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C’est le Jour J. Après la cérémonie internationale qui a eu lieu à Portsmouth hier en présence de nombreux chefs d’État, c’est au tour de la France de commémorer le débarquement allié qui se déroulait le 6 juin 1944 sur les plages de Normandie. Emmanuel Macron et Donald Trump ont donc rendu hommage aux milliers de soldats alliés qui ont aidé à libérer le pays du joug nazi. Étaient présents quelque 500 vétérans, pour la plupart centenaires, de cette grande opération militaire. Cependant, si l’heure est au souvenir et à l’hommage rendu à ces héros de la Seconde Guerre mondiale, la visite de Donald Trump en France se déroule dans un contexte diplomatique compliqué. La remise en cause, de plus en plus forte, du multilatéralisme par Donald Trump irrite les chefs d’État européens, Emmanuel Macron compris. Le président américain semble en effet « tourner le dos à l’Europe », comme l’analyse le journal Le Monde. Les deux chefs d’État se sont appliqués à rappeler les liens forts qui unissent les deux pays. « Je tiens beaucoup à cette relation historique » a déclaré Emmanuel Macron, alors que Donald Trump a parlé pour sa part de « liens incassables ». Mais dans son discours de commémoration, Emmanuel Macron a tout de même eu une déclaration lourde de sens dans le contexte actuel d’isolationnisme américain : « L’Amérique n’est jamais aussi grande que lorsqu’elle se bat pour la liberté des autres ». Une réunion bilatérale entre Trump et Macron a eu lieu à la préfecture de Caen dans la foulée de la cérémonie. Le multilatéralisme hérité de la victoire des alliés lors de la Seconde Guerre mondiale est-il en danger ? La commémoration du Débarquement est-elle l’occasion de renouer des liens diplomatiques forts entre la France et les États-Unis ? La France peut-elle se passer de son allié américain dans le contexte géopolitique actuel ?
Invités :
• François Clemenceau - Rédacteur en chef international pour le Journal du dimanche.
• Thomas Snégaroff - Historien.
• Isabelle Lasserre - Responsable des questions de diplomatie et de stratégie pour Le Figaro.
• Jean-Vincent Brisset - Directeur de recherche à l’IRIS et spécialiste des questions de défense
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Le président américain est arrivé à Londres lundi pour une visite officielle. Si Donald Trump a eu des mots très flatteurs envers la reine Elizabeth II, qui l’a accueilli lundi matin, parlant d’une « femme formidable » ayant eu un « règne remarquable » depuis son couronnement en 1953, c’est une des seules personnalités britanniques ayant eu droit aux louanges de Donald Trump.
Le président américain avait en effet préparé son arrivée avec fracas en s’en prenant notamment au maire de Londres Sadiq Khan (« un loser total ») et à la première ministre Theresa May, à qui il reproche la façon dont elle a mené les négociations sur le Brexit avec l’Union européenne. Il conseille au Royaume-Uni de sortir sans accord et a donc adoubé les deux plus célèbres chantres du « Hard Brexit » : Boris Johnson et Nigel Farage.
L’arrivée de Donald Trump en Europe est également tendue en raison de la guerre commerciale que mène le président américain avec la Chine, marquée par une nouvelle hausse des droits de douane au 1er juin. Trump souhaite notamment que Londres exclue Huawei de son futur réseau 5G. Il y a quelques semaines, le président américain avait également fait pression sur l’Allemagne pour qu’elle ne noue pas d’accord avec le géant chinois des télécoms pour la mise en place de son réseau 5G.
La chancelière allemande Angela Merkel s'en est d'ailleurs prise au président américain et à sa politique commerciale dans un discours donné à Harvard le 31 mai. Si elle ne cite pas directement Donald Trump dans son discours, ses mots laissent peu de place au doute : « Le protectionnisme et les conflits commerciaux menacent les bases de notre prospérité », a déclaré la chancelière. « Plus que jamais nous devons agir de manière multilatérale plutôt qu’unilatérale, globale plutôt que nationale, ouverte plutôt qu’isolée », a-t-elle ajouté.
Même son de cloche du côté d’Emmanuel Macron lors de son discours prononcé lundi à l’Elysée : « les États-Unis ont décidé de mettre en place des droits de douane avec des arguments pas raisonnables », a déclaré le président, en anglais. « Ils vont détruire beaucoup de richesse et de croissance pour eux et les autres. L'Europe doit préserver ses intérêts, en érigeant de nouvelles protections », a poursuivi Emmanuel Macron, qui rencontrera Donald Trump jeudi à l’occasion du 75ème anniversaire du débarquement.
La visite de Donald Trump en Europe se fait donc dans un contexte très tendu qui soulève bon nombre de questions : jusqu’où ira la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis ? L’Europe va-t-elle être impactée par cette guerre ? Faut-il, comme le suggère Macron, répondre à l’isolationnisme de Trump par des mesures protectionnistes envers notre industrie ?
Invités :
Pascal Boniface - Directeur de L’Institut de relations internationales et stratégiques
Laure Mandeville - Grand reporter au Figaro – Auteure de « Qui est vraiment Donald Trump ? »
Jean-Bernard Cadier - Correspondant de BFM TV à Washington, auteur de « Neron à la maison Blanche ».
Philip Turle - Journaliste britannique et chroniqueur international à France 24
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Le ton monte entre Washington et Téhéran. Un an après la décision de Donald Trump de retirer les États-Unis de l’accord signé à Vienne en 2015, et de rétablir progressivement les sanctions économiques américaines visant l’Iran, Téhéran a décidé de cesser d’appliquer « certains » de « ses engagements » pris dans le cadre de l’accord international sur son programme nucléaire, notamment sur la quantité de ses stocks d’uranium enrichi et d’eau lourde. L’Iran donne également « 60 jours » aux pays encore signataires de ce pacte (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie) pour qu’ils respectent « leurs engagements », en particulier en levant les sanctions dans le domaine bancaire et pétrolier. Cette décision iranienne intervient dans un contexte de grande tension avec les États-Unis. Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a fait mardi une visite surprise à Bagdad, affirmant disposer d’informations sur « une escalade des activités de l’Iran » qu’il a accusé de préparer des « attaques imminentes » contre les forces américaines dans la région. Et depuis 48 heures, le Pentagone envoie des renforts militaires dans le secteur : un porte-avions a été dérouté, plusieurs bombardiers B-52 et des systèmes de défense anti-missile vont ainsi être déployés. Mais les États-Unis craignent-ils vraiment une attaque de l'Iran ? Que vont décider les Européens, la Russie et la Chine ? La deuxième puissance mondiale, engagée dans une guerre commerciale avec les États-Unis, pourrait-elle ne pas se soumettre aux décisions américaines ? Quels sont les calculs de Trump ? Après avoir décrété un embargo total sur le pétrole iranien à partir du 2 mai, le président des États-Unis a accusé la Chine de revenir sur de précédents engagements et de faire traîner les négociations commerciales en cours. Il a également menacé d'appliquer des droits de douanes supplémentaires sur 200 milliards de dollars de produits chinois d'ici ce vendredi. Coup de bluff ou pas ? Fort d’un contexte économique intérieur florissant, et d’une popularité record, le président des États-Unis semble avoir décidé de renfiler sa tunique de « Monsieur droits de douanes ». Une stratégie qui illustre néanmoins l’impasse dans laquelle se trouve les négociations commerciales entre les deux superpuissances et qui a suscité un vent de panique sur les marchés boursier mondiaux.
Invités :
François Clemenceau - Rédacteur en chef international au Journal du Dimanche
Philippe Dessertine - Directeur de l’Institut de Haute Finance
Thomas Snegaroff - Historien, spécialiste des États-Unis
Valérie Niquet - Responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique
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