Durée de lecture : 7 minutes
Étalement urbain Monde Eau et rivières
Reportage — Étalement urbain
Au sud de Mexico, le bassin de Xochimilco est l’une des dernières zones humides de la ville. Le tourisme et l’étalement urbain mettent en péril écosystèmes et savoir-faire traditionnels.
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1er février 2023 à 17h46 / Par Fabienne Loiseau
Durée de lecture : 5 minutes
Un texte actuellement en discussion propose de supprimer l’écocontribution financière pour la presse papier. Un recul dénoncé par les Verts et les collectivités.
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« La philosophie générale du texte est incompatible avec l’ambition écologique, objecte Nicolas Thierry, député EELV-Nupes de la Gironde. Aider une filière en difficulté financière, comme c’est ici le cas pour la presse, ne doit pas se faire au détriment de ses obligations environnementales. » Ce dernier note que c’est la première fois que des producteurs sortent d’une filière du système REP : « C’est un très mauvais signal, à contre-courant de la logique du pollueur-payeur. »
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Le collectif Bassines non merci a publié un contre-rapport critiquant les résultats du BRGM. Cette étude relance ...
Les juges ont relaxé 4 des 7 militants antinucléaires de Bure (Meuse), poursuivis depuis 2018 pour participation ...
Connu / TG du 27/01/23 à 11:55
Grâce au progrès technique, le solaire est de moins en moins cher. Le nucléaire, lui, est une énergie du passé et « investir dans des EPR2 nous expose à un désastre financier
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Connu / TG du 24/01/23 à 11:29
Une usine de production de semiconducteurs, pierres angulaires de l’industrie électronique, va être construite près de Grenoble. Citoyens, agriculteurs et militants s’inquiètent : créer ces ...
Connue / TG 13/01/23 à 23:26
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Macron lance l'offensive contre les retraites le 10 janvier ? La gauche fait front et lui répond le soir-même ! Meeting commun mardi 10 janvier, à Paris, organisé par Reporterre et Fakir, avec Marine Tondelier, Fabien Roussel, Mathilde Panot, Boris Vallaud et Léa Filoche !
Les syndicats montent un front uni, la gauche doit l’être aussi. Faire bloc. Main dans la main. Avec les gens et contre les forces de l’argent. Pas seulement pour « résister », mais pour ranimer une espérance : les sondages le montrent, les Français ne sont pas seulement « contre », contre la retraite repoussée à 64 ou 65 ans.
Ils sont aussi « pour », pour un droit au bonheur, pour sortir nos vies de la cage de la production-consommation. Pour arriver à la retraite, cette « nouvelle étape de la vie », sans le dos usé, les épaules brisées, le cerveau épuisé. Pour être encore plein d’envies, s’occuper de ses petits-enfants, faire le tour de France en vélo, chanter dans une chorale. Et les Français disent même comment financer cela : en taxant les ultra-riches et les firmes.
Notre combat doit s’inscrire sous ce signe-là : de la joie. Toute l’inquiétude, toute la colère, toute la résignation, qui s’accumulent dans le cœur des Français, nous devons la transformer en espoir, en un espoir qui, dans les prochaines semaines, doit déborder dans les rues de nos villes, sur les ronds-points de nos campagnes. A la fin c’est nous qu’on va… gagner !
Connue / https://twitter.com/Francois_Ruffin/status/1612886775898451968
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François Ruffin @Francois_Ruffin · 4h
Plus de 1000 personnes ce soir, salle de Olympe de Gouges à Paris, pour lancer l'offensive contre la retraite Macron ! Avec les salariés, avec Fakir et Reporterre, et avec toute la Nupes ! #StopRetraiteMacron
Suivez le direct !
6432 - 20 - 142 - 441
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Orano a obtenu une dérogation pour continuer à utiliser du halon 1301 dans son usine de retraitement des déchets nucléaires, à La Hague. Celui-ci est un important gaz à effet de serre.
Durée de lecture : 7 minutes - Alternatives Luttes
Désormais, elle vit dans une caravane et documente les luttes écologistes. Finie, la vie d’ingénieure « mortifère ». Via le collectif Désert’heureuses, elle accompagne celles et ceux qui veulent, à leur tour, bifurquer. [2/5]
« Ce n’était pas une bifurcation, mais vraiment une désertion. » Victoria Berni, 31 ans, a quitté son poste d’ingénieure en génie urbain et environnemental pour se consacrer aux luttes écologistes
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« Nous, Désert’heureuses, refusons de continuer à robotiser, accélérer, déshumaniser le monde »
Au début de l’année 2022, déclic : elle a rencontré plusieurs personnes avec un parcours similaire au sien, pas seulement « des ingénieurs qui se reconvertissaient pour faire des fresques du climat dans des entreprises, ce qui ne sert à rien ». Être avec des gens avec qui elle était enfin « raccord politiquement » lui a fait du bien. Un collectif, les « Désert’heureuses », est né peu de temps après. Elle y a tout de suite adhéré. « En étant entourée, je me suis sentie plus légitime à croire en ce que je crois », confie-t-elle. Elle n’était plus seule. « Nous, Désert’heureuses, refusons de continuer à robotiser, mécaniser, optimiser, informatiser, accélérer, déshumaniser le monde », peut-on lire dans leur manifeste https://desertheureuses.noblogs.org/manifeste/.
De là, sont nées des réflexions. Victoria Berni le reconnaît, certaines sont encore « balbutiantes ». Tous les ingénieurs et ingénieuses du pays ne vont pas démissionner demain, il y a d’ailleurs d’autres métiers « mortifères » à cibler, et la « désertion » n’est accessible qu’à une poignée de personnes qui ont les ressources financières pour le faire. Mais le collectif existe pour, déjà, montrer qu’il existe d’autres façons de vivre.
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« Déserter ne signifie pas seulement tout quitter individuellement, poursuit le manifeste. Les Désert’heureuses ont vocation à rendre cet acte collectif et politique. De le rendre désirable et plus accessible. » Et visible. Aujourd’hui, entre deux trajets pour aller manifester contre les mégabassines dans les Deux-Sèvres, ou contre le projet de stockage nucléaire dans la Meuse, Victoria Berni continue de « se raconter » sur les réseaux sociaux. De documenter les milieux militants qu’elle fréquente.
« C’est un travail d’information très important, se réjouit Johanna, membre des Désert’heureuses. Ça crée des ponts entre le monde des ingénieurs et celui des luttes, deux mondes qui communiquent très peu. »
« La médiatisation du militantisme et de leur radicalité, c’est ça qui m’a poussée à l’action, rappelle Victoria Berni. C’est ce que j’essaie de reproduire aujourd’hui. » Pour qu’en 2023, les Désert’heureuses soient encore plus nombreuses.
Durée de lecture : 13 minutes - Quotidien
Viande, chasse, avion « vert », nucléaire... Que répondre aux arguments anti-écologistes entendus dans les dîners en famille ? Suivez le guide de Reporterre.
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« Les chasseurs sont les premiers écologistes de France »
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Chaque année, leurs armes dispersent pas moins de 6 000 tonnes de plomb. © Frederic Scheiber / Hans Lucas via AFP
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les seuls régulateurs d’espèces, ce sont les grands prédateurs. https://lejournal.cnrs.fr/articles/des-loups-des-cerfs-et-nous?
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« Les scientifiques ne sont pas tous d’accord sur l’origine humaine du changement climatique »
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« C’est la faute des Chinois. Nous, on n’y peut pas grand-chose »
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8,9 t d’équivalent CO₂ par habitant / an. Cela reste plus élevé que la moyenne mondiale, qui s’élève, selon la climatologue Valérie Masson-Delmotte, à environ 7,5 tonnes d’équivalent CO₂ par personne.
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s’étend par ailleurs aux émissions historiques. Le dioxyde de carbone persiste en effet pendant une centaine d’années dans l’atmosphère. Depuis 1850, la France a émis plus de 38,5 gigatonnes de CO₂ sur son territoire. Elle se hisse ainsi au treizième rang des nations les plus émettrices de gaz à effet de serre.
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« Les énergies renouvelables sont inutiles. On a déjà le nucléaire »
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« Les nouveaux réacteurs vont résoudre la crise climatique »
Le design des EPR2 n’est pas achevé et ils n’ont pas encore reçu l’aval de l’Autorité de sûreté. Imaginons quand même que tout aille bien : les deux premiers EPR2 seraient alors prêts en… 2035, au mieux. Or, la priorité face au réchauffement climatique est de réduire très rapidement les émissions de gaz à effet de serre. La France a accepté l’objectif européen de diminuer les émissions de 55 % d’ici 2030 par rapport à 1990. Il nous faut diminuer de 4,7 % par an… dès maintenant, pas en 2035 ! Et à court terme, la politique la plus efficace est de réduire la consommation d’énergie, et de mettre en place des énergies renouvelables, qui demandent moins de temps de construction.
« L’avion, c’est pas si grave car ils seront bientôt écolos »
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« Si tu ne manges pas de viande, tu vas tomber malade »
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« Abîmer des œuvres d’art est un scandale »
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« Quelques degrés de plus, c’est chouette. On pourra déjeuner en terrasse à Noël »
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« Vous les écolos, vous voulez tout interdire »
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« L’écologie n’est ni de droite ni de gauche »
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« De toute façon, c’est foutu »
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En France, les plages où vous avez passé votre enfance vont disparaître, englouties par les eaux. Cela vaut pour un réchauffement de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, mais certains scientifiques prédisent qu’il pourrait atteindre 4 °C, avec des conséquences encore plus graves. Alors le mieux est d’agir pour arrêter les émissions de gaz à effet de serre rapidement.
Durée de lecture : 9 minutes - Luttes Mégabassines
Julien Le Guet est porte-parole du collectif Bassines non merci. Amoureux du marais poitevin depuis l’enfance, il est engagé corps et âme dans la lutte contre ces immenses réservoirs et pour la préservation de l’eau. [5/5]
Dans les forêts du Morvan, dans le marais poitevin, à l’Assemblée nationale… Reporterre met en avant cinq personnalités qui ont fait 2022.
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Découvrez nos visages de l’écologie en 2022 :
- Lulu du Morvan, qui tient tête aux ministres pour défendre les forêts
- Victoria Berni, qui a quitté sa position d’ingénieure pour documenter les luttes écologistes
- Léa et Mila qui s’attaquent au lobby de la chasse après la mort de leur ami
- Cyrielle Chatelain, l’écolo qui secoue l’Assemblée
Notes
[1] L’audition libre permet d’interroger une personne soupçonnée d’avoir commis une infraction sans la mettre en garde à vue.
[2] Très gourmande en eau, cette culture est en partie responsable de l’assèchement du marais.
Durée de lecture : 9 minutes - Luttes Alternatives ; Luttes
Sabotage, alliance des luttes, jardins sauvés, trains de nuit de retour... Voici neuf nouvelles réjouissantes qui ont marqué 2022.
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1 — Les Jardins d’Aubervilliers sauvés
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2 — Les luttes s’organisent
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Terre de luttes, une association lancée pour créer des synergies entre collectifs. « Il faut faire en sorte que ces luttes ne soient pas isolées au niveau local, car quasiment toutes se heurtent à des politiques et à des enjeux nationaux », nous expliquait Victor Vauquois.
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Outre ces temps de réunion, des liens se sont tissés lors de journées d’action communes, comme en avril, au lendemain de la réélection d’Emmanuel Macron. Et surtout lors des « manifest’actions » contre les mégabassines dans les Deux-Sèvres. Hasta la victoria.
3 — Amazon recule
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4 — La papeterie de la Chapelle Darblay reprise
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En mai, la métropole de Rouen a racheté l’usine de la Chapelle Darblay de Grand-Couronne. Depuis plusieurs années, les salariés se battaient pour la survie du dernier site français à même de fabriquer du papier journal et d’emballage 100 % recyclé. Celle-ci avait été fermée en 2020 après quatre-vingt-dix années de fabrication de papier journal.
1 000 jours de lutte pour sauver cette usine et les emplois des 217 salariés. Un combat mené par les travailleurs, soutenus par des écologistes et des syndicats, jusque dans les bureaux du ministère de l’Économie.
5 — Le retour du train de nuit
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6 — Dans le monde, des changements politiques de bonne augure
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En Australie, le parti travailliste (centre-gauche) a retrouvé le pouvoir en mai. Le candidat progressiste Anthony Albanese — nouveau Premier ministre — a remplacé le climatosceptique Scott Morrison, dont l’inaction face au changement climatique était largement critiquée par les Australiens.
Après dix ans de léthargie, le Parlement a ensuite voté sa première loi climat. Aux États-Unis, débarrassés de Donald Trump, un grand plan climat a également été adopté : 369 milliards de dollars (363 milliards d’euros) pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici à 2030.
En Colombie, Gustavo Petro est devenu le premier président de gauche de l’histoire du pays, avec sa vice-présidente Francia Marquez, leadeuse afrocolombienne et écologiste. Au Brésil, la victoire de Lula a soulagé les défenseurs de l’environnement et de la justice sociale.
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7 — Soupes, canoë, outils : les nouveaux instruments de la lutte écolo
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Enfin, l’année 2022 a marqué le retour du sabotage. Pneus de SUV dégonflés, golfs rebouchés, bassines débâchées. « On tend de plus en plus vers une écologie de la conflictualité », observe le sociologue Manuel Cervera-Marzal, qui voit dans le développement actuel du sabotage « une forme renouvelée de désobéissance civile ».
8 — La Montagne d’or abandonnée
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9 — La France sort du traité sur l’énergie
Emmanuel Macron a annoncé fin octobre que la France allait se retirer du Traité sur la charte de l’énergie (TCE). Ce texte, entré en vigueur en 1998, permet aux entreprises de poursuivre les pays qui modifient leur politique énergétique si elles estiment que cela menace leurs intérêts financiers. Il est actuellement signé par cinquante-deux pays.
L’Espagne, la Pologne et les Pays-Bas avaient annoncé plus tôt leur volonté de se retirer du traité. L’Allemagne nous a également emboîté le pas. Le traité a donc du plomb dans l’aile, et c’est tant mieux.
Durée de lecture : 6 minutes - Politique
La préfète d’Indre-et-Loire Marie Lajus a été limogée car elle voulait... faire respecter la loi. Elle s’opposait à un projet immobilier destructeur de terres. Ses soutiens, dont moult élus, dénoncent une « injustice ».
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projet de construction d’un incubateur de start-up « deeptech » de 4 000 m2 dans l’ancien domaine d’une maîtresse de Louis XIV, Madame de la Vallière, dans la commune de Reugny, en Indre-et-Loire. Le domaine appartient à l’homme d’affaires Xavier Aubry, qui a fait fortune en Suisse et qui souhaite désormais y implanter le DaVinci Lab, un centre de recherche sur les nouvelles technologies. Le problème, c’est que l’entrepreneur souhaite construire cet incubateur sur un terrain non constructible et boisé, adossé à un château qu’il a déjà transformé en hôtel de luxe il y a quelques années
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Christophe Monteiro, directeur de centres sociaux à Angoulême et créateur de la pétition en ligne en soutien à Marie Lajus souligne le professionnalisme de l’ex-préfète et sa proximité avec la population
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« Si les faits sont avérés et si certains élus locaux ont pu faire démettre la préfète de ses fonctions en envoyant des messages au ministre Darmanin, c’est un sujet d’État », assure au téléphone Emmanuel Denis, le maire écologiste de Tours.
Durée de lecture : 3 minutes - Clés : Climat Sciences
Disparition de la calotte glaciaire du Groenland, mort des récifs coralliens… Les points de bascule climatique sont nombreux et pourraient intervenir dès 1,5 °C de hausse de la température mondiale, alertent des scientifiques.
Disparition des glaces, arrêt du Gulf Stream, dépérissement de la forêt amazonienne… la survenue de ces évènements à cause du changement climatique préoccupe de plus en plus la communauté scientifique. Une étude internationale parue dans Science vendredi 8 septembre fait la synthèse des connaissances scientifiques sur ces points de bascule du climat, autrement dit ces transformations terrestres drastiques et irréversibles au-delà de certains seuils de température. « Il devient clair que nous sommes déjà proches de plusieurs points de bascule, dont certains sont peu connus du public », commente pour Reporterre David Armstrong McKay, chercheur au Stockholm Resilience Centre et premier auteur de l’étude.
En plus de lister seize points de bascule identifiés aujourd’hui par les climatologues, l’étude précise les seuils de température auxquels ces basculements deviennent probables (voir la carte ci-dessous)
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les connaissances scientifiques progressent grâce aux avancées de la paléoclimatologie, à la précision des observations actuelles et aux perfectionnements des modèles du climat.
Au-delà des éléments scientifiques, c’est un message politique que le Stockholm Resilience Centre veut faire passer. « Cette étude fournit un solide soutien scientifique à l’objectif plus ambitieux de 1,5 °C de l’Accord de Paris, qui minimiserait la probabilité de déclencher des points de bascule climatique. Cependant, plusieurs points de bascule sont encore possibles ou même probables à ce niveau, faisant probablement de 1 °C une limite plus sûre. Sachant que les politiques actuelles nous placent sur la trajectoire dangereuse de 2,6 °C. »
Durée de lecture : 9 minutes - Enquête — Énergie
Pour subvenir à ses besoins en électricité verte, l’Allemagne veut couvrir ses espaces maritimes d’éoliennes. Au risque d’impacts sur la biodiversité marine. [4/4]
Vous lisez la partie 4 de l’enquête « En Allemagne, la transition à tout prix ». Relisez la partie 1, la 2 et la 3.
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regroupement de trois parcs éoliens, baptisé « Baltic Hub », est le plus grand jamais construit en mer Baltique : d’une capacité de 1,1 gigawatt, soit l’équivalent d’une grande centrale nucléaire, il alimentera au total plus de 1 million de ménages. Traditionnellement implantée en Amérique latine, la compagnie espagnole Iberdrola investit pas moins de 3,5 milliards d’euros dans le projet. Et ne compte pas s’arrêter là. « L’Allemagne est devenue un marché essentiel pour nous », confirme Iris Stempfle, directrice de la filiale locale
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l’éolien en haute mer. Les parcs se situent au moins à 30 kilomètres des côtes, contre seulement 12 pour le parc français qui vient d’ouvrir au large de Saint-Nazaire. « Au départ, il s’agissait de s’adapter aux contraintes locales », explique Karina Würtz, directrice de la Fondation pour l’éolien offshore, qui dépend du ministère fédéral de l’Environnement. Une grande partie du littoral est en effet protégée, à l’instar de la réserve de biodiversité de la mer des Wadden, en mer du Nord. Aucune éolienne ne peut y être construite.
S’éloigner des côtes rend les chantiers plus complexes et plus coûteux. Mais ce qui était perçu, au départ, comme un inconvénient est devenu un atout : la régularité et la force des vents en haute mer sont bien plus importantes que sur le continent ou même le littoral. Les éoliennes produisent non seulement davantage de courant, mais de façon plus continue
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Des eaux trop petites
Le défi n’en reste pas moins immense. L’Allemagne, qui compte déjà plus de 1 500 turbines en mer du Nord et en Baltique, veut multiplier par neuf ses capacités de production d’électricité offshore. L’objectif est d’atteindre 30 gigawatts (GW) en 2030, puis 70 GW en 2045. C’est bien plus que la France, qui vise 40 GW en 2050. L’accélération du déploiement des turbines nécessite « un énorme effort collectif », reconnaît le vice-chancelier écologiste Robert Habeck.
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le gouvernement compte avant tout sur la simplification administrative. Comme tous les renouvelables, les éoliennes marines ainsi que les infrastructures associées (réseaux, plateformes de conversion électrique… ) sont désormais classées d’« intérêt public majeur » au service de la « sécurité nationale ». À compter du 1er janvier 2023, leur construction deviendra prioritaire afin d’accélérer les procédures. Les parcs ne seront plus subventionnés par l’État, mais l’assurance de la rentabilité des projets et de la stabilité juridique doit séduire les entreprises.
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Dans son bureau de la ville portuaire de Hambourg, Kai Trümpler est fier que l’Allemagne soit le numéro 3 mondial de l’éolien marin derrière la Chine et le Royaume-Uni, en dépit, dit-il, d’un espace maritime « minuscule ». La zone économique exclusive (ZEE) s’étend en effet sur quelque 33 000 km2, soit 300 fois moins que la France.
Au sein de l’Office fédéral de la navigation maritime et de l’hydrographie (BSH), ... déterminent les zones où les parcs éoliens ont le droit de s’installer. Cartes à l’appui, le fonctionnaire montre les zones réservées à d’autres usages comme le trafic maritime, les exercices militaires, la recherche scientifique ou encore les parcs naturels. Impossible d’y toucher ; ce sont donc les pêcheurs, peu puissants outre-Rhin, qui devront faire de la place. Pour atteindre les nouveaux objectifs, « environ 20-25 % de la ZEE de la mer du Nord » sera désormais dédiée aux parcs éoliens
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Enquête — Énergie
Détruite sous l’ère Merkel, l’industrie photovoltaïque retrouve des couleurs et rêve d’indépendance vis-à-vis du géant chinois. Reportage au cœur de la « Solar Valley ». [3/4]
Vous lisez la partie 3 de l’enquête « En Allemagne, la transition à tout prix ». Relisez la partie 1, la 2.
Bitterfeld-Wolfen (Allemagne), reportage
Jochen Fritsche craint l’espionnage industriel comme la peste. Dans son usine de cellules pour panneaux solaires, à Bitterfeld-Wolfen, dans l’est de l’Allemagne, les smartphones sont interdits. Pas le droit non plus de faire de larges prises de vue de la chaîne de production ou de certaines machines, protégées par des dizaines de brevets. « Nos concurrents pourraient copier notre façon de procéder », justifie-t-il.
Les concurrents de Jochen Fritsche, ce sont les entreprises chinoises qui concentrent à elles seules 98 % de la fabrication de ces cellules. Le site du groupe Meyer Burger est le seul d’Europe à produire à l’échelle industrielle ces petits carrés de métal bleu, pièce maîtresse des panneaux photovoltaïques.
Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi. En 2011, l’industrie solaire allemande était numéro 1 et comptait plus de 150 000 salariés. La première économie d’Europe était à la pointe de la recherche technologique. Une avance considérable. Las, les dirigeants allemands de l’ère Merkel ont délibérément choisi de saborder la filière.
Plus de la moitié des ouvriers et ouvrières de l’usine travaillaient dans l’industrie solaire allemande avant la crise qu’a connu la filière en 2012. © Stefanie Loos / Reporterre
Accusé de faire grimper les prix de l’électricité, le photovoltaïque est devenu à l’époque la cible du parti conservateur de la chancelière. En 2012, il a réduit drastiquement les subventions et a divisé par quatre le plafond autorisé pour de nouvelles installations solaires. « Lever le pied sur la transition énergétique » était l’objectif assumé de Peter Altmaier, le bras droit de la chancelière. Le puissant lobby du charbon l’a encouragé. « Le photovoltaïque en Allemagne, ça a autant de sens que de faire pousser des ananas en Alaska », raillait Jürgen Großmann, le patron de RWE, le plus gros énergéticien du pays, exploitant du bassin minier rhénan.
Les résultats ne se sont pas fait attendre. Les carnets de commandes des usines se sont vidés, les faillites se sont enchaînées. En quatre ans seulement, 100 000 employés se sont retrouvés au chômage. Ce qu’il restait du marché allemand fut récupéré par la Chine, qui a flairé la bonne affaire et a fait du solaire, au contraire, une priorité. L’Allemagne a perdu à la fois une industrie florissante et la dynamique de sa transition énergétique avec des conséquences qui se font encore sentir : dix ans plus tard, le déploiement du solaire dans le pays n’a jamais retrouvé son niveau d’antan.
Jochen Fritsche a connu cette époque. « Il a manqué d’une vision, de la reconnaissance que le solaire est un élément stratégique de notre approvisionnement en énergie, analyse-t-il aujourd’hui. De toute façon, c’était une époque où les politiciens ne voyaient pas le problème de laisser partir des filières clés à l’étranger, comme la pharmacie ou l’électronique. »
Jochen Fritsche, directeur de l’usine de cellules solaires Meyer Burger de Bitterfeld-Wolfen. © Stefanie Loos / Reporterre
« Nous pouvons la faire redémarrer »
Aujourd’hui, les choses ont changé. Angela Merkel a pris sa retraite politique, et la coalition qui dirige l’Allemagne depuis un an a de très grandes ambitions pour l’énergie solaire. Elle doit devenir la première source de production d’électricité avec un objectif de 215 gigawatts en 2030 et 400 gigawatts en 2045 — contre 59 installés début 2022. « Il est incompréhensible pour moi qu’on ait laissé s’effondrer notre industrie, déplore l’écologiste Robert Habeck, l’actuel vice-chancelier allemand. Mais nous pouvons la faire redémarrer. »
L’Allemagne est à la croisée des chemins. Les renouvelables n’ont jamais été aussi populaires, en particulier le solaire, à la fois bon marché et facile à installer. L’invasion russe en Ukraine et la crise des énergies fossiles ont créé un choc dans l’opinion. Au-delà de la nécessité de décarboner l’économie pour protéger le climat, « la guerre en Ukraine montre que ce sont les renouvelables qui permettent à la fois d’assurer notre approvisionnement de façon autonome et de faire baisser les prix », explique le directeur de l’Institut de Wuppertal pour le climat, Manfred Fischedick.
Le solaire doit devenir la première source d’électricité en Allemagne d’ici 2030. © Stefanie Loos / Reporterre
Certains les qualifient même d’« énergies de la liberté ». Mais le sont-elles vraiment, lorsque tout ou presque vient de Chine ? De l’extraction du silicium jusqu’au module, Pékin détient plus de 80 % des étapes nécessaires à la fabrication de panneaux solaires. « Il faut bien voir les conséquences de cette dépendance : les usines chinoises tournent massivement au charbon, et une partie d’entre elles fait appel à du travail forcé », explique Nadine Bethge, ancienne ingénieure dans le solaire, aujourd’hui experte pour l’association environnementale Deutsche Umwelthilfe. L’industrie solaire chinoise se concentre notamment dans la région du Xinjiang, où la communauté ouïghoure est victime d’une violente répression.
Volker Quaschning, de l’Université des sciences appliquées de Berlin, insiste aussi sur les incertitudes géopolitiques, en particulier avec les visées du régime de Xi Jinping sur l’île de Taïwan. « Qui nous garantit que dans cinq ans, on aura encore de bonnes relations avec la Chine ? S’ils cessent de nous fournir en cellules solaires, notre transition énergétique est morte », considère le chercheur.
Éviter de dépendre de la Chine
Ce risque taraude le pouvoir. Le photovoltaïque doit devenir synonyme de « Souveränität » — le mot est emprunté au français —, et donc être relocalisé. Il s’agit d’éviter de passer d’une dépendance à la Russie, avec les énergies fossiles, à une dépendance à la Chine, avec les renouvelables. En visitant cet été l’usine Meyer Burger de Bitterfeld-Wolfen, le vice-chancelier allemand a voulu envoyer un signal. « Je vois l’opportunité d’un retour en force de l’industrie solaire en Allemagne », a assuré Robert Habeck. Il en va, a-t-il dit, de « la sécurité nationale et européenne ».
Chez Meyer Burger justement, on connaît bien la Chine. Jusqu’en 2020, le groupe équipait l’industrie photovoltaïque de l’Empire du Milieu en appareils de découpe et de mesure. « Une machine, c’est facile à copier. Il suffit de la démonter pour comprendre comment elle est faite », dit Annegret Schneider, en charge de la communication de l’entreprise. Ainsi, lorsque les usines chinoises se sont mises à fabriquer leurs propres machines, les ventes de Meyer Burger ont décliné. La société a alors pressenti les risques pour son modèle économique, mais aussi, plus globalement, pour le succès de la transition énergétique. Elle a changé complètement de stratégie : plutôt que vendre sa dernière génération de machines-outils, elle l’a gardée pour elle, et s’est lancée dans la production de cellules et panneaux solaires. En Europe, pour le marché européen.
Son nouveau point de chute est une évidence : ce sera la « Solar Valley » de Bitterfeld-Wolfen, où ont travaillé autrefois Jochen Fritsche, mais aussi son PDG, le physicien allemand Gunter Erfurt. À son zénith en 2011, l’écosystème d’entreprises et de centres de recherche spécialisés comptait 3 500 emplois et promettait un avenir radieux à cette région désindustrialisée d’ex-Allemagne de l’Est.
La Solar Valley employait 3 500 personnes en 2012, à peine quelques centaines aujourd’hui. © Stefanie Loos / Reporterre
« Solar Valley »
Au milieu des herbes hautes et des bâtiments abandonnés, Meyer Burger a réaménagé une ancienne halle de 27 000 m2, inaugurée à l’été 2021. « On est sur un terrain fertile ici », dit Jochen Fritsche, déclinant les avantages : « les locaux adaptés », « le soutien des autorités locales » et surtout « le personnel qualifié ». Plus de la moitié des ouvriers de l’usine travaillaient il y a dix ans dans le solaire. Sous leur contrôle, les bras des robots s’agitent en cadence pour produire 300 000 cellules par jour. Elles rejoignent la deuxième usine du groupe, à 150 kilomètres de là, pour être assemblées en panneaux solaires. À Freiberg, en Saxe, Meyer Burger a, là aussi, fait revivre un ancien site industriel solaire.
En déambulant dans l’usine de Bitterfeld, Jochen Fritsche détaille le processus de fabrication des cellules, de la plaquette de silicium au produit fini, « en quatre étapes au lieu de dix habituellement ». Un nouveau procédé sans plomb, moins gourmand en énergie et en produits chimiques permet, selon les dires du patron, d’obtenir une cellule 20 % plus performante que la concurrence. Une avance technologique « made in Germany » que Meyer Burger, cette fois, ne compte pas dilapider.
La quasi-totalité de la chaîne de production a été automatisée. L’usine emploie 250 salariés. © Stefanie Loos / Reporterre
L’entreprise vend en Allemagne, mais aussi en Autriche, en Suisse, en Belgique ou en France. Le moral est bon et le carnet de commandes plein « au moins jusqu’à mi-2023 ». Depuis l’ouverture, les machines tournent 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Les Allemands seraient-ils prêts à payer un peu plus cher pour soutenir le redémarrage de la production nationale face au low cost chinois ? Oui, répond sans hésiter Kerstin Lopau, qui accompagne les particuliers dans l’installation de panneaux solaires. Son association SoLocal Energy se fournit auprès de Heckert Solar, l’un des rares fabricants qui a survécu à la crise de 2012. « La question des droits de l’Homme est importante pour nous, personne ne doit souffrir pour notre transition énergétique », explique-t-elle.
Chez Enerparc, l’un des plus gros développeurs et exploitants de parcs photovoltaïques, on observe aussi un changement de mentalité. « Nous travaillons directement pour des clients comme Ikea ou Volkswagen, qui veulent maintenant savoir d’où viennent nos installations », dit Stefan Müller, responsable du développement commercial. Il en va de la « réputation » des entreprises, dit-il, alors qu’une loi les contraignant à faire respecter des normes bien plus strictes chez leurs sous-traitants, en matière de protection de l’environnement et des droits de l’Homme, entrera en vigueur en janvier prochain.
La demande est bien là. Mais les obstacles restent nombreux. L’industrie solaire allemande compte trois fois moins d’employés qu’il y a dix ans. La chaîne de production en amont des cellules solaires est quasi inexistante, avec un seul fournisseur de polysilicium pour toute l’Europe. La filière de recyclage est balbutiante.
Or « le temps presse », s’impatiente Nadine Bethge, de la Deutsche Umwelthilfe. « Le risque d’une guerre commerciale est présent », non seulement avec la Chine, mais aussi avec les États-Unis, qui ont débloqué des aides massives pour relocaliser l’industrie solaire sur leur sol. « Ces deux pays ont besoin de panneaux solaires pour remplir leurs propres objectifs, pourquoi nous les vendraient-ils ? s’interroge Nadine Bethge. Il faut absolument inciter les usines à ouvrir en Europe. »
Les cellules de panneaux solaires sont fabriquées à partir de silicium, un matériau semi-conducteur abondamment utilisé dans l’électronique. © Stefanie Loos / Reporterre
À ce stade, seul l’objectif est clair : la Commission européenne veut atteindre 30 GW de capacité de production européenne d’ici 2025, sur l’ensemble de la chaîne de valeur. Les moyens pour y parvenir le sont moins. Lancée le 9 décembre par l’UE, l’Alliance industrielle de l’industrie solaire doit permettre d’encourager les investissements. À Berlin, le gouvernement dit réfléchir à la mise en place de « garanties d’État » pour les investissements dans la production et l’installation d’électricité verte. La proposition d’un « Buy European Act » défendue par la France, qui favoriserait la production « made in Europe », a été accueillie chaleureusement, sans que ses contours n’en soient vraiment définis.
La filière, elle, veut croire en son avenir. Meyer Burger prévoit de tripler sa production d’ici 2024 et mise sur son partenariat avec l’institut Fraunhofer, le plus grand centre de recherche solaire du monde, pour améliorer encore sa technologie. Heckert Solar vient de s’agrandir tout comme Solarwatt, un autre fabricant. En France et en Italie, deux usines géantes sont en projet. « En recherche et développement, l’Europe est toujours leader, souligne le PDG de Meyer Burger, Gunter Erfurt. Les chaînes d’approvisionnement sont petites, mais réactivables et agrandissables. » Il en est convaincu : « C’est maintenant ou jamais ! »
• La suite de notre enquête : L’Allemagne joue l’éolien marin pour sortir du charbon
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L’Allemagne est contrainte, en urgence, de miser sur des énergies fossiles dont elle veut pourtant se débarrasser. Quitte à mettre en danger ses objectifs climatiques. [2/4]
David Dresen a des raisons de se réjouir. Sa coquette maison de briques rouges, typique de la campagne rhénane, ne sera pas détruite. Par un accord passé au mois d’octobre avec les autorités, le géant allemand de l’énergie RWE a renoncé à exploiter le sous-sol riche en charbon de Kuckum, son village natal, ainsi que celui de quatre autres communes avoisinantes. L’aboutissement d’un long combat pour la famille Dresen.
Pourtant, David est « en colère », « extrêmement déçu ». À quelques kilomètres de chez lui, son compagnon de lutte, l’agriculteur Eckardt Heukamp, n’a pas eu sa chance. Le dernier habitant du hameau de Lützerath a bel et bien été exproprié. La localité doit être rasée cet hiver pour agrandir la mine à ciel ouvert de Garzweiler II. « Avec cet accord, le gouvernement autorise RWE à extraire 280 millions de tonnes de charbon supplémentaires d’ici 2030, déplore David Dresen, devenu le porte-parole de l’association Alle Dörfer bleiben (Tous les villages restent). Cela revient à dire adieu à l’engagement de l’Allemagne de contenir le réchauffement planétaire à 1,5 °C. » Garzweiler II est l’une des 425 « bombes climatiques » mondiales, selon les scientifiques.
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Pour tenir ses objectifs climatiques, Berlin s’est engagée à fermer Neurath ; sur ses sept unités de production, deux ont cessé de produire. Trois autres étaient censées les rejoindre cette année. Mais il n’en sera rien. L’accord du mois d’octobre permet à RWE d’exploiter les unités C, D et E de Neurath jusqu’en mars 2024.
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décision ... prise par le parti ... les Verts, membres de la coalition tripartite qui dirige l’Allemagne depuis un an, aux côtés des sociaux-démocrates du SPD et du parti de droite libérale FDP. Du côté du gouvernement, on assume. « C’est une décision amère, mais indispensable », selon l’écologiste Robert Habeck, ministre fédéral de l’Économie et du Climat. Hors micro, des interlocuteurs nous glissent que les autorités ne veulent pas prendre le risque de se fâcher avec un acteur aussi puissant que RWE, appelé à jouer un rôle majeur dans l’éolien marin et l’hydrogène vert.
L’Allemagne « appuie sur tous les boutons »
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Claudia Kemfert de l’Institut pour la recherche économique (DIW). Freinées sous les gouvernements Merkel, les renouvelables représentent aujourd’hui moins de la moitié du mix électrique allemand — encore trop peu pour répondre à une augmentation massive et soudaine de la demande. En outre, aucun parc photovoltaïque ou éolien ne fait partie de la « réserve de sécurité » dont l’Allemagne dispose en cas de coup dur.
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« À court terme, garantir l’approvisionnement en énergie est la mission prioritaire de l’Allemagne », a expliqué le 22 novembre Robert Habeck
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En cause, notamment : les défaillances du parc nucléaire français, qui enregistre une production au plus bas depuis trente ans. Pour compenser, l’Allemagne doit produire plus. Depuis le début de l’année, elle a exporté massivement vers la France (15 térawattheures, TWh)
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« Au troisième trimestre, il a manqué plus de 30 TWh français sur le marché européen », observe Bruno Burger, chercheur à l’institut Fraunhofer et créateur du site Energy Charts. À Berlin, on s’inquiète de voir EDF repousser la réouverture de ses centrales et on redoute de devoir compenser d’autant plus longtemps le déficit français.
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En complément du charbon, les écologistes ont aussi, après des débats houleux, accepté de jouer les prolongations avec le nucléaire. Le parlement a donné son feu vert à une exploitation des trois dernières centrales nucléaires du pays au-delà du 31 décembre 2022, date fixée initialement pour la fin définitive de l’atome. Représentant moins de 5 % du mix électrique actuel, les trois sites fonctionneront jusqu’au 15 avril 2023, le temps d’épuiser les barres de combustibles entamées.
« On saute sur n’importe quelle source d’énergie »
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talon d’Achille de l’Allemagne : son addiction au gaz naturel russe, bon marché et acheminé directement par gazoduc. Dépendante de cette énergie fossile pour son industrie et le chauffage, la première économie d’Europe se voit aujourd’hui contrainte non seulement de faire tourner davantage de centrales à charbon pour économiser la ressource, mais aussi de courir après une alternative encore plus polluante : le gaz naturel liquéfié, issu notamment de la fracturation hydraulique aux États-Unis.
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« J’ai le sentiment que le gouvernement cède à la panique, déplore Constantin Zerger, expert en énergie de l’association environnementale Deutsche Umwelthilfe
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Le déploiement des renouvelables doit aller trois fois plus vite qu’auparavant, pour viser un mix électrique renouvelable à 80 % d’ici huit ans. Les infrastructures liées aux renouvelables sont désormais classées d’« intérêt public majeur »
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plan de sobriété énergétique : corrigée des variations saisonnières, la consommation d’électricité a baissé de 7,5 % en octobre par rapport à l’an passé
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Dans le bassin minier rhénan, les autorités ont avancé la fin de l’exploitation du charbon à 2030, contre 2038 auparavant.
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pour remplacer à terme le gaz naturel, le gouvernement assure que les futurs terminaux méthaniers pourront être utilisés pour approvisionner l’Allemagne en hydrogène vert. « La coalition au pouvoir a fait plus en un an pour la transition énergétique que les gouvernements précédents en dix ans », juge le climatologue Manfred Fischedick. La stratégie emporte l’adhésion : 86 % des Allemands sondés sont favorables à davantage de renouvelables.
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« Les premiers effets ne seront vraiment visibles qu’à partir de 2024-2025 », souligne toutefois Muriel Gagnebin, experte en énergie du groupe de réflexion Agora Energiewende
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Pas de quoi rassurer les défenseurs du climat. La Deutsche Umwelthilfe de Constantin Zerger a déposé un recours contre le gazoduc en construction pour connecter le terminal GNL de Wilhelmshaven au réseau national. Quant à David Dresen, il espère encore faire plier les autorités pour éviter la destruction du hameau de Lützerath. Dans une pétition, 10 000 personnes se sont déclarées prêtes à lui prêter main forte. Au rythme actuel, l’Allemagne manquerait « largement » ses objectifs climatiques en 2030, alerte le comité d’experts pour le climat mandaté par le gouvernement.
Ndlr : que représente 15TWh de conso élec en Fr. ? ACT
Les déboires des réacteurs nucléaires d’EDF se poursuivent. Deux d’entre eux ne pourront finalement pas redémarrer avant la fin de cet hiver, et six autres devront être arrêtés, à leur tour, en 2023 pour des réparations liées à des problèmes de corrosion. Au 19 décembre, sur les 56 réacteurs que compte la France, 16 étaient à l’arrêt, comme le montre l’outil de suivi EnergieBot de FranceInfo : Au total, 16 réacteurs nucléaires sur 56 sont à l'arrêt en France, d'après les données de production de la (...)
Connu / TG le 21/12/22 à 14:07
Durée de lecture : 7 minutes - Énergie Monde
La nouvelle coalition allemande a défini la politique énergétique du pays. L’éolien et le solaire représenteront 80 % de la production d’électricité en 2030. Et la neutralité carbone est visée en 2045.
Berlin (Allemagne), correspondance
C’était une promesse des Verts allemands durant la campagne électorale. La sortie du charbon, initialement prévue en 2038, sera avancée à 2030, selon le contrat de coalition présenté mercredi 24 novembre par les futurs dirigeants outre-Rhin : les sociaux-démocrates du SPD [1], les libéraux démocrates du FDP [2] et l’Alliance 90/Les Verts (Grünen/Bündnis 90’).
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Notes
[1] Sozialdemokratische Partei Deutschlands
[2] Freie Demokratische Partei
Durée de lecture : 4 minutes Clés : Animaux Énergie
La Cour de cassation a confirmé la condamnation de EDF. L’électricien n’a pas fait assez pour empêcher la mortalité de faucons crécerellettes sur sept parcs éoliens.
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Un respect de la biodiversité laissé au bon vouloir des promoteurs
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« Avant même la construction de l’ensemble du parc, on avait déjà repéré des cadavres de faucons crécerellettes au pied des premiers mâts en 2010 », se souvient Simon Popy, président de FNE Languedoc-Roussillon. La décision de la cour de Cassation amène une preuve définitive des manquements de l’entreprise, et elle a « suffisamment de preuve pour aller désormais plus loin ». C’est-à-dire devant la justice pénale [1], qui pourrait condamner cette fois plus lourdement EDF-R pour chaque nouvelle mortalité constatée.
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Des éoliennes dangereuses dans les zones de protection spéciale
Les éoliennes ne sont pas aussi dangereuses pour les oiseaux et les chauves-souris que les pesticides, les chats ou l’artificialisation. Mais elles s’ajoutent à ces menaces, et surtout elles deviennent très problématiques dans les zones de protection spéciale (ZPS) pour les oiseaux, comme à Aumelas, et les zones spéciales de conservation (ZSC) pour les chauves-souris.
C’est notamment pour réduire ces atteintes aux espèces protégées que le député EELV-Nupes de Gironde Nicolas Thierry a obtenu le vote — le 25 novembre dernier — d’un amendement au projet de loi d’accélération des renouvelables, visant à exclure les ZPS, les ZSC, les réserves et les parcs nationaux des « zones favorables » au déploiement des EnR futures.
🟢 Notre amendement visant à empêcher l'implantation d'énergies renouvelables dans les parcs naturels est ADOPTÉ !
➡️ Il ne faut pas choisir entre le climat & le vivant. Grâce aux écologistes, nous développerons les EnR, mais pas au détriment de la biodiversité.#PJLENR #DirectAN pic.twitter.com/XO2y5IvaHh — Les Écologistes à l’Assemblée (@EcologistesAN) November 25, 2022
Une nécessité attendue depuis des années par les associations environnementales. Reste que dans un communiqué publié ce vendredi 2 décembre, la Ligue pour la protection des oiseaux s’inquiète déjà que la future loi allège les normes environnementales sur toutes les autres zones naturelles. Le débat débutera dans l’hémicycle ce lundi 5 décembre.
Notes
[1] Pour le moment, l’électricien n’a été condamné que par un tribunal civil.