Durée de lecture : 7 minutes - Séries d’été Quotidien
Prendre part à un chantier collectif quand on n’a aucune compétence de bricolage, est-ce vraiment possible ? Notre journaliste a tenté l’expérience, et a été agréablement surprise. [SÉRIE 2/4]
Vous lisez la seconde partie de notre série « Le chemin de l’autonomie ». La première est ici https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?0nNeVA, la troisième ici https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?wvwQEg et la dernière là https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?e93PxQ.
Au programme : du bricolage entre femmes, un chantier participatif, une cueillette sauvage et l’éloge de la lenteur.
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il existe des chantiers partout en France https://fr.twiza.org/, qu’ils sont gratuits, et qu’un hébergement est souvent mis à disposition des bénévoles. Cet été, un « appel pour des reprises de savoirs » a même été lancé https://www.reprisesdesavoirs.org/lappel/ par des activistes, des chercheurs et des enseignants (entre autres) pour organiser un maximum de chantiers collectifs et retrouver « une autonomie politique et matérielle »
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Frédéric, architecte et animateur du chantier participatif, m’accueille et m’emmène dans le quartier des docks découvrir le fameux Hangar Zéro [1]. Là, le grand entrepôt aux briques rouges fait face au canal. Quelques goélands le survolent.
Frédéric m’explique qu’en 2016, des habitants se sont réunis pour fonder l’association LH-Ø (devenue une coopérative en 2019) et investir cet ancien hangar de stockage. Le but : le transformer en un lieu ouvert à tous, « un laboratoire citoyen de la rupture écologique ». « À terme, il y aura une ressourcerie, des ateliers partagés pour aider les gens à réparer leurs objets du quotidien », développe Frédéric. Ainsi qu’un potager, une salle de documentation, un restaurant, une boutique et des bureaux. « On veut que les gens du quartier s’approprient le lieu, on ne veut pas faire un truc de bobos hors-sol », précise Brice, ingénieur impliqué dans le projet.
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Notes
[1] Pour Hangar « zéro déchet, zéro énergie carbonée et zéro exclusion ».
[2] Avec du polystyrène et des dalles de faux plafond de réemploi, recouvertes de toiles de jute enduites de terre.
Connu / https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?1rIA-g
Durée de lecture : 9 minutes - Clés : Luttes Mégabassines
15 jours après la manifestation à Sainte-Soline, de nombreux manifestants gardent des séquelles de la répression policière. Des « traumatisés » qui souffrent de blessures physiques mais aussi psychologiques.
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Connu / TG le 10/04/23 à 15:08
Après la manifestation de Sainte-Soline, pour la première fois, deux personnes ont été interpellées sur la ...
Connu / TG le 05/04/23 à 11:05
Reporterre (https://reporterre.net/Megabassines-Etre-pret-a-tuer-pour-proteger-un-tas-de-terre-en-dit-long)
Mégabassines : « Être prêt à tuer pour protéger un tas de terre en dit long »
Avec l’usage disproportionné de la force à Sainte-Soline, l’État affiche sa fermeté dans un contexte social ...
Connu / TG le 01/04/23 à 13:07
Mis à jour le 1er avril 2023 à 09h00 - Durée de lecture : 6 minutes
Clés : Luttes Mégabassines
Depuis des mois, le service central du renseignement territorial enquête sur Les Soulèvements de la Terre. Dans une note lue par Reporterre, les policiers décrivent un groupe d’activistes « ingénieux », ayant réussi à fédérer et radicaliser le mouvement climat.
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« Un basculement vers la résistance civile »
... adeptes d’actions de désobéissance civile à basculer vers la résistance civile ... une vingtaine de noms ressortent du document, qui mentionne aussi des personnalités publiques comme l’anthropologue Philippe Descola, les écrivains Alain Damasio et Corinne Morel Darleux, le dessinateur Alessandro Pignocchi ou l’historien Christophe Bonneuil, qui participeraient, selon eux, à la diffusion publique du message des Soulèvements de la Terre. Il cible également « des médias alternatifs », « proches de la sphère environnementaliste », comme notre journal Reporterre.
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c’est le concept de désarmement qui a finalement permis de propager le sabotage dans le milieu écologique et de le normaliser. Loin d’une simple trouvaille sémantique, le mot aurait réussi à rendre plus légitime la pratique, estiment-ils. Avec le désarmement, il s’agit de « rendre inopérantes des armes » et de « détruire les armes qui détruisent la planète ». Un discours bien plus porteur que la simple notion de sabotage, jugent les auteurs de la note.
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Selon les activistes, les policiers du service central du renseignement territorial peinent « à comprendre l’effervescence du mouvement et ses raisons d’être » ... au profit d’un gouvernement qui s’obstine à détruire terres arables, forêts, fermes, cours d’eau, etc., jouissent d’une incapacité à comprendre ce que nous cherchons fondamentalement à défendre et à construire, les liens, solidarités et joies qui nous animent » ...
Connu / TG le 31/03/23 à 14:11
Durée de lecture : 10 minutes
Clés : Luttes Politique Retraites
Retraites, climat, même combat ? Alors que la répression se durcit partout, il est temps « d’augmenter le rapport de force contre ce gouvernement brutal », estime la militante des « Soulèvements de la Terre ».
Léna Lazare, 24 ans, est l’une des porte-paroles de Youth for Climate. Elle est engagée dans la dynamique des « Soulèvements de la Terre » qui se mobilise notamment contre les mégabassines.
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dans les milieux de luttes écolos que je fréquente, nous partageons certaines intuitions. Par exemple, nous pensons désormais qu’il ne faut plus rien attendre des institutions et assumer une conflictualité directe avec elles. Il est indispensable d’augmenter le rapport de force jusqu’à ce qu’elles plient. Nous ne devons plus collaborer avec elles, il faut arrêter de croire au dialogue face à des forcenés de ce type.
« Les élites ne sont pas à convaincre mais à contraindre »
... Depuis la révolte des Gilets jaunes, les mascarades du grand débat ou la farce de la Convention citoyenne pour le climat, on sait que ce gouvernement se fiche de nous. Après, je ne dis pas qu’il faille complètement déserter les institutions, il faut aussi chercher des brèches, trouver des alliés à l’intérieur, soutenir le travail de lobbying que font certaines associations.
Mais nous devons être conscients que si l’on veut remporter des victoires réelles, il va falloir tout bouleverser. Le mouvement écologiste doit s’interroger sur son rapport aux autorités et au pouvoir. Dans ce milieu, nous avons parfois été trop naïfs
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les déborder massivement dans la rue, dans les blocages, ne plus rester cantonner aux formes légalistes et traditionnelles. Il faut les surprendre, être créatifs, les fatiguer. Cette bataille dans la rue n’est cependant pas suffisante, il faut aussi penser au temps long, inscrire le mouvement dans la durée, créer une culture de résistance.
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Il nous faut des bases matérielles, des lieux, des maisons du peuple où se retrouver, des assemblées de mouvement où échanger, des espaces pour se réapproprier nos moyens de subsistance.
Personnellement, je suis très privilégiée car je suis salariée militante [à Terres de luttes, une association qui accompagne les luttes locales], mais la question des ressources est importante. Il est difficile de militer ou de faire la grève dans la durée lorsque l’on est précaire. Au début des mobilisations, des caisses de grève sont mises en place. Nous devons penser à ces systèmes d’entraide sur le temps long ... Le philosophe Aurélien Berlan en parle très bien dans son livre Terre et liberté.
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vous avez mené une reconversion agricole et avez vécu sur la zad de Notre-Dame-des-Landes. Pensez-vous que le mouvement social devrait s’inspirer de ce type de désertion ? Faudrait-il renforcer la collaboration entre lieux autonomes agricoles et piquets de grève ?
Oui, c’est une stratégie importante qui renoue avec les luttes historiques paysannes qui ont été décisives dans notre pays. Il va falloir aussi démultiplier les alternatives qui permettent aux gens de s’émanciper de leur boulot et de retrouver de l’autonomie. Les liens entre le monde paysan et le mouvement social existent. Il y a des cantines de grève, des livraisons de légumes gratuites, des solidarités et des bases d’entraide qui sont fortes et qu’il faudrait renforcer.
De manière générale, vu que nous n’attendons plus rien des institutions, nous devons apprendre à nous organiser sans elles. C’est pourquoi je mise également beaucoup sur nos actions de reprise de terre et de culture collective. Il faut aussi puiser dans l’histoire du mouvement ouvrier : ce sont eux qui ont créé les premiers jardins partagés pour tenir la grève. À l’époque, ce n’était pas une lubie d’écolo mais une arme dans la lutte des classes.
Pareil pour les maisons du peuple et les bourses du travail, les syndicalistes révolutionnaires les ont construites pour s’organiser de façon autonome, avoir des lieux à eux. Cela doit nous inspirer. Avoir des bases matérielles solides est indispensable. Ce sont des moyens concrets pour tenter de s’émanciper du capitalisme.
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Les Soulèvements de la terre sont à la fois un réseau et une dynamique d’actions. C’est aussi un calendrier de mobilisations. Ce qui fait notre spécificité, c’est que l’on se mobilise principalement là où il y a des luttes ancrées, des luttes territoriales. Nous voulons éviter les coups d’éclat, les happenings médiatiques parfois hors-sol. Nous travaillons avec les associations et les habitants sur le terrain pour construire une résistance sur le temps long et obtenir des victoires concrètes.
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nous sommes légitimes à saboter des infrastructures écocidaires
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nous avons démantelé une cimenterie à Gennevilliers ou débâché plusieurs mégabassines lors de nos manifestations
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ces actions sont nécessaires face à l’entêtement du gouvernement ... apprendre à nous protéger de manière collective et diffuser dans nos luttes une culture du soin ... nous n’avons pas vocation à devenir des martyrs ... Comme le disait le philosophe Grégoire Chamayou dans La société ingouvernable, les autorités veulent « négocier avec les réalistes, dialoguer avec les idéalistes, isoler les radicaux et avaler les opportunistes ». Nous devons au contraire éviter ces tentatives de capture. Rester ensemble. Construire de grandes alliances et ne jamais se désolidariser les uns des autres. Au sein du mouvement social et écologique, il faut qu’on assume notre complémentarité pour constituer des fronts unis, via des luttes offensives qui s’inscrivent dans la durée.
Connu / TG le 28/03/23 à 13:28
Durée de lecture : 4 CLÉS : Luttes ; Mégabassines
Édito — Luttes
Une manifestante samedi à Sainte-Soline, raquette de tennis à la main. Cet ustensile sportif est parfois réutilisé pour éloigner les palets des grenades lacrymogènes. - © Caroline Delboy / Reporterre
Le message de Sainte-Soline est limpide : le pouvoir est prêt à tuer pour défendre son modèle mortifère. Une violence étatique dont le mouvement social doit tenir compte pour ne pas se laisser enfermer dans la confrontation.
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l’écologie génère le conflit, et non le consensus ... Les gouvernants savent très bien que les bassines ne répondront pas aux sécheresses à venir. Ils savent très bien que le dossier scientifique supposé les légitimer est hautement douteux. Ils savent très bien que plusieurs de ces projets sont illégaux, comme l’a rappelé Stéphane Foucart.
Ils le savent, mais ils ont choisi d’imposer les mégabassines pour maintenir à tout prix l’agriculture industrielle, aux effets sanitaires, climatiques et humains désastreux.
Clarification
De même, en ce qui concerne le climat
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la colère populaire déborde face à ce gouvernement obtus, « abject », comme l’a dit Julien Le Guet, porte-parole de Bassines non merci.
Surprendre l’adversaire
... « Si l’oppresseur utilise la violence, l’opprimé n’a d’autre choix que de répondre par la violence », écrivait Nelson Mandela.
... monte incessamment le flot de la révolte et le désir d’insurrection, la tentation est grande d’aller à la frontalité militaire que désire le gouvernement. Mais c’est un piège ... sortir des ornières de la confrontation, surprendre, allier l’énergie du courage et l’énergie de la joie, déplacer le terrain où l’adversaire veut nous enfermer. La révolte sera inventive ou échouera.
Les dernières manifestations contre les mégabassines ont mis en lumière les problématiques liées à ces réservoirs ...
Connu / TG le 26/03/23 à 12:18
Alors que le pronostic vital d’un opposant aux mégabassines de Sainte-Soline est toujours engagé, une ...
Connu / TG le 27/03/23 à 17:20
Entretien — Politique
Manifs partout, veillées aux flambeaux, blocages de routes et de gares, coupures d’électricité... Il faut rendre le pays ingouvernable, selon le sociologue Geoffroy de Lagasnerie.
Geoffroy de Lagasnerie est sociologue, philosophe et professeur à l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy. Il est l’auteur de Sortir de notre impuissance politique (Fayard, 2020) et La Conscience politique (Fayard, 2019).
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J’entends parfois dire que les manifestations servent à faire entendre à Macron « la colère du peuple » et que nous devrions être plus nombreux pour qu’il l’entende enfin. Mais Macron entend très bien. C’est juste qu’il est en guerre contre les forces progressistes — et je pense même qu’il jouit littéralement de ces moments d’affrontement avec la gauche. Pour moi, ce qui se rapprocherait le plus de la macronie, ce serait la figure du chef de guerre sociale. Ces gens mettent l’État au service d’une guerre sociale contre les classes populaires, ils exposent leur corps à la souffrance, la blessure, la mutilation, la mort, pour en tirer le plus de profit. Le gouvernement est composé de nombreux millionnaires et actionnaires. Il existe un rapport concret entre leurs positions sociale et politique. C’est un pouvoir de guerre, un pouvoir en guerre. Ils voudraient bâtir un État caserne (on le voit avec le SNU, Service national universel), obéissant (on le voit avec la loi Séparatisme), où les individus seraient forcés de suivre la ligne décrétée par un chef autoritaire (En marche !) pour produire de la valeur qu’ils s’approprient ensuite ou qui, s’ils résistent, seront mutilés.
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Il faut partir de la réalité. Sur les trente dernières années, les mouvements qui ont pris la forme rituelle de la manifestation de masse et de la grève défensive ont tous perdu. Le seul qui a gagné, c’est la grève contre le plan Juppé en décembre 1995. Les deux seuls autres mouvements qui ont fait reculer les gouvernants, ce sont les Gilets jaunes, qui n’étaient pas un mouvement syndical et traditionnel, et le CPE [contrat première embauche], qui était un mouvement étudiant à la base. Donc, sur trente ans de mouvements sociaux, il y a une seule réussite et une quinzaine de défaites. C’est un constat sociohistorique. Une vérité objective. On pourrait presque dire que le taux d’échec de la forme manifestations nationales-grève défensive est de 95 %. Il ne faut donc pas s’étonner de perdre. La question devrait plutôt être : pourquoi a-t-on recours à des pratiques routinisées et attendues alors que l’on devrait savoir que l’on va perdre ?
Des centaines de personnes ont installé des barricades et bloqué le périphérique à Rennes contre la réforme des retraites, le 20 mars 2023. © Quentin Vernault / Reporterre
C’est une erreur des syndicats, selon vous ?
Disons que les syndicats ne sont pas vraiment imaginatifs. Ils ont critiqué les professeurs qui voulaient bloquer le bac [entamé lundi 20 mars] et dénoncé la stratégie de La France insoumise à l’Assemblée nationale [une soi-disant « culture de l’outrance »] par exemple. Il y a une notabilisation du monde syndical avec une approche très domestiquée, le respect des processus parlementaires et une critique des formes d’action venant de la base. Certains se comportent comme des apparatchiks du Parti socialiste, donc toujours prêts à trahir.
Tous les syndicats ?
Les principaux, du moins, des membres de la CGT, de la CFDT… Les grands leaders qui organisent la lutte.
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il n’y a pas eu en France depuis trente ans un seul mouvement national conquérant. Jamais la CGT et la CFDT ne se sont mises en grève pour la 6e semaine de congés payés, pour la semaine de 28 heures ou le Smic à 1 600 euros. Les conquêtes sociales, nous les devons pourtant à ce type de mouvement comme ceux de 1936 ou de 1968. On a perdu la capacité à faire le temps politique. Cela a été fait sous de Gaulle, pourquoi ne pourrait-on pas le refaire ?
L’énergie politique dégagée est beaucoup plus grande si l’on se bat pour souffrir moins, que si l’on se bat pour souffrir à l’identique. Aujourd’hui, l’objectif de la grève n’est plus une conquête, mais un mouvement de conservation. Insidieusement, on détruit son caractère offensif.
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Il y a néanmoins eu des grèves efficaces ces derniers jours, notamment dans les raffineries ou chez les éboueurs. Le problème est que beaucoup d’outils de lutte sont devenus des droits conditionnés. Notre droit est structuré par une logique du « sauf si », qui le mine de l’intérieur : le droit de se rassembler est total — sauf si le préfet décide que non ; le droit de grève est constitutionnel, sauf si le préfet réquisitionne. Peut-on encore parler de droit quand l’exercice de celui-ci présuppose l’autorisation de la police ?
Une des mesures de gauche serait de redéfinir un droit de grève inconditionnel, de revenir sur les lois de droite qui empêchent les grévistes de s’exprimer : l’obligation de déclarer sa grève en avance pour les cheminots, les possibilités de réquisition, etc.
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À court terme, dans le contexte actuel, que faire ?
Nous devons d’abord mener la guérilla juridique au Conseil constitutionnel. Il faut que les professeurs de droit, à gauche, se mobilisent pour sensibiliser avec des arguments forts les membres du Conseil. Il faut concevoir la mobilisation du Conseil constitutionnel comme aussi importante qu’une occupation de gare.
Quid de la rue ?
J’ai été à presque toutes les manifestations déclarées ; très sincèrement, je les ai trouvées faibles en intensité. Avec les Gilets jaunes ou le comité Adama Traoré, à chaque instant, l’on vivait une forme d’intensité politique même si l’on était moins nombreux. Le seul moment fort que j’ai vécu est sur la place de la Concorde, le jour de l’annonce du 49.3.
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le développement d’actions sporadiques, tous azimuts, qui rendent le pays de plus en plus ingouvernable avec des manifestations partout, des veillées aux flambeaux, des blocages de routes et de gares, des coupures d’électricité sont l’un des outils pour faire pression sur le pouvoir et recréer de l’enthousiasme, refaire de la lutte un moment fort.
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Cela suffira-t-il ?
Sur le terrain politique, La France insoumise et plus généralement la Nupes ont un rôle majeur à jouer. ... l’enjeu est de rendre le macronisme impossible, de cultiver le refus de cette gouvernementalité. Le groupe LFI doit continuer à rendre l’Assemblée ingouvernable. Elle a les moyens de la faire dérailler, en rendant les lois invotables, en faisant exploser le temps d’examen, en faisant des rappels intempestifs aux règlements, en ciblant les ministres. Et comme les affects de colère et d’indignation sont très répandus en ce moment, même si cette stratégie rencontre l’hostilité de tout le champ médiatique et de la politique domestiquée, elle est susceptible de créer une dynamique politique puissante.
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si un manifestant mourait en manifestation, Macron en serait presque heureux, en se disant « Bien fait pour lui ». Il ne faut jamais sous-estimer les affects de cruauté à l’œuvre dans la politique qu’il mène, qui est une des formes que prend aujourd’hui la haine de classe — l’insensibilité aux récits qui sont faits de la pénibilité au travail en est la preuve. Nietzsche disait qu’il y avait toujours chez l’Homme un certain plaisir à voir les autres souffrir ; je pense que cet affect sadique est profondément inscrit dans le macronisme.
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multiplication des images de comportements extrêmement choquants de la police : nasses, arrestations, gardes à vue massives, coups, utilisation de chiens, gazage… L’État mène aujourd’hui une opération de communication pour mettre en image la puissance de la police, la rendre visible et faire peur. Cela dit aux manifestants « Si vous allez dans la rue, vous finirez en garde à vue ».
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les stratégies pour que La France insoumise l’emporte dans quatre ans ou s’il y a une dissolution, plus vite. Investir notre énergie pour faire une campagne électorale permanente et transformer notre manière de faire de la politique, pour la faire de façon plus autonome. Les syndicats doivent arrêter avec cette coupure mythologique entre syndicalisme et parti politique, et présenter clairement la victoire future de la Nupes comme une autre manière de mener la lutte actuelle. Désormais, une élection présidentielle se joue à quelques centaines de milliers de voix près. À 25 % de voix, on passe au second tour. On ne peut pas imaginer que la France soit un pays gouverné à droite tout le temps.
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jonction à faire entre le mouvement de masse, les syndicats et la politique plus institutionnelle. J’y vois la préfiguration d’une future alliance, l’horizon d’une victoire électorale. C’est cette espérance, à moyen terme, qui doit nous faire tenir. Si nous l’emportons dans quelques années, nous pourrons non seulement revenir sur la réforme, mais aussi instaurer un autre système.
Connu / AP le 19/3/23
Une chronique des luttes par Clément Sénéchal sur Reporterre, de ce 18/03/2023
Gérer les mauvaises herbes sans glyphosate, c’est possible. Telle est la conclusion d’une étude réalisée par l’ONG PAN Europe pour les Verts européens, publiée le 9 mars. « Nous pouvons ...
Connu / TG le 17/03/23 à 01:03
« L’eau ne peut plus être considérée comme inépuisable. » Telle est l’alerte donnée par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, dans un rapport du 3 mars. Outre le fait d’inviter tous les Français ...
Connu / TG le 08/03/23 à 09:30
Fridays for Future France organise la grève de la jeunesse pour le climat ce vendredi 10 mars, partout en France. La revendication portera sur la rénovation thermique globale des bâtiments. ...
Connu / TG le 06/03/23 à 17:32
La filière nucléaire tente de recruter de la main-d’œuvre. Le défi s’annonce de taille, tant les conditions de travail difficiles des salariés
...
Connu / TG le 06/03/23 à 11:12
Depuis l’été 2022, une communauté de 10 000 comptes climatosceptiques s’est structurée sur le réseau social, selon une étude scientifique. On retrouve nombre d’antivax, de prorusses ou ...
Connu / TG le 20/02/23 à 21:44
Dans la plaine d’Aunis, des taux alarmants de pesticides, un foyer épidémique de cancers infantiles et l’inaction du gouvernement ont ...
Connu / TG le 14/02/23 à 13:54
Durée de lecture : 4 minutes - Clés : Retraites Social Énergie
Les salariés d’Altrad Endel, n°1 de la maintenance des centrales nucléaires, étaient mobilisés le 7 février. Ils demandent de meilleurs salaires, et alertent aussi contre le dangereux « dépeçage » de leur groupe.
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Les États-Unis et ses alliés européens vont livrer de nouveaux blindés à Kiev. Ceux-ci peuvent tirer des munitions composées d’uranium appauvri, un matériau ...
Connu / TG le 06/02/23 à 18:41
Durée de lecture : 1 minute
En bref — Climat
... favorisé par le changement climatique ... Les glaciers fondent ... Plus de 12 000 décès ont déjà été attribués aux inondations que leur débordement peut entraîner, rapporte le Guardian.