenir », s’inscrivent dans la lignée de la critique de la rivalité ostentatoire théorisée par l’économiste Thorstein Veblen par exemple. Mais elles permettent aussi d’hybrider dans mon esprit des réflexes de gauche anticapitaliste avec des notions d’inspiration plus libertaire, comme la « souveraineté individuelle » qui fait écho à la puissance d’agir de Spinoza, ou l’idée, sur laquelle je travaille beaucoup également en ce moment, de « dignité du présent ».
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Comme il existe une éthique de la révolution, une esthétique du chaos en art, il faut avant toute autre chose nous munir d’une éthique de l’effondrement. Sinon nous reproduirons les mêmes erreurs et toutes les souffrances subies par les opprimés, passées et à venir, l’auront été en vain.
Retranscription réalisée par Laetitia Labille et Marie-France Arnal.
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TAGS Corinne Morel Darleux Décroissance écologie ecosocialisme Parti de Gauche
ndlr :
- grande richesse intellectuelle...
- à rapprocher de "La condition anarchique - Rencontre avec Frédéric Lordon" ? ACT
https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?8K6yNA - questionner, valoriser ACT
La précarité et le sentiment d’injustice fiscale semblent légitimer la mobilisation du 17 novembre contre la hausse des taxes sur les carburants. Mais l’urgence climatique vitale qui justifie ces taxes ne permet guère de lever le pied. Au contraire, elle nécessite d’amplifier largement les efforts. Alors qu’une partie au moins des mécontentements paraît nourrie du refus de changer les habitudes de vie, la mobilisation de l’imaginaire de « l’effort de guerre », régulièrement invoqué, aurait le double avantage d’accélérer la prise de conscience de la gravité de la situation et de permettre une mobilisation plus équitable de tous les acteurs.
INTÈGRE
https://www.youtube.com/watch?v=yDuJ9Gp6MbM
https://www.youtube.com/watch?v=DR100Z0fH-w
ndlr :
- excellent article
- mais l'injustice fiscale n'est-elle qu'un sentiment ? ACT
- comment intégrer la justice sociale, la justice fiscale dans la démarche plpdla ? ACT
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Pendant ce temps-là à Londres...
Le mouvement "Extinction Rebellion" se mobilise face à l'inaction politique sur le climat.
Catégorie
Actualités et politique
221 commentaires
Transcription :
Extinction ! Rébellion ! (Musique)
6000 personnes dans les rues de Londres, 82 arrestations, 5 ponts bloqués...
C'est le bilan de la manifestation "Extinction Rebllion" : une action de désobéissance civile contre l'inaction politique sur le climat.
Le climat a désespérément besoin de votre aide !
Whouah ! (applaudissements)
Nicolas Eliades - Activiste d'Extinction Rebellion
Le plan aujourd'hui est surtout de bloquer plusieurs ponts, ici, à Londres et de manifester pacifiquement pour attirer l'attention sur le fait que nous sommes proches de l'exctinction. Ça vous concerne, ça me concerne, ça concerne le monde.
Nous allons mourir ! Chaque jour, 60 espèces disparaissent. Vous pouvez regarder sur un moteur de recherche, c'est un fait.
Nous sommes sur la route menant à notre propre extinction et si nous faisons rien aujourd'hui, il n'y aura pas de demain, pour nous, nos enfants.
Aujourd'hui, ça ne tient qu'à nous, c'est notre responsabilité envers notre planète, envers nos concitoyens, envers nos frères de changer les choses. Maintenant, il est l'heure, demain, il sera trop tard.
Wouh ! C'est parti !
500 participants ont été formés pour se faire arrêter par la police.
Nicolas Eliades
Pour la première fois, des personnes sont prêtes à aller en prison et à vraiment se sacrifier pour cette cause, pour notre planète !
Nous devons prendre des mesures drastiques, nous devons prendre des mesures envers lesquelles les gens sont prêts à s'engager, à faire de vrais sacrifices pour répondre aux besoins d'une planète proche de l'extinction.
Ce mouvement citoyen créé en 2018 en Angleterre, est aujourd'hui soutenu par une centaine d'universitaires issus d'établissements mondialement reconnus comme Oxford ou Cambridge.
Nicolas Eliades
Le monvement "Extinction Rebellion", ici au Royaume Uni, a 3 revendication majeures :
- Rétablir la vérité, parce qu'en ce moment, les gens ne sont pas conscients de ce qu'il se passe réellement. Nous ne sommes pas conscients du niveau de dangerosité, d'à quel piont cette situation est critique aujourd'hui.
- Nous demandons la suppression des émissions carbone d'ici 2025, toutes les émissions de carbone au Royaume Uni.
- Pour démocratiser le processus, un conseil citoyen devra être mis en place pour guider et veiller les efforts pour stopper le réchauffement climatique.
Aujourd'hui, les activistes espèrent mobiliser les gens au-delà des frontières du Royaume Uni pour devenir un mouvement planétaire.
Nicolas Eliades
Ce n'est pas un mouvement britannique, c'est un mouvement mondial. Ce n'est pas au sujet des Français, des Britanniques, des Espagnols, ça concerne l'humanité.
C'est à propos de quelqu'un à Nairobi, à Sydney, c'est à propos de quelqu'un à Bogota en Colombie. C'est à propos de tous ceux qui s'unissent pour changer les choses parce que s'il ne se passe rien, il n'y aura pas de demain à proprement parler.
ndlr :
- zéro émissions GES en 2025 au RU, est-ce réaliste ?
ACT
Mobilités
Territoires et démocratie
Covoiturage
Développement local
Tepos
Train
Transports en commun
Vélo
Il est désormais nécessaire d'aborder la mobilité comme thème majeur de la transition énergétique, et surtout de traduire cette approche du point de vue de l'action locale. Le CLER propose une nouvelle approche de la mobilité durable locale, illustrée de 9 exemples de terrain.
La transition énergétique peut être abordée sous différents angles. Certaines thématiques sont largement traitées par les acteurs des territoires : la maîtrise de l’énergie dans le bâtiment, la précarité énergétique, les énergies renouvelables… A juste titre, celles-ci font l’objet de politiques locales de plus en plus abouties et transversales.
En revanche, la mobilité n’est pas systématiquement considérée comme composante centrale de la transition énergétique. C’est un véritable paradoxe, puisque c’est pour nous déplacer que nous utilisons l’essentiel du pétrole consommé en France.
Le transport représente un tiers de la consommation d’énergie française, presque uniquement des produits pétroliers.
Il est désormais nécessaire d’aborder la mobilité comme thème majeur de la transition énergétique, et surtout de traduire cette approche du point de vue de l’action locale.
Car comme pour le bâtiment, le gisement d’économies d’énergie dans la mobilité est diffus : il dépend de multiples paramètres comme les politiques d’aménagement, l’accompagnement au changement, la logistique… Il en est de même du potentiel de production de carburants alternatifs.
Pourquoi les acteurs locaux ont intérêt à s’emparer du sujet au plus vite ?
Comment penser une mobilité soutenable du point de vue de la transition énergétique ?
Quelles pratiques dans les territoires pour une mobilité plus sobre, plus efficace et basée sur les énergies renouvelables ?
Pour explorer ces questions, cette publication « Mobilité, énergie et développement local » du CLER – Réseau pour la transition énergétique développe une vision d’une mobilité à la fois soutenable du point de vue de la transition énergétique, et positive en terme de développement local.
Cette approche est illustrée par 9 retours d’expériences d’acteurs locaux qui mettent en œuvre des projets structurants en matière de mobilité durable, y compris en milieu périurbain et rural.
Bonne lecture !
Publication
Mobilité, énergie et développement local
Quelle mobilité pour des territoires à énergie positive ? Dans cette nouvelle publication, le CLER – Réseau pour la transition énergétique développe une vision d’une mobilité soutenable du point de vue de la transition énergétique, illustrée de 9 retours d’expériences de terrain, proposant de nouveaux modèles d’action locale en matière de mobilité durable.
Consulter la publication
https://cler.org/wp-content/uploads/2018/02/mobilite2017_CLER_WEB.pdf
ndlr :
- ont pris le parti de l'anthropocène en privilégiant la sobriété dans une approche holistique, en s'appuyant sur le scénario négawatt mais n'amènent pas de garanties en matière de gaz renouvelable (risque d'instrumentalisation par les gaziers d'écouler du gaz fossile sans possibilité de le détecter => questionner ACT
Grand Entretien avec François-Michel Lambert, président de l'Institut national de l'économie circulaire
Retex : les enseignements de la catastrophe Irma
Les très nombreux événements climatiques que nous avons vécu ces dernières années nous ont amené à publier ce dossier, Quelle trajectoire pour la transition écologique ? Ce que nous examinons dans le dossier de ce numéro n'est pas un énième catalogue de solutions, mais la stratégie qui est suivie dans de très nombreux domaines de la transition écologique depuis 40 ans et les propositions d’ordre stratégique que les auteurs et leurs organisations émettent.
La 2e grande partie de ce numéro de novembre est consacré à un retour d'expérience : Les enseignements de la catastrophe Irma, avec les contributions des sauveteurs, des autorités et d'une task force scientifique envoyée par l'université de Montpellier 3.
C'est Marie Herjean qui clôt ce numéro avec la deuxième partie de son article sur la situation des salariés au Japon, en particulier dans les black companies.
Extrait de l'éditorial:
Du temps pour s’adapter ?
Dans le numéro de septembre 2018, nous évoquions, avec la démission de Nicolas Hulot de son poste de ministre de la Transition écologique et solidaire, le dossier de ce numéro : « Quelle trajectoire de la transition écologique en France ? ».
Plus que jamais l’actualité nous conforte dans ce choix :
les pluies torrentielles qui se sont abattues sur l’Aude, qu’il est difficile de ne pas rapprocher du changement climatique ;
les moussons catastrophiques (1500 morts) en Inde et les grands incendies de Californie… ;
le rapport du Giec qui relie ces phénomènes de hausse régulière, accélérée des températures moyennes sur terre, avec l’augmentation de l’émission des gaz à effet de serre ; […]
Télécharger l'éditorial du n°160 par Didier Raciné
Actualités préventique:
L'actu de la communauté de risques
Sommaire:
Tout le 160 en un clin d'œil
Introduction du dossier:
Pour découvrir le dossier sur la transition écologique
Contenus de la revue
Rubrique
Actualité
Le billet de Jean-François Narbonne
Évaluation des risques et règlementation, la donne change
Historiquement, l’évaluation des risques liés à l’exposition aux substances chimiques était essentiellement basée sur une approche très pragmatique, celle de l’observation. Ainsi on pouvait facilement relier l’ingestion d’un poison avec les effets souvent mortels induits à court terme. L’observation a aussi permis de lier une exposition à des effets à plus long terme comme le saturnisme chez l’imprimeur ou la silicose chez le mineur.
Mais la démonstration d’un lien de causalité n’est pas suffisante pour construire des outils de gestion des risques qui doivent découler d’une évaluation de ces risques établissant une relation dose-effet (proportionnelle ou non). On est alors passé de l’observation épidémiologique aux études expérimentales utilisant les animaux comme « modèles ». Ainsi un effet peut être relié à une dose d’exposition permettant a contrario de définir une dose sans effets toxiques observables […]
Auteur(s):
Jean-François Narbonne
Nombre de pages :
1
Prix au téléchargement : 1,00€
In stock
Entretien
Accélérer la transition vers l’économie circulaire
Dans une réflexion critique sur la trajectoire de la transition écologique depuis 40 ans, où les thématiques d’énergie, de ressources naturelles, d’économie se conjuguent avec la réduction des émissions de CO2, il importe de mettre en avant l’économie circulaire dans sa dimension de pionnière en économie, pour sa valeur pédagogique en termes de comportement et d’efficacité énergétique, pour sa dynamique recherche de nouveaux modèles économiques, pour la politique volontariste actuelle de la France.
Auteur(s):
François-Michel Lambert
Nombre de pages :
3
Prix au téléchargement : 3,00€
In stock
Dossier
Quelle trajectoire pour la transition écologique ?
Les événements de l’Aude, à côté de tant d’autres et après l’ouragan Irma, nous ont rappelé à quelle violence nous risquons d’être soumis si nous ne nous engageons pas dans une réelle politique de transition écologique et solidaire, si nous ne changeons pas notre mode de vie, notre modèle économique productiviste. La démission de Nicolas Hulot est sans doute ce signal à cet égard.
Depuis 50 ans, cet appel est lancé. Sommes-nous vraiment sur la bonne trajectoire en matière de transition écologique ?
Ce dossier, qui se continuera en janvier, cherche modestement à y répondre, associant de nombreuses organisations et personnalités.
À l’heure où il devient évident que le changement climatique global peut nous conduire à une catastrophe majeure et irréversible, il est nécessaire de faire l’état des lieux. Sommes-nous sur le bon itinéraire pour faire face à ces risques environnementaux ?
L’action collectivement suivie est-elle à la hauteur des enjeux et des risques environnementaux ? Ce sujet a été remis dans l’actualité par la démission de Nicolas Hulot…
Au-delà d’un catalogue de bonnes pratiques, le dossier s’efforce de réfléchir à la trajectoire de la lutte qui est menée depuis plus de quarante ans, en France. Évidemment non exhaustive, cette réflexion collective voudrait apporter son concours à des recherches à mener dans la société sur ce thème.
Le « Grand Entretien » de ce numéro, s’intègre dans cette réflexion avec François Michel Lambert, de l’Institut de l’économie circulaire.
Cette étude, qui se continuera dans le numéro de janvier 2019 (162), s’articule autour de ces thèmes :
une réflexion globale sur la transition écologique et ses outils transversaux : proposition de méthodologie ; les rapports technologie–environnement ; les rapports droit–environnement ; l’économie au service de l’environnement ; les acteurs de la transition écologique, entreprises et territoires ;
la protection des ressources naturelles dont la biodiversité, la réduction des déchets et pollutions ;
le changement climatique : émissions de gaz à effet de serre et climat ; mix énergétique et plans pluriannuel de l’énergie ; réduction de la consommation énergétique, mobilités, circuits courts ; atténuation, réduction des impacts, adaptation, résilience.
En janvier 2019, nous poursuivrons les réflexions, l’accent sera notamment mis sur la gouvernance ; les rapports avec le droit ; avec les technologies ; l’économie et la RSE ; les acteurs de la transition écologique, entreprises et territoires ; l’énergie et le changement climatique ; la gestion des ressources naturelles ; l’atténuation, l’adaptation et la résilience.
ndlr :
- ne confondent-ils pas climat et météorologie ? ACT
12h04
Ali Baddou
Questions politiques
Muriel Pénicaud est "choquée et scandalisée" de l'existence d'un fichier occulte sur les cadres du syndicat FO
Par Ali Baddou
Clés :
chômage pauvreté travail & emploi Politique
Transcription :
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médiation... négociation... conflit.. justice...