6015 signataires
Pétition adressée à M. Bernard Doroszczuk, Président de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, à Mme Agnès Pannier-Runacher, Ministre de la Transition énergétique, à M. Christophe Béchu, Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
Nappes phréatiques à sec, débit des cours d’eau insuffisant, réchauffement de la température des fleuves et de la mer : l’eau, bien commun et ressource vitale, impactée par le réchauffement climatique, se fait de plus en plus rare. Le bon sens voudrait que l’on privilégie sa protection et son économie en adaptant nos besoins. Mais comme souvent avec le nucléaire, la raison s’efface devant le profit et les visions à court terme.
En France métropolitaine, alors que l’étude de référence Explore 2070, prévoit une baisse moyenne annuelle du débit des cours d’eau comprise entre 10% et 40% [1], 400 millions de m3 d’eau prélevée dans des fleuves s’évaporent par an pour refroidir les réacteurs nucléaires fonctionnant en circuit fermé. À cela s’ajoutent d’autres usages : utilisation d’eau pour le réseau incendie, stockage de sûreté... C’est beaucoup trop !
... EDF est déjà autorisée à ponctionner les nappes phréatiques déjà dégradées par l’absence de précipitations. La centrale nucléaire de Dampierre (Loiret) peut pomper jusqu’à 3 600 m3 d’eau par jour dans une nappe jusqu’alors réservée à la consommation humaine. Le 1er avril 2023, le niveau de 75% d’entre elles se situait sous la normale saisonnière [2] Les 26 réacteurs fonctionnant en circuit ouvert utilisent pour leur refroidissement entre 23 et 49 milliard de m3 d’eau par an [3]. Cette eau est presque intégralement rejetée dans les cours d’eau ou la mer où elle est prélevée... avec une température pouvant aller jusqu’à 10°C de plus [4] ! Aussi, l’été dernier, plutôt que de mettre à l’arrêt les centrales réchauffant trop les cours d’eau comme habituellement en période de canicule, EDF a été autorisée à rejeter une eau encore plus chaude dans les milieux aquatiques, sans aucun respect pour la santé et la survie des espèces endémiques. Loin de prendre les décisions qui s’imposent, le gouvernement accentue la pression sur le nucléaire pour produire toujours plus. Faudra-t-il bientôt choisir entre la préservation de l’eau et la production d’électricité ?
... opposons-nous aux dérogations ...
[1] https://www.sortirdunucleaire.org/secheresse-canicule-nucleaire
[2] Bulletin du BRGM : https://www.brgm.fr/fr/actualite/communique-presse/nappes-eau-souterraine-au-1er-avril-2023-risques-secheresse-estivale
[3] https://www.edf.fr/sites/default/files/contrib/groupe-edf/producteur-industriel/nucleaire/ENVIRONNEMENT/guide_2020_-_centrales_nucleaires_et_environnement.pdf
[4] https://www.actu-environnement.com/ae/news/centrales-nucleaires-derogation-prolongation-limites-rejets-thermiques-40154.php4
Connu / https://twitter.com/GreenpeaceMans/status/1649335715002458112
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Greenpeace - Groupe local du Mans @GreenpeaceMans · 21 avr.
Le nucléaire est un danger pour l'eau, stop aux dérogations d'État dont il bénéficie, signez la pétition : https://sortirdunucleaire.org/Petition-Le-nucleaire-un-danger-pour-l-eau
via @sdnfr - 1 - 2 - 3 - 34
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Ouverture des JNI avec le colloque national IESF
Différents intervenants de renom du gouvernement et de l’industrie y apporteront leurs éclairages et témoignages.
Une sélection sera reprise le jour même par la Fédération Mondiale des Organisations d’Ingénieurs dans le cadre du World Engineering Day (WED) sous l’égide de l’UNESCO. Une occasion unique de rendre visible des ingénieurs français à l’international.
Tr. : Sponsors : SYNTEC INGÉNIERIE - itii - DGA - GIM 'LA FABRIQUE DE L'AVENIR' - GIFAS
Accueil par Marc Rumeau, président de l'IESF
débute par le nucléaire de retour
- avec l'intervention de Joël Barre, délégué interministériel au Nouveau nucléaire (DINN)
- suivie de Valérie Faudon, déléguée générale de la SFEN à 8:16 avec 4 grands programmes :
. le parc actuel - adaptation, renouvellement
. construire des EPR2 (Loi de programmation énergie climat en 2035) (les avant-projets détaillés débutent ?)
. SMR REP plus petits, modulaires, produire électricité, chaleur, hydrogène
. AAP sels fondus, sodium, etc, le nouveau nucléaire - suivie de Bernard Accoyer, président de PNC-France (Patrimoine Nucléaire et Climat), ancien pdt de l'assemblée nationale
(éoliennes un jour sur 5 !...se réindustrialiser)
HYDROGÈNE - Peter Crispeels, PartnerMcKinsey, responsable du segment H2 et décarbonation. à 25:10 (... la France, être leader du monde avec la transition écologique)
- Matthieu Jehl, CEO d'Arcelor Mittal France
ÉLECTROLYSEURS - Florence Lambert, CEO de Mega Factory GENVIA, attelage unique public-privé.Technologie d'électrolyse à haute température.Aussi pdte de la commission industrielle du syndicat des énergies renouvelables
- Emmanuelle Taffarel, directrice Développement - Transition énergétique chez AIR PRODUCTS
- Erwan Bruneau, responsable Produit H2fM Europe (AIR PRODUCT)
- Docteur Christophe Poinssot, Directeur général Délégué du BRGM
- Aurélien, en cabinet de conseil (où ?)
- Mme Tamara, coordinatrice environnement dans une entreprise qui travaille dans l'énergie (pétrole et gaz), ambassadrice de la fresque du climat et de la fresque de la biodiversité?
- Philippe Dépincé, président de la commission formation et société à la CDEFI : éviter, réduire, compenser ; via ANIMA et la fresque du climat (avec jmj ! et the shift project ), accompagnement
- Laurent Champaney, président de la conférence des grandes écoles CGE, directeur général des Arts et Métiers ;
- Roland Lescure, ministre délégué, chargé de l'industrie,conclue: l'industrie, c'est 20% du problème, mais 100% des solutions. ... marché, innovation ... révolution industrielle ...
21 commentaires
- POINT ROUGE il y a 5 heures 👏🚀
- Peste Mojo il y a 3 semaines Pour les Ingénieur de IESF
Ressources, approche systémique avec Olivier Vidal (ClimatSup INSA) https://youtu.be/x4GDszYsKVA
Ruée minière au XXIè siècle : jusqu'où les limites seront-elles repoussées ? - Aurore Stephant à USI https://youtu.be/i8RMX8ODWQs
Bon courage les gas . - joseph jo il y a 1 mois Médecin de la planète ?! Carrément ? Quelle belle propagande !
L'humain n'a pas a être un médecin de la planète qui l'a lui-même ruiné ! Mais rentrer dans les limites!! Et les limites sont à l'opposé de ce que vous proposez la! Stupéfiant !
1 - joseph jo il y a 1 mois Votre jeune ingénieur ?! C'est un vrai militant écolo ?! Fait-il partie, au moins, du shift project ? A minima.
- joseph jo il y a 1 mois J'imagine que la plupart d'entre vous n'écoutent pas Aurore Stephant et bien d'autres ! Comme Adrien couzinier par exemple. Vous voulez comprendre ce que veut dire vis techno solutionnisme en matière d'industrie minière ?! Bah voilà des gens à lire et écouter ! Ou Emmanuel hache. Olivier Vidal. Gaël Giraud aussi en parle bien!
1 - joseph jo il y a 1 mois 1h07! Vous nous demandez de retourner à la mine! Fallait oser cette formule ! Qui est dans la mine?! Les français ? Non!
- joseph jo il y a 1 mois Le problème du recrutement ! Bah oui! Les jeunes voient ce qui arrive avec le changement climatique (ce qui n'a pas l'air de vous inquiéter au vu de votre plan...).
Et non! La France n'est pas et ne sera pas souveraine. De moins en moins justement a cause du changement climatique. Vous devez quand même savoir que l'Europe de l'ouest est l'une des pires zones géographiques face au changement climatique ?!?!
Rassurez nous!! Regardez les cartes sur les projections ! Du giec notamment !!
Ce n'est pas possible de ne pas voir tout cela!! Vous faites tout à l'envers. Pour votre foutu pib!! Pour votre foutu classement ! Nos enfants vont vous maudire ! - joseph jo il y a 1 mois N'oubliez pas de préciser encore et toujours que le gaz naturel est surtout une source fossile!! A faire totalement disparaitre très très rapidement !!
1 - joseph jo il y a 1 mois Comment foutre du nucléaire absolument partout...
- joseph jo il y a 1 mois Les majors des hydrocarbures vous remercient pour les smr ! Colle l'éolien et le solaire ! Demandez à pouyanné ! Ils se frottent tous les mains et vous aussi.
Toujours plus de moyens pour extraire toujours d'hydrocarbures ! Ça serait bien de mettre tout cela en avant messieurs dames !!
1 - joseph jo il y a 1 mois Prévisions à 2050... Nous seront déjà proche des +3°...bye bye l'hydroélectricité en France. Et tout ce que cela implique. Les prévisions vous disent aussi plus de glaces des les Pyrénées dici une vingtaine d'années. Et beaucoup beaucoup moins dans les Alpes d'ici la fin du siècle. Vous allez faire la danse de la pluie?! Non. Sûrement l'industrie dégueulasse, Catastrophique de désalement d'eau de mer.
- justinvideoman il y a 1 mois merci petit commentaire, ça aurait été bien de chapitrer la vidéo par intervenant
- Charles DURAND il y a 1 mois Eh, ben ! J'ai entendu quelques propos pleins de bon sens comme la reprise du nucléaire civil mais aussi beaucoup de conneries en ce qui concerne le CO2. Des études récentes démontrent que l'activité humaine et par conséquent les émissions de gaz carbonique ne sont absolument pas responsables de l'évolution du climat qui a toujours changé à toutes les époques. Quand j'étais jeune adolescent, on accusait les explosions nucléaires du changement climatique. Vivant sur la Côte d'Azur, on accusait aussi la construction de l'autoroute A8 qui était censé avoir changé le régime des vents. Maintenant, on accuse le CO2 et toute cette brochette de prétendues experts ne se posent bien sûr la question de savoir si l'hypothèse de base est la bonne et, surtout, si cette hypothèse tient la route. Tous ces "experts" que j'ai vu défiler dans cette vidéo ne se posent aucune question sur les petits malins qui sont derrière la diabolisation du CO2, sur ceux qui nous vendent les crédits carbone, sur ceux qui vivent des transactions basées sur le carbone, sur les banques qui ne font plus de bénéfices dans les industries traditionnelles, sur la racaille qui vit de subventions indirectes provenant des poches des contribuables et des simples utilisateurs d'électricité ou de carburants fossiles. Bref, tout ce beau monde obéit sans avoir le bon sens de réflechir ! Quelle déception !
- Jacques Puyuelo il y a 1 mois
La transition énergétique est une tache complexe mais la maîtrise de la complexité c'est le travail des bons ingénieurs. Évitons les fausses bonnes idées comme l ' utilisation de l ' hydrogène qui reste un gaz explosif et requiert beaucoup d'énergie pour être produit et stocké. Logiquement la solution technique viendra de la very high tech et pas de la low tech. Comme le dit M Jancovici, il faut que notre société ,essentiellement contrôlée par des polytechniciens ,énarques, énaciens et autres puisse concrétiser les bons projets. Qu 'est ce qui freine la transition ?- l' ignorance en sciences dures des décideurs (math, physique quantique, chimie quantique, biologie, génie des matériaux, génie génétique etc..)
- les fonctionnaires de catégorie D qui bloquent les projets innovants et découragent les inventeurs avec de la paperasserie inutile (ADEME)
- le cercle vicieux entre l 'administration et les politiques dirigeants (gouvernement-conseil d'Etat-ADEME)doit être rompu !
M Macron taxé par le conseil d' État pour lenteur sur la transition verse une compensation à une association comprenant l ' ADEME qui elle même a bloqué les projets innovants. - la corruption au niveau de l 'U.E. qui ne finance aucun projet pertinent sur la transition énergétique pour une politique spatiale sérieuse.
Seul M. Breton propose de subventionner la politique spatiale et tente de développer l ' ordinateur quantique. Que proposer pour relancer la transition ? IL faut une méthodologie pour répartir équitablement le travail entre les inventeurs ,les industriels de la fabrication additive et ceux qui transportent et produisent les matières premières. Toute les étapes doivent être contrôlées par un Préfet de Région et garantir une qualité et une fiabilité élevées.
Il faut produire des solutions de propulsion électrique puissantes,fiables et respectueuses de l ' environnement: la S.M.E.S quantique est la véritable solution qui finira par s'imposer ....
https://www.linkedin.com/pulse/il-faut-construire-des-smes-quantiques-jacques-puyuelo?originalSubdomain=fr
1
- Association des ESME Alumni il y a 1 mois Bravo pour ces interventions passionnantes
3 - Rene LAROCHE il y a 1 mois Excellent, toutes mes felicitations, présentations tres riches et variées permettant de couvrir le maximum de sujet.
3
Ndlr :
- les acteurs composant le "bras armé" du plan Macron sur le nucléaire... Des informations utiles tout de même comme le fait que les avants-projets détaillés pour EPR2 seraient commencés
- bien que pas toujours pertinente, un peu de contradiction dans les commentaires fait du bien... J'ajoute que pas un mot sur le vivant, le biomimétisme, l'harmonie avec la nature, le questionnement sur nos besoins humains et de la société, ingéniérie sinon RIEN!
- concernant "S.M.E.S quantique" il y a un début de fiche wikipédia avec une partie non vérifiée, donc prudence https://fr.wikipedia.org/wiki/SMES approfondir ACT
Le réchauffement climatique est une réalité à laquelle l’humanité sera confrontée tout au long du XXIe siècle et au-delà, comme le confirme le sixième rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publié hier. Ces conséquences du changement climatique affecteront à des degrés divers, mais croissants, les réacteurs composant le parc nucléaire français actuellement en service. A fortiori, elles doivent être prises en compte dans tous les projets de construction de nouveaux réacteurs qui sont susceptibles d’entrer en service à partir de 2035 et qui fonctionneront ensuite jusqu’en 2100, voire au-delà. Le parc nucléaire français comporte actuellement 56 réacteurs implantés dans 18 centrales. Le rapport publié ce jour par la Cour des comptes vise à appréhender les effets prévisibles du changement climatique sur le parc nucléaire actuel et sur les nouveaux projets de réacteurs, ainsi que les conséquences de ces évolutions sur la sûreté et l’exploitation.
Un parc nucléaire qui cumule les défis sur le siècle à venir
La filière nucléaire française doit se préparer à la perspective de la prolongation, puis de l’arrêt du parc actuel ... moyenne d’âge d’environ 45 ans en 2030 ... mise en service du premier EPR français à Flamanville et préparer la construction d’un programme « nouveau nucléaire » de 6 à 14 EPR2. Ces défis techniques et industriels pour les décennies à venir devront être relevés dans un contexte où le parc nucléaire subit un accroissement en intensité et en fréquence des épisodes de chaleur et des extrêmes climatiques.
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Les paramètres physiques dont l’évolution est la plus déterminante en matière de changement climatique pour le parc nucléaire ont été en particulier retenus : la température de l’air et de l’eau, la sécheresse et les étiages sévères, le niveau marin – ce risque concernant principalement le nouveau nucléaire –, ainsi que les phénomènes climatiques extrêmes et de long terme, c’est à dire à horizon 2100 et au-delà
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Un dispositif de sûreté nucléaire qui intègre l’adaptation au changement climatique dans ses référentiels
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Des effets limités mais croissants des évolutions climatiques sur la disponibilité du parc
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normes environnementales de prélèvements d’eau et de rejets thermiques, propres à chaque site, conçues pour limiter les impacts sur le milieu aquatique en aval et permettre le partage de la ressource en eau pour d’autres usages. Ces normes, associées à des épisodes de canicule et de sécheresse de plus en plus fréquents, peuvent contraindre l’exploitation et réduire la disponibilité et la production du parc, notamment pour les sites thermosensibles en bord de fleuves. Les pertes de production qui en résultent demeurent limitées en moyenne annuelle (environ 1%) et l’essentiel du risque d’indisponibilité en cas de canicule ou de sécheresse concerne six sites. Mais ces indisponibilités sont concentrées sur des périodes brèves, estivales le plus souvent, et peuvent s’avérer critiques en accroissant les risques de tension sur le réseau.
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Une conception et une implantation des nouveaux réacteurs nucléaires devant tenir compte des incertitudes climatiques à long terme
...
les innovations technologiques ne permettent pas encore de passer à des centrales sobres en eau. Les nombreux critères de choix d’implantation des nouveaux réacteurs, et notamment l’acceptation sociale des projets dans les territoires, amènent l’exploitant à faire preuve de prudence. Ainsi, les quatre sites identifiés pour déployer les six premiers EPR2 sont sur le littoral ou en bord de Rhône. Mais à ce stade, aucune visibilité n’est donnée sur l’implantation des huit EPR2 prévus en option. La Cour recommande d’éclairer au plus vite les choix d’implantation
...
Connu / TG le 12/04/23 à 22:07
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Il traite de l'adaptation au changement climatique du parc des réacteurs nucléaires existants et des futurs EPR2 ... La conclusion est un peu critique et ce rapport contient des informations sur les consommations d'eau des réacteurs nucléaires, en particulier dans l'annexe 6 page 104. Il y a aussi des informations sur les différents systèmes de refroidissement possible, dont ceux en circuit fermé (p. 77).
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« La politique énergétique, le nucléaire surtout, reste l’un des désaccords majeurs dans le “couple” franco-allemand »
CHRONIQUE. Dans une Europe qui doit à la fois lutter contre le réchauffement climatique et accéder à de nouvelles ...
Connu / TG le 17/04/23 à 13:33
Alors que l'Allemagne met aujourd'hui le nucléaire derrière elle, la France n'a pas abandonné son projet de ...
Connu / TG le 15/04/23 à 22:12
L’ex-Areva exploite un vaste gisement du précieux minerai, dans une région sous haute vigilance, car ...
Connu / TG le 13/04/23 à 14:46
Connu / TG le 03/04/23 à 19:19
Photo En 1982, des manifestantes contre l'installation de missiles nucléair se sont unies pour encercler la base américaine de Greenham Common, en Angleterre. ©AFP - UPI
Depuis les années 1970, à Plogoff, Greenham Common, Fessenheim, Fukushima, en passant par Bure, des femmes se sont constituées en collectifs et ont mené des actions antinucléaires pour alerter sur les conséquences de cette technologie et dénoncer un projet antidémocratique et patriarcal.
Dans le cadre de notre semaine avec Pénélope Bagieu, nous nous intéressons aux liens entre luttes des femmes et nucléaire.
Dans les luttes antinucléaires, des mouvements et collectifs de femmes se sont constitués en opposition à cette puissance nucléaire, qu’elle soit civile ou militaire.
Si certaines de ces femmes ne se définissaient ni comme féministes, ni comme écologistes comme à Plogoff dans les années 1970, certains mouvements dans les années 80 comme aux États-Unis avec le Women’s Pentagon Action ou en Angleterre avec Greenhman Common se revendiquaient comme féministes, non-mixtes et avec des modes d’actions bien particuliers. Ces mouvements de femmes anti-nucléaires sont polymorphes et pluriels, ils se réinventent aujourd'hui à travers de nouveaux terrains de lutte et de nouvelles formes de militantisme, notamment à Bure, lieu d’enfouissement des déchets nucléaires.
Pourquoi des luttes féministes se sont rattachées historiquement à la lutte antinucléaire ?
Pourquoi le nucléaire s'impose comme un véritable symbole du patriarcat ?
Ces mouvements sont une recherche d’antidote qui vont s’opposer au nucléaire en développant des formes de performances, de poésies, d’art, pour faire raisonner des enjeux civilisationnels et existentiels, et critiquer cette technologie identifiée comme mortifère.
Chants, danses, slogans, tels que “sorcière, vénère, anti-nucléaire”, réunions d’information jouant sur le bouche-à-oreille, occupation de forêts, les moyens de lutte des écoféministes antinucléaires cherchent à se réinventer et à donner une tonalité non-violente.
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Cette lutte féministe antinucléaire n’a pas toujours été non-violente. Françoise d’Eaubonne, l’écrivaine qui a pensé le néologisme « écoféministe » participe en 1975 à poser des bombes artisanales sur le chantier de la centrale nucléaire de Fessenheim dans le Haut-Rhin, cela qui cause des dégâts et retarde la construction de plusieurs mois.
Quel est le lien entre le féminisme et la lutte contre le nucléaire ?
Les femmes sont en effet parmi les adversaires les plus actives, et les plus critiques, de l'énergie nucléaire. Comment expliquer la persistance de ce mouvement social, féministe et antinucléaire ?
La journaliste Jade Lindgaard explique : « C'est peu connu en France. Mais dès les années 1970, aux États-Unis, et en Grande-Bretagne, des mouvements féministes, anti-nucléaire se développent. Ils sont très populaires, et très actifs. Le lien entre être féministe et être antinucléaire pour ces femmes ? À l'époque, c'est principalement deux choses. Le nucléaire est considéré comme l’incarnation et la célébration du patriarcat. C’est une énergie brutale et hiérarchique, opaque, sur laquelle on n'a aucune prise, qui vous écrase, vous marche dessus, et ne vous laisse pas votre mot à dire.
Par ailleurs, le nucléaire est souvent à l'époque géré par des hommes. C’est un milieu pas féminin. La différence avec aujourd'hui : ce sont des mouvements pacifistes. À la fin des années 1970, au début des années 1980, à la fin de la guerre froide, naît une tension sur la question de la présence de missiles nucléaires, soviétiques, et étasuniens. Il y a vraiment la peur d'une troisième guerre mondiale qui serait une guerre nucléaire.
Des femmes plus ou moins anti-capitalistes, plus ou moins anarchistes se réunissent autour du refus de la mort par la bombe nucléaire. Le lien entre féminisme et anti-nucléaire se fait alors sur la question de la vie. C'est un enjeu d'existence. Face à un enjeu existentiel, il n'y a pas de compromis. Donc on occupe, on bloque, on sabote… C’est une bataille vitale. »
Et aujourd’hui ?
L’activiste Pauline Boyer estime que le sujet est toujours d’actualité : « Ces arguments et les références à la vie sont toujours valables aujourd'hui. D’autant plus que nous sommes dans une période cruciale par rapport aux choix que l’on va faire pour faire face au dérèglement climatique, à l'effondrement de la biodiversité et aux crises sociales qui existent… Le choix de relancer le nucléaire imposé par le gouvernement revient à imposer un système qui ne répond pas du tout aux besoins de la société aujourd'hui. Donc, aujourd'hui, nous sommes dans une même dynamique de violence verticale. Dès que quelqu'un émet une critique sur l'énergie nucléaire arrive un déchaînement de violence, en tout cas sur la question du réchauffement.
Il faut aussi regarder quels sont les effets secondaires du nucléaire avec la production de déchets radioactifs, avec la menace nucléaire, la menace d'accident nucléaire qui n'est pas un fantasme. On a affaire à Three Miles Island, Tchernobyl, Fukushima… On sait que ça peut arriver ! Et puis, le dernier rapport du GIEC nous dit qu’il faut réduire de moitié nos émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030. Antonio Guteres dit que les pays développés doivent tout faire pour atteindre la neutralité carbone en 2040.
Aujourd'hui, on met 15 à 20 ans à construire une centrale nucléaire. On est complètement hors délai. C’est une excuse pour l'inaction climatique du gouvernement. Il prétend agir alors qu’il propose une solution basée sur un fiasco industriel français. Flamanville après quinze ans de chantier et une multiplication des coûts par six, ne fonctionne toujours pas. C'est une solution qui est beaucoup trop lente face à l'urgence climatique. Il y a un risque. L’activiste Marge Piercy disait : « Comment comprendre quelque chose qui ne vous tue pas aujourd'hui ou demain, mais lentement, de l'intérieur pendant 20 ans ? Comment concevoir qu'un choix industriel, ou gouvernemental, signifie que nous soyons porteurs de gènes difformes et que nos petits-enfants seront mort-nés si nos enfants ont de la chance ? Des études faites sur les populations, notamment de Tchernobyl, effectuées à l'hôpital de Novossibirsk qui est à 200 kilomètres de Tchernobyl montrent que les adultes ont 50 % de maladies respiratoires de plus que la moyenne de la Fédération de Russie. Donc, dans le temps, les impacts sont avérés. »
La suite est à écouter...
On en parle avec :
- Jade Lindgaard, journaliste au pôle écologie de Mediapart, spécialiste des questions environnementales
- Pauline Boyer, activiste climat et chargée de campagne sur la transition énergétique pour Greenpeace. Co-autrice du Manifeste pour la non-violence , Edition Charles Léopold Mayer
Nucléaire : rififi à LFI
Le nucléaire divise la gauche. Le vote récent à l’Assemblée Nationale de la loi visant à accélérer les procédures administratives en vigueur pour la construction d’une installation nucléaire l’a montré. Un vote par 402 voix contre 130 – écologistes, LFI et PS – tandis que la majorité des députés PCF se sont prononcés pour. En revanche, le gouvernement, c’est heureux, n’a pas trouvé de majorité pour voter son amendement cavalier sur une fusion précipitée et non préparée de l’IRSN et de l’ASN (lire ici une analyse de cette question délicate).
Mais le nucléaire divise aussi à l’intérieur des partis de gauche qui s’y opposent. Une division mesurable dans leur électorat, dont diverses enquêtes, comme ce sondage de l’IFOP de septembre 2022, montrent qu’ils ne suivent pas nécessairement le discours des leaders.
...
A l’intérieur de ces partis, les discussions sont officiellement closes sur le sujet, mais… existent tout de même. Non sans mal, comme en témoignent les péripéties affrontées par Philippe Velten, qui fut candidat aux élections municipales à Caen pour LFI, puis aux élections départementales, et qui relate ici comment il n’a jamais pu obtenir de son mouvement que ce sujet, comme celui de la planification écologique, soit correctement débattu.
...
Physicien (au GANIL, Grand accélérateur national d’ions lourds et auparavant au CERN, le Laboratoire de physique des particules européens installé près de Genève), aujourd’hui vous êtes spécialisé dans les applications médicales (Protonthérapie pour le traitement du cancer).
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Fin janvier 2023, j’ai été exclu du groupe Planification Écologique et, très peu de temps après, le groupe Énergie a été verrouillé, les outils de discussions ont été fermés et limités aux personnes acceptant de reconnaître que la sortie du nucléaire est non discutable. Il est autorisé “que l’on questionne et discute sur le comment en sortir (des énergies fossiles et du nucléaire), à quel moment, par quoi on les remplace”, d’après les mots d’Angélique Huguin, animatrice du groupe et par ailleurs militante anti-nucléaire revendiquée. Mais pas pourquoi il faudrait en sortir et sous quelles conditions.
...
Connu / TG le 27/03/23 à 18:55
Ndlr : communiqué de presse de lfi ? ACT
Débat en visioconférence le mercredi 29 mars à 18 h 30
organisé par le Réseau pour l'Autogestion, les Alternatives, l'Altermondialisme, l'Ecologie et le Féfminisme (Réseau AAAEF)
Avec :
- Jean Marie Brom, physicien, directeur de recherche émérite au CNRS, membre du Groupement de scientifiques pour l’information sur l’énergie nucléaire (GSIEN) et de Global Change.
- Gérard Magnin, ancien délégué régional Franche-Comté de l’Ademe, fondateur du réseau de villes européennes Energy Cities, ex-administrateur d’EDF et ex-président d’une coopérative citoyenne d’énergies renouvelables.
Douze ans après Fukushima, la filière nucléaire a réussi sa réhabilitation dans l’Hexagone, tant dans les
... discours de Macron à Belfort en février 2022 ... Selon Yves Marignac ... durant des décennies, il était répété que nucléaire civil et nucléaire militaire étaient deux choses
très distinctes, dans ce discours, le président assume de dire que l’un ne va pas sans l’autre. A partir du moment où l’on acte cela, tant que la France a une politique de défense fondée sur sa capacité de dissuasion nucléaire, l’affaire du nucléaire civil est entendue. Ce discours montre que cette dimension militaire porte le réengagement de la France dans ce programme.»
...
«Un univers qui repose sur le secret»
...
Francis Chateauraynaud ... Simon Persico ... plus tangibles.» Des considérations auxquelles pourraient s’ajouter «des questions démocratiques plus profondes que pose, et que va continuer à poser, cette industrie. Elle suppose un monde très hiérarchique, clos, avec des centres de décision qui ne négocient rien du tout. [Ce qui], selon les configurations politiques, [n’est] pas toujours jugé acceptable». Pas sûr, toutefois, au regard du succès des arguments d’une énergie «décarbonée et pilotable» ou de la donne climatique, que ces considérations fassent vaciller de sitôt, et à nouveau, la couronne du nucléaire français.
Connu / TG le 26/03/23 à 22:58, puis le 27 à 19:30
Ndlr : article mesuré mais qui ne dit pas un mot de la position de GPF dt le fait qu'on n'a pas le temps de déployer un nouveau nuk :-( Dénoncer ACT
Scrutin public sur l'ensemble du projet de loi relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires à proximité de sites nucléaires existants et au fonctionnement des installations existantes (première lecture). ... Pour 402, contre130 ...
Connu / TG le 22/03/23 à 10:29
Rejeter du tritium dans l’environnement, est-ce un problème ?
Sonia Marmottant Le tritium est l’élément radioactif le plus rejeté en fonctionnement
Connu / TG le 22/03/23 à 10:25
"
résumé succin expliquant les méfaits du tritium, tiré du Livre Blanc du tritium.
"
Ce matin à Dunkerque, le cargo russe Baltiyskiy 202 arrivant de Saint-Pétersbourg a déchargé 25 containers cylindriques contenant
...
Connu / TG le 21/03/23 à 10:39
La Commission a présenté jeudi un arsenal législatif destiné à édifier et à subventionner une industrie européenne à zéro
...
La question du nucléaire a été particulièrement difficile. Au fil des jours, l’atome disparaissait, puis réapparaissait du projet de loi. Plusieurs commissaires, dont les trois vice-présidents, Frans Timmermans, Margrethe Vestager et Valdis Dombrovskis, ont jusqu’au bout tenté de l’exclure du dispositif.
Dans la dernière ligne droite, la France a finalement obtenu de la présidente, Ursula von der Leyen, un arbitrage moins dur : in fine, seules les technologies du futur, comme les petits réacteurs modulables, seront éligibles au statut d’industrie verte, mais l’atome ne figure en revanche pas dans la liste des projets stratégiques.
...
Connu / TG le 20/03/23 à 09:59
Clés : france-5 Interviews 55 min 23 s Français tous publics Vidéo sous-titré
diffusé le 18/03/23 à 20h00 Disponible jusqu'au 17/04/23
Seconde partie.
- Immigration : Le grand déni ?
François Héran, professeur au collège de France, pour son livre "Immigration : le grand déni" au Seuil - Le débat de l'hebdo : Pour ou contre le nucléaire ?
Matthieu Auzanneau, directeur de The Shift Project et spécialiste d’écologie, face à Pauline Boyer de Greenpeace
Ndlr : excellent débat, Pauline briantissime, comme d'habitude++ Matthieu aussi, même s'il fait comme Jancovici : atténuer les morts et les risques du nuk, pousser les ENR sans parler de sobriété.
POINT MAJEUR : c'est tout de suite qu'il faut décarbonner. En plus du climat, il y a l'effondrement de la biodiversité avec le ?? qui se réduit d'année en année. C'est pourquoi, il faut d'abord miser sur la sobriété et les ENR au plus vite.
Entre coût, préoccupations écologiques et désir d’indépendance énergétique, comment le gouvernement compte-t-il relancer la filière nucléaire en France ?
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Connu / TG le 19/03/23 à 00:42
france-5 Magazines 1 h 3 min tous publics Vidéo sous-titré
diffusé le 15/03/23 à 17h43 Disponible jusqu'au 14/04/23
Les députés ont entamé lundi 13 mars à l’Assemblée nationale l’examen du projet de loi sur l’accélération du nucléaire. Il prévoit la construction de six nouveaux EPR. L'examen de ce projet de loi intervient dans un contexte où, depuis plusieurs mois, on s'interroge sur la stratégie et les nombreux changements de pieds de l'État dans ce domaine. Le manque de vision à long terme a notamment été pointé du doigt par l'ancien ministre Arnaud Montebourg.
Emmanuel Macron avait lui-même annoncé des fermetures de centrales au début de son premier mandat. L'objectif était même inscrit noir sur blanc dans le rapport sur la programmation pluriannuelle de l'énergie, publié en 2020. Mais le président de la République a depuis fait machine arrière.
L'actuel cap de l'exécutif a été fixé lors du discours de Belfort prononcé par Emmanuel Macron le 10 février 2022. Il replace le nucléaire au cœur de la politique énergétique nationale.
Les députés ont d'ailleurs validé en commission la suppression du plafond de 50 % de la part de l’énergie nucléaire dans le mix électrique français d’ici 2035. Ce plafond avait été introduit par François Hollande en 2015, année où la France avait décidé la fermeture de 14 de ses 58 réacteurs.
"Il est temps de ne pas avoir le nucléaire honteux", a pointé Maud Bregeon, la rapporteuse du projet de loi et ancienne d’EDF dans la filière nucléaire.
En plus des nouveaux EPR, le projet de loi prévoit de rallonger la durée de vie des centrales au-delà de 60 ans contre 40 ans au maximum actuellement. D’ici 2030, les réacteurs les plus vieux atteindront les 50 ans d’existence.
Le gouvernement mise sur le traditionnel soutien de la droite à l’atome pour une adoption du texte sans trop de difficultés en première lecture, après le très large vote du Sénat fin janvier.
Mais face à eux, les opposants au nucléaire, EELV et LFI, comptent s’appuyer sur l'actualité récente pour pointer les dangers de la filière. Début mars, une fissure importante a été constatée dans une conduite de refroidissement d’urgence de l’un des réacteurs de la centrale nucléaire de Penly, en Seine-Maritime. Une deuxième fissure, moins conséquente, a été détectée quelques jours plus tard sur un autre réacteur de la même centrale. Cela pose la question de la sûreté de nos installations. D'autant plus qu'à ces problèmes techniques s'ajoute une décision politique de l'exécutif qui met le feu aux poudres.
Le gouvernement a justement ajouté au texte la réforme de la sûreté nucléaire, adoptée par les députés en commission. Celle-ci prévoit le démantèlement de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, l'IRSN, et le transfert de ses experts vers l’Autorité de sûreté nucléaire, l'ASN, le gendarme des centrales. Les syndicats des deux institutions sont vent debout contre cette réforme, qui suscite aussi l’ire de la gauche et des protestations jusque dans la majorité. Les opposants craignent pour l’indépendance, la transparence et la qualité de l’expertise. Les experts de l’IRSN redoutent en effet que leur travail ne soit plus guidé par le seul critère de la sûreté, mais aussi par les préoccupations des exploitants. Les débats s’annoncent donc tendus sur le sujet.
Les risques de voir les sécheresses se multiplier et s'intensifier avec le réchauffement climatique, ce qui pose la question du refroidissement des réacteurs, sera sans doute aussi souligné par les opposants à la réforme. Tout comme la gestion des déchets nucléaires.
Un autre défi à relever pour la filière nucléaire est la formation de personnel qualifié en nombre suffisant. Car la pénurie de main-d'œuvre est là et s'est déjà révélée pénalisante. Cet automne lorsqu'il a fallu faire face à des problèmes de corrosion, nous avons dû faire appel à des soudeurs étrangers. Le manque de personnel qualifié est l'un des facteurs qui participent à rallonger la durée de ces maintenances, prévues ou imprévues. Des écoles de formation essaient de recruter d'avantage pour faire face aux grands besoin du secteur.
Les changements de cap sur la filière nucléaire appartiennent-ils, pour de bon, au passé ?
Sécheresse, corrosion, le secteur nucléaire est-il préparé face aux risques qui se multiplient ?
Est-on capable de former assez rapidement du personnel qualifié en nombre suffisant pour relancer la filière nucléaire tricolore ?
Nos Invités :
- Erwan Benezet, Journaliste au service économie, en charge de l’énergie "Le Parisien - Aujourd’hui en France"
- Elie Cohen, Économiste – Directeur de recherches au CNRS
- Soazig Quemener, Rédactrice en chef du service politique - "Marianne"
- Sharon Wajsbrot, Journaliste spécialiste des énergies - "Les Échos"
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé
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Nucléaire Rubriques Territoire de Belfort Start up EDF
Fondé à l’automne 2022, Neext Engineering ambitionne de décarboner l’industrie en se positionnant sur les petits réacteurs nucléaires modulaires, les fameux SMR. L'entreprise s'associe avec Westinghouse, General Electric et le CNRS pour mener à bien son projet Sparta et le soumettre à l’appel à projets France 2030 sur les réacteurs nucléaires innovants.
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Photo © EDF/Philippe Eranian
La solution de Neext Engineering permettra aux réacteurs de produire, en plus de l'électricité, de l'hydrogène ou de l'énergie à partir d'autres combustibles.
Après avoir affiché en septembre 2022 son ambition de «proposer de nouveaux designs disruptifs de SMR de quatrième génération», la jeune pousse Neext Engineering passe à l'action. Cette start-up, née de l’association de plusieurs experts de l’énergie du Territoire de Belfort, a annoncé mardi 14 mars qu'elle s’associait à Westinghouse Electric Company, General Electric et au laboratoire réactions et génie des procédés du CNRS pour mener à bien son projet Sparta, dont l’objectif est de contribuer à la décarbonation de l’industrie. Concrètement, il s’agit pour la société et ses nouveaux partenaires de proposer «une solution énergétique intégrée disruptive construite autour d’un petit réacteur modulaire basé sur une technologie nucléaire polyvalente et durable Cette solution sera soumise à l’appel à projets France 2030 sur les réacteurs nucléaires innovants.
Dans le détail, le quatuor indique que leur proposition permettra aux SMR de produire, en plus de l'électricité, de l’hydrogène ou de l'énergie à partir d'autres combustibles tels que l’ammoniac, et de dessaler l'eau pour les «réseaux décentralisés» et les «grands clients industriels». Les quatre entreprises expliquent que la technologie de réacteurs à neutrons rapides refroidis au plomb de quatrième génération, autour de laquelle ils travailleront, offre des capacités nouvelles et améliorées.
Le numérique pour configurer la centrale à la demande
En 2021, Nicolas Thiollière, spécialiste de la modélisation de réacteurs et de parcs nucléaires, et enseignant-chercheur à l’IMT Atlantique et au laboratoire Subatech, listait auprès de L’Usine Nouvelle les avantages de cette génération de réacteurs nucléaires. Selon lui, ils améliorent «la durabilité pour économiser les ressources naturelles et minimiser les déchets, la compétitivité économique, la sûreté et la non-prolifération». Mais entre les contraintes techniques et les difficultés réglementaires, cette nouvelle génération ne devrait être déployée à l’échelle industrielle que bien après 2050, jugeait le même expert…
La technologie de réacteur à neutrons rapides vise à réutiliser et à valoriser dans les réacteurs les combustibles usés radioactifs (dont le plutonium et l’uranium appauvris) que produisent les centrales classiques. Un moyen de limiter le volume de déchets radioactifs. Neext Engineering justifie l’emploi du plomb liquide pour refroidir les réacteurs autour desquels elle innovera. Grâce à son point d’ébullition très élevé et sa haute conductivité thermique, ce métal offrirait une évacuation plus efficace de la chaleur produite par le cœur du réacteur. De plus, le plomb représente une barrière naturelle contre les radiations.
Aux côtés de Westinghouse Electric Company, spécialisé dans la production des réacteurs à neutrons rapides refroidis au plomb, de la branche nucléaire de General Electric, en passe d’être rachetée par EDF, et du CNRS, Neext Engineering compte également développer des outils numériques innovants permettant de «configurer la centrale à la demande, rationaliser la préfabrication, optimiser la livraison et enfin faire fonctionner le système». Objectif ultime, selon Jean Maillard, président et cofondateur de la start-up: «Mieux répondre aux besoins nouveaux et émergents de l'industrie et des sociétés».
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[...] Nous affirmons au contraire qu’il est urgent de planifier démocratiquement une sortie raisonnée et maîtrisée du nucléaire, pensée avec ses salariés. »
Notre député Maxime Laisney intervenait au nom du groupe sur le projet de loi relatif à l'accélération du nucléaire du gouvernement.
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Connu / TG le 13/03/23 à 19:31